2020. Je me souviens comme si c'était hier. Notre monde, cette planète bleue, dérivait lentement dans l'espace, impassible, toujours aussi bleu, presque...insensible.

Mais à la surface, les choses allaient de mal en pis. En un siècle, 80% des espèces animales et florales avaient disparues, les eaux, les sols, l'air étaient pollués sur des centaines d'années. Les ressources naturelles étaient de plus en plus rares, et des conflits éclataient pour celles-ci. La crise économique n'en finissait plus de durer, et les catastrophes à répétition, tant naturelles qu'industrielles jetaient des centaines de millions de personnes sur les routes de l'Exode.

Et moi dans tout ça ? Je faisais ce que je pouvais en tant que représentant spécial de l'ONU, toujours à essayer de concilier les acteurs des conflits. Un facilitateur, dans le jargon consacré. Dans les faits, toujours dans un avion, aux quatre coins du monde. 30 ans, pas de famille, pas d'attache, presque plus d'amis. J'essayai de ne pas trop y penser, mais il est vrai que souvent, le soir, dans ces chambres luxueuses mises à ma disposition, seul, la dépression me guettait.

Je ne sais pas bien comment c'est arrivé. Je ne sais si c'est nous ou eux qui l'ont provoqué. C'était un jour de mars, à la frontière Franco-Suisse, un accident au CERN. Quelque chose... d'inattendu. Une explosion avait creusé un cratère dans un champ sous lequel passait le grand tube. Et au centre du cratère, une déchirure, dans la trame même de l'espace et du temps. Une porte vers ailleurs. Et de l'autre coté, une autre terre, verdoyante, pleine de vie et de richesses. Mais cette terre était habitée. Habitée par des êtres intelligents qui ne nous ressemblaient en rien. Nous avions ouvert une porte vers Equestria.

15 Juillet 2020, Palais des Nations, Genève, Terre

"Ah, entrez, entrez, je vous en prie Thaergan" dit le Secrétaire Général.

Depuis que New York avait été la cible d'une série d'attaques bactériologiques en 2015, toutes les activités des Nations Unies avaient été transférées à Genève. J'avais été rappelé d'une mission de médiation à la frontière coréenne, et j'étais particulièrement énervé de n'avoir pas pu terminer la tâche qui était la mienne. J'entrai donc, sans me départir de ma mauvaise humeur. M'asseyant sans y avoir été invité, je dévisageai le Secrétaire Général. C'était une femme. Russe. Issue de l'appareil d'état, dite proche du président, elle ne m'inspirai aucune sympathie. Mais le travail n'est pas affaire de sympathie après tout. Elle me regarda à son tour, derrière ses lunettes en demi-lune, puis avec un sourire faux, elle me dit :

"Thaergan, votre CV est des plus impressionnants. Vous avez été sur de nombreux conflits.
- Je n'en ai réglé que 4, sur les 23 où j'ai été déployé. Et je peux en compter 6 où vous êtes responsable de leur blocage.
- Pourquoi êtes vous toujours aussi hostile envers moi ? Cela pourrait être dangereux...
- Gardez vos menaces pour ceux qui y croient Ilienko. Je doute que vous ayez le pouvoir de me déboulonner, et vous le savez.
- Oui, en effet. Ecoutez, j'ai aussi peu envie de vous voir que vous avez envie de me voir.
- A la bonne heure. Peut être devrions nous nous arrêtez là alors ?
- Le Conseil de Sécurité a un travail pour vous. Votre nom a fait le compromis.
- Voilà qui est surprenant. Vous et vos amis êtes d'accord pour quoi ? La direction de l'entretien du bâtiment ?
- Avez vous entendu parler de l'incident du CERN ?
- J'ai lu quelque chose comme ça oui. Rien que du matériel n'est-ce pas ?
- A moins que vous comptiez les vaches dans les victimes, oui, c'est ça.
- Beaucoup de vaches ?
- Une. Crise cardiaque.
- Oh...
- Thaergan, vous n'avez pas traversé la moitié du globe pour parler d'une vache. L'incident a crée autre chose. Une... disons porte. Une porte vers ailleurs.
- Vers ailleurs ? Est-ce que c'est un monde désertique avec des pyramides égyptiennes ?
- Cessez de délirer Thaergan ! Vos idioties me font perdre du temps. L'endroit où cela mène est une autre planète. Les rapports montrent qu'elle est luxuriante et extrêmement riche en ressources de toute sorte. Cependant, il y a un soucis.
- Un soucis ?
- Elle est habitée. Par des êtres étranges, mais intelligents. Ils ont bâtis des villes et possèdent une structure politique et sociale organisée. Tenez, voici les photos prises par l'expédition d'exploration Franco-suisse."

Et sans cérémonie, elle me tendit un dossier barré de la mention "Secret Défense" sur la couverture. A l'intérieur, des liasses de documents, et des photos. Je les examinai, puis regardant le Secrétaire Général, je soupira :

" Vous tenez à ce que les Coréens se battent, c'est ça ? Vous m'avez rappelé pour me faire une blague ?
- Non, c'est très sérieux.
- Tout à l'heure, je vous ai parlé de Stargate et vous m'avez dit d'être sérieux. Pour me donner des photos de quoi ? De petits poneys ?
- Je vous assure que c'est sérieux.
- Admettons. Qu'est-ce que je viens faire là dedans.
- Ce monde meurt Thaergan. Notre monde.
- Oui, c'est un fait.
- Cet autre monde pourrait être notre espoir, notre seconde chance. Il est vaste et grandement inoccupé. Mais les états ont peur que l'un d'entre eux, ou un petit groupe d'entre eux, n'en prennent le contrôle pour lui seul. Alors ils ont convenu que l'ONU représenterait l'espèce humaine dans ce contact. Et vous avez été choisi. Comme ambassadeur...
- .....
- Qu'en dites vous ?
- Laissez moi encaisser vos déclarations. Vous conviendrez que ce n'est pas courant.
- Certes. Les Etats ont des exigences.
- C'est rassurant de voir que certaines choses ne changent pas.
- Hum. Nous avons besoin de ces ressources. Un besoin vital. Vous devez trouver un moyen pour que ces... disons êtres, acceptent de les partager, de signer des contrats avec nous. Et...s'ils refusent, vous devez estimer et évaluer leurs forces armées.
- C'est magnifique. Nous découvrons un peuple nouveau, et vous envisagez déjà de l'anéantir.
- Je ne vous demande pas d'être moralisateur. Si ce job ne vous plaît pas, vous pouvez refuser.
- .... Je vais le faire.
- Très bien. Les autorités de leur capitale... comment s'appelle t'elle déjà ? Ah, voilà, Canterlot, sont prévenues, et leur souverain, Celestia vous attendra de l'autre coté de la porte. N'oubliez pas, vous représentez l'humanité, et vous avez notre destin entre vos mains.
- Et le leur aussi on dirait...
- Vous pouvez disposer, une voiture vous attend. Au revoir Thaergan.
- Secrétaire...."

Et me voilà parti vers un autre monde, avec un poids incommensurable sur les épaules. Déjà, je sentais que des forces étaient mises en route, que des acteurs oeuvraient dans l'ombre. Je ne connaissais pas encore ces êtres, mais j'avais peur. Oui, j'avais peur de ce qu'ils allaient découvrir...

La déchirure était pour le moins étrange. Au milieu d'un cratère, incongru dans un paysage champêtre des plus typiques, si l'on exceptait bien entendu l'incinérateur d'ordures situé à 500 mètres de là, une sorte de flou. Moi qui m'attendait à une sorte de rond bleuté, me voilà pour mon argent. Je regarda l'homme, un militaire suisse, qui m'avait conduit au delà des divers périmètres de sécurité, mais ce dernier se contenta de hausser les épaules avant de me tendre la valise métallique contenant la totalité de mes possessions terrestres, ainsi que mes ordres de missions. Il y avait également des "cadeaux" comme ils étaient élégamment désignés par les documents : bijoux, pierres précieuses, lingots d'or. Je me sentais comme une sorte d'explorateur du 16ème siècle avec ses verroteries. Je soupira, l'homme me murmura un "bonne chance" sans grand enthousiasme, puis repartit vers le camp. Le flegme suisse ne cessera décidément jamais de m'étonner.

Descendant prudemment les marches de métal qui avaient été installées par les soldats, je m'approcha du flou, comme il fallait se résoudre à l'appeler, tant il brouillait la vue de l'autre coté. Regardant une dernier fois les Alpes environnantes, j'inspira un grand coup puis fit l'ultime pas, fermant les yeux. Rien. Pas de douleur, pas de sentiment de vitesse. Juste l'impression de passer une porte, et d'odeurs inconnus. Un peu déçu, j'ouvris les yeux. Ce que je vis suffit à me faire oublier ma déception.

C'était le sommet d'une petite colline, qui surplombait une vallée encaissée où le soleil dardait de ses derniers feux. Un vent doux de fin d'été soufflait, courbant doucement les herbes. Au centre de la vallée, un petit village, aux couleurs chatoyantes. Au fond, perché sur un mont, une ville, d'où s'écoulaient d'immenses cascades. Mais, malgré la majesté du paysage, ma plus grande source d'étonnement se trouvait sur la colline : une licorne ailée me regardait d'un air bienveillante. Blanche, aux cheveux aux couleurs multiples, j'étais pétrifié par l'air d'autorité et de sagesse qui émanait d'elle. Mais, me souvenant de mon rôle, je m'inclinai légèrement, en prenant garde à ne pas paraître trop obséquieux, puis d'une voix que j'espérais sûre, je dis :

"Salutations, Princesse Célestia. Au nom de l'humanité toute entière, je vous remercie de votre accueil et de votre bienveillance. J'espère que nous pourrons travailler du mieux possible pour rapprocher nos deux mondes et en retirer un bénéfice mutuel élevé.
- Soyez le bienvenu Victor, et soyez remercié pour vos souhaits. J'espère également que notre rencontre sera des plus bénéfiques. Voici Equestria, notre royaume. En bas, dans la vallée, c'est Ponyville. Au fond, sur la montagne, Canterlot. D'ici vous pouvez voir le palais royal, où une réception est prévue en votre honneur. De plus, un bâtiment sera mis à votre disposition afin que vous puissiez travailler au mieux.
- Merci pour vos attentions Princesse.
- Mais avant toute chose, je voudrais vous présenter mon apprentie, Twilight Sparkle"

Une petite licorne apparue alors, cachée avant derrière la licorne ailée. Elle était violette, de sa peau à ses cheveux. Me souriant, elle s'inclina, à la façon si particulière des habitants d'ici, puis me salua, toujours dans l'anglais que nous utilisions depuis le début :

"Monsieur, c'est un honneur que de rencontrer des êtres d'un autre monde.
- Croyez moi, l'honneur est partagé.
- Twilight Sparkle, reprit Célestia, aura la lourde tâche que de vous assister et vous aider à mieux comprendre les nôtres. J'espère que cela ne vous gênera pas. J'aimerai qu'elle apprenne autant de vous que vous d'elle.
- Hé bien, je n'y vois point d'objection, tant que les secrets propres à toute relation diplomatique ne sont pas mis en péril.
- Bien entendu. Nous allons maintenant nous rendre à Canterlot. Je vous en prie, montez dans le char royal"

Alors qu'elle finissait de parler, elle me désigna un char fait de bois et richement décoré d'or où deux pégases étaient harnachés. Renonçant à comprendre, je pris place, sans oublier de bien saisir un rebord du char. Bien vite, Twilight monta à mes côtés et nous prîmes les airs, précédé par la Princesse elle même.

"Comment se fait il que vous parliez aussi bien notre langue ? demandais je à ma camarade, toujours étonné par ce fait
- Nous ne la parlons pas. C'est un sort de traduction !
- Un sort de traduction ?
- Hé bien oui ! Nous parlons notre langue, et le sort vous fait entendre la vôtre et inversement. Vous ne connaissez pas ce type de sort ?
- Par sort, vous entendez... de la magie ?
- Et bien oui ! Pourquoi, cela vous surprend ?
- Un peu, mais je ne suis pas à ça près...
- Vous ne lancez pas de sorts chez vous ?
- Pas que je sache....
- C'est à dire ?
- Aux dernières nouvelles, la magie n'existait pas là d'où je viens...
- Pas de magie ? Mais comment faites vous ?
- Nous inventons des machines pour remplacer...
- Vraiment ? J'adorerai en voir !
- Peut être nous nous arrangerons pour en faire venir quelques unes" dis-je, en souriant pour cacher mon inquiétude, espérant que les seules inventions humaines à rentrer à Equestria soient aussi inoffensives qu'un ordinateur ou une tablette numérique.

"Dites moi... Victor ? Cela ne vous dérange pas que je vous appelle ainsi ?
- Non, je vous en prie Twilight. Si nous devons travailler ensemble, allons au plus simple.
- D'accord. A quoi ressemble votre monde ? Est-il différent du nôtre ?
- Notre monde.... comment dire" et pendant que je cherchais mes mots, je parcourais du regard les paysages survolés " Je pense qu'il est moins enchanté que le vôtre...
- A cause du manque de magie sûrement ?
- Mmh... probablement oui" conclus-je, en sachant que déjà, je lui mentais.

Je haïssais déjà le Conseil de Sécurité de m'avoir envoyé ici en plaçant sur mes épaules l'ensemble de leurs appétits et de leurs intérêts, me demandant même à moi, qui ait passé ma vie à chercher la paix, de préparer la guerre. Et voilà que je me retrouve avec des êtres dont la candeur me rappelle des enfants.

Je ruminais mes pensées lorsque je me sentis brutalement tiré vers le sol du chariot par une force inconnue, juste à temps pour qu'un éclair arc-en-ciel me passe juste au dessus de la tête, manquant de m'assommer. Encore un peu éberlué, j'ai eu le temps d'apercevoir la corne de Twilight entourée d'un halo violet, qui se dissipa. L'arc en ciel devant moi vira pour revenir à ma hauteur, se révélant être une pégase bleue à la chevelure multicolore, qui souriait d'un air gênée, tandis que la princesse revenait vers nous.

"Salut ! Je suis Rainbow Dash et comme vous passiez par là, j'suis venu vous saluer ! Désolée pour le passage, mais vous êtes plus grand que les occupants habituels, j'ai mal calculé ma trajectoire !
- Heu... enchanté.
- RAINBOW ! dit Twilight, ce ne sont pas des manières ! Veuillez l'excuser Victor, elle est toujours comme ça...
- Tout va bien Ambassadeur ? me demanda la princesse
- Oui, oui, tout va bien, tout va bien. Juste une petite frayeur, mais bon, aujourd'hui, il est dit que je serai surpris.
- Je suis vraiment désolée ! Princesse, si vous voulez me punir, je m'exécuterai, dit la pégase d'un air crispé en voyant la licorne ailée
- Une punition hein ? Ce n'est pas ainsi que nous procédons. Mmmh... Ambassadeur ?
- Oui Princesse ?
- Que diriez vous du courrier le plus rapide du royaume ?
- Ce serait sans doute très pratique mais je ne vois pas où vous voulez en venir.
- Rainbow Dash ici présente est probablement la plus rapide d'Equestria. Elle travaillera pour vous si vous n'y voyez aucun inconvénient bien sûr...
- Ce sera certainement un très grand plaisir, mais je ne voudrais pas la forcer non plus...
- Ah ! Une tâche pour le pégase le plus rapide du royaume ! J'accepte, s'il n'y a pas trop à faire !
- Je promets de vous ménager...
- Alors c'est entendu ! Comme ça, je pourrais fréquenter les Wonderbolts ! Yeah !
- Bien, dit Célestia, maintenant que l'incident est clôt, reprenons notre route. Nous arrivons. Les festivités ne font que commencer !"

Je souris et je regardai Canterlot qui grossissait sous moi, et déjà, des feux d'artifice montaient dans le ciel nocturne, me rappelant d'autres feux de nuits, dans d'autres contextes et dans d'autres lieux. Je frissonnai doucement, mais me contenta de sourire et de décliner l'offre de Twilight de me donner un manteau. J'espérai sincèrement, alors que le char touchait une terrasse du palais, pouvoir jouer un rôle positif dans les évènements à venir. Mais le doute était là.

La déchirure était pour le moins étrange. Au milieu d'un cratère, incongru dans un paysage champêtre des plus typiques, si l'on exceptait bien entendu l'incinérateur d'ordures situé à 500 mètres de là, une sorte de flou. Moi qui m'attendait à une sorte de rond bleuté, me voilà pour mon argent. Je regarda l'homme, un militaire suisse, qui m'avait conduit au delà des divers périmètres de sécurité, mais ce dernier se contenta de hausser les épaules avant de me tendre la valise métallique contenant la totalité de mes possessions terrestres, ainsi que mes ordres de missions. Il y avait également des "cadeaux" comme ils étaient élégamment désignés par les documents : bijoux, pierres précieuses, lingots d'or. Je me sentais comme une sorte d'explorateur du 16ème siècle avec ses verroteries. Je soupira, l'homme me murmura un "bonne chance" sans grand enthousiasme, puis repartit vers le camp. Le flegme suisse ne cessera décidément jamais de m'étonner.

Descendant prudemment les marches de métal qui avaient été installées par les soldats, je m'approcha du flou, comme il fallait se résoudre à l'appeler, tant il brouillait la vue de l'autre coté. Regardant une dernier fois les Alpes environnantes, j'inspira un grand coup puis fit l'ultime pas, fermant les yeux. Rien. Pas de douleur, pas de sentiment de vitesse. Juste l'impression de passer une porte, et d'odeurs inconnus. Un peu déçu, j'ouvris les yeux. Ce que je vis suffit à me faire oublier ma déception.

C'était le sommet d'une petite colline, qui surplombait une vallée encaissée où le soleil dardait de ses derniers feux. Un vent doux de fin d'été soufflait, courbant doucement les herbes. Au centre de la vallée, un petit village, aux couleurs chatoyantes. Au fond, perché sur un mont, une ville, d'où s'écoulaient d'immenses cascades. Mais, malgré la majesté du paysage, ma plus grande source d'étonnement se trouvait sur la colline : une licorne ailée me regardait d'un air bienveillante. Blanche, aux cheveux aux couleurs multiples, j'étais pétrifié par l'air d'autorité et de sagesse qui émanait d'elle. Mais, me souvenant de mon rôle, je m'inclinai légèrement, en prenant garde à ne pas paraître trop obséquieux, puis d'une voix que j'espérais sûre, je dis :

"Salutations, Princesse Célestia. Au nom de l'humanité toute entière, je vous remercie de votre accueil et de votre bienveillance. J'espère que nous pourrons travailler du mieux possible pour rapprocher nos deux mondes et en retirer un bénéfice mutuel élevé.
- Soyez le bienvenu Victor, et soyez remercié pour vos souhaits. J'espère également que notre rencontre sera des plus bénéfiques. Voici Equestria, notre royaume. En bas, dans la vallée, c'est Ponyville. Au fond, sur la montagne, Canterlot. D'ici vous pouvez voir le palais royal, où une réception est prévue en votre honneur. De plus, un bâtiment sera mis à votre disposition afin que vous puissiez travailler au mieux.
- Merci pour vos attentions Princesse.
- Mais avant toute chose, je voudrais vous présenter mon apprentie, Twilight Sparkle"

Une petite licorne apparue alors, cachée avant derrière la licorne ailée. Elle était violette, de sa peau à ses cheveux. Me souriant, elle s'inclina, à la façon si particulière des habitants d'ici, puis me salua, toujours dans l'anglais que nous utilisions depuis le début :

"Monsieur, c'est un honneur que de rencontrer des êtres d'un autre monde.
- Croyez moi, l'honneur est partagé.
- Twilight Sparkle, reprit Célestia, aura la lourde tâche que de vous assister et vous aider à mieux comprendre les nôtres. J'espère que cela ne vous gênera pas. J'aimerai qu'elle apprenne autant de vous que vous d'elle.
- Hé bien, je n'y vois point d'objection, tant que les secrets propres à toute relation diplomatique ne sont pas mis en péril.
- Bien entendu. Nous allons maintenant nous rendre à Canterlot. Je vous en prie, montez dans le char royal"

Alors qu'elle finissait de parler, elle me désigna un char fait de bois et richement décoré d'or où deux pégases étaient harnachés. Renonçant à comprendre, je pris place, sans oublier de bien saisir un rebord du char. Bien vite, Twilight monta à mes côtés et nous prîmes les airs, précédé par la Princesse elle même.

"Comment se fait il que vous parliez aussi bien notre langue ? demandais je à ma camarade, toujours étonné par ce fait
- Nous ne la parlons pas. C'est un sort de traduction !
- Un sort de traduction ?
- Hé bien oui ! Nous parlons notre langue, et le sort vous fait entendre la vôtre et inversement. Vous ne connaissez pas ce type de sort ?
- Par sort, vous entendez... de la magie ?
- Et bien oui ! Pourquoi, cela vous surprend ?
- Un peu, mais je ne suis pas à ça près...
- Vous ne lancez pas de sorts chez vous ?
- Pas que je sache....
- C'est à dire ?
- Aux dernières nouvelles, la magie n'existait pas là d'où je viens...
- Pas de magie ? Mais comment faites vous ?
- Nous inventons des machines pour remplacer...
- Vraiment ? J'adorerai en voir !
- Peut être nous nous arrangerons pour en faire venir quelques unes" dis-je, en souriant pour cacher mon inquiétude, espérant que les seules inventions humaines à rentrer à Equestria soient aussi inoffensives qu'un ordinateur ou une tablette numérique.

"Dites moi... Victor ? Cela ne vous dérange pas que je vous appelle ainsi ?
- Non, je vous en prie Twilight. Si nous devons travailler ensemble, allons au plus simple.
- D'accord. A quoi ressemble votre monde ? Est-il différent du nôtre ?
- Notre monde.... comment dire" et pendant que je cherchais mes mots, je parcourais du regard les paysages survolés " Je pense qu'il est moins enchanté que le vôtre...
- A cause du manque de magie sûrement ?
- Mmh... probablement oui" conclus-je, en sachant que déjà, je lui mentais.

Je haïssais déjà le Conseil de Sécurité de m'avoir envoyé ici en plaçant sur mes épaules l'ensemble de leurs appétits et de leurs intérêts, me demandant même à moi, qui ait passé ma vie à chercher la paix, de préparer la guerre. Et voilà que je me retrouve avec des êtres dont la candeur me rappelle des enfants.

Je ruminais mes pensées lorsque je me sentis brutalement tiré vers le sol du chariot par une force inconnue, juste à temps pour qu'un éclair arc-en-ciel me passe juste au dessus de la tête, manquant de m'assommer. Encore un peu éberlué, j'ai eu le temps d'apercevoir la corne de Twilight entourée d'un halo violet, qui se dissipa. L'arc en ciel devant moi vira pour revenir à ma hauteur, se révélant être une pégase bleue à la chevelure multicolore, qui souriait d'un air gênée, tandis que la princesse revenait vers nous.

"Salut ! Je suis Rainbow Dash et comme vous passiez par là, j'suis venu vous saluer ! Désolée pour le passage, mais vous êtes plus grand que les occupants habituels, j'ai mal calculé ma trajectoire !
- Heu... enchanté.
- RAINBOW ! dit Twilight, ce ne sont pas des manières ! Veuillez l'excuser Victor, elle est toujours comme ça...
- Tout va bien Ambassadeur ? me demanda la princesse
- Oui, oui, tout va bien, tout va bien. Juste une petite frayeur, mais bon, aujourd'hui, il est dit que je serai surpris.
- Je suis vraiment désolée ! Princesse, si vous voulez me punir, je m'exécuterai, dit la pégase d'un air crispé en voyant la licorne ailée
- Une punition hein ? Ce n'est pas ainsi que nous procédons. Mmmh... Ambassadeur ?
- Oui Princesse ?
- Que diriez vous du courrier le plus rapide du royaume ?
- Ce serait sans doute très pratique mais je ne vois pas où vous voulez en venir.
- Rainbow Dash ici présente est probablement la plus rapide d'Equestria. Elle travaillera pour vous si vous n'y voyez aucun inconvénient bien sûr...
- Ce sera certainement un très grand plaisir, mais je ne voudrais pas la forcer non plus...
- Ah ! Une tâche pour le pégase le plus rapide du royaume ! J'accepte, s'il n'y a pas trop à faire !
- Je promets de vous ménager...
- Alors c'est entendu ! Comme ça, je pourrais fréquenter les Wonderbolts ! Yeah !
- Bien, dit Célestia, maintenant que l'incident est clôt, reprenons notre route. Nous arrivons. Les festivités ne font que commencer !"

Je souris et je regardai Canterlot qui grossissait sous moi, et déjà, des feux d'artifice montaient dans le ciel nocturne, me rappelant d'autres feux de nuits, dans d'autres contextes et dans d'autres lieux. Je frissonnai doucement, mais me contenta de sourire et de décliner l'offre de Twilight de me donner un manteau. J'espérai sincèrement, alors que le char touchait une terrasse du palais, pouvoir jouer un rôle positif dans les évènements à venir. Mais le doute était là.

- Je suis vraiment désolée ! Princesse, si vous voulez me punir, je m'exécuterai

Le soleil perçait à travers les fenêtres de la grande chambre qui m'avait été attribué, et les chants des oiseaux me tiraient doucement de mon sommeil. Me roulant un peu en boule en grognant, je finis par m'étendre sur le dos, contemplant le plafond, me demandant quant, pour la dernière fois, j'avais connu un matin et une nuit aussi paisible.

La soirée avait été surprenante et agréable, excepté peut être la nourriture. Si j'avais compris qu'il me faudrait faire une croix sur tout aliment animal, comme la viande ou le poisson, je ne m'attendais pas à ce que l'on me serve du foin. C'est un goût surprenant mais ça reste comestible. Après tout, j'ai mangé bien pire lors de précédentes missions, me suis-je fais la réflexion. Le dessert quant à lui m'a également beaucoup surpris : des cupcakes, comme ceux des Etats-Unis. C'était assez étrange.

Je me souviens avoir également rencontré beaucoup de personnes plus ou moins importantes : la petite soeur de la princesse Célestia, Luna, un neveu, un certain prince Blueblood, des pégases "acrobates" (ce qui a semblé beaucoup perturbé Rainbow Dash au demeurant) et plein d'autres personnes. La soirée s'est terminée vers les minuit, avec beaucoup de feux d'artifice.

Finissant par me lever, je descendis vers le hall de l'immense demeure qui m'avait été attribuée pour exercer ma charge : deux étages, un sous-sol complet, deux salons, une salle de bal, une salle de réunion, une vingtaine de chambres, une grande cuisine, une bibliothèque, une dizaine de bureaux et surtout une terrasse dominant le vide. L'ensemble était richement décoré, avec un sens de l'esthétique certain.

Arrivé au bas du grand escalier, je vis une dizaine de caisses, portant le symbole des Nations Unies sur le coté. Twilight et Rainbow étaient déjà levées, en train semblait il de discuter sur le sort de ces caisses.

"Bonjour Mesdemoiselles, dis-je en arrivant au bas de l'escalier. Je vois que nous avons du courrier. Quant est-ce arrivé ?
- Bonjour Victor, me répondit Twilight. Il y a un peu plus d'une heure. Il semble que ça ait été livré à la porte et transporté ici par l'armée royale. On nous as dit de vous donner ce papier."

Sans rien ajouter, elle le vit voler jusqu'à ma main. Souriant, je le lis : c'était un manifeste de livraison. Divers objets "offerts" par l'Organisation pour installer mon ambassade. Je parcourus la liste, pris une grande inspiration puis :

"Mesdemoiselles, nous allons avoir du travail aujourd'hui."

Ce n'est que lorsque le soleil commençait à disparaître derrière l'horizon, couvrant la ville d'une lueur étrange, que nous finîmes de ranger l'ensemble des objets. Il y avait une série de tableaux de maîtres, tous originaux : Vermeer, Gauguin, Caravage, Turner, Warhol, Picasso, Cézanne, Rembrant. Il y avait également plusieurs statuettes, dont au moins deux de Rodin. Mais le plus impressionnant n'était pas la collection de films mais bien les deux caisses remplies de livres, dont beaucoup d'éditions originales. Il y en avait pour tous les goûts et toutes les époques : poésies, romans, essais philosophiques, contes, légendes, traités...

Le classement fut long et parfois délicat du fait de la fragilité des livres. Enfin, mon plus grand plaisir fut de découvrir un disque mémoire de 60 To rempli de presque toutes les musiques terriennes. Si l'objectif était de fournir un échantillon de notre culture à Equestria, ceux qui avaient sélectionnés l'avait bien fait.

Quoiqu'il en soit, il ne restait plus qu'une caisse à ouvrir et nous avions fini. Me servant du pied de biche pour soulever le couvercle, ce que j'y découvris me surprit au plus haut point. C'était une plaque de pierre, gravée, à l'air ancien. Aux premiers mots, je la reconnus :

"Le Peuple Français, convaincu que l'oubli et le mépris des droits naturels de l'homme..."

Un exemplaire original de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793. Je souris, puis, avec l'aide de la magie de Twilight, je l'installa derrière mon bureau, un peu à mi-hauteur. Travailler sous ces auspices ne saurait être que bénéfique, pensai-je. Une fois le travail accompli, ce fut Twilight qui brisa le silence :

"Qu'est-ce que c'est ?
- C'est une chose très importante pour nous...
- Un peu comme la Princesse ?
- Pas vraiment. Ce sont les Droits de l'Homme.
- Les Droits de l'Homme ? Et qu'est-ce que c'est ?
- Le plus simple je pense que ça serait de vous raconter notre histoire et pourquoi nous en sommes arrivés là. Notre race n'est pas unie sous le même gouvernement. Il y a ce que nous appelons des pays, où se trouvent des groupes, qui ont chacun leurs dirigeants. Or, dans l'un de ces pays, le dirigeant...."

L'explication dura somme toute assez longtemps. Puis arrivé au bout :

"Donc, ce sont ce dont les hommes ont droit ?
- Oui. Et nul ne peut leur refuser ces droits.
- Sinon quoi ?
- Rien de bien concret, mais des révolutions ont eu lieu pour les défendre ou les obtenir.
- Et qu'est-ce qu'ils disent ces droits ?
- Le premier dit : "Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit". Cela signifie que nul n'est au dessus des lois ou en dessous. J'ai autant de droits que le chef de mon pays.
- C'est bizarre comme idée...
- Vraiment ?
- Ben oui, chez nous, la Princesse a tous les droits et plus que les autres mais nous n'avons pas besoin d'avoir les mêmes qu'elle...
- Mmmh... Tant que le monarque ne se sert pas de ses droits pour oppresser son peuple, en effet il n'y a pas de soucis. Mais, à aucun moment vous n'avez envie de prendre partie à la vie de votre pays ? Aux décisions prises ?
- Nous élisons des maires !
- Et à un niveau plus global ? Au niveau de l'Etat ?
- La princesse fait ça très bien, il n'y a jamais eu aucun problème.
- Alors tant mieux..."

Je préférai m'arrêter là. Les idées de démocratie, de république, de gouvernement du peuple, d'égalité et de droits de l'homme s'étaient construits en réaction à des penchants naturels de l'homme. Est-ce que pour une race qui ne semblait pas connaître ces penchants, ce besoin de pouvoir, ils auraient les mêmes effets que pour nous ? La perspective me laissait dubitatif.
Plutôt que d'insister, je décidai donc de laisser courir. Les choses que je respectais le plus au monde pourrait elle avoir un effet dévastateur et déstabilisateur ?

Je m'étais demandé pourquoi le Conseil m'avait choisi, étant donné le mépris affiché pour ce dernier qui était le mien. J'avais pensé que ma personnalité ne laissait aucun doute sur ma neutralité absolue. Mais pour la première fois, je commençai à sentir qu'un piège m'était tendu...

Twilight me tira de ma rêverie :

"Nous sommes inviter à dîner avec les Princesses Victor"

Je lui souris, puis lui dit que j'allais me préparer, l'esprit encore perturbé par mes réflexions.

7 mois. Déjà 7 mois que je m'étais installé à Canterlot. Nos négociations avançaient à grand pas, et un mois auparavant, Equestria avait rejoint au cours d'une grande fête l'ONU. La première nation non terrienne et non-humaine. Les célébrations avaient durées jusqu'à tard dans la nuit, aussi bien de ce coté ci que de l'autre.

C'était un matin de printemps des plus paisibles comme toujours à Canterlot. Installé sur la terrasse, sirotant un thé, je fus bien vite rejoints par Twilight. Nos rapports étaient toujours aussi chaleureux, et plusieurs fois il m'était arrivé de me demander comment les choses auraient pu évoluer si elle avait été humaine. Mais ces pensées étaient bien vite chassées par la réalité.

Durant ces quelques mois, elle avait étudié et maîtrisait l'anglais à un niveau étonnant : ses capacités ne cessaient de me surprendre. Cependant, elle ne parlait pas encore ma langue maternelle, le français, et c'était dans cette langue que je recevais mon journal, le Monde, comme d'habitude.

Je lui souris, lui servit un thé, puis déplia le journal. Le titre était des plus évocateurs, et je tenta de masquer ma réaction pour ne pas inquiéter mon amie.

"Genève : l'attaque contre le siège de l'ONU revendiquée par un groupe fondamentaliste catholique".

Ce que je craignais commençait à se produire : Equestria était un paradis. Combien de temps pour que certains professent au retour du jardin d'Eden, la terre promise ? Et qu'il était de droit à l'humanité, qui devait le prendre par la force, à des créatures "manifestement démoniaque" puisqu'elles avaient des sabots ?

Je soupira en parcourant l'article qui détaillait le message emplit de toute la haine et l'ignorance que peut produire l'être humain, tout en me souvenant que l'attaque, à l'arme chimique, avait provoqué 87 morts. Puis, décidant de ne pas me gâcher plus la matinée, je posai le journal pour prendre le dossier que Twilight m'avait amené. Je la regardai, et elle hocha la tête pour répondre à ma question silencieuse. J'ouvris la chemise.

Les choses étaient de plus en plus graves. L'alliance des Equestriens avec l'humanité avait provoqué des tensions aux frontières nord avec les états lupins. Une autre race, plus humanoïde mais ressemblant à des loups, qui avait toujours était une menace pour les poneys, sans qu'ils passent à l'action, toujours occupés par des conflits internes. Mais il semblait que notre arrivée les avait soudé contre une menace externe inconnue et donc effrayante.

Je commençais à lire les rapports quant un arc-en-ciel fendit les cieux pour se poser juste à coté de moi. Rainbow tenait une lettre dans sa bouche, qu'elle me remit, faisant une sorte de salut militaire. J'ouvris celle-ci. Ce qui j'y trouvais ne me fit pas plaisir. Ca avait commencé. Une attaque de loups avait déferlé sur une ville frontalière. Les rapports étaient confus, mais il semblait qu'il y avait beaucoup de morts et encore plus de prisonniers. Je finis mon thé d'une traite, puis dit à Twilight :

"Va au palais et organise une entrevue avec la Princesse. Rainbow, vient avec moi, tu vas porter une lettre à la porte.
- Que se passe t'il ? me demanda Twilight, qui finit son thé elle aussi
- La guerre. Les loups ont attaqués.
- La guerre.... Mais c'est terrible ! Qu'allons nous faire ?
- On va leur mettre une bonne correction tiens ! dit Rainbow, mimant des gestes de kung-fu
- Ne vous inquiétez pas. Vous êtes membres de l'ONU.
- Et ?
- Les autres membres vont intervenir pour vous protéger" dis-je en souriant en me dirigeant vers le bureau, tremblant à l'idée de ce qui allait se passer.

La Princesse avait l'air soucieuse. Nous étions dans un bureau attenant à la salle du trône. Rainbow était déjà partie à la petite base installée sous égide de l'ONU à la porte, afin que le message soit envoyé au Conseil de Sécurité. Nous avions commencé notre réunion depuis une demi-heure lorsque Rainbow nous rejoints, portant un message qu'elle me tendit. Je l'ouvris, et le lut à voix haute pour toutes les personnes présentes :

" Résolution 4256
Situation à Equestria

Adoptée par le Conseil de Sécurité en sa 9857ème séance, le 14 avril 2021.

Le Conseil de Sécurité, gravement préoccupé par la situation en Equestria et l'attaque injustifié de ses frontières par la nation Lupia.
Considérant la Charte des Nations Unies, et plus particulièrement son chapitre VII, décide :

1. D'adresser à la nation Lupia un appel à cesser immédiatement toute action hostile envers Equestria.
2. D'autoriser le déploiement immédiat à titre préventif, sous réserve de l'accord d'Equestria, de forces armées pour protéger les populations et les biens d'Equestria.
3. Décide de rester saisi de la question"

"Qu'est-ce que cela signifie ? me questionna Célestia
- L'humanité est à votre coté dans la guerre Princesse. Je vais me rendre immédiatement à Lupia, porteur de l'ultimatum du Conseil. En attendant, et sous réserve de votre accord, les Nations Unies souhaiteraient pouvoir déployer des forces armées sur votre territoire afin d'être prêt à repousser d'éventuels assauts contre vos intérêts.
- Vous pensez que vos troupes seront à même de repousser ces hordes ? Ces combattants sont les plus féroces de cette planète.
- Croyez moi Princesse. J'ai les rapports sur l'état de leur armement. Ils ne feront pas le poids si nous décidons de frapper.
- Très bien, je m'en remets à vous, je ne pourrai pas protéger ces terres sans vous. Cependant, il y a un autre problème. Comment allez vous vous rendre à Sharped Maw, la capitale de Lupia, sans vous faire massacrer ? Je doute qu'ils vous distingue...
- Ca, j'en fais mon affaire. Ma demande vient enfin d'aboutir et j'ai un moyen de m'y rendre rapidement. Je pars à la fin de cet entretien.
- Alors je ne vais pas vous retenir plus mon ami. Partez et essayez de faire la paix.
- Je n'ai pas d'autre espoir".

L'hélicoptère se posait sur le toit de l'ambassade lorsque j'y parvins. C'était un magnifique exemple de la technologie militaire européenne, mais il était peint en blanc, avec le "UN" sur le coté. Plutôt long, peut être 15 mètres, il possédait une cabine arrière assez vaste, aménagée pour pouvoir transporter les poneys. Je fis un signe au pilote, pour lui indiquer de ne pas couper le moteur, et le rejoints vite dans le poste de pilotage. M'harnachant, je mis le casque qui était pendu là, tandis que le pilote commençait déjà à repartir. Je fis un salut à Twilight et à Rainbow, que j'avais préféré laisser en arrière par sécurité, puis me tourna vers le pilote :

"Bonjour ! Victor Thaergar, enchanté !
- Salut Victor. Alors, on se la coule douce ici ?
- Aalis ? Tu n'es plus dans l'armée ?
- On dirait bien que non ! C'était quant la dernière fois qu'on s'est vu tous les deux ?
- Ca doit être la fois où tu m'as plantée dans cet hôtel de Kinshasa.
- Ah oui ! J'avais dit que je te rappellerai ! C'était il y a combien de temps ?
- Trois ans !
- Tant que ça ? Le temps passe vite non ? Bon, alors, on va voir quoi ? Des hommes loups ?
- Ou des loups humanoïdes. J'en ai jamais vu non plus.
- Ils nous attendent ?
- Non...
- Tant mieux, on va pouvoir leur faire peur !
- Comment tu as pu te faire recruter par l'Organisation toi ?
- Il semble que quelqu'un ait mis mon dossier sur le haut de la pile quant j'ai pris ma retraite de l'armée européenne !
- Me regarde pas comme ça, j'y suis pour rien, je ne suis pas rentré depuis 7 mois !
- Parfait, on a du temps à rattraper tous les deux !" dit elle, posant sa main sur ma cuisse
- Je suis à peu près sûr que tu dois conduire cet engin avant...
- Oui, oui, t'inquiète pas va. Alors, c'est comment ici ?
- C'est différent... je pense que je peux bien te raconter..."