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| [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus | |
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Auteur | Message |
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#Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mar 10 Avr - 9:23 | |
| Hello everypony! Je pensais pouvoir poster ma fanfic personnelle ici, histoire de voir ce que vous en pensez. J'ai grandement besoin d'améliorations, aussi lâchez vos critiques les plus constructives, acerbes, méchantes ou non! Elle est en cours de développement et très longue à mettre en place, alors armez-vous de courage si vous ne souhaitez pas décrocher, car même au bout de cinq chapitres c'est encore relativement le calme plat. Petit résumé pour vous mettre en jambe: Un mal ancien s'éveille et tourne son regard corrompu vers notre Terre. Nos espoirs semblent reposer sur les épaules de six courageux poneys venus d'un monde lointain... Mais lorsque les Eléments d'Harmonie disparaissent sans explication et que notre monde est au bord de l'Apocalypse, les six poneys doivent avant tout se consacrer à leur propre survie, et découvrir les secrets les mieux gardés de la Terre. Ca vous intéresse? Non? Dommage. Pour ceux qui ont eu le courage de pousser jusqu'ici, récompensons-les avec le texte intégral! EDIT: Essayez la version Google Docs!
Si vous voulez la version comprenant le chapitre NSFW, adressez-moi un MP! Prologue- Spoiler:
Je me demande à quoi ressemble la mort. Du vide, du froid, du silence, sans doute… Du calme, probablement. Ou alors rien du tout, la fin de toute chose, de l’existence. Sûrement pas ce que je vis en ce moment. La mort doit être si douce, sans cette douleur lancinante qui vous rappelle à chaque seconde que vous êtes en vie. Vous savez, être transformé en pierre est une expérience pour le moins… désagréable. La douleur ? Bien au-delà de tout ce que vous pourriez imaginer. Votre sang durcit dans vos veines, fait éclater vos capillaires, vos organes semblent être broyés sous une meule. Vos os se pétrifient et leur poids devient insupportable. Et même lorsque vous n’êtes plus qu’un vulgaire bloc de pierre aux formes extravagantes, la douleur reste présente, fidèle compagne de tous les jours. D’ailleurs, depuis combien de temps suis-je coincé de nouveau dans cette enveloppe de pierre ? Combien de levers de soleil ont frappé ma vieille carcasse ? Combien de fois la lune a-t-elle projeté mon ombre menaçante sous sa lumière blafarde ? En quelle saison sommes-nous en ce moment ? Est-ce que c’est le froid de l’hiver ou la chaleur de l’été qui attise ma douleur ? Ou est-ce celle d’être prisonnier sans pouvoir bouger ou parler à qui que ce soit ? J’ai déjà subi ce traitement. Et à ce que j’ai compris, ma peine avait duré deux mille ans. Deux mille ans à souffrir sans interruption. C’est purement démoniaque. Ca amoche salement votre santé mentale. Quoique la mienne était déjà en mauvais état avant… ou pas. Je ne sais même plus. Je ne suis plus sûr de rien, à part de cette douleur de chaque instant, et de mon incapacité totale à bouger. Et de cette envie de vengeance qui me ronge comme du venin, à ruminer toute ma rancœur en réfléchissant à un plan génial pour l’accomplir.
Chapitre 1: Beauty and the Beast
- Spoiler:
Dans le clair-obscur du matin naissant, la faible lumière qui filtre par les volets clos de la fenêtre baigne la chambre d’une faible lueur. Un observateur avisé peut alors aisément reconnaître une chambre d’étudiant, avec son lot traditionnel de vêtements éparpillés et le désordre proverbial qui règne sur le bureau. Quelques feuilles de cours ont même été égarées par le destin sur le sol et sous les meubles. Un observateur initié distinguera également plusieurs livres traitant d’ésotérisme, ainsi que des outils traditionnels comme quelques bougies colorées, des bâtonnets d’encens et un pendule d’améthyste. Sur la table de chevet, le réveil à écran digital fait résonner sa sonnerie stridente, alors qu’une voix commence à s’élever : - Bonjour chers auditeurs, nous sommes le lundi 19 septembre 2011, au quatrième top il sera 7h00 ! On se rend alors compte que la voix ne vient pas de l’engin électronique, mais d’une créature couverte de fourrure assise à côté du lit. Son museau fin et pointu, ses grandes oreilles et son pelage fauve la faisaient ressembler à un petit loup. En réalité, n’importe qui s’y connaissant un peu vous assurera qu’il ne s’agit pas d’un chien-loup, mais d’un coyote. Et qui parle en plus. Il avait des yeux étrangement grands pour un coyote, et ceux-ci reflétaient une ruse animale et une intelligence quasi-humaine. - La température extérieure est de 14 degrés 7, le temps est ensoleillé avec quelques nuages en début d’après-midi. Nous vous souhaitons une agréable journée, mais maintenant faut se lever tu dois aller en cours !! s’écria le coyote en regardant vers le visage du dormeur. Ce dernier se retourna avec un gémissement ensommeillé qui signifiait très clairement « laisse-moi dormir ». Qu’à cela ne tienne. Le coyote saisit la couverture entre ses dents et tira un grand coup pour mettre son maître au frais. Ou plutôt sa maîtresse, qui ne bougea pas d’un pouce. Toujours endormie en position fœtale, ses cheveux châtain masquaient encore son visage et lui octroyaient un répit vis-à-vis de la lumière ambiante. - Aux grands mots les grands remèdes, soupira le canidé.
Il monta sur le lit, faisant légèrement ployer le matelas, et approcha son museau de l’oreille de sa maîtresse. - Réveille-toi, tu vas être en retard ! Pas de réponse. Le coyote renversa la tête en arrière, et hurla à pleins poumons. La pauvre jeune femme se leva d’un bond en poussant un cri, ce qui fit tomber le pauvre coyote à la renverse. - Loki !! s’écria-t-elle, furibonde, ses cheveux fouettant l'air en tous sens comme autant de serpents lorsqu’elle tourna la tête vers le responsable de son réveil traumatisant. - Tu devrais me remercier ! lança l’animal en se relevant. Sans moi tu serais déjà bien à la bourre ! Et, au fait, j’ai la dalle. - Rappelle-moi pourquoi je te garde, interrogea l’étudiante en se frottant les yeux. - Parce que je suis mignon, gentil, que je mange tes reste, et qu’accessoirement, je suis presque ton frère, dit Loki en se postant au pied du lit. On mange ? - Laisse-moi le temps d’émerger…
Elle sortit de la chambre et se dirigea vers la pièce adjacente, le salon, qu’elle traversa en traînant les pieds afin de parvenir à la cuisine.
- Punaise, si je te laisse le temps là, on sera encore là à la prochaine ère glaciaire ! - Très drôle, Wile Coyote ! ricana la jeune femme en ouvrant son réfrigérateur pour y trouver de quoi faire taire le malandrin. - Je déteste Wile Coyote, Mon’. Pas fichu d’attraper ce satané Bip-Bip. C’est pourtant pas si dur d’attraper un oiseau ! - C’est un dessin animé, Loki ! rétorqua Mon’ en sortant une assiette de ce qui semblait être des restes de hachis avant de la passer au four à micro-ondes. - M’en fous, t’as vraiment un nom bizarre, plaisanta l’animal. - Et toi alors ? Loki, un dieu nordique, pour un animal timbré comme toi ? - J’ai toute sa facétie et sa ruse, très chère. - Ca, papa et maman ne le savaient pas à l’époque. - Que de bons souvenirs… - Tu t’en souviens même pas ! - Toi non plus, tu venais de naître ! Mon’ ne répondit rien, et le coyote reporta son attention vers le four à micro-ondes. La jeune femme en profita pour déplacer sa fine silhouette à nouveau vers la chambre, pour saisir le téléphone qui trônait sur le bureau avant de farfouiller dans son répertoire musical à la recherche d’une musique d’ambiance. Quand elle l’eut enfin trouvée, elle posa un index délicat sur le bouton « lecture » de l’écran tactile, et des accords de piano résonnèrent dans la pièce, rapidement rejoints par une guitare électrique endiablée. Nemo, du groupe de métal finlandais Nightwish, débutait. - Oh non, pas Nemo, soupira Loki qui dressa une oreille en entendant le « Ting ! » caractéristique du four signalant que la cuisson était terminée. Mets Witch Doctor des Cartoons pour changer ! - Cours toujours gamin ! Jamais au réveil !dit Mon' en récupérant l’assiette et en la déposant sous le museau du coyote. Avant de s’éclipser vers la salle de bain, dont elle ferma la porte à clef, le téléphone toujours avec elle. - Mais pourquoi tu fermes ta porte à clef ? Je te connais depuis que t’es toute gosse ! - Question de principe !
Mon’, de son vrai prénom Harmonie, était une jeune étudiante de 21 ans qui étudiait la biologie à l’Université Paul Verlaine de la ville de Metz, au coeur de la Lorraine, près de la frontière Nord-Est de la France. Elle était d’un naturel généralement enjoué, tout en conservant un certain sérieux vis-à-vis de son travail d'étudiante. De prime abord, on aurait pu croire qu’elle eétait souvent dans la lune, peu concentrée sur l’instant présent. De même, ses goûts vestimentaires proches du gothisme rompant avec les standards faisaient d'elle une personne relativement unique. La vérité n’est pas qu’elle n’aime pas la vie ou quoi que ce soit d’autre, bien au contraire, mais elle aime le style des vêtements gothiques. Les corsages, les robes à froufrous, les gants de soie qui remontent jusqu’au milieu des bras, tout cela dégage pour elle une harmonie certaine, et c’est ce qu’elle apprécie par-dessus tout. Ses parents avaient eu le nez creux en lui donnant le prénom d’Harmonie. Elle aimait effectivement l’harmonie sous toutes ses formes, dans les vêtements qu’elle portait, dans la musique qu’elle écoutait, dans les peintures qu’elle esquissait. Elle choisissait toujours avec soin les couleurs, les textures, pour que tout dégage cette harmonie qu’elle-même ressentait dans les tréfonds de son âme. Hélas, cet amour de l’harmonie créa rapidement en elle un goût prononcé également pour la misanthropie. Elle s’est vite rendu compte que chez ses semblables tout n’était que discorde et désharmonie.
En attendant qu’Harmonie ressorte de la salle de bains, Loki grimpa sur une chaise et observa son reflet dans le miroir de la pièce de vie principale de la maison. Il s’amusa à se faire des grimaces, puis s’observa attentivement. En grand lecteur et fervent spectateur de documentaires animaliers, il avait eu de nombreuses fois l’occasion d'étudier la morphologie de ses semblables. Et chaque fois le même constat revenait : il y avait d’énormes différences anatomiques entre les coyotes « normaux » et lui-même. Il était grand. Un vrai géant parmi les coyotes, du haut de son mètre au garrot. Plus grand qu’un loup. Tête comprise, il était deux fois plus grand qu’un coyote normal. Sa taille inhabituelle était surtout due à la longueur de ses membres, fins mais se terminant par de larges doigts. Ensuite, ses yeux étaient véritablement énormes. Deux yeux d’ambres grands comme des soucoupes. Tout cela lui donnait l’air d’une grosse peluche, mais cela lui semblait particulièrement étrange. Sans parler du fait qu’il soit capable de lire, parler et même écrire. « Et si… si je n’étais pas de ce monde ? Si l’univers est un mille-feuille comme le prétendent certains, une feuille correspondant à notre univers, n’est-il pas possible de passer d’une feuille à l’autre ? » Cette question resta sans réponse. Il descendit de son perchoir et trottina jusqu’à la bibliothèque archipleine de l’appartement. Près des trois quarts des livres lui appartenaient personnellement, la lecture étant un de ses seuls passe-temps, vu qu’il pensait que s’aventurer à l’extérieur avec ses « difformités » n’était pas une bonne idée. Une bonne partie de sa collection était composée de thèses sur différentes espèces animales ou comportements animaliers, de romans de type fantastique ou héroic-fantasy. Mais depuis quelque temps s’amoncelaient les livres sur un seul et même sujet, le chamanisme. Le coyote délogea un livre en s’aidant de ses pattes antérieures, puis le saisit entre ses dents avant d’aller le poser sur le pupitre qu’avait acheté Harmonie pour lui. Il l’ouvrit directement à l'endroit où il avait cessé sa dernière lecture qu’il avait repéré à l’aide d’un marque-page, et commença à lire. Le chamanisme avait été la réponse que Loki avait trouvé à ses interrogations. Il se sentait parfaitement en phase avec les croyances animistes, et avait même l’impression que les pratiques chamaniques lui étaient innées, comme un lointain souvenir ancré au fond de son âme. Ses rituels étaient précis, la méditation lui était un art facile, comme s’il l’avait toujours pratiquée, bien que la simple idée de pratiquer l'art de la méditation ne lui était jamais venue à l'esprit durant vingt et un ans d'existence. L’ouvrage qu’il feuilletait en tournant les pages du bout du museau – ce qui lui avait valu quelques coupures extrêmement douloureuses par le passé – traitait dans un chapitre de la régression, le fait de revivre en rêve ses vies passées. Il espérait trouver des réponses en accomplissant ce rituel mental complexe. Peut être verrait-ils son ancien monde, ses anciens amis ?
Harmonie émergea quelques minutes plus tard de la salle de bain, parfaitement prête et pomponnée. - Ah ben c’est pas trop tôt, t’es franchement lente à prendre ta douche toi ! Il est 7 : 27 ! aboya Loki. - Ca fait bizarre d’entendre ça venant de quelqu’un qui prend une douche toutes les deux semaines… - … C’est pas pareil ! - Qu’est-ce que tu lisais ? demanda la jeune femme en pointant le pupitre du doigt. - Notre rituel de ce soir, très chère, répondit l’animal en se tenant bien droit et en bombant légèrement le torse. La régression par le rêve ! - J’espère que celui-là va marcher avec moi… - Je ne peux rien garantir.
Harmonie saisit son sac par une lanière, le lança sur son épaule et enfila son manteau.
- Tu rentres à quelle heure ? - 18h00, on est lundi ! - Oki doki. Bonne journée ! - Toi aussi, boule de poils !
Elle sortit de la maison de plain-pied, puis ferma la porte à double tours. Alors que le bruit de ses pas s’évanouissait peu à peu dans l’air frais du matin, Loki retourna s’installer devant sa lecture. Il était vrai que lorsque lui-même excellait dans les méditations et les visualisations, Harmonie échouait systématiquement. En fait, la vérité était un peu plus complexe. Lors de chaque méditation sensée lui apporter une meilleure connaissance d’elle-même, comme celle de l’animal totem, elle parvenait bien dans les régions de son esprit qu’elle était censée visiter, mais n’y rencontrait jamais que le vide. Là où Loki voyait une immense forêt de pins grouillante de vie, elle n’y trouvait qu’un bois dénué de toute activité animale. Là où le totem de Loki était un cobra d’Egypte aux écailles d’un noir luisant, celui d’Harmonie demeurait au mieux introuvable, au pire inexistant. Ce cas si étrange, si particulier, n’avait trouvé d'explications satisfaisante ni aux yeux de la jeune femme, ni à ceux du canidé. Selon les croyances chamaniques, l’animal totem représente la personnalité de la personne sous les traits d’un autre être vivant. Il était déjà étrange qu’un animal possède un totem, mais encore plus qu’un humain n’en possède pas, ce qui reviendrait à dire qu’il n’aurait aucune personnalité, tel un aliéné mental. Et pourtant Harmonie avait toute sa tête.
Harmonie souffrait des mêmes interrogations, alors qu’elle se retrouvait bloquée dans la circulation de Metz une fois de plus. Elle se demanda si la porte d’entrée de l’Enfer était aussi encombrée que les rues de la ville, avant de réaliser que le Diable, lui, aurait un minimum réfléchi à la question. Tant de souffrance pour quoi ? Pour assister à un cours inutile donné par un professeur tout aussi inutile et blasé par son propre cours. Elle se demanda si elle n’était pas déjà en Enfer, après tout. Mais non. En Enfer, il fait chaud, contrairement aux amphithéâtres aux trois quarts vides du campus. La journée fut fidèle à une journée de cours au campus Bridoux : longue, ennuyeuse et épuisante. L'infortunée jeune femme ne pensait jamais en voir le bout, et malgré toute sa bonne volonté, elle eut toutes les peines du monde à ne pas décrocher dès le premier cours, alors que la moitié de l’amphithéâtre s’adonnait déjà à des activités plus ou moins intéressantes, comme compter les touches sur un clavier d’ordinateur ou jouer aux cartes. Harmonie en vit même un jouer à la console. Le grand moment de la journée fut quand l’un des professeurs parla d’un mode « antipore » et que quelqu’un brailla dans tout l’amphithéâtre « Qu’est-ce que t’as contre les cochons ?! ». L’importun fut rapidement raccompagné à la sortie, mais le mal était fait, plus personne n’était concentré. Même Harmonie riait de bon cœur. La conférence suivante fut à peine plus intéressante. Lorsqu’elle avait décrit le déroulement de ce cours pour la première fois à Loki, celui-ci en avait fait le meilleur résumé qui soit : « Si j’ai bien compris, c’est une espèce de vieux pruneau acariâtre qui vous déblatère des insanités incompréhensibles pendant deux heures ». Comme on aurait pu s’y attendre, ce créneau de deux heures eut raison de la dernière once de motivation qui restait à la jeune femme, qui ne put résister à l’attrait d’Internet pendant sa dernière séance de torture de la journée, le cours d’Anglais, qu’elle passa allègrement sur YouTube à regarder des vidéos de chats effectuant des actions tout aussi insensées qu’amusantes.
Le retour fut comme l’aller et à l’image du reste de la journée : Long, et dur. Pour un peu, on pourrait y voir une métaphore de la vie. Le coyote eut presque peur en voyant l’état de sa « sœur » lorsqu’elle rentra à la maison. Il se demanda encore quel était cette institution démoniaque capable de transformer une jeune femme fraîche et pimpante en une espèce de zombie au teint grisâtre et ayant une furieuse envie de sommeil. Par politesse plus que pour savoir réellement, il demanda : - Alors, ta journée ? - Comme d’hab.’. - Nulle ? - Pire.
Après avoir jeté son sac sur la chaise de bureau, Harmonie tituba jusqu’au canapé où elle s’effondra comme un sac, les yeux clos.
- Quelle reine de la comédie, je vous jure, maugréa le canidé. - C’est pas toi qui bosse toute la journée, ça se voit. - Tu rigoles ! J’ai presque besoin de lunettes tellement j’use mes yeux sur des bouquins ! - Alors pourquoi je retrouve tes poils partout sur mon lit ? - … - Tu dis plus rien là, hein ? - J’ai besoin de mon confort personnel ! - Oh, excusez-moi, Môssieur, répondit-elle avec un sourire sarcastique. Désirez-vous quelques coussins en soie pour reposer votre postérieur velu ? - T’es méchante avec moi… gémit l’animal en rabattant les oreilles en arrière. - Je suis ta sœur. C’est normal. - T’es ma sœur quand ça t’arrange, dit Loki en grimpant sur une chaise afin d’aller fouiller dans le placard renfermant les précieuses boîtes de conserve qui les nourriraient tous les deux.
Harmonie se leva de son canapé, et fit descendre le coyote de son perchoir. Elle se saisit d’une pauvre boîte de raviolis qui n’avait rien demandé à personne, et sortit ses ustensiles de cuisine. Loki s’assit à côté du plan de travail, et la regarda faire en remuant la queue de contentement. Ils mangèrent rapidement, assis à même le sol, trop fatigués et feignants pour mettre la table.
Deux heures plus tard, une fois que la vaisselle fut faite et qu’Harmonie eut effectué un minimum de travail universitaire, elle se tourna vers Loki : - On commence ? - Quand tu veux !
Elle s’assit en tailleur sur un coussin, à même le sol, pendant que Loki prenait la pose du Sphinx en face d’elle. C’était un rituel qui leur était familier, le prélude à une méditation. Lumières éteintes, Loki commença par faire faire un exercice de respiration à Harmonie, avec pour but de lui faire oublier tout le reste en la concentrant uniquement sur son propre souffle. Il parlait d’une voix profonde, radicalement différente de celle qu’il employait habituellement, pleine d’entrain et de sarcasme. Quelques instants plus tard, après s’être assuré que la concentration d’Harmonie était totale, Loki débuta la méditation a proprement parler. Il la guida de sa voix à travers les régions de son esprit, l’emmena devant un étang miroitant. Elle y vit son reflet, l’étudia, étudia les variations dans les ondes produites par les poissons et les batraciens vivant là. Elle était à chaque fois émerveillée par la précision des méditations, alors qu’elle savait se trouver dans son appartement, sur le sol. Loki ordonna à Harmonie de plonger, et de se laisser entraîner par le courant. Sans aucune crainte, elle s’exécuta. Elle ressentit un léger courant froid, et se retrouva bien vite dans un environnement sombre. Elle se laissa flotter, essayant d’apercevoir quelque chose autour d’elle. Loki s’était tu, probablement pour intensifier sa propre méditation, pensant qu’elle n’avait plus besoin de lui. Elle avait besoin de sa voix pour la guider plus que jamais. Elle errait dans le vide, rien ne se présentait à ses yeux. Le vide, partout. Aucun stimulus visuel ne parvenait à ses yeux clos. La peur commença à instiller son venin glacé dans son âme. Après une éternité, elle finit par apercevoir quelque chose. Une silhouette fluide qui se déplaçait comme un serpent dans l’Ether. Elle ne parvenait pas à distinguer ce qu’était la créature. Soudain, celle-ci se tourna vers la jeune femme. Ses yeux jaunes luisaient, alors que tout le reste du corps demeurait dans l’ombre. Ses pupilles rouge sang étincelaient d’un éclat malsain de folie et de violence. Elles avaient quelque chose de terriblement familier, qui mit Harmonie instantanément mal à l’aise. Elle y vit une grande terreur, inspirée par une odieuse et persistante sensation que ces terrifiants globes oculaires désiraient farouchement sa mort. N’y tenant plus, elle ouvrit les siens, et retrouva avec soulagement son appartement et la silhouette rassurante de Loki. Il ouvrit également les yeux. - Alors ? Demanda-t-il, comme à la fin de chaque méditation. - Jamais tu ne me referas faire ça, dit-elle, une note d’angoisse dans la voix.
Loki dressa les oreilles. Il sentait la tension de sa « sœur ». - Qu’as-tu vu ?
Elle raconta sa vision au coyote, qui commença immédiatement à réfléchir à plein régime. Au bout de quelques instants, il énonça ses conclusions. - Ce n’est pas normal que tu n’aie vu que du vide. Normalement, après avoir plongé, tu te retrouves assez vite dans ton ancienne vie, en train de vivre un souvenir. Là, la seule chose que je vois, c’est que… tu n’as pas d’ancienne vie. - Ce qui veut dire ? - Que tu n’as jamais existé auparavant. Tu es une nouvelle âme. - Une nouvelle âme ? - Je ne sais pas comment c’est possible. Normalement, tout le monde, même les âmes les plus jeunes, a des souvenirs de ses vies antérieures. Les âmes jeunes ont des souvenirs de leur vie animale. Toi, tu n’es jamais passé par ce stade dans ton cycle de réincarnation. Je ne vois aucune explication à cela. - Etrange, en effet. - Et ces yeux, cette créature, qui t’angoisse au plus haut point, eh bien… je ne sais pas ce que c’est. Une représentation du Diable peut être ? - J’en doute. Cela voudrait dire que j’aurais quelque chose à voir avec le Diable, vu que ces yeux ne me sont pas inconnus. On réfléchira à ça plus tard. Et toi ? Comment ça s’est passé ? - Fort bien, je dois dire ! J’étais dans un endroit gelé de partout, un peu type Alaska, avec une tribu de coyotes tout à fait semblables à moi-même ! Les grands yeux, hauts sur pattes, et tout et tout ! Encore mieux, j’étais le chef et le chamane de la tribu ! - D’où ton talent inné au chamanisme. - Précisément ! Par contre, je sais que c’était l’hiver, et tout le monde était dans un grand désarroi, même si je n’ai aucune idée exacte de la raison. On ne manquait pas de nourriture, les enfants allaient bien, bref, aucune raison de craindre l’hiver. Et pourtant… - C’était pas mal, pour toi, en fait. - Oui ! La seule question qui reste, c’est : où est-ce que j’étais ? - Le temps nous le dira je pense. - Tu as raison.
Ils ne tardèrent pas à aller se coucher, Loki s’installant confortablement sur la descente de lit, son oreiller personnel sous la tête. Le sommeil les trouva rapidement, et ils se rendirent au royaume des songes. De petits gémissements indiquaient à Harmonie que le coyote était tout entier à son escapade onirique. Quant à elle, elle ne parvint pas à se rendormir après son premier rêve. Ou plutôt cauchemar. Les yeux de la bête ne l’avaient pas laissée en paix, et un rire démoniaque avait résonné à ses oreilles. Elle sut alors que cette créature était sa Némésis, et qu’un jour, elle la rencontrerait. Cette perspective l’empêcha de trouver à nouveau le repos, imaginant les pires scénarios de sa confrontation avec la créature serpentine aux yeux fous.
Chapitre 2: Planeswalker- Spoiler:
Le scientifique progressait dans les couloirs du palais royal, le bruit de ses pas étant atténué par les épais tapis de la meilleure soie du pays. Il se dirigeait vers la salle du trône. Derrière lui, ses deux assistants tiraient avec difficulté une imposante et complexe machinerie. De multiples boutons et leviers menaçaient de s’empêtrer dans les innombrables câbles qui composaient la machine, et plusieurs diodes brillaient d’une lueur verte ou rouge pour indiquer l’état de l'engin. Pour le moment, tout était en ordre, et à ce qu’avait pu constater l'homme de science à l’aide d’une réplique miniature de sa création, celle-ci fonctionnait parfaitement.
La porte de la salle du trône apparut enfin, alors que le souffle lourd des assistants éclipsait le bruit feutré de leurs pas et les grincements des roues du chariot sur lequel avait été chargée la machine. Le scientifique poussa la porte, sachant qu’il était attendu et n’avait pas besoin de frapper. La princesse elle-même avait requis sa présence.
Il poussa un des deux imposants battants finement sculptés et incrustés d’or et d’argent, et pénétra dans la pièce en prenant soin de tenir la porte pour le passage de la machine. Les deux aides-manoeuvres étaient presque à bout de force.
Il réalisa alors qu’il arrivait au beau milieu d’un procès. Une douzaine de gardes royaux, reconnaissables à leur armure lourde d’or et à leur heaume coiffé d’un panache de plumes bleu azur, encadraient un prisonnier couvert de chaînes. Le scientifique n’avait jamais vu un tel être, qui lui ressemblait beaucoup physiquement, mais avait une tête plus fine et allongée, de grandes oreilles, et était couvert d’une épaisse fourrure de la tête aux pieds. Les chaînes le maintenaient au sol et l’empêchaient de faire un mouvement. Quand bien même il eût essayé de s’enfuir, les gardes l’auraient vite rattrapé et abattu. Les deux princesses se tenaient chacune sur leur trône respectif, l’un d’or et surmonté d’une figure du Soleil, l’autre d’argent et au-dessus duquel se tenait une lune étincelante. - Approchez, ordonna la princesse lunaire au scientifique et à ses assistants.
Le chercheur et ses adjoints s’exécutèrent en silence. Ils parvinrent au niveau du prisonnier, qui les regardait de ses yeux implorants. Ils avaient la couleur de l’ambre, et une forme en amande particulière très rare dans la région. Son cas intriguait de plus en plus le scientifique. La princesse solaire prit la parole.
- Nochixtlan, vous êtes accusé d’avoir franchi la frontière de notre royaume délibérément et ayant de ce fait violé les accords que nous avons conclu avec votre peuple il y a de cela plusieurs millénaires. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ? - Je n’ai jamais voulu violer votre traité ! Je n’avais pas le choix ! gémit le prisonnier. Les loups… c’était votre royaume ou la mort ! - Il suffit. On a toujours le choix. Nous ne pouvons décemment vous laisser repartir librement, au risque que vous rapportiez des informations cruciales à votre peuple. - Je ne détiens aucune information, je le jure ! s’écria le prisonnier. - Silence ! Vous réfléchirez à d’autres alternatives au cachot, vous aurez le temps d’une vie pour cela ! - Non ! - Gardes ! vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Les gardes resserraient leurs rangs autour du prisonnier, qui continuait à hurler son innocence et son désespoir. La justice royale ne souffrait aucune rébellion, surtout de la part d’un espion et d’un traître. - Ma sœur, dit la princesse lunaire, il y a peut être une alternative au cachot, qui nous serait plus profitable. - Que dis-tu, Luna ? - Ces messieurs ici présents, dit-elle en désignant le scientifique et ses assistants, sont venus à ma demande afin de tester une nouvelle invention tout à fait révolutionnaire. Et nous avons besoin de cobayes… - Quel est cette invention ? demanda la princesse solaire. - Votre majesté, répondit le scientifique en s’inclinant, il s’agit d’un générateur de portails. Grâce à cela, nous pouvons nous rendre où bon nous semble, et peut être même explorer de nouveaux mondes. J’ai même déjà découvert un endroit qui semble hospitalier, en dehors de notre planète. - Est-il possible que notre prisonnier puisse revenir ? s’enquit la princesse. - Si nous l’envoyons dans un autre monde, nullement, votre Altesse. Pas par ses propres moyens, en tous cas. - Dans ce cas, montrez-nous ce que peut faire cette machine.
Le scientifique entra des coordonnées qu’il avait apprises par cœur sur un clavier du générateur. Il actionna un levier, et on entendit une dynamo se mettre en branle. Il attendit un instant, avant d’actionner un nouveau levier. Une sorte de canon sortit lentement de la partie supérieure de l’engin dans un bruit de vérin, puis se tourna vers un mur proche, alors les gardes plaçaient le prisonnier à proximité du probable point d'impact. Le scientifique abaissa un troisième levier, qui fit apparaître des arcs électriques qui coururent le long des câbles jusqu’au canon. Un bourdonnement commença à sourdre alors que l’énergie s’accumulait à l’extrémité du canon. Lorsque les écrans de contrôle affichèrent que le canon était prêt, le scientifique pressa un bouton, et le canon fit feu. Une boule d’énergie fusa en grésillant vers le mur, et s’étendit soudainement, comme de l’eau contenue dans une baudruche, pour former une flaque lumineuse d’environ un mètre de diamètre. La flaque s’éclaircit bientôt, et apparut alors un paysage de forêt sous le ciel nocturne. Alors que les princesses et les gardes étaient fascinés par le spectacle, la machine commença à trembler. Une diode clignota d’un rouge inquiétant. - Oh non ! s’exclama le scientifique. L’énergie est trop instable !
Le canon fit feu une seconde fois, mais le recul fut tel que la machine recula de quelques centimètres, malgré son poids. Le portail qui s’ouvrit fut bien plus gros, et créa un phénomène d’aspiration extrêmement puissant. Les gardes se mirent hors de portée, mais le prisonnier entravé par ses chaînes ne fut pas assez rapide et fut happé par le portail en hurlant. La machine commençait à vrombir et tremblait de plus en plus violemment. Le portail se ferma brutalement lorsque l'appareil cessa soudainement de bouger, et laissa échapper une fumée grise.
- Pardonnez-moi, Vos Majestés, il semblerait que ce prototype ait encore besoin d’être perfectionné. A cette échelle, l’énergie est encore trop instable pour garantir un fonctionnement parfaitement sécurisé. De plus, je crains que le prisonnier n’ai subi quelques altérations lors de son passage, il est possible même qu’il soit décédé. - Continuez-donc vos recherches, dit calmement la princesse lunaire. Vos résultats sont très prometteurs.
Alors que le scientifique et ses assistants repartaient, traînant leur instrument avec eux et escortés par les gardes, la princesse solaire se tourna vers sa sœur : - Quel est le but de ces recherches ? Je suis sûre que nous pouvons atteindre de meilleurs résultats à l’aide de notre magie. - Certes, mais cela demande une grande quantité d’énergie. Nous sommes les seules du royaume à pouvoir en déployer suffisamment. Et nous ne connaissons aucun sort qui serait susceptible de mener à bien de telles conjectures. Même ton étudiante, qui a pourtant d’excellentes dispositions, serait incapable de lancer un sortilège suffisamment puissant. Ce dispositif permettrait à nos sujets et à nos armées d’accéder à des endroits éloignés en un rien de temps et sans requérir notre présence. Imagine donc le profit que nous pourrions en retirer. C’est un atout stratégique et commercial indéniable, et nos villages à la frontière du Nord n’auraient plus à redouter les peuples barbares. - J’admets que tu as eu le nez creux. Tu as mon soutien pour financer ces recherches. - Merci chère sœur. Un garde royal surgit dans la salle du trône, hors d’haleine. Les princesses le reconnurent comme étant l’un de ceux qui avaient en charge la protection et la surveillance de la Tour des Légendes, le saint des saints du palais. - Vos Majestés, ahana le garde. Il y a un problème avec la Salle des Eléments ! - Comment ? s’étrangla Luna. - Je ne sais pas. Nous avons senti que quelque chose n’allait pas, et nous sommes venus vous prévenir. - Êtes-vous sûr qu’il s’est produit quelque chose ? demanda la princesse solaire. - Affirmatif. Les vitraux ont tremblé et il semblerait même que certains aient changé de conformation. - Emmenez-nous là-bas.
Ils se dirigèrent vers la Tour des Légendes au pas de charge. S’il y avait eu un quelconque problème, cela laissait présager du pire. Ils montèrent les escaliers, et traversèrent la Salle des Éléments percée de vitraux sur les deux murs dans le sens de la longueur. Ils représentaient l’histoire du Royaume, ainsi que les crises qu’il avait traversées et les héros qui avaient défait les forces du Mal lorsqu’elles s’étaient réveillées. Luna remarqua vite un changement important : le dernier vitrail, celui qui représentait la victoire de six héroïnes sur l’incarnation du Chaos qui avait tenté de prendre le contrôle du royaume et d’en faire un lieu de désolation avait radicalement changé. Il représentait maintenant les yeux de la créature, une lueur malsaine dans le regard, qui tenait une étoile à six branches brisée dans ses griffes. A l’extrémité de chaque branche se trouvait représenté l’un des Éléments d’Harmonie, le trésor le plus cher de la famille royale. - Celestia, appela Luna. Regarde. La sœur de la princesse considérait déjà le vitrail. - Il n’était pas comme cela quand je suis parti, votre Altesse.
Sans un mot, Celestia se tourna vers le mur opposé à la porte d’entrée de la pièce. Il servait de support à une porte ornée d’un soleil en son centre, et six rayons aux couleurs de l’arc en ciel peignaient l’ouvrage incrusté de fins rubans dorés. Le centre de la porte portait une sorte de serrure, dont seule Celestia avait la clé. Elle ouvrit la porte, et trouva le coffret qui renfermait les Éléments d’Harmonie à sa place, sur l’autel où il devait être. Elle l’ouvrit, et constata sans surprise qu’il était vide. - Les Éléments ont disparu, dit-elle d’un ton neutre. - Ce n’est pas Discord, répondit Luna, qui regardait l’extérieur par un vitrail. Il est toujours là. - Comment est-ce possible ? s’enquit le garde, dont la nervosité était non dissimulée. - Je ne sais pas, répondit la princesse. Il faut que j’y réfléchisse. En attendant, restez à votre poste, et gardez l’œil ouvert. Il se peut que nous ayons rapidement des réponses. - Compris, dit le garde en retournant se poster à côté de la porte menant à l’autel.
Celestia et Luna reprirent le chemin de la salle du trône. - Que s’est-il produit, selon toi ? interrogea Luna. - Je n’en ai toujours aucune idée. Mais je crois avoir senti quelque chose quand le portail s’est ouvert et a happé le prisonnier. - Alors ce n’était pas une hallucination. Toi aussi tu as senti ce courant de… de haine ? - Oui. Ce monde est loin d’être aussi hospitalier que ton scientifique le croit, Luna. - Tu pense que ce sont ces énergies qui ont fait disparaître les éléments d’Harmonie ? - J’en suis presque certaine. Je crains cependant que cela n’ait des conséquences sur la liberté de Discord. S’il venait à se libérer, on ne pourrait pas l’arrêter. - Tu sais bien que si. - Je ne veux pas en arriver là. - Il se peut que nous n’ayons pas le choix. - Attendons, et nous verrons bien ce qui arrive, trancha Celestia sur un ton dur. Luna se tut. Elle voyait tout de même bien sur le visage de sa sœur qu’elles partageaient toutes deux ce pressentiment que quelque chose de terrible allait arriver. Car l’absence des Eléments d’Harmonie laissait la place libre à un monde dominé par la Discorde.
chapitre 3: Awakening- Spoiler:
Il y a eu du changement ce matin. Ou cette nuit, de toute façon je n’en sais rien et je m’en moque complètement. Ce qui compte est que ce qui vient de se produire était absolument et indubitablement fantastique. Pour une raison que j’ignore encore, je me sens plus fort qu’avant. Je sens que cette enveloppe de pierre n’est plus qu’une fragile et fine couche de plâtre. Essayons-voir… Oui ! On dirait bien que ça s’est fragilisé, je la sens craquer sous mes mouvements ! Comment est-ce possible ? Il semblerait que j’aie regagné une partie de ma puissance. Étrange, car ce monde est plus qu’hostile aux énergies de discorde, et c’est cependant bien elles qui m’ont revigoré. Bah, j’aurai bientôt le temps d’y réfléchir à loisir, en toute liberté. Ca y est ! Ma main gauche est libre ! Je sens le vent, l’air chaud. On doit être en été. Je continue à forcer. Mes deux bras sont libres maintenant. Un dernier effort… Enfin. Il a suffi d’une bonne ruade pour me sortir de là. Je contemple les fragments de pierre à mes pieds. Il ne reste que poussière de ce qui fut autrefois la statue la plus effrayante du jardin royal. Toujours juché sur mon piédestal, je hume l’air pour la première fois depuis une éternité. Il y a une odeur de fleurs dans l’air. Dire qu’on m’en a privé pendant des milliers d’années. Le soleil se couche. Combien de temps me suis-je débattu ? Combien de temps ai-je été prisonnier de cet enveloppe minérale ? Est-il bien utile de le savoir ? Ce monde attendait mon retour avec impatience. Il est temps de me faire connaître. J’effectue quelques battements d’ailes afin de m’assurer qu’elles sont toujours aussi fortes que dans mes souvenirs. Et comment. Je m’élance d’un bond dans les airs. Qu’il est bon de sentir à nouveau la fraicheur de l’air du soir contre mon visage, courant dans ma crinière et secouant mes plumes. Mes ailes me soulèvent et m’emportent dans les hauteurs du ciel. Ca, c’est la sensation concrète qui se rapproche le plus de la liberté. J’effectue quelques acrobaties, trop heureux de voler de nouveau. Je m’arrête et observe les alentours. Le palais royal se dresse à ma droite, surmontant le jardin aux nombreuses statues duquel je viens de m'extirper. Le labyrinthe serpente un peu plus loin. Personne aux alentours. Je pense qu’il est temps d’aller faire un petit coucou à de vieilles amies... Je connais ce château par cœur. J’y ai vécu un temps, avant d’en être chassé et transformé en pierre par ces deux petites princesses. A cette heure, elles devraient se trouver dans leurs quartiers. Je prends la direction du Nord-est. La tour est toujours aussi belle que dans mes souvenirs, quoiqu’il manque les étendards à mon effigie. C’est incroyable comme elles manquent de goût pour la décoration. Où peut être est-ce moi ? Je sais à qui m’adresser pour le savoir, de toute manière. Me voilà devant la fenêtre de la petite sœur. Il y a longtemps que je ne l’avais pas vue. Ca fait quoi, deux mille ans ? Je l’aime bien cette petite. Elle était parfaite comme servante. Tiens, on dirait qu’elle vient de me voir. C’est ça, cours prévenir ta sœur ! Tu n’y seras pas avant moi ! Je change de fenêtre. Ahhh, Celestia, tu n’as guère changé, depuis le temps. Toujours cette même façon de brosser tes cheveux, et cette même expression d’horreur sur le visage en me voyant. Quelle nostalgie. Je traverse la fenêtre et pénètre dans la chambre royale. Tout ici me répugne. Qu’il est loin le temps des cerises, où cette chambre était réellement fonctionnelle, avec deux princesses-servantes qui m’apportaient à manger pendant que j’étais vautré sur un divan rembourré de plumes de pégase… Maintenant, tout est bleu ciel, brillant, cet endroit respire la petite princesse. C’est indigne d’un seigneur comme moi. - Discord ! s’écria Celestia. - Je t’ai manqué, on dirait, réponds-je. - Autant que les griffons ! cracha-t-elle. - Oh, m’assimiler à ces êtres puants et malpolis me blesse profondément, Celestia. Tu étais plus aimable dans mes souvenirs. C’est à ce moment que Luna parvint dans la pièce, complètement en nage. - Luna ! Ca me fait plaisir de te revoir ! - Plaisir non partagé. - Mais que vous-ai-je fait pour mériter tant de haine ? J’ai tué toute votre et famille et pillé votre château ? Oh, pardon, c’est vrai, suis-je bête, ricanai-je en m’allongeant sur les innombrables coussins qui servaient de lit à Celestia. - Sors d’ici, et je te défends de tenter quoi que ce soit contre moi ou mes sujets ! - Il va falloir brûler les coussins, murmura Luna. - J’ai entendu, susurrai-je à l’oreille de Luna. Et très chère Celestia, crois-tu sérieusement que je vais à nouveau me risquer à prendre le contrôle de ton royaume alors que tes petites copines pourraient rappliquer et me renvoyer dans le jardin à l’état de statue ? Bien sûr que non, ajoutai-je en caressant le menton de la princesse. A moins que… Je me surélève légèrement de quelques battements d’ailes, puis je commence à tourner lentement autour de Celestia. - A moins que tu n’aie plus les Éléments d’Harmonie, repris-je. J’ai raison ? Son silence m’en dit plus qu’elle n’aurait pu le dire avec des mots. - Formidable ! Absolument fabuleux ! m’extasiai-je. Comment est-ce arrivé ?
Devant une absence de réponse rapide, je me décidai à employer une approche plus directe. Je me saisis de Luna, et pose une griffe bien aiguisée sur sa gorge. - Dis-le, où je la saigne comme un cochon au milieu d’un troupeau de dragons ! - Tu n’oserais pas, dit Celestia calmement. - C’est vrai, je suis un lâche, dis-je en laissant Luna se cacher derrière sa sœur. Mais je peux faire ça !
Je savais que Celestia avait toujours détesté m’entendre chanter, après tout c’est pendant que je chantais un air populaire un peu trop fort qu’elle m’a transformé en pierre la première fois, mais là ça dépassait toutes mes espérances. Et je dois avouer que je suis un peu frustré de ne jamais pouvoir faire carrière dans la chanson, mais au moins, il ne m’a fallu que cinq secondes pour obtenir tous les renseignements dont j’avais besoin. Nom, adresse du scientifique, ainsi que les raisons du problème au niveau du générateur de portails. Tout cela est décidément très intéressant. N’ayant plus rien à faire au château, je prends mon envol et m’éloigne dans l’air du soir du château de pierres blanches. Avec Celestia privée du pouvoir des Eléments, j’ai le champ complètement libre pour dominer Equestria. Cependant, avec Luna dans les parages, je cours de gros risques. Si pour quelque obscure raison Celestia me laissera toujours en vie avec une possibilité de retour –bien que ce soit une véritable torture- depuis mon enveloppe de pierre, Luna sera bien moins clémente, et n’hésiterait pas à m’arracher la peau pour s’en faire une descente de lit. Ce générateur de portails représente une alternative non négligeable. Si je trouve un sortilège adapté, je peux moi-même stabiliser le flux d’énergie. Dans un monde autre que celui-ci, aucun risque que Celestia et Luna ne me donnent la chasse, et je pourrais m’en servir comme base pour étendre ma domination sur ce monde. Il me servirait également de bastion imprenable. Mais pour ça, il faut que je détruise la machine, pour les empêcher de me suivre, ainsi que toutes les preuves qui pourraient les aider à me retrouver. Quoique, les sœurs pourraient tout à fait utiliser leur satanée magie pour ouvrir un portail et me retrouver. Ca me donne une idée de plan…un plan vraiment machiavélique, comme d’habitude… On dirait que je vais devoir rendre visite à une vieille amie… [/spoiler] EDIT: Essayez la version Google Docs!
Si vous voulez la version comprenant le chapitre NSFW, adressez-moi un MP!
Dernière édition par Nochixtlan le Sam 8 Sep - 7:19, édité 11 fois |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mar 10 Avr - 9:26 | |
| Chapitre 4, très long. Il faut que je le coupe en deux, c'est horrible T_T A Brand New World- Spoiler:
Malgré la nuit à peine éclairée par l’éclat blafard de la Lune, de la lumière continuait à se diffuser par les fenêtres de la bibliothèque. Ce bâtiment si particulier, creusé dans le tronc d’un arbre centenaire, demeurait nuit et jour le théâtre d’une activité fiévreuse. Si on tendait l’oreille en passant à proximité, on pouvait deviner le son des pas sur le sol de bois et le raclement si particulier des livres que l’on range sur leur étagère. La bibliothèque était également le lieu de vie d’un personnage bien connu dans la région, révéré comme un héros national, et de son fidèle assistant : Twilight Sparkle et son assistant numéro un, Spike. Ici, à Poneyville, tout le monde connaissait Twilight, aussi personne ne s’étonnait-il de voir les lumières allumées jusqu’à une heure tardive, et une question se posait souvent : que fait-elle ? Arrange-t-elle la disposition des livres pour la énième fois ? Est-elle en train de travailler à l’interprétation d’un ouvrage obscur ? Ou reçoit-elle des amies ? En l’occurrence, la première solution était la bonne. - Spike ! Où as-tu rangé « La Magie des Etoiles » ? appela-t-elle en fouillant des étagères du regard. - C’est toi qui l’avais la dernière fois que je l’ai vu ! dit Spike en émergeant d’un océan de manuscrits. La tête écailleuse du jeune dragon affichait un air mitigé à la fois de perplexité et d’inquiétude. Ses yeux d’émeraude à la pupille fendue scrutaient le visage de Twilight pour tenter de prévoir sa réaction, et les épines qui coiffaient l’arrière de ses pommettes s’affaissèrent. - J’étais pourtant sûre de l’avoir rangé la catégorie « Astronomie »… fit-elle en plissant ses yeux couleur améthyste. - Je l’ai ! s’exclama Spike en brandissant un live au-dessus de sa tête et de ses épines crâniennes. Il était dans la catégorie « Magie Astrale » ! - Il traite de magie astrale ? Il va falloir que je songe sérieusement à le relire. - Je peux aller dormir maintenant ? demanda le dragon en bâillant. - Oui, tu peux, répondit Twilight avec un sourire. Spike aimait ce sourire. Cela signifiait qu’il pourrait profiter d’un long repos bien mérité. Il se dirigea vers la chambre à coucher après avoir souhaité bonne nuit à sa patronne, et s’endormit du sommeil du juste.
La licorne continua d’arranger sa collection. A grands renforts de télékinésie, pouvoir caractéristique des licornes, elle organisait les étagères d’une main – ou d’une corne – de maître. Lorsqu’elle rangea le dernier livre, elle entendit qu’on frappait à la porte. Des coups puissants, qui ne portaient pas la signature d’une quelconque connaissance. Bien que surprise par une visite aussi tardive, Twilight n’avait aucune raison de se méfier, car Poneyville était une ville plus que calme. Elle ouvrit donc la porte. Ce qu’elle vit lui coupa le souffle. Une énorme créature à l’allure vaguement serpentine se tenait repliée dans l’encadrement de la porte. Sa tête ornée d’une corne torsadée et d’un bois de cerf, avec une canine surdimensionnée, des yeux jaunes au regard fou ne laissaient aucun doute sur son identité. - Discord ! - Pour vous servir, répondit joyeusement la créature. Tu m’as manqué, Twilight Sparkle ! Tiens, voici un petit cadeau pour fêter mon retour! Discord fit apparaître un bouquet de fleurs magnifiques dans sa main gauche, en fait une serre d’aigle aux griffes cruelles. - Oh pardon, erreur de manipulation.
Les fleurs se transformèrent immédiatement en poireaux. Discord les jeta au visage de Twilight, et s’avança dans la bibliothèque, le son de griffes raclant le sol alternant avec celui du sabot claquant sur le bois, du fait de ses membres postérieurs dissymétriques, l’un de reptile, l’autre de bouc. - Quelle magnifique collection ! s’extasia le monstre. Je parie qu’il y en a sur tous les sujets ! - Comment vous êtes vous libéré ? - Je ne le sais pas moi-même. Mais je viens en ami, je ne vais pas essayer de prendre le contrôle d’Equestria, pour cette fois. J’ai juste besoin de quelques précisions. - Comment pourrais-je vous croire ? Vous êtes l’esprit du Chaos et de la Désharmonie, c’est vous-même qui me l’avez fait remarquer ! - Oh, pour une fois que je joue franc-jeu. Ecoute, Twilight Sparkle. J’ai besoin d’un livre sur les sortilèges et la physique. - Je ne vous aiderai pas. - Peut-être préfères-tu que je transforme cet endroit en barbecue ? dit Discord.
Il saisit un livre, qui s’enflamma instantanément. - Non ! hurla Twilight. Non ! Je vais vous donner ce que j’ai de mieux, mais ne brûlez plus de livre ! - Je savais qu’on pourrait s’entendre. Il me faut quelque chose qui me permettrait de stabiliser de l’énergie électromagnétique. - Je vais vous trouver ça, dit Twilight d’une voix blanche.
Elle chercha quelques minutes, puis revint vers Discord, un livre flottant près de sa tête, soutenu par l’énergie télékinétique émanant de sa corne. - Merci, ma chère Twilight ! Je savais que tu me serais d’une grande aide ! Arrivederci ! dit Discord en sortant de la bibliothèque. Oh, j’oubliais, je laisse un petit cadeau pour Pinkie Pie, transmets-lui mes amitiés, ainsi qu’à tes amies adorées !
Discord s’envola en ricanant, laissant derrière lui un nuage rose accroché par une corde à un piquet planté devant la porte de la bibliothèque. Abasourdie par cette visite aussi improbable qu’inattendue, Twilight ne sut comment réagir. Elle devait informer la princesse Celestia le plus rapidement possible. Et partir arrêter Discord au plus vite. Mais personne n’apprécierait d’être dérangé en pleine nuit, surtout la princesse, aussi la jeune licorne décida-t-elle d’essayer de trouver le sommeil.
Elle n’y parvint jamais. La perspective de savoir Discord en liberté la remplissait de tant d’inquiétude qu’elle ne pouvait pas décemment fermer l’œil. Elle avait besoin de parler avec quelqu’un, et elle ne pouvait pas réveiller Spike, qui dormait paisiblement dans son lit en face de celui de la licorne. Elle patienta donc jusqu’à l’aube, tournant et retournant les pensées dans sa tête. Comment Discord s’était-il libéré ? La première fois que c’était arrivé, c’était à cause d’une dispute entre trois jeunes poneys qui avait éclaté à ses pieds. Les énergies d’inimité et de désharmonie devaient donc aider à sa libération. Quelqu’un s’était-il à nouveau disputé devant le monstre ? Impossible, Celestia avait veillé à le reclure dans un endroit autorisé pour elle-même et sa sœur seules. Et elles connaissaient les risques, elles ne pouvaient donc pas avoir libéré le monstre elles-mêmes. Et pourquoi cherchait-il à stabiliser de l’énergie physique ? Quel engin de mort cherchait-il à inventer ? Dans quel but, s’il ne comptait pas prendre le contrôle d’Equestria comme il le prétendait ? Lorsque les premiers rayons du soleil parvinrent à ses yeux fatigués, Twilight quitta sans attendre la bibliothèque et se dirigea au pas de course vers le sud. Poneyville s’éveillait doucement, les lumières s’allumaient dans les maisons à colombage au toit de chaume, et quelques commerçants commençaient à déployer leurs étals. En passant près du Sugar Cube Corner, la pâtisserie de la ville, elle s’aperçut que les lumières étaient allumées dans l’appartement de son amie Pinkie Pie, qui travaillait au service de la pâtisserie. Tout comme Twilight, Pinkie Pie était l’Elue de l’un des Eléments d’Harmonie, et avait aidé Twilight à vaincre Nightmare Moon, qui menaçait de plonger le monde dans une nuit éternelle et Discord il y a peu. Son élément était le Rire, celui de Twilight la Magie. Twilight aurait besoin de Pinkie pour combattre Discord et le renvoyer d’où il venait. Elle frappa à la porte de la boutique, et annonça qu’elle devait voir Pinkie sur-le-champ. Mme Cake, un poney replet et dont la crinière était coiffée pour avoir une forme évoquant étrangement un cupcake, lui ouvrit et l’informa que Pinkie était encore chez elle. Twilight remercia la gérante et monta les escaliers quatre à quatre, avant de frapper à nouveau à la porte de Pinkie. - C’est ouvert ! annonça la voix haut perchée et chantonnante de Pinkie. Twilight entra, et ne trouva pas Pinkie. - Dans la salle de bains ! appela cette dernière. Twilight se dirigea vers la source de l’appel, étonnée que Pinkie soit occupée à se coiffer le matin. - Salut Twilight ! - Pinkie ! cria Twilight en détournant les yeux. T’étais obligée de me faire venir alors que tu étais dans ton bain ? - Bah pourquoi pas ? - Euh… ça ne se fait pas ! - Ca ne se fait pas ? Tu le savais, toi, Gummy ? L’alligator ne répondit que par un clignement d’yeux. La scène avait quelque chose de surréaliste. Un poney rose, aux cheveux incroyablement bouclés rose bonbon, prenait son bain en compagnie de son alligator domestique à la gueule édentée, le tout sous le regard de Twilight. Les yeux bleu ciel de Pinkie considéraient Twilight avec un regard interloqué. - Termine ta toilette, il faut que je te parle de quelque chose.
Une fois que Pinkie eut terminé son bain et eut sorti Gummy de la baignoire, elle s’installa pour écouter Twilight avec un grand sourire et l’expression de l’enfant qui s’apprête à écouter une belle histoire. Twilight lui conta la visite de Discord, ce qui laissa Pinkie bouche bée. Elle d’ordinaire plus bavarde que le mot lui-même ne pouvait le décrire resta sans voix pendant un long moment. Elle reprit ses esprits, et hurla presque : - Il faut qu’on prévienne tout le monde ! Et est-ce qu’il ya de nouveau de la pluie en chocolat ? Et des nuages en barbe à papa ? Et des animaux bizarres ? Dis ? Dis ? - Il a laissé un nuage… - WOUHOU !! Pinkie disparut sans plus attendre. La rapidité dont ce poney pouvait faire preuve dans les cas les plus improbables ne cessait d’étonner Twilight. Pinkie reparut trois minutes plus tard, du chocolat autour de la bouche et de la barbe-à-papa sur le nez. - Tu as mangé ce nuage ? - Qu’est-ce que je pouvais en faire d’autre ?
Après un rapide au revoir à Gummy, qui rampait sur le parquet, les deux amies repartirent à nouveau vers le sud, dans la direction prise initialement par Twilight, la licorne lancée au galop, le poney rose sautillant joyeusement à ses côtés. A cette heure, une seule de leurs amies devait être réveillée. Elles parvinrent bientôt en vue de l’immense verger de pommiers que surplombait la ferme de la famille Apple : le Sweet Apple Acre. Applejack, leur amie, était un poney à la robe orangée et à la crinière blonde comme les blés. Elle travaillait dans le verger pour faire vivre sa famille, et en bonne paysanne, se levait avec le soleil et arrêtait de travailler une fois que celui-ci s’était couché. - Applejack ! cria Pinkie. Applejack ! - Par ici ! répondit une voix.
Elle était déjà occupée à la récolte des pommes. Elle frappait d’un bon coup de sabots sur les arbres, ce qui suffisait à en faire tomber les précieux fruits, droit dans la charrette qu’elle tirait derrière elle ou dans les seaux qu’elle disposait au sol. C’était une athlète de renom, et probablement l’un de des poneys les plus forts de Poneyville, après son frère Big Macintosh. Elle aussi avait participé à la défaite de Discord, grâce à son élément d’Harmonie, l’Honnêteté. Quand elle entendit le récit de Twilight, Elle abandonna tout sur place, et raccompagna ses amies jusqu’au centre ville, vers leur destination suivante : la Boutique du Carrousel, demeure de la licorne Rarity. Rarity, en plus d’être le grand amour de Spike, était une licorne pleine de charme et de grâce, possédant un talent à la couture et à la conception de vêtements inégalé. Elle ne suivait pas la mode, elle la créait, et son élément d’Harmonie, la Générosité, garantissait à ses plus proches amis un travail totalement désintéressé et de la plus haute qualité. Les trois amies s’aperçurent bien vite que Rarity dormait encore. Aucune lumière n’était allumée, aucun signe d’activité ne paraissait à l’extérieur. Pinkie tira le cordon de la sonnette, et un carillon retentit à l’intérieur de la boutique. Quelques instants plus tard, une licorne blanche aux cheveux violets et vêtue d’un kimono rouge décoré de fleurs blanches vint leur ouvrir. Elle portait encore les vestiges du masque de beauté qu’elle avait appliqué avant de se coucher la veille sur le visage. Elle faisait presque peur à voir, et Applejack ne parvint pas à masquer une expression de dégoût. Elle qui faisait tout au naturel et ne pensait qu’à l’aspect pratique des choses sans se préoccuper de l’esthétique avait toujours du mal à accepter les excentricités de Rarity, et ce sentiment était réciproque concernant le manque de manières et la « franchise » de la paysanne. Une fois ses amies installées à l’intérieur, elle profita du temps que Twilight contait une fois de plus les évènements de la nuit passée pour se maquiller et se coiffer. Lorsque ses yeux furent ourlés de faux cils que son brushing fut impeccable et qu’elle eut passé au cou son collier orné d’un énorme rubis en forme de cœur, elle invita les trois autres poneys à quitter les lieux à la recherche des deux derniers poneys à avoir aidé à combattre Discord et la Nightmare Moon : deux pégases, Rainbow Dash et Fluttershy, les éléments de la Loyauté et de la Gentillesse. En chemin vers la maison de Fluttershy, aux limites de la forêt Désenchantée en périphérie de Poneyville, les quatre comparses repassèrent devant la bibliothèque. Un pégase à la robe cyan et la crinière arc-en-ciel se dirigeait vers l’entrée. Lorsqu’elle entendit la cavalcade des quatre poneys qui galopaient dans sa direction, elle se retourna. - Twilight ? Je croyais qu’on devait faire une journée lecture aujourd’hui ? - Désolé Rainbow, on a une urgence.
En chemin vers le cottage de Fluttershy, Twilight raconta pour la quatrième fois ce qu’elle avait vécu la nuit passée, alors que Rainbow se maintenait à environ deux mètres du sol. Elle volait en arrière, sur le côté, sur le dos, comme l’acrobate aérienne qu’elle était. Une fois que Twilight eut terminé, voyant que le groupe n’était toujours pas arrivé, elle se proposa de foncer chercher Fluttershy elle-même, et vola à toute vitesse en laissant une traînée arc-en-ciel. Rainbow Dash était est le pégase le plus rapide au vol d’Equestria. Elle avait réalisé par deux fois l’exploit de l’arc-en-ciel supersonique, c’est-à-dire qu’elle était parvenue à dépasser la vitesse du son, ce qu’aucun poney n’avait réussi à faire. Cependant, elle restait relativement malhabile, et elle faisait souvent des erreurs de calcul qui la conduisaient à des crashs fréquents, et elle avait plusieurs fois terminé à l’hôpital. Cette fois, moins de deux minutes après son départ, elle revint en tirant Fluttershy par un bras. Le malheureux pégase à la robe crème, aux longs cheveux rose pâle et soyeux et aux yeux turquoise avait une expression d’inquiétude évidente, qui se transforma en crainte non dissimulée lorsqu’elle entendit l’histoire de Twilight, et elle ne put s’empêcher de trembler. Les poneys se dirigèrent ensuite vers la gare de Poneyville, afin d’emprunter un train vers la capitale du royaume où se trouvait le palais royal, Canterlot. Environ deux heures plus tard, directement après être descendues du train, les six amies se trouvèrent face à toute une escorte de gardes royaux, qui les amena jusqu’à la salle du trône où se trouvaient les deux princesses. - Je suis soulagée de vous voir ici, dit Celestia. - Nous sommes venues aussi vite que nous avons pu, princesse, répondit Twilight en s’inclinant, imitée par ses cinq amies. - Twilight, je dois vous expliquer clairement la situation à propos de Discord. Je crains que son plan soit beaucoup plus dangereux à long terme qu’une simple tentative de prise de contrôle d’Equestria. - Il y a plus dangereux que de prendre le contrôle d’Equestria ? s’étonna Rainbow Dash. - Oui. Cette fois-ci, nous pensons qu’il va d’abord prendre le contrôle d’un autre monde. - Comment est-ce possible ? fit Twilight, incrédule. - Une de mes équipes de scientifiques est parvenue à créer une machine capable de créer des portails vers d’autres mondes, dit Luna. Il est probable qu’il va essayer de s’en emparer. - Alors allons récupérer les Eléments d’Harmonie, dit Rarity. Réglons cette histoire au plus vite. - C’est impossible, reprit la princesse lunaire. Les Eléments ont disparu il y a trois semaines, après que nous ayons ouvert le premier portail. Nous pensons que c’est également lors de l’ouverture de ce portail que Discord a trouvé l’énergie nécessaire pour se libérer, et que c’est dans ce monde que se trouvent les Eléments d’Harmonie. - Trois semaines ? s’exclama Applejack. - Hé bien, dire que je ne suis libre de mes mouvements que depuis hier ! fit une voix masculine dans le dos des six petits poneys. Discord venait de faire son entrée. Il se tenait à côté d’une imposante machine et tenait dans sa serre d’aigle le livre que Twilight lui avait prêté. Il portait des lunettes énormes e parfaitement ridicules sur son horrible face. - Cette petite merveille avait, paraît-il, un problème d’instabilité énergétique, ricana la bête en tapotant ses griffes de lion sur la surface métallique de l’engin. Problème résolu, grâce à toi, Twilight Sparkle ! Le monstre partit d’un fou rire en voyant l’expression horrifiée sur le visage de Twilight. - Je crois qu’il est temps que j’y aille, continua Discord. Mais avant, un dernier petit tour machiavélique…
Discord claqua des doigts, et un flash puissant illumina la pièce. Personne ne remarqua immédiatement l’effet du sortilège de l’esprit du Chaos. Mais quand les regards se tournèrent vers les princesses, l’effet fut sans appel, et tous les poneys présents poussèrent un cri de surprise et de stupeur. Les princesses s’entreregardèrent. Elles poussèrent un cri à l’unisson. Les deux sœurs avaient perdu leur corne, siège de leurs pouvoirs magiques. - Hé, je ne voudrais pas que mon plan échoue, et c’est le moyen le plus efficace pour ce faire ! Et maintenant que j’ai puisé tout ce dont j’avais besoin dans ce livre, je n’en ai plus besoin !
L’ouvrage s’enflamma instantanément entre les serres de Discord et fut bientôt réduit à un tas de cendres grises. Avant que quiconque ait pu tenter de stopper la créature, celle-ci actionna la machine qui commença déjà à vrombir et à accumuler l’énergie. Discord se positionna au-dessus de la machine et mit toute sa concentration dans le lancement du sort de stabilisation énergétique. Rainbow Dash fonça vers lui à pleine vitesse, mais il parvint à esquiver l’assaut en se téléportant quelques mètres plus loin. La machine vrombissait toujours sous l’accumulation d’énergie, et le canon fit feu : un portail s’ouvrit dans le mur de la salle du trône, sur le même décor de forêt que la fois précédente, et Discord s’y engouffra sans attendre en riant comme un dément. - C’est le même portail que la dernière fois ! cira Luna. Vite ! Rainbow poursuivit le monstre, et ses cinq amies la suivirent à travers le portail. Luna et Celestia s’élancèrent à leur suite, mais l’ouverture se ferma avant que les princesses aient pu traverser. Sans leurs pouvoirs, elles ne purent rien faire, et durent se résigner à laisser les six poneys se débrouiller seules. De l’autre côté du portail, les six poneys venaient d’arriver dans un bois. Des bouleaux côtoyaient des pins, et de petits buissons d’aubépine trouvaient refuge à leur pied. Le ciel était gris, l’air frais, et une faible bise hérissait le poil des poneys. On entendait le bruissement des feuilles sous le vent, et le chant d’une mésange solitaire. Twilight se retourna, sentant que quelque chose allait de travers, et fut horrifiée de voir l’ouverture se refermer. - Où est le portail ? s’enquit Rarity en sentant l’agitation de son amie. - Fermé, répondit Twilight. - Fermé ? s’exclama Fluttershy. - Il n’y a pas moyen de le rouvrir ? interrogea Applejack. - Non, je ne connais aucun sort pour ça. Je crois qu’on est coincées ici. - Discord doit connaître un moyen ! intervint Rainbow. trouvons-le, et on le fera parler. - Tu oublies les Eléments d’Harmonie, contra Rarity. On ne peut pas simplement aller lui demander de nous ramener à Equestria. - Pourquoi pas ? Peut-être qu’il n’est pas si méchant après tout ! dit Pinkie Pie. - Oui, peut-être que si on le demande gentiment, il nous laissera rentrer, approuva Fluttershy. Rainbow secoua la tête. - Vous êtes sûres d’aller bien ? C’est Discord, je vous signale ! Le type le plus méchant de tout Equestria ! C’est pourtant pas compliqué : on le trouve, on se bat contre lui, et une fois au tapis il nous donnera tout ce que nous voulons. - C’est une belle idée, sucre d’orge, fit Applejack, mais comment comptes-tu vaincre l’incarnation du Chaos ? Je pense sincèrement que rien ne peut le battre à part les Eléments d’Harmonie. - Applejack a raison, déclara Twilight. Le mieux que nous ayons à faire est de chercher les Eléments d’Harmonie et de nous occuper ensuite de Discord. - Twilight, on ne sait rien de ce monde, contra Rainbow Dash. On ne sait pas où Discord peut aller. Si ça se trouve, on ne le retrouvera jamais, même si on finit par mettre le sabot sur les Eléments d’Harmonie. - C’est un risque. Mais comme tu le dis, on ne sait rien de ce monde, il faut d’abord qu’on apprenne ses règles, et nous pourrons ensuite les exploiter pour nous orienter et retrouver Discord et les Eléments. En route, et ouvrez grands les yeux et les oreilles.
Elles se mirent en marche. Le sol était couvert d’un épais tapis de feuilles mortes qui glissaient sur la boue sous-jacente sous le pas des poneys. Rarity regardait le sol avec dégoût, craignant que la boue ne tache sa robe immaculée. Elle avait toujours détesté les forêts pour cette raison, en plus des branches qui menaçaient de se prendre dans sa crinière et de la décoiffer. Fluttershy marchait au côté de Pinkie, et toutes deux observaient les alentours avec gaieté et écoutaient les bruits de la nature. Fluttershy se sentait rassurée d’entendre un son familier dans ce monde qui la terrorisait de par son caractère inconnu. Pinkie, elle, ne semblait pas troublée outre mesure. Ce monde ne serait qu’un nouveau terrain de jeu, il n’y avait aucune peur à avoir. En plus, il ressemblait quand même beaucoup à Equestria. Rainbow Dash marchait en tête du groupe, avec un air de profond ennui sur le visage. Rien que le fait qu’elle ne puisse pas voler à cause des branches basses lui faisait perdre une patience déjà infime en temps normal. Elle espérait qu’il se passerait rapidement quelque chose d’excitant. A quoi bon se rendre dans un nouveau monde, sinon ? Twilight, elle, étudiait avec soin son environnement. Elle répertoriait tout : elle faisait son possible pour reconnaître le genre de chaque espèce de plante qu’elle croisait, le chant de chaque oiseau, les traces de chaque animal. Même si elle n’était pas aussi douée que Fluttershy dans ce domaine, elle savait qu’il n’y avait rien à craindre pour l’instant. Aucun prédateur ne rôdait entre les arbres à la recherche d’une proie. Un bruit dans un buisson alerta Fluttershy, qui s’immobilisa et se retourna. Elle observa le sol, et découvrit des traces fraîches dans l’humus. - Qu’y a-t-il, Fluttershy ? demanda Twilight.
Devant son expression inquiète, Twilight s’approcha et observa elle-même les traces. On distinguait nettement quatre orteils, ainsi que la pointe des griffes. Elle ne correspondait pas à Discord, mais plutôt à un mammifère, probablement carnivore. - Qu’est-ce que c’est ? demanda Rarity, alors que les quatre autres poneys s’approchaient pour connaître la raison de leur arrêt subit. - Ca ressemble à… bredouilla Fluttershy. - Une empreinte de loup, termina Twilight. - Non, c’est trop petit, contra Fluttershy. - Regardez ! s’exclama Pinkie en pointant quelque chose du sabot avec un grand sourire.
Quelque chose se redressa dans les buissons et fit volte-face avant de prendre la fuite. - Oh non, tu ne te sauveras pas ! fit Rainbow.
Elle s’élança à la poursuite de l’animal en volant au ras du sol. Elle le rattrapa très rapidement, et ils roulèrent au sol. L’animal poussa un jappement de surprise quand le pégase l’impacta. Rainbow plaqua son adversaire au sol, mais celui-ci se débattait comme un diable. Ses mâchoires claquèrent devant le museau de Rainbow, et il griffa le torse et les pattes avant du pégase en se débattant. Surprise par la douleur et la vivacité de son adversaire, elle recula et l’animal s’enfuit en courant la queue entre les pattes. Rainbow put entendre une voix féminine. Bien décidée à ne pas laisser l’animal s’en tirer sans explications, elle galopa jusqu’à la source de la voix. Une seconde parvint à ses oreilles, masculine cette fois. Son galop la mena dans une clairière, ou elle trouva la créature qu’elle poursuivait en compagnie d’une seconde, grande et qui se tenait sur ses pattes arrières. Elle portait une veste qui semblait assez chaude et lourde, et un pantalon sombre décoré de petites pierres colorées. Ce qui ressemblait à une montre à gousset pendait à son cou. L’animal que Rainbow poursuivait se plaça aussitôt entre la créature bipède et elle, et prit une attitude menaçante, crocs à découvert et poils hérissés sur l’échine. Elle avait deux grands yeux d’ambre en amande, et ressemblait fortement à un loup avec de grandes oreilles. - Loki, qu’est-ce qui se passe ? demanda la créature bipède. - Ce truc m’a attaqué, gronda la bête entre ses dents. - Qui tu traites de truc, sale bête ? cracha Rainbow en frappant le sol du sabot.
Les cinq autres poneys arrivèrent bientôt en renfort. Lorsqu’elle découvrit les deux créatures, Twilight eut un flash. Elle avait déjà vu la créature poilue dans un livre d’histoire. - C’est un coyote ! - Le grand ou le petit ? demanda Pinkie. - Le petit, avec les poils, l’autre je ne sais pas.
Pinkie sautilla gaiement vers le coyote, sous le regard incrédule de ses amies. Elle s’arrêta devant le museau de l’animal, qui eut un mouvement de recul. - Bonjour M. Coyote ! Tu m’as l’air plutôt grognon ! Comment ça se fait ? La journée n’a pas été bonne ? - Pinkie, ce truc m’a griffé, tu crois vraiment qu’il est de bonne humeur ? soupira Rainbow Dash. - Je suis sûre qu’on peut être amis ! Tu veux bien être mon ami ? On ne te veut aucun mal tu sais. - Apparemment ton amie n’est pas du même avis, répondit le coyote. - Excuse-là, elle se laisse vite emporter, répondit Pinkie avec un sourire gêné alors que Rainbow plaquait un sabot sur son visage en signe de désespoir. Le coyote se détendit. - Excusez-moi, je ne voudrais pas paraître impolie, mais… commença la grande créature. Vous êtes quoi ? - Nous devrions vous retourner la question, rétorqua Rarity. Nous sommes en position de force. Et c’est effectivement une manière très impolie de poser la question.
Pendant que ses amies discutaient depuis qu’elle se trouvait devant les créatures, Twilight avait étudié la plus grande des deux. Elle portait des vêtements semblables à ceux que portaient les poneys occasionnellement, adaptés à sa morphologie particulière bien sûr. Cela témoignait d’un certain degré de civilisation. Elle avait également des cheveux châtains et longs, ce qui tendait à rassurer Twilight, car cela donnait à son visage un air familier. Ses yeux bruns étaient proportionnellement beaucoup plus petits que ceux des poneys, mais son regard témoignait d’une grande vivacité d’esprit. Le museau était bien différencié au-dessus de la bouche, et Twilight ne pouvait s’empêcher de trouver cela étrange. L’allure générale rappelait les primates, si ce n’est que la créature qui se trouvait devant elle était infiniment plus raffinée. Elle présentait même une forme de beauté relative à son espèce. - Eh bien, je suis une humaine… Vous n’en avez jamais vu ? - là d’où nous venons, ces « humaines » n’existent pas, déclara Rarity. - Vous ne répondez pas à notre première question, dit le coyote. - C’est drôle, fit Pinkie, je pensais que tout le monde connaissait les poneys. - Justement, ici il n’y a pas tout le monde, dit Applejack. - On a bien des poneys dans la région, mais la ressemblance n’est pas frappante, approuva la créature. - Ecoutez, commença Twilight. Nous sommes arrivées dans ce monde dont nous ignorons tout grâce à une machine pour arrêter une créature maléfique du nom de Discord qui s’est échappée. Est-ce que vous avez vu une espèce de dragon à l’allure étrange ? - Un dragon ? s’exclama le coyote. Vous ne cherchez pas au bon endroit, ça fait des siècles qu’il n’y a plus de dragons dans ce monde, s’il y en a jamais eu. - Par contre, je me pose une question, dit la grande créature. Si vous cherchez cette créature, avez-vous seulement une idée de par où commencer ? Un endroit où passer la nuit ? Une base pour vos recherches ? Et je suis désolé pour ce que Loki vous a fait, ajouta-t-elle en se tournant vers Rainbow. Il a sûrement pris peur et a essayé de se défendre.
A chaque énumération Twilight se rendait un peu plus compte que leur expédition manquait cruellement de préparation, et commença à paniquer. Elle d’ordinaire si organisée, partir sans planifier quoi que ce soit… Voyant sa détresse, la créature s’approcha doucement et s’agenouilla pour mettre son visage au niveau de celui des poneys. - Ecoutez, je peux vous héberger chez moi, ça devrait aller sans problème. De là, vous pourrez faire vos recherches et passer vos journées. - Vous feriez ça ? - Pourquoi pas ? Vous avez l’air plutôt sympathiques et honnêtes, et ça me ferait plaisir d’aider ceux qui sont dans le besoin. - Je ne sais pas si on peut lui faire confiance, murmura Rainbow à l’oreille de Twilight. le coyote m’a l’air louche. - Le coyote a entendu ! - Je pense qu’on peut, Rainbow. Et on aura besoin de son aide. Elle connaît ce monde, ça nous sera précieux. - Alors ça veut dire qu’on est amis ? s’exclama Pinkie en bondissant devant la créature. - Si vous voulez, répondit celle-ci avec un sourire. - Super ! Je suis Pinkie Pie, et j’adore me faire de nouveaux amis ! Le poney rose sauta au cou de la grande créature et l’étreignit comme une amie perdue de vue depuis longtemps. - On n’avait pas remarqué dis donc, maugréa le coyote avec un air blasé. - Il est souvent grognon comme ça ? demanda Pinkie. - Pas toujours, mais assez souvent, oui, se moqua la créature. Moi c’est Harmonie, et lui, c’est Loki. - Ha bah ça c’est dingue, parce qu’on cherche aussi les Eléments d’Harmonie ! Mais je suis pas sûre que tu aie des éléments… - Euh…non en effet, fit Harmonie avec un rire nerveux. - Je suis Twilight Sparkle, enchaîna cette dernière. Et voici Rarity… - Enchantée de vous connaître, fit-elle en s’inclinant. - Applejack… - Ravi d’vous connaître, mam’zelle, dit-elle en tirant son chapeau. - Fluttershy… - Bonjour, murmura le pégase en rougissant et en se cachant derrière ses longs cheveux roses. - Et Rainbow Dash. - Salut, lâcha-t-elle en regardant ailleurs. - Enchantée de même, répondit Harmonie. D’ailleurs, Rainbow, il faudra que je m’occupe de ces vilaines griffures. - Ca ira, je survivrai. - Ce serait dommage que ces blessures s’infectent. On ne sait pas dans quoi Loki a mis les pattes… - Va voir ailleurs si j’y suis. On rentre ? Il va bientôt faire nuit, remarqua le coyote. - Oui. Vous voulez peut-être que je vous explique un peu la situation dans cette région pendant que nous marchons ? proposa Harmonie. - J’en serais ravie, acquiesça Twilight. - Nous nous trouvons en ce moment dans le bois près du fort de Plappeville. C’est entouré par des villes humaines, donc il vaut mieux que vous ne traîniez pas trop longtemps par ici. - Pourquoi ? - Les humains ne sont en général pas dignes de confiance. La plupart de ce qui leur tombe entre les mains, ils finissent par le détruire. Comme cette planète. Ils ne respectent rien d’autre que leur propre loi. - Attends, comment peux-tu parler comme ça de ceux de ton espèce ? Je veux dire, tu es comme eux. Ca voudrait dire que tu te hais toi-même, dit Twilight. - C’est le cas. Les humains sont de vrais monstres. S’ils vous trouvaient, ou s’ils trouvaient Loki, je suis sûre qu’ils vous mettraient dans un laboratoire pour vous « étudier ». Et ça impliquerait sans doute de vous faire passer sur le billard pour vous ouvrir. Les poneys poussèrent un cri de surprise. Fluttershy fondit en larmes. - Pardon, je ne voulais pas vous effrayer. - Ca a raté, visiblement, ricana Loki. - J’essayais juste de vous faire comprendre que le monde dans lequel vous vous trouvez est extrêmement dangereux. - Il y avait peut être d’autres moyens plus diplomatiques de le faire remarquer, gronda Rarity qui essayait de calmer Fluttershy avec l’aide de Pinkie. - Ecoutez, je veux vous aider, je dois vous mettre en garde contre les dangers de ce monde. Et le danger le plus grand, c’est l’humain. - Autant dire qu’il vaut mieux qu’on reste dans cette forêt, grogna Rainbow Dash. - Non. Si vous faites ça, quelqu’un de moins sympathique que moi pourrait vous trouver, et même s’il propose de vous aider, il vous faudra peu de temps avant de faire les frais de « l’humanité ». Mes parents et moi avons caché Loki pendant plus de vingt ans, car nous savons qu’un animal capable de parler attirerait les convoitises. Et jusqu’à maintenant, personne n’a jamais découvert ce secret. Pour vous, qui ne ressemblez à aucun être vivant sur Terre, et qui en plus êtes douées de parole, l’intérêt des humains et des scientifiques pour vous serait énorme, et vous en pâtiriez rapidement. « Vivons heureux, vivons cachés ». Croyez-en mon expérience. Un lourd silence s’ensuivit, troublé par les sanglots de Fluttershy. - Fluttershy, je suis désolée. Mais je ne veux surtout pas qu’il vous arrive malheur. Je ne veux qu’aider mon prochain, et c’est vraiment le meilleur que je connaisse, dit Harmonie en s’agenouillant près du pégase. C’est ce moment que Loki choisit pour entrer dans la danse. - Croyez-moi, Harmonie ne ferait jamais de mal à quoi que ce soit, et elle œuvre toujours pour le bien des gens, comme elle vient de le dire. Elle a véritablement le cœur sur la main. Quand elle était petite, on s’occupait souvent d’oiseaux et de petits animaux blessés ou abandonnés que papa nous ramenait, et ils repartaient de chez nous heureux et en bonne santé. Elle donne souvent son sang pour aider les hôpitaux. Tout ça pour dire que c’est quelqu’un qui a du cœur et en qui vous pouvez avoir confiance. Pendant 21 ans j’ai vécu caché, il n’y a jamais eu de problème. Vous pourrez effectuer vos recherches tranquillement depuis notre appartement, le tout en toute sécurité. A votre place, je nous suivrais.
Les poneys gardèrent le silence quelques instants. Fluttershy avait cessé de pleurer, convaincue par l’argument traitant des animaux, elle-même s’occupant de tous les animaux des bois environnant sa maison à Poneyville. Rainbow continuait à surveiller Loki d’un air méfiant. Twilight rompit enfin le silence. - C’est la meilleure alternative que nous ayons pour l’instant. C’est d’accord, on vous suit. - Vous m’en voyez ravie.
Dernière édition par Nochixtlan le Dim 3 Juin - 17:23, édité 4 fois |
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| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mar 10 Avr - 9:26 | |
| Suite du chapitre 4: - Spoiler:
Le groupe reprit sa progression à travers les bois, dans une direction dont seuls Loki et Harmonie connaissaient le secret. Pinkie, avide d’en savoir plus sur ceux qu’elle considérait déjà comme ses nouveaux amis, trottinait entre eux deux en posant de multiples questions. - Depuis combien de temps vous vous connaissez ? Oh, vingt-et-un an, je suis bête, Loki l’a dit tout à l’heure. Mais vous êtes de la même famille ? Parce que pour vivre aussi longtemps ensemble, et pour que Loki dise « papa » en parlant de votre père à tous les deux, ça veut dire que vous êtes dans la même famille. Mais vous n’êtes pas frère et sœur ? Je dis ça parce que ça me paraîtrait bizarre que l’un des enfants soit une humaine et l’autre un coyote. J’ai déjà vu deux jumeaux – bah oui, s’ils sont jumeaux, ils sont forcément deux – dont un était un pégase et l’autre une licorne, mais bon c’étaient des poneys, là c’est pas la même chose, alors comment ça se fait ? - T’es un vrai moulin à paroles toi, non ? fit Loki en rabattant légèrement les oreilles en arrière pour se protéger un peu de la voix haut perchée du poney. - Tu trouve ? Je ne sais pas, personne ne me l’a jamais fait remarquer… - Je pensais pourtant que c’était assez évident, lança Rainbow Dash. A cause de ça j’ai failli finir à l’hôpital ! - Tu n’avais pas à me laisser toute seule avec elle ! s’indigna Rarity. J’ai passé cinq heures à pomper sur un chariot de chemin de fer pour retourner à Poneyville pendant que Pinkie parlait sans arrêt en essayant de trouver un mélange entre des cerises et des tortillas ! - Hé bien, pour répondre à ta question avant que le sujet ne dérive trop, commença Harmonie, mes parents ont adopté Loki le jour même de ma naissance. Nous avons prononcé nos premiers mots en même temps, quand nous avions un an, et depuis mon père a décidé que Loki serait plus qu’un animal de compagnie, mais carrément son fils et donc mon frère. Ma mère et moi étions d’accord, donc depuis Loki fait vraiment partie intégrante de la famille. - Oooooohhhhh, souffla Pinkie d’émerveillement. - C’est très gentil de sa part, murmura Fluttershy. - En même temps, qui aurait pu résister à mon charme et ne pas vouloir m’adopter comme son fils ? s’enorgueillit Loki. - A peu près tout le monde sur cette planète, répondit Harmonie. Tu as déjà de la chance de ne pas t’être fait écraser le jour où on t’a trouvé. - Ecraser ? souleva Applejack. - Ici, la plupart des gens se déplace en voiture. Et comme les routes sillonnent tous les pays dans tous les sens, elles passent souvent par des forêts, et il y a souvent des accidents entre les animaux et les humains à cause de ça. Malheureusement, la vitesse de nos voitures est telle que les animaux ne s’en sortent généralement pas. Même les sangliers peuvent être tués par un impact de voiture.
Fluttershy ne put réprimer un couinement suivit d’un sanglot. Plus elle en découvrait sur ce monde, et plus elle éprouvait l’envie de se cacher au fond d’un terrier avec des lapins jusqu’à la fin des temps. - Ce sont ces animaux accidentés qu’on essayait la plupart du temps de sauver, continua Loki. Il arrive que certains survivent au choc avec de nombreux os brisés, et nous essayons de retaper ce que nous pouvons. Mais depuis que nous vivons seuls, nous n’avons plus le temps de nous en occuper, et laissons cela à nos parents. - Tiens, on parlait de voiture, nous y voilà, annonça Harmonie lorsqu’ils arrivèrent en vue de la Clio de la jeune femme. - C’est une voiture ? demanda Twilight. - En effet. - Comment est-ce propulsé ? Chez nous, elles sont tirées par des chevaux ou des poneys robustes, mais il n’y a pas d’attelage… J’ai déjà vu des véhicules à moteur, mais ils marchaient à la vapeur. - Nous avons dépassé le stade de la vapeur il y a longtemps ! Maintenant, tout marche au pétrole ou à l’électricité. Et la partie pétrole est un polluant monstrueux pour notre atmosphère, donc on passe petit à petit à l’électrique. - C’est plutôt élégant vu de l’extérieur, commenta Rarity. Le blanc va plutôt bien avec la forme de la voiture, tout en courbes… Vos designers ont du génie. - Merci, ça fait plaisir, mais c’est loin d’être une voiture de luxe… - A quelle vitesse ça va ? demanda Rainbow. - Elle peut monter jusqu’à 130 kilomètres par heure facilement, mais on peut la pousser jusqu’à 200. - Pas mal pour une voiture. Mais ça ne vaut pas un pégase bien entraîné, fit-elle en bombant le torse et en exhibant ses ailes cyan. - J’en doute un peu, répondit Loki. J’en connais un rayon sur les animaux, et le seul qui puisse dépasser ça est le faucon pèlerin… - Je vais trois fois plus vite qu’un faucon ! Dis-lui, Fluttershy ! - … - J’aimerais bien voir ça ! - Pari tenu, tope là ! fit Rainbow en crachant dans son sabot avant de le tendre vers Loki. - Tope là, fit Loki en l’imitant puis en frappant le sabot de sa patte. - Je ne voudrais pas faire de fausse joie, mais on attendra un peu pour les démonstrations de force si vous voulez bien, intervint Harmonie en appuyant sur le bouton de la clé du véhicule pour le déverrouiller. - Whoa ! s’exclama Applejack. Qu’est-ce que c’est que toutes ces lumières qui s’allument et s’éteignent ? - C’est le signal pour indiquer que c’est déverrouillé. - Vous pouvez le faire à distance ? demanda Twilight. Mais pourquoi la verrouiller ? - Première réponse : oui, comme pas mal de choses d’ailleurs. Deuxième réponse : les villes grouillent de voleurs en tous genre, mieux vaut prendre ses précautions. Ceux-là volent uniquement des choses dont ils n’ont pas besoin pour les revendre et dépenser leur argent dans des choses pas franchement acceptables. Elle ouvrit la portière et attrapa un chiffon qui traînait dans le vide-poche côté conducteur. - Loki, tu sais ce que tu as à faire. - Oh, la barbe… - Tu vas me salir le siège sinon, animal que tu es. A contrecœur, Loki tendit ses pattes à Harmonie, qui entreprit de retirer méticuleusement la boue des coussinets du canidé. Une fois les quatre pattes suffisamment propres, Loki bondit à l’intérieur du véhicule et s’installa sur le siège passager. - Serre-toi un peu sur le côté, qu’on aie de la place pour nos « invitées ». L’animal s’exécuta. - Si ça ne vous dérange pas, j’aimerais que vous vous essuyiez les sabots avant de monter, ça m’éviterait de devoir laver les sièges derrière vous… - Tu vas bien t’entendre avec Rarity on dirait, ricana Applejack. Elle a une obsession sur tous les petits détails de ce genre. - Ce n’est pas une obsession, c’est ce qu’on appelle de l’éducation, Applejack. Permettez, dit-elle en s’emparant du chiffon par télékinésie avant de frotter ses sabots. Loki et Harmonie restèrent bouche bée devant cette prouesse surnaturelle. Voyant leur expression, Twilight s’empressa de les rassurer : - Ne vous inquiétez pas, toutes les licornes peuvent faire ça. C’est aussi naturel que de voler pour un pégase. Rarity s’installa contre Loki sur le siège avant. Malgré son odorat très développé, l’excitation des instants précédents avaient empêché le coyote d’y prêter une grande attention, mais il remarqua bien vite que Rarity semblait s’être inondée de parfum d’une senteur inconnue. Un poney bien spécial, décidément. Sans parler de l’énorme joyau qu’elle portait autour du cou, un rubis taillé en forme de cœur et dont l’éclat n’avait rien de comparable avec le plus fin des joyaux terrestres. - Qu’est-ce que c’est ? demanda Loki en désignant la gemme. - C’est un rubis de feu. C’est un cadeau de mon petit Spike. - C’est ton petit ami ? - Il aimerait bien, en tous cas ! gloussa Rainbow qui s’était installé derrière eux, suivie par Fluttershy, Twilight, Pinkie Pie et Applejack. - C’est mon assistant, énonça Twilight. C’est un petit dragon. J’espère qu’il s’en sortira tout seul… - Ne t’en fais pas, Spike est responsable, il ne va pas faire brûler la bibliothèque, la rassura Applejack. - Espérons-le… - C’est bon tout le monde est installé ? s’enquit Harmonie qui s’installait au volant. - OUIIIIII ! répondit Pinkie pour tous. - Alors en avant ! Elle mit le contact, et aussitôt la radio se mit en marche. Pinkie sautillait d’excitation sur son siège. - WOUAHOU ! C’est génial la musique ! - Tu aimes ? fit Loki en se retournant, passant la tête au-dessus de l’appui-tête. Ca s’appelle « Funky Town » ! - C’est génial ! C’est…Funky ! - Pourquoi les vitres sont-elles aussi sombres ? demanda Twilight. - Pour éviter de trop exposer Loki au regard. De l’extérieur, il est pratiquement impossible de voir ce qui est à l’intérieur. Mon père a graissé la patte au constructeur de la voiture pour avoir cette option, et je trouve qu’aujourd’hui plus que jamais elle est géniale ! Pinkie Pie commença rapidement à chanter avec la radio, irradiant sa bonne humeur dans tout le véhicule. - Euh, Pinkie, murmura Fluttershy. Je ne veux pas dire que tu chante mal, non, tu chante même très bien, mais es-tu sûre que ce sont les bonnes paroles ? Ca ne fait qu’une minute que tu écoute cette chanson… - Je peux t’assurer que ce sont les bonnes, affirma Harmonie avec un air étrange. Tu connaissais déjà avant ? - Non, pourquoi ? fit Pinkie avant de reprendre sa chanson. - Les prochains jours promettent d’être homériques, soupira Loki, ses oreilles s’affaissant au même rythme que l’air qu’il expirait.
C’est ainsi, au son de « Funky Town » et de plusieurs autres chansons toutes aussi invariablement interprétées également par Pinkie Pie, que le convoi haut en couleurs finit par se retrouver coincé dans un embouteillage de la démoniaque ville de Metz. La destination, le quartier résidentiel de Borny, était précisément à l’autre bout de la ville, et des travaux pour la construction d’un tramway gênaient énormément la progression. - Il y a beaucoup de voitures ici, remarqua Pinkie. - Merci, Captain Obvious ! marmonna Loki dans sa barbe. - Loki ! siffla Harmonie, dont la main fendit l’air et heurta l’arrière du crâne du coyote, manquant Rarity de peu. - Pourquoi autant de monde ? s’interrogea Rarity. - Ca doit être l’heure de pointe, ou quelque chose du genre. Ici, presque tout le monde a une voiture personnelle, donc faites le calcul : une personne sur trois possède une voiture dans cette ville, et il y a 200 000 habitants. - Soit environ 60 000 voitures en circulation, conclut Twilight. - Grosse tête, ricana Rainbow Dash, avant d’essuyer un regard noir de l’intéressée. - Exactement. Donc ça peut vite devenir infernal. Essayez de ne pas vous faire repérer.
Après une bonne demi-heure dans les embouteillages, la Clio surpeuplée parvint enfin à se glisser dans les rues de Borny, afin de guider ses passagers jusqu’à la maison de plain-pied d’Harmonie, cadeau de ses parents. Après s’être assuré que personne ne pouvait voir ce qui se tramait, elle invita les poneys à entrer et à prendre leurs aises, puis elle ferma la porte à clé une fois que tout le monde fut à l’intérieur. Plus personne ne se trouvait dans l’entrée. Prenant les instructions au pied de la lettre, les poneys s’étaient dispersés dans toute la maison. - Oh une cuisine !! s’écria Pinkie. Un salon ! Oh Celestia soit louée, un placard ! hurla-t-elle avec une expression relativement effrayante sur le visage, mâchoire inférieure en avant et yeux légèrement révulsés. - Holà, un peu d’calme, Pinkie. On devrait laisser nos hôtes nous faire la visite d’abord, dit Applejack avec un sourire gêné en retenant Pinkie par l’épaule. - Pour une fois, je suis d’accord avec Applejack, approuva Rarity qui était déjà en train d’ausculter les canapés pour rendre compte de leur qualité.
En fait, seule Twilight voulait se comporter comme une invitée modèle et avait attendu sagement dans l’entrée avant de se ruer à la découverte de leur nouveau lieu de vie. Elle fit un sourire gêné à Harmonie, puis attendit patiemment la fin de la visite. Pendant le peu de temps que prit Harmonie pour faire le tour du propriétaire, elle remarqua plusieurs tendances chez ses nouvelles locataires. Ainsi, Twilight n’avait que faire de connaître l’emplacement des différentes pièces. Son regard mauve repérait, analysait et interprétait le moindre objet et son positionnement. Applejack tentait de mémoriser la fonction de chaque pièce, elle qui d’ordinaire prenait la vie comme elle venait, par terre au milieu de la cuisine pour lire un livre ou dans le salon pour jouer à la balle avec sa sœur Apple Bloom les jours de pluies. Rarity observait d’un œil critique la décoration, repérant plusieurs endroits sur lesquels elle pensait avoir à exercer quelques retouches. Son regard s’arrêta sur les nombreux dessins exposés sur les murs, réalisés au crayon à papier pour la plupart : - Qui est l’auteur de ces charmants dessins ? - C’est moi, avança Loki. - Ils sont superbes. Vraiment. - Merci.
Fluttershy suivait calmement, et semblait être la seule à réellement écouter ce qu’Harmonie disait, pendant que Rainbow passait les bibelots en revue et explorait les étagères qui croulaient sous les livres, espérant en trouver un à son goût. Pinkie, elle, avait l’air d’être dans une dimension totalement différente, et se moquait royalement de savoir où les choses se trouvaient dans la maison. De toute façon, si elle avait besoin de quelque chose, il ne lui faudrait pas longtemps pour le trouver. Rien n’échappait à Pinkie Pie. - Qu’est-ce que c’est ? demanda Twilight en pointant la télévision du sabot. - Ca, c’est ce qu’on appelle une télévision. Mais on dit télé pour faire court. Ca permet de prendre rapidement des nouvelles de ce qui se passe dans le monde lors des journaux télévisés, et on peut regarder des films aussi. - Des films ? Des journaux télévisés ? J’ai rien compris du tout, grommela Applejack. - En fait, un présentateur montre et commente des images qui viennent de loin ailleurs sur la planète. Et les films, c’est comme des livres, mais en visuel, précisa Loki.
Le coyote saisit la télécommande entre ses dents, la posa sur le sol et appuya sur le bouton d’allumage. Après un petit grésillement, l’écran s’illumina et les images apparurent. - On peut changer de chaîne, - l’animal s’exécuta en même temps qu’il définissait l’action-, monter ou diminuer le volume, et même regarder des films que l’on a achetés quand on veut. - Attendez, ces gens là ne sont quand même pas dans la télévision ? s’enquit Rarity avec un air suspicieux. - Non, non, bien sûr que non ! répondit Harmonie. - Il n’y a personne derrière ! rapporta Pinkie qui revenait de son expédition de derrière le poste de télé. - Mais où sont ces gens qu’on voit à l’écran alors ? demanda Twilight. - Ailleurs. On les filme, et les images et le son sont retransmis dans le monde entier. - Génial ! fit Rainbow. Je peux essayer ? - Tiens, répondit Loki en lui tendant la télécommande. Doucement avec tes sabots.
Rainbow changea plusieurs fois de chaîne en appuyant très doucement avec la pointe du sabot sur le bouton indiqué par le coyote, ce qui lui arrachait de petits gloussements de contentement, comme un bébé à qui on offre un nouveau jouet. - Et que peut-on voir dans cette télé ? demanda Fluttershy à Loki. - Tout ce qu’on veut, ou presque. Il y a les informations, des jeux, des films, des séries, des documentaires… - Avec des animaux ? - Surtout avec des animaux ! Pour la première fois depuis qu’elle respirait l’atmosphère de ce monde, Fluttershy sourit et parut contente de sa découverte. Loki ne put que sourire à son tour en voyant Fluttershy essayer de demander gentiment la télécommande au pégase cyan qui continuait à s’amuser comme une folle en changeant de chaîne. - J’me méfie d’ce truc là. Y a quèqu’chose de pas clair là d’ssous, grinça Applejack. Comment on peut montrer autant de trucs différents avec un si petit appareil ? - Le miracle de la technologie très chère, répondit simplement Loki. - C’est super-super chouette ! s’exclama Pinkie en bondissant sur le canapé en passant au-dessus du dossier. - Peut-être, mais n’en abusez pas trop, dit Harmonie. Il y a pas mal d’idioties en général à la télé. - Ah bon ? Mais tu as dit que la télé servait à retransmettre des informations ou des documentaires et des films ? souleva Fluttershy. - Dans la théorie seulement, grinça Loki. Mais comme la télé permet à des gens de gagner de l’argent, on fait tout ce qu’on peut pour en gagner facilement. Pour ça, certains font des films, donc des choses théoriquement bien et distrayantes, et d’autres de la téléréalité. Le principe : on enferme une quinzaine de personnes dans uns maison et on les regarde se dépatouiller pour se supporter les uns les autres. - Quel est l’intérêt de tout ça ? demanda Rarity. - Aucun. Mais apparemment les gens adorent ça. - Tu oublies une partie, cher frère. Ce qui attire les gens, ce n’est pas de les voir se disputer à longueur de temps, mais plutôt de s’amuser aux dépens de ceux qui couchent ensemble. - Attendez…quoi ? s’étrangla Applejack. - Tu veux dire que les gens passent à la télé quand ils font ça ?! s’exclama Twilight. - Hélas oui. C’est l’une des tares de notre société, mais vous vous en rendrez compte bien assez vite. Bon ! Trêves de balivernes ! Loki, quelle heure est-il ? - 18h04 ma grande ! - Bien reçu ! Ecoutez, mes petits poneys, il va falloir qu’on s’organise un peu pour vous aider à retrouver Discord. Déjà, on va préparer vos lits. Par contre, je crois qu’on n’aura pas assez de matelas… - T’en fais pas, j’n’ai pas besoin d’tout ça, assura Applejack. Rien qu’un oreiller suffira ! - Je vais déjà essayer de vous répartir un peu partout, on verra ensuite.
Avec l’aide de Loki et un peu de celle de Pinkie, Harmonie fouilla la maison afin de retrouver draps, oreillers et matelas nécessaires à un minimum de confort. Ils découvrirent à eux trois deux matelas et cinq oreilles dans les placards, bien qu’Harmonie eut été persuadée qu’il n’y en avait pas autant auparavant. Elle avait déjà deux canapés, ce qui lui donnait l’espace de loger quatre poneys, en comptant son propre lit. Mais même si Applejack ne demandait pas de matelas, il en restait une qui devrait dormir sur le sol. Elle réfléchit encore un instant, puis trouva rapidement une solution. Elle installa Rarity et Fluttershy dans son propre lit, Twilight et Rainbow Dash sur les canapés, Pinkie et elle-même sur des matelas et enfin Applejack sur des draps à même le sol. Un quart d’heure plus tard, chacun avait sa place, et le salon deviendrait rapidement un terrain dangereux, tant il serait difficile de s’y déplacer sans marcher sur quelqu’un. - C’est très sympathique de ta part de nous héberger comme ça chez toi, dit Twilight a Harmonie. Merci beaucoup. - De rien. Ca ne me gêne pas. - J’aimerais quand même inspecter un peu tes étagères de livres, je peux ? - Fais comme chez toi. Enfin, fais comme tu veux, puisque ce sera chez vous pendant un moment je pense. - Merci ! - On peut regarder un film ? demanda Pinkie. J’aimerais bien voir de quoi ça a l’air ! On peut s’il te plaît ? - Loki, tu t’occupe de ça ? Moi je vais aider un peu Twilight avec les livres. - A vos ordres, chef ! Et il faudra faire à manger après ! - Nous verrons cela, répondit Harmonie en suivant Twilight vers sa propre chambre.
Loki fit quelques pas jusqu’à un étalage de boîtes de DVD, et passa les titres rapidement en revue. - Quel genre d’histoire vous préférez, mesdames ? - De l’action ! s’écrièrent Rainbow Dash et Applejack à l’unisson. - De la comédie ! clama Pinkie. - Une belle histoire d’amour, proposa Rarity. Rainbow et Applejack firent la moue devant cette proposition outrageusement niaise. - Ce que vous voulez, ça ne me dérange pas, murmura Fluttershy en se cachant derrière ses longs cheveux. - Bon, on va contenter le plus grand nombre alors. Une histoire d’aventure relativement amusante, je vous présente « Indiana Jones : les Aventuriers de l’Arche Perdue »! dit triomphalement le coyote en exhibant la pochette du DVD. - Héééé, mais on dirait la couverture de « Daring Do et la Statue de Saphir » ! remarqua Rainbow Dash. - Connais pas, fit Loki en poussant le disque dans le lecteur. Maintenant, silence je vous prie, ça va commencer. Tout le monde se tut, et se laissa porter par la magie du cinéma. Twilight et Harmonie revinrent rapidement, quatre livres flottant nonchalamment au niveau de la tête de la licorne. Elles se joignirent silencieusement aux autres. Pendant que Rainbow était absorbée par le film, Harmonie tâcha de panser les quelques griffures et égratignures que Loki lui avait faites quelques heures plus tôt, avec quelques mots d’excuses aussitôt réprimandés par un « Chhtt ! » autoritaire. Environ deux heures plus tard, une fois le générique de fin terminé, Rainbow Dash ne put s’empêcher de lâcher, tout en s’étirant : - Ca ressemble quand même énormément à Daring Do. - C’est vrai. Mais ça ne peut pas être la même chose, nous vivons dans deux mondes différents, confirma Twilight. - Je sais, mais c’est bizarre. - N’empêche que moi qui n’ai jamais lu aucun des « Daring Do », j’ai trouvé ça super, dit Applejack. - Super ? brailla Pinkie en plantant son regard dans celui d’Applejack. Super ? Tu rigoles ! C’était extra-méga-giga top !! Le meilleur des meilleurs films ! - Pinkie, c’est le seul film que tu aie jamais vu, tempéra Rarity. - C’est pas grave ! C’était génial ! - Il faut admettre que c’était très bien, affirma la licorne blanche. C’est autrement plus impressionnant que de lire un livre. Qu’en penses-tu Fluttershy ? - Oui, c’était très bien. - Je préfère quand même les livres, contra Twilight. Quand c’est bien écrit, on a bien la description des sentiments des personnages, alors que dans un film on perd beaucoup à ce niveau là. Par contre je dois admettre que les scènes d’action rendent beaucoup mieux dans le film que dans un livre. - Arrête un peu avec tes analyses et ton sens du détail et détends-toi un peu, Twilight, fit Rainbow. Apprécie un peu les choses !
Twilight rosit et baissa les yeux. Loki, qui était assis devant elle pendant le film, se leva et prit la parole : - Je ne trouve pas que ce soit un problème, rétorqua le coyote. C’est bien que certaines personnes préfèrent encore les livres. - J’ai pas dit que je n’aimais pas les livres, juste que les films étaient excellents aussi, contra le pégase cyan. - Oh, désolé, j’avais mal compris. Je suis habitué aux standards humains, qui sont assez pitoyables je dois l’avouer. Bien peu de gens lisent de vrais livres, dans ce monde. Ils préfèrent la télé et ses émissions stupides et débilitantes. - Hé bien, Loki, tu es en verve aujourd’hui ! Quel belle maîtrise de la langue, plaisanta Harmonie. - Je ne vous permet point de vous gausser ainsi de ma personne, madame. Allez-donc nous préparer quelques victuailles afin que nous nous sustentions. - Certainement, répondit la jeune femme en se levant. Qu’est-ce que vous mangez, les poneys ? - Des gâteaux ! s’écria Pinkie. - Désolé, j’en fais pas en guise de dîner. - Nous non plus, c’est juste Pinkie Pie, soupira Applejack. J’vais te donner un coup de sabot en cuisine, si ça n’te gêne pas. - Volontiers.
Harmonie et la paysanne entrèrent en cuisine, et commencèrent à explorer placards et réfrigérateur en quête de nourriture.
- De quoi parlent tes livres, Twilight ? demanda Fluttershy après un moment. - J’en ai un sur la magie, un sur les dragons, un sur la lithothérapie et un dernier sur la survie en forêt. - Mais, très chère, tu connais déjà énormément de choses dans les domaine de la magie et des dragons, intervint Rarity. Pourquoi ces lectures ? - Parce qu’elles me semblaient intéressantes, et que surtout j’ai remarqué quelque chose d’étrange depuis que nous sommes ici. Tu n’as pas senti quelque chose par rapport à la magie ? - Rien du tout, que veux-tu dire ? - Je trouve que j’ai des difficultés avec la ça. Il me faut plus d’énergie et de concentration qu’avant, ne serait-ce que pour soulever des objets. Alors j’ai récupéré le livre pour apprendre les principes de la magie dans ce monde. D’après Harmonie, les dragons sont extrêmement intéressants, et j’aimerais en apprendre un peu plus sur eux. - Nous devrions nous préoccuper de cette histoire de magie au plus tôt, affirma Rarity. On commence demain ? - Faisons ça. - Et c’est quoi la litho-truc ? demanda Pinkie. - Si j’en crois ce qui est écrit, c’est la guérison par les pierres. Là aussi je pense qu’il y a des choses à apprendre. Quant à la survie en forêt, eh bien c’est toujours utile si nous devons fuir. - On fera notre possible pour que vous n’en ayez pas besoin, assura Loki en bombant fièrement le torse. - Aurons-nous des règles à respecter pour vivre chez vous ? demanda Fluttershy. - Je pense que ce sera surtout de l’improvisation, mais de toute façon je resterai en permanence avec vous. C’est simple : on reste toute la journée à l’intérieur, et on trouve de quoi s’occuper. On évite de se montrer aux fenêtres, des choses de ce style. Ce devrait être simple. - Quoi ? On pourra pas sortir ? s’indigna Rainbow. Mais j’ai besoin de m’entraîner ! - Alors ce sera pendant notre sortie hebdomadaire du dimanche en forêt. - On est dimanche ? s’étonna Pinkie. Enfin, je dis ça parce que vous vous baladiez en forêt aujourd’hui, et que tu viens de dire que c’était uniquement le dimanche. Mais on était mardi quand on est parties ! - Ca devient complexe, cette histoire de voyage entre les mondes, dit Loki en rabattant les oreilles en arrière. Bon, d’autres questions ?
Un silence prolongé servit de réponse au canidé. Harmonie et Applejack revinrent au salon, apportant à elles deux trois assiettes d’une salade composé aux ingrédients extrêmement variés. Elles déposèrent les assiettes devant les poneys, et repartirent en cuisine, effectuant encore deux allers-retours avant que tous soient servis. Les poneys reçurent chacun une salade à base de laitue, de tomates, de concombres, d’olives et d’autres ingrédients végétaux. Pour elle-même et Loki, Harmonie avait rajouté une quantité appréciable de lardons, qui pour elle rehaussaient la qualité générale de la salade, et pour Loki permettaient simplement sa survie de grand carnivore. A la grande surprise d’Harmonie, qui pensait qu’il était impossible de faire des dosages corrects en utilisant ses dents pour maintenir des objets et outils, la vinaigrette d’Applejack s’avéra excellente, et l’assaisonnement qui en résultait avait été fait de main de maître. Harmonie félicita donc la cuisinière, rapidement imitée par Loki. Les autres, qui avaient déjà connaissance des talents d’Applejack, ne prirent pas cette peine. Après ce dîner rapidement englouti, Harmonie expliqua son emploi du temps à toutes, afin qu’elles sachent à quoi s’attendre, et qu’elles ne prennent pas peur si elles étaient réveillées tôt le matin. Elle ajouta qu’elle irait faire quelques courses le lendemain soir, notamment afin de récupérer deux matelas supplémentaires. Les consignes furent rapidement intégrées pour tout le monde, et Loki assura Harmonie de son efficacité quant à sa qualité d’hôte. La fatigue s’empara rapidement des poneys, qui accusèrent le décalage entre les deux mondes, et chacun partit s’installer dans le lit qui lui était assigné. Le son de la porte de la chambre d’Harmonie qui se refermait marqua le début du règne du silence nocturne, troublé uniquement par quelques oiseaux tardifs et le bruit de rares automobiles. Loki s’était installé près de sa « sœur », et s’était lové à même le sol, le museau caché dans les poils de l’extrêmité de sa queue. Au bout de quelques minutes, Harmonie était encore éveillée, et tenta : - Loki, tu dors ? Le coyote ne répondit pas, son flanc montant et descendant toujours lentement au rythme de sa respiration. Ses yeux s’agitaient derrière les paupières closes. Il dormait déjà profondément. Harmonie se retourna sur le côté, le visage dirigé vers une fenêtre, baigné par l’éclat de la lune. Elle prit le temps de repasser dans son esprit les évènements de cette folle journée. Elle avait recueilli six poneys doués de parole et venus d’un monde étranger au sien, qui cherchaient une créature démoniaque et terriblement dangereuse. Cela paraissait complètement insensé. Et pourtant, Applejack, Rainbow Dash, Twilight et Pinkie Pie dormaient là, dans la même pièce qu’elle, leurs différentes respirations mélangées en un souffle ininterrompu. A environ un mètre de là, Pinkie était étendue d’une manière parfaitement incongrue, l’arrière-train légèrement relevé, et un pied dépassant de la couverture que lui avait fournie Harmonie. Une preuve des plus indiscutable de la réalité des choses. Autre chose méritait réflexion chez ces poneys. Outre leur capacité de parole et la plus grande ressemblance à des peluches pour enfant qu’à des poneys véritables, c’était leur ressemblance frappante avec Loki. Quoique de deux espèces différentes, les proportions étaient très semblables. Les poneys avaient de grands yeux, de grandes oreilles, un museau court, et étaient relativement hauts sur pattes. Se pourrait-il que Loki provienne du même monde qu’elles ? De même, si elles étaient parvenues jusque sur Terre avec l’aide d’une machine, était-ce également le cas de Loki ? Et dans cette hypothèse, pourquoi envoyer un bébé coyote âgé de quelques semaines, âge auquel les parents d’Harmonie avaient trouvé l’animal, dans un autre monde ? Et quelle était la créature que poursuivaient les poneys ? Discord était son nom, et celle d’un dragon son apparence. Il était probable qu’elle serait aperçue dans les prochains jours, voire les prochaines heures. La retrouver serait facile. Et qu’étaient les Eléments d’Harmonie ? Apparemment les poneys les cherchaient aussi, mais comment pourraient-elles les retrouver ? Harmonie n’avait jamais entendu parler de quoi que ce soit qui puisse s’y rapporter de près ou de loin. Elle se reporta bien vite sur des considérations infiniment plus terre à terre. Combien de temps les poneys allaient-ils devoir rester ? Il faudrait prévoir de quoi manger, leur offrir un abri plus décent, des moyens de recherche… L’argent que ses parents lui laissaient sur un compte bancaire ne suffirait pas à combler les besoins de ces six invités, alors qu’il fallait déjà se serrer la ceinture par moments au niveau des prix de l’essence. Il fallait qu’Harmonie demande de l’aide à ses parents. Elle demanderait l’avis de Loki, et ils les appelleraient, leur expliqueraient la situation, preuves à l’appui. Une conférence par ordinateur serait du plus bel effet, songea-t-elle. Sur le plan de la recherche, comment s’organiser ? Aucun sujet qui pourrait les aider à découvrir la trace des Eléments d’Harmonie ne se trouvait en libraire, et seule les actualités permettraient de connaître les activités de Discord. Il faudrait qu’elle leur laisse son ordinateur portable, mais c’est celui avec lequel elle prenait ses cours. Impossible de s’en séparer. Et pourtant, la situation relevait d’une certaine urgence. Si Discord était dangereux au point de faire quitter leur terre natale à six poneys, il fallait vite retrouver sa trace et faire d’intenses recherches. Un autre problème se posait : les poneys n’étaient pas prêts à découvrir l’horreur que l’humanité nommait Internet. Il recelait bien trop d’abominations visuelles qui pourraient choquer ces âmes sensibles et non préparées. Toute entière à sa réflexion, Harmonie ne sentit pas le sommeil la gagner. Bientôt, sa conscience sombra, et sa respiration ralentit, tandis qu’elle s’évadait vers le domaine des rêves.
Dernière édition par Nochixtlan le Jeu 12 Avr - 13:32, édité 1 fois |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mar 10 Avr - 9:27 | |
| Et enfin le chapitre 5! Ce fut long et difficle, dites moi! Interlude- Spoiler:
Le vieux Gilles lorgnait d’un œil vitreux le fond de sa bouteille de vin. Rien de plus que du vin de table, mais quand on avait pas les moyens de se payer un alcool plus cher, on faisait avec ce qu’on avait. De toute façon, l’ivresse était là, c’était tout ce qui comptait. Le clochard était étendu sur un banc de la place de la Comédie. A cette heure, dans les onze heures et quart, plus aucun policier ne ferait attention à lui, tout occupés qu’ils seraient par les contrôles à la sortie des boîtes de nuit. Il pouvait tranquillement profiter du spectacle des étoiles et des vagues échos du bar le plus proche. La place était dominée par le Temple Neuf, un lieu de culte érigé par les premiers protestants de Metz. La silhouette sombre et massive du bâtiment trônant au milieu du canal de la Moselle qui serpentait à travers la ville semblait témoigner d’une époque révolue, lors de laquelle la ferveur religieuse avait atteint son apogée, mais aussi un temps pendant lequel les hommes avaient appris à faire les meilleurs fêtes connues, selon le vieux Gilles. Tout professeur d’histoire et passionné d’archéologie qu’il avait été, il ne pouvait que lever sa bouteille au passé, aux ripailles incessantes et à la belle époque. Celle lors de laquelle sa retraite lui aurait permis de vivre décemment avec un toit, avec sa femme. Mais la maladie l’avait emportée, et l’alcool était devenu la seule raison de se maintenir en vie du vieil homme, son esprit toujours trop embrumé pour pouvoir se suicider décemment, ou pour comprendre que ses excès le mèneraient à la rue. Trois heures plus tard, le mendiant n’avait pas encore trouvé le sommeil, et les rues étaient totalement désertes. La fraîcheur de la nuit annonçait le retour de l’Hiver précédé de son manteau de feuilles mortes. Gilles scrutait toujours le Temple, examinant tour à tour les silhouettes des affreuses gargouilles qui gardaient ses contreforts de leur œil de pierre. Il crut percevoir un mouvement. Mettant cela sur le compte de la fatigue et de l’alcool, le vieux Gilles n’en fit aucun cas. Un instant plus tard, il crut apercevoir une ombre furtive derrière un arbre. Cette fois, il était persuadé qu’il n’hallucinait pas. Il se leva avec difficulté du banc sur lequel il était assis, et tituba sur deux mètres avant d’être arrêté par un bruit étrange. Comme le raclement d’une griffe sur la pierre, suivi du claquement caractéristique d’un sabot. Il se retourna, et poussa un cri d’horreur qui le fit tomber à la renverse. La hideur de ce qui se trouvait devant lui fit vaciller sa raison. La créature était un odieux hybride de bouc, de reptile et d’autres bêtes que le vieux Gilles aurait eu peine à identifier s’il l’avait voulu. La gueule allongée, couverte d’un fort poil gris et fendue d’un rictus dément s’ouvrait sur des crocs pointus, et la canine gauche hideusement surdimensionnée jaillissait de la bouche, exposant ses courbures cruelles aux yeux de tous. Une langue fourchue goûtait l’air par intermittence, dardant entre les dents du monstre. Une barbiche et de longs sourcils de poils d’un blanc sale coiffaient le menton et l’arcade sourcilière de la créature. Les oreilles étaient pareilles à celles d’un cerf, et la tête portait d’ailleurs un bois sur le côté droit de l’arrière du crâne. L’autre moitié était surmontée d’une corne torsadée et striée, comme celle de certaines antilopes de la lointaine Afrique. Un cou serpentin supportait l’horrible tête, arborant une crinière de poils drus et noirs comme la nuit. Le corps était couvert de plumes brunes, et le membre antérieur gauche était une serre d’aigle aux griffes acérées, l’autre bras celui d’un lion. Les membres inférieurs étaient du côté droit celui d’un reptile couvert d’écailles, et du côté gauche celui d’un bouc au sabot fendu. La queue, aussi longue que le corps et couverte d’écailles rouges pareilles à celle d’une carpe fouettait l’air dans le dos de la créature, le panache de poils blancs qui la terminait suivant mollement les mouvement de l’odieux appendice. Deux ailes jaillissaient de son dos, l’une de chauve-souris, et l’autre de rapace. Ce qui affolait le plus le malheureux mendiant était les yeux de la bête. Dissymétriques, comme le reste du corps, l’un étant perpétuellement exorbité, tel un hideux œil de verre, mais tous les deux dégageant la même impression d’insanité et de cruauté dont même la plus féroce des bêtes sauvages serait incapable. Gilles était paralysé de terreur. Aucun son ne sortait de sa bouche, hormis de faibles gémissements d’horreur. Il s’était recroquevillé sur lui-même, et priait pour que la bête l’achève rapidement. Il avait enfoui son visage dans le creux de ses mains, pour ne pas avoir à affronter l’effroyable vision de nouveau. Il entendit l’odieux son alternant des griffes et du sabot heurtant le sol. La bête se rapprochait de lui, probablement pour l’achever. Le vieil homme fut soulevé de terre par une poigne surhumaine, et il n’eut pas le choix que d’affronter le terrible regard du monstre. Les yeux à la pupille couleur de sang semblaient scruter jusqu’aux tréfonds de son âme, violant son esprit et ses pensées avec une intolérable facilité. Le rictus de la créature s’élargit, et les yeux brillèrent d’un éclat malsain. - N’aie crainte, petite créature, je ne te veux aucun mal. Du moins, pas encore… Sa voix avait un timbre totalement étranger à l’humanité et à la raison. Elle était à la fois rocailleuse et profonde, plus ancienne que l’humanité, mais également mielleuse et chaleureuse comme l’était sûrement celle du Serpent qui aurait jadis tenté Eve. - Dis-moi, créature… Comment toi et tes semblables vous nommez-vous ? Gilles était bien trop effrayé pour formuler une réponse correcte. La poigne du monstre et la proximité de ses griffes et de ses crocs gigantesques n’étaient pas pour le rassurer. - Eh bien, on dirais que tu n’est pas très bavarde. Sais-tu au moins ce que je suis ? Le vieux hocha faiblement la tête en signe que non. - Bien. Nous allons discuter un peu alors. Mais pas ici, dans un endroit plus calme…
Saisissant le vieil homme à bras-le-corps, la créature s’élança dans les airs d’un puissant battement d’ailes. Son vol était disgracieux, à cause de la dissymétrie des ailes, mais elle se maintenait en l’air selon une trajectoire précise, qui les emmenait vers l’imposante cathédrale. Le monstre contourna les projecteurs qui éclairaient le bâtiment la nuit, et se posa dans un coin sombre, derrière une statue du Christ. Il déposa le vieux Gilles sur une arche de pierre, tandis que lui-même s’adossait à la statue du Seigneur des chrétiens. Son attitude de dédain total vis-à-vis du symbole religieux sembla digne de l’antéchrist au mendiant. La créature avança à nouveau vers Gilles, et le saisit par une épaule. - Je veux savoir tout ce que tu sais.
Avant que le vieil homme ait pu réagir, la serre d’aigle se referma sur son crâne. Soudain, une douleur terrible éclata, comme si son cerveau essayait de forer des trous dans son crâne pour s’échapper. Le vieux Gilles revit au milieu du torrent de souffrance des scènes passées de sa vie : ses cours, sa femme, son mariage, son enfance. La douleur l’aveuglait tant qu’il ne vit pas l’affreuse expression du visage de la bête, apparemment elle aussi en proie à une souffrance intenable. La prise de la serre se relâcha subitement, et Gilles tomba à la renverse, pendant que la créature titubait en arrière en grognant. Légèrement sonné, Gilles secoua la tête. La créature en face de lui en fit autant, et elle s’avança de nouveau vers lui. Il se recroquevilla au sol, tremblant d’effroi, et sanglota péniblement : - Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?
La bête s’arrêta net. - Je ne vous veux aucun mal, rassurez-vous, dit-elle. C’est même tout le contraire. Gilles n’en croyait pas un traître mot. - Ecoutez, j’ai besoin de vous, dit le monstre en prenant un air implorant qui lui donnait un air pitoyable. Gilles se redressa un peu, la peur laissant petit à petit la place à la suspicion. - Comment ça ? - Je suis Harmonie, une divinité à présent déchue, et j’ai besoin de votre aide pour retrouver mes pouvoirs et mon apparence normale. Le clochard était stupéfait. Il avait bien du mal à croire les propos du monstre. Mais après tout, une telle créature n’était pas sensée exister, pourquoi mentirait-elle ? - Ma sœur, Discorde, s’est rebellée contre moi et m’a enfermée dans cette apparence horrible. Ecoutez, vous devez m’aider, sinon l’avenir de notre monde est en grand danger ! - Mais qu’est-ce qu’un pauvre vieux comme moi peut-y faire ? - J’ai besoin de votre vénération. Il faut que les humains me rendent un culte afin que je regagne mes pouvoirs. - Attendez, vous voulez que je fonde une secte ? - Oui, mais une centrée sur le culte de l’Harmonie, différente des autres. J’ai quelques commandements à faire respecter. Nous devons trouver un moyen de convertir les gens à ce culte, qui sera à la fois bénéfique pour eux et pour moi. - Et pourquoi je ferais ça ? J’veux dire, c’est bien gentil de monter une secte pour empêcher tout un tas de problèmes, mais j’y gagnerais quoi dans l’histoire ? Je suis fauché, j’ai plus de femme et plus de maison, qu’est-ce que ça peut me faire que le monde parte en sucette ? - Je peux exaucer toute vos prières. Je peux vous rendre votre maison, et vous accorder tout l’argent dont vous avez besoin. - Ha ouais ? J’aimerais bien voir ça !
L’assurance retrouvée du clochard sembla énerver la créature. Avec une mine renfrognée, elle claqua des doigts, et un bruit léger provenant de la poche de la veste du clochard attira l’attention de celui-ci. Il en tira une liasse épaisse de billets de 50 euros. Des étoiles apparurent dans ses yeux, tout émerveillé qu’il était de ce prodige. - Ceci n’est qu’un aperçu de ce que je peux faire. Et je ne recommencerai pas. Dans deux jours, tu récupèreras ta maison. Alors ? - Je commence quand ? La créature sourit. - Tout de suite.
Voilà voilà. Ca suffit pour le moment je pense ^^ N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, même si vous ne lisez pas tout (ce que je peux tout à fait comprendre).
Dernière édition par Nochixtlan le Dim 3 Juin - 17:23, édité 2 fois |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mar 10 Avr - 9:35 | |
| Je jetterai un oeil à ta fic quand j'aurai plus de temps devant moi, mais en attendant faut vraiment que t'édit ton premier message et que tu supprime les suivants, parce que le quadruple post.... voilà quoi |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mar 10 Avr - 9:39 | |
| - Citation :
- faut vraiment que t'édit ton premier message et que tu supprime les suivants, parce que le quadruple post.... voilà quoi
C'est pas que je veux pas, hein, j'ai essayé de tout mettre en un message, de mettre de la bonne volonté et tout et tout. Je sais que quadruple post ça se fait pas aussi.... Mais le forum il veut pas! Mes messages sont trop longs, je suis obligé de les séparer en 4 comme ça! Quand je dis que le chapitre 4 est long, c'est pas pour déconner! Après jettes-y un oeil vraiment quand t'auras bien envie, hein. Si je dis qu'elle a besoin d'amélioration je pense pas que ce soit pour rien. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mar 10 Avr - 9:44 | |
| Ah oui je m'étais pas rendu compte de l'ampleur de la chose DAT PAVAY CESAR !On a trouvé pire que nanomachin pour le coup =D (je te conseille de lire sa fic par ailleurs, c'est moi qui suis son bêta-lecteur ) |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mar 10 Avr - 9:46 | |
| Quand on fait les choses, on les fait bien, ou on les fait pas. Surtout quand il s'agit de faire n'importe quoi. Je vais voir ça de ce pas! Mais sérieux j'ai pété le record de longueur?
Edit: Il a eu une idée pas mal du tout, de mettre ça sous Google Docs. J'y avais pas pensé. Bha du coup c'est parti, moi aussi ^^ |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mar 10 Avr - 16:39 | |
| - Magicpixel a écrit:
- Ah oui je m'étais pas rendu compte de l'ampleur de la chose
DAT PAVAY CESAR !
On a trouvé pire que nanomachin pour le coup =D (je te conseille de lire sa fic par ailleurs, c'est moi qui suis son bêta-lecteur ) Nanomachin le bat aisément Et ben, c'est sympa comme tout. ça promet un beau développement bien éspique, tout ça. Je surveille. |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mar 10 Avr - 16:42 | |
| 2-3 petits changements à faire peut être, et je continue! "Nightmare Moon" peut-être? |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 17:22 | |
| Allez hop! Un nouveau chapitre! Celui-là m'a l'air assez ennuyeux, vu qu'il ne sert réellement qu'à poser des bases pour la suite. Mais des bases relativement utiles et importantes. J'ai tenté de donner ne serait-ce qu'à chaque paragraphe son utilité, et pas forcément uniquement en matière du logique de scénario. Chapitre 6 : Discoveries- Spoiler:
Loki ouvrit les yeux et se leva lentement du tapis du salon. Il s’ébroua et bâilla à s’en décrocher la mâchoire, avant de jeter un rapide coup d’œil autour de lui. La porte de la chambre d’Harmonie était toujours fermée, et Rainbow Dash, Pinkie et Applejack dormaient encore. Loki se dirigea à pas traînants vers la cuisine, où il trouva Twilight assise sur une chaise, en pleine séance de lecture. - T’es levée depuis longtemps ? marmonna-t-il d’une vois lourdement ensommeillée. - Assez pour avoir vu Harmonie partir en cours. Elle a dit qu’elle rentrerait tard, vu qu’elle passera chez Ikea avant d’aller faire des courses, et qu’en rentrant vous appelleriez vos parents. - Woah. Très efficace, complimenta l’animal en fouillant dans le frigo. - Elle l’avait déjà dit hier soir. - J’avais déjà oublié. Tu manges quelque chose ? - Non, merci, je n’ai pas très faim le matin. Harmonie m’a montré comment préparer du café, ça me suffit pour l’instant, ajouta-t-elle en levant sa tasse de quelques centimètres. - Fort bien, conclut le coyote en posant une assiette de jambon sur la table.
Un ange passa. Twilight était tellement absorbée par sa lecture –le livre traitant des dragons – qu’elle semblait avoir oublié la présence de Loki. Ce dernier dévora allègrement son assiette de charcuterie, avant de la mettre dans l’évier pour un lavage ultérieur, à l’aide d’un tabouret pour compenser sa petite taille. Du mouvement dans le salon attira son attention. Applejack se réveillait à son tour. - Salut tout le monde, fit-elle avec un sourire, les yeux encore à moitié fermés. Loki lui servit un verre de jus d’orange et un bol de céréales, conformément à sa demande. - J’suis contente que vous fassiez des petits-déjeuners comme chez nous. Finalement on est peut-être pas si différents, dit-elle. - Peut être. Mais je n’en suis pas sûr. - Sinon, j’aimerais bien prendre une douche. J’suis plus réveillée après, informa Applejack. - Ca fonctionne comme chez nous, dit Twilight sans lever les yeux de son livre. Tu vas vite t’y faire. - Compris, mam’zelle !
Twilight toujours absorbée dans sa lecture, Loki décida de prendre lui aussi de quoi se distraire, en attendant que tout le monde soit levé. Il récupéra un livré épais sur une étagère, et s’installa en face de la licorne. Celle-ci, entendant le bruit du livre qu’on ouvre, leva les yeux et s’enquit prestement de la nature du livre du coyote. - « Les mythes de Cthulhu », par H.P. Lovecraft. Des nouvelles d’horreur fantastique très sympathiques, répondit Loki d’un ton neutre.
Environ un quart d’heure plus tard, Applejack émergeait de la salle de bains, les cheveux et la queue encore humides, ce qui ne semblait pas la gêner outre mesure. - Bon ! Qu’est-ce qu’on va faire aujourd’hui ? - Je ne sais pas trop, répondit Loki. Regarder la télé je pense. Et peut être autre chose, nous verrons bien. - Bon. Dommage qu’on ne puisse pas sortir. - Ouaip. Mais on s’y fait, à la longue. De toute façon, je crois que la télé restera pour vous le meilleur moyen de s’informer sur le fonctionnement de ce monde.
Un bâillement sans retenue parvint du salon. Une aile bleue dépassa du dossier du canapé le plus proche, annonçant le réveil de Rainbow Dash. Après un bref « B’jour », elle s’installa elle aussi à la table de la cuisine, et avala rapidement son petit-déjeuner, tout aussi invariablement servi par une experte patte velue. Une fois un peu mieux réveillée, elle entreprit de faire ses exercices matinaux au beau milieu de la pièce: pompes sur les bras et les ailes, étirements et autres. Personne ne disait mot, Loki et Twilight ne levant pas le nez de leurs livres respectifs, et Applejack attendant patiemment, assise sur une chaise. Quelques minutes plus tard, Rarity et Fluttershy sortirent de la chambre, toutes deux quelque peu décoiffées. - Rainbow Dash, tu pourrais essayer s’arrêter de souffler comme un bœuf en faisant tes exercices, se plaignit la licorne. Tu fais un boucan du diable. - Va dire ça à Pinkie, répondit le pégase en désignant le poney rose de la pointe d’une aile, qui s’était retourné sur le dos et ronflait comme une forge.
Fluttershy et Rarity eurent droit au même petit déjeuner que les autres, servi avec autant de zèle par Loki. - Loki ? demanda Rarity. - Qu’y-a-t-il ? - Si ça ne t’ennuie pas, j’aimerais préparer le petit-déjeuner, à l’avenir. - Pourquoi ? Ca ne te plaît pas ? fit le canidé avec une expression suspicieuse. - Si, mais… je pense que l’on pourrait l’améliorer. - Fais comme ça te chante. Mais il faudra te lever tôt. - Ca ne me dérange pas.
Après ce bref incident et un temps interminable d’occupation de la salle de bains par Rarity, la licorne blanche entreprit de faire un nouveau tout de la maison, en observant les dessins de Loki de plus près. Les dessins représentaient tour à tour des dragons, des créatures bipèdes reptiliennes aux griffes cruelles et aux crocs massifs, des oiseaux de proies et parfois des loups ou des coyotes. Uniquement des animaux féroces et carnivores. Cependant, malgré un thème un peu répétitif, la technique était irréprochable, et le résultat proche d’une photo mais avec un style particulier qui le rendait encore plus attrayant. En critique d’art émérite, Rarity appréciait ce talent, si proche du sien. Après tout, elle aussi avait du talent pour le dessin, même s’il s’agissait plus d’esquisses pour la conception de vêtements divers que de réelles œuvres d’art. - Pourquoi cette fascination pour les animaux prédateurs ? demanda-t-elle.
Loki descendit de sa chaise pour venir se poster à côté d’elle, devant l’image d’un grand reptile inconnu de Rarity. La créature, d’allure généralement fragile, était couverte de plumes, avait un museau allongé et des pattes longues et fines. La queue faisait la longueur du corps, et les pieds portaient chacun une griffe bien plus imposante que les autres, en forme de faucille. La créature, quant à elle, était en train de courir dans un paysage désertique de dunes de sable. - Pour moi, les prédateurs ont tous une certaine majesté, que ce soit la noblesse du rapace ou l’élégance d’un loup. Je trouve que la beauté réside tout autant dans la course d’un raptor comme celui-ci que dans les courbes d’une femme. - Eh bien, voilà un sens artistique développé. Savoir reconnaître la beauté dans tout ce qui existe est une grande qualité. Comment as-tu appelé cet animal ? - Un raptor. Un vélociraptor, pour être précis. C’est un animal qui vivait il y a 70 millions d’années et dont on a retrouvé les ossements fossiles. On pense qu’il ressemblait à ça de son vivant. - Il a un peu de cette majesté de l’aigle dont tu parlais avant, dit Applejack qui venait de les rejoindre. - Ouaip. Et pour cause, cet animal est un ancêtre des oiseaux. Il chassait en meutes, et se servait de cette griffe en forme de faucille pour perforer la trachée de ses proies, et les laisser s’étouffer dans leur propre sang. - Très…intéressant, admit Rarity, quelque peu ecoeurée néanmoins.
Rainbow Dash cessa ses exercices, et retourna vers le salon d’un pas décidé. - Rainbow ! Pinkie dort, je te signale ! appela Applejack. - Tant pis. Si on ne la réveille pas maintenant, on y sera encore à midi.
Elle s’empara de la télécommande, alluma le poste de télévision et se vautra sur le canapé avec un soupir de contentement. Malgré le son, Pinkie dormait toujours à poings fermés. - Tu vois ? Y a pas de problème, lança Rainbow avec un air de triomphe. - Si tu le dis. Mais je méfierais à ta place. - Pourquoi ? - Regarde toi-même.
Rainbow tourna la tête vers le matelas où se trouvait Pinkie. Comme on pouvait s’y attendre, elle ne s’y trouvait plus. - Et merde, lâcha Rainbow avec résignation. - Rainbow Dash, je te prie de surveiller ton langage ! intervint Rarity.
Pinkie avait totalement disparu. Cela semblait effrayer grandement Rainbow Dash, à juste titre. Elle pouvait être n’importe où… Quelque chose surgit de sous le canapé, devant le nez du malheureux pégase cyan, qui fit un bon de quarante centimètres en hurlant de peur. Pinkie acheva de s’extraire de sous l’espace réduit, sous le regard éberlué de Loki. - Bonjour tout le monde ! s’écria joyeusement le poney rose. - J’espère que les voisins n’ont pas entendu ce cri, dit Loki avec inquiétude en tendant l’oreille. - Pinkie… plus…jamais…ça ! ahana Rainbow qui tentait péniblement de ramener son rythme cardiaque à la normale, cachée derrière le canapé duquel elle venait de sauter. - Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ? demanda Pinkie avec entrain ? On regarde la télé ? - D’après ce que j’ai entendu, c’est la seule chose qu’on fera. Non pas que j’écoutais aux portes, mais j’ai entendu votre conversation à travers la porte… osa Fluttershy qui sortait de la salle de bains. - Chouette ! Une salle de bain ! brailla Pinkie avant de s’y ruer comme un diable, bousculant Fluttershy au passage.
Le silence se fit un instant.
- Eh ben, j’espère que ce sera pas comme ça tous les jours, maugréa Loki. Vous vous battrez entre vous pour choisir les programmes, moi je vous donnerai juste quelques indications sur ce que c’est. Et on a pas mal de films aussi si vous voulez. - On s’arrangera, t’inquiète, dit Rainbow avec assurance. - Je ne sais ps si je dois avoir peur ou non, rétorqua le coyote avec un air désespéré. - Je préfère encore lire ici, plutôt que regarder la télévision, informa Twilight. Ce sera déjà une contrainte en moins. - Idem pour moi, dit Rarity. Je ne peux laisser ma créativité être absorbée par cet appareil bruyant. - Faites comme vous le sentez, dit Loki. Vous êtes adultes, et je l’espère, responsables. Le tout est de patienter jusqu’au retour d’Harmonie.
Aucun poney ne se fit prier pour trouver une occupation. De temps à autres, Pinkie Pie, Rainbow Dash, Applejack et, dans une moindre mesure, Fluttershy se disputaient la télécommande, selon que l’une ou l’autre avait repéré une émission qui semblait lui faire envie tandis qu’une autre zappait plus pour le sport que réellement pour trouver un programme intéressant. Ainsi, Pinkie protégea la télécommande précieusement jusqu’à la fin des programmes de dessins animés, Applejack zappa rapidement sur des chaînes présentant les informations locales ou des émissions culinaires, Fluttershy dut donner de la voix pour regarder tranquillement un documentaire sur les papillons monarques d’Amérique centrale et Rainbow Dash se cramponna à la zapette comme à une ligne de vie jusqu’à la fin de son émission de Total Wipeout. Pour ces quatre poneys, la journée fut bien remplie et riche en apprentissages sur des sujets plus ou moins inutiles. Rainbow tint quand même à exporter le concept du Total Wipeout jusqu’à Equestria.
Du côté de Loki, Twilight et Rarity, la journée fut infiniment plus calme. Seuls le bruissement des pages que l’on tourne et le grattement d’une mine de carbone sur le papier indiquaient leur présence. Ils ne s’accordèrent aucune trêve, sauf à l’heure du déjeuner, Loki aidant Applejack et Rarity en cuisine. D’ordinaire, Harmonie revenait de la fac à cette heure, mais elle avait présentement un travail à effectuer, un rapport de travaux pratique se souvint Loki, qui l’empêchait de rentrer tranquillement déjeuner.
L’après-midi ressembla beaucoup au matin, et la journée se déroula ainsi sans encombres jusqu’au soir, lorsqu’Harmonie rentra enfin, les bras chargés de courses et la voiture encombrée par deux matelas formés d’une série de trois coussins pliés autant que possible pour tenir sur la banquette arrière. L’étudiante s’enquit rapidement du déroulement de la journée des sept quadrupèdes, puis saisit son ordinateur portable et le positionna sur la table de la cuisine, de laquelle Rarity avait fait disparaître ses esquisses, de peur que quelqu’un ne les voie. Twilight consentit enfin à lever le museau de son ouvrage pour observer ce qui se tramait avec ce petit objet si semblable à la télévision. Harmonie dut bien évidemment essuyer un flot de questions concernant l’engin. - Qu’est-ce que c’est ? Avait demandé une Pinkie émerveillée. - Un ordinateur, eut à peine le temps de répondre Harmonie. - A quoi ça sert ? Demanda Applejack. - A tout. On peut s’en servir comme d’une télévision, ou faire des recherches, écrire des documents, créer des images, retoucher des photos, et bien d’autres choses encore ! Là, tout de suite, on va s’en servir pour parler avec mes parents…
La jeune femme cliqua sur l’icône du logiciel Skype, et une fenêtre s’ouvrit. Elle constata avec regret que ses parents étaient absents de leur ordinateur. Depuis qu’elle étudiait à la faculté de biologie de Metz, Skype était l’unique moyen de communication qu’elle avait avec ses parents, qui vivaient en Bretagne. Elle les avait quitté à cause des possibilités de formation uniques que dispensait l’université de Metz en matière d’écologie et d’environnement, qu’elle ne pouvait pas trouver sur sa terre natale.
- Que comptes-tu leur demander ? s’enquit Loki. - Quelques avancements financiers. Principalement pour les courses. Et aussi un nouvel ordinateur portable. - Pour les recherches… - C’est ça.
Le peu de temps que durèrent les explications, un petit encadré apparut sur l’écran, signalant que « Maman » s’était connectée. - Décalez-vous s’il vous plaît, intima l’étudiante aux poneys, qui s’écartèrent jusqu’à ce qu’ils ne soient plus dans le champ de la webcam.
Harmonie cliqua sur le bouton « Appeler ». L’écran noircit, et laissa apparaître un encadré dans lequel le visage rond de la mère de la jeune femme ne tarda pas à apparaître. - Bonjour ma chérie ! lança joyeusement la femme.
Rapidement rejointe par son mari, un grand homme barbu à lunettes d’écaille, la femme échangea quelques civilités avec ses enfants, demandant comment se passait la fac pour Harmonie, si Loki ne s’ennuyait pas trop pendant la journée – Ce à quoi il répondit un « Ca risque plus » laconique – et autres considérations au final peu intéressantes. Bientôt, elle aborda la question de l’argent. - Vous vous en sortez, avec ce qu’on vous donne tous les mois, tout va bien ? - Pour l’instant, oui, répondit Harmonie avec un sourire gêné. Mais ça risque d’être un peu compliqué. - Comment cela ? Interrogea le père de sa voix caverneuse. - On a, disons… des pensionnaires, répondit Loki, qui commençait à tourner autour du pot, comme à son habitude. - Pardon ? s’étranglèrent les parents. - Attendez. Elles n’avaient nulle part où aller, et vous allez vite comprendre pourquoi je leur ai offert mon aide. - Je refuse que tu héberge des gens chez toi ! s’écria la mère.
Sans ajouter un mot, Harmonie tourna l’ordinateur en direction des six poneys, surpris et auparavant gênés par ce début de dispute. Ni le père ni la mère ne parvinrent à piper mot durant quelques instants. Voyant leur malaise, Pinkie trottina gaiement vers l’écran de l’ordinateur, et dit avec son plus beau sourire : - Bonjour, je suis Pinkie Pie ! Ravie de vous rencontrer ! Enfin, si on peut dire. Ils sont en vrai dans la pièce là, ou pas ? C’est comme la télé ? Demanda la ponette à Harmonie, tandis que Loki se couvrait un œil d’une patte, ne préférant pas assister à un tel massacre. - …bonjour, parvint à articuler le père, toujours éberlué de ce qu’il avait devant les yeux. - Vous voyez pourquoi je les ai récupérées maintenant ? demanda Harmonie en retournant l’ordinateur vers elle. Ca vous rappelle pas quelqu’un ? continua-t-elle, en inclinant la tête vers le coyote. - Si, effectivement, admit la mère. Mais elles parlent ? - Et plutôt bien, répondit Loki du tac au tac. - Et d’où viennent-elles ? reprit le père. - Elles prétendent venir d’un autre monde, et elles sont arrivées ici après avoir traversé un portail inter-dimensionnel. Je les ai trouvées dans le bois de Plappeville, hier soir, et je les ai ramenées.
Le silence s’installa. Les parents tournaient les informations qu’ils venaient de recevoir dans leur tête, essayant de dégager la meilleure solution possible.
- Qu’est-ce qu’il te faut ? - He bien, j’aimerais avoir un peu plus d’argent chaque mois, pour les courses, et si possible mon cadeau de Noël avec un peu d’avance. - Va pour les courses. Qu’est-ce que c’est que cette histoire de cadeau ?
Harmonie et Loki se lancèrent dans la narration de l’aventure qui avait mené les six poneys jusqu’à la petite maison de Borny, en insistant bien sur leur croisade contre Discorde. Ils conclurent en expliquant en détails les possibilités qu’offraient un second ordinateur, ou du moins de quoi accéder à internet, et prièrent pour que les explications soient du goût des deux décideurs.
- C’est d’accord, affirma finalement le père. Je te ferai un virement. Mais tu peux te brosser pour avoir un cadeau à Noël. - Plutôt deux fois qu’une ! répondit joyeusement Harmonie. Vous êtes géniaux ! - Ce sera tout, mon poussin, ou il te faudra autre chose ? - Non, ça devrait aller, merci. Je suis heureuse d’avoir des parents comme vous.
Elle cliqua sur le bouton « raccrocher » après les quelques salamalecs d’usage, et ferma le clapet de l’ordinateur. Loki ne put s’empêcher de penser que cette dernière phrase sonnait faux. « Je suis heureuse d’avoir des parents comme vous ». Ca avait l’air tout sauf sincère, et ça ne ressemblait pas à Harmonie. Bah, ce n’était qu’une simple politesse, rien de bien grave.
Quelques heures plus tard, après le visionnage du film « Big Fish » - qui avait reçu les hourras des poneys, après que Rarity et Fluttershy aient pris place chacune sur un matelas, laissant son lit à Harmonie, Loki crut bon de recommencer une méditation de la régression. Il fit part de son projet à Harmonie, qui accepta, et ils entamèrent la méditation. Les yeux clos mais l’esprit grand ouvert, Loki parvint à remonter jusqu’au point où il avait arrêté sa dernière méditation : au milieu d’une meute de coyotes inquiets.
Le blizzard faisait rage au-dehors, et les coyotes étaient à l’abri dans leurs tipis en peau de bœuf musqué. Celle où se trouvait Loki était la plus spacieuse du campement, qui en regroupait une demi-douzaine, car c’était celle du chef. La totalité de la tribu s’y trouvait rassemblé, soit une dizaine de ses semblables, assis en cercle autour d’un feu dont la fumée s’échappait par une petite ouverture au sommet de la structure. La chaleur du feu et du corps de chacun réchauffait les autres, mais malgré cela l’atmosphère restait glaciale, et personne ne pipait mot. Tous avaient l’air morose de ceux qui vont mourir. Loki sentait la crainte qui émanait de son chef de clan. Il était reconnaissable à sa forte stature, son port altier, et à l’imposant crâne de loup qu’il portait en guise de casque. Il arborait également d’étranges peintures de guerre, que Loki identifia instinctivement comme les peintures mortuaires de son peuple. Malgré ses efforts pour rester digne, Loki le voyait tressaillir de temps à autres, et il devinait la peur dans les yeux masqués par l’ombre du crâne de loup. Que se passait-il ? Il se souvint que c’était lui-même qui avait peint ces marques pourpres, à l’aide d’un mélange de poussière, de neige, et de sang. Après une brève inspection de ses membres antérieurs, il découvrit qu’il avait les mêmes. La tête commença à lui tourner. Il détourna le regard de son chef, et le posa sur la femelle qui lui faisait face. Ses oreilles rabattues et ses yeux encore humides de larmes indiquaient un profond désarroi. Elle serrait contre elle un petit qui ne devait pas avoir plus de quatre mois, et qui levait un regard inquiet vers Loki. Tous deux portaient les marques mortuaires. Qui étaient ces coyotes ? C’était sa tribu, mais il sentait qu’il était plus lié à ces deux là. Sa famille ? Pourquoi semblaient-ils tous prêts à mourir ? L’esprit de Loki vacilla. Il n’eut que le temps de voir les flammes trembler une dernière fois.
Il était à nouveau dans la chambre d’Harmonie, qui le regardait avec inquiétude.
- Tout va bien ? Tu as le poil hérissé comme je ne l’ai jamais vu, dit-elle doucement. Le coyote peina quelque peu à rassembler ses esprits, mais finit par répondre. - Oui, ça va. C’était juste...bizarre. On était dans une tente – non, un tipi – avec tous les membres de la tribu, et on semblait attendre quelque chose. La mort, probablement, vu l’air inquiet et morose de tout le monde. Le blizzard faisait rage au dehors, mais je doute que ce soit cela qu’on redoutait. Et toi ? Comment ça s’est passé ? - Tu me connais. Rien de bien terrible. Du vide, encore une fois. - Il faut vraiment que je réfléchisse à la question. - Prends tout ton temps mon vieux ! lâcha la jeune femme en s’allongeant. Bonne nuit. - Bonne nuit, répondit Loki, la tête ailleurs.
Encore une fois sa méditation l’avait conduit au bord des réponses, mais ne le satisfaisait pas. Il y avait quelque chose, dans l’environnement de la tribu, qui rôdait dans le blizzard et s’apprêtait à massacrer les coyotes à la première occasion. Qu’était-ce ? Au moins, il avait eu une vision d’ensemble de sa tribu. dix coyotes, Quatre mâles, cinq femelles, de tous les âges. Et un bébé. Il se demanda à nouveau qui étaient la femelle qu’il avait face à lui et le petit. Ils étaient de sa famille, c’était chose certaine. Un instant plus tard, il comprit. C’étaient sa femme et son fils. Et ils allaient mourir.
Alors pourquoi lui en avait réchappé ? Il était persuadé de n’avoir vécu qu’une seule vie dans ce corps de coyote si étrange. Si lui avait sauvé sa fourrure, qu’était-il advenu de sa compagne et de son enfant ?
L’estomac noué, le canidé se retourna sur le côté et ferma les paupières. Dès qu’il serait motivé à faire une nouvelle méditation, il trouverait la finalité de tout ceci. Autre chose le préoccupait. Harmonie avait à nouveau vu du vide dans sa propre méditation de régression. Il fallait qu’il comprenne ce que signifiait ce vide, car il était persuadé que personne ne naissait avec une âme toute neuve fabriquée à partir de rien. Tant de problèmes épineux, et pour l’instant aucune solution ne se profilait. Il se laissa gagner par le sommeil, pensant que s'attarder sur des interrogations sans réponses ne servirait à rien.
Dernière édition par Nochixtlan le Ven 13 Avr - 9:38, édité 1 fois |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 17:49 | |
| toutes ces histoires d'âmes et de réincarnation me rappellent la Pentalogie du Ciel de Werber, et sa théorie sur la signification des chiffres. C'est vrai qu'il ne se passe pas grand-chose dans ce chapitre, mais au moins, ça permet de forger la base. Et puis, c'est toujours un plaisir à lire. |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 17:59 | |
| En fait, pour tout t'avouer, j'ai été un peu sur le cul en voyant que Werber s'était inspiré dans sa Pentalogie du Ciel de concepts existants pour de vrai, notamment celui du voyage astral. Dans les Thanatonautes, il évoque les expériences extra-corporelles, qui se font alors que l'âme se détache du corps pour aller explorer d'autres sphères, mais reste relié au corps par un cordon argenté. J'ai lu des choses qui tendraient à confirmer que ce fait est exact. De même que le fait que si on coupe ce cordon, on laisse notre corps libre, libre d'être occupé par n'importe quoi. Je traiterai ce sujet dans un chapitre ultérieur ^^ Par contre là j'ai pas du tout développé la signification des chiffres. Mais alors PAS DU TOUT. J'essaie de faire progresser deux intrigues en même temps, donc ce chapitre est vraiment fondateur. Mais je pense qu'il faut que je retravaille la méditation de Loki. J'arrive pas à faire passer ce sentiment de découverte (après tout, il n'a jamais vu ses semblables dans cette vie) et en même temps d'attachement.
Ravi que tu aime mon style, parce que perso, des fois, je suis comme toi: j'ai envie de tout déchirer pour tout recommencer. Je l'ai déjà fait une fois avec cette fic. |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 18:13 | |
| En fait, pour apprécier Werber, il faut comprendre ce qu'il écrit. Il voit et entends parler de beaucoup de choses (journaliste oblige), et il souhaite les partager avec tout le monde lorsque ces idées lui plaisent. Et au lieu de faire des traités chiants à lire, il fait des histoires de SF. C'est ce que j'aime dans son oeuvre, le fait que derrière l'histoire, il tente de faire passer des connaissances. Concernant la théorie des chiffres, non, t'en parle pas, mais c'est juste cette histoire de l'âme animale qui se réincarne en humains puis blabla, ça me l'a rappelé. Le fait qu'une âme ne peut pas être "neuve" chez un humain, idem.
Et déchirer, c'est cool! Mais ça marche moins bien sur un ordi (et faire "suppr" est tellement moins classe). |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 19:03 | |
| C'est vrai que je trouve ça extrêmement impressionnant, ce talent qu'il a de faire passer ce qu'il veut à travers ses écrits. Même si je préfère ses nouvelles à ses romans. Il y en a une que j'ai adoré, une ou sa main gauche se rebelle contre lui! Tout ça pour apprendre que chacun a une part d'ombre et qu'au lieu de la combattre, il faut apprendre à travailler avec elle pour être plus efficace... Enfin je crois... Je reste un grand fan de la vision de la société humaine par les fourmis. Ca m'inspire énormément, et on en retrouve quelques traces dans ma fic d'ailleurs, même si c'est parfois inconscient. Le fait qu'une âme ne puisse être neuve, je le tiens aussi de mon travail avec les animaux totem. J'ai toujours été persuadé, et j'ai découvert que j'avais raison, que les traits de l'animal totem se voyaient sur le visage des gens. Ca ne marche pas avec tout le monde (moi par exemple, j'ai été incapable de trancher), mais il y a des personnes chez qui c'est flagrant. Et ça rejoint un peu le développement des Thanatonautes.
Perso j'aime pas trop déchirer, parce que ça me fait toujours rager de voir que j'ai perdu du temps pour rien. Mais en même temps, fallait voir ma version précédente de la fic, tout était axé critique de la société et on avançait à rien... alors que là, l'aspect critique est toujours là, mais je le développe d'une meilleure manière. Bon, c'est pas tout ça, mais Discorde requérait un chapitre, et je vais le terminer ^^ |
| | | #Bro-Nie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 25/01/2012 Age : 33 Localisation : Au fond à gauche
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 20:07 | |
| Nochixtlan, je ne te cacherait pas qu'en voyant que la première balise de ta fic était [humain] j'ai eu un mouvement de recul. Oui, ça doit être bizarre de la part d'un mec qui balance les poneys dans notre première guerre mondiale remplie d'humains mais dès qu'on m'annonce une histoire qui tourne autour d'héros humains, surtout proche de nous (et ici en France) j'ai mon alarme à self-insert qui sonne de partout. J'ai donc lu le premier chapitre. Ce smiley pouvait résumer ma réaction : J'ai eu un gros moment de WTF. Entre le coyote qui parle et cie, je la sentais trèèèèèèèèès mal cette fic. Mais je sais aller au delà de mes premières impressions et j'ai tout avalé jusqu'au chap 6. Le côté WTF est un peu moins là mais oh que c'est confus. On on a donc Discord et les héroïnes qui se retrouvent catapultés dans notre monde moderne, avec les ponettes qui se retrouvent adoptées par Harmonie qui passait par là avec son frère coyote et le draconequus qui attaque de monter un culte. Je te le dis très franchement, j'ai beaucoup mais alors beaucoup de mal à voir où tu veux en venir. Point positif, c'est bien écrit, il faut le reconnaître et les caractères sont très IC. Je n'ai eu aucun mal à imaginer Pinkie qui ne voit aucun problème à recevoir dans son bain. Je vais donc rester attentif à cette fic, voir ce qui s'en dégage. En fait je sens du potentiel mais nom d'une Molestia, c'est sacrément embrouillé. |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 20:20 | |
| Alors là c'est une réaction à laquelle je ne m'attendais pas, mais alors pas du tout. Tu m'étonne que le premier chapitre était bizarre. C'est clair que la première réaction de toute personne sensée est: Qu'est-ce que ça fout là? Ensuite, quand on dit avec IPM que c'est long à démarrer, c'est que ça l'est. Le chapitre 6 démarre à peine l'intrigue côté poneys, le 7 que je suis en train d'écrire permet une sacrée avancée mais on reste encore loin de la compréhension totale. Mais, à moins que ça te déplaise, je pense que ça force un peu le lecteur à suivre ce qui se passe. Et c'est mon but, puisque comme tu l'auras remarqué, je fais du 3 en 1. L'histoire principale vue par les poneys, l'histoire principale vue par Discorde, et l'histoire de Loki et Harmonie en parallèle via les méditations. C'est donc forcément très confus, je l'admets. Si tu as des suggestions pour corriger cet aspect confus, je suis preneur. IC? Je connais pas l'abréviation, mais je pense que je vois ce que tu veux dire. Ca me fait plaisir que les personnages collent, parce que dans mes précédentes fics je trouvait que je pêchais pas mal à ce niveau là, on avait du mal à s'attacher aux personnages. Bon, après je doute que ce soit si embrouillé que ça, vu que tu as parfaitement compris ce qu'il se passait. Et excuse le fait qu'Harmonie et Loki soient tombés "par hasard" sur les poneys, mais en même temps si y avait pas eu ça j'aurais eu aucun intérêt à écrire la fic, hein. Il faut bien un Deus ex Machina de temps en temps pour faire avancer le Schmilblick. Bon après, c'est bien d'être honnête et de lâcher tes impressions, je suis assez content ^^ D'ailleurs, si le fait que Loki cause comme vous et surtout moi, j'ai donné un indice quelque part dans le chapitre 4 et à la fin du chapitre 1 pour l'expliquer... Après il y aura le fin mot de cette histoire un peu plus tard. Quoique quelqu'un de rusé peut déjà faire pas mal de rapprochements, surtout en me connaissant ^^ |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 20:31 | |
| Perso, j'ai déjà deviné l'entièreté du scénario *applelie's face* Et le problème, Noch, c'est qu'on ne te connait pas |
| | | #Bro-Nie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 25/01/2012 Age : 33 Localisation : Au fond à gauche
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 20:33 | |
| Je n'ai pas de problème avec le fait que ça mette du temps à démarer, au contraire même. J'aime quand on on y va in media res mais pour ça, la fic a besoin d'être nerveuse, vive, tranchante. Je ne doute pas que cette fic peut-l'être. Mais tu viens de le dire toi-même, on va suivre trois histoires qui se mélangent, du point de vue de Discord, du point de vue des héroïnes et de celui d'Harmonie. Chaque partie est sans doute bien travaillée derrière, riche. Pour faire une analogie avec des gâteaux (j'aime les comparaisons et les métaphores cheloues), c'est très bien que de la pâtisserie soit riche. Mais trop d'un coup, trop de parfums différents, ça deivent écoeurant. Je ne sais pas encore comment j'allégerais tout ça. Le problème étant que je n'ai pas les cartes en mains et le détail précis des histoires et c'est très bien comme ça, sinon, ça me gâcherait tout le plaisir de la lecture. IC veut dire, très techniquement "in character". Ca veut dire que ça colle à l'esprit du perso de la série, en gros. Et oui, disons que pour le deus ex machina, j'ai dû moins l'accepter que dans d'autres fics, parce que ce côté confus me donnait une impression globalement négative, j'étais donc sans doute plus critique envers les grosses ficelles. 'nyway, c'est un détail mais je pense que ta fic gagnerait à garder les noms originaux plutôt que ceux de la VF. "Seleniaque" m'a hérissé les cheveux sur la tête. Comme le fait que t'écrives le nom de notre draconequus préféré avec un e à la fin. Après là c'est encore plus subjectif que le reste, à toi de garder la VF si c'est ton style |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 20:44 | |
| "d'Harmonie" On dit pas plutôt "de Harmonie"? |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 20:47 | |
| IPM: le temps que je percute le Applelie... je me suis quand même demandé si j'étais si prévisible que ça. Oh, vous me connaissez suffisamment pour comprendre des tas de choses sur un des personnages... Mais je vais pas vous spoiler! Tout sera expliqué! - Citation :
Et oui, disons que pour le deus ex machina, j'ai dû moins l'accepter que dans d'autres fics, parce que ce côté confus me donnait une impression globalement négative, j'étais donc sans doute plus critique envers les grosses ficelles.
Après faut reconnaître ce qui est, c'est plus une ficelle, c'est un boyau de cachalot. Mais je suis franchement contre ce genre de pratique, c'est juste parce que j'en avais vraiment besoin et que je voulais absolument pas que les poneys entrent en contact avec d'autres humains. Sinon j'aurais dû faire un Deus ex Machina encore plus gros et plus improbable pour les sortir de l'embrouille et faire avancer l'histoire comme je le voulais. - Citation :
'nyway, c'est un détail mais je pense que ta fic gagnerait à garder les noms originaux plutôt que ceux de la VF. "Seleniaque" m'a hérissé les cheveux sur la tête. Comme le fait que t'écrives le nom de notre draconequus préféré avec un e à la fin. Iron Maiden Pony m'a bien donné son avis sur la chose. Discord avec un e je suis obligé de le garder. Mais je croyais avoir remis Nightmare Moon ?? Bha, tant pis. Normalement je n'aurais plus besoin de la plupart des termes exigeant une traduction, à part Nightmare Night pour une brève allusion (que j'utiliserai comme tel, j'ai jamais réussi à traduire ça correctement). - Citation :
- J'aime quand on on y va in media res mais pour ça, la fic a besoin d'être nerveuse, vive, tranchante.
Je peux te garantir qu'elle va le devenir, au sens propre comme au figuré. Là ils sont encore pépères nos poneys, mais si le troisième tag de la fic est Apocalypse, c'est pas pour rien. - Citation :
- Mais trop d'un coup, trop de parfums différents, ça deivent écoeurant
C'est sûr, je comprends tout à fait, mais je trouve que par rapport à mon oeuvre originelle le fait de passer au narrateur interne dans les passages avec Discord est pas mal enrichissant. De même, comme je voulais absolument intégrer un gars à moi dans l'histoire, un que j'aurais créé de toute pièce (ici, Loki, je spoile pas plus), je voulais qu'il y ait une certaine profondeur derrière. Comme je l'ai dit, mes personnages de mes précédents fics manquaient de profondeur, alors je mets le paquet sur celui-là. - Citation :
- d'Harmonie
Je crois que j'ai juste. Après je vois pas le contexte. On dit bien les Eléments d'Harmonie, après tout. |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 20:59 | |
| Chez moi, on dit "Element of Harmony". Je. Hais. La. VF. |
| | | #Bro-Nie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 25/01/2012 Age : 33 Localisation : Au fond à gauche
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 21:02 | |
| J'ai traduit par Elements d'Harmonie dans Ponykrieg. |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 21:02 | |
| - Citation :
- Chez moi, on dit "Element of Harmony".
Tu voulais sérieusement que je mette "Les Elements of Harmony"? Attends, je suis déjà sympa de pas mettre les Eléments d'Equilibre comme dans la vraie VF... Et puis zut c'est quand même sympa! D'ailleurs... je viens de me rendre compte que j'avais fait un Epic 4th Wall-Breaking avec Pinkie! Mais bon, ça vous le saurez quand j'aurai publié le biniou dans son intégralité... - Spoiler:
Faudrait que je sache si c'est cool le fait qu'on connaisse la fin déjà au début, mais sans le savoir vu que c'est pas explicite...
Dernière édition par Nochixtlan le Jeu 12 Avr - 13:37, édité 1 fois |
| | | #Nochixtlan Floodeur compulsif
Date d'inscription : 09/04/2012 Age : 31 Localisation : Poitiers, à vos souhaits.
| Sujet: Re: [Terminée][Humain][Aventure][Apocalypse] Discors Consentus Mer 11 Avr - 23:17 | |
| Petites corrections de chapitre, gentiment proposées par Iron Maiden Pony et MagicPixel: J'ai dû en remanier plusieurs passages, et je trouve qu'il vaut mieux que je republie la totalité du chapitre. Chapitre 7 - Spoiler:
Hé bien, même si ce vieux clochard ne payait pas de mine, il a au moins servi à quelque chose. Maintenant je sais comment m’orienter dans ce monde de fous. Il a été facile à convaincre. Très facile. Mais je me suis rendu compte qu’on avait quelques difficultés à vendre un diamant si ce qu’on offrait au regard du monde était un emballage en feuilles de chou. Plutôt que d’accéder à la requête du vieux fou, j’ai préféré lui offrir un petit voyage au fil de la rivière. La Moselle, à ce que j’ai compris de ses souvenirs. J’espère que les poissons-chats apprécieront la visite. Sérieusement, vous pensiez que j’allais m’échiner à convaincre l’agence qui mettait sa maison en vente de la lui redonner alors qu’il venait soudainement de faire fortune ? Même à moi ça me paraîtrait louche, et j’aurais fait venir la police. Ca demande vraiment trop de travail de manipuler les gens dans une société aussi hiérarchisée. Aussi ai-je profité de la clarté de la lune pour le noyer en le suspendant à une pierre que j’avais fait apparaître par magie. Je l’ai suffisamment lesté pour qu’on ne retrouve pas son corps avant qu’il soit réduit à l’état de squelette. Là encore, ce sont ses propres souvenirs qui ont précipité sa chute, notamment ceux de cette série policière, les Experts. Tiens, encore un truc que j’ai du mal à comprendre chez les humains. Pourquoi écrivent-ils des séries qui leur décrivent point par point les méthodes d’investigation scientifiques et leurs failles ? Ils veulent se faire trucider ou quoi ? Au final, ça m’arrange. Mais je trouve ça franchement stupide.
Mais tout ça c’est du passé. Maintenant, la neige de décembre recouvre la ville d’un manteau blanc. Blanc comme les ailes de Celestia… Je m’égare. Ca m’arrive souvent, vous aurez remarqué.
Je n’ai pas chômé pendant ces quatre derniers mois. Aussitôt après l’incident du vieux Gilles, j’ai décidé de trouver un meilleur emballage pour promouvoir mon « culte de l’Harmonie ». J’ai essayé avec pas mal de monde, en pompant leurs pensées auparavant, et en expliquant qui j’étais par la suite. Et j’ai eu beaucoup de mal à trouver le candidat idéal. J’ai énormément peaufiné mon histoire aussi. Au lieu de simplement me faire passer pour une divinité d'Harmonie transformée en monstre par ma diabolique soeur Discorde, j’ai inventé un récit épique qui a grandement satisfait certains auditeurs, qui ont par la même évité d’aller passer un petit coucou à Gilles. J’ai raconté que je vivais à l’origine dans un palais céleste, bien loin des hommes, et que moi et ma sœur Discorde vivions dans une paix relative, dispensant nos bienfaits et malédictions aux humains. Mais Discorde était jalouse de mon pouvoir et de l’adoration que les humains me portaient, alors qu’elle-même était rejetée de tous et crainte comme la peste. Pour se venger de moi, elle a usé d’un rituel interdit pour me voler mes pouvoirs, et me bannit sur Terre sous cette forme horrible, afin que jamais plus je ne sois adoré. Ca vous rappelle quelque chose, dites-vous ? Pas à moi. Quoique… En ajoutant quelques fioritures, comme un combat épique au terme duquel j’ai été précipité durant trois jours et trois nuits vers la planète, et des formes d'élocution abracadabrantesques, je suis parvenu à rallier quelques humains à ma cause, et je ressens leur vénération à chaque heure qui passe. Pour une raison qui m’est étrangère, j’entends leurs prières, la nuit, quand j’essaie de trouver du repos. Dans mes rêves, j’entends leur paroles pieuses et leurs requêtes. C’est plutôt une bonne chose, car si je veux les conserver à ma botte un moment, il va falloir que j’accède à leurs moindres désirs. Il FAUT que ces idiots m’aiment. Je vous avais parlé du candidat idéal un peu plus tôt. Figurez-vous que je pense avoir réussi le coup du siècle. J’ai converti à mon culte la créature la plus intolérante de ce monde : le prêtre protestant. Oui, mes amis ! J’ai convaincu un prêtre de ME vénérer plutôt que son dieu de pacotille, sourd et aveugle ! Et qui contrôle un prêtre contrôle ses ouailles… Oh, bien sûr, il rencontrera sans doute quelques problèmes avec ses supérieurs du Temple, sera sans doute excommunié pour avoir renié sa foi et tout un tas d’autres choses, mais le mal est fait. Je l’ai convaincu de prêcher en ma faveur, et je sais que la majeure partie de ses fidèles qui assistaient aux messes du Temple Neuf se sont convertis à mon culte. Oh, je ne vous avais pas dit ? Je me suis établi dans la crypte du Temple. Interdite d’accès au public, bien sûr, seulement autorisée au prêtre. Et je dois dire que mon antre, réaménagée par la force de la magie, est à présent d’un grand confort. Une grosse partie du bénéfice de la quête est reversée pour mon confort personnel, pour que je puisse pourvoir aux bienfaits de mes suivants avec toute l’aisance et toute la tranquillité dont j’ai besoin. Bien sûr, je m’en moque la plupart du temps, restant dans mon antre à réfléchir à qui sera ma prochaine victime tout en regardant le journal télévisé – parfaitement, tout grand seigneur se doit de se tenir au courant de l’avancement du monde – et en mangeant du pop-corn. Parce que les humains ont des recettes diablement bonnes de pop-corn salés qu’on ne trouve pas en Equestria. Là-haut tout est sucré, c’est une véritable horreur. Je ne sais pas comment ces poneys font pour ne pas avoir le diabète. Mais j’adore le sucré aussi, c’est juste que je préfère mes pop-corn salés, voilà tout. N’épiloguons pas sur ce sujet, voulez-vous ?
Après la conversion du prêtre et mon établissement dans le sous-sol du Temple, j’ai pris quelques jours de réflexion pour réfléchir au meilleur moyen de convertir une masse de fidèles importante en un minimum de temps. Attendez, comment ça pourquoi je créé une secte ? Quelle tête en l’air je fais, parfois.
Voyez-vous, en arrivant dans ce monde il y a quatre mois, j’ai senti que quelque chose ne tournait pas rond. et croyez-moi que ça vous fait un choc, quand d’habitude vous êtes à l’origine de tout ce qui ne tourne pas rond dans le monde. Dès la première nuit, quand je me suis assuré que plus personne ne rôdait dans ce maudit bois, j’ai essayé de faire quelque tours de magie pour voir comment l’environnement répondait. Faire marcher les oiseaux sur les ailes, faire danser les arbres, ce genre de trucs idiots et basiques que vous apprenez à faire en maternelle magique. Je n’ai réussi aucun des deux. Mais j’ai découvert que le bouleau dégageait une odeur fort agréable en brûlant, et que la mésange grillée était un mets digne d’un roi. La magie répondait très différemment. Heureusement, j’étais encore capable de téléporter des objets sur une courte distance, ce qui m’a bien aidé pour convaincre le vieux Gilles et quelques autres. Quel rapport avec la secte ? Mais voyons, il est évident ! Ce sont des énergies de Discorde qui m’ont permis de me libérer. Et même si je sens que mes pouvoirs reviennent à grande vitesse – j’ai pour preuve mes travaux dans la crypte, autant ne pas perdre du temps et commencer à me renforcer grâce à l’adoration de mes fidèles. Et lorsque j’aurai dépassé mon niveau de pouvoir ordinaire déjà formidablement élevé, je disposerai d’une véritable armée de fanatiques dévoués à la cause de l’Harmonie. Il suffira alors de les orienter sur le chemin de la discorde, aveuglés qu’ils seront par tous les soins que je leur prodiguerai ! Et j’aurai ici un véritable bastion imprenable, depuis lequel je pourrai ouvrir des portails d’une taille phénoménale dans tout Equestria, pour attaquer et prendre Canterlot, et asseoir à nouveau ma domination sur le royaume !
Pourquoi ne pas simplement régner sur ce monde-ci ? Moi je ne suis pas contre, après tout les humains font de formidables jouets, à cause de leur propension à se battre pour un rien, un peu comme des chiens autour d’un os, mais sans l’os. En plus, ils ont un tas de peurs idiotes sur lesquelles on peut jouer. J’ai vu un reportage sur des gens qui avaient peur d’être observés par des canards. On peut bien rire avec ces gaillards-là. Mais j’ai peur qu’ils soient incapables d’apprécier mon génie créateur. Comment savoir s'ils trouveraient à leurs goût les délicieux cataclysme que je déclencherais, comment être sur que voir leurs villes s'envoler sens dessus-dessous provoquerait de belles réactions? Pire encore, s’ils décidaient de tous se massacrer entre eux ? Pour une histoire stupide ? Il faudrait que j’arrête le conflit, pour avoir encore de quoi m’amuser. Les cadavres, c’est pas mon truc. Les humains non plus du coup. S’il faut que je m’échine plus à les garder en vie et à éviter qu’ils s’entretuent plutôt que de jouer avec, autant les garder comme chair à canon. Ce sera plus utile. Et au moins je les enverrai mettre un peu de souk chez Celestia, tout en les regardant s’épanouir gentiment sur leur planète. Me borner à cette planète équivaudrait, selon leurs propres standards, à faire tourner un Mac sous Windows. Vous voyez ? J’apprends vite !
Revenons à nos moutons. Comme je le disais, j’ai réfléchi à un moyen de convertir mes fidèles en masse. Il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre qu’il fallait s’emparer du média le plus populaire : Internet. La télévision aurait pu fonctionner, mais c’aurait été plus compliqué. Il aurait fallu frapper très fort et très haut, pour au final n’avoir la mainmise que sur le pays. Vous me direz, 60 millions de français, c’est déjà pas mal. Mais j’ai de plus grands projets. J’ai donc commencé à rechercher et à traquer des membres de la population aux convictions fragiles et au pouvoir immense : les geeks. Après une bonne dizaine de conversions, j’ai fini par en trouver un qui avait tout ce que je recherchais. C’était un pauvre gaillard, qui avait été lâchement abandonné par sa copine quelques jours plus tôt, et qui traversait la crise de l’adolescence. Une mentalité bien fragile donc, prêt à se raccrocher à n’importe quoi. Je fis quelques efforts, durant plusieurs semaines, afin d’être présent auprès de lui. A l’aide d’une subtile manipulation mentale, incluant la conversion de son ex, j’ai ramené cette dernière vers lui, et me suis assuré son allégeance et une loyauté indéfectible. Il devint rapidement mon plus grand fanatique, et ne tarda pas à me faire de la publicité sur internet. Il commença d’abord par les réseaux sociaux, Facebook et Twitter. Il était malin, le petit gars. Il provoquait la curiosité des gens en évoquant quelque choses qui lui avait changé la vie, sans préciser quoi. Et quand les gens lui posaient la question, il ne donnait que des informations partielles, afin de piquer la curiosité de ses pairs. Ainsi, grâce à des sites comme 4Chan, 9GAG, Tumblr et autres, mon culte se répandit petit à petit dans la communauté internet, et traversa même l’Atlantique. Fin octobre, je pris l’initiative non plus de faire organiser des messes à ma gloire par des prêtres improvisés, mais carrément de prendre les choses en main moi-même. J’ordonnai à mon prêtre le plus proche de me fournir du matériel afin de me filmer, et d’organiser mes messes directement en live sur internet. L’opération rencontra un franc succès. De 18 millions de suivants fin octobre, le nombre est passé à 53 millions en moins d’un mois. Les gens étaient touchés par mes sermons, par mon « handicap » physique, et par ma proximité avec eux. Ils comprirent bien vite que m’adresser des prières était inutile, car je ne pouvais pas les satisfaire toutes –après tout, mes pouvoirs sont limités à cause de ma sœur, n’est-ce pas, pas parce que je ne suis pas un dieu – et se contentèrent d’appliquer mes sermons dans leur vie de tous les jours. Evidemment, je leur disais comment être plus proche de ses parents, comment mieux s’entendre avec ses amis, bref, des choses pour la plupart évidentes que la masse jugeait bon de rappeler. Certains intellectuels parmi mes suivants tentaient vainement d’en faire une critique constructive, mais aucun n’y arrivait, car je choisissais mes mots avec soin, laissant parfois des passages pourtant anodins paraître subtil et laissant ces cerveaux véreux s’escrimer à en percer le secret. Voir des intellectuels tenus en échec ne fit que renforcer la foi de la masse idiote à mon égard, moi dont la parole était indiscutable. Etant ainsi assuré de la loyauté sans faille de mes ouailles, je commençais à mettre la seconde partie de mon plan à exécution. Mes sermons se firent plus durs, prônant l’usage de la force morale pour sauver un maximum de gens de l’emprise de mon horrible sœur. Bientôt, je n’eus plus aucun travail de conversion à faire. Mes fidèles faisaient tout pour convertir leur entourage à mon culte, et cela ne tarda pas à créer des tensions. Personne n’aime qu’on tente de leur faire avaler des couleuvres de force (surtout lorsqu’il s’agit de jeunes enfants en train d’avaler la couleuvre d’un prêtre catholique). Les réactions furent nombreuses, beaucoup se plaignirent du manque de tolérance de leurs pairs. Je leur répondis qu’il fallait être plus convainquant, car l’immortalité de l’âme de leurs proches en dépendait. Remarquez que je n’ai rien dit de mal, juste d’être plus convainquant. Ca pouvait inclure de changer d’arguments, d’employer des méthodes plus douces. Mais non. Ils ont fait exactement ce que j’attendais d’eux, les imbéciles. Que croyez-vous ? Quand on veut faire avaler la pilule, on prend de l’eau, théoriquement. Un autre élément pour faire passer la pilule en douceur… Eux on choisi d’utiliser du chloroforme, un marteau et un burin. L’humanité m’étonnera toujours. Evidemment, ce genre de pratique barbare est non seulement loin de fonctionner, mais en plus susceptible de déclencher de violentes hostilités. Il s’est produit des bagarres entre Harmonistes et non-sectaristes. Entre Harmonistes et scientologue. Entre Harmoniste et tout le monde en fait. Bien sûr, il y a eu des morts. J’ai organisé plusieurs messes en ligne, à chaque fois usant d’un impeccable jeu d’acteur, qui me permit de renforcer encore la cohésion de mon culte, mais en plus de faire des martyres de la cause de ces mollusques décérébrés. Mon mouvement n’en prit que plus d’ampleur. Je n’avais quasiment plus rien à organiser. Je découvrais chaque jour que mes fidèles se retrouvaient pour partager leur vision du culte, leurs moyens de me rendre hommage, la meilleure façon de convertir quelqu’un et de sauver son âme… et certains parlaient même de trouver un moyen de mettre ma sœur hors d’état de nuire et de me rendre mon statut divin.
Ce mode de pensée particulier vit le jour précisément le 3 décembre. Nous somme aujourd’hui le 8, et je trouve que cela tombe à point nommé. Car cette nuit, j’ai fait un rêve. J’entends toujours les prières de mes suivants, mais celui-ci était différent. Aucun bruit, rien. Par contre, au niveau panorama, il était pas mal travaillé. Je me trouvais dans une salle relativement vaste, au sol étrangement irrégulier. Celui-ci était carrelé de différentes couleurs, que je ne saurai décrire. Leur agencement était à la fois simple et complexe, à la fois discordant et harmonieux. Ce sol me laissa une impression plus que mitigée. Je ne savais à vrai dire pas qu’en penser. Au-dessus de ma tête s’étendait un plafond en forme de pyramide, ressemblant à de la peau tendue entre des contreforts carrelés de la même manière que le sol. La texture du plafond en dehors de ces contreforts évoquait réellement la peau, si ce n’est qu’elle présentait ces mêmes teintes étranges, et étaient parcourues de veines iridescentes. Je ne pus m’empêcher de regarder mon aile droite, celle de chauve-souris. Assurément, la texture était très semblable. Etonnamment semblable. Mais quelle genre de créature pouvait avoir des ailes aussi gigantesques ? Peu importait. Alors que je balayais cet environnement étonnant du regard, j’aperçus une forme, à quelques dizaines de mètres. Une silhouette qui semblait humaine. Je pris mon envol et me rapprochais. Nul doute, c’était bien une humaine. Une jeune femme, la vingtaine probablement. Les cheveux châtains clairs, courant jusqu’à l’épaule. Et un visage si aimable que j’avais envie de le gifler, tant il me dégoûtait. Elle prit peur en me voyant. Comme tout le monde, c’était normal, après tout. D’une certaine manière, elle me donnait une impression étrange de déjà-vu. Et en même temps, ce visage ne m’évoquait aucun souvenir. Juste une détestable familiarité. Je tournais autour d’elle, me maintenant en l’air, l’empêchant de s’enfuir pour pouvoir mieux l’étudier. Oui, il était clair qu’elle me rappelait quelque chose. Pas vraiment dans l’apparence mais dans le ressenti général de sa personne. Etonnant. Je me sens…lié à elle. L’image s’est estompée, et je me suis réveillé au milieu de mes coussins en soie, dans mon antre sous le Temple. J’ai bien une idée sur l’identité de cette petite… Et j’ai également de quoi en avoir le cœur net. Il est temps d’envoyer mes limiers mettre la main sur elle.
Dernière édition par Nochixtlan le Jeu 24 Mai - 8:19, édité 4 fois |
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