Applejack heurta violement le sol et roula sur plusieurs mètres dans le sable clair qui recouvrait l'arène. Ce coup l'avait sonnée. Pendant quelques instants, sa vision resta floue et les acclamations des spectateurs, bien installés dans les hautes tribunes sur le pourtour de la fosse, ne lui semblaient être que des bourdonnements. Elle cligna plusieurs fois des yeux et secoua la tête pour retrouver ses esprits. "Il" était toujours là et elle ne devait pas rester ainsi au sol, sans défense. La jeune ponette regarda rapidement autour d'elle et vit, au milieu d'un nuage de sable qui avait été soulevé lors de l'attaque, une ombre qu'elle identifia comme étant son adversaire. Au fur et à mesure que la poussière et le sable retombaient, le puissant ennemi se révélait. C'était un énorme chien, au moins quatre fois plus grand qu'elle, son torse recouvert d'une épaisse cuirasse de métal et sa tête surmontée d'un casque sombre à trois cornes qui partaient vers l'arrière. Son dos était couvert par une cape écarlate qui tombait jusqu'au sol tandis que ses longs poils noirs cachaient bien son visage dont on ne pouvait voir qu'un unique oeil rouge. De loin, cette dégaine lui donnait une allure spectrale. Rakdos - Applejack en avait déduit que c'était son nom à force d'entendre les spectateurs le crier à chacun de ses mouvements - était en effet assez éloigné, une bonne cinquantaine de mètre soit la moitié de l'arène, c'est là que la ponette se rendit compte qu'elle avait vraiment fait un sacré vol plané. Elle se remit péniblement sur ses pattes et se secoua pour enlever les grains qui s'étaient incrustés dans son pelage et commençaient à se mêler avec la transpiration. Il faisait chaud. L'arène était à ciel ouvert et le soleil était au zénith, transformant la zone en une véritable fournaise. Le sol en devenait brûlant et aveuglant. Doucement mais surement, le canidé marchait vers elle. Ils se déplaçait sur trois pattes, sa main droite tenait son arme : une immense épée, presque aussi grande que lui, qu'il laissait traîner sur le coté pendant qu'il avançait. Ce n'était pas une lame ordinaire, elle irradiait d'une étrange énergie bleue qui semblait écarter les grains de sables avant même qu'ils ne rencontrent le métal. C'était avec ça qu'il avait tenté de frapper Applejack tout à l'heure, elle était pourtant sure de l'avoir esquivé. Elle ne saignait pas, à part les quelques éraflures dûes à son atterrissage, et pourtant elle avait bien senti un choc et le sentait même encore maintenant. Cette arme la terrifiait, c'était le genre d'arme capable de décapiter un dragon, alors qu'est ce que ça donnerait sur un petit poney comme elle... Face à ça, elle n'avait à opposer que son lasso qu'elle avait enroulé autour de sa queue pour plus de maniabilité mais c'était peine perdue. Elle avait déjà essayé plusieurs fois d'immobiliser le colosse sans succès, autant essayé de stopper un semi-remorque avec un bout de ficelle. Sans quitter son adversaire des yeux, elle fit quelques pas et récupéra son chapeau qui était tombé non loin, toujours méfiante même si à cette distance il n'y avait rien à craindre. Ou pas. "petite" ambiance sonore https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Ua6jQEjw&feature=related Rakdos donna un grand coup d'épée d'où jaillit un arc d'énergie bleu dirigé contre Applejack. Elle eu juste le temps de s'élancer sur le côté pour éviter de se le prendre. La décharge fissura le sol tout en soulevant le sable sur son passage et termina sa course en explosant au pied de l'une des tribune. Les spectateurs qui se trouvaient au dessus se calmèrent un instant, légèrement apeurés, puis reprirent leurs cris de supporters. Plusieurs autres arcs sortirent de la lame, fendant l'air et le sol à la recherche de leur cible. La pouliche courrait aussi vite qu'elle le pouvait, prenant parfois des virages très serrés pour éviter l'impact. La situation se présentait mal, mais elle put avoir un instant de répit au moment ou les assauts cessèrent. Rakdos n'attaquait plus. D'une main, il ôta son casque et sa cape, révélant son visage. Son second oeil, aveugle, était traversé par une énorme cicatrice, vestige d'un ancien combat. Sa bouche était grande ouverte, laissant échapper une langue rose et gluante. Il haletait, bavait, crachait, sa fourrure noire et son armure le rendant bien plus vulnérable à la chaleur que son adversaire. Il semblait épuisé et perdait tout de suite cette image de guerrier invincible: c'était le moment de contre-attaquer. Applejack fonça et se déchaîna à grand coup de sabots, malheureusement inefficaces: qu'elle cogne sur l'armure ou dans les poils, le bougre était plus solide que le plus solide des arbre qu'elle n'avait jamais frappé. Le géant ne s'était même pas rendu compte qu'on l'attaquait et lorsqu'il s'en aperçu, il se contenta d'envoyer valser l'insecte d'un revers de la main - et croyez-le, se prendre dans la tête une main aussi grosse que vous, ça fait mal. Encore une fois, Applejack se retrouva les quatre fers en l'air dans le sable et sans chapeau. Elle se releva aussi vite que possible et essuya du sabot la sueur qui lui brûlait les yeux. Elle aussi mourrait de chaud et n'allait pas tenir très longtemps: il fallait en finir, trouver le point faible de cette armoire à glace. Elle porta son attention sur les jambes du chien, elles étaient minuscules comparées au reste du corps et seulement protégées par de petites genouillères C'est là qu'elle devait frapper. Les deux adversaires rassemblèrent leurs forces. Applejack soufflait par les naseaux en grattant le sol, prête à charger. Rakdos se redressait et commençait à brandir son épée. La ponette fonça tête baissée. Le chien, prêt à la recevoir, effectua un grand balayage de sa lame. Applejack se jeta à terre, glissant sur son flanc. Le tranchant lui passa à quelques centimètres de la tête et l'onde de choc qui en sortit s'abattit juste derrière. Sous le coup, un véritable mur de sable s'éleva dans les airs, masquant la vue au public. Notre héroïne se trouvait à présent exactement là où elle voulait se trouver : sous ce sale clébard. Elle plia ses jambes et envoya ce cher Bucky McGillicudy rencontrer le rachitique genou gauche du méchant. La genouillère n'opposa aucune résistance et la pouliche sentit clairement la rotule se déloger et la jambe se tordre sous le coup. Bien sûr, elle ne le sentait pas autant que ce pauvre Rakdos, qui chancelait en criant de douleur. Il planta son épée dans le sol, comptant l'utiliser comme support pour ne pas tomber. C'était sans compter sur la détermination d'Applejack qui frappa la lame de sa plus belle ruade. Elle lui échappa des mains pour atterrir un peu plus loin pendant que la ponette se dégageait en roulant pour ne pas se faire écraser par le corps qui chutait: après une aussi belle action, ce serait idiot de mourir comme ça. Elle commençait à partir quand une énorme main s'abattit sur elle. Les spectateurs retenaient leur souffle. Alors que la poussière se dissipait, ils pûrent apercevoir le corps massif de Rakdos étendu sur le sable, tenant dans sa main sa minuscule adversaire. Bien qu'affaibli, il serrait les doigts pour l'écraser. Applejack luttait de toutes ses forces contre l'étreinte, c'était la rage contre l'instinct de survie. Comme pour accentuer ce duel de forces, les nom de chacun d'eux était scandés à travers le stade. Finalement, profitant d'un léger relâchement de son ennemi, elle parvint à repousser son pouce et à s'échapper. Maintenant qu'elle était en sécurité, il fallait trouver le moyen de lui mettre le coup de grâce. Rien de ce qu'elle pouvait faire par elle même n'était capable de tuer ce monstre... à moins qu'elle ne se serve de ça... Elle se mit à courir vers l'épée qui gisait au sol, encore émanante d'énergie. Rakdos, lui, se contentait de ramper vers elle, dans l'espoir de la choper et de lui régler enfin son compte. Le lasso allait enfin servir à quelque chose, Applejack le déroula et enroula la boucle autour de la garde, puis elle commença à tirer en décrivant d'amples mouvement de moulinet avec sa queue. La lame se décolla peu à peu du sol pour tourbillonner autour d'elle de plus en plus vite. Rakdos s'arrêta et se redressa bouche-bée, subjugué comme tout le monde de voir une si petite créature manier comme ça une arme aussi lourde - si ce n'est plus lourde - qu'elle - et il n'était pas au bout de ses surprises! Tout alla très vite. La reine du lasso relâcha la boucle alors que la lame pointait vers son ancien propriétaire, elle fendit l'air telle une flèche géante, pulvérisa comme un rien l'armure et s'enfonça de moitié dans le torse du chien. Sans perdre de temps, Applejack se dépêcha de le rejoindre et bondit dans les airs. Cette fois, ce fut Kicks McGee qui frappa, heurtant de plein fouet le pommeau de l'épée. Celle-ci finit de s'enfoncer dans la chair et la pointe ressortit de l'autre coté du corps. AJ reçu en plein visage une gerbe de sang sortant de la bouche du canidé. Au même moment, l'impulsion se déclencha et l'onde de choc apparu à l'intérieur même de Rakdos qui sentit tout ses os se fracasser. L'énergie se libéra finalement par son dos, arrachant peau, muscles et morceaux de colonne vertébrale qui se retrouvaient baignés dans un long sillon de sang derrière lui. La ponette, allongée sur le sable, observa son adversaire. Ce dernier afficha une expression d'incompréhension plus que de souffrance avant de tomber en arrière, raide mort. Victoire ! Elle avait survécu, elle avait gagné! Pourtant, malgré la lumière aveuglante du soleil qui se reflétait sur le métal de la lame et attaquait ses yeux, elle ne pouvait pas détourner son regard du cadavre. Elle venait de tuer quelqu'un et avait du mal à le concevoir, alors que deux minutes plus tôt ça lui semblait la chose la plus naturelle du monde. Même en se disant que c'était de la légitime défense, du "chacun pour soi", un combat à mort sans aucune échappatoire, elle culpabilisait. Dès qu'elle été entrée dans l'arène et qu'elle l'avait vu, elle avait voulu le tuer, comme si une voix extérieure l'avait convaincue que c'était la meilleure chose à faire. Elle restait assise et silencieuse tandis que qu'un groupe constitué de trois poneys très costauds et d'un chien de taille moyenne entrait dans l'arène pour emporter la dépouille. Ils la traînèrent vers une des nombreuses sorties qui bordaient la fosse et qui étaient habituellement protégées par des grilles. Le corps laissait une traînée de sang encore chaud sur le sable. Applejack était toujours aussi perdue. Comment avait elle put tuer cet être vivant? Pourquoi s'étaient ils battus ? Qu'est ce qu'elle faisait là, au fait ? Tout ce dont elle se souvenait était une cueillette de pommes nocturne. Elle avait pris du retard pendant la journée et avait choisi de se coucher un peu plus tard que d'habitude pour se rattraper. L'instant d'après, elle était dans une cellule sans rien d'autre que son chapeau et son lasso... La grille n'avait pas tardé à s'ouvrir, l'incitant à pénétrer dans l'arène brûlante, et c'était à ce moment-là que cette envie de violence lui était montée à la tête. A présent, cette envie s'était envolée,: et la jeune fille se sentait comme après un lendemain de cuite, lorsque l'on se rappelle de trucs graves qu'on a fait et qui sur le moment nous semblaient sans importance. Un léger choc à la tête la fit sortir de sa torpeur. Le chien était toujours là et lui avait lancé quelque chose, il lui fit un petit signe de la tête avant de partir rejoindre ses collègues. C'était une gourde. Magnifique ! Se battre sous cette chaleur l'avait complètement déshydratée, ses lèvres et sa gorge était tout aussi séches que les sables environnants. Elle arracha le bouchon avec les dents et bu sans s'arrêter. Ce n'était pas de l'eau mais c'était tout aussi déshaltérant, c'était même encore mieux. A chaque gorgée, elle sentait sa fatigue, ses courbatures, toutes ses souffrances s'envoler comme par magie. La chaleur étouffante et le sable dans ses poils étaient toujours aussi dérangeants mais cet élixir lui avait redonné la pèche. A nouveau en pleine possession de ses moyens, Applejack se tourna vers le public qui n'arrêtait pas de crier son nom. Il était très diversifié : il y avait des poneys, visiblement très content que l'une des leurs ait gagné contre toute attente, mais aussi des chiens, griffons, des zèbres, des bisons et même des races qu'elle n'avait encore jamais vues, comme des cerfs ou des chameaux. Elle leur adressa un petit signe du sabot, se demandant si c'était bien moral de saluer après avoir tué quelqu'un, même lorsque la mise à mort était aussi spectaculaire. En tournant la tête, elle aperçut ce qui semblait être un espace VIP. Quelqu'un s'y trouvait, assis sur un trône, mais impossible de dire qui ou qu'est-ce que c'était car son corps était entièrement recouvert par un grand drap violet et sa tête par une cagoule rouge à pompon. L'homme mystérieux se leva et les spectateur changèrent vite de refrain. A la place des "Applejack !" en série, c'était à présent des "encore ! encore !". "Encore" ? Qu'est ce que ça voulait dire ? Est ce qu'elle allait devoir encore se battre ? Encore tuer ? Une sombre patte d'ours sortit de sous le drap pour se dresser dans les airs. A en juger par les cris de joie de l'audience, ses craintes étaient fondées: ce geste était une approbation et elle n'avait pas finit d'en baver. L'une des grilles s'ouvrit et Applejack s'attendait déjà au pire; elle avait eu droit au guerrier chien géant, qu'est ce que ça allait être maintenant ? Dans son esprit passaient les images des plus terribles monstres qu'elles avait vu ou dont elle avait tout simplement entendu parler. Un manticore ? un bandersnatch ? peut être même carrément un dragon ? Rien de tout cela en fait, son prochain adversaire était un poney, une pégase bleue à la crinière arc-en-ciel qu'elle connaissait bien et qui semblait tout aussi paumée qu'elle. En la voyant, Applejack eu un mouvement de recul et balbutia le nom de son amie. "Rain... Rainbow ?!"

d'ailleurs a la fin, le magnifique suspens

Rainbow Dash se trouvait à une cinquantaine de mètres, elle ne portait sur elle que ses lunettes de voltigeuse dont elle s'équipait pour voler dans les zones de turbulences. Applejack était choquée de la voir ici. Dans cette immense arène, elle s'était attendue à tout sauf à trouver une amie. Une amie... Sa meilleure amie, parfois rivale, parfois confidente.. Elles avaient vécu tant de choses ensemble, se soutenant dans les moments difficiles - et Celestia sait qu'il y en eu beaucoup. Et pourtant, la même envie de combattre que tout à l'heure commençait à revenir et augmentait avec les cris de la foule. C'était ridicule, pourquoi se battre, elle avait toute confiance en Rainbow, c'était l'élément de la loyauté en personne, elle aurait pu lui confier sa propre vie. Sa présence devrait la rassurer, alors pourquoi la voyait-elle comme une ennemie ?

La pégase avait l'air tout aussi perturbée, autant par le lieu que par la personne qui s'y trouvait. Applejack voulait la rejoindre, lui parler, mais pour une raison qu'elle ignorait, elle ne pouvait s'empêcher d'être méfiante.

Ce fut finalement Rainbow qui fit le premier pas - façon de parler, car ce pas se traduisit par une brusque charge d'une vitesse incroyable. Volant au raz du sol, les sabots en avant, prêts à frapper, elle fit disparaitre en un clin d'oeil la distance qui les séparait. Surprise, AJ n'avait pas le temps d'esquiver, elle se contenta de fermer les paupières, attendant le choc. Elle ne ressentit qu'un bref courant d'air qui frôla son oreille. En ouvrant les yeux, elle vit son amie atterrir non loin d'elle dans un magnifique dérapage contrôlé. Cette dernière avait finalement changé de trajectoire au dernier moment.

- Applejack ! Cria-t-elle.
- Rainbow ! Est-ce que... tu viens de m'attaquer ?!
- Non ! je... je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne voulais pas !

«Baston ! Baston ! » Les cris du public résonnaient aux oreilles des deux ponettes.

- Taisez-vous ! Fermez-la, vous entendez ! Hurla Rainbow, sans succès.

En se retournant vers Applejack, elle la vit en position de combat, prête à charger.

- Ah ouais, c'est comme ça ! lança-t-elle. OK ma vieille, cette fois-ci, je vais pas te louper!


musique ! https://www.youtube.com/watch?v=XEV5c_rw3cI

Le sol tremblait. Autour d'elles, le terrain commençait à changer. D'immenses piliers de bois sortaient du sol pour s'élever à plus de dix mètres dans les airs. Rainbow fondit sur sa cible mais Applejack était prête cette fois. Elle fit un pas sur le coté en évitant l'éclair multicolore et en profita pour lui mettre un coup de sabot. Malgré le choc, la pégase se stabilisa rapidement pour prendre de l'altitude. Elle volait à toute berzingue à travers l'arène, les spectateurs prenaient leur pied en la voyant parfois passer juste au dessus d'eux. Slalomant entre les colonnes comme une vraie pro, elle lançait sans cesse de nouveaux assauts, toujours esquivés par la ponette orange. Cela énervait Rainbow Dash, qui détestait qu'on lui tienne tête. Elle accélérait à chaque nouvelle frappe, mais ce qu'elle gagnait en vitesse, elle le perdait en précision. Cela permis à Applejack de lui asséner un nouveau coup alors qu'elle passait en rase-motte à coté d'elle. Cette fois-ci, emportée par son élan, Rainbow alla heurta l'un des poteaux avant de s'écraser au sol.

- Pouah ! Fit-elle en recrachant le sable de sa bouche, tu perds rien pour attendre !

A ces mots, elle mit ses lunettes et commenca à tourner très vite sur elle-même. Telle le fameux diable de Tazmanie, elle prit la forme d'une tornade, une tornade de sable grossissant à vu d'oeil. Applejack tenta de résister, mais le sol n'offrant aucune adhérence, elle se retrouva soulevée par une bourrasque et partit en tournoyant dans le tourbillon géant.

Elle était à la merci des vents, vulnérable à la moindre attaque de son ennemie quand la silhouette d'un poteau lui apparu à travers la poussière. Jugeant cet endroit suffisament sûr, elle utilisa son lasso pour en atteindre le sommet et s'y cramponna avec toute la force de ses pattes. Au milieu du tumulte, à moitié aveuglée par le sable qui lui fouettait le visage, elle ne distingua pas l'ombre ailée qui lui fonçait dessus... Rainbow put alors lui asséner plusieurs coups, cherchant à la faire tomber. Dans sa détresse, AJ vit soudain un objet inattendu emporté par le vent : la cape de Rakdos. Elle l'amena jusqu'à elle avec le lasso. Pendant ce temps, sûre de son avantage, Rainbow amorça une nouvelle approche, mais à la place de sa cible, c'est un énorme morceau de tissu qu'elle rencontra. Coincée à l'interieur, elle ne put garder le contrôle des vents plus longtemps et la tornade se dissipa aussi vite qu'elle était apparue.

Les deux pouliches se retrouvèrent au sol. En sortant la tête de la cape, Rainbow put voir son adversaire se rapprocher dangereusement. Tant bien que mal, elle termina de se démêler et reprit son envol.

- Oh non, pas cette fois ! Cria la terrestre.

La pégase sentit une corde se nouer à sa cheville. Applejack tenait fermement le lasso en bouche et la tirait vers elle. Rainbow redoubla d'efforts et de battements d'ailes. Finalement, ce duel de force fut remporté par la voltigeuse, qui partit en traînant la fermière derrière elle, cette dernière ne voulant pas lacher prise. Encore une fois, c'est un des poteaux qui allait l'aider : après avoir été traînée dans la poussière pendant une bonne centaine de mètres, elle passa à proximité de l'un d'entre eux. AJ roula alors sur le coté de façon à ce que la corde soit bloquée par l'obstacle. Manoeuvre réussie: la fuyarde s'arrêta net et, sous le choc, tomba à plat par terre. La pouliche à la crinière blonde noua rapidement son bout de la corde autour du pillier et s'en alla pour castagner son adversaire clouée au sol. Rainbow l'accueilli avec une ruade, pas suffisante pour l'assommer mais assez pour la ralentir; elle mordit ensuite la corde à pleines dents et ses incisives parvinrent à la faire céder: elle allait enfin pouvoir s'enfuir et souffler un peu.

Toutefois, Applejack ne l'entendait pas ainsi, à peine la pégase eut-elle décollé du sol qu'elle bondit et lui agrippa la queue pour la ramener à son niveau. Impossible d'échapper au corps à corps désormais. Rainbow essaya de se défendre mais un coup de McGillycuddy dans l'estomac lui fit courber l'échine. AJ en profita pour lui mettre un coup de boule si violent qu'elle en perdit ses lunettes avant d'embrasser le sol. Ce n'était pas fini, la pouliche arc-en-ciel ressentit un autre coup de sabot, dans le thorax cette fois et se sentit soulevée par la queue pour être finalement projetée quelques mètres plus loin. En entendant un craquement, elle releva la tête et vit son ennemie frapper des deux pattes arrières un poteau qui se trouvait à coté. Le pylône se brisa à sa base et commença à tomber droit sur elle. Pas le temps de s'envoler: Rainbow roula sur sa gauche. L'énorme masse s'abattit juste à coté d'elle, soulevant un gros nuage de sable absorbé en partie par la pégase dans une tentative de reprendre sa respiration. Elle toussait, suffoquait, sentit Applejack la prendre par la crinière pour cogner son visage contre le bois avant de la mettre à terre pour la piétiner sauvagement.

Les coups pleuvaient. Incapable de se dégager, la pégase ne pouvait que subir. Dans la mêlée, sa patte droite rencontra un petit tas de sable. C'était sa dernière chance, elle en prit une poignée et la lança aux yeux de son bourreau. Surprise et aveuglée, cette dernière donna un grand coup au hasard. Evité de justesse par un mouvement de tête de sa cible, le sabot s'enfonça dans le sol. Rainbow profita de cette distraction, pour mettre une bonne droite en plein dans le nez d'AJ. Frapper à cet endroit sensible a de quoi déstabiliser temporairement n'importe quel adversaire, et c'était plus qu'il n'en fallait pour que la voltigeuse libère ses jambes et ajoute à son coup une ruade magistrale en plein torse. Un pareil retournement de situation eu l'effet d'un boost d'adrénaline chez la jeune pégase: elle n'allait pas s'arrêter là. La seconde d'après, la fermière était en l'air: un uppercut à la mâchoire avait été suffisamment violent pour lui faire quitter terre. Rainbow ne tarda pas à la rejoindre. Dans les airs, elle avait l'avantage, elle pouvait lui rendre au centuple ce qu'elle lui avait fait subir. Tout y passa : tête, poitrine, ventre... les coups s'enchaînaient si vite qu'Applejack ne retombait pas. Le dernier fut le plus violent : se servant du corps de sa propre adversaire comme tremplin, la pégase bondit avant de retomber à la verticale pour la plaquer au sol.

Pour les spectateurs, elles avaient toutes deux l'air en aussi mauvaise état. Le sang sur le visage d'Applejack se mêlait à celui reçu de son précédent adversaire. Rainbow avait été touchée à l'arcade, ce qui laissait couler un large filet rouge par dessus son oeil - mais le plus impressionnant était cette expression de pure haine qu'elle affichait.

- Espèce de sale mule ! Tu vas me payer ça !

Ignorant les courbatures qui parcouraient son corps, elle donna un rapide coup d'ailes et s'en alla vers les cieux. AJ savait déjà ce qu'elle allait faire et cherchait une échappatoire, mais il n'y en avait aucune. La ponette ailée dépassa le toit ouvert de l'arène. En s'élevant vers l'astre du jour, elle remarqua une chose des plus étrange : il n'y avait rien. Le bâtiment se trouvait sur un gros rocher flottant au milieu du néant. Les deux seules choses qu'il y avait en plus étaient le soleil et une lune, un peu à l'écart. Mais il ne s'agissait que de détails sans importance. Ce combat n'avait que trop duré. Elle marqua une pause à une hauteur suffisamment grande pour que le colisée, devenu minuscule, soit complètement recouvert par son ombre.

- Hasta la vista, filly.

Elle plongea, accélérant à chaque mètre, elle pouvait sentir l'air se déformer sur son passage. Les conditions était idéales pour son attaque ultime, le coup qui l'avait rendue célèbre, un phénomène assez puissant pour perturber l'écosystème de tout un pays : le Sonic Rainboom.

La destruction du mur du son se traduisit par un bang, suivit d'une titanesque onde de choc arc-en-ciel. Au sol, tout le monde retenait son souffle devant ce spectacle, sauf Applejack qui tentait de s'enfuir le plus loin possible du point d'impact.

Et puis ce fut l'explosion. En heurtant le sol, toute l'énergie emmagasiné se libéra sous la forme d'une énorme déflagration multicolore. La terrestre la subit de plein fouet tandis que les piliers étaient littéralement arrachés par le souffle, en même temps que plusieurs spectateurs.

Le nuage en forme de champignon se dissipa, révélant le corps d'Applejack. Rainbow s'en approcha en un clin d'oeil et constata qu'elle était toujours vivante, plus ou moins.

Le flash l'avait aveuglée: allongée sur le flanc, le souffle court, elle agitait vainement les pattes dans le vide, comme si elle pensait encore pouvoir s'enfuir. Triomphante, la pégase admirait ce pitoyable spectacle en s'apprêtant à y mettre un terme. Elle se dressa sur ses pattes arrières, mais au moment d'abattre ses sabot, elle eut comme un doute, une hésitation.

« A mort ! A mort ! »

Poussée par les encouragements, elle préféra ignorer la sensation et acheva Applejack en fermant les yeux. Dans le noir, elle pu sentir clairement la boite crânienne de son amie céder sous le choc.

De retour à la lumière, son visage de vainqueur fit place à celui de l'horreur: le doute était maintenant une certitude. Elle venait de commettre une chose atroce, elle avait tué sa meilleure amie, et ce en toute conscience. Elle se souvenait même avoir souhaité sa mort il y a tout juste quelques secondes. Ses jambes lâchèrent et elle s'écroula à coté du cadavre dont le sang se mélangeait au sable.

- AJ... non... Oh Celestia ! Qu'est ce que j'ai fait !

Elle plaqua son visage dans le pelage encore chaud de sa victime et pleura toutes les larmes de son corps, souhaitant que tout cela ne soit qu'un horrible cauchemard.
Elle releva la tête en entendant des pas approcher. C'était le même jeune chien que tout à l'heure, accompagné par un poney. Le premier lâcha l'élixir destiné à la gagnante tandis que le second se dirigeait vers la vaincue.

- Je vous interdit de la toucher ! Cassez-vous ! Cria-t-elle au bord de la crise de nerf.

Le videur, après une petite hésitation, tenta de déplacer la dépouille en la tirant par la queue. Il regretta son geste quand Rainbow lui donna un coup si brutal à la mâchoire qu'il le mit KO directement. Elle se tourna ensuite vers l'autre chien, qui reculait doucement, craignant de recevoir un traitement similaire.

Un cri de surprise collectif monta des gradins. Le canidé détourna le regard, imité par la ponette qui se demandait ce qui avait put attirer leur attention ainsi. Le mystérieux homme cagoulé qui dominait l'arène depuis sa loge s'était levé de son trône et avançait sur l'estrade. Elle pouvait sentir qu'il la fixait. Un bras sortit de son manteau violet, le gauche cette fois : un bras long et mince aux allures simiesques dont l'un des doigts pointait vers la jeune pégase. Cette dernière ressentit soudain une violente douleur à la poitrine. Portant le sabot à son coeur, elle compris que celui-ci venait de lâcher. Prise de convulsions, elle tomba sur le corps de son amie. Elle articula quelques mots, la voix encore pleine de sanglots:

- J'arrive... Applejack...

Et tout s'éteignit.

Rainbow Dash se réveilla en sursaut. Une étrange sensation parcourait son corps, comme si ses organes se remettaient en marche de façon aléatoire avant de trouver le bon rythme de respiration, circulation du sang, etc... Son esprit était encore vague mais déjà le combat lui revenait en tête.

N'était-ce qu'un rêve finalement ?

Probablement. Elle se souvenait être rentrée dans sa maison de nuages après une dure journée passée à nettoyer le ciel. Épuisée, elle était partie se coucher directement. Confortablement installée sous sa couverture, elle venait de s'attaquer à un nouveau tome des aventures de son héroïne préférée : Daring Do et l'anneau unique.

L'instant d'après, elle était dans cette arène, face à son amie et avec une furieuse envie de se battre. Sans doute s'était elle assoupie sans s'en rendre compte.

Malheureusement, la réalité était tout autre... La pouliche se rendit vite compte qu'elle n'était pas dans son lit, et encore moins dans sa chambre. Elle était allongée sur une sorte d'autel en pierre au milieu d'une grande salle. Des torches accrochées aux murs brûlaient d'un feu vert qui donnait à la pièce une atmosphère plutôt glauque.

Sentant du mouvement derrière elle, Rainbow se retourna et constata que ce qu'elle avait d'abord pris pour un rideau violet était en vérité l'homme à la cagoule, lui aussi bien réel. Il se tenait à coté de l'autel et la regardait. De près, il semblait encore plus imposant... Il se pencha vers elle. Le pompon de son couvre-chef rouge demeurait droit comme un I - sans doute cachait-il une corne ou en tout cas quelque chose de solide. La jeune ponette essaya de se redresser, mais ses membres encore engourdis n'étaient pas prêt à ça. Qu'importe, elle n'allait pas se laisser intimider, elle défia l'homme du regard et parla d'une voix sèche.

- Vous ! Qu'est-ce qui s'est passé tout à l'heure ? Qu'est-ce que vous m'avez fait ?
- Je t'ai tuée, bien sûr. Sa voix était lourde, très grave et semblait venir de partout, raisonnant à la fois dans la salle et dans la tête de la pégase.
- T... Tuée ?
- Oui. Tu ne te tenais pas tranquille et tu as même blessé un de mes hommes, je devais intervenir. Mais ça, c'est du passé, je t'ai ramenée parmis nous et tu pourras bientôt reprendre la compétition.
- Ramenée ? Comme dans « ramener à la vie »?
- Tu as tout compris.
- Non d'une jument bleue, mais vous êtes qui au juste ?
- Je suis le maître ici, c'est tout ce que tu as besoin de savoir.
- Vous pouvez vraiment ressusciter les gens... Une minute ! Et Applejack, est ce qu'elle aussi, elle va bien ?
- Cette ponette a perdu, elle n'est plus dans la compétition. Elle ne valait rien.

Ces mots eurent l'effet d'un électrochoc sur Rainbow. Elle haussa la voix.

- Je vous interdit de parler d'elle comme ça, espèce de sale type !

Le bras de singe surgit du manteau. La pouliche sentit deux doigts la saisir par la tête pour la porter à la hauteur du visage de leur propriétaire. L'étreinte était dure mais il était évident qu'il se retenait. S'il voulait, il pouvait lui broyer le crâne d'une simple pression. Arrivée au niveaux de ses yeux, elle put voir ces derniers à travers les trous de la cagoule: ils étaient jaunes avec de grosses pupilles noires. Le géant prit une voix autoritaire :

- Évite de me parler sur ce ton à l'avenir et tiens-toi tranquille où la prochaine fois, je te ferais bien pire qu'une petite crise cardiaque.

Et il lâcha sa prise comme si c'était une vieille chaussette.

- Emmenez la à sa cellule.

Sur ces mots, un zèbre et un griffon entrèrent dans la salle et saisirent la pégase par les pattes avant.

- Attends ! Rageait elle. On en a pas fini tous les deux.
- Moi, j'en ai fini avec toi, et j'ai des combats de premier de choix qui m'attendent.

Il tourna les talons et s'en alla par une immense porte de métal qui s'ouvrit d'elle-même sur son passage. Ses pas produisaient comme un étrange cliquetis et Rainbow Dash pu apercevoir ce qui semblait être le bout d'une queue dépasser de sous le drap, elle était bleue foncé et se terminait par une sorte de grosse pointe en os. Vraiment une drôle de créature.

----------------
Les deux gardes la traînaient à travers un long couloir. En temps normal, elle aurait pu les maîtriser facilement, mais elle se sentait encore trop faible. Ils passèrent devant une vaste série de cellules dans lesquelles se trouvaient différents animaux dont quelques poneys. La pégase n'y prêtait pas attention jusqu'à ce qu'elle aperçoive, à travers des barreaux, une marque de beauté qu'elle connaissait bien. Sa propriétaire était blottie dans un coin sombre, tremblante, la tête cachée entre ses pattes. Elle était difficile à distinguer, mais ces trois papillons roses n'appartenaient qu'à une seule personne.

- Fluttershy !

La petite ponette jaune leva la tête en entendant cette voix familière. Voyant son amie, elle se précipita vers la porte de la cage.

- Rainbow ! Qu'est-ce qu'on fait là ? C'est quoi cet endroit ? Pourquoi je suis en prison ? Si j'ai fait quelque chose de mal, je suis désolée.

Sa voix était pleine de panique, Rainbow voulait lui répondre mais elle aussi n'avait aucune idée du fin mot de cette histoire. Un coup de la part du zèbre la força à avancer, tout ce qu'elle trouva à dire fut :

- Fais attention à toi, Fluttershy.
- Toi aussi, fais attention.

---------------
Le couloir était légèrement courbé, ce qui donnait la désagréable impression de tourner en rond tant le voyage s'éternisait. Sans doute avait il été construit autour de l'arène. Ils arrivèrent finalement devant une cellule vide ou la pégase fut jetée sans autres formes de procès avant d'entendre la lourde grille se refermer derrière elle.

L'intérieur aurait pu être pire: notre héroïne fut surprise de trouver ses instruments de muscu personnels qui portaient sa marque de beauté. Il y avait aussi son lit avec à côté une table basse où étaient posés ses lunettes de voltigeuse en parfait état, mais le plus étonnant restait la collection des livres de Daring Do disposés sur la couette. Comment tout ça était-il arrivé là ? Voilà qui faisait un mystère de plus, mais de tout évidence, quelqu'un se souciait de son confort. De toute façon, Rainbow n'avait pas la tête aux mystères, ni à la lecture d'ailleurs. Elle se dirigea d'un pas lourd vers le lit, dégagea rapidement les bouquins et s'y affala de tout son long. S'en était trop, même pour elle Elle était trop fatiguée pour chercher le pourquoi du comment. Il était temps de prendre un repos bien mérité.

« Psst »

Elle leva une oreille, se demandant si elle aurait le courage d'aller voir d'où venait ce bruit.

« Pssssst »

En tournant la tête, Rainbow aperçu un poney brun qui se trouvait à l'extérieur de la cellule. Impossible de le reconnaître cependant.

- Hé ! Je suis sûr qu'elles vous manquent, dit-il.
- Qui êtes-vous ?
- Aucune importance, je viens d'arriver et je n'en sait pas encore assez sur cet endroit, mais soyez sûre que je suis là pour vous aider.
- Ok, qu'est-ce que vous faites là ? D'ailleurs qu'est-ce que je fais là, moi ? Et Fluttershy ? Et AJ ?
- Du calme, du calme. Tout viendra avec avec le temps...
- Est-ce que vous savez au moins où on est ? Est ce que la princesse va faire quelque chose ?
- Ça m'étonnerait, personne ne s'est rendu compte de votre disparition. Personne à part moi, ne me demandez pas pourquoi !
- Hein ?
- C'est comme si personne ne se souvenait de votre existence, comme si vous aviez été... effacée de la réalité.
- Quoi !
- Ce lieu, cette arène, nous nous trouvons en dehors même de l'espace et du temps. J'ai eu beaucoup de mal à vous retrouver, ne me demandez pas comment !
- Désolé, mais tout ça fait un peu beaucoup pour moi.
- Votre incompréhension est tout à fait compréhensible, mademoiselle Dash.
- Évitez les « mademoiselle Dash ». Appelez moi Rainbow, c'est plus court.
- Comme vous voudrez.
- Bon, et si vous me disiez ce que vous savez en ce moment ?
- Eh bien, premièrement, si je ne m'abuse, vous avez déjà fait connaissance avec Showdown, le maître des lieux.
- Le grand type cagoulé ? Ouais. Qu'est-ce qu'il est au juste ?
- Aucune idée, mais je compte bien le découvrir. Il a de nombreux hommes de main à son service dont beaucoup de poneys, je vais m'infiltrer parmis eux et voir de quoi il retourne. Deuxièmement, toutes vos amies sont là.
- Toutes ?
- Oui : Twilight Sparkle, Rarity, Pinkie Pie et, comme vous l'avez dit plus tôt, Fluttershy et Applejack. Les gardiennes de l'harmonie au grand complet.
- Applejack... Est-ce qu'elle est vivante ?
- C'est plus compliqué que ça.

Des bruits de pas en approche se firent entendre.

- Des gardes arrivent, je dois filer ! Ne vous inquiétez pas, Rainbow, vous aurez de mes nouvelles d'une façon ou d'une autre.
- Attendez, ça veut dire quoi « plus compliqué » ?
- Plus tard les explications, on a pas le temps !
- D'accord, fit elle d'un air résigné. Bonne chance à vous.
- Merci. Oh ! et puis troisièmement: surtout, tâchez de ne pas mourir!

Il prit ses jambes à son coup ainsi que la poudre d'escampette. Alors qu'il se retournait, Rainbow put entrevoir sa marque de beauté : un grand sablier.

En tournant la tête, Rainbow aperçu un poney qui se trouvait à l'extèrieur de la cellule. Impossible de le reconnaître cependant.

- Hé ! Je suis sur qu'elles vous manquent.
- Qui êtes vous ?
- Aucune importance, Je viens d'arriver et je n'en sait pas encore assez sur cet endroit, mais soyez sure que je suis là pour vous aider.
- Ok, qu'est ce que vous faites là ? D'ailleurs qu'est ce que je fait là moi ? Et Fluttershy ? Et AJ ?
- Du calme, Tout viendra avec le temps...
- Est ce que vous savez au moins ou on est ? Est ce que la princesse va faire quelque chose ?
- Sa m'étonnerait, personne ne s'est rendu compte de votre disparition. Personne à part moi, ne me demandez pas pourquoi !
- Hein ?
- C'est comme si personne ne se souvenait de votre existence, comme si vous aviez été... effacée de la réalité.
- Quoi !
- Ce lieu, cette arène, nous sommes dans un endroit qui se trouve en dehors même de l'espace et du temps. J'ai eu beaucoup de mal à vous retrouver, ne me demandez pas comment !
- Désolé, mais tout ça fait un peu beaucoup pour moi.
- Votre incompréhension est tout à fait compréhensible, mademoiselle Dash.
- Arrêtez avec les « mademoiselle Dash ». Appelez moi Rainbow, c'est plus court.
- Comme vous voudrez.
- Bon, et si vous me disiez ce que vous savez en ce moment.
- Eh bien, premièrement, si je ne m'abuse, vous avez déjà fait connaissance avec Showdown, le maitre des lieux.
- Le grand type cagoulé ? Ouais. Qu'est ce qu'il est au juste ?
- Aucune idée, mais je compte bien le découvrir. Il a de nombreux hommes de main à son service dont beaucoup de poneys, je vais m'infiltrer parmis eux et voir de quoi il retourne. Deuxièmement, toutes vos amies sont là.
- Toutes ?
- Oui : Twilight Sparkle, Rarity, Pinkie Pie et, comme vous l'avez dit plus tôt, Fluttershy et Applejack. Les gardiennes de l'harmonie au grand complet.
- Applejack... Est ce qu'elle est vivante ?
- C'est plus compliqué que ça.

j'ai modifié, c'est vrai que ça fait plus mystèrieux si Rainbow le connait pas

mais j'ai quand mème laissé un gros indice à la fin, je tiens à ce que les lecteurs identifie ce cher docteur

Waaaaaaaaah ! Il a calqué son passage sur celui que j'ai écrit !
Comment chui trop contant !!!

Un grand classique mais j'adore !

"Vous avez un plan pour vous sortir d'ici
- Oui, mais il me faudrait quelque chose
- Je suis sûre de pouvoir la trouver, vous voulez quoi ?
- ...Vodka...

Il fut un temps où le général Grido était considéré comme le meilleur guerrier de tout l'empire griffon. Connu pour ses hauts faits et son grand sens de la justice, il était alors respecté de tous. Enfin, ça, c'était avant le drame : une altercation avec une vouivre lui avait coûté ses pattes avant. On avait engagé le meilleur ingénieur du pays pour lui donner des prothèses dignes de ce nom et le bougre n'avait pas fait les choses à moitié. Le général hérita ainsi de deux nouvelles pattes en acier trempé, terminées par de splendides serres en adamente, le métal le plus solide au monde, plus tranchantes que des lames de rasoir.

Son corps était réparé, mais pas sa fierté. Alors, fort de ses nouveaux attributs, il parti à la recherche de la vouivre et parvint à l'éliminer à lui seul. Aucun griffon avant lui n'avait jamais réussi pareil exploit. Bien sûr, il fut acclamé comme d'habitude, mais cette fois, ça ne lui suffisait pas. Enivré par sa nouvelle puissance, il voulait la montrer à tous, encore et encore. Le général partit en chasse des monstres les plus dangereux des terres du nord, et quand il n'en trouvait pas, il s'en prenait à tout ceux qui avaient le malheur de passer à portée de ses griffes, même quand il s'agissait de ses propres hommes, même quand il s'agissait d'innocents. Devenu fou, il finit par être enfermé, mais aucune prison ne pouvant le retenir, il eu tôt fait de s'évader et partit à travers le monde, toujours bien décidé à prouver sa force à tous ceux qui avait le malheur de croiser son chemin.


Ça, c'était pour la petite histoire, car le passé de l'ancien héros n'avait à présent plus aucune importance pour lui. Un beau jour, il s'était réveillé dans cette arène. C'était il y a des années, quoique le temps soit une valeur très relative ici. Depuis, il y combattait encore et encore. A aucun moment le griffon ne se demandait comment il avait atterrit là. Cette existence lui convenait parfaitement, il affrontait et terrassait de redoutables adversaires, exhibant sa toute-puissance à un public qui le lui rendait bien. Et puis, il retournait dans sa cellule qu'il jugeait fort confortable – ce n'était pas un difficile – en attendant patiemment son prochain duel. C'était tout ce dont il avait rêvé et il comptait bien le faire le reste de ses jours.


Grido était un gagnant, des dizaines de victoires, zéro défaite, et aujourd'hui il se sentait encore plus en forme que d'habitude. A peine eût-il posé une patte sur le terrain, qui toucha le sol de pierre dans un tintement métallique, que son nom jaillissait déjà des tribunes. Depuis le temps qu'il était là, le guerrier était devenu une sorte d'icône aux yeux des spectateurs: avec lui, on pouvait être sûr de voir du sang. Le sable de l'arène avait complètement disparu depuis la dernière fois qu'il y était entré, faisant place à une surface plate et dure. Rien de bien étonnant, le terrain changeait souvent entre les matchs. Tant mieux : avoir des grains de sable coincés entre les plumes n'est pas particulièrement agréable.


Il acheva son entrée dans un tonnerre d'applaudissements: le bruit des mains frappées l'une contre l'autre, des sabots martelant le sol, il ne s'en lasserait jamais.

« Autant leur donner du spectacle » songea-t-il. Il se dressa sur ses pattes de lion et déploya ses grandes ailes noires qui tranchaient radicalement avec la couleur claire de ses poils. La réaction ne se fit pas attendre, transformant les acclamations en véritable foule en délire.


Tout en se laissant enivrer, le griffon balayait le terrain des yeux. Pas d’adversaire en vue, sans doute celui-ci n’était il pas encore rentré. « Pff, qu’il prenne son temps » se dit il « il ne lui en reste plus beaucoup à vivre ».

Ne voyant rien à l’horizon, son regard d’aigle se porta sur les nombreux objets dispersés sur le sol : il repéra entre autre un marteau ridiculement grand, une tronçonneuse tachée d’hémoglobine et un bazooka. Autant d’armes aussi insolites que l’était leur couleur : un rose bonbon très flashy qui les faisait ressembler à des jouets de parfaite petite fille (parfaite petite fille psychopathe, entendons-nous). Toutes étaient à proximité de grosses flaques de sang encore fraîches, trace des précédentes joutes. D’un ample battement d’ailes, Grido approcha le plus proche de ces engins de mort. Il prit le bazooka entre ses griffes pour l’examiner.

Drôle de truc, mélange de bois, de plastique et d’acier, semblant improvisé dans sa construction mais en même temps parfaitement droit dans ses mesures. Le général se demandait si ce bidule était vraiment capable de tirer quelque chose quand il remarqua une inscription, elle-même marquée au feutre rose fuchsia dans une écriture limite sautillante.

« Bazooka de Pinkie, appartient à Pinkie, ne pas toucher sauf Pinkie »

- Hé ! tu sais pas lire ?

Il laissa tomber l’arme. En une fraction de seconde, il s’était retourné, ailes et serres déployées, faisant face à la voix aigrelette qui l’avait interpellé. Il retrouva rapidement son calme en voyant que celle-ci provenait d’une adorable petite ponette rose qui trottinait joyeusement vers lui en se dandinant. Son adversaire ? Ça allait être encore plus facile que prévu.

La mystérieuse pouliche…

- La mystérieuse ? Pourquoi tu m’appelles comme ça, je suis sûre qu’ils ont tous compris qui j’étais.
- Pinkie Pie, je suis le narrateur omnipotent de cette histoire, tu n’es pas sensée pouvoir me parler et encore moins m’entendre.
- Oh ! Excuse. Vas-y, continue ton speech.

La mystérieuse pouliche s’approcha pour s’asseoir à quelques centimètres devant lui.

- Grido, c’est ça ? T’es un griffon. Tu sais, j’ai déjà rencontré un griffon une fois, mais elle était super méchante alors j’ai dû « m’occuper d’elle », si tu vois ce que je veux dire.

L’hybride ne prêtait aucune attention à ce discours grotesque. Il était amusé de voir une proie aussi faible et inconsciente. Il caressa du bout du doigt la joue de cette barbe à papa sur pattes, un sourire sadique dessiné sur son bec.

- Hihi ! Arrête, ça chatouille…

Un coup de griffes fendit l’air. A première vue, cela ne semblait être qu’une bête provocation dans le vent mais, quelques instants après le coup, la jeune jument put voir passer devant ces yeux une mèche de sa propre crinière, tombant vers le sol, parfaitement coupée.

Pinkie n’était pas du genre à se soucier de son apparence, mais il n’empêche que couper les cheveux de quelqu’un sans lui demander la permission n’était vraiment pas gentil. Elle transforma son visage souriant en une face exagérément sérieuse et dit d’une voix qui l’était tout autant :

- J’en déduis que nous ne serons pas amis.

Prenant cela comme un défi, Grido frappa à nouveaux, visant la tête cette fois. Il fut surpris de voir celle-ci se dérober à une vitesse surnaturelle. D’autres coups fusèrent, de plus en plus rapides, mais systématiquement esquivés par la ponette qui bougeait d’une façon complètement irréaliste, semblant toujours s’écarter au dernier moment. En ratant leur cible, les griffes d’adamante heurtèrent plusieurs fois le sol, creusant dans la pierre comme dans du beurre pour y laisser de brefs sillons noirs.

- Ouah…je…attends…j’ai…pas…

Ne pouvant finir sa phrase, Pinkie s’échappa en passant entre les jambes de son agresseur. Elle s’arrêta loin derrière lui, histoire de ne pas se refaire interrompre.

-Ouais, j’voulais te dire « attends, j’ai pas encore mis la musique »
https://www.youtube.com/watch?v=Ziury0uVl7c
-Maintenant on peut y aller !

Nouvel assaut du griffon, bondissant tel un fauve sur sa proie - une proie qui se révéla plus rapide que prévu en évitant l'attaque avec une parfaite maîtrise tout en envoyant au passage l'un de ses sabots dans le nez du griffon. Elle était plus forte que prévu aussi, au point que Grido sentit presque son bec s'enfoncer dans son crâne. Surpris, il donna un autre coup, hasardeux et imprécis, facilement esquivé et suivi d'un nouveau choc, à l'estomac cette fois.

La simple idée qu'un misérable poney puisse le dominer l'enrageait ; il était temps d'inverser la tendance. Un rapide battement de ses larges ailes suffit à déclencher une bourrasque suffisamment puissante pour envoyer valser cette petite pile électrique rose. Celle-ci atterrit en rebondissant contre le sol dans un bruit qui rappelait celui d'une balle en caoutchouc.


Le guerrier prit son envol, dans les airs il aurait l'avantage. A terre, un léger picotement d'oreille avertit Pinkie Pie du danger imminent : en se relevant, elle eu juste le temps d'apercevoir la fusée noire et blanche qui fondait sur elle. Elle esquiva, plus par réflexe que par anticipation, cabrant son corps en arrière tout en maintenant ses sabots au sol dans une position totalement irréaliste qu'elle avait vue dans un film. Le temps lui-même semblait ralentir, comme pour féliciter la beauté du geste. Durant ce court laps, elle put sentir les griffes la frôler et lui tailler quelques poils en passant.


« Les choses sérieuses commencent! » dit elle à mi-voix. Après le passage de son ennemi, elle bondit, d'un saut qu'un poney normalement constitué ne pourrait effectuer qu'avec des ressorts géants au sabots, pour se poser prêt du bazooka qui semblait attendre bien sagement sa maîtresse.

Sans se soucier du fait que l'engin semblait deux fois plus grand et plus lourd qu'elle, elle l'empoigna et visa le piaf qui faisait des ronds autour de l'arène

- Dis donc, Grido, ça te dérange pas que je tire en premier ? Mouhahahaha !

Sous la pression de la gâchette, le canon cracha un orage de destruction. Des dizaines de missiles de toutes les couleurs explosèrent en de splendides feux d'artifice, avec une telle force que Pinkie elle-même fut soulevée dans les airs par la puissance du recul. Toutefois, aucun d'eux n'atteignit sa cible, bien trop rapide. À la place, ils allaient se perdre dans le décor, voir dans les spectateurs, dont les seules réactions étaient d'en demander encore plus. L'un des tirs manqua même de détruire la loge de Showdown : ce dernier le dévia d'un simple mouvement de la main, l'envoyant faire sauter la tête d'un dromadaire non loin de là.

Grido, confiant, ne ralentissait pas. Quand bien même cette arme semblait avoir des munitions illimitées, il pourrait les éviter toute la journée s'il le fallait. En revanche, l'inquiétude le prit lorsqu'il s'aperçut que la pouliche avait subitement disparu.

- Hé ho ! Je suis là !

Elle était sur son dos, toute fière d'elle. Tournant la tête, il resta subjugué devant cette apparition inexpliquée.

- Heu... Si j'étais toi, je regarderais devant moi.

Pris par l'effet de surprise, il avait oublié qu'il se rapprochait à grande vitesse d'un mur. Trop tard pour s'arrêter ou pour virer, la créature ailée alla s'encastrer de plein fouet dans la surface dure. Pinkie, qui avait sauté au dernier moment, ajouta à son calvaire un tir à bout portant dont l'explosion turquoise, en plus d'être du plus bel effet, la propulsa au centre du colisée. Après une parfaite réception démontrant une fois de plus son mépris total de la gravité, la petite ponette releva dignement la tête. C'était le moment de sortir une blague.

- C'est quand on est au pied du mur... qu'on voit le mieux le mur.

Elle avait déjà fait mieux, mais pour une blague improvisée, ça marcha plutôt bien. Tout le monde était mort de rire. Ça lui suffisait. C'était ça sa spécialité, sa destinée : faire rire les autres. Et même si une petite voix au fond d'elle lui disait que pulvériser quelqu'un n'était pas vraiment très drôle, le résultat était là. C'est tout ce qui comptait, non ?

« Espèce de sale petit bubblegum attardé ! »

En se retournant, elle vit se dessiner à travers les restes de fumée bleue la silhouette aillée du griffon, noir de suie et avec quelques plumes encore fumantes. Il hurlait, les yeux et la voix injectés de rage.

- Comment oses-tu me résister ? Sa colère le faisait monter dans les aigus. Je suis le plus terrible guerrier de tout l'empire ! J'ai abattu des monstres que tu n'imaginerais même pas dans tes pires cauchemars !
- Hé ! Relax max, c'est juste un combat à mort.
- Oh oui, et tu vas souffrir. Je vais t'écorcher vive ! T'arracher les yeux ! T'éviscérer ! Te décapiter ! Je boufferais tes os et jouerai aux osselets avec tes tripes !
- Tu voulais pas dire l'inverse plutôt ?
- Crève !

Il chargea à nouveau, la fureur augmentant sa vitesse à tel point que son départ souffla toute la fumée. Même sa souplesse légendaire était incapable de sauver Pinkie cette fois, aussi, tout ce qu'elle trouva à faire fut d'utiliser le bazooka comme bouclier. L'arme vola en éclats sous le coup et elle eu juste le temps de s'écarter pour éviter un second coup de griffe. Du moins c'est ce qu'elle pensait avant de voir une petite trace rouge sur les serres droits du monstre... La pouliche porta un sabot à sa joue : il y avait du sang. Ce fou furieux lui avait laissé une jolie balafre sur tout le côté gauche du visage. Elle prit conscience de la douleur en même temps que de sa propre vulnérabilité. C'était la première fois de sa vie qu'elle se sentait vraiment en danger... Et face au danger, quoi de mieux que la fuite ? Fuite qu'elle ne prit pas sans adresser un petit sourire gêné à son adversaire, suivi du traditionnel nuage de poussière laissé derrière elle.

Grido était sur ses talons. Dans cette course poursuite, la jeune jument ne manqua pas d'utiliser tout ce qui passait à portée de sabots, les autres armes qu'elle avait laissées au sol lors de ses précédents matchs, pour se défendre. Aucune ne tenait plus de deux secondes face aux serres de métal. La hache, la tronçonneuse, la masse d'arme... toutes se retrouvaient en pièces.


Et ce qui devait arriver arriva. Ne pouvant éviter les assauts éternellement, Pinkie fut touchée. La douleur fut brutale, comme trois grands couteaux acérés qui mordaient dans sa tendre poitrine avant de se retirer violemment. Elle poussa un cri si aigu qu'il en était presque inaudible. Projetée en arrière, son crâne heurta le mur et elle retomba au sol peu après les filets de sang qui avaient giclés de la blessure.

Plus d'échappatoires. Grido savourait déjà sa victoire. Dressé de toute sa hauteur, il admirait, un sourire au bec, les énormes marques rouges dégoulinant sur le torse de sa proie.

- Un dernier mot, poney ?
- Eh ben... t'es vraiment... balèze. Elle relevait péniblement la tête en se la frottant avec sa patte, bizarrement plus soucieuse de sa bosse que de l'hémorragie.
- Des éloges ? Ha ha ! Je n'en demandais pas tant. Continue, dit il en s'approchant. Ses griffes s'entrechoquaient dans un cliquetis inquiétant.
- C'est vrai... t'es rapide... t'es fort... t'as des sacrées griffes. Son sabot s'arrêta alors qu'il passait dans sa crinière.
- Oui, et quoi d'autre ?
- Et tu aurais dû me tuer au lieu de me demander un mot.

Un petit canon bleu sortit de la crinière gonflée.

- Surprise !

L'artillerie tira avant même que qui que ce soit ne la remarque. Ce n'était pas un missile, ni même un boulet mais un amoncellement de rubans et de serpentins de toutes les couleurs. A la surprise générale, le griffon se retrouva à terre, empêtré dans ces accessoires et recouvert de confettis. Les liens immobilisaient totalement ses pattes et sa force seule ne pouvait les briser : au contraire, ils semblaient se resserrer à chaque mouvement. Celui qui prenait tant de plaisir à dominer la situation n'était à présent plus qu'un gros paquet cadeau emplumé.

Pinkie dû faire un effort pour se lever. Pourtant, vu son sourire, sa blessure n'avait pas l'air de la faire beaucoup souffrir.

- Pinkie règle n°42, ne jamais sortir sans son Party Cannon portatif.

Elle rangea l'engin dans sa chevelure et en ressortit un pistolet rose, puis marcha jusqu'à l'ennemi qui continuait à se débattre inutilement, couché sur le dos. Sans gène, elle lui monta dessus. Son sang, qui continuait à goutter, tachait les plumes et les poils du griffon.

« A mort ! A mort ! »

- Tu les entends, ces gens-là savent ce qu'ils veulent. Joignant le geste à la parole, elle s'assit et pointa la gueule de l'arme devant la tête du griffon.
- Non ! Non ! Je n'ai jamais perdu et ce n'est pas maintenant que ça changera, pas contre une misérable créature comme toi !"

Il tenta une nouvelle fois de se dégager, sans succès.

"Allons, au lieu de dire des âneries, tu pourrais sourire un peu. Ce serait dommage de mourir en faisant la tronche, tu crois pas ?
- Jamais ! Jamais, tu ent..."

BANG

Pas le bruit, le mot BANG, écrit en majuscule sur un petit drapeau qui était sorti du flingue à la place de la balle attendue par tous. Il y eu un blanc, mais la situation était si désopilante que la petite blague, associée au stress et à la panique de Grido, engendra un fou rire nerveux. Il détestait ça, mais tous ces efforts pour le retenir ne faisait que l'amplifier, jusqu'à le faire voler aux éclats.

- Ah ! Tout de même...

Elle jeta le gadget sur le côté et passa ses sabots derrière son dos pour en ressortir un marteau titanesque. La masse, plus grande qu'elle, était noire comme de l'encre et présentait fièrement l'inscription « 1 TONNE » écrit en gros sur le coté.

Était-ce bien le vrai poids ? Difficile à dire, mais en tout cas c'était largement assez lourd pour faire disparaître entièrement le tronc du perdant en l'écrabouillant dans un sinistre splortch. Il ne restait plus que le grand maillet entouré de deux paires de pattes, deux ailes et une marre de sang qui s'étendait à vu d'oeil.

Le coup avait aussi affecté la gagnante. Maintenant qu'elle savait son adversaire bien mort, Pinkie ressentait de la culpabilité, comme pour les autres fois. Mais elle n'allait pas casser l'ambiance en se morfondant. Les gens avaient l'air heureux d'assister à ses massacres, c'était tout ce qui comptait.
Perdue dans ses pensées, elle sentit quelque chose rouler à ses côtés. Une gourde, surement cet élixir donné après chaque combat. En regardant d'où la bouteille provenait, elle vit le chien qui lui avait lancé. C'était toujours le même qui apportait la potion, un genre de husky gris à l'air blasé, un poil plus grand qu'elle. Du coup la ponette avait vite prit l'habitude de le saluer.

- Yo ! Merci l'ami!

Comme à chaque fois, il se contenta de répondre par un simple signe de la tête, pas plus.

Avec tout ce remue-ménage, la jeune ponette avait presque oublié qu'elle pissait le sang. Elle ouvrit la gourde et engloutit cul sec tout son contenu. Le goût était celui d'une bonne tisane. Les griffures se refermèrent presque aussitôt. Pinkie eu un petit rire, la cicatrisation entraînait comme une sensation de chatouillis. Sa pêche surnaturelle revint aussi vite que si elle avait prit sa pause et venait de se rendre compte qu'elle était en retard.

Le public à présent. Cela faisait maintenant cinq bonnes minutes qu'il l'applaudissait, il fallait bien le lui rendre. Elle tendit le bras et ôta une partie du manche du maillet qui se révéla être un micro. Bien que relié à rien du tout, le petit accessoire marchait bel et bien et portait la voix de la pouliche à travers tout le stade.

- Vous voulez savoir ce que je pense de ce type... Il était complètement marteau.
« BA DUM TSUM » ajouta une batterie sortit de nulle part.

Hilarité générale, comme tout à l'heure. Quand bien même elle trouvait sa propre blague nulle et de mauvais goût, ils était tous en train de s'esclaffer.

Elle décida donc de se concentrer sur leurs rires plutôt que sur le cadavre qui continuait à la troubler.

- Vous êtes le meilleur public que j'ai jamais vu! Lança-t-elle à haute voix.

Elle parcourait la foule des yeux quand elle remarqua une personne en particulier : une ponette orangée qui agitait son chapeau de cowboy en signe de félicitations.

- Applejack !

En un quart de seconde, Pinkie avait escaladé la tribune et se trouvait maintenant face à son amie.

- Je savais pas que t'était là, j'suis tellement contente de te voir. Jusque là j'ai vu que des gros méchants pas beaux.

"Pinkie! Pinkie!" La fermière se contentait de crier son nom, en choeur avec les spectateurs assis autour d'elle.

- Et oui, c'est bien moi, Pinkie Pie, ton amie, la reine des fêtes...
- Pinkie !
- Euh... ouais, on a compris. Est-ce que tu...
- Pinkie !
- Ah ok. C'est un jeu, c'est ça? On doit dire nos noms le plus de fois possible. Challenge accepté.
- Pinkie !
- Applejack !
- Pinkie !
- Applejack !

Alors que le dialogue de sourd s'éternisait, deux poneys entraient à leurs tours dans l'arène. L'un d'eux était rouge avec une crinière verte, son pas était las, le genre de pas découragé qu'on prend pour aller faire une corvée. L'autre était d'un poil brun très simple qui laissait ressortir les couleurs du sablier marqué sur son flanc. Il avançait d'un air qui se voulait naturel en jetant des coups d'oeil à la petite boule rose qui s'agitait dans les tribunes.

« Pinkie Pie, hein. », se dit-il. « Hum, les aborder une par une va être beaucoup trop compliqué, je vais devoir songer à un autre moyen. »

- Hé, le nouveau, grommela le poney rouge. Active-toi un peu au lieu de rêvasser.
- Heu... Oui, j'arrive, répondit-il en s'apercevant que ses pensées avait ralenti sa marche.

Tous les deux, ils se dirigeaient vers l'endroit où les attendaient les restes du griffon.

Le passage où pinkie parle au narrateur m'a beaucoup surpris, presque autant que celui où elle "met la musique", on sent que pour l'occasion tu as rajouté des effets comiques, voire burlesques dans le récit
Par contre quand elle a sorti le marteau géant marqué "1 tonne" j'ai immédiatement pensé à usopp dans one piece avec son faux marteau . J'ai même cru un instant que le marteau en question serait un coup de bluff comme dans l'anime ^^

...Et tu sais quoi ? La musique s'est terminée pile au moment où je finissais de lire le paragraphe où le griffon se fait battre...