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| [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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Auteur | Message |
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#caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 21 Aoû - 14:49 | |
| Révélations. - Spoiler:
"Qui... Qui est là!?" appela Gerbant Riche, debout contre un mur noirâtre. Nul ne répondit. Le pivoteur flottant devant lui, prêt à servir, il regarda d'un côté, puis de l'autre. Personne. La ruelle était aussi vide et sombre qu'avant.
Le poney brun se détendit, expira, et posa un sabot sur le tissu de son entrejambe, qui alla se coller au creux de sa cuisse en un baiser humide et piquant et le démangea aussitôt.
"Celestia, salope! Qu'est-ce qu'il m'est arrivé?" gémit-il, en songeant qu'il allait devoir se débarasser de son pantalon qui lui avait coûté une fortune chez Comme des Poulain, ainsi que du reste de son costume car rien n'était plus ridicule qu'un costume que l'on portait à moitié.
"Je suis ta conscience." retentit de nouveau la voix dans sa tête alors qu'il se déboutonnait ; cela le fit de nouveau sursauter, mais cette fois, il s'énerva plus qu'il ne paniqua. "Quel est ton nom, licorne brune?"
Je vais faire comme si tout ceci était parfaitement normal, marmonna Gerbant Riche entre ses dents, juste assez fort pour que la chose qui parlait dans sa tête puisse entendre. "Tu es ma conscience, et tu ignores mon nom?" poursuivit-il. "Vous ne seriez pas en train de vous moquer de moi... Princesse... Luna?"
"Je... " celle-ci parut prise au dépourvue. "Comment savais-tu que c'était moi?" demanda t-elle d'une petite voix.
"Parce qu'on a passé des soirées entière à vous imiter, et à se payer votre tête, au chateau. Vous être le plus fort concentré de naïveté, d'infantilisme et d'immaturité qui n'aie jamais foulé le sol de cette terre." soupira Gerbant Riche, tout en ôtant ses attributs vestimentaires, en les pliant soigneusement et en les glissant dans une benne à ordures voisine. Il regarda le pardessus une dernière fois, et le jeta comme les autres, regrettant déja ses nombreuses poches. "Gardes! Gardes! Qu'on aille chercher mon canard en plastique sur l'heure." couina t-il alors d'une petite voix féminine et suraïgue. "Oh pardon, veuillez m'excuser, il est dans mon derrière. Euh, partez! Allez vaquer à vos activités, nous vous l'ordonnons!"
Il partit d'un rire sans conviction qui ne tarda pas à se changer en hoquets de chagrin et se laissa glisser sur le sol boueux, assis à côté de la benne métallique. Les yeux enfouis au creux de son sabot, Gerbant Riche hocha doucement la tête, pendant que le film de sa chute et de celle de son père lui repassait une énième fois devant les yeux. La voix de Luna ne répondit pas ; peut-être était-elle trop offusquée pour répondre, alors il décida de prendre les devants. "Que faites-vous dans ma tête, Princesse?" soupira t-il.
Luna hésita un instant. "Je... Je ne sais pas. Je crois qu'il m'est arrivé quelque chose, et ma mère m'a dit de trouver une licorne qui pourrait m'héberger dans son corps. Elle m'a dit que je la reconnaîtrais quand je la verrai, et je t'ai reconnu. Mais je n'ai pas encore compris pourquoi. Tu étais au palais? Est-tu un de mes serviteurs?"
"Non, pas vraiment, Princesse, j'étais..." commença Gerbant Riche, remarquant au même moment qu'il y avait de l'agitation au fond de la ruelle. "On bouge de là. Je dois acheter de nouveaux vêtements. Par Tarnation, j'aurais dû garder le dessus..." grogna t-il en se mettant debout, et en regardant tout ce qu'il devrait transporter avec sa magie. Son épais portefeuille, le pivoteur, ses barillets de rechange...
"Tous les poneys ne portent pas de vêtements, lui suggéra Luna tandis qu'ils émergaient de la ruelle dans l'avenue passante de Nombreux Galops, assez bas pour ne pas agresser son ouïe. Tu peux acheter une selle avec des poches, ou une sacoche à mettre autour du cou."
Gerbant Riche regarda à droite, et à gauche, plus parce que les poneys des films qu'il regardait faisaient tous ça que pour réellement vérifier qu'il n'y avait personne. Sans être noire de monde, la rue n'était pas déserte. "Mes marques mignonnes posent problème, chuchota t-il en se mêlant aux quelques passants. Elles accrochent le regard. Je dois les dissimuler."
"Pourquoi te cacher?" demanda l'esprit de la princesse de la nuit, qui comprenait de moins en moins. Gerbant Riche lui ordonna d'attendre qu'ils soient à l'abri, et elle n'insista pas.
Le poney brun parcourut l'avenue piétonne au trot, jetant des regards furtifs aux différentes enseignes des échoppes qu'il croisait, sans s'attarder sur le contenu des vitrines ; il se sentait nu. Nu, il l'était réellement, mais contrairement aux autres poneys, sa nudité à lui le gênait. Il aurait aimé se précipiter dans la première boutique vestimentaire venue, mais savait que toute folie le conduirait un peu plus vite sur la paille.
Au fur et à mesure qu'ils parcouraient du chemin, les enseignes devenaient plus miteuses, les vitrines attiraient moins le regard, même les dalles du sol étaient moins propres et entretenues. Gerbant Riche arrivait dans les sections populaires de la zone commerciale ; il prit une bifurcation, et arriva dans une ruelle complètement désertée, vraisemblablement parce qu'il était le milieu de l'après-midi, et que le prolétariat était encore derrière ses chaînes d'usinage. Mais ce qu'il était venu chercher était ici ; une infinité d'échoppes minables étalaient leurs devantures aux couleurs vives et écaillées, leurs affiches promotionnelles vantant des pourcentages négatifs écrites à la peinture sur les vitrines, et leur cruel manque de prestige. Gerbant riche grimaça, et espéra qu'aucun de ses amis ne le verrait ici, ou sa réputation serait ternie à jamais, et le dossier ressortirait à chaque réception à laquelle il se rendrait par la suite.
L'un des premiers magasins de vêtements qu'il croisa s'appelait "KIABARAWATAKAMA". Gerbant Riche savait qu'ils vendaient des frusques à bas prix produites en masse à l'autre bout du monde, qui arrivaient par wagons entiers et déferlaient sur le marché du vêtement comme des raz-de-marée, et les dégâts avec. Il savait aussi que les pouliches qui vivaient là-bas avaient les yeux tirés, le teint virant au jaune, la crinière lisse et tombante et qu'elles savaient très bien faire semblant d'être effarouchées, et s'attarda un moment sur le nom du magasin et les souvenirs que celui-ci lui évoquait.
"Mr. Riche?"
Gerbant riche tourna la tête et aperçut deux poneys blancs et portant l'armure de la garde impériale, manifestement à sa recherche, qui s'étaient matérialisés derrière lui pendant qu'il rêvassait ; il poussa un cri, sursauta, laissa tomber toutes ses affaires sur les dalles lisses du sol, se rappela qu'il détenait le pivoteur, et se raccrocha à cette idée pour se calmer.
"Oui?" répondit-il d'un air faussement enjoué qui ne trompa personne. Sa crinière noire et lisse était décoiffée et emmêlée, et son pelage puait désormais la sueur.
Imperturbable, l'un des gardes extirpa un mandat plié d'un des rangements de son armure dorée, le déplia en s'aidant du sabot, et lui mit sous les naseaux. "Veuillez nous suivre, s'il vous plait."
Gerbant Riche regarda attentivement ; c'était son nom, un portrait de lui, et le dessin d'un oeil vu à travers le trou d'une serrure, le même que celui qui marquait ses propres flancs. Aucune erreur possible.
L'objet de leurs recherches leva les yeux, et partit d'un rire franc et honnête. "Je crois que ça ne va pas être possible, officier..." leur dit-il en brandissant le pivoteur dans leur direction, laissant un sourire dominateur dévoiler ses dents blanches. "Connaissez-vous la nature de cet objet?"
"Nous n'avons pas le temps de jouer aux devinettes." poursuivit le garde en envoyant valser d'une tape le précieux pivoteur, sous le regard horrifié de son propriétaire qui le vit rebondir et glisser sur le sol lisse, hors de sa portée. "Vladimir veut vous voir, et nous avons consigne de..."
En proie à une subite terreur, Gerbant Riche feinta et se rua entre les deux gardes pour récupérer l'objet qu'il avait acheté à prix d'or à ce griffon et dont dépendait sa sécurité. Malheureusement, ceux-ci avaient des réflexes, et il n'avait pas fait un mètre que déja, ses deux interlocuteurs l'avaient plaqué au sol, et le retenaient de tout leur poids.
"Monsieur Riche! Veuillez nous obéir! Vous avez trois secondes!" le somma l'un des poneys en armure. Le concerné grogna quelque chose d'incompréhensible, et lança ses bras magiques et invisibles le plus loin possible en direction du pivoteur, allongeant le cou comme il le pouvait, un sabot vainement tendu dans sa direction ; soumis à l'influence psychique, l'objet frémit, bougea un peu, mais ne se déplaça pas, il était trop loin. Gerbant Riche tenta de se dégager pour gagner les vingt centimètres qui lui manquaient, il se retourna, botta un garde au menton, atteint l'autre à l'épaule, mais parvint juste à leur donner le droit de le maîtriser.
Rapide comme l'éclair, un garde commença à lui enfiler la bride, luttant sans difficulté contre les gesticulations du pauvre poney de luxe, tandis que l'autre lui déclamait ses droits. "... Refus d'optempérer, violence à officier, votre compte est bon!" entendit-il sans y prêter attention.
Le poney brun gémit de nouveau, réessaya sans succès d'attraper son précieux jouet, sans parvenir à se libérer davantage ; les larmes lui montaient aux yeux, et il crut mourir de désespoir en voyant que sa belle aventure allait s'arrêter aussi vite. Au dessus de lui, le garde changea de position pour finir de l'attacher, prenant appui sur son dos et l'étouffant ; Gerbant Riche vit des fleurs d'obscurité naître et s'épanouir devant ses yeux, et crut que tout était terminé.
Ce qui se passa ensuite, Gerbant Riche ne le comprit pas tout de suite, mais le garde sur son dos poussa un cri et bondit dans la direction opposée au magasin, comme si le corps de son interpellé était devenu brûlant. Son collègue regarda aussitôt en direction de la vitrine, et eut une réaction similaire ; Gerbant Riche, lui, sentit avant tout que la pression oppressante du garde avait disparu, et roula sur le sol pour avancer vers son arme. L'incompréhensible instant de surprise dissipé, les deux gardes se jetèrent de nouveau sur lui et le re-plaquèrent au sol, mais trop tard ; Gerbant Riche avait assuré sa prise sur le pivoteur, le ramena vers lui et avant même que le canon de celui-ci n'aie été dirigé vers ses agresseurs, saisi de panique et d'espoir, il maltraita le levier métallique.
Six coups de tonnerre retentirent dans la rue déserte, faisant s'envoler les oiseaux ; une rangée de linge humide se décrocha, un carreau explosa, un projectile invisible rebondit sur un mur avec un bruit aigü, une plaque d'armure résonna, et deux masses de chair éclaboussèrent leur environnement immédiat d'hémoglobine.
L'atmosphère puait la poudre et les oreilles du poney sifflèrent encore; le terrible engin de mort encore chaud et fumant pointé en direction des gardes, Gerbant Riche haletait, prenant à peine conscience de l'affreux carnage qu'il avait fait. Les deux gardes étaient inertes ; l'un avait un cratère sanglant dans le front, l'autre dans le cou, et de celui-ci finissait de s'écouler une cascade de sang charriant divers débris de poney.
L'idée d'acheter des vêtements parut soudain la dernière des priorités de Gerbant Riche ; sans perdre une seconde, il ramassa ses affaires jonchant le sol, et s'enfuit au triple galop vers les tréfonds de la rue marchande, remerciant tout ce qui avait trait de divinité qu'il n'y ait pas eu de témoins ; du moins, il l'espérait.
"Merci, Luna." lâcha t-il entre deux anhélations.
"Je... Je n'ai rien fait." piaula celle-ci, visiblement choquée.
Gerbant Riche ne s'embêta pas à chercher plus loin. L'idée qu'il venait de neutraliser deux officiers de la garde royale peinait déja à dépasser son cortex préfrontal. Il voulait avant tout trouver une chambre d'hôtel miteuse pour s'y terrer, et prendre une douche, ou compter les balles et les bits qu'il lui restait, ou jouer au scrabble avec cette jument qui partageait sa tête, ou se tirer le poireau, n'importe quoi pouvait faire l'affaire, il déciderai sur place.
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La chambre était petite et misérable, comme prévu ; éclairé par la lumière jaune et oppressante d'une unique lampe au plafond, Gerbant Riche laissait s'écouler les heures, et ne disait rien. Devant lui s'étalaient toutes ses possessions, un portefeuille allégé de près d'un dixième de son contenu pour la nuit, deux cylindres percés de trous qui comptaient pour douze munitions, douze morts potentielles, et le corps rigide et froid de l'objet avec lequel il se sentait si puissant, au prix de terribles effets sur sa psyché. Il s'était enfermé dès son arrivée et n'avait pas bougé du lit ; assis sur le matelas devant ses affaires, il faisait tourner le barillet vide d'un geste las, un flot de pensées et sentiments contradictoires se bousculant dans sa tête.
Un nombre incalculable de membres de la garde royale avaient péri depuis le début de toute cette histoire de destitution, il en était conscient, et était presque venu à considérer que ces poneys-là s'engageaient pour mourir. Mais l'idée qu'il avait incrémenté le compteur de deux unités revenait tout le temps, et non, ce n'était pas deux unités, c'était deux poneys, qui vivaient et respiraient comme lui, qui auraient pu avoir famille et enfants, qui rêvaient peut-être d'avenir, et lui avait interrompu tout ça, même pas pour défendre sa propre vie, mais uniquement parce qu'il avait vu l'atout incroyable que constituait le pivoteur lui échapper, et il était devenu comme fou. Il ne savait pas pourquoi il était recherché, et espérait que ces gardes étaient venus pour l'emmener dans une pièce sombre et le torturer jusqu'a la mort, lui, Gerbant Riche, bras droit déchu d'un monarque improvisé qui devait s'être débarassé de lui un peu trop vite et que le pouvoir avait corrompu... Lui aussi.
Cet objet lui donnait droit de vie ou de mort sur ceux qui l'entouraient ; un simple geste à faire, et la vie s'évanouissait avec la délicatesse d'une cervelle crépitant le trottoir. Vladimir était probablement devenu fou, et lui suivait probablement le même chemin ; les poneys étaient fragiles, ils étaient mortels, et étaient prêts à n'importe quoi pour garder l'importance qu'ils avaient réussi à s'accaparer, par quelque moyen que ce soit. Gerbant Riche soupira ; il regrettait sa vie ennuyeuse et acerbe de l'époque où la déesse du soleil tenait les rennes du royaume. Au moins, il y avait une vraie nuit, les poneys pauvres ne disparaissaient pas dans des trains en partance vers nulle part, et il n'était pas obligé de se terrer dans des trous à rats comme une bête menacée.
Les alicornes avaient l'éternité pour régner, et devaient être convaincues qu'elles garderaient leur place malgré tout ; ce qui s'était passé avec Celestia et que lui-même avait déclenché n'était qu'un monstrueux coup de chance, ou de déveine. Voici des êtres qui ne risquaient pas de faire n'importe quoi une fois qu'on leur posait une couronne sur la tête, songea le poney marron. L'ordre naturel des choses n'avait pas changé depuis des millénaires, et avait toujours bien marché ; les poneys vivaient, volaient, se cultivaient ou faisaient toutes les choses qu'un Terrestre était supposé faire, sous la surveillance bienveillante des Alicornes qui étalaient leur autorité d'une extrémité à l'autre du royaume. Elles aussi avaient le droit de vie et de mort, mais semblaient avoir décidé de laisser leur peuple mener une existence épanouie et heureuse, et à part quelques cafouillages comme Département des Arc-en-Ciels et Insuline, elles avaient toujours fait correctement leur job. Les yeux rivés sur le pivoteur, Gerbant Riche sentit monter une pointe de peur à l'idée qu'avec cette outil de mort lui avait peut-être échu la mission de remettre une alicorne à la tête du royaume, pas forcément Celestia, car il la haïssait, mais il y avait toujours moyen de trouver quelqu'un qui ferait l'affaire.
Il se redressa, étendit ses jambes engourdies en serrant les dents, et se dirigea vers la salle de bain, espérant y trouver du savon, un rasoir, et au moins du papier toilette. A peine entré dans la pièce blanche, il regarda en direction du lavabo, et glapit et bondit en arrière.
"Qu'as-tu vu? Une araignée? Un scolopendre?! Je déteste les scolopendres!" piailla la voix de Luna.
"B-Bien pire, Princesse!" balbutia Gerbant Riche. Son coeur battait la chamade, et ses jambes tremblaient.
"Qu'est-ce que c'était? Qu'est-ce que c'était?"
"C'était... VOUS!"
"... Moi?"
Le poney pénétra de nouveau dans la salle de bain, à pas feutrés ; prudemment, sans faire de gestes brusques, il s'approcha du miroir, et examina son reflet, une nouvelle fois. Lentement, il leva une jambe, et se toucha la figure, comme pour apprivoiser l'image que lui renvoyait le miroir. De l'autre côté de la vitre, le reflet approcha un sabot de son visage, le sabot opposé à cause de l'inversion dûe à la réflexion, et le posa sur sa joue, comme lui le faisait ; mais le sabot enfonça légèrement la peau d'un délicat visage presque enfantin et bleu foncé, dont il partageait d'ailleurs la couleur, comme tout le reste du corps, écartant légèrement une mèche tombante de crinière couleur de ciel. Gerbant Riche s'éloigna un peu, et se tourna pour exposer ses flancs ; à la place de l'oeil dans la serrure, symbole de celui qui veut en savoir trop sur les poneys qui l'entourent, il y avait une sorte d'éclaboussure d'encre presque noire, au sein de laquelle émergeait la marque lunaire sacrée, presque éblouissante au milieu de l'obscurité du derrière de Luna.
"Pas possible..." murmura Gerbant Riche.
"Nous, les alicornes, réagissons... 'différement' face à un miroir. Un jour, ma soeur m'a dit que le miroir est un menteur. Les poneys se regardent dans un miroir, et si ils se trouvent laids, le miroir leur renverra de la laideur. Si ils se trouvent beau, même si ce n'est pas le cas, le miroir leur renverra la beauté qu'ils s'imaginent. Et si ils s'imaginent qu'ils possèdent toujours un corps... Le miroir leur renverra l'image du corps qu'ils désirent. Je veux retrouver mon corps." couina Luna.
"Et tout le monde le voit... Je crois qu'on va se tenir éloigné des vitrines, dorénavant. Cela nous ferait remarquer, et... Par Tarnation! Nous étions juste devant la vitrine du Kiabarawatakama quand ces gardes nous ont arraisonnés. Ils ont dû voir le reflet, et ça les a... déconcentrés."
S'interrompant brusquement, Gerbant Riche tendit les sabots vers le miroir, et le décrocha de son support ; il le posa contre un mur, lui tourna le dos et écarta les jambes.
"Qu'est-ce que tu fais, Gerbant Riche?!" s'indigna Luna.
Le poney plia les pattes avant, et essaya de regarder entre ses jambes. "Pas grand-chose, dit-il avec un rictus joueur. J'essaye simplement de trouver le côté amusant de la situation, et..."
Aussitôt, il ressentit une violente contraction dans son bas-ventre, qui lui arracha une exclamation de douleur. "Qu'est-ce que... Vous faites, Princesse?! Arrêtez ça tout de suite, vous allez me faire..."
"Je te préviens, la prochaine fois que tu fais ça, je continue jusqu'a ce que tu aie à laver le sol. Nous cohabitons, au cas où tu l'aurais oublié." annonça Luna en relâchant la tension.
Gerbant Riche grogna, et sous la surveillance attentive et invisible de Luna, il remit le miroir à sa place, et en profita pour s'humidifier le visage ; après tout, il était venu pour ça.
"Peut-on parler, maintenant?" demanda Luna, alors qu'ils retournaient vers le lit.
La surprise qu'il avait eu en voyant la jument bleue dans le miroir avait permis au poney de cesser de ruminer des idées noires, et il se sentait prêt à affronter un interrogatoire. Il écarta les babioles du lit et s'allongea sur le dos, puis se détendit. "Soit. Où nous sommes-nous arrêtés?"
"J'ai vu en toi la licorne que je cherchais, répondit Luna. Mais je n'ai pas compris pourquoi. Tu n'es pourtant pas très doué avec la magie, je l'ai vu quand tu essayais de récupérer ton jouet avec les gardes."
"Pas très doué avec la magie?" grogna Gerbant Riche. "Certes pas très doué pour manipuler des babioles, comme toutes les licornes qui peuplent cette terre savent le faire. Néanmoins... Il vaut mieux que vous le voyez par vous-même. Comme ça, nous éviterons un tas de question inutile. Et ça ne va pas vous plaire."
"Qu'est-ce que tu vas me montrer?" interrogea Luna, mais Gerbant Riche ne l'écoutait plus ; il avait déja fermé les yeux, et se concentrait sur un souvenir en particulier.
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Tapie dans un recoin de l'esprit du poney brun, Luna vit déferler une cascade de pensées confuses, de bribes de mémoire ; des images, des odeurs, des voix sorties de leur contexte, par milliers, en un chaos indiscernable. Puis tout se clarifia, et une séquence s'imposa, brouillée, déja émoussée par le temps, mais encore lisible. Luna ressentit un puissant mal de dos, et la sensation brûlante d'un flot de magie pure qui déferle le long d'un appendice frontal, en face d'un miroir encadré d'or, qu'elle reconnut comme celui d'une des salles de bain du palais. Puis des voix, à moitié audibles, plusieurs qu'elle ne reconnut pas, et une qui lui donna des frissons : celle de Vladimir.
Le reflet du miroir disparut, et fut remplacé par de l'obscurité. Luna ne voyait pas très bien, les deux arcades sourcilières de Gerbant Riche en masquaient une bonne partie, à ce moment-là. "... C'EST BON, tonna la voix déformée du propriétaire des lieux. VOUS POUVEZ PARLER, ELLE NE NOUS ENTENDRA PAS."
Il était impossible de voir quoi que ce soit, car Gerbant Riche penchait régulièrement la tête, la relevait un instant, puis baissait de nouveau les yeux, et paraissait souffrir le martyre. Mais les voix, elles, en disaient suffisament ; Luna entendit parler d'hôtel, de toutes les trois, et même son propre neveu la traîter de "chieuse bleue". Fascinée par le spectacle, elle se tut cependant, et écouta attentivement. Puis, la voix de Vladimir fit allusion au câlinage, et elle comprit de quoi il s'agissait. Gerbant Riche lui montrait le moment précis où le règne des alicornes avait déraillé.
Dans le souvenir, un mal de crâne fit son apparition, et devint rapidement insupportable, et le Gerbant Riche du souvenir annonça qu'il ne pouvait pas arrêter le sort ; son rythme cardiaque s'était déja emballé, et il suait à grosses gouttes. Muette de stupéfaction, l'esprit de la princesse de la nuit essayait d'interpréter tout ce qu'elle voyait, comprit qu'une bonne partie du personnel du palais avait assisté à ce qu'il s'était passé ce matin-là dans la chambre d'hôtel de Détrot, et ne prêta même pas attention au chatouillis qui excita le canal déférent de Gerbant Riche dans le souvenir. L'image devenait de plus en plus imprécise, et la conscience du poney semblait vaciller.
Brusquement, l'attention autour du miroir monta d'un poil, et Luna vit que Gerbant Riche avait mobilisé ses dernières forces pour se concentrer sur ce qu'ils voyaient. Elle se vit s'approcher d'eux derrière le miroir, furibonde, détourner l'image vers l'extérieur, et la remettre en place avec violence ; il y eut alors une explosion cristalline qui la fit sursauter, et le souvenir s'arrêta aussitôt. Luna se remémora le moment où ils étaient à l'hôtel, où elle avait claqué la porte de l'armoire et où le miroir qui l'ornait avait lui aussi volé en éclat, le sermon que lui avait administré sa soeur, le sentiment d'injustice qu'elle avait ressenti à ce moment-là parce qu'un miroir ne se brise pas comme ça ; tout était désormais clair pour elle. La lumière s'était faite sur les événements qui avaient précipité sa soeur et elle dans la pire des adversités.
Gerbant riche rouvrit les yeux, et attentit calmement la déferlante d'agressivité à laquelle il allait avoir droit de la part de la jeune jument ; celle-ci ne tarda pas à réagir.
"Espèce de SALAUD!" glapit-elle dans sa tête ; le poney crut que sa boîte crânienne allait exploser. "Pourquoi tu as fait ça? C'était un moment intime, pourquoi as-tu attendu si longtemps avant d'arrêter le sort?"
Celui-ci serra ses bras autour de sa tête et gémit de douleur. "Et ne mens pas, siffla Luna, vénimeuse. J'ai vu dans ton esprit que tu as voulu le faire durer le plus longtemps possible, et que ce n'était pas uniquement à cause de la destruction des miroirs. J'ai ressenti le plaisir sadique que tu as éprouvé en comprenant la situation, et qui t'a donné la force d'aller jusqu'au bout. Tu voulais lui nuire."
Gerbant Riche resta silencieux.
"Tu sembles la détester. Cela ressemblait à une vengeance... A présent, explique-toi. Maintenant"
"Disons que j'ai eu la chance de tomber sur sa séance de... câlinage. L'heure de baisser les masques est arrivée, Princesse.
Je n'imaginais pas arriver sur ça, mais ce fut le cas et j'ai fait durer le contact entre les deux miroirs jusqu'a mes extrêmes limites, car je voulais ruiner son intimité. Je voulais que tout le monde la voie en plein acte, pour briser sa réputation. Ca n'a pas pris, car tout le monde savait ce qu'elle faisait. Mais Vladimir s'est servi de ça pour la descendre de son perchoir, et ça m'arrangeait aussi bien. Appelle-moi le tombeur de reines."
Le silence tomba dans la chambre, et dans les esprits.
"Gerbant Riche..." commença Luna.
"Oui?"
"Je vois dans ta tête que tu n'as jamais fréquenté le cercle de ses amis, ou de ceux qui font affaire avec elle. Tu ne l'as jamais vu de plus près qu'au pied du balcon du palais, ou au milieu de la foule d'une réception. Je ne sais même pas si elle te connaît, qu'a t-elle pu te faire pour que tu veuille lui faire du mal comme ça?"
"Vous faites erreur, une fois de plus." laissa tomber Gerbant Riche. "Tant qu'à parler de cercles, je fais partie de celui très restreint de ceux qui la connaissent le mieux. Et pour cause... J'étais le prédécesseur de la licorne violette."
La princesse de la nuit laissa hoqueta de terreur. "T'a t-elle..."
Gerbant riche l'interrompit d'un râle de lassitude, avant de fermer de nouveau les yeux et projeter, une fois de plus, la princesse de la nuit face à la toile des souvenirs de son propre esprit. Le souvenir était beaucoup plus vieux, et dégradé ; ne subsistait que des idées grossières, des descriptions résumées, et les détails les plus marquants des images. C'était dans une salle inidentifiable, vraisemblablement sur un tapis, mais il était recouvert d'éclats de verre ; Gerbant Riche se tenait au ras du sol, face à un objet que Luna reconnut comme un livre, mais à la forme déconcertante ; il y avait tant de pages qu'il était presque cubique, elle ressentit le contact du cuir de la couverture sur le côté de son sabot droit. De l'autre côté du livre, deux colonnes verticales blanches avec une masse métallique dorée et triangulaire à leur pied, mais ce n'était pas des colonnes, c'était les jambes avant de sa soeur, et Gerbant Riche leva la tête, et Luna eut un recul d'effroi en voyant l'expression glaciale qu'affichait sa grande soeur, qui paraissait alors immense ; elle ressentit alors l'étau qui enserrait les entrailles du poney, l'atmosphère malsaine et tendue de la scène.
"Je... Je suis désolé...", balbutia une voix aigue et claire, émoussée par les âges, et Luna comprit alors pourquoi le point de vue était si bas. A l'époque du souvenir, Gerbant Riche n'avait peut-être même pas ses marques mignonnes.
"Fiche le camp." dit la Celestia du souvenir, et contrairement à la précédente, cette phrase-ci était horriblement nette et précise, parfaitement conservée. "Rentre chez toi, je ne veux plus te voir."
Luna était abasourdie, et attendit la suite, mais il n'y avait plus de suite, et ils étaient revenus dans la chambre d'hôtel, et son éclairage jaune et déprimant.
"Peut-être voulez-vous aussi voir le moment où j'ai dû annoncer à mon père que mon apprentissage avec Celestia prenait fin plus tôt que prévu." grinça Gerbant Riche. "L'humiliation que j'ai ressentie à ce moment-là n'a pas dû changer d'un poil, malgré les années. Ni le souvenir de la claque qu'il m'a administré. Vous savez ce que ça fait de décevoir son père de cette façon?"
"... Je n'ai pas connu mes parents." répondit Luna. "Mais j'imagine que ça ne doit pas être agréable."
"C'est le genre de blessures qui ne guérit jamais!" se récria Gerbant Riche, seul sur son lit. "Pendant des années, je n'ai pas osé le regarder dans les yeux. Il y avait l'histoire de mon rejet par Celestia en personne entre lui et moi. Il racontait même qu'il avait fallu y mettre un terme parce que j'ai été souffrant. Notre réputation était menacée, tout ça à cause de moi. Mon père était quelqu'un d'important, et restait invité aux réceptions qu'ordonnait Sa Magesté, et je devais faire acte de présence, je passais mon temps près des buffets qu'elle ne fréquentait jamais pour être sûr de ne jamais la croiser. Vous savez quoi? En vérité..."
Le poney se retourna et étrangla son oreiller avec rage, les dents serrées, les larmes aux yeux.
"JE VEUX VOIR SA TÊTE AU BOUT D'UNE PIQUE."
De nouveau, le silence. De nouveau, ce fut Luna qui le rompit.
"Que s'était-il passé, à ce moment-là?" demanda t-elle avec hésitation.
Gerbant Riche baissa les yeux. "J'ai toujours été un poney curieux, à vrai dire... Mais savoir des choses sur les autres pouvait rapidement devenir une obsession, chez moi. Je voulais même devenir journaliste d'investigation, mais mon père me l'a interdit, enfin... Passons. J'étais tombé sur son journal intime. Et j'en ai feuilleté quelques pages."
"Ma soeur tient un journal intime... murmura Luna. Comme c'est poétique. Elle devait être de très mauvaise humeur ce jour-là."
Le poney se redressa, et s'assit au bord du lit ; il attrapa le pivoteur, et l'examina d'un air songeur. "Lorsqu'elle a été écartée du pouvoir, je suis resté au palais, avec Vladimir et quelques pouliches idiotes qu'il avait invité elles aussi. Je suis resté avec eux pour faire la fête sans interruption, pour passer du bon temps, profiter du pouvoir, ce genre de choses. Et j'attendais que la situation se stabilise pour retrouver ce journal. Je voulais en lire un peu plus. Vladimir m'a alors éjecté du palais, et je n'ai pas eu le temps de le faire."
"Ton talent spécial, c'est vraiment de t'attirer les ennuis, Gerbant." fit remarquer Luna.
"Luna, je crains que ces gardes ne soient à ma recherche car Vladimir s'est séparé trop vite de moi." avoua Gerbant Riche d'une voix pâle. "Il m'a vu faire le sort des miroirs croisés, il sait que ce n'est pas un sort anodin, qu'il peut conférer un avantage stratégique certain à qui sait le faire, et que s'il était écrit dans un livre, il y aurait certainement d'autres formes de savoir digne d'intérêt inscrit à côté."
L'esprit de la jument hésita. "Et alors?"
"Je lui ai menti de long en large. Je lui ai servi une histoire à dormir debout de prince amoureux, tué d'une flèche pendant une bataille, qui avait créé le sort pour voir sa belle, que je l'avais lu dans un livre de farces et attrapes. En réalité, il était consigné dans le journal intime."
"Dans son journal intime?" répéta Luna.
Pour la troisième fois, Gerbant Riche referma les yeux ; il était au même endroit que dans le souvenir précédent, cette fois face à un miroir, le livre épais ouvert devant lui. La magie afflua, déferla avec la violence d'un choc électrique, et l'image de Celestia apparut dans le miroir ; elle devait être en train de se coiffer, et se retourna, et aperçut alors Gerbant Riche. Luna la vit sursauter, tout comme le Gerbant Riche du souvenir, et son expression se durcit instantanément, et le miroir explosa. La suite, Gerbant Riche lui avait déja livré.
"Elle écrit des choses pareilles dans son journal?!"
"Pire que ça, révéla le poney. Regardez comment je tiens le livre dans le deuxième souvenir... Il est à l'envers. Quand on le lit normalement, elle y raconte sa vie, et c'est un journal intime de base, quelquefois érotique, souvent barbant, toujours anodin. Mais de l'autre côté, il y a des bribes de savoir, consignées en vrac. Des milliers de vérités, souvent dangereuses et instables, qui tiennent toutes sur une seule ligne, écrites si petit qu'il y en a des centaines par page. Celestia avait la réputation de passer des soirées entières à la bibliothèque du palais, et elle s'amusait probablement à reporter toutes les bizarreries qu'elle croisait, ou déduisait, au fil de ses lectures dans son bouquin... Des siècles de lecture, résumées dans un seul livre, sur des pages en papier si fin qu'on peut voir à travers. Il y a autant de savoir dans une seule de ces pages que dans la bibliothèque de Villeponey."
Le poney marqua une pause ; toutes ces confessions déballées à une jument qu'il ne connaissait que de nom et vivait dans sa tête l'avaient épuisé.
"Vladimir devient fou et dangereux." termina t-il. "A ses côtés, je n'ai rien vu venir, mais il gère ce royaume n'importe comment. Il m'a trahi, il nous a mis sur la paille, et a poussé mon père à l'exil. Je hais Celestia comme jamais je n'ai haï un poney, mais je souhaite de tout mon coeur que son neveu soit destitué avant de tomber à son tour sur le journal intime. J'ai peur de ce qu'il pourrait faire avec... Il faut que vous m'aidiez, Princesse."
Silence. Peut-être était-elle en train de réfléchir.
"Par quoi commence t-on?" répondit-elle avec un sérieux qui lui était inhabituel.
Gerbant Riche se leva, et s'étira ; il songea qu'il avait passé les dernières minutes à parler tout seul, dans le vide, et se demanda ce qu'aurait pensé quelqu'un qui l'aurait vu. "Déja, volons des vêtements." proposa t-il. "Il y a certainement quelqu'un qui aura laissé les siens près des douches de cet hôtel minable."
Dernière édition par caelacanthe le Jeu 23 Aoû - 10:29, édité 1 fois |
| | | #Py7h0n Brony squatteur
Date d'inscription : 03/04/2012 Age : 34 Localisation : Béruges
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 21 Aoû - 16:05 | |
| ça, pour des révélations, c'est des révélations |
| | | #gg totalement Frony
Date d'inscription : 12/09/2011 Age : 30
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mer 22 Aoû - 21:10 | |
| Des sacrées révélations, même. Tout le monde en est pantois, on dirait. Mais j'arrive pas à visualiser gerbant riche dans des vêtements de terreux, c'est tellement contre nature. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mer 22 Aoû - 21:16 | |
| Soarin' aime parcourir les merveilles de l'éventail des classes sociales (en faisant des très pauvres chez les très riches ou vice versa) |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 23 Aoû - 0:09 | |
| Donc gerbant riche a été destitué de son poste de câlineur attitré de la princesse célestia car il en sait trop sur son journal intime et les secrets qu'ils contient ? Interesting... Au fait, c'est quoi le département des Arc-en-Ciels et Insuline ? Coquilles : - Spoiler:
- Citation :
- Vous être le plus fort concentré de naïveté
ou un sacoche Un nombre incalculables deux unité il remis le miroir Tu n'est pourtant Et ne ment pas si elle te connais en train de sa coiffer
|
| | | #gg totalement Frony
Date d'inscription : 12/09/2011 Age : 30
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 23 Aoû - 0:29 | |
| Le département des arcs en ciel c'est la Rainbow Factory, et Insuline c'est l'autre fic Saccharide, d'après moi. Et je pense pas qu'elle le câlinait, il avait pas encore sa marque de beauté... enfin j'espère |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 23 Aoû - 10:46 | |
| Merci pour les erreurs. gg totalement a absolument raison. le département des arc-en-ciel est une référence à Rainbow Factory, il est déja mentionné dans cette histoire, quand Celestia s'enferme dans son bureau, se perd dans de pessimistes réflexions et boit comme un trou sans vraiment faire gaffe, et finit par battre sa soeur. Pareil pour Insuline, qui désigne le système d'approvisionnement autonome en sucre d'Equestria (la station de collecte et la voie ferrée). Lui aussi est cité dans ce passage, et à plusieurs reprises par la suite, mais en réalité, il apparaît pour la première fois dans Saccharide, le passage ou rainbu dashu se retrouve à écouter très attentivement un des derniers ingénieurs vivants à être intervenu sur la construction du Train. Sinon, Gerbant Riche a vécu une histoire tragique, c'était un poulain de bonne famille, qui a réussi à décrocher le rève de tout jeune poney ambitieux, devenir le bras droit de Sa Majesté et profiter de son savoir et de sa sagesse, faisant alors la fierté de toute sa famille. Sauf qu'il avait ce problème de curiosité obsessionnelle, et un jour, il a fouillé les affaires de Celestia et est tombé sur son journal intime. Tel un jeune étalon qui découvre les revues NSFW de son père, il a ouvert le livre, essayé ce qu'il y avait marqué dedans, et ça a révélé sa duperie à Celestia, qui l'a jeté dehors comme le dernier des malpropres. Rejeté par la reine en personne, humilié par son propre père, condamné à porter pendant toute sa vie l'idée qu'il a gâché la chance monumentale qui lui a été offerte,, c'est le prédécesseur de Twalah, c'est un poney dont la force mentale et la capacité d'entreprendre seront estropiées pour toujours, c'est Gerbant Riche. Celestia ne lui témoignait pas de marques d'affection abusive comme elle le faisait à Twalah, elle préfère déja s'attacher un peu à eux avant, et Gerbant Riche n'est pas resté très longtemps, malheureusement pour lui. pour ce qui est de câliner des poneys non-marqués, je ne sais pas si Celestia le fait, l'âge minimum qu'elle s'octroie doit dépendre de sa détresse et de son besoin d'affection... mais, il y a cependant un âge légal, fixe, et sous lequel Twalah se trouvait malheureusement lors de leur nuit à l'hôtel.
Dernière édition par caelacanthe le Jeu 23 Aoû - 11:17, édité 1 fois |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 23 Aoû - 10:50 | |
| J'ai une autre question m'sieur : Pourquoi vous vous évertuez à orthographier majesté avec un G ? |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 23 Aoû - 11:17 | |
| ah! euh... pardon, j'suis né comme ça. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 23 Aoû - 18:35 | |
| Sweet! i mean, yay! - Spoiler:
Depuis des heures que le train roulait, Poursuiveuse de Nuages avait épuisé toute les astuces qu'elle connaissait pour ne pas s'ennuyer. Le train était allé les chercher à VillePoney et elle avait été toute contente d'avoir gagné cette croisière surprise, sans compter qu'elle n'avait même pas eu besoin de faire ses bagages. Une fois le convoi parti, elle avait tout d'abord discuté avec ses voisins de banquette avant et arrière, et avec Voltigeuse, qui avait gagné aussi, et lorsque la conversation était devenue insipide, elle avait regardé le paysage, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de paysage mais juste une plaine aride toute plate qui faisait progressivement place à un désert encore plus plat et monochrome. Elle avait compté les rochers et les buissons jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus compter plus loin car elle ne connaissait plus les nombres, et avait découvert quantité de forme de rochers, qu'elle n'avait pas vu avant à cause de l'altitude à laquelle les pégases comme elle évoluaient d'habitude. et puis elle s'était amusée à compter ses pattes et dessiner des choses invisibles sur le siege devant elle, et tortiller ses cheveux cyans, et alors l'ennui avait triomphé. Poursuiveuse de Nuages était appuyée depuis des heures contre le bord de la fenêtre et attendait, et même le sommeil ne voulait pas d'elle, pas comme Poursuiveuse, qui dormait depuis des heures et de fait, n'était d'aucune utilité dans la lutte contre l'inactivité. Ce voyage commençait à être interminable, et la pégase esperait qu'en arrivant au camps de vacance ils seraient enregistrés suffisament rapidement pour aller dans la piscine et ensuite, infester les jeux pour poulains en chassant les précédent occupants qui la regarderaient, impuissants, jusqu'à ce que vienne pour eux l'heure de dormir et qu'ils s'éloigneraient en pleurants, traînés par leurs parents râleurs. Poursuiveuse de Nuages n'était pas foncièrement méchante, mais ce n'était que justice, après tout elle aussi y avait eu droit quand elle était pouliche, et rien n'avait été plus beau que le jour ou elle était devenue suffisament grande et forte pour pouvoir se bagarrer avec les autre pégases afin de prendre leur place. C'était le bon vieux temps. La pégase contemplait Voltigeuse, qui ronflait à ses cotés, son amie d'enfance et sa soeur d'arme dans leur lutte pour le pouvoir. Et cette traîtresse dormait, et Poursuiveuse de nuage était désormais seule face à l'ennui, un insupportable ennui, que ne berçait plus le claquement des roues du train sur le wagon, torture auditive, supplice mental, battement cardiaque du monstre qui l'oppressait inexorablement et qui gagnait ce lent combat, brouillait l'écoulement du temps, figeant la réalité dans une boucle eternelle qui ne prendrait jamais fin et dont elle ne ressortirait pas intacte, mortellement touchée par la torpeur grandissante dont ne voulait pas la liberer le sommeil, qui, par un sadisme suprême, lui avait ôté sa meilleure amie, que Poursuiveuse de Nuages hésitait à réveiller, ne serait-ce que pour ne plus être la seule à dépérir sur son fauteuil, et avoir mal aux fesses, et les membre raides, et les ailes toute pliées qui faisait mal au moindre mouvement, et la vessie de plus en plus douloureuse, soeur d'arme jusqu'au bout.
Et alors, Poursuiveuse de Nuages sentit qu'il fallait qu'elle aille d'urgence aux toilettes, pour régler ce problème de vessie, un après l'autre, et Poursuiveuse de Nuages adressa un remerciement à Celestia (ou Vladimir, peu importe, c'était devenu ambigu depuis quelque temps), et se prépara à réveiller Voltigeuse pour qu'elle s'en aille et qu'elle puisse rejoindre le couloir.
Mais Poursuiveuse de Nuages reconsidéra l'idée. En se réveillant, Voltigeuse aurait certainement horriblement envie d'aller aux toilettes, surtout qu'elle avait dormi, et elle ne voudrait, ou ne pourrait sûrement pas attendre devant la porte. Elle s'y précipiterai dès que Poursuiveuse de Nuages l'aurait réveillée et se cloîtrerait pendant un temps qui serait interminable, et cela, Poursuiveuse de nuage ne le voulait absolument pas.
Le train continuait sa course folle à travers le vide et la monotonie. Poursuiveuse de Nuages était debout sur son siège, ses sabots piétinant sans vergogne l'assise qui avait réussi à rester globalement propre au fil des années, et elle commença à escalader le dossier devant elle en poussant de petit gémissement à cause des courbatures douloureuses et de la paroi qui glissait, ses sabots accrochant et endommageant le tissus à plusieurs endroits. Peu importe, se dit-elle en se hissant maladroitement, personne ne l'avait vue et elle pourrait tout à fait clamer que "c'était là avant c'est pas moi" au cas ou un contrôleur passerait, ce qui était très improbable puisque c'était un voyage sans billet. Et lorsque Poursuiveuse de Nuages fut en équilibre sur le dossier du siège, elle estima la distance qui la séparait du petit local à quelque mètres d'elle. En quelque coups d'aile, ce serait reglé, elle ferait son affaire et reviendrait se rasseoir, encore étourdie de volupté, benoîte d'aise, et le voyage pourrait continuer dans la quiétude.
Et puis, il y avait ces poneys, autour d'elle, et en dessous d'elle, qui n'avait, du moins pour ceux qui lui tournaient le dos, pas vu que quelqu'un était debout sur les sieges et s'apprêtait à rejoindre le bout du wagon de la manière la plus ingénieuse qui soit. Des poneys terrestres, ces crotteux, qui grouillaient dans la boue et évoluaient dans un univers en deux dimensions et qui eux, auraient été obligés de réveiller leurs voisins. Des licornes, ces hautains personnages, qui disaient toujours de grande paroles et se consideraient comme supérieurs aux autres, alors que si ils avaient eu envie d'aller aux toilettes, eux, ils auraient dû faire comme les sans-magies. Les pégases étaient des être supérieurs. La pression à l'arrière de Poursuiveuse de Nuages avait atteint le niveau maximum, mais la délicieuse chaleur de l'envie retenue sous la queue de la pégase ne nourrissait que plus sa délectation et avec une infini grâce et une infinie lenteur, savourant jusqu'àu terme de la délicieuse douleur, bestiale et primitive, d'une envie d'uriner qui connaîtrait dans quelque secondes le plus intense des soulagement, Poursuiveuse de Nuages déploya ses ailes et prit lentement son envol, le visage déformé par la béatitude et l'effort.
Le train entra soudain en collision avec un virage et la gravité changea d'axe. Tout au long du convoi, des freins pneumatiques se verrouillèrent en hurlant et en sifflant, et les centaines de tonnes ralentirent avec force pour amorcer le tournant serré. Poursuiveuse de nuages fut jetée d'un seul coups de l'autre coté du couloir par la force centrifuge, et l'inertie expedia la pégase glapissante à l'avant du wagon en tournoyant, sous un tas de valise qui s'écroulèrent sur elle. Lorsque la réalité reprit un sens à peu près intelligible, Poursuiveuse de nuage émergea du tas d'objets, regardant en direction de la porte des toilettes et constatant qu'il était à présent inutile d'y entrer, comme en témoignaient l'humidité qui maculait l'arrière de ses cuisses et les cris d'indignation qui s'élevaient de tout un côté du couloir. Poursuiveuse de Nuages comprit alors à quoi servait le panneau apposé dans tous les wagons qui représentaient une paire d'aile barrées, qu'elle avait toujours regardé sans vraiment le voir, et décida de fuir le plus loin possible au fond du train, sous les railleries de toute une moitié du wagon et les reproches de toute une autre.
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- On raconte que les zèbres sont hippophages, murmura une licorne en jetant des regards à gauche et à droite.
- Oh, oui, et qu'ils font de la magie noire et donnent naissance à d'horrible poulains déformés, continua une jument orange avec un ton craintif. J'espère qu'il y aura des barbelés suffisament haut autour du terrain de jeu et des bungalows, et des gardes!
- On raconte que les zèbres sont.. Bien pourvus, hésita une autre licorne en grattant sa corne du bord de son sabot. Vous pensez qu'il y en aura là ou on va? Je veut dire, pour vider les poubelles et danser le soir? Et qu'ils.. prennent des pourboires? termina t'elle en frissonnant.
Depuis des heures, Trixie et Etincelle du Crepuscule, assises sur le sol au fond du wagon, appuyées l'une contre l'autre, assistaient avec découragement à ce spectacle interminable. Après leur arrivée mouvementée, le calme était progressivement revenu, les rideaux avaient été tirés à cause du soleil et soustrayaient à la vue des occupants du wagon les marques de l'impact, l'impact dont le souvenir secouait d'un spasme le corps d'Etincelle du Crepuscule, comme un réveil pendant une terreur nocturne. Les poneys du wagon, rassemblés vers l'avant, semblaient fuir leur proximité, comme si ils portaient malheur, ou alors juste à cause de l'odeur qu'ils dégageaient après leur périple infernal.
Le train continuait sa course et la faim commençait à leur tenailler le ventre. C'était même le cas de la plupart des poneys, qui, au fil des heures, se montraient un peu plus hargneux, plus francs dans leur propos, alors que la discussion avait pris un ton notoirement raciste. Trixie s'était murée dans le silence, et Etincelle du Crepuscule avait décidé de ne rien dire, ne sachant même pas ce qui les attendaient là bas. La seule Zèbre qu'elle connaissait était Zecora, et celle ci n'était pas méchante, elle aimait simplement la solitude et la tranquilité. Peut être avait-elle fui son pays d'origine, Etincelle du Crepuscule ne lui avait jamais demandé et elle n'en avait jamais parlé. Peut être que tous les Zèbres parlent en vers, auquel cas elles passeraient pour des manantes à la moindre phrase. Peut-être même qu'elles ne parleraient à personne. Dans ce train expedié en direction de nul ne savait vraiment ou, sans Lune Cauchemardesque, les deux licornes étaient devenues comme tout le monde.
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"Non. Non, sérieusement, il n'est pas question que j'entre ici." fît Gerbant Riche tout bas, après avoir poussé la porte des douches. L'hôtel étant particulièrement miteux, il ne s'attendait bien évidement pas à du grand luxe, mais ce qui se cachait derrière la porte sobrement estampillée "Vestiaire" dépassait toutes ses craintes. Le carrelage, autrefois blanc, était recouvert d'une couche luisante de crasse noirâtre, probablement faite de tout ce qu'un corps équin peut produire ; des détritus alimentaires vieux de plusieurs années achevaient de se décomposer, aidés par une colonie d'insectes tous plus gros et visqueux les uns que les autres, et le tout empestait comme le derrière d'une vache. En encore plus désagréable à regarder.
"Quelques casiers sont fermées à clé." observa Luna, qui avait la chance d'être étrangère à l'odeur qui régnait ici-bas. "Et j'entends le bruit de la douche. Quelqu'un a sûrement laissé des vêtements ici."
"Je serais surpris si on trouve mieux qu'un sac à patates." Gerbant Riche renâcla de dépit et tourna les sabots. "Ça vaut pas le coup, je m'en vais."
"Tu préfèrerais qu'on te voit tout nu?" fît l'alicorne, en mettant bien l'accent sur les deux derniers mots. Gerbant Riche déglutit, mal à l'aise, et elle se décida à enfoncer le clou. "J'ai remarqué que tu avais cette manie, de balancer ta queue sur le côté assez souvent, imagine ce que voient les autres derrière toi..." Elle feignît un glapissement horrifié.
Gerbant Riche rougît profondément, mort de honte. "Hey, ça ne vous a jamais dérangé, vous!" lâcha-t-il, et la voix dans sa tête se tût, à court d'arguments. Tout fier d'avoir fermé le clapet d'une déesse incorporelle, il esquissa un petit sourire de satisfaction, qu'il ravala vite ; dans le fond, elle avait raison, l'idée de ressortir dans les rues ainsi exposé lui était totalement insupportable. Se salir un peu les sabots était un faible prix à payer pour éviter pareille honte, et après tout, il y avait un lavabo dans sa chambre. "Bon, d'accord, j'y vais." soupira-t-il, et Luna ne répondît rien, car elle était toujours aussi embarrassée.
L'étalon brun posa un sabot tremblant sur le sol avec un bruit humide, puis l'autre, et il se retrouva debout au milieu de la saleté. Il compta mentalement le nombre de pas qu'il lui faudrait pour atteindre les casiers, et parcourût la distance en grandes enjambées. A ce stade, ses fanons étaient collées entre eux par la crasse, mais rien de plus grave. Il tapa du sabot sur une porte verrouillée, et le verrou à moitié rongé par la rouille se cassa sans effort, révélant son contenu ; Gerbant Riche en sortît un pantalon de survêtement informe mais propre, ainsi qu'une veste à capuche déformée par ce qui devait être un estomac assez imposant. C'était affreux, trop grand et indigne de lui, mais ça ferait l'affaire en attendant mieux. Gerbant Riche plaça les vêtements sur son dos, fît demi-tour, et tomba museau-à-museau avec un étalon massif à l'air patibulaire.
Le poney sentît son cœur s'arrêter de battre un instant, et il fît un effort suréquin pour avoir l'air naturel. "Oh, euh, bonjour." murmura-t-il, les yeux agrandis de terreur. Sans son pivoteur, il se sentait aussi vulnérable qu'un nouveau-né.
"C'est le gérant de l'hôtel." constata Luna. "C'est bon, pas la peine de s'inquiéter." Gerbant Riche la maudit silencieusement, en se demandant comme ELLE réagirait si un colosse pareil se glissait dans son dos.
"Tu fais quoi, là, minus?" grogna l'hôtelier, et son haleine fétide manqua de faire s'évanouir le jeune bourgeois. C'était comme s'il avait avalé un égout entier, pensa-t-il.
"Euh, je ..." Il gratta nerveusement le sol, cherchant désespérément une excuse, mais rien ne lui vînt. Le poney en face de lui découvraient progressivement ses dents, dévoilant deux rangées de chicots jaunes dans le meilleur des cas, complètement pourris autrement, mais pas moins menaçants. Gerbant Riche avala sa salive, et lutta pour garder le contrôle de sa vessie.
"Tu es venu prendre une douche, imbécile." fît la voix de Luna, passablement ennuyé à l'idée de perdre son temps dans des situations pareilles.
"Je suis venu prendre une douche." Il se força à sourire. "Pourquoi est-ce que je serais là, autrement? Ha ha!" Le gérant resta impassible, et le silence tomba à nouveau. Le malaise ne tarda pas à s'inviter à la fête.
"Ben alors, t'y vas?" lança le gérant, en jetant un coup d'œil en direction de l'entrée des douches.
Gerbant Riche sembla se réveiller. "Oh ! Ouais." Il jeta à contrecœur les "précieux" vêtements au fond du casier, le ferma aussi bien que le permettait le verrou défoncé et trottina vers les douches, sous le regard pesant du molosse équin. Il jeta un œil, et son visage se décomposa. Il s'était attendu à des cabines individuelles, il n'y avait qu'une grande pièce carrelée, et des morceaux de tuyaux qui sortaient des murs à intervalle régulier. Le sol était moins sale, heureusement, mais l'eau s'écoulait dans un grand trou situé en plan milieu de la salle, et il s'en dégageait une odeur pestilentielle. Le carrelage, cassé en plusieurs endroits, laissait parfois la place à du béton sur lequel des algues avaient poussées. L'air était glacé, et Gerbant Riche abandonna l'espoir d'y trouver un peu d'eau chaude. Mais ce n'était pas le pire. Le pire, c'était le poney obèse et couvert d'eczéma appuyé contre un mur avec ses deux pattes avant, et la pouliche très laide en dessous de lui, dont le gosier servait de réceptacle à la chose oblongue de taille assez moyenne qui se trouvait entre les jambes de l'étalon. Le poney grassouillet jeta un regard bovin au nouvel arrivant, et se désintéressa de lui aussitôt.
"Oh mon dieu, c'est dégoûtant." fît Luna, et Gerbant Riche acquiesça silencieusement. Il se força à détacher son regard de la scène, et vînt se placer en dessous d'une des extrémités de tuyau. Il pressa un bouton, et un torrent d'eau glacée lui tomba dessus. L'étalon poussa un couinement plaintif, et se força à rester sous l'eau, au moins jusqu'à ce que les deux exhibitionnistes et le gérant partent. Au bout de ce qui lui sembla être une éternité, les gémissements se firent plus intenses, les bruits humides de succions également, il y eût un râle de plaisir, un grognement guttural, un bruit de ventouse suivi de toussotements, et pour finir, le son des sabots tapant sur le carrelage qui s'éloignait progressivement. Gerbant Riche poussa un soupir de soulagement, et se retourna.
La pouliche de petite vertu était toujours là, assise sur le sol, luttant pour allumer une cigarette. En voyant le visage de l'étalon, elle esquissa un sourire lubrique, et une chose blanchâtre lui coula de la bouche. "Salut beau brun, tu veux du bon temps?"
"Je ne crois pas, non." répliqua sèchement Gerbant Riche, en secouant sa crinière trempée. En vérité, il était plus que partant pour un peu de "bon temps", mais il avait l'intime conviction qu'il n'en trouverait pas ici, dans la bouche pleine d'aphtes d'une prostituée de bas étage.
"Allllleeeeeeeez ..." minauda la jument, nullement découragée, et elle s'allongea sur le dos et écarta la patte, dévoilant un bas-ventre qui laissait apparaître un cuir rougeâtre à certains endroits, là ou le poil avait été arraché par un client un peu trop glouton. L'étalon détourna le regard, dégoûté, et se dirigea vers les vestiaires en marmonnant de vagues excuses. Puis quelque chose l'attrapa par la crinière, et avant qu'il ait pu réaliser ce qui lui arrivait, une paire de lèvres humides se collèrent aux siennes, et une langue força brutalement l'entrée de sa cavité buccale. Il fût envahi par un goût de tabac froid, de sirop pour la toux et d'une autre substance salée, dont la dernière fois qu'il en avait goûté remontait à un moment particulièrement honteux de son existence. Gerbant Riche poussa un cri d'horreur étouffé, et envoya sauvagement la pouliche au sol, où elle atterrît en hurlant des grossièretés. Ignorant tout ça, il se précipita dans les vestiaires, saisît les vêtements entre ses dents et monta quatre-à-quatre les escaliers qui menaient à sa chambre, sans prendre le temps de se sécher, et s'enferma à double tour.
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"Dégveulaffe" pleurnicha Gerbant Riche en se brossant frénétiquement les dents, au point de se faire saigner les gencives. "Dégveulaffe." Il cracha le dentifrice au fond de l'évier, se rinça la bouche, et constata avec désespoir que le goût était toujours présent ; il ne savait pas bien si sa bouche était encore sale, ou si c'était juste son imagination, aussi décida-t-il de recommencer, juste pour être sûr.
Luna, de son côté, commença à s'impatienter. "Tu as bientôt fini, Gerbant? Ça va bientôt faire une heure que tu fais ça."
Gerbant Riche recracha, et s'essuya la bouche. "Vous dites ça car vous ne sentez pas le goût. Ou alors, vous y êtes habitu ... Aïe!" Une douleur perçante lui traversa l'estomac, et il se tortilla au sol, les yeux remplis de larmes. "Espèce de ..." Il hésita à terminer sa phrase, puis renonça.
"Je suis désolée, Gerbant Riche ..." Elle n'avait pas l'air si désolée que ça, nota l'étalon. " ... mais nous n'avons plus beaucoup de temps. Nous devons pénétrer dans le palais au plus vite."
"Je sais, je sais ..." grogna le poney brun en se relevant péniblement. Elle n'y était pas allé de sabot mort. Il enfila rapidement les vêtements, et s'inspecta dans le miroir. A la place de son reflet, qui en temps normal aurait sans doute eu un aspect vraiment misérable, il n'y avait que la déesse de la nuit, et les vêtements qui traversaient ses longues et fines pattes. Il se tourna, et constata que le pantalon s'arrêtait en dessous de ses fesses, et laissait sa croupe entièrement visible. Il retînt un petit rire amusé, et s'allongea sur le lit. " ... mais nous n'avons même pas de plan."
Luna resta silencieuse, et pendant un moment, on n'entendît plus que le bruit du ventilateur. "Eh bien..." Elle semblait hésiter. "Tu as toujours le pivoteur."
Gerbant Riche grinça des dents. "Ouais, c'est vrai ..." Mais il ne savait pas s'il saurait s'en servir à nouveau, après l'incident avec les deux gardes. Vladimir ne poserait pas problème ; il n'aurait aucun scrupule à en faire un carpaccio de poney. Mais il n'était pas un psychopathe, et la perspective d'ôter la vie à des poneys supplémentaires ne l'enthousiasmait pas du tout. Néanmoins, si ça pouvait empêcher le pire ...
Ignorant les reproches de Luna, il choisît de faire un somme et d'aviser après.
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"Etincelle? Tu n'aurais pas un peu de vin, par hasard?"
"Non, Trixie, comme tu peux le constater, je ne porte pas de vêtements ou quoique ce soit qui me permettrait de cacher une bouteille de vin, et vu que je n'en ai pas non plus entre mes sabots ou ailleurs sur mon corps, tu n'aurais normalement pas à poser cette question." pensa Etincelle du Crépuscule, mais elle était trop fatiguée pour parler, alors elle se contenta de faire mollement non de la tête.
"Et à manger? Trixie ne dirait pas non à un sandwich à la luz ..." reprît la licorne bleu, feignant de ne pas remarquer l'exaspération de son compagnon d'infortune.
"Je n'ai RIEN, espèce d'idiote, va emm ..." Elle posa ses sabots sur sa bouche, rougît profondément, et reprît : "... ennuyer quelqu'un d'autre!" La pouliche se força à regarder le mur, le plafond, le sol, tout ce qui n'était pas cornu et bleuté. Au bout d'un moment, elle vît du coin de l'œil la licorne s'éloigner avec un hennissement de dépit.
Etincelle du Crépuscule poussa un profond soupir. Comment cette ignoble pouliche, qui avait failli ruiner son village adoré, qui avait eu le culot de lui coller son intrigue pas lavée dans le visage alors qu'elle était inconsciente, et l'avait presque tuée avec ses remèdes hasardeux, osait-elle se comporter de cette manière? Elle n'était pas son amie. Leur réunion résultait d'une pure coïncidence, et aurait dû s'achever il y a déjà bien longtemps. Son ventre gargouilla, et la licorne mauve retînt un gémissement plaintif. Cela faisait quelques heures que son corps semblait manquer de quelque chose, et elle se sentait devenir un peu fébrile. Elle ne s'était pas encore complètement remise de sa maladie, elle avait faim, elle avait soif, elle se sentait si seule et vulnérable sans une alicorne à ses côtés. Une larme perla au coin de son œil, et vînt rouler lentement sur sa joue. La pouliche se repassa pour la énième fois la scène dans sa tête ; le vol plané, la pirouette confuse qui l'avait faite atterrir à l'intérieur du wagon, le bruit immonde qui avait accompagné la disparition de Luna, ou Lune Cauchemardesque, quelle importance. Deux pattes bleu nuit apparurent devant elle, et un visage déformé par un rictus moqueur inspecta le sien.
"Tu PLEURES?" railla l'insupportable saltimbanque, et elle pouffa de rire, envoyant une volée de postillons sur le visage déjà bien humide d'Etincelle du Crépuscule.
"Va au diable!" hurla Etincelle du Crépuscule, et elle éclata en sanglots. "C'est toi qui aurait due mourir, espèce de ... d'immonde traînée ..." ajouta-t-elle, entre deux hoquets.
Pour une fois dans sa vie, Trixie ne jugea pas utile d'en rajouter, et se désintéressa de la pouliche larmoyante pour aller quémander de la nourriture à un étalon qui passait par là. "Hey, beau poulain, tu as déjà vu un serpent disparaître ..." 10 minutes et quelques bruits visqueux (qu'elle aurait préférée ne jamais entendre) plus tard, elle pût observer la magicienne amateur dévorer avec avidité un sandwich au gazon devant elle, le plus bruyamment possible, la narguant du regard entre deux bouchées. Elle n'en laissa pas une miette, et lorsque toute trace du sandwich eût disparu de ses sabots, elle ouvrît grand la bouche pour montrer à Etincelle du Crépuscule ce qui s'y trouvait : une bouillie de pain verdâtre peu ragoutante mais sans doute délicieusement nutritive. Puis elle avala le tout et poussa un râle de plaisir trop intense pour être vrai, mais qui ne manqua pas de faire écho dans l'estomac de la pauvre pouliche affamée. Et dans une ultime provocation, Trixie s'affala dos au mur avec un sourire bienheureux, et se caressa délicatement le ventre, enchaînant flatulences sur flatulences. N'y tenant plus, Etincelle du Crépuscule s'éloigna la tête basse, changea de wagon et commença à mendier. Elle n'obtînt rien, sinon des regards compatissants, de piètres excuses et des propositions indécentes.
--
Au début, le train ralentissait de manière quasiment imperceptible, et aucun des poneys présents, plongés dans la torpeur, ne remarqua quoique ce soit ; puis un étalon particulièrement observateur se mît à crier que l'on arrivait, et tout le monde choisît de le croire, et ce fût le chaos. Les rares poneys qui avaient réussis à emporter un bagage se précipitèrent dessus, tandis que les autres se collèrent aux portes, dans l'espoir d'être les premiers à sortir. Lorsque le train freina brutalement et s'arrêta définitivement, tout le monde tomba l'un sur l'autre, et les portes s'ouvrirent sur une pile compacte de poneys emmêlés et gémissants.
"Bienvenue à ... ZÉBRAÏCA!" s'exclama le jeune zèbre musclé qui venait de descendre de la locomotive, avec un grand moulinet de patte. Devant les yeux angoissés des poneys amassés se trouvait un petit village fait de huttes rudimentaires et de bâtiments en argile, et derrière lui, une fosse absolument immense, dont personne ne pouvait discerner le fond à cette distance. "Veuillez me suivre, s'il vous plaît ..." Il se tourna, et trois pouliches ne poussèrent malgré elle un glapissement d'admiration en découvrant sa croupe musclée et les deux lourdes choses qui pendaient gracieusement entre ses pattes. Quelques étalons dans le lot grognèrent de jalousie. Indifférent à l'agitation, le zèbre leur fît signe de sortir du sabot, et les plus courageux des poneys descendirent timidement du train, et emboitèrent le trot à l'équidé si exotique. Etincelle du Crépuscule n'était pas de ceux-là, et elle se tenait au milieu de la file, la position idéale pour ne pas se faire remarquer. Déjà, la chaleur lui tapait sur la nuque, et les élucubrations de ses voisines ne l'aidaient pas à se calmer.
"Alors, c'est si petit que ça, Zébraïca?" caqueta la pégase idiote qui s'était faite remarquer plus tôt, en baladant ses yeux d'une bâtisse à l'autre.
"Mais non." soupira un terrestre bleu. "Zébraïca est une nation. Ici, c'est un village de vacances." Il s'éloigna un petit peu du groupe, jeta un œil à l'intérieur d'une hutte et revînt, une grimace indéfinissable en travers du museau. "C'est ... pittoresque."
"Oh, je suis tellement excitée!"
Etincelle du Crépuscule aurait bien aimé leur annoncer ce qui les attendait vraiment, mais n'en trouvait pas le courage. Ils étaient tous si naïfs. Elle se demanda comment elle aurait réagie, elle, si elle n'avait pas été mise au courant de tout ce qui se cachait derrière cette mascarade ridicule. Elle aurait probablement compris dès le départ. C'était la plus intelligente, après tout.
"Hem ..." Le zèbre s'éclaircît la gorge, et monta au sommet d'un petit tas de terre. "Votre attention, s'il vous plaît!"
Tout les poneys se turent, et regardèrent en direction de la créature rayée. Le soleil brillait fort, et ils durent plisser les yeux.
"Voila ... " reprît le zèbre, d'un ton hésitant. De toute évidence, il n'était pas habitué à ce genre de discours. "Je sais que beaucoup d'entre vous ont été induits en erreur par d'autres PONEYS sans scrupules , et nous nous en excusons. Vous n'êtes pas dans un village de vacance."
Une rumeur sourde parcourût l'assemblée, des regards furent échangés. Etincelle du Crépuscule serra les dents, se préparant au pire, et remarqua Trixie, un peu à l'écart, qui manipulait du sable pour en faire une petite statuette à son effigie. Malgré toute la haine qui lui inspirait la saltimbanque, Etincelle du Crépuscule ne pouvait s'empêcher d'admirer son sang-froid.
"Vous êtes ici pour travailler, dans les mines de sucre qui ont fait la renommée de notre nation." continua-t-il, sans pouvoir réprimer un petit sourire de fierté patriotique. "Vous serez logés et nourris, et bien traités. Cependant ... Vous devrez rester ici tant que la dette ne sera pas payée."
Le silence tomba, seulement troublé par le bruit des gouttelettes de transpirations tombant sur le sable chaud. Une licorne leva timidement la patte, et le zèbre lui fît signe de parler.
"Ça veut dire ... qu'on est prisonniers?" bredouilla-t-elle à mi-voix.
"Et bien, techniquement parlant ..." L'assemblée retînt son souffle. " ... Oui." Le zèbre s'efforça d'avoir l'air le plus compatissant possible. Ça n'eût pas l'effet escompté, et de la foule jaillît une flopée de protestations, de cris de révoltes, de cris d'horreur, d'injures et de pleurs. "Allons, allons!" cria-t-il. "Calmez vous, ne rendez pas les choses plus difficiles qu'elles le sont!" Un caillou l'atteignît en pleine face et l'envoya au sol, et il se releva en tenant sa joue ensanglantée, à bout de patience. "GARDES!" hurla-t-il. "Matez moi ça!" Des zèbres musclés au delà du raisonnable se précipitèrent hors des bâtiments et s'immiscèrent dans la foule, calmant les plus dociles, maitrisant brutalement les plus violents. Bientôt, il n'y eût plus un poney qui ait envie, ou qui soit en état de combattre, et ils regagnèrent tristement leurs nouvelles maisons, se demandant en vain ce qui avait bien pu se passer pour qu'ils en arrivent là.
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| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 26 Aoû - 14:04 | |
| J'ai l'impression que je suis désormais le seul lecteur. Tous les autres sont partis en vacances, on dirait. Un chapitre distrayant, avec des passages à la fois drôles et répugnants, comme dans presque tous les chapitres. Mais l'histoire n'a pas beaucoup avancé. On sait juste que twala et trixie sont arrivées à sid'hennit, que flitter et cloudchaser font partie du voyage (ça aussi ça n'apporte rien, à moins que les deux pégases jouent un rôle important plus tard). Gerbant riche, lui, est toujours en status quo pour cause de lavage de dents frénétique. Bref, je continue de me demander ce que vont faire twala et trixie dans ce bourbier pour arranger leurs affaires, et ce que gerbant riche a bien pu planifier pour faire tomber vladimir, ou du moins le descendre, à supposer qu'il soit réellement décidé à se servir du pivoteur à nouveau. Coquilles (encore une fois, faites gaffe aux fautes de pluriel) : - Spoiler:
- Citation :
- toute les astuces
quantité de forme de rochers pas comme Poursuiveuse > comme Voltigeuse, non ? au camps de vacance les précédent occupants en pleurants une infini grâce d'un seul coups Je veut dire en plan milieu de la salle avaient poussées trois pouliches ne poussèrent malgré elle comment elle aurait réagie Tout les poneys toute la haine qui lui inspirait
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 26 Aoû - 14:09 | |
| Oh, merci d'avoir répondu! |
| | | #Amélie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 27/07/2011 Age : 25
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 26 Aoû - 14:51 | |
| T'es pas tout seul, MagicPixel, t'inquiètes ^^. |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 26 Aoû - 15:01 | |
| ouais, la catégorie fanfics est bien calme, ces temps-ci... merci d'avoir lu, et apprécié. le passage suivant arrive rite naô. toutefois, il est malheureusement truffé de choses encore plus drôles et répugnantes que le précédent, ce qui le fait arriver dans le google doc dont il suffit de demander le lien à Boldeniak ou Soarin' pour accéder à un univers de fun, de distractions palpitantes et haletantes, et où les péripéthies coulent à flots. ce passage peut être découpé en quatre parties. la 1 et la 3 seront postées ici, la 3 dépendant de la 1, enfin bref... la 2 et la 4 seront réduites à un résumé que tout le monde peut lire, mais naturellement, c'est bien mieux de les avoir en versions complètes. 1: - Spoiler:
Une nuit s'était écoulée depuis l'arrivée du train à Zebraïca, train dont la seule originalité parmi les innombrables trains qui avaient fait des allers-retours incessants entre les deux contrées pour équilibrer le montant de leurs populations respectives fut d'avoir hébergé des passagers clandestins, mais personne ne vit l'intérêt de relever ce détail.
Zebraïca était presque aussi grande que la province sacrée d'Equestria, mais sa population n'atteignait qu'un dixième de celle-ci. Les raisons en incombaient à un placement géographique malheureux, à des latitudes où l'eau ne tombait pas du ciel, et à quelques cadeaux des dieux gisants dans le sous-sol dont Zebraïca se serait fort bien passée. En effet, sous une épaisse couche de sable, d'une sorte de marbre et d'une autre couche de sable compacté que les spécialistes appelaient ophicalcite et rudite et reposant sur un plancher imperméable d'obsidienne, une quantité invraisemblable de roche vitrifiée qui n'en était pas dormait depuis des millénaires et empoisonnait la majeure partie du territoire de Zebraïca. Les sources coulaient sucrées, les rivières charriaient des tonnes de sucre quand elles n'étaient pas taries ; zèbres et animaux grandissaient avec les dents cariées, les bêtes sauvages étaient rendues agressives par l'afflux de glucides et d'une manière générale, aucune forme de vie ne se satisfaisait vraiment de cette particularité. Lorsqu'un zèbre disait qu'ils avaient tant de sucre à Zebraïca qu'ils le pissaient, il rappelait également que l'ombre du diabète planait au dessus de chaque habitant rayé de la désertique province.
Le soleil se levait, caressant de ses rayons déja brûlants les huttes en boue séchée des villages qui ponctuaient çà et là l'immensité morne du désert, les lourdes et fraîches parois d'ophicalcite éclatantes des quelques monuments, institutions durables et du palais de Tirastria, et d'innombrables petites cahutes en torchis qui bordaient un énorme cratère dans la terre simplement désigné par l'appelation SORGO-1 et hébergaient des poneys déja ébourrifés, décoiffés, sales, puants, de misérables et naïves créatures tourmentées par l'inquiétude et épuisées par une première nuit trop chaude et trop courte, rêvant pour la plupart d'une petite douceur à se mettre sous la dent pour se remonter le moral, inconscients du fait qu'elles seraient dégoûtés du sucre bien avant de commencer à le pisser.
2 (résumé) : - Spoiler:
Platine fait la connaissance d'une charmante zèbrelle. Celestia a des yeux magnifiques.
3: - Spoiler:
A quelques dizaines de kilomètres seulement de Tirastria, chauffé par le soleil désormais au zénith, le fond sombre du puits d'extraction primaire de sucre dit SORGO-1 avait atteint une température si élevée qu'on aurait pu y cuire un oeuf au plat. La chaleur s'élevait du sol en volutes transparentes qui faisait danser le décor proche, et recouvrait d'une flaque d'eau illusoire les éléments plus éloignés, et c'était là qu'Étincelle du Crépuscule se trouvait, seule en compagnie de quelques pouliches qui ne lui parlaient pas, et de zèbres et d'étalons qui tiraient des wagonnets de gravats ou de sucre avec un bel entrain.
Devant elle, à une hauteur dépassant presque le haut de sa corne, se trouvait un des plus insolites caprices inventé par la nature. C'était la couche de sucre gemme, ou "glucolithe", qui reposait à plusieurs mètres dans le sous-sol, et empoisonnait accessoirement une majeure partie des sources d'eau potable de la région. Elle ressemblait à une couche vitreuse et parfaitement transparente, et nombreux étaient les poneys qui venaient y mettre la langue et coller les yeux contre la paroi lissée, sabots autour du visage, pour tenter de sonder ses profondeurs impénétrables. Le sucre était si pur qu'on y voyait très loin, et qu'on distinguait même les variations de hauteur du plancher d'obsidienne noire, et les blocs de roches prisonniers dans le glucolithe qui y flottaient depuis une éternité tels des poissons dans un lac gelé.
Si c'était un cadeau des dieux, celui-ci s'appelait certainement Discorde, songea tristement Étincelle du Crépuscule en abattant sa pioche, décrochant un énorme éclat de sucre brillant de la paroi transparente. Elle le jeta derrière elle, et un bel étalon jaune et brun s'en empara aussitôt en la remerciant, le lança dans sa charrette qui débordait déja de blocs de sucre gemme encore plus gros que le sien et remonta vers la surface d'un trot enjoué. Étincelle du Crépuscule lui rendit son remerciement d'un regard noir ; elle savait quelle odieuse récompense l'attendait, lui ainsi qu'à tous les individus de sexe mâle qui descendaient dans SORGO-1. Là-haut, on allait noter le poids de la charge de son wagonnet, l'additionner à ce qu'il avait déja transporté, déblais ou glucolithe, et quand il aurait atteint une tonne, il gagnerait... une pouliche.
Tôt ce matin, elle et Trixie étaient descendues avec les autres au fond du puits, toutes les deux abattues par le manque de sommeil, sauf Trixie qui avait dormi d'un sommeil de plomb, ne s'était pas privé de ronfler et n'avait pas cessé de lui adresser de petits coups de pied pendant qu'elle rêvait. Un vigile au pelage rayé était alors venu les trouver, et leur avait demandé, soutien ou extraction? Elles n'étaient naturellement pas au courant, alors il leur avait expliqué qu'elles étaient déja dans le groupe d'extraction, mais que si elles voulaient, elles pouvaient faire partie du soutien, qui était un travail nettement plus confortable lorsqu'on savait écarter les jambes et se détendre. Outrée, Étincelle du Crépuscule s'était apprêtée à envoyer paître l'indélicat, mais Trixie avait déja signé et l'avait plantée là, non sans l'arroser de remarques désobligeantes et de provocations, et Étincelle du Crépuscule s'était retrouvée seule au fond du puits, avec sa pioche pour seule compagnie.
Un autre coup dans le glucolithe, un autre bloc de sucre qui tombe à ses pieds, et un nuage de poussière qui vient lui irriter les yeux. Autour d'elle, les autres pouliches avaient aussi les yeux rougis par le sucre. La mécanique de SORGO était parfaitement huilée, réfléchit-elle. Le système s'entretenait de lui-même. Les pouliches qui ne voulaient pas travailler restaient toute la journée dans leurs cabanes minables à attendre, tout ce qu'il y avait de masculin dans la région portait de lourdes charges et prenaient du bon temps, et sans qu'ils s'en rendent compte, leur volonté était annihilée et ils ne songeaient même pas à se rebeller.
Et puis, il y avait les pouliches qui avaient refusé l'infâme marché, comme elle, et que le système punissait en leur faisant jouer le rôle le plus pénible. La licorne violette avait entendu parler de Sid'Hennit, de la discipline de fer qui régnait là-bas ; Trixie avait évoqué les représentants de l'autorité des lieux, qui n'hésitaient pas à jouer de la cravache pour que le travail soit fait. Ici encore, les choses étaient différentes, il n'y avait presque pas de gardiens. Mais Étincelle du Crépuscule n'arrivait pas à savoir lequel des deux était le pire.
"Qu'est-ce que tu fiches?! lui lança une Terrestre proche d'ici, voyant qu'elle ne faisait rien. Tu te crois en vacances? Au boulot!"
A SORGO, une tonne de déblais ou de glucolithe décroché des parois égalait un kilo de luzerne de première qualité importée tout droit d'Equestria et compactée en granulés. Mais le total était calculé sur l'ensemble des matériaux remontés et divisé par le nombre d'extracteurs. Un système qui s'entretenait de lui-même.
"Je suis épuisée, murmura Étincelle du Crépuscule d'une voix rauque. J'ai la tête qui tourne, vraiment."
"Et bien, va boire un coup et reprends le travail, répondit son interlocutrice. Et lave-toi les naseaux, c'est dégoûtant!"
Étincelle du Crépuscule ne comprit pas tout de suite, et se frotta le museau pour voir ; l'avant de sa patte était rouge vif. Elle saignait abondamment.
"Oh, non..." gémit la licorne. Lorsque la voûte d'un tunnel l'avait brutalement séparée de Lune Cauchemardesque, elle avait espéré de tout coeur que le climat chaud du désert la préserverait quelques temps des infections. Hélas pour elle, le miracle ne s'était pas produit.
Retenant ses larmes, voyant qu'elle était surveillée, elle ramassa sa pioche et recommença à collecter le sucre qui irait remplir les gosiers et gâter les dents de la haute population de sa terre natale. L'alicorne lui avait offert seulement quarante-huit heures de sursis ; elle regretta d'avoir abandonné sa famille pour s'engager dans cette folie. Elle se reprocha d'avoir cru une seule seconde qu'elle et la licorne bleue pourraient avoir la moindre chance de faire quoi que ce soit dans la bonne direction. Elle se traita d'idiote finie pour avoir voulu se mêler aux histoires de pouvoir qui secouaient le royaume d'Equestria. Et par dessus tout, elle en voulut mortellement à Princesse Celestia pour l'avoir intoxiquée avec ses secrétions corporelles, avoir abusé d'elle pendant tant d'années, et l'avoir poussée à se rendre au coeur de l'enfer de Zebraïca alors qu'elle l'avait peut-être déja oubliée. Rareté avait eu raison. Et c'était au fond d'un puits surchauffé qu'une vision réaliste des choses lui était arrivé, droit dans la face.
"Salope..." siffla t-elle entre ses dents serrées, prête à abattre la pioche.
"Salope!"
La surface vitrée s'étoila instantanément et se fragmenta en une myriade de blocs cristallins qui s'égarèrent sur le sol.
Ses amies lui avaient tourné le dos. A peine avait-elle réussi à regagner leur confiance qu'il avait déja fallu partir.
"Connasse!"
Nouveau coup de pioche, plus violent que le précédent. Celestia était celle qui avait fait construire Sid'Hennit, et avait laissé l'horreur se produire.
"Monstre!..."
C'était elle qui s'était précipitée pour chercher sa maîtresse. Non l'inverse. Elle n'était qu'une pouliche, un numéro qui finirait sa vie dans un gouffre, enfermée dans une caisse en bois. Celestia changerait d'étudiante.
"... sans coeur." murmura t-elle nonchalamment, appuyée sur son outil de travail. La pointe de celui-ci dessina un tracé sinueux sur le glucolithe, et tomba en tintant sur l'obsidienne. Sa propriétaire tomba lourdement sur le côté, et ne se releva pas ; l'effort lui avait coûté trop d'énergie.
L'une de ses compagnes d'infortune s'élança vers elle. "Attends!" lui dit une autre pour l'arrêter.
"Elle va bien finir par se réveiller. N'y touche pas, et va ramasser ton sucre."
Ce fut au bout d'une demi-heure qu'un des gardiens de la mine passa par là, tout à fait par hasard. Il remarqua le sang qui maculait les morceaux de sucre, et comprit qu'il se passait quelque chose d'anormal ; pensant à une insolation, il chargea la licorne mourante sur son dos, et l'emmena à la surface.
4 (résumé) : - Spoiler:
Étincelle du Crépuscule est fichue. Elle est perdue au milieu du désert, trop faible pour se déplacer, et sait qu'elle va succomber dans quelques heures. Elle a cédé au désespoir, et elle en veut à sa maîtresse, à ses amis, et à tous les poneys dont elle a pu croiser le chemin. Trixie la rejoint par hasard, et Étincelle du Crépuscule va l'envoyer paître. Et pour la première fois de son existence, Trixie va servir à quelque chose.
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| | | #Amélie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 27/07/2011 Age : 25
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 26 Aoû - 15:14 | |
| ...Pourrais-je obtenir ce fameux google doc ? |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 26 Aoû - 15:19 | |
| le problème du google doc, c'est qu'il est fortement déconseillé aux p'tits zenfants, au vu des terrifiants contenus qui y sont renfermés, histoire que, tu vois, leur développement mental sur le plan 53xu31 ne se fasse pas de travers. mais si tu as 15 ans révolus, ça devrait le faire. Boldeniak devrait te l'envoyer par MP, il me semble qu'il traînait ici voici deux minutes. mais tu as lu l'histoire sans le google doc? sans que ce soit une fic à clopes, il y a quand même un certain nombre de chapitres qui ne sont trouvables que là-bas. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 26 Aoû - 16:22 | |
| Hop, pendant que j'y étais, j'ai enchaîné la suite ! - Spoiler:
Platine aurait dû être content de se faire câliner par trois zébrelles, non ? C'est pas le rêve de tout étalon de se faire assaillir par trois femelles en rut ? Enfin, m'est avis qu'il n'a pas trop apprécié la brutalité de ces trois-là ... Sinon deux passages que j'ai trouvés très WTF : Le moment où tout le monde se met à badder sur les yeux de célestia (vous faites vraiment des fixettes sur le physique de cette alicorne, des fois ), et celui où trixie est amenée à l'infirmerie et où elle est... enceinte ? J'ai pas trop compris ce qui lui est arrivé, et j'ose à peine envisager des hypothèses qui résulteraient à des conclusions particulièrement sales.
Coquilles : - Spoiler:
- Citation :
- regardant tour à tout
et il la vit sa tête se baisser à ses conseiller. de part sa localisation des coups de pied sombresauts Je voulait juste aider. Disparaît, Trixie elles avaient été violemment séparée Chacun des poneys qu'elle avait croisé au cours de ce périple avait tenté de l'arrêter > pluriel, bon sang ! vers la mourant
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 26 Aoû - 16:32 | |
| - Spoiler:
Enceinte, non, mais pleine, oui, c'est qu'elle a pas chômé la ribaude
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 26 Aoû - 19:51 | |
| - Magicpixel a écrit:
- Spoiler:
et celui où trixie est amenée à l'infirmerie et où elle est... enceinte ? J'ai pas trop compris ce qui lui est arrivé, et j'ose à peine envisager des hypothèses qui résulteraient à des conclusions particulièrement sales.
Ouais, c'est caelacanthe avec ses fetishs dégoûtants. Tel la Grèce, chez Trixie, c'est l'inflation. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 26 Aoû - 19:56 | |
| Bof, tout le monde a des fetish. le seul problème c'est qu'ils n'ont pas les mêmes |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 26 Aoû - 20:07 | |
| exact, nous sommes trois sur ces histoires, c'est pour ça qu'elles sont si riches et si hautes en couleurs. Soarin' y amène ses effroyables fetish de mort, Boldeniak fait pleuvoir des trombes d'or par dessus, et moi, je m'arrange pour que les scènes de h4rd shippin' impliquent le plus de secrétions collantes, de sons dégueus et de choses révulsantes possible pour que jamais, jamais, on ne puisse m'accuser d'écrire du cloppin' material. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 27 Aoû - 0:16 | |
| - Spoiler:
Moui n'empêche, le fait que trixie soit remplie de semences au point d'avoir l'air enceinte, c'est quand même du gros WTF, tu ne peux pas le nier
|
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 27 Aoû - 0:32 | |
| non, mais c'est trixeh, c'est une pétée du casque, quand un truc comme ça lui arrive, ça passe limite inaperçu en fait. en plus, elle crie de douleur en entrant dans l'infirmerie, mais elle s'arrête instantanément en voyant twarah sparkru, lui envoie une méchante vanne et recommence ses cris et ses plaintes, tu vois bien qu'elle fait ça juste pour emmerder son monde. |
| | | #ConcretePie Petit nouveau
Date d'inscription : 02/02/2012
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 27 Aoû - 22:36 | |
| Mon afflux sanguin s'est concentré et s'est accélérée dans mon engin de reproduction en lisant de quelle façon - Spoiler:
lune cauchemardesque a perdu son bide par terre
J'applaudis avec mes testicules. *clap* |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 27 Aoû - 23:18 | |
| - ConcretePie a écrit:
- Mon afflux sanguin s'est concentré et s'est accélérée dans mon engin de reproduction en lisant de quelle façon
- Spoiler:
lune cauchemardesque a perdu son bide par terre
J'applaudis avec mes testicules. *clap* Mais quelle... Vulgarité ! |
| | | #Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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| | | | [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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