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| [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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Auteur | Message |
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#Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 27 Aoû - 23:18 | |
| Un peu de tenue que diable Sinon on va croire qu'il y a des choses immorales dans notre histoire. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 28 Aoû - 18:32 | |
| Encore plus de violence, de calinage, de NSFW et de soleil couchant dans ce nouveau chapitre, l'un des plus colossal de la fique et écrit d'une seule traite par Boldeniak - Spoiler:
- Lèche, demanda à Vladimir le fantôme qui portait autrefois le nom de Rubis Précieux, lui présentant ses lèvres teintes d'un rose magnifique et satiné, couverte de la plus fine crème sucrée qu'il y avait au palais.
Vladimir, piegé contre la tête du lit, cherchait un moyen d'échapper à ce jeu de plus en plus envahissant auquel elle jouait depuis trop de temps.
- Ôte moi ce sucre des lèvres, mon prince! insista la jument en couinant, le regard aussi vide que les coffres du royaume. Son corps était propre et lavé, et était enroulé des plus précieuse étoffe du royaume, dans une débauche de luxe qui ne rendait que plus horrible l'étendue des dégâts de son état mental.
- Rubis Précieux.. hésita Vladimir, qui tâtonnait autour de lui à la recherche d'un objet lourd, ou une corde de piano, ou un couteau, sans rien trouver. Une façade, ce n'était rien qu'une façade.
- Je suis EQUESTRIA, petite frappe! hurla Rubis Précieux, les trait déformés par une rage subite. Elle se jeta sur le souverain, collant ses levres contre les siennes malgré ses gémissement affolés, et le serpent de sa langue força la barrière de ses dents avec une force inimaginable, et s'introduisit jusqu'au fond de la gorge du licorne blanc. Le sabot de Vladimir écrabouilla les objets de la table de nuit et expedia les morceau sur le tapis souillé de la chambre impériale. Gargouillant, l'estomac soulevé de brusque contractions. Vladimir essaya de repousser la tête de la jument sans y arriver, et de son autre sabot, ouvrit le tiroir de la table de nuit. Une arme. il y avait toujours une arme dans le tiroir d'une table de nuit. Un objet arriva à sa portée, et, avec la dernière des violences, Vladimir assena un coups sur la tête de Rubis précieux, qui piailla d'indignation et pénetra en lui avec encore plus de véhémence. Le souverain regarda une fraction de seconde l'impressionnant godemiché rose qui s'agitait joyeusement au bout de son bras et qui, même si s'en servait pour frapper le crâne de Rubis précieux jusqu'a la fin des temps, n'arriverait jamais à neutraliser la furie. Alors l'objet fit ce qu'il savait le mieux faire, pénetrer avec violence en quelque chose, en l'occurance l'oeil de la jument, qui hurla de douleur et s'arracha du licorne blanc au bord de l'évanouissement. L'horrible sensation d'une langue rapeuse rampant brutalement vers la sortie de l'oesophage acheva Vladimir, qui vomit sans retenue sur l'oreiller, laissant Rubis Précieux se tortiller au sol et rugir des imprécations.
- Souillure! Déchet! hurla Rubis Précieux, qui se releva folle de rage, se jetant sur lui avec un fauteuil dressé au dessus de sa tête.
La reine frappa et manqua son coups, sa perception des profondeurs ayant disparu. Vladimir se releva, courut vers un coin de la pièce et sortit un sac de sa poche.
- Stop! Stop! Rubis Précieux! Equestria! Couché! glapit le licorne paniqué en saupoudrant maladroitement son contenu sur le sol. Du sucre glace, tombant en grumeaux qui se vaporisèrent en touchant le sol.
L'apercevant, la jument lâcha son fauteuil et se jeta aux pieds de Vladimir, et lâpa le sol, les sabots, le tapis, aspirant la poudre miraculeuse sans retenue, lèchant, râpant presque, avec une avidité grandissante, consommant l'objet du désir toute dignité oubliée. Ratatiné contre le coin de la pièce, Vladimir attendit patiemment qu'elle finisse, n'osant risquer de la déranger. Des sueurs froides coulaient dans son dos, sa bouche était aigre, et ô Lui, personne n'assistait à ces scenes qui se déroulaient dans l'intimité de la chambre royale, Rubis Précieux ayant décidé de ne plus jamais en sortir, enfermée dans sa tour d'ivoire, sa raison étant visiblement restée à la porte. Et puis, la jument se tourna au sol, se tortillant de délice, gémissant de bonheur, exposant ses partie génitales ravagées au prince qui déglutit et rampa discretement en direction de la porte.
Le sucre avait été au coeur de la plus épouvantable famine qui avait frappé Equestria depuis des années. Le sucre avait été au coeur de la plus intense lutte de pouvoir qui avait frappé Equestria depuis toujours. Le sucre était le pouvoir, et chaque once de pouvoir avaient progressivement infecté le cerveau de Rubis précieux, son ambition se repaîssant et croissant jusqu'a evincer sa raison. Rubis Précieux, Equestria, était devenue folle. Après l'assouvissement viendrait la frénésie, une frénésie meurtrière inimaginable, comme le ressac d'une vague orgiaque qui avait labouré le sol du royaume, le coeur de chaque poney sur son passage, la suite d'un festin qui jamais ne rassasierait cette faim abominable qui avait étreint tous les habitants d'Equestria, cette faim de vengeance, de jouissance, la suite d'un festin pendant lequel, ayant oublié leur personne mais par leur frustration et leur rage, les convives s'intéresseraient aux autres et finiraient dans un épouvantable chaos. Comment Celestia aurait-elle géré une crise pareille? La réponse était évidente: En ne jetant pas de l'huile sur le feu. Le peuple réclamait sa tête, le peuple avait réclamé justice, le peuple avait réclamé du sucre, et lui, Vladimir, leur avait donné, leur avait jeté a grand gestes, harranguant la foule, oubliant de leur préciser le prix qu'ils auraient tous à payer ensuite, attisant une rage qui ne pouvait disparaître que par une inimaginable violence. Chaque once de sucre alimentait un incendie qu'il ne pouvait pas éteindre, chaque seconde rongeant encore plus le voile ténu de la société équine, qui, d'un moment à l'autre, n'arriverait plus à maintenir hors des regards les horreurs qu'il avait servi à cacher et à maîtriser, et alors, le chaos reviendrait. C'était aussi simple que ça. Et lui, Vladimir, était au centre de la tornade. Le bouton de porte de la chambre impériale tourna entre ses sabots, mais ne libéra pas les battants en bois massif. Vladimir était coincé dans la pièce, et un cri strident, clair comme le chant du cristal, naquit de la jument en pleine jouissance, en plein orgasme dressée au milieu de la pièce, qui maculait le sol sans retenue de substances a l'odeur piquante, et se tourna dans la direction du souverain, qui se sentit s'oublier dans son costume.
C'est elle qui avait la clé. Elle était à l'intérieur de son corps. Vladimir ignorait dans quel orifice et ne voulait pas le savoir. Rubis Précieux rampa dans sa direction, épouvantable prédateur, gémissant le nom de Vladimir, le regard plus halluciné que jamais.
- Injecte moi ton pouvoir! hurla t-elle. Sème-moi de poulains aussi puissant que toi!
Vladimir hurla de terreur et sauta sous le lit, heurtant le montant en chêne massif avec son flanc. La douleur explosa en une myriade d'étoiles devant ses yeux, et le souverain se sentit attrapé par deux sabot, et tiré hors de sa cachette.
- Laisse moi! brailla t'il en se secouant, essayant de se libérer. Son sabot fendit le sourcil de la jument, qui piailla, le lâcha et fourragea sous le lit, essayant de l'attraper. Vladimir émergea de l'autre côté, et tenta d'ouvrir la fenêtre.
- Je vais t'arracher les testicules, et m'imprègner toute seule, rugit Rubis Précieux, debout derrière lui, le regard rougi de sang, titubante de rage, les muscles bandés et prête pour le combat.
- Arrête ça tout de suite, Rubis Précieux! hurla l'empereur, blanc de terreur.
- Je suis EQUESTRIAAAA! hurla Equestria en se jetant dans sa direction.
Vladimir tourna la tête, avisant un chandelier, et le dressa devant lui. La reine, aveuglée, le reçut en pleine poitrine, et son élan l'emporta au dessus du sol. Avec un cliquetis net, la fenêtre disparut en une nébuleuse de débris étincellants avec la jument, qui tournoya en hurlant dans le vide et se disloqua sur un rempart en contrebas.
Vladimir regarda le sol de la chambre, le vide, le chandelier, la masse rougeoyante qui humidifiait le sable quelque dizaine de mètres plus bas, les gardes qui le regardèrent, les gardes qui regardèrent la foule dans la cour du palais, la foule dans la cour du palais qui regarda Vladimir, et commencèrent à hurler. La vessie de l'empereur se vida allégrement le long de sa jambe droite.
- Par On-Ne-Sait-Jamais-Qui, que vient-il de se passer?
- La reine vient d'être assassinée!
- Parjure! Ordure! Que va t'il advenir de nos familles envoyées à Zebraïca?
- A mort! hurlèrent les poneys en frappant le sol et les gardes.
Vladimir enleva son costume et cracha au sol.
- Allez vous faire voir! vauriens! Ingrats! hurla t-il en enjambant le montant de la fenêtre et en posant un sabot tremblant sur la mince bordure en pierre. Pourritures! Paysans!
Le licorne blanc progressa lentement, ignorant les volée de pierres qui n'arrivaient de toute façon pas à l'atteindre. Les gardes étaient équipés d'arbalète mais aucun n'oserait s'en servir, disons, pendant quelque minutes, le temps qu'ils comprennent qu'ils n'avaient plus de roi. Plus haut, il y avait un pigeonnier, et sur le toit du pigeonnier, un enorme drapeau, claquant au vent. C'etait sa chance. Vladimir commença lentement à gravir les briques, entendant les portes d'entrée du palais céder sous les assauts de la foule et les poneys s'engouffrer dans les couloirs.
- Salauds! maugréa t'il, trempé de sueur. Ordures! lâcha t-il en gravissant le mur. Son coeur battait de toute ses forces, le vertige lui faisait tourner la tête mais la peur de finir étripé était plus forte. Au loin, des portes se brisaient, d'autres s'ouvraient normalement par un trousseau de clé généreusement offert par un garde qui avait eu la présence d'esprit de se ranger du bon côté, celui des gagnants. Se hissant péniblement, les dent serrées, le souverain-il-n'y-avait-même-pas-cinq-minutes arriva sur la plateforme du pigeonnier, et ouvrit la petite porte misérable, qui était verrouillée, en forçant la serrure avec sa corne.
Il déboula dans un lieu étrange. La pièce était obscure, les trous étaient bouchés par du plâtre. Vladimir aperçut un chandelier dans la pénombre, sans comprendre pourquoi il se trouvait là, et son incompréhension grandit lorsqu'il se rendit compte qu'il marchait sur du velours. Une lueur jaillit de sa corne, se communiquant aux bougies pratiquement neuves, et alors, il contempla avec fascination l'endroit dans lequel il se trouvait.
Un velours luxueux et violet tapissait les murs. Des bougies de rechange étaient rangées sur les planches de quelque armoires. Un seau d'eau posé au sol achevait de s'évaporer. Mais ce qui frappa le plus Vladimir, ce fut l'odeur.
Une odeur douce, fraîche, qu'il avait oublié. Une odeur qu'il avait haï, et qui l'apaisa pourtant. L'odeur de Celestia. Comme si elle venait de quitter la pièce, comme si elle s'y trouvait toujours. L'endroit était minuscule, le velour était teinté de violet et de rouge satiné, la lumière était tamisée, et Vladimir comprit qu'il venait d'entrer dans le saint des saint. Le coeur de l'alicorne. Ce lieu était un sanctuaire. Et, abandonné dans un coin de la pièce, se trouvait un unique livre, à la couverture rapée par les siècles, sur lequel était écrit:
"Celestia, fille de l'Hiver"
Vladimir avisa l'eau du seau, qui n'était sûrement plus bonne. Son coeur battait la chamade, sa gorge était sèche, ses muscles étaient douloureux. D'ici à ce que les poneys trouvent le chemin de la chambre, il faudrait un certain temps, et lorsqu'ils commenceraient à escalader le mur, ils se feraient sûrement entendre. Vladimir s'agenouilla au sol, et ouvrit le livre, qui grinça.
"Cher journal, aujourd'hui, nous estions en ces lieux que nous nommèrent Stalliongrades.."
"Ma plume, Luna notre soeur nous fendit le coeur par ces agissements ô combien répréhensibles.."
"Écrit de nos vécus, nous fûment tant retournés par l'exécution de ce parjure que nous ordonnèrent que l'oppression et le doute nous saîsirent avec une telle véhémence.."
Rien que des conneries d'alicornes, firent les yeux de Vladimir, qui parcourait les pages au hasard. Mais ce ne fut pas ce que ressentit sa corne. Si il s'agissait simplement de raconter sa vie, quelque lignes par jour auraient suffit, l'alicorne ne sortait pratiquement jamais du chateau. Et puis, tout le monde la connaissait, sa vie. Celle de son insupportable soeur aussi, même dans les détails les plus sordides et ridicules.
Celestia était claire comme de l'eau de roche, mais avait ressenti le besoin de cacher un journal intime.
l'odeur latente de l'alicorne était étouffante. Vladimir se rappela qu'il venait de passer de l'être le plus puissant d'Equestria à l'être le plus menacé de tout Equestria. Saisissant un morceau de tenture, Vladimir attacha sans trop comprendre le livres sur son dos, et ouvrit la porte du pigeonnier.
Une bouffée de fumée épaisse l'accueillit. Ainsi, les poneys avaient décidés d'employer la manière forte et d'incendier la tour du chateau. Vladimir toussa, cracha et maudit une fois de plus cette plèbe insolente et bête à brouter du foin. Au loin, des poneys qui le virent et le montrèrent du sabot l'invectivèrent, mais le rugissement montant de l'incendie couvrirent leurs imprécations. Vladimir les ignora et monta le long du toit, éclatant les fine tuiles à coups de sabot pour se tailler des marches. Un peu plus haut, secoué par les vents, le drapeau du royaume claquait frénétiquement, irradiant le ciel du symbole du Soleil, noirci de fumée. Vladimir l'attrapa maladroitement, perdit l'équilibre, sentit la fibre se déchirer et la gravité le fit glisser en direction du gouffre.
Vladimir rugit, rayant les tuiles du toit avec son sabot, attira à lui les coins du drapeau qui claqua, prit une forme bombée, et qui l'arracha à la tour.
En dessous de lui, le vide. Vladimir volait. Sa magie lui avait sauvé la vie. Quelque pégases s'approchèrent rageusement, et vladimir leur arracha les plumes par quelque éclairs bien sentis, les regardant tournoyer en hurlant au sol et tomber pitoyablement dans les arbres, en se brisant les membres et en refroidissant ceux qui voudraient encore le suivre. C'était donc ça, d'être une alicorne, voler et faire de la magie.
Le vent le tirait loin du chateau, loin de ses ennemis. Le nouveau parjure se fendit d'un sourire dément, et hurla de rire, victorieux, presque hors de danger. La forêt qui entourait Nombreux Galops était épaisse et dangereuse, et là bas, personne ne le poursuivrait. Alors, le vrai jeu pourrait commencer. Et puis, il y avait le livre accroché dans son dos, qui, pour la première fois, voyait le jour. Vladimir attendait avec impatience le moment de violer les secrets les mieux gardés de l'alicorne.
L'ambassadeur et conseiller du royaume de Zebraïca pour les relations avec Equestria était assis sur un luxueux fauteuil, aux cotés de son souverain, en face d'une porte close de l'autre côté du couloir. Au loin, quelque musiques étaient portée par le vent, et la certaine obscurité du palais contrastait avec les tache de lumière éblouissantes qui naissaient sur les murs et le sol blanchis par la chaux. Le palais de Zebraïca était une petite merveille de climatisation naturelle et ceux qui y vivaient ne souffraient pas de la chaleur. Malheureusement, ces contraintes avaient imposé une construction large, proche du sol, et les immenses tours du château de Nombreux Galops avaient toujours serré le coeur des Zèbres qui l'avaient vu, du moins jusqu'à ce qu'ils doivent monter les marches.
Mais cette époque là était du passé. Les haute tours du château, dans toute leur prétention, n'avaient abrité qu'une avidité et une cruauté inimaginable, et la fascination avait fait place au dégoût, et au mépris, pour les Zèbres qui se mirent a apprécier un peu mieux la perle des sables.
La porte s'ouvrit et Platine en sortit avec lassitude, tenant en laisse l'alicorne qui contemplait son environnement immédiat avec la même candeur que d'habitude. Lorsqu'elle avait disparue et qu'ils l'avaient retrouvée tournant en rond dans le désert, ils avaient décidé de lui mettre une laisse dont Platine aurait la garde. Même le pégase avait compris qu'il y avait une raison valable a cela et bien que ça ait heurté une énième fois son amour propre, il accepta de la tenir.
- C'est fait, marmonna le pégase.
- Bien, dit le roi avec satisfaction. toujours pas de changements?
- Par tout les dieux, s'emporta Platine, comment pouvez vous penser qu'elle va sortir de son apathie en urinant dans sa litière?
- Je ne sais pas, dit le Zèbre en haussant les sabots, peut-être que ça pouvait marcher? Vous, les poneys..
- Quoi, "nous, les poneys", rugit Platine. Pour qui vous prenez vous, à la fin? Nous sommes normaux, comme tout le monde!
Le Zèbre regarda ses ailes, la corne de l'alicorne, les ailes de l'alicorne, sa grande taille, et regarda à nouveau le pégase avec des yeux qui disaient "mon pauvre ami.."
- Oh, arrêtez ça tout de suite, dit Platine. Par Celestia, pourquoi suis-je tombé chez une espèce pareille?
- Raciste, dit le roi.
L'ambassadeur à ses cotés se leva du fauteuil et étira son corps rayé.
- Je ne comprend pas quel est votre problème, dit-il d'un ton affable. Vous êtes couvert de cicatrices. Vous avez échappé à une mort certaine dans votre royaume. Ici, vous êtes en paix. Vous ne manquez de rien. Et vous avez toute les Zèbrelles que vous voulez, gloussa t-il. Alors, pourquoi persistez-vous à être en permanence d'aussi mauvaise humeur?
Platine ouvrit la bouche pour répondre, et ne trouva rien qu'il n'ait pas déja tenté d'expliquer mille fois.
- Ces poneys sont des gens bizarres, dit le roi. Ils volent. Ils font de la magie. Ils nous appellent "equidés de couleurs" alors que quand on les regarde, enfin vous voyez ce que je veut dire. Ils se disputent. Ils transforment leur reine en débile mentale et la passent à la guillotine. Et ils se plaignent quand ils sont ici alors qu'on ne les a pas fouettés ou quelque chose comme ça. Seigneur, Platine, ne pouvons nous rien faire qui ne vous déplaise?
- Vous m'avez, entre autre, jeté en pâture à une horde de Zèbrelles, sous les yeux de ma reine, dit Platine. Je veut dire, ça arrive souvent, de par chez vous? C'est un cadeau de bienvenue, c'est ça?
- Platine, dit l'ambassadeur. Je suis sûr que vous avez du mal à vous acclimater, ça arrive, après avoir vécu une histoire comme la vôtre. Mais ça nous fend le coeur de la voir comme ça, dit-il en indiquant l'alicorne qui flairait le sol avec douceur.
- A Zebraïca, il n'est pas toujours facile de vivre. Il fait horriblement chaud, l'eau est rare. Les conditions climatiques sont parfois rudes, et puis il y a des prédateurs parfois, alors on s'est serré les flancs, dit le Zèbre, alors qu'ils parcouraient le couloir en direction de la salle du trône. On a construit cette ville. On a construit ce palais, on l'a fait jaillir du sol là ou personne, avant, n'aurait mis le sabot.
Une troupe de Zèbrelles pratiquement nue les croisèrent et le claquement de plusieurs morceaux de tissus sur les fesses de Platine retentirent, suivi de quelque gloussement.
- Contemple, Platine, Tirastria, notre capitale, dit l'ambassadeur, en indiquant une fenêtre.
Cette ville n'a jamais eu la prétention d'être parfaite. Ses habitants n'ont jamais eu la prétention d'être parfaits. Peut etre que nous, leurs dirigeants, ne sommes pas parfaits. Et pourtant, les Zèbres vivent bien. Nous prenons en compte leurs doléances, du mieux que nous pouvons, parce que c'est mieux pour tout le monde, et personne ne pose problème, ne se bat, ne réclame plus que ce qu'il a et qui lui suffit. Et pourquoi, vas tu me demander, pégase?
Parce que le mécontentement, l'exigence et l'avidité sont un luxe qu'on ne peut pas se permettre. Parce que si la cité cesse de fonctionner, par égoïsme, par prétention, par illusion, elle coulera dans le sable. Oh, oui, une partie de la ville pourrait décider de se soulever et aller massacrer l'autre moitié de la ville, et que se passerait-il? La haine engendrerait d'autre guerres. Les cadavres apporteraient la maladie. La rupture des réseaux de transports ameneraient la famine. Tout ce qu'ils aurait gagné, ce serait une mort misérable, parce que la terre est toujours plus forte, Platine. Mais vous, vous l'avez oublié.
Vous étiez dans une terre fertile, vous étiez trop nombreux, vous aviez trop d'argent, trop de ressources. Petit à petit, vous êtes devenus fous.
La seule raison pour laquelle votre peuple s'est permis une révolution, c'est qu'il avait les moyens de la faire, et de se planter. Parce que vous vous êtes étouffés dans un luxe incommensurable, dans un gaspillage de tout les instants, sans vous rendre compte qu'un jour, ça pourrait s'arrêter, et vous êtes en train de tout perdre.
- Voila, conclut l'ambassadeur, pourquoi je ne comprend pas quel est ton problème. Tu es loin de tout ça, à présent, en compagnie de ta reine -enfin, presque-. Et si elle n'est sûrement pas en capacité de nous exprimer son éventuelle gratitude, toi, tu pourrais au moins le faire.
Le pégase le regarda, l'oeil vide, et s'assit au sol, la tête enfouie dans ses bras. Il pleura, et ce fut sa seule réponse.
- Majesté? Demanda un Zèbre, message à la main.
- Que se passe t'il? répondit l'empereur.
- Des nouvelles du puits SORGO-1. Ils disent qu'ils faut que l'alicorne vienne immédiatement.
Le soleil déclinait sur le puit de mine lorsque l'ambassadeur, Platine et Celestia descendirent de la locomotive à chaudière salée. Les poneys fatigués, moulus et grommelants rentraient dans leurs maisons respectives, ou traînaient à l'exterieur, désoeuvrés, ou allaient d'une maison close à l'autre. Le nom de Sid'Hennit ne quittait pas la tête du pégase blanc, qui déglutit. Ils auraient pu mourir mille fois. Si quelque chose ne s'était pas passé comme prévu, personne ne serait ressorti du camp de concentration. Baie Coup-de-poing y avait laissé la vie. Les fantômes du passés revinrent hanter Platine de plus belle alors qu'ils se dirigeaient vers l'infirmerie. Pas une nuit ne s'était écoulé depuis Sid'Hennit sans qu'il ne connaisse encore et toujours les mêmes angoisses. Aujourd'hui, les choses étaient censées être différentes. SORGO-1 était presque maintenu sur la base du volontariat. Ce n'était qu'une dette que les poneys payaient pour leur consommation personnelle de sucre, pas une prison sans barreaux pour la plus épouvantable vermine du royaume, construite suffisament loin pour qu'on oublie son existence. Et pourtant, le pégase se sentait minuscule et oppressé. Encore une fois, l'avidité des poneys était à l'origine d'un lieu pareil. Encore une fois, il ne faudrait pas grand-chose pour que ça dérive. Les choses avaient dû commencer tellement bien pour Sid'Hennit, le symbole de l'indépendance sucrière d'Equestria, construit par Celestia pour éviter a tout prix ce qu'ils voyaient aujourd'hui, et ils s'étaient plantés, après avoir maintenu en vie la plus épouvantable machine à massacre du royaume, pendant des années.
Et alors, Platine vit Trixie appuyée contre la porte de l'infirmerie, et Trixie vit Platine, et Platine devint fou.
- Ou étais-tu passée?! hurla le pégase en se jetant sur la licorne, la secouant comme un prunier. Bon dieu, ou étais-tu passée?
- Lâche moi, lâche moi! piailla la licorne, pendant que l'ambassadeur essayait de le retenir et que des gardes se précipitaient a leur rencontre.
- Qu'est-ce qu'il te prend, Platine? rugit le Zèbre.
Platine lâcha la licorne, la contemplant en silence, et la reprit dans ses bras, alors qu'elle fit de même.
- Platine!
- Ou était-tu passée, Trixie? demanda le pégase d'une voix brisée. Oh, tu m'as tant manquée..
- Nous n'avons pas le temps, Platine, dit Trixie. Il faut que tu emmènes l'alicorne dans la pièce!
Le lit était rangé contre un mur, et Étincelle du Crepuscule était aussi pâle que les draps. Du sang seché maculait la couverture à proximité de son cou. Des tuyaux pompaient de l'eau et des solutions glucidiques dans son corps dans un espoir vain de retarder la dégradation de son état. Platine entra, suivi de l'alicorne et frémit devant un tel spectacle.
- Que faut-il faire? Demanda t'il a Trixie.
- Euh.. je ne sais pas, dit la licorne. Elle m'a dit de l'approcher d'elle, mais que faut-il faire?
- Celestia? Croassa Étincelle du Crepuscule.
Tous les regards se tournèrent vers l'alicorne, qui regardait avec curiosité les objets autour d'elle.
- Celestia.. C'est moi.. gémit la licorne violette ratatinée. L'alicorne se tourna vers elle, et ses immense yeux noirs plongèrent dans les siens.
- Je suis venue te chercher, souffla Étincelle du Crepuscule en tendant un sabot tremblant vers elle. Je suis revenue pour te sauver..
Stoïque, l'alicorne contemplais la licorne, et la licorne la regardait, et personne ne respirait. Le silence était tombé dans la pièce, et seule la lente respiration rauque de la licorne empêchait le temps de donner l'impression qu'il s'était arrêté.
- Celestia, supplia Étincelle du Crépuscule.
Les yeux noirs de l'alicorne la fixèrent, et se tournèrent vers un coin de la pièce. l'être au corps blanc comme la neige reprit son exploration lente de l'endroit où elle avait été menée.
Platine sentit un malaise lourd comme du plomb s'abattre dans la pièce. Quelque chose ne s'était pas déroulé comme prévu. Trixie, elle, rongeait son sabot, le visage déformé par le rictus d'une anxiété immense qui devait la tarauder sans pitié. Le regard fatigué de la licorne violette perdit la dernière once d'espoir qui y était restée.
- Celestia, reprit Étincelle du Crepuscule en contemplant le plafond, d'une voix presque inaudible.
Nous avons fait tant de choses ensemble. Peut être même trop. Ces années ont été tellement douces.
Personne n'en saisira jamais la portée. Tu m'as donné et volé tant de choses, et je t'ai donné et pris tant de choses. Oh, Celestia..
Je t'aime.
La licorne prit une profonde inspiration, plus sifflante que jamais.
Maintenant, pars. Peu importe ce que tes yeux ont vu aujourd'hui, tu te rappelleras que tu as aimé une licorne vivante. Celestia..
Pars, conclut la licorne d'un ton morne, qui s'arrêta, puis se tourna péniblement en direction du mur, arrangeant un peu mieux les draps par dessus ses épaules.
Le silence revint dans la pièce. La rencontre était terminée, mais personne n'osait sortir en premier. Trixie laissa échapper un gémissement. la magicienne tremblait. Platine, sans un bruit, l'attira contre lui et ils sortirent avec lenteur. La lumière fut éteinte, et la porte refermée derrière l'alicorne qui sortit la dernière.
- Par tout les dieux, c'était pathétique, dit l'ambassadeur d'une voix maladroite. Il faut trouver les causes de cette maladie pour endiguer une épidémie.. Si la vue de sa déesse a pu apaiser cette pauvre âme avant son départ, c'etait le mieux que l'on puisse faire pour elle, Platine, nous avons eu raison de l'amener.
- Je reviendrais, dit Platine a Trixie, muette, qui semblait vouloir rester vers l'infirmerie.
- C'etait son étudiante, Platine.. Son amante! bredouilla la licorne bleue qui hésita et le laissa s'éloigner en regardant le sol.
- Venez, dit l'ambassadeur. Nous allons visiter le lieu d'extraction.
Quelque heures après, les derniers rayons du soleil firent rougir les toits des huttes en terre, ou s'enfermèrent en râlant les poneys qui avaient travaillé toute la journée. La couche de sucre souterraine était quelque chose de réellement impressionnant et les infrastructures minières montraient la maîtrise du sous-sol qu'avaient ceux à qui le soleil n'avait jamais fait de cadeaux. Platine, l'ambassadeur et l'alicorne étaient sur le quai de la gare et attendaient le train qui les ramènerait à Tirastria. Platine n'avait pas revu Trixie et se rassura en se disant qu'elle avait l'air en bonne santé, enfin, plus qu'à Sid-Hennit, et ce qu'avait dit l'ambassadeur avant qu'ils ne quittent le palais n'était pas insensé. Peut-être qu'ils n'étaient pas foncièrement méchants. Peut-être que les poneys étaient effectivement une bande de sales prétentieux qui subissaient des problème qu'ils s'étaient eux-même créés. Peut-être, se dit-il alors que le train entrait en gare, que tout cela était juste et que ça pourrait continuer comme ça jusqu'a la fin des temps..
Le train s'arrêta en sifflant devant eux, et tous commencèrent à monter.
- Celestia! hurla une voix.
Platine se tourna et aperçut Trixie, debout sur un toit. Il frémit.
- Elle est morte, Celestia! Etincelle du Crepuscule est morte!
Celestia la regardait, les yeux plissés par le soleil rasant.
- Et tu sais quoi? C'est de ta faute! Comme pour Baie Coup-de-Poing, hihihi! Une de mes amie est encore morte, et c'est encore à cause de toi! hurla la magicienne, démente. Elle agita le sabot dans leur direction et disparut en sautant du toit.
- Elle est folle, dit l'ambassadeur.
- Pas vraiment, marmonna Platine d'une voix inaudible.
- Il faut que l'on parte. Laisse les fous là ou ils sont, Platine.
L'alicorne regardait toujours en direction du soleil couchant.
- Viens, Celestia, je t'en prie, intima Platine en secouant un peu sur la laisse passée autour du cou de l'alicorne. Allez, viens.
L'alicorne regardait toujours en direction du soleil couchant. Platine dû tirer pour l'entraîner dans le wagon, et le train se mit en route.
Le pégase regardait le paysage qui défilait, morne et plat. Trixie était vivante. Il n'avait même pas eu le courage, ni le temps, de lui apprendre la mort de Ruée Arc-en-ciel.
- Platine..
Sid-Hennit était du passé, et le puit d'extraction n'était qu'une industrie comme une autre, avec son lot de difficultés mais qui semblait au moins ne pas se baser sur le plus épouvantable régime de terreur et d'oppression pour fonctionner. A Sid-Hennit, la soif était l'ennemi. Ici, ça marchait à la carotte. Pas de morts, ou presque.
- Platine!
Le pégase sortit d'un coups de sa rêverie, et se tourna vers le zèbre, qui avait un air inquiet.
- Platine.. Que se passe t'il? Demanda t'il en montrant l'alicorne.
Allongée comme un cygne sur la banquette d'en face, Celestia contemplait le paysage qui défilait avec son air absent et son apathie habituelle. Mais quelque chose avait changé. Des larmes, une rivière de larme s'écoulait des yeux noirs et neutres de l'alicorne, fendant son visage d'une rigole sale, maculant son cou, inondant le siège sous elle. L'alicorne pleurait.
Les zèbres avaient dit "Pas de morts". Pas de morts sur le sol de Zebraïca. Personne n'aurait voulu terminer dans le désert, et personne n'avait de toute façon abordé cette question dans les convois en route vers les mines de sucre, parce que les poneys avaient oublié l'existence de la mort. Et, dans le but de maintenir cette quiétude qu'avait mis en place Celestia, lors de son règne, l'administration de Vladimir fit la seule action concrète de tout son existence. Dans la cabine d'un train glissant seul, un télégraphe avait cliqueté dans le poste de transmission, pour être décroché, puis lu. Pour la première fois depuis des décennies, des aiguillages rouillés furent basculés. Pour la première fois depuis des siècles, les trains Styx changèrent de circuit. Pour la première fois depuis une éternité, l'un deux allait sortir d'Equestria. Le convoi hurlant des convoyeurs de la mort, toute chaudières lancées, s'apprêtait à pénétrer dans le désert de Zebraïca.
Lorsque l'ambassadeur, le pégase et l'alicorne arrivèrent à la gare de Terastria, les larmes s'écoulaient toujours des yeux de Celestia, comme si le soleil rougeoyant les avait irremédiablement brûlés. Les larmes s'écoulaient à la place du temps, qui, lui, semblait s'etre arrêté. Le soleil couchant, figé au bord de l'horizon, avait stoppé sa course, et les regards inquiets des habitants de la cité du désert signalèrent aux voyageurs qu'ils n'étaient pas simplement devenus fous. Les rayons rouges sang d'un soleil couchant éternel irradiaient la cité d'une lueur maléfique. Le cycle des jours et des nuits, qu'avaient péniblement maintenu les licornes les plus puissantes d'Equestria, venait de s'arrêter avec l'effondrement du gouvernement et la vague de prétention et de suffisance qu'avait lancé Vladimir, brisée par la nature, entama lentement son ressac.
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- Platine, je ne le supporte plus, hurla l'ambassadeur à l'adresse du pégase en jetant une pile de parchemins au sol, après des heures d'attente et de recherches inutiles. Fais quelque chose!
- Je ne sais pas quoi faire! répondit le pégase, brisé par la fatigue.
Personne n'avait réussi à dormir. Les plus grands savants du palais avaient été mandés pour chercher, désesperément, une solution au problème. La lueur rouge envahissait tout, rebondissait sur les murs du palais autrefois blanc. Le temps s'était arrêté sur Zebraïca, nul n'avait pu conserver ses repères temporels. Désorientés, les Zèbres erraient dans les rues de la ville, venaient chercher de l'aide au palais, pour se faire raccompagner à la porte par un simple "Nous sommes en train de chercher, ne vous inquietez pas ce sera reglé très vite" lancé avec tellement peu de conviction que personne n'y croyait.
- Je parle pour elle! dit l'ambassadeur en entraînant le pégase et en lui montrant Celestia, qui divaguait dans le château avec sa lenteur habituelle, sans cesser de couvrir le sol de larmes autour d'elle.
- Ca me fend le coeur de la voir comme ça, Platine, pleurnicha l'ambassadeur.
- Je ne sais pas ce qu'elle a, dit Platine, même si il s'en doutait. Etait-il possible qu'elle eut pu avoir conscience de ce qu'il s'etait passé la veille, auprès de la licorne violette? Avait-elle encore une part de conscience dans son mutisme total?
- Nous n'avons pas réussi à la rendre heureuse, dit le Zèbre. Elle est magnifique, Platine. Elle est le plus bel être du monde, et nous voulions la protéger. Nous avons échoué!
- Ce chateau, reprit le Zèbre, est la Perle de Zebraïca. Le soleil brille si fort dans le désert que les murs blancs de ce chateau le font luir jusqu'a l'horizon! La ville entière brille au soleil, de cette blancheur éblouissante. Et la princesse Celestia a la même couleur que les murs de ce palais, la même irradiance que le soleil. Elle est l'être le plus lumineux au monde, plus que nos rayures nous ont toujours empêché d'être, et vous l'avez consumée, hurla t'il en secouant le pégase. Vous l'avez démolie sans pitié, sans même vous rendre compte de ce que vous détruisiez. Et nous l'avons récuperée, parce que vous n'avez aucune considération pour les jolie choses! Mais pourquoi? Elle aurait pu vivre en paix ici, nous avions espoir qu'elle s'acclimate, et elle remplit le chateau de ses larmes! Sommes-nous mauvais, Platine? Qu'avons nous mal fait pour elle? Elle va de moins en moins bien! Et maintenant, le soleil ne se couche même plus, pourquoi est-ce qu'elle ne fait rien?
- Est-ce qu'elle a l'air d'en être capable? demanda Platine en montrant l'alicorne qui fouillait dans un pot de plante.
- Et maintenant, une épidémie qui menace le puit d'extraction! Oh, pourquoi avons nous un jour décidé de renégocier avec Equestria.. se lamenta l'ambassadeur.
- Que va t'il se passer pour la licorne malade? Demanda le pégase.
- Elle va etre renvoyée à Equestria. Nous ne voulons pas que vous commenciez à semer vos cadavres partout chez nous. De toute façon, il n'y aurait même pas dû en avoir, aboya le Zèbre.
- Laissez-là la revoir! Ça a changé quelque chose chez elle! dit Platine. Elle l'a reconnue!
- Comment ça, "reconnue"? demanda son interlocuteur. Elle la connaissait?
- C'etait.. Son apprentie, et son amante, hésita le pégase, attendant encore un jugement de valeur forcément blessant. "C'est dégoûtant!" hurla une Zèbrelle au loin avec un geste obsène. "Pédophile!" brailla un serviteur qui passait avec un arrosoir.
- Seigneur, plus rien ne m'étonne chez vous, dit le Zèbre avec un ton lugubre.
Celestia continuait de se promener dans le couloir du palais, aussi perdue que d'habitude. De lourde gouttes souillaient toujours le sol à son passage.
- Il n'y a rien d'autre que je puisse faire, dit-il. Si il faut qu'elle la revoie, alors qu'elle la revoie. Je n'en puis plus de la voir dans cet état. Fiche le camp et prend soin d'elle, Platine.
Le quai de la gare de SORGO-1 était presque désert lorsqu'ils arrivèrent. Platine descendit du train, entraînant l'alicorne derrière lui, et avisa deux gardes qui attendaient à proximité d'une caisse en bois. Un cercueil. Platine déglutit en se remmémorant les paroles ô combien vraies de Trixie, et s'approcha des gardes.
- Que voulez vous? demanda l'un des solide Zèbre, qui aperçut l'alicorne et prit un air méfiant.
- Dans la boite, dit Platine. C'était son élève.
L'alicorne continuait de pleurer sans discontinuer, silencieuse et plus neutre que jamais.
- Nous n'avons pas le temps, dirent les Zèbres. Le train va bientôt arriver pour l'emporter. Rentrez au palais!
- Il faut ouvrir ce cercueil, insista le pégase. Rapidement, qu'elle puisse la voir!
- C'est hors de question!
- Ordre de l'ambassadeur, menaça Platine en tendant la laisse. Maintenant, ouvres ou je lui dit d'attaquer!
Le Zèbre connaissais l'alicorne et le pégase, de réputation. Il savait qu'il ne mentait pas, et s'agenouilla en maugréant, pour arracher les clous avec le bout de sa lance.
- C'est insensé, fulmina le zèbre en regardant Platine droit dans les yeux, nous n'avons pas le temps!
- Les morts ont tout leur temps, dit une voix derrière eux.
Platine et les gardes se retournèrent, et reculèrent, contemplant le train qui était arrivé de nulle part sur la voie. Ils ne l'avait pas entendu arriver alors qu'ils se disputaient. Appuyé par la fenêtre de la locomotive sur laquelle était peinte STYX-C en lettre rapées, un poney les contemplais tranquillement, et son regard était glacial. Les occupants du quai regardèrent le machiniste du train, qui les considéra un par un, et s'attarda sur l'alicorne.
- Ouvrez cette caisse, si c'est ce que vous souhaitez, dit-il. Nous ne partirons pas sans elle.
- Tenez vous tranquille, dit le Zèbre au pégase. Rappelez vous que vous êtes maintenant propriété de Zebraïca.
- Ce train, reprit le machiniste en ouvrant la porte et en descendant, est interdit aux vivants de toute façon. C'est ce que dit la loi de mon royaume. Nous ne mêlons pas les deux mondes. Et, continua t-il en indiquant l'alicorne, j'aurais tout donné pour ne pas la revoir.
Celestia le regarda tranquillement.
- Que lui arrive t'il? demanda le machiniste au pégase.
- Elle est comme ça depuis qu'elle a perdu sa soeur et qu'elle a failli être exécutée, expliqua une énième fois Platine.
Le couvercle de la caisse sauta, dévoilant le corps d'Etincelle du Crepuscule, allongée en position foetale sur le fond en bois. Elle avait été nettoyée et son visage était serein. Platine sentit son coeur se briser, et il pensa a l'alicorne, qui regardait le corps et commença lentement a le flairer.
- Une morte, une disparue, et une folle, marmonna le conducteur du train d'un ton lugubre. Voila ce qu'il est advenu d'elles depuis leur dernier voyage..
- Alors? demanda un Zèbre, attendant qu'il se passe quelque chose.
Platine regardait l'alicorne, qui ne réagissait pas. Elle se détourna et tira sur sa laisse pour s'éloigner.
Tout était perdu. Les zèbres refermèrent le cercueil et remirent les clous sous le regard du machiniste. Platine rentrerait au palais, annoncerait la mauvaise nouvelle au roi et à l'ambassadeur, et retournerait se faire violer pour l'éternité par une bande de Zèbrelles, puisse t'il en perdre la tête.
- Maintenant, chargez-là dans le wagon, dit le poney au regard froid.
- Pardon? dirent les gardes.
- Le cercueil. Dans le wagon. Je ne peut pas le transporter seul.
- Vous n'avez, dit le Zèbre d'un ton mauvais, pas d'assistants pour vous aider?
- Voyez vous, dit le poney avec un sourire méchant en se rapprochant de son interlocuteur, ils ont été mutés dans un certain désert pour une certaine histoire de sucre.. Le cercueil, le wagon, hop.
Les gardes se regardèrent et soulevèrent le cercueil en soupirant. Il escaladèrent le marchepied du wagon de marchandise et s'enfoncèrent dans les ténèbres. Avec un énorme claquement, la porte se referma brutalement derrière eux.
- Que faites vous?! hurlèrent-ils. Ouvrez! c'est un ordre.
- Pardon, dit le machiniste, penché sur le levier, elle est un peu dure parfois, ça arrive! C'est du vieux materiel!
- Ouvrez ça tout de suite!
- Moins de bruit! hurla le machiniste, vous dérangez les morts! Vous risquez de les réveiller! Les traces de millions de sabots couvrent le sol et le plafond du wagon dans lequel vous êtes! Ils n'ont pas mangé depuis une éternité!
Le soleil jetait sa lueur rouge par l'étroite fenêtre a barreau du wagon. Il y eut un silence, et des hurlement terrifiés montèrent de l'autre coté de la porte.
- Montez! intima le poney au pégase et a l'alicorne. Montez!
- Mais.. Pourquoi faire? Demanda le pégase.On n'a pas le droit, c'est illégal, vous l'avez dit vous-même!
- Oh, vous n'êtes pas au courant, dit le machiniste avec un sourire féroce en ouvrant la porte. Il n'y a plus de lois! Vladimir vient de quitter le navire! C'est l'anarchie à Equestria! Maintenant, montez!
Sans chercher plus à comprendre, Platine entraîna avec précipitation l'alicorne qui trébuchait dans la porte ouverte de la locomotive et le conducteur du train lança les machines. Lentement, les rails résonnèrent et le train se mit en marche.
- Attendez, dit Platine avec précipitation. Il se pencha par la porte et hurla du plus fort qu'il put:
- Trixie!
Le poney s'élança le long du quai, jusqu'au wagon où il avait enfermé les Zèbres. Le train prenait irrésistiblement de la vitesse, au fur et a mesure que les pistons poussaient et entrainaient les lourds rouages de la locomotive.
- Trixie!
Il s'accrocha au levier, le faisant basculer avec un gémissement. Les wagons vide du reste du train se balançaient paresseusement, entrainés par l'inertie. Le train Styx était rarement plein, car ç'aurait signifié une hécatombe.
- Trixie!
La porte céda et les Zèbres sortirent en hurlant, trébuchant au sol et disparaissant dans un amas rayé sur le quai.
- Trixie!
Le machiniste referma la porte et escalada l'échelle du wagon, jusqu'au bout. Mais bon dieu, que faisait le pégase?
- Trixie!
Au loin, une forme apparut entre les maisons, animal courant à toute vitesse derrière un nuage de poussière qui grandissait et s'étiolait au vent.
- Trixie! beugla une ultime fois le pégase en direction du vide, la voix brisée.
Galopant plus vite que jamais, une licorne s'approchait du train qui gagnait en vitesse. La magicienne, gémissante sous l'effort, courut le long du quai, qui arrivait en bout de course.
- Trixie! attrape la laisse! hurla Platine en lui lançant l'extremité du cordon.
Trixie attrapa la lanière délicate avec ses dents, et la tête de Celestia frappa brutalement le bord de la fenêtre avec un bruit de cloche, lui arrachant un glapissement de douleur et de surprise. Platine essaya de tenir la laisse aussi fermement que possible, et hissa la licorne gigotante par l'ouverture.
- Platine! couina t'elle en pantelant, tremblante.
- Je suis là, dit le pégase en serrant sa tête contre sa poitrine. Je t'avais dit que je reviendrais te chercher, Trixie..
Le machiniste rentra par une trappe et se laissa tomber au sol. il se dirigea vers l'alicorne, la foudroya du regard, et Platine crut qu'il allait la frapper.
- Puisse-tu être maudite, Celestia! Je t'avais dit que je ne voulais jamais te revoir! Jamais!
- Quel est votre problème? rugit Platine.
Le poney le regarda avec mépris et reporta son regard sur l'alicorne.
- Personne, pégase, ne voudrait avoir à transporter le cadavre de sa reine vers sa destination ultime. Personne!
Platine essayait de comprendre.
- Cela arrivera bien un jour, continua le poney. C'est la mission que nous a donné Celestia, de sauver les poneys de l'angoisse de la mort. Et c'est ce que nous faisons, nous arrivons la nuit, nous emportons les caisses, et nous allons les mettre là ou personne n'ira les trouver. Mais nos angoisses à nous, qui les connaît?
Nous haïssons les alicornes, et nous les vénerons, car elles ont fait de nous ce que nous sommes. Nous sommes entre deux mondes, chargés de la mission la plus sacrée et la plus redoutée de tout Equestria. Notre vie, est la mort. Elles nous ont fait confiance, et nous leur faisons confiance. Mais nous n'aimons pas les voir à bord du train! As tu conscience de ce que ça signifierait, Pégase? Ce train est réservé aux morts.
- Alors, pourquoi nous avoir pris, si tel est le cas? demanda Platine, qui ne comprenait pas.
- Elles ont déja enfreint la règle. L'alicorne, sa soeur, et son élève. Elles voulaient arranger les choses. Et je revois l'alicorne quelque jours plus tard, complètement débile, l'élève morte, et pas de soeur? Et la prochaine fois? Elle est la seule personne qui connaît et protège notre existence, celle des fossoyeurs. As-tu idée de ce que ce serait pour nous, de transporter le cadavre de notre ultime maîtresse? En as-tu idée? Qu'adviendrait-il de nous?
- Pourquoi nous avoir pris? redemanda Platine.
Le poney se tourna vers ses machines et passa en régime de croisière.
- Puisque les vivants sont incapables de s'aider eux-même, on va demander aux morts.
Le soleil ne se couchait toujours pas, et se levait même progressivement au fur et à mesure qu'ils revenaient vers Equestria. Le voyage se déroula dans une ambiance lugubre et silencieuse, et Platine contemplait la carte accrochée au mur du train. Gribouillée de destinations et de commentaires tout au long des circuits du train, il y avait une zone qui n'apparaissait pas sur toute les autre cartes que Platine avait vu dans sa vie. "Bout du rêve". La destination finale de tout poney. Là où la réalité et la raison se rejoignent. L'immense faille en forme de croissant, où disparaissaient les existences. Là où seul les fossoyeurs avaient mis le sabot et d'où seuls ils revenaient.
- Aidez-moi, vous deux, il faut qu'on amène cette caisse au fond du gouffre, dit le poney à Trixie et Platine après qu'ils furent descendus.
La licorne souleva avec peine une partie du chargement, les pattes tremblantes. Elle pleurait doucement. Elle n'avait pas l'air d'avoir souffert au puit d'extraction, mais sous sa carapace d'indifférence et de dédain habituelle, Platine n'osait imaginer ce qu'il pouvait se trouver. A de rare moments, il avait crut qu'elle s'exprimerait vraiment, sans continuer dans sa mascarade pitoyable comme à l'accoutumée, mais ce n'était qu'une erreur. Lorsqu'elle avait disparu après Sid'Hennit, il avait cru ne jamais la revoir. Elle avait passé tout ce temps encore plus recluse qu'avant, toute dignité oubliée, comme l'être le plus pitoyable du monde, dans le plus infâme gourbi au fin fond d'une forêt glaciale, et avait survécu. Même la mort ne semblait pas vouloir d'elle.
Le ravin était immense, et le machiniste du train Styx ne semblait pas assuré. Il marchait en regardant près du sol, et Platine s'aperçut qu'il cherchait les traces d'un précédent passage, et il reconnut le sabot large de l'alicorne.
- Je ne sais pas où nous allons, dit spontanément le poney. Je ne sais pas ce que nous allons trouver, mais il n'y a plus nulle part ou aller.
Le royaume était en proie au chaos et ce cancer se répandait progressivement au fur et à mesure que la nouvelle de l'abandon de Vladimir se répandait. Ils ne l'avaient toujours pas retrouvé et il était en fuite. Le chateau de Nombreux Galops avait été incendié. Le monde semblait être devenu tellement fou que même aller dans un endroit aussi lugubre et décharné que celui-ci n'étonnait plus le pégase.
Ils longèrent le ravin. Au loin, le train avait disparu derrière quelque collines, et les traces se tournèrent vers une corniche qui descendait le long de la falaise. Visiblement, les précédent voyageurs l'avaient suivi, et l'équipage du styx-C descendit donc péniblement, là où la lumière rouge n'arrivait même plus a passer, bloquant le ciel dans un crépuscule permanent.
Après quelque centaine de mètres, ils virent les statue des alicornes, et surent qu'ils étaient arrivés à leur but. Le sanctuaire respirait le silence. En passant entre les statues, Platine eut la sensation qu'elles le regardaient, et que si elles l'avaient voulu, elles auraient pu s'animer et s'écraser. Instinctivement, le temps le rejetait, lui et tout ceux qui n'avaient pas à y entrer, et comme s'il s'agissait de repousser une funeste échéance, Celestia elle-même hésita à entrer. La salle était sombre, et la corne de Trixie éclairait à peine assez pour qu'ils puissent voir où ils posaient les sabots. Le cercueil d'Etincelle du Crepuscule fut posé au sol, et Platine s'assit à côté de Trixie, abattue.
- Alors? demanda le machiniste, brisant le silence.
- Alors? continua t'il, violant sans retenue le respect qu'imposait un lieu pareil.
Il est devenu fou, pensa Platine. Mais il se rendit compte qu'il l'avait suivi jusqu'au bout.
- Morts, disparus, inertes, voila ce que sont devenus les derniers descendants des Alicornes et leur élève, continua le poney en désignant Celestia et semblait parler pour lui, marchant lentement dans la pièce.
- Là haut, ça devient un véritable enfer. Est-ce que vous en avez conscience? Pour vous, nous avons transporté toutes ces âmes. Pour vous, nous avons accompli cette mission que vous nous avez confiés, celle du dernier voyage des morts. Mais leur nombre a tellement augmenté depuis peu. Tellement! Equestria est devenu un épouvantable chaos..
- Des millénaires de dynastie qui se terminent comme ça, conclut le machiniste. J'espère que vous êtes fiers de vous.
Et le silence retomba dans le lieu.
- Spoiler:
Etincelle du Crepuscule est MORTE, MORTE!
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| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 28 Aoû - 21:02 | |
| Bon, les gars, Boldeniak, je suispose, parce que c'est toi qui a posté...
Pitié, mets une mise en forme claire, et la même tout du long. J'en arrive à plus piger qui parle quand et qui fait quoi. Sérieusement, quand l'Ambassadeur se met à faire des tirades et qu'il y a cinq tirets de dialogue, c'est pas net du tout. et c'est chiant.
Méthode Eragon : mettre des >> (guillemets français) ou une connerie dans le genre si vous voulez séparer les paragraphes, mais le changement de tiret, c'est un changement d'interlocuteur, merde !
De même, je bloque sur ces fameux passage avec l'ambassadeur. Y'a un truc qui cloche dans sa façon de parler, on dirait plutôt que c'est de la narration, mais qu'un tiret s'est foutu devant. C'est bizarre.
Sinon, bon... Entre le pétage de capable de la nouvelle royauté, la mort d'un certain poney, le blocage du ciel (tiens donc ?), l'anarchie c'est tragicodramatique au possible, comme d'hab'.
Raaah, mais rien à faire, je trouve qu'il y a un gâchi au niveau de l'ambassadeur. Ses tirades sonnent artificielles. trop de lyrisme, en fait.
La shitstorm n'est pas finie.
(Ah, et faites un peu gaffes aux fautes, nom de zeus. Vous voulez tuer Magicpixel ?) |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 28 Aoû - 21:22 | |
| "(Ah, et faites un peu gaffes aux fautes, nom de zeus. Vous voulez tuer Magicpixel ?)" -> et encore, j'ai fait une pré-correction... il en restait donc tant que ça? :/ je vais moi-même regarder dans ma bibliothèque comment ils gèrent les dialogues, c'est vrai que je le fais aussi à la sauvage... hors de question de se servir d'Eragon comme référence pour quoi que ce soit. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 28 Aoû - 21:23 | |
| D'accord, j'vais voir ce que je peut aire pour les blocs de tirades j'aime laisser l'impression qu'un instant s'écoule entre deux phrases mais ça aide pas a la lisibilité.. |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 28 Aoû - 21:43 | |
| En fait, c'est récurrent chez vous, il y a un problème de mise en forme. Faut régler tout ça, vous dire "quand je change de point de vue, je fais ça, quand je change de personne pour le dialogue je fais ça", ect. Parce que ces derniers temps, j'ai l'impression que c'est un peu le dawa au niveau mise en page.
Être à trois n'aide pas non plus, je suppose. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 28 Aoû - 23:38 | |
| Pffouu, ce marathon de récupération de coquilles... j'en peux plus. Et pourtant j'ai laissé plein d'erreurs pour savourer le récit un minimum. On y reviendra plus tard. Je sens que ce chapitre amorce la fin de votre fic. Trixie et platine foutent le camp, twala fout le camp d'une manière plus funeste, Vladimir fout le camp aussi (d'ailleurs je me demande où un noble paresseux comme lui a appris des sorts ubercheatés qui lui permettent de voler et de lancer des éclairs, mais passons). Je suppose que vous avez décidé de tuer twala parce qu'elle ne vous était plus d'aucune utilité scénaristique, du fait de son état de malade chronique qui a besoin de lait d'alicorne pour survivre. Et puis on a enfin la justification de votre titre, avec un scénario qui devient presque apocalyptique, entre la rébellion déclenchée par la mort d'automne ardent (jamais compris pourquoi elle est devenue cinglée, celle-là, mais ça fait partie des mystères qui planent sur votre fic) et le blocage du soleil, donc du cycle de la vie, ce qui contribue grandement à cette sensation d'apocalypse. Et on retourne sur cet aspect de l'histoire que je trouve intéressant, à savoir le fait que les alicornes et les fossoyeurs cachent la réalité de la mort à tous les poneys. Quelque chose me dit qu'il va enfin y avoir un déclic dans la tête de célestia quand elle va pénétrer dans le sanctuaire, et probablement revoir sa mère. Enfin, voici les coquilles : - Spoiler:
- Citation :
- des plus précieuse étoffe du royaume
les trait déformés assena un coups même si s'en servait manqua son coups > arrêtez d’inventer du pluriel là où il n’y en a pas, bon sang >_< chaque once de pouvoir avaient mais par leur frustration par deux sabot les volée de pierres toute ses forces, les dent serrées nous fûment > fûmes* que nous ordonnèrent que l'oppression et le doute nous saîsirent avec une telle véhémence.." > wut ? quelque lignes par jour auraient suffit avaient décidés quelque musiques étaient portée Les haute tours Lorsqu'elle avait disparue Par tout les dieux > tous* vous voyez ce que je veut dire suivi de quelque gloussement de tout les instants le puit de mine Les fantômes du passés ses immense yeux noirs l'alicorne contemplais Une de mes amie Platine dû tirer pour les jolie choses! Le Zèbre connaissais l'alicorne Ils ne l'avait pas entendu arriver un poney les contemplais fenêtre a barreau A de rare moments, il avait crut > s* cru* Va vraiment falloir faire des efforts sur le pluriel, j'ai littéralement arrêté de relever vers les derniers paragraphes tellement ça me gonflait.
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| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mer 29 Aoû - 0:18 | |
| oui, on s'approche de la fin, là, merci pour les fautes que j'ai pas vu (et pourtant, il y en avait, passage de boldeniak ), merci d'avoir tenu la longueur, toussa toussa. vous êtes notre raison d'écrire (outre le fun, évidemment ), et promis, juré, après cette histoire, je prendrai de très, très, longues vacances. vladimir peut lancer des éclairs, mais bon, trixeh aussi, quand à voler, il se sert du drapeau comme d'une espèce de deltaplane, rien qu'une licorne avec un minimum de sk1llz en télékinésie ne puisse accomplir. et c'est pas Automne Ardent qui vient d'y passer, c'est Rubis Précieux. le pouvoir lui est monté à la tête, et elle a pété les plombs. en réalité, Rubis Précieux est l'allégorie d'Equestria elle-même, quand elle crie: "je suis Equestria!", c'est à prendre littéralement au sens propre! Equestria étouffe, Equestria sombre dans la folie, et Equestria suivra Rubis Précieux dans sa descente... oopas. -> ma tête quand j'ai saisi la teneur de ce rapprochement magnifique imaginé par Boldeniak. mais quelle idée, jamais nous ne tuerions un personnage parce qu'il devient un poids mort. enfin si, c'est souvent arrivé, mais twalah méritait mieux, tout de même! mais je m'attendais à ce qu'elle soit sauvée de justesse par sa maîtresse, et que le Miracle se produise, toutes les perches qu'il fallait étaient tendues. aucun des co-writers de cette fiction ne s'attendait à ce qu'elle y passe, personne ne le voulait, mais la règle est : pas de rembobinage, tout ce qui est écrit est assumé. Autant dire que c'est là que l'exercice de la fanfiction collaborative devient vraiment h4rdcore, et intéressant. en effet, la seule manière de se mettre des bâtons suffisament longs dans les roues pour destabiliser l'histoire, et se torturer l'esprit pour savoir comment rebondir, c'est probablement de demander à quelqu'un d'autre de le faire à notre place. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mer 29 Aoû - 0:27 | |
| Oui, lorsque dans ce chapitre et celui un peu avant, Rubis Précieux commence a dire qu'elle est Equestria, c'est a la fois parce que c'est la reine, mais aussi parce qu'elle est le reflet du pays.. Totalement ravagé par la violence et shootée par cette orgie de sucre qu'il faudra assumer un jour, et cette sensation de puissance amenée par l'éviction des alicornes qui regnaient depuis des millénaires, et lorsqu'elle se retourne contre lui, là aussi, c'est une analogie avec ce qu'il se passe dehors au même moment.
J'ai écrit ce passage d'une traite, je crois, ou deux, je sais plus, et j'ai galeré. La décision que j'avais pris etait vachement lourde a vivre, c'est fou comme on s'implique dans un récit parfois. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mer 29 Aoû - 1:10 | |
| - caelacanthe a écrit:
- vladimir peut lancer des éclairs, mais bon, trixeh aussi, quand à voler, il se sert du drapeau comme d'une espèce de deltaplane, rien qu'une licorne avec un minimum de sk1llz en télékinésie ne puisse accomplir.
J'ai pas compris le truc du drapeau. IPM a raison quand il dit que vos écrits manquent parfois de clarté. Et à quel moment trixie lance des éclairs, déjà ? - Citation :
- et c'est pas Automne Ardent qui vient d'y passer, c'est Rubis Précieux. le pouvoir lui est monté à la tête, et elle a pété les plombs.
En effet, c'est rubis précieux, my bad. C'est quand même pas clairement expliqué dans votre fic qu'elle est devenue folle à cause du pouvoir. - Citation :
- en réalité, Rubis Précieux est l'allégorie d'Equestria elle-même, quand elle crie: "je suis Equestria!", c'est à prendre littéralement au sens propre! Equestria étouffe, Equestria sombre dans la folie, et Equestria suivra Rubis Précieux dans sa descente... oopas. -> ma tête quand j'ai saisi la teneur de ce rapprochement magnifique imaginé par Boldeniak.
Je ne l'avais pas du tout compris en le lisant, sans doute parce que je ne suis qu'un simple lecteur et que je ne suis pas dans votre tête. - Citation :
- mais quelle idée, jamais nous ne tuerions un personnage parce qu'il devient un poids mort. enfin si, c'est souvent arrivé, mais twalah méritait mieux, tout de même! mais je m'attendais à ce qu'elle soit sauvée de justesse par sa maîtresse, et que le Miracle se produise, toutes les perches qu'il fallait étaient tendues. aucun des co-writers de cette fiction ne s'attendait à ce qu'elle y passe
Donc c'est à cause de boldeniak qu'elle est morte, c'est ça ? Eh bien, il n'y a plus qu'à l'ajouter sur la liste des morts avec ruée arc-en-ciel et NMM. Ne vous avisez pas de tuer trixie, surtout, c'est le personnage le plus haut en couleurs de votre histoire |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mer 29 Aoû - 1:27 | |
| "Et à quel moment trixie lance des éclairs, déjà ?" -> dans le dessin animé, justement. ça parvient quand même à faire sursauter un autre poney. évidemment, c'est une autre histoire, contre Ursa Minor. "J'ai pas compris le truc du drapeau. IPM a raison quand il dit que vos écrits manquent parfois de clarté." -> il vole probablement de la même manière qu'un écureuil volant... mais c'est vrai qu'on a des soucis de clarté, quelquefois. c'est la clarté de 3h du matin :/ pareil pour Rubis Précieux, j'avais pas compris tout de suite, d'ailleurs boldeniak vient de me renseigner sur pourquoi elle l'agresse, puis la foule ensuite... c'est vachement subtil "Ne vous avisez pas de tuer trixie, surtout, c'est le personnage le plus haut en couleurs de votre histoire " -> pas de quoi s'en faire, elle est la plus chiante des licornes qui existent, et c'est pour ça qu'elle restera toujours en vie, car le monde est injuste. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 30 Aoû - 0:18 | |
| Oway on est demain. Encore plus de violence, de calinage, de NSFW et de soleil couchant que dans le chapitre de Boldeniak dans ce nouveau chapitre, LE PLUS COLOSSAL de la fique et écrit d'une seule traite par Soarin'. This is nearly the end, beautiful friend, the end. - Spoiler:
Au bout d'une minute, Platine trouva le courage de reprendre sa respiration, et poussa un profond soupir. Le machiniste se tenait toujours fermement sur ses pattes, le torse bombé, lançant des regards défiants aux alentours, comme s'il cherchait quelqu'un ; mais personne ne semblait habiter ces lieux, exception faite du silence épais, seulement troublé par les halètements quasiment inaudibles qu‘il poussait sans s‘en rendre compte, le froufrou des plumes de Platine contre son corps, et le grincement fugace qui émana du cercueil lorsque Trixie posa par inadvertance un sabot dessus. Toutefois, aucun poney n'était dupe, et ils pouvaient tous sentir que cet endroit était bien plus qu'un simple sanctuaire. Le naturel et l'assurance du machiniste avaient suffi à le leur prouver. Platine espérait de tout son cœur que quelque chose se passe, et vite, car la tension devenait intolérable. Ses prières ne tardèrent pas à être exaucées.
"Vous êtes tellement insolents." fît une voix d'outre-tombe, et un frisson glacial parcourût l'échine du pégase, qui sentît tout les poils de son corps se hérisser. Trixie, bouche bée, dardait de grands yeux ronds devant elle. Le visage du machiniste se fendît d'un rictus indéfinissable, et Celestia parût s'éveiller soudainement, secoua ses ailes, et se mît à renifler l'air, en balançant son long cou de gauche à droite.
"Je vous retourne la question, poneys. Êtes-vous fiers de vous?" reprît la voix, et le machiniste recula d'un pas, légèrement décontenancé. "Ma deuxième fille, autrefois Reine de la Nuit, gît sans vie sur le sable brûlant du désert, et n'est plus que l'ombre d'elle-même. Ma première fille, Reine du Soleil, a été vendue aux zèbres, pour satisfaire les caprices égoïstes de votre race, et désormais, plus rien ne brille chez elle. Vos semblables sèment le chaos sur ce monde que nous avions créé pour votre bonheur, et que mes filles se sont efforcées de faire prospérer sans jamais rien demander en retour. Et vous osez vous présenter dans ce sanctuaire, débordants d'arrogance, tenant au bout d'une laisse le fruit de vos outrages. Alors, poneys, je vous le redemande, êtes-vous fiers de vous?"
"Euuuuuuuh ..." fît bêtement Trixie, et Platine et le machiniste retinrent leurs souffles, paralysés à l'idée qu'elle envenime la situation d'une parole déplacée. "Non?" termina-t-elle d'une voix timide, presque muette. Elle baissa les yeux, terrifiée, souhaitant ne jamais avoir parlé. Il n'y eût pas de réponse, sinon un courant d'air bruyant l'espace d'un instant, qui aurait très bien pu se révéler être un soupir. De toute évidence, ce n'était pas la réponse attendue. Mais ils doutaient qu'il y en ait une, de toute façon.
"Écoutez ..." commença Platine, d'un ton peu assuré. Même s'il avait depuis longtemps assumé la perte de Luna, l'entendre de la bouche de sa mère avait ravivé le deuil, et il se sentait plus désemparé que jamais. "Vous avez des bonnes raisons de nous en vouloir, mais croyez-nous, nous sommes de votre côté. On a besoin de votre aide ..." ajouta-t-il humblement. "Et elle aussi." Il pointa du sabot la Princesse du jour, qui semblait perdue dans la contemplation d'une des grandes statues de pierre. Elle approcha son museau de la roche, renifla, et passa sa langue dessus avec un bruit humide. Platine détourna le regard, affreusement gêné, et tira discrètement sur la laisse pour la faire s'arrêter. "Elle en vaut la peine, non?"
Il y eût un silence assez long, durant lequel Platine regretta progressivement son audace. Au grand soulagement de tous, la voix répondît d'un ton plus apaisé. "Depuis que vous êtes entrés ici, j'essaye d'entrer en contact avec ma fille, en vain. Tout ce qu'elle a vécue l'a poussée à se couper du monde, à se retrancher au plus profond d'elle même, en sécurité. Elle ne voudra pas en sortir tant qu'elle n'aura pas une bonne raison pour le faire, et ..."
"Elle a laissée mourir la pouliche qui L'AIMAIT!" explosa Trixie, en tapant du sabot sur le cercueil, et les deux autres poneys la regardèrent, mortifiés. Pas décidée à se laisser intimider, elle enfonça le clou. "Quoi, c'est pas vrai, peut-être?" Elle soutînt tour à tour leurs regards avec ferveur.
"Tu fais fausse route, jeune licorne." continua l'esprit divin, nullement dérouté. "Ce qu'il y avait entre cette pouliche et ma fille était beau, pur et intense, mais ne prévaudra jamais sur les liens sacrés du sang."
"Oh, Luna, ou devrais-je dire, Lune Cauchemardesque?" fît-elle en se prenant la tête entre les sabots et en feignant une expression horrifiée. "Heureusement qu'on a les liens sacrés! Car de la simple ficelle ne suffira pas pour faire tenir les petits MORCEAUX!" hurla-t-elle, complètement hystérique.
"Trixie, ça suffît!" aboya Platine, au bord de la panique. Heureusement, la saltimbanque en avait apparemment finie, et mordillait compulsivement le bout de son sabot, fulminante de rage, mais aussi de culpabilité. Elle ne se savait pas si cruelle.
A nouveau, rien ne passa pendant un moment, et ils crûrent tous que leur interlocuteur avait tourné les sabots, et les avait abandonné pour de bon. Trixie s'apprêta à s'excuser platement, ce qui aurait sans doute créé l'évènement, mais fût coupée dans son élan par le sifflement d'un vent surnaturel, qui fît tournoyer la poussière en l'air en une minuscule tornade, devant les yeux ébahis des poneys profanes. Le tourbillon de poussière ralentît peu à peu, et la nappe de particules resta un moment en suspension, immobile, avant de se condenser en la chose la plus merveilleuse, et la plus intrigante qu'il leur ait jamais été donné de voir. De nulle part, était apparu une alicorne. Pas une alicorne en chair et en os, certes, mais l'illusion était assez réelle pour donner l'envie de se prosterner.
Mais l'alicorne n'en demanda pas autant. D'un ton morne, usé par les âges et la tristesse, elle murmura simplement : "J'ai besoin de votre aide."
--
"Il s'appelle Gerbant Riche." Assis en arc-de-cercle en face de l'alicorne, les trois poneys écoutaient docilement. Le machiniste n'avait pas dit un mot depuis sa bravade, et Platine pensait que c'était pour le mieux. Celestia se tenait hors du cercle, allongée comme d'habitude, les pattes repliées sous elle, et elle regardait à travers l'apparition maternelle, sans vraiment la voir. Encore une fois, rien qui ne changeait du triste ordinaire. Si elle n'est pas capable de reconnaître sa propre mère, avait pensé Platine, je ne mise pas lourd sur sa sœur. Il s'était rassuré en disant que la voir en chair et en os serait peut-être différent, mais encore une fois, rien ne garantissait que ça arriverait.
"C'est un licorne ordinaire, à peine plus talentueux que le commun d'entre vous. Il a juste quelque chose de très important pour moi ; la vie de ma fille entre ses sabots." déclara-t-elle d'un ton neutre, mais dans lequel l'émotion était perceptible.
"Quel nom horrible ..." pensa très fort Platine, mais à la place, il répondît simplement "Comment ça? Je croyais qu'elle était ..."
"Non." le coupa rudement l'alicorne. "Elle vît. Et il faut qu'elle renaisse." L'apparition spectrale baissa la tête, et ses yeux vides se fermèrent à moitié. "Malheureusement, je ne peux rien faire dans mon ... état." Elle s'interrompît un moment, et voyant que personne ne réagissait, poursuivît. "Trouvez-le. Et rendez à ma descendance ce qui leur est dû."
Trixie leva un sourcil interloqué. "Je n'y comprends rien. On ... J'ai vu Lune Cauchemardesque ..."
"J'étais là aussi." interrompît à nouveau la déesse, et son public se fît la promesse silencieuse de ne plus faire allusion à la mort supposée de la princesse lunaire. "Notre espèce ne traverse pas les âges à la manière des poneys. Notre existence comporte plus d'étapes que la vôtre, en témoigne ma présence ici. Pour votre sauvegarde, il est indispensable que Luna prolonge son séjour dans ce monde, et pour ça, elle a fait quelque chose qu'aucun d'entre nous n'avait eu le droit de faire auparavant ; elle a choisi ce licorne pour abriter son être."
"Ben alors ... c'est réglé?" demanda naïvement la magicienne après 10 secondes de réflexion.
L'alicorne secoua la tête, faisant s'éparpiller la poussière, qui flotta paresseusement puis vînt rejoindre l'agglomérat équin."Non. Un simple corps de poney ne peut accueillir un esprit d'alicorne, c'est contre-nature. Tôt ou tard, il y aura rejet, et son âme sera perdue à jamais."
"Donc, il lui faut retrouver son corps. Sauf votre respect, c'est plutôt mal parti ..." Elle roula des yeux.
"Il existe un moyen!" se défendît l'alicorne, d'une voix blessée. "Je le sais. Je le sais au plus profond de moi."
"Lequel?" s'enquérît Platine. "Ça ne devrait être un problème ..."
"Je n'en sais rien." avoua-t-elle, et elle baissa piteusement la tête, ses lèvres éthérées touchant presque le sol. "Il y a bien longtemps que nous l'avons oublié." Avant que quiconque ait pu encaisser le choc de la révélation, elle ajouta d'un ton désespéré auquel personne ne s'attendait : "Mais vous devez essayer! Si vous ne le faites pas pour moi, ou pour elle, faites le au moins pour vous ..." Les trois poneys restèrent silencieux. Si la condescendance et la sévérité initiale de l'alicorne avait su les mettre mal à l'aise, son soudain changement de registre avait fait pire. Au début, Platine la craignait ; maintenant, il la plaignait. Il ne savait pas ce qu'il en était de Trixie, qui avait toutes ses raisons pour la haïr, elle et toutes celles de sa race, ou du machiniste, qui avait lui choisi de la blâmer. Mais il n'osait imaginer les souffrances de cet être intemporel, qui avait eu un millier d'années pour voire ses filles grandir, s'épanouir, souffrir et mourir, sans pouvoir jamais les approcher autrement qu'en un tas de poussière. La compassion, encore une fois. Ces temps-ci, il n'y avait plus de place que pour elle.
"C'est d'acco-" commença-t-il, et ses mots moururent au fond de sa gorge. L'alicorne avait disparue, encore plus soudainement qu'elle était apparue, et seul un petit tas de poussière grisâtre attestait encore de sa récente présence. Celestia s'était endormie, et ronflait doucement, la tête délicatement posée entre les pattes. Trixie tâtonna du sabot le monticule, qui se dispersa sans effort. "Je crois qu'elle est partie ..." jugea-t-elle utile de commenter. Le machiniste, quand à lui, grogna et marmonna qu'il allait préparer le train ou quelque chose comme ça. Pas décidé à rester plus longtemps que nécessaire dans ce lieu cryptique, Platine lui emboîta le trot, trainant patiemment l'alicorne pas bien réveillée derrière lui, et le cercueil, avec l'aide de Trixie.
"Platine?" murmura la licorne bleue, une fois qu'ils furent revenus à la lumière du soleil couchant.
"Oui, Trixie?"
"Je crois que je hais les alicornes." lança-t-elle d'un ton dédaigneux.
"J'avais cru comprendre." soupira le pégase.
--
Ils s'étaient tous rassemblés à l'intérieur du train, sur des vieux matelas posés au sol, et seul le machiniste allait et venait régulièrement pour emporter les cercueils, et les traîner jusqu'au fond du gouffre, dans un silence religieux. Celestia avait réussie à se rendormir, Platine réfléchissait à voix haute et Trixie s'ennuyait. A un moment, saisie d'une curiosité frivole, elle souleva la paupière close de l'alicorne pour voir si en dessous, ses yeux étaient toujours les mêmes qu'éveillée, et Platine lui tapa sur la patte et elle glapît et décida de bouder pendant 10 minutes. Elle craqua au bout de trois, et demanda "Pourquoi Nombreux-Galops, déjà?"
Platine haussa les épaules. "Une conviction. Je vois mal un poney du nom de Gerbant Riche habiter ce trou à rats de Poulichedelphie, ou côtoyer les ploucs de Villeponey."
Trixie réfléchît un instant, pas convaincue. "Et comment tu comptes le trouver, une fois là-bas?"
"Plus important encore ..." ajouta le fossoyeur, qui se tenait nonchalamment appuyé contre le pupitre de la locomotive, et essuyait son front couvert de sueur avec un mouchoir qui avait sans doute bien vécu. "Qu'est ce que vous comptez faire de ça?" Il balança un coup d'œil à l'alicorne. "Au cas vous auriez oublié, c'est l'anarchie dehors, et je doute qu'ils l'accueillent à bras ouverts."
Platine déglutît péniblement. Il avait raison sur toute la ligne. "Euh ... et bien ..." Ses yeux bleus s'attardèrent sur le corps imposant de l'alicorne. Si le machiniste disait vrai, elle ne ferait effectivement pas deux mètres avant d'être reconnue et taillée en pièces. Ils auraient pu s'enfuir, certes, mais son état l'en empêchait. Quand à la cacher ... Le visage du pégase s'illumina, puis se fendît d'une grimace gênée. Il se leva et se dirigea d'un pas pressé vers les cercueils entreposés, et le machiniste, ne comprenant pas tout de suite, ne l'en empêcha pas. C'est seulement lorsque le pégase commença à promener son sabot le long d'un cercueil particulièrement imposant qu'il sursauta et l'en éloigna brutalement.
"N'y pense même pas, espèce d'ordure blasphématrice!" vociféra-t-il, en protégeant le cercueil de son corps.
Trixie comprît et glapît d'excitation. "Oh, t'es un génie, Platine!" piailla-t-elle, et elle se plaça de l'autre côté de la bière, là ou le machiniste ne pouvait l'atteindre. Platine s'approcha de lui, et le poussa doucement mais fermement sur le côté, et au prix d'un effort considérable, il fît tomber le cercueil au sol. Le wagon entier vibra, mais pas autant que l'autoproclamé gardien des morts, qui tremblait de rage et d'appréhension mêlés.
"Vous ... Vous êtes des monstres." bredouilla-t-il d'une voix presque inaudible. "Je n'ai pas d'autre cercueil pour ce poney, il va falloir le transporter à l'air jusqu'à Nombreux Galops pour lui en refaire un."
"Je suis vraiment désolé." s'excusa Platine, sincère. Pendant ce temps-là, grâce à sa magie, Trixie extrayait un à un les clous du couvercle, et le contenu de l'imposante boîte ne tarda pas à être révélé. Un pégase à la musculature anormalement développée, aux ailes atrophiés et dont le visage était figé en un horrible rictus de douleur occupait la majeure partie de l'espace.
"Wow!" siffla Trixie, en touchant du sabot les muscles durs comme la pierre. "En voila un qui a pris beaucoup trop de stéroïdes." Assis dans un coin, les sabots s'agitant nerveusement sur son visage, le machiniste répétait inlassablement le même mot, "monstres, monstres, monstres ..."
"Ca suffit, Trixie." Le pégase jeta un regard affreusement embarrassé au poney accroupi, qui lui rendît un coup d'œil meurtrier. "Aide-moi plutôt à le sortir de là." Ils soulevèrent avec grand peine le pesant poney, et le reposèrent sur le côté aussi délicatement que possible, c'est-à-dire assez brutalement. Puis Platine traîna le cercueil désormais vide à côté de Celestia, songea un moment à la mettre dedans, et renonça ; à la place, il s'arrangea pour lui replier les pattes et le cou, en prenant bien garde de ne pas la réveiller. Il fît signe à Trixie de soulever le cercueil en l'air, ce qu'elle fît, et elle le fît lentement descendre au dessus de l'alicorne, jusqu'à ce qu'elle soit presque prisonnière en dessous. Platine ne pût retenir un sourire de satisfaction. Elle rentrait dedans.
"Bravo." grogna le machiniste, en applaudissant sarcastiquement. Il venait tout juste de finir d'enrouler le défunt tas de muscles dans une couverture qui trainait par là. "Je peux continuer à décharger, ou vous avez l'intention de jouer à cache-cache dans d'autres cercueils?"
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A des kilomètres de là, dans un endroit encore plus chaud, un licorne brun couvert de cendres montait les escaliers du pigeonnier du Palais Royal à toute vitesse, poursuivi par les flammes. La porte était fermée, et il sortît un objet métallique étrange, le posa contre la serrure, ferma les yeux et elle explosa en lambeaux avec une détonation assourdissante. Le licorne enfonça ce qu'il restait de la porte, fouilla frénétiquement la pièce, et ne trouva rien. "Fais CHIER!" hurla-t-il en tapant sur un mur, écaillant le plâtre déjà tiède.
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Le train filait à travers le désert, et il ne fallût plus d'une demi-journée pour que les premiers signes de civilisations apparaissent au loin. Pareillement à Zébraïca, le soleil était figé dans sa position crépusculaire, et le ciel était nuageux, baignant la ville d'une lumière rouge pâle qui lui donnait un air menaçant. Platine et Trixie émergèrent simultanément d'un sommeil agité lorsque la sonnerie qui annonçait le changement de voie retentît bruyamment dans la locomotive, et à peine 10 minutes plus tard, le train amorça son freinage.
"Bon. On la cache?" fît Trixie, et elle n'eût pas besoin de plus de précisions pour se faire comprendre. Platine hocha la tête, et s'approcha de l'alicorne, qui heureusement, dormait toujours. Il n'était pas sûr qu'elle aurait voulu entrer, autrement. Et surtout, il espérait de tout son cœur qu'elle ne se réveillerait pas dans une position pareille; en effet, une longue jambe blanche traversant brutalement le couvercle en pleine rue ne manquerait pas de les faire remarquer. A deux, ils soulevèrent l'alicorne et la placèrent dans une position qui semblait confortable, avant de revisser le couvercle, assez pour qu'il tienne, mais pas trop, juste au cas où. Avec le tournevis, Platine perça des trous d‘aération, prenant bien garde à ne pas crever un œil de l'occupant. Un bruit de grincement derrière lui attira son attention, et il vît Trixie tirer péniblement derrière elle un autre cercueil, plus petit. C'était celui d'Etincelle du Crépuscule, qui pour une raison étrangère à sa connaissance, avait apparemment échappé à la vigilance du machiniste.
Avant qu'il ait pu ouvrir la bouche, elle se justifia hâtivement. "Euh ... Je l'ai cachée ..." Platine sentît le rouge lui monter aux joues, et voyant cela, la saltimbanque se mît à gémir : "Ne te fâches pas! Je me disais juste que ... Si ... si jamais ce que disait l'alicorne est vrai ... peut-être que ça marchera aussi pour elle?" Elle baissa honteusement les yeux vers le cercueil, puis lança au pégase un regard suppliant. "Et si Celestia retrouve son état normal, elle sera peut-être contente de ..."
Elle était bonne comédienne, mais Platine n'était pas dupe. Il savait que Trixie se fichait pas mal des états d'âme de la Princesse, et Trixie savait sans doute qu'il savait. Il aurait honnêtement préféré ne pas lui faire cultiver de faux espoirs, mais le temps pressait, et une dispute avec sa dernière alliée était vraiment la dernière chose dont il avait besoin. Ce dont il allait avoir besoin, en revanche, c'est de quelque chose de plus efficace que son dos pour transporter ce macabre chargement. La solution se posa d'emblée.
"Je peux emprunter la brouette?" demanda-t-il au machiniste, qui venait juste de découvrir la supercherie, et les dévisageait tous les deux avec des yeux furieux.
Puis il soupira lourdement, et sembla se détendre. "Allez-y, j'en trouverais bien une autre." lança-t-il en roulant des yeux. Il hésita un moment, et ajouta : "Vous pensez sérieusement avoir une chance? Je veux dire, vous suivez les conseils d'une divinité à moitié sénile."
"Elles en valent la peine, tu sais." répondît Platine, en fixant le couvercle d'un œil vide. "On leur doit tout."
Le machiniste grimaça."Je me serais bien passé de ce travail, Platine. J'en ai marre de tout ça. J'aurais voulu ne rien savoir, et finir dans une de ces boîtes dont j'aurais ignoré l'existence." Il esquissa un triste sourire.
Platine resta silencieux un moment. Il avait servi dans la garde royale. Il avait survécu à Sid'Hennit. Et il avait voyagé dans ce train. C'était plus que ce qu'il aurait voulu vivre, et les alicornes n'y étaient pas pour rien. "Ouais. Moi aussi." Voyant que Trixie s'impatientait, il fît au machiniste une dernière proposition. "Tu es sûr que tu ne veux pas venir avec nous?"
"Non merci. J'ai du travail qui m'attend." Il poussa un petit rire jaune, ouvrît la porte du train, et se dirigea vers une pile haute comme deux poneys de cercueils discrètement entassés sur le quai de la gare. Le pégase et la licorne n'insistèrent pas, et s'enfoncèrent dans les rues de Nombreux-Galops, poussant leur précieux chargement devant eux.
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"Chte l'avais dit, Platine." fît Trixie d'un ton déçu, la bouche pleine de frites qu'ils avaient trouvés, encore fumantes, sur un stand renversé en travers de la rue. "Chparie que tout les bourches ont quittés la ville, de toute fachon."Ils parcouraient les rues saccagées de Nombreux-Galops depuis déjà deux heures, sans succès, et ne se rendirent compte à quel point ils étaient fatigués que lorsqu'ils s'allongèrent sur les pavés pour profiter de la nourriture gratuite et délicieuse que la providence leur avait envoyé. Platine, qui était de corvée de brouette, pouvait sentir tous les muscles de son corps crier au supplice. Les rues étaient devenues dangereuses, et il avait fallu à plusieurs reprises que Trixie décourage à coup d'éclairs les poneys un peu trop audacieux ; elle avait finie par se drainer complètement, et ne pouvait désormais faire mieux qu'une simple gerbe d'étincelles. La nourriture arrangerait cela, mais pas leur principal problème.
"On pourrait peut-être demander à quelqu'un?" proposa le pégase, sans trop y croire. "Cette pouliche, par exemple." Il suivît du regard une pégase qui marchait d'un pas naturel le long du trottoir, et alors qu'il allait l'interpeller, elle se baissa, ramassa une brique, l'envoya à travers la vitrine d'un magasin de vêtement, et s'engouffra à l'intérieur. Elle en ressortît 30 secondes plus tard, chargée de bijoux et de manteaux, avant de s'envoler en caquetant comme une démente. Trixie lui lança un regard amusé, et Platine se passa le sabot sur le visage, à bout de nerfs. Il attrapa quelques frites et les fît glisser dans les trous d'aération du cercueil, juste au cas où elle serait réveillée.
"C'est peine perdue, on a fait le tour de la ville." se renfrogna Trixie, en jetant sur le sol une frite carbonisée, ou elle se brisa en deux. "On les a peut-être croisé, pour autant que je sache."
Platine secoua pensivement la tête. "Je pense pas. A en croire l'autre alicorne, Luna cohabite avec lui. Je suis sûr que s'ils étaient proche, Celestia l'aurait remarqué."
"Elle est peut-être morte." Trixie haussa les épaules.
Platine sentît son cœur s'arrêter de battre. "Dis pas des trucs pareils!" Soudainement saisi d'un terrible doute, il regarda par un des trous du cercueil. Il tomba œil à œil avec l'immense iris noir de la Princesse, et fût saisi d'un violent frisson. Elle était vivante, et réveillée. Le pégase s'empressa de regarder ailleurs. Il n'avait pas pu voir son visage, mais c'était mieux comme ça. "Bon. On continue." fît-il d'une voix encore tremblante. Trixie emporta ce qui lui restait de frites, et ils se remirent en route. Après avoir fouillé tout ce qu'il pouvait y avoir de riche à Nombreux Galops, il ne restait plus que la banlieue de la ville ; elle semblait encore plus dévastée que Nombreux-Galops elle même, mais en réalité, n'importe quel autochtone n'aurait pas remarqué de différence par rapport à l’ordinaire.
Les deux poneys commençaient à perdre espoir, et le courage venait à leur manquer. C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, sans être sûr qu'elle y soit vraiment. Trixie baladait un œil las sur les quelques prostituées assez courageuses (ou inconscientes) pour être encore dans la rue, lançant des saluts nonchalants à celles qu'elle connaissait, quand un fracas épouvantable la fît sursauter et se retourner. Sur le trottoir gluant et recouvert de déchets, se trouvaient un Platine hébété, la brouette renversée, et émergeant gracieusement du cercueil, la Princesse du Jour.
"Qu'est ce que t'as fichu, Platine ..." murmura Trixie, les yeux rivés sur la majestueuse alicorne. Elle semblait différente. La situation, critique.
"J'ai rien fait!" se défendît le pégase, assez silencieusement pour ne pas risquer de la brusquer ou de l'effrayer. "Il a basculé tout seul ..." Autour de lui, il entendît les quelques poneys présents chuchoter, glapir, crier, s'enfuir. Il ne faudrait pas longtemps pour qu'ils reviennent avec des fourches. D'un geste du sabot, il indiqua Trixie, Celestia, le sarcophage. Elle opina du chef et ils se rapprochèrent aussi doucement qu'ils le pouvaient, les pattes tendues en avant. Platine agrippa son flanc, et l'alicorne poussa un cri déchirant, qui leur glacèrent le sang et les firent tomber en arrière. Puis elle s'élança en l'air, décrivît quelques cercles dans le ciel, et fonça à toute allure dans un immeuble avant de traverser la paroi. Le nuage de poussière se dissipa, et Trixie et Platine fixèrent sans trop comprendre l'immense trou dans la façade, d'ou s'écroulaient encore quelques morceaux de briques et de charpente.
"Qu'est ... qu'est ce qu'il s'est passé?" fît la licorne d'une voix aigüe.
"Oh, merde!" s'exclama Platine, déjà sur ses sabots. "Trixie, prend la brouette!" Il se saisît de la brouette, et décolla en direction du bâtiment, sans même attendre Trixie. Ça la vexa.
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Le bâtiment se révéla être un hôtel absolument minable, dans lequel ils n'auraient jamais mis les sabots en d'autres circonstances. En entrant, Trixie déposa hâtivement la brouette dans un coin, et constata que la réception était vide, à l'exception d'un très vieux poney qui n'arrêtait pas de brailler qu'il voulait qu'on le porte, qu'il voulait voir ce qu'il se passait en haut. L’ignorant délibérement, la licorne gravît les escaliers à toute vitesse, mi-courant mi-trébuchant, et au détour d'un tournant, heurta le flanc flasque du gérant de l'hôtel, qui tapait impatiemment du sabot contre une porte, entouré de quelques curieux. Elle se raccrocha de justesse à la rambarde, évitant une très mauvaise chute. De mauvaise humeur, elle se fraya un passage parmi les poneys transpirants à coup de coude et tapa à la porte. "Platine, ouvre! C'est moi!"
La porte s'entrouvrît juste assez pour la laisser passer, et elle se faufila par l'ouverture, avant de la fermer et de la verrouiller aussitôt. Il y eût des insultes et des grognements, mais dès lors qu'elle posa les yeux sur le lit, elle ne les entendît plus. Allongé sur le dos, un licorne brun semblait se faire assaillir par Celestia, presque couché sur lui. Mais en réalité, c'était tout l'opposé ; l'alicorne lui léchait tendrement le visage, l'embrassait sur le front, ne s'arrêtant que pour rire et pleurer de joie. Platine affichait un sourire plus grand que jamais. Elle était redevenue normale. Le dénommé Gerbant Riche leur lança un regard plein de détresse, mais curieusement, ses lèvres semblaient s'animer contre sa volonté, et il n'arrêtait pas de piailler et de scander le nom de Celestia, d'une voix qui n'avait rien à voir avec celle d'un étalon. Puis arriva l'inévitable ; l'alicorne sortît de sa transe hystérique, dévisagea le poney qu'elle plaquait contre le lit avec des yeux confus, papillonna des paupières, et s'éloigna lentement, muette comme une tombe. Gerbant Riche tomba du lit et courût se réfugier dans un coin, tournant alternativement sa tête trempée de salive vers Celestia et les deux autres poneys.
Platine passa son sabot le long de sa crinière. "Euuuh ... Je crois qu'on a tous besoin d'explications." Et ils s'expliquèrent.
- Spoiler:
"Je ... Je me souviens de tout." fît Celestia d'une voix étranglée par la tristesse. "La guillotine. Les zèbres. Toi, Platine. Et ... et ..." Elle regarda un instant le petit cercueil que Platine avait ramené dans la chambre, et sa phrase se termina dans un hoquet bruyant et humide. "Je suis tellement désolée. Tout est de ma faute." ajouta-t-elle d'une voix presque inaudible.
"Ma reine, nous n'avons plus beaucoup plus de temps." pressa Platine. "Est-ce que votre mère disait vrai? Y-a-t-il vraiment un moyen pour Luna de retrouver son corps?"
Celestia dévisagea longuement Gerbant Riche, qui finît par détourner les yeux, mal à l'aise. Il ne savait pas si elle le regardait lui ou Luna, mais dans les deux cas, ça ne lui plaisait pas du tout. "A ce que disent les légendes, oui." murmura l'alicorne. "Il y a des milliers et des milliers d'années, on raconte qu'une Reine morte prématurément fût ramenée parmi les vivants par ses disciples qui l'aimaient trop pour la laisser partir. Elle vécût une vie longue et heureuse, mais l'histoire ne dit pas rien d'autre à ce sujet."
"Et vous savez comment faire?" demanda Trixie, le visage illuminé par l'espoir.
"Ça fait tellement longtemps ... A en croire la légende, ses disciples rassemblèrent ses cendres, et ... J'avoue ne jamais avoir tout compris, il est fait mention d'un voyage dans le temps ..." Elle réfléchît un instant, et les poneys attendaient, pendus à ses paroles. Elle souffla des naseaux. "Il y a ... un objet très important pour moi qui pourrait nous aider, mais je ne peux ..."
"Oh, vous voulez dire, votre journal intime?" intervînt Gerbant Riche. "Je ne miserais pas lourd là-dessus. Il a disparu." Il haussa les épaules, s'efforçant de prendre un air détaché.
Celestia le fusilla du regard. "Espèce de sale petite fouine, comment est-ce que tu ..."
"Je l'ai cherché, d'accord?" rétorqua-t-il d'un ton hargneux. "Au cas où vous n'auriez pas remarqué, votre Palais a été assailli, et brûlé. Votre sœur et moi voulions le protéger, c'est tout."
"Il dit vrai, Tia. Nous étions ensembles à ce moment" renchérît Luna, à travers la bouche de l'étalon. "Mais Vladimir l'a trouvé avant nous, j'en ai bien peur."
Celestia blêmît. "C'est ... gravissime. Il ne pouvait pas tomber entre de plus mauvais sabots."
"Oh, même les miens?" lança Gerbant Riche avec désinvolture. La princesse l'ignora totalement.
Le silence tomba, lourd et pesant. Chacun attendait les directives de l'alicorne blanche, et elles ne se firent pas attendre longtemps. Ces êtres semblaient avoir un don pour ça, pensa pour la énième fois Platine. "Moi et Luna partons à la recherche de Vladimir. Platine, et toi, la magicienne -" elle pointa du sabot Trixie, qui s'offensa mais eût la présence d'esprit de ne pas le faire remarquer "- allez, euh, rassembler les ... restes." Celestia lança un regard embarrassé à Luna, à travers Gerbant Riche, qui ne comprît pas vraiment. "Rendez-vous dès que possible à la Bibliothèque du Palais. Ne tardez pas en route."
L'alicorne se dirigea vers la "fenêtre", se lança dans le vide et disparût. Elle réapparût 30 secondes plus tard, confuse, sous les yeux de Gerbant Riche qui la regardait d'un air blasé. "Tu n'as qu'à monter sur mon dos, alors." fît-elle en s'abaissant. Le licorne soupira et l'enfourcha, et ils partirent pour de bon, laissant Platine et Trixie seuls dans la chambre d'hôtel dévastée. "En selle!" piailla une Trixie très enthousiaste, en atterrissant brutalement entre ses ailes. Platine gémît sous l'effort. Ça allait être un voyage pénible.
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Le pégase et son bruyant fardeau ne tardèrent pas à atteindre l'entrée du tunnel, là où avait péri Lune Cauchemardesque dans des souffrances abominables. La première chose que Platine remarqua fût la grosse tâche rouge sombre qui s'était incrustée sur l'arche de pierre, telle une marque maudite ; il frissonna d'appréhension à l'idée de ce qui les attendait dans le sombre souterrain. Trixie se sentait apparemment plus aventureuse, et courût vers l'obscurité, où elle fût comme engloutie. Elle en ressortît 5 secondes plus tard, plus verte que bleue, et le contenu de son estomac s'offrît un séjour à l'air libre.
"Eh bien, en voila un Grand et Puissant estomac." plaisanta le pégase, sans même trouver ça drôle.
Trixie releva la tête, et dégagea une mèche de cheveux poisseuse de ses yeux. "C'est juste ... le voyage ..." tenta-t-elle entre deux halètements. Elle cracha ce qui lui restait en bouche, et se tînt à l'entrée du tunnel, agitée de tremblements nerveux, n'osant regarder à l'intérieur.
Le pégase lui offrît un sourire réconfortant, et rentra à son tour dans le tunnel. La première chose qu'il remarqua fût l'odeur de charogne, puissante et infecte. Mais il faisait définitivement trop noir pour y voir quelque chose, et il ne voulait pas courir le risque de piétiner ce qui s'y trouvait. "Trixie, lumière!" appela-t-il, et la licorne se plaça à ses côtés en maugréant, sa cape nouée autour de son cou, couvrant ses narines. Sa corne illumina soudainement les alentours d'une lumière pâle, et tout deux grimacèrent. Ce n'était effectivement pas beau à voir : la partie supérieure de Lune Cauchemardesque était en état de putréfaction avancé. Son visage figé dans l'agonie s'était boursouflé de façon tout à fait grotesque, sa peau avait commencé à se décoller et suintait d'un liquide jaunâtre. En rampant, elle avait aussi laissée sur le sol un sillage de fluides et d'organes, qui avaient fondu au soleil et formaient une sorte de soupe brunâtre qui bouillonnait perpétuellement sur le sable brûlant. Mais le pire était ses yeux, noirs et secs ; si ceux de Celestia étaient magnifiques, à nouveau pleins de vie, ceux là en étaient l'exact opposé. Platine les fixa un moment, pris d'une fascination morbide, et s'en détourna, sentant venir la nausée.
"Bon." dit-il, en déballant un gros sac de toile. "On va la mettre là-dedans, d'accord?". Il ouvrît grand le sac, et se tînt à côté du cadavre.
Trixie fixait toujours la demi-alicorne des yeux, une grimace de révulsion collée au visage. "T'es au courant que les licornes sentent ce qu'elles touchent par magie?"
"Pardon?" fît le pégase.
"La magie. C'est tactile, un peu. Je ne veux pas toucher ça." geignît-elle, en se balançant d'une patte à l'autre.
Platine leva un sourcil. "Vraiment?" Il en doutait un peu, mais ne savait honnêtement rien à ce sujet. Il n'avait pas fréquenté beaucoup de licornes, hormis elle. "Bon, écoute, j'ai pas envie d'avoir du jus d'alicorne dans les poils. Je te revaudrais ça, promis."
"D'accord!" s'exclama la licorne avec un enthousiasme terrifiant, et elle jeta la carcasse disloquée au fond du sac sans plus rechigner. Platine eût soudain l'horrible intuition de s'être fait avoir en beauté, mais au moins, il en avait terminé avec cette tâche ingrate. Il déploya ses ailes, et s'abaissa pour permettre à Trixie de lui grimper dessus ; elle lui tomba dessus un peu plus lourdement que prévu, et il s'écroula dans le sable avec une exclamation de surprise.
"Trixie!" Il roula sur le dos, furieux. "Qu'est ce que tu f..." Une paire de lèvres se posa brutalement contre les siennes, et la langue experte de la magicienne envahît sa bouche avec fougue, l'étouffant presque, avant de se retirer brutalement, ne laissant qu'un mince filet de salive entre leurs deux visages. "Oh, Platine!" gémît-elle dans son cou, en lui caressant la crinière. "Ça fait si longtemps que ..."
"Tu ne trouves pas que le moment est un peu mal choisi, Trixie?" soupira Platine, en se rappelant les injonctions de Princesse Celestia. Mais il n'y avait pas que ça. Il y avait aussi le fait que cette bouche, qui venait de l'embrasser avec une avidité non-contenue, n'était pas, et ne serait jamais à lui. Elle était à tous ces étalons qui réussissaient à épargner un peu de monnaie sur leur salaire, et qui y déposaient tour à tour leurs sécrétions masculines brûlantes et amères, qu'elle s'empresserait d'avaler avec un sourire et un compliment hypocrite. Il ne voulait pas être un de ces étalons. "Et au cas où t'aurais oubliée, on est plus ensemble depuis que tu t'es enfuie du lit."
"Oh, c'est bon, c'est du passé tout ça." Elle haussa les épaules. "Tu ne t'es pas marié avec Ruée, ou quoique ce soit?"
Platine sentît son cœur se fendre dans sa poitrine. Plus tard, se promît-il. Chaque chose en son temps. "Non, non ... c'est juste que ..."
"Ben c'est bon alors!" gazouilla la magicienne, et elle tenta une approche à un niveau inférieur.
L'étalon essaya de l'arrêter, mais une vague de plaisir intense l'en empêcha et il laissa tomber sa tête en arrière, vaincu. Conscient qu'il serait désormais incapable de résister ou de la raisonner, il se mît à espérer que ce serait court. Mais ce fût long et passionné. Et ils recommencèrent. Encore et encore.
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"La Forêt Jamais-Libre. Personne n'oserait s'y aventurer, sauf celui pour qui l'extérieur est encore plus dangereux. C'est là qu'il se cache, j'en mettrais ma corne à couper." Celestia, Gerbant Riche et Luna se tenaient à l'orée de la forêt, sur le petit chemin de terre qui menait à l'intérieur. Mais tous les trois savaient qu'ils ne le suivraient pas longtemps ; le chemin était connu pour s'arrêter brutalement une centaine de mètres plus loin, à l'endroit ou les premiers paysagistes avaient été happés par la forêt et n'en étaient pas revenus. Depuis, plus personne ne s'était donné la peine de le continuer, et la forêt était demeurée indomptée.
"Vous avez sans doute raison, votre éminence." Si l'hypocrisie pouvait se matérialiser, elle aurait jailli de sa bouche avec assez de force pour déblayer le passage. "Mais la forêt est immense, comment on est supposé le trouver?"
"Le connaissant, il n'aura pas pu résister à l'envie de commencer à lire mon journal. Et crois-moi, ça se verra." répondît-elle d'un ton cryptique, et elle s'enfonça dans la forêt d'une allure assurée. Gerbant Riche lui emboîta le trot, un peu plus craintivement. Il n'avait jamais été un poney particulièrement peureux, mais la forêt semblait avoir un don pour faire ressurgir les angoisses les plus primitives ; les arbres tordus, les yeux jaunes des animaux qui le suivaient du regard et les hululements sinistres l'auraient vite fait détaler s'il n'avait pas deux déesses à ses côtés, et tant pis pour Vladimir. Il se raccrochait au doux fantasme de lui faire exploser la cervelle, ou mieux, de lui tirer dans les parties qui avaient souillées SA propriété et de l'observer se vider de son sang, en gémissant d'une voix de castrat. Le licorne sentît sa corne pulser doucement. Il n'avait jamais rien connu de plus excitant que la chasse au poney. "Tu devrais avoir honte de penser des choses pareilles, Gerbant." fît la voix dépitée de Luna au fond de sa tête.
"Arrête ça tout de suite." grogna-t-il, et pris d'un réflexe stupide, il se tapa du sabot sur le crâne.
"Mais ça me fait de la peine, tu n'es pas un mauvais poney. Tu n'as pas à en devenir un." Elle semblait sincère, et l'image des deux gardes violemment arrachés à la vie ressurgît douloureusement dans son esprit, faisant grimacer l'étalon brun. "Et si tu laissais Celestia se charger de Vladimir ? C'est sa famille, après tout. Elle saura faire ce qui est juste." ajouta-t-elle.
"Quoiqu'il lui arrive, il l'aura largement mérité." trancha Gerbant Riche, qui désirait vraiment couper court à la conversation. Il avait peur de finir par changer d'avis, et d'avoir fait tout ça pour rien. La voix de Luna se tût pendant quelques minutes, et il crût à tort que son souhait avait été exaucé.
"Gerbant Riche ... est-ce que tu peux garder un secret?" relança timidement Luna.
Elle hésitait, il pouvait le sentir. Ça ne pouvait être que quelque chose d'important. "Oui, bien sûr." mentît Gerbant Riche. Il ne savait pas s'il allait ou non tenir sa promesse, mais il ne pouvait pas laisser passer ça. Gerbant Riche adorait les secrets.
"Ne dis surtout pas à ma sœur que je t'ai raconté ça, mais ... euh ... Nous autres alicornes fonctionnons un peu différemment." Si elle avait été ailleurs que dans sa tête, il l'aurait vu rougir profondément. "Nous sommes en apparence très semblables aux femelles de votre espèce, mais, en quelque sorte, nous sommes ... ambivalentes." Un flot d'images fugaces déferla sur l'esprit de Gerbant Riche. Des choses oblongues, luisantes, odorantes, des saveurs épicées, des corps transpirants, des bruits humides et des gémissements indistincts. L'étalon comprît enfin pourquoi il n'avait jamais entendu parler d'alicorne mâle.
"Oh, par Tarnation." Il blêmît, et s'arrêta de marcher, essayant de toutes ses forces de réfréner une réaction corporelle honteuse et involontaire. "Vous êtes vraiment répugnantes, quand vous vous y mettez."
"Ne m'oblige pas à te citer toutes les choses dégoûtantes que j'ai vues dans ta tête." rétorqua Luna, vexée. "Bref, pour en revenir à Vladimir ... Celestia m'a avouée que peu avant mon ... retour," elle prononça ce mot d'une toute petite voix "elle se sentait tellement seule que, poussée par le désespoir, elle a fait quelque chose de tout à fait contre-nature ..."
"Ca ne serait pas la première fois." pensa l'étalon, et évidemment, Luna l'entendît. Elle continua, nullement découragée.
"... et a tentée de se reproduire avec une de ses servantes, qu'elle affectionnait particulièrement. Evidemment, ça n'a pas marché, et la servante donna la vie à un bâtard, en y perdant la sienne. Tu as sans doute remarqué qu'il avait une corne bien plus longue que la moyenne ..." La princesse marqua une courte pause, et ajouta d'une voix lugubre. "... Et bien, il l'a depuis la naissance." Une nouvelle image mentale. Chairs déchirées, cris de nouveau-né, cris de bientôt morte.
"C'est affreux." Gerbant Riche pâlit, et fixa avec insistance Celestia, qui lui tournait le dos et était de toute façon trop loin dans ses pensées pour le remarquer.
"Ma soeur était dévastée. Elle s'est imaginée que le sort l'avait punie en lui ravissant son amante, à travers ce rejeton monstrueux, cette erreur de la nature. Et elle l'a éloigné d'elle, l'a laissé grandir seul. Je n'ai pas été plus courageuse, et je m'en veux horriblement. Des fois, je me dis que nous méritons ce qui nous arrive, et ..." Sa voix se fît chevrotante. "Il est devenu vicieux, incontrôlable et destructeur. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est nous qui avons fait de lui ce qu'il est." avoua-t-elle piteusement.
Le licorne cogita un moment, et haussa les épaules. "Je m'en fiche pas mal, tu sais. Je fais de Vladimir une affaire personnelle. Mais je peux toujours garder deux balles pour vous, si c'est ce que vous désirez tant."
Luna ne souffla mot, profondément blessée. Son hôte, quand à lui, ne regarda pas devant et heurta la croupe divine, qui pour une raison quelconque, s'était immobilisée en travers du sentier improvisé. "Qu'est ce qu'il ..." geignît l'étalon, et lorsqu'il regarda autour de lui, sa mâchoire tomba. Par une magie étrange qui lui était inconnue, les environs semblaient s'être figés dans le temps ; des feuilles mortes flottaient en l'air, comme suspendues par des ficelles invisibles ; un basilique couché sur le dos, les 4 pattes en l'air, se balançait paresseusement au gré du vent ; un oiseau coincé en pleine ascension émettait un bruit perçant continu, et si Gerbant Riche avait étudié l'anatomie, il aurait compris que c'était dû à une vibration ininterrompue des cordes vocales du volatile. Le spectacle était à la fois magnifique, et terrifiant.
"Il est proche. Il l'a ouvert. Et il le comprend." s'alarma Celestia. "Nous n'avons plus beaucoup de temps." Elle jeta un coup d'œil derrière elle. L'anomalie s'étendait à une vitesse alarmante, gelant tout sur son passage. Tout ça lui était familier, bien sûr. Elle faisait même ça beaucoup plus rapidement, presque instantanément, lorsqu'elle voulait être vraiment seule, en communion avec le monde et ses secrets. C'était toujours un moment d'apaisement pour l'alicorne. Mais là, les circonstances ne lui inspiraient que la panique. Oubliant toute prudence, elle courût en avant, et s'arrêta brutalement à l'orée d'une clairière. Celestia se retourna, le visage crispé, et fît signe à son compagnon de s'approcher le plus silencieusement possible. Gerbant Riche, obtempéra, et il le vît. Vladimir était allongé sur l'herbe sombre, et leur tournait le dos. Il était proche. Les pages se tournaient, ils pouvait l'entendre. Il l'avait ouvert. Le temps semblait pulser autour de lui, en synchronisation parfaite avec les battements de son coeur. La lumière rougeâtre du soleil couchant le nimbait d'un éclat surnaturel. Sur son dos, là ou aurait dû être ses ailes, des faisceaux d'énergie pure semblaient brûler sauvagement. Sa corne brillait tellement fort qu'ils la distinguaient à peine. D’une certaine manière, il le comprenait, il n’y avait aucun doute possible.
Gerbant Riche leva des yeux terrifiés vers Celestia, qui en retour le dévisagea calmement. "Qu'est ce qu'on attend?" murmura-t-il, manipulant nerveusement le pivoteur au fond de la poche de sa veste. Le contact du métal froid et lourd le réconforta un peu. "On va pas l'arrêter?"
"Non." Celestia tourna silencieusement les talons, et vînt s'asseoir un peu plus loin, sur un tas de feuilles moelleuses. Gerbant Riche se tenait coi, frappé d'incompréhension. "TU vas l'arrêter. Tu t'en sens capable, non?" Il n'y avait pas la moindre trace de sarcasme dans sa voix.
Et elle avait raison, bien sûr. Depuis ce jour où il avait dévalé toute une falaise, l'étalon brun n'avait fait que se préparer à ce moment, qu'il savait inévitable. Le pivoteur que lui avait vendu l'Alouette n'avait fait que renforcer sa détermination. En fait, il avait même espéré que les choses se passent comme ça. Lui et Vladimir, tête à tête, enfin, jusqu'il lui explose en morceaux.
"Je peux vraiment le ...?" commença-t-il, tripotant impatiemment l'engin de mort.
""Quoiqu'il lui arrive, il l'aura largement mérité", c'est ça?" l'imita l'alicorne, de façon très réussie. Gerbant Riche sentît sa mâchoire tomber. "Maintenant, vas-y, avant que je change d'avis."
Le licorne ne le se fît pas demander deux fois, et entra à pas de loup dans la crinière, retenant son souffle. A sa grande surprise, il arriva dans le dos de Vladimir sans qu'il le remarque ; il expira lentement, le plus silencieusement possible, et sortît doucement le pivoteur de sa poche. Il le fît flotter devant lui, et aligna le canon avec le crâne luminescent de Vladimir. Ensuite venait le moment critique. Gerbant Riche déglutît, formula une prière silencieuse et ramena en arrière le chien du pivoteur, qui se bloqua avec un *clic* métallique. A sa grande surprise, le bruit ne suffît pas à tirer son ennemi de sa concentration. Ses traits se déformèrent en un rictus de victoire. Luna avait même eu la gentillesse de la fermer. Ça avait été facile.
Trop facile. Il sentît la frustration venir. Il avait attendu ce moment pendant si longtemps, et voila ce qui l'attendait ? "Hasta la vista filly", une pression sur la gâchette, et il retournerait auprès de Celestia la tête haute et la poitrine gonflée? Non. C'était hors de question. Un millier de répliques se bousculèrent dans sa tête, et au final, tout ce qui sortît de sa bouche fût "Oh, hey, Vladimir ..."
Le licorne blanc sursauta et referma brutalement le journal, tel un poulain surpris avec un magazine de charme. Aussitôt, le temps reprît son cours, une centaine d'oiseaux s'envolèrent simultanément, les feuilles se remîrent à tomber, et l'aura mystique qui l'entourait s'évanouit d'un coup. Il se remît maladroitement sur ses sabots, et lança un regard méprisant à l'indésirable. "Alors, ça y'est? T'es devenu le larbin de ma tante, Gerbant Riche?" Le roi déchu sentît une goutte de sueur froide lui couler le long de la crinière.
"Non. C'est uniquement personnel. Les histoires de famille, tout ça."
Vladimir leva un sourcil, et se décrispa. "J'ai bien peur de ne pas comprendre, Gerbant Riche. Quelles histoires de famille?"
Ce fût au tour du poney brun d'être surpris. Il se gratta la tête avec le canon de son arme. "Ben, mon père. Tu nous as volé, et tu l'as fait ..."
Vladimir esquissa un sourire chaleureux. "Oh, mon ami, je crois que tout ça est un affreux malentendu. Je ne t'ai pas volé, pourquoi je l'aurais fait? J'étais roi il y a pas si longtemps, et les zèbres ont gracieusement accepté l'alicorne comme payement pour tout le luxe que j'ai apporté au Royaume. De toute évidence, ton père et toi avez été victimes d'une bande d'escrocs. J'en suis vraiment désolé, j'espère que notre amitié n'en souffrira pas."
Gerbant Riche, confus, prît un moment pour réfléchir. "Hey, mais attends ... Tu m'as balancé d'un char en plein vol!" hurla-t-il, en lui agitant le pivoteur sous le nez. Vladimir ignorait visiblement ce que c'était, mais il espérait bien qu'il comprenne que c'était dangereux.
Le licorne blanc tira nerveusement sur son col. "Je sais, je sais ... Ecoutes, je suis terriblement navré. Rubis Précieux m'avait poussé à le faire, elle voulait se débarrasser de toi. Tu sais que j'ai pas toujours eu beaucoup de chance avec les juments, et ... J'ai été faible, je l'admets. Je m'en veux, crois-moi." Il baissa humblement la tête. "Je suis content que tu sois en vie."
Cette confession attendrît le jeune bourgeois. Vladimir avait l'air sincère. A part sa trahison près de la falaise, il n'avait jamais failli à ses devoirs d'amitié. Gerbant Riche se rappela cette soirée, où, tout les deux complètement ivres, ils avaient pissé dans les fûts de cidres centenaires qui constituait la réserve personnelle des alicornes. Bon, au final, elles n'étaient pas revenues pour le boire, mais ça avait été fort amusant, et ... "Tu ne vas pas croire ce baratin, quand même?" se révolta Luna, au fond de sa tête.
"Oh, ta gueule!" fît-il à haute voix, et il se tourna vers l'endroit ou se cachait Celestia. "Celestia! J'ai changé d'avis, je veux pas le ..."
C'était le moment que Vladimir attendait. Sa corne s'illumina subitement, et une énorme branche pointue se souleva lentement du sol.
"Gerbant Riche, attention!" s'écria Luna, lui vrillant le crâne, et il se retourna juste à temps pour voir le pieu immense lui foncer dessus. Il se jeta sur le côté, et Vladimir modifia la trajectoire au dernier moment pour que le projectile vienne le frapper sur le côté, faute de l'empaler. Gerbant Riche se prît le tronc de plein fouet, et il s'écrasa au sol, gémissant de douleur.
"Crève, bâtard!" rugît Vladimir, et il lui fonça dessus corne en avant, bien décidé à l'embrocher. Gerbant Riche, cloué au sol par la souffrance, chercha du regard le pivoteur, ne le trouva pas et réalisa qu'il allait mourir. Juste à côté, Celestia, qui était sortie des buissons, posa le sabot sur son précieux journal. Et la réalité changea. Vladimir approchait au ralenti. Mais l'esprit de Gerbant Riche, lui, fonctionnait à 100 à l'heure. Il repéra instinctivement son arme, s'en saisît, et alors que la pointe blanche de la corne n'était plus qu'à quelques centimètres de son oeil droit, il déchargea son arme devant lui. Celestia leva le sabot. Le temps reprît son cours. Six cartouches explosèrent en même temps, et la licorne blanche fît un saut périlleux en arrière, arrosant l'herbe verte d'un jet de sang étincelant. Vladimir resta sur le dos, mortellement touché à la gorge, les sabots pressés sur la blessure béante, appelant à l'aide sous forme de gargouillements désespérés. Gerbant Riche se releva péniblement, ignorant les couinements hystériques de Luna, rechargea le pivoteur et se dirigea d'une démarche chaloupante vers le licorne agonisant, qui le dévisageait avec des yeux fous.
Il sourît, et arma à nouveau le pivoteur. "Dis bonjour à mon p'tit copain!" lança-t-il, comme l'avait fait ce poney balafré qu'il avait vu à la télévision.
Son "p'tit copain" se disloqua soudainement, et se tordît avec un grincement déchirant, avant de tomber au sol, inutilisable. Stupéfait, Gerbant Riche souleva la tête et vît Celestia qui lui tournait le dos, et s’approchait doucement de Vladimir. Elle se baissa, lui murmura quelque chose à l’oreille qu’il n’entendît pas et amena sa corne à la hauteur de sa blessure, qui se cicatrisa rapidement. La tête de Vladimir retomba en arrière et il ne tarda pas à tomber dans un sommeil profond. "Qu'est ce que ça veut dire?" cracha l’autre poney. "Je croyais que ..."
"J'ai changé d'avis." le coupa froidement l'alicorne, et il ne jugea pas prudent d'insister davantage. A la place, il ramassa tristement les restes du pivoteur, en se promettant d'essayer de le faire réparer par l'Alouette, même si il n'y croyait pas trop. Celestia, elle, chargea le licorne inconscient sur son dos, fît signe à l'autre de monter, et il s'exécuta en maugréant. Aussitôt après avoir décollé, il pensa à le faire tomber "accidentellement", mais abandonna vite l'idée ; se faire arracher les testicules ne ferait pas pour autant partir l'âme de Luna.
Elle ne tarda d’ailleurs pas à se manifester à nouveau. "Tu as fait le bon choix, Gerbant Riche." dit-elle.
"Je n'ai rien fait du tout!" geignît-il, à haute voix.
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"Platine, tu n'aurais pas, par hasard, des "tremblements occasionnels de la mâchoire, des courbatures dans les muscles du bassin et des vomissements presque continus"?" lût Trixie, et elle leva des yeux inquiets vers le pégase nonchalamment affalé sur un des rares fauteuils de la bibliothèque qui avait été épargné par le feu. Assise dos au cercueil d'Etincelle du Crépuscule, elle tenait entre les sabots un livre à moitié brûlé intitulé "Maladies équines exotiques".
"Est-ce que j'ai vraiment l'air d'avoir des vomissements continus, Trixie?" soupira l'étalon, qui était très fatigué, aussi bien physiquement que mentalement. "Non mais sérieusement ..." Depuis qu'ils étaient rentrés au Palais, ou plutôt ce qu'il en restait, Trixie s'était mise en tête de lister toutes ses conquêtes depuis Sid'Hennit (avec un niveau de détail effrayant), et de s'excuser pour chacune d'entre elles. Et lorsque Platine, aussi bien pour ne pas passer pour un mâle bêta que pour la rendre jalouse, avait cru bon de mentionner l'épisode des zèbrelles, elle s'était mise à paniquer, et jouait au docteur. Mais pas de la bonne façon, malheureusement. Ça faisait déjà une heure qu'elle s'efforçait de lui trouver une maladie, et elle n'était pas encore arrivée à la moitié de l'énorme volume. C'est avec un soulagement énorme qu'il vît enfin arriver Celestia, portant sur son dos mince ce licorne qui servait d'hôte à sa soeur, et le corps inanimé de Vladimir.
"Content de vous revoir, ma Reine." Il se leva, et débarrassa l'alicorne de son fardeau équin. "Qu'est ce que vous comptez en faire? L'enterrer, ou le brû ..." Quelque chose le frappa. Le "cadavre" était chaud, et respirait encore. Il lança un regard confus à Gerbant Riche, qui haussa les épaules, et le déposa prudemment sur un fauteuil, pas très à l'aise.
Celestia s'assît au centre de la pièce, sur le tapis calciné qu'elle affectionait tant, et se mît à relire son journal. Un silence de plomb tomba sur la salle, et tous attendîrent. Au bout d'un quart d'heure, l'alicorne baissa simplement la tête. "Je ne comprends pas." gémît-elle. Elle fît signe aux autres poneys de venir voir. "C'est bien ce que je pensais, il nous faut les restes de Luna." Elle pointa un dessin de sablier en pleine rotation. "Le sablier qui tourne est sans doute une allégorie du voyage temporel, mais même pour une alicorne, c'est ..."
"Ouais, ou alors, c'est juste un bête dessin de sablier." lança Gerbant Riche d'un ton distrait, en admirant le titan de verre et d'électrum qui se dressait à quelques mètres d'eux. "Comme celui-là ..."
Celestia se figea, et se remît sur ses sabots à la vitesse de l'éclair. "Platine, va voir au sommet du sablier, s'il te plaît." demanda-t-elle d'une voix affreusement calme. Le pégase décolla immédiatement, et atterrît tout en haut avec un bruit sourd.
"Il y a une sorte de trappe, Princesse. Vous feriez mieux de venir voir." Il sauta dans le vide, et se laissa planer pour amortir sa chute. Celestia monta, et au milieu des sublimes gravures et des arabesques recouvertes de cendres et de poussière, remarqua un détail qui lui avait échappé jusque là ; une sorte de renfoncement ovale, au motif très familier, pour la simple et bonne raison que les jours d'hiver, elle laissait la même forme dans la neige à chacun de ses pas. Le coeur battant à toute vitesse, elle y enfonça son sabot, et la trappe se déroba avec un déclic satisfaisant.
"Vite!" cria l'alicorne, assez fort pour être entendue par les poneys en contre-bas. "Amenez moi le sac!"
Platine remonta à la vitesse de l'éclair, et déversa les restes sanguinolents de l'alicorne dans l'ouverture, sous les yeux mortifiés de Gerbant Riche, qui se protégea le visage par réflexe lorsqu'un liquide sombre vînt éclabousser l'intérieur du sablier. Celestia referma la trappe, et retourna sur le plancher des vaches.
"Trixie, Gerbant, aidez moi à le faire tourner. Le plus vite possible." Les deux licornes hochèrent la tête, et trois faisceaux de magie pure jaillîrent simultanément, et vînrent atteindre les rouages, qui grincèrent bruyamment et se mîrent à tourner avec un cliquetis régulier . Le sablier tomba lentement en avant, et tourna sur lui même, de plus en plus rapidement. Un des deux bulbes, celui qui contenait le corps mutilé de Luna, se remplît rapidement de sable.
"Aïe!" gémît Gerbant Riche, et il s'arrêta pour prendre sa tête douloureuse entre ses sabots. Du sang commença à s'écouler de ses naseaux, formant une petite tâche sombre sur le tapis de la bibliothèque ; puis, au fur et à mesure que le sablier gagnait en vitesse, la souffrance s'intensifia au point de devenir insupportable, et avec un hurlement déchirant, il laissa s'échapper par la bouche une forme serpentine et éthérée, avant de s'évanouir pour de bon. L'apparition spectrale fila vers le sablier, et disparût à l'intérieur. Aussitôt, le sablier s'arrêta de tourner,
"On ... On a réussi?" hésita Trixie, en s'approchant à pas prudents du bulbe inférieur. Il était rempli de sable, et rien d'autre. Mais étrangement, il semblait y'en avoir moins qu'au début. Une patte bleutée jaillît du sable, et tous sursautèrent. Luna émergea, crachant ce qu'elle avait avalé.
"LUNA!" s'écria sa soeur, et elle se précipita contre le verre du sablier, écartant la licorne bleue qui protesta avec véhémence. Mais il y avait un problème. La Princesse de la Nuit, enfermée dans son cocon de verre, n'arrêtait pas de tousser. Elle suffoquait. "Platine! Fais quelque chose!" paniqua Celestia. Les idées se bousculèrent dans la tête du pégase, qui se rabattit sur la première solution à sa portée ; son propre corps. Prenant le maximum d'élan, il s'élança de toutes ses forces contre le verre, qui éclata en mille morceaux.
Luna tomba au sol, emportée par le flot de sable, et prît en grande goulée d'air, avant de tomber dans les bras de sa soeur et de se mettre à pleurer.
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 30 Aoû - 0:59 | |
| Le googledoc arrête pas de planter C'est de la mairde, ces nouvelles technologies |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 30 Aoû - 1:07 | |
| le plus colossal, vraiment? même parmi les bientôt-à-paraître? |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 31 Aoû - 0:04 | |
| "Wow!" siffla Trixie, en touchant du sabot les muscles durs comme la pierre. "En voila un qui a pris beaucoup trop de stéroïdes." > YEAAAAH Des retournements de situation, célestia qui se débloque, luna qui se régénère, un grand et puissant blowjob (elle choisit l'endroit où une alicorne a vidé ses tripes pour faire ça, elle a une libido pour le moins imprévisible, cette trixie). Tout ce qu'il faut pour faire un bon chapitre, quoi Il est quand même con, ce gerbant riche. Mais je savais que vladimir ne mourrait pas tout de suite, vous tenez beaucoup trop à ce personnage. J'ai eu un léger doute quand il s'est pris une balle dans la gorge, quand même. Le coup du sablier était un peu sorti du chapeau, mais bon on va dire que "ta gueule c'est magique" et puis c'est marre. Après tout on ne pouvait pas laisser une des deux alicornes principales la tripaille répandue sur les sables du désert. Alors maintenant que vladimir est capturé, que les alicornes sont de retour, et en bonne santé mentale et physique, peut-on s'attendre à ce qu'un happy end se profile à l'horizon ? Platine va t-il se marier avec trixie ? Vladimir se fera t-il enfin écarteler ou lapider par la population ? Gerbant riche réussira t-il à réparer son joujou ? Le soleil va t-il enfin cesser d'être bloqué au stade de "couchant" ? Je meurs d'impatience. Et je vous laisse avec les coquilles : - Spoiler:
- Citation :
- Je vous retourne la question, poneys. > Quelle question ?
Tout ce qu'elle a vécue en avait apparemment finie pour voire ses filles L'alicorne avait disparue avait réussie premiers signes de civilisations Ne te fâches pas! > fâche elle avait finie On les a peut-être croisé s'ils étaient proche
nous n'avons plus beaucoup plus de temps. l'histoire ne dit pas rien d'autre tout deux Je te revaudrais ça > revaudrai* s'exclama la licorne avec un enthousiasme terrifiant, > Tu veux dire le pégase, non ? C’est bien platine qui s’occupe de la sale besogne, que je sache. au cas où t'aurais oubliée là ou aurait dû être ses ailes > auraient* jusqu'il lui explose en morceaux. Ecoutes, tout les deux les fûts de cidres centenaires > de cidre centenaire* et prît en grande goulée d'air
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| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 31 Aoû - 0:31 | |
| C'est le truc qui m'a fait tilté dans ce chapitre... Le happy ending est-il viable dans la tête cerbéruso-tricéphale des auteurs de cette fanfic ? J'espère pas. J'ai horreur des happy ends. Toujours du Deus Ex Machina quelque part (y'a qu'a voir ici un fameux grimoire assorti d'un sablier ) |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 31 Aoû - 1:00 | |
| La fin de cette fique est le fruit de nombreux débats. La seule chose sur laquelle on etait d'accord, c'est qu'il faut vraiment qu'on la boucle car ça commence vraiment a devenir ingérable, sur certains aspects Merci pour vos réactions (et les fautes :snif:). Nous approchons bientot du point final et cette histoire sera enfin terminée.. |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 31 Aoû - 1:39 | |
| ben quoi, c'est bien aussi, les happy end. alors, qui était fan d'appurujacku ici, déja? |
| | | #gg totalement Frony
Date d'inscription : 12/09/2011 Age : 30
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 31 Aoû - 14:18 | |
| - Magicpixel a écrit:
- Platine va t-il se marier avec trixie ?
Onon ANTHRACITE ANTHRACITE ANTHRACITE ANTHRACITE - Spoiler:
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| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 1 Sep - 13:03 | |
| Un cours d'histoire marrant comme tout, et du têtage comme s'il en pleuvait. - Spoiler:
Enlacées l'une contre l'autre, assises sur l'épais tapis qui ornait le centre de la pièce circulaire, les deux astres célestes mettaient un terme à une séparation violente qui avait duré bien trop lontemps, chacune serrant sa moitié entre ses bras, flairant sa crinière comme pour s'assurer qu'elle était bien là, aucune ne contenant les émotions qui les submergaient toutes les deux ; Luna répétait entre deux gémissements larmoyants qu'elle avait cru mourir dix fois, qu'elle avait été tellement inquiète et qu'elle avait vécu le martyre, qu'elle ne comprenait pas pourquoi ces poneys lui en avaient tant voulu ; sa soeur, telle la mère de remplacement dont elle avait joué le rôle pendant des années, essayait de la rassurer et de la calmer, tout en gardant tant bien que mal le contrôle d'elle-même ; son devoir de reine était de garder ses propres larmes pour le moment où tout serait enfin rentré dans l'ordre.
Aucun de leurs compagnons, qui regardaient leur environnement immédiat avec des yeux ronds, ne songea à les déranger ; sans s'être concertés, ils avaient décidé d'un accord commun de leur laisser un petit moment avant de briser la joie des retrouvailles.
"Nous sommes rentrées au palais, Tia? C'est bien le palais?" couina Luna, encore tremblante. Elle renifla. "Oui, c'est le palais, nous sommes rentrées à la maison, tu n'as plus à t'en faire." lui murmura à l'oreille sa grande soeur. "Il a été ravagé par un incendie, mais nous le reconstruirons. C'est déja arrivé. Il a toujours tenu debout." "Un incendie?" "Oui, un..."
Puis Celestia se tut. Elle leva la tête, et comme Platine, Trixie et Gerbant Riche, se mit à observer l'intérieur de la bibliothèque, sans comprendre. Les énormes rayonnages intacts exposaient leurs centaines de milliers de livres antiques, illuminés par la lueur du soleil levant. Il n'y avait aucun livre par terre. Les puits de lumière du plafond et les fenêtres à vitraux étaient toutes intactes. Rien ne montrait que quelques secondes auparavant, le palais avait été dévoré par les flammes et pillé dans son intégralité. Seul désordre dans la pièce immaculée, l'immense sablier éventré gisait de travers sur ses gonds, et terminait de répandre la fine poudre brillante de ses entrailles en un mince filet qui allait grossir le tas de sable et de débris du verre épais amassé à sa base.
Même les sanglots de Luna s'étaient interrompus ; les cinq poneys conscients se jetèrent des regards interrogateurs au milieu d'un silence à couper au couteau, puis la blanche alicorne se remit précipitamment sur ses longues jambes et abandonna sa soeur pour se précipiter vers une fenêtre, manquant de trébucher. A l'extérieur, d'épaisses colonnes de fumée noire, éclairée par des brasiers rougeoyants, venaient toujours salir le ciel de Nombreux-Galops ; la reine d'Equestria soupira de soulagement.
"Le royaume brûle toujours, déclara Celestia. Ce qu'il vient de se produire ici n'a touché que le palais."
Luna s'ébroua avec force, ce qui la noya quelques instants dans un nuage blanc et pailleté, puis se dirigea vers sa soeur à petit trot. "Que s'est-il passé, Tia?"
Celle-ci ne répondit pas immédiatement ; elle jeta un regard silencieux au titanesque sablier agonisant, et tous l'imitèrent. Le géant de verre et de métal luisait du même éclat que depuis toujours, au moins sur sa partie haute, intacte, mais cette fois-là, Celestia le trouva inhabituel, malsain. Elle sentit les poils de son dos se hérisser brièvement, et la vision d'un animal éventré qui se vide de son sang lui apparut, fugace, violente.
"Cette salle était un tas de cendre il y a à peine quelques instants... Nous avons utilisé le sablier pour te rendre ta forme physique, pas pour refaire les intérieurs! Cette salle, et peut-être tout le palais, a été projeté en arrière. Même si ça a résolu le problème de la reconstruction, c'était encore une conséquence imprévue de l'utilisation d'une des machines laissées par nos ancêtres. La dernière fois, c'était les miroirs de déplacement... Et il ont emporté la vie de cette pégase bleue qui accompagnait Platine."
Entendant mention d'un profil de pégase qu'elle connaissait, Trixie émit un hénnissement apeuré ; se tournant vers son ancien compagnon d'infortune, elle balbutia le nom de Ruée sur un ton interrogatif, et sans répondre, celui-ci lui posa un sabot sur l'épaule et l'entraîna à part, se préparant silencieusement à se faire messager de mauvaises nouvelles.
La princesse leva la tête pour contempler le sablier dans toute sa hauteur, et recula à pas hésitants vers le reste du groupe. "Cette histoire semble terminée, mais je n'arrive pas à m'en convaincre... Le sablier rythmait nos journées. Chaque jour, avec une précision mécanique, il se vidait, et à exactement minuit, mû par quelque imposante mécanique qui tourne sans faillir depuis des siècles, il se renversait et chronomètrait le jour naissant, dans un cycle qui ne s'est jamais interrompu jusqu'alors. Je pensais qu'il s'agissait simplement d'une sorte d'horloge, et on vient de s'en servir à l'instant pour effectuer une quasi-résurrection, et il a précipité cet endroit plusieurs jours dans le passé... Que s'est-il passé d'autre, Luna? Je suis si inquiète..."
Soudain, elle s'interrompit et tendit l'oreille ; ses compagnons firent de même, se demandant ce que leur reine avait pu voir, ou entendre, qui l'avait interpellée. Celestia se dirigea vers l'entrée de la bibliothèque d'abord à pas feutrés, puis brusquement au galop ; ses sabots blancs et nus dérapèrent sur le carrelage et elle reprit de justesse son équilibre au passage de la porte, puis disparut dans le couloir. Il y eut des cris perçants, des injonctions hurlées par la reine du jour, puis celle-ci regagna la bibliothèque, brandissant une pouliche orange rondouillarde et penaude qu'elle agrippait par la peau de la nuque. Elle jeta son trophée sur le carrelage, poussa la porte en bois de sa patte arrière pour la claquer et fit avancer de quelques mètres la visiteuse inopportune et hébétée d'un bon coup de tibia dans le dos.
"Mon palais était en feu et en ruines, mon propre neveu s'est emparé de mon pouvoir et a fini par le perdre, mon peuple veut probablement encore voir ma tête au bout d'une pique, et il se passe ici des choses étranges, et potentiellement dangereuses, qui dépassent totalement ma compréhension..." commença Celestia sur un ton à la fois calme et menaçant, sans quitter la jument orange des yeux, marchant autour d'elle d'un pas lent, intimidant. "... C'est plus qu'il n'en faut pour déclarer la loi martiale, Veste-de-Pommes. Et l'amitié que tu échangeais avec ma chère et fidèle étudiante n'est pas un passe-droit. Alors raconte-moi, que faisais-tu dans mon palais sans autorisation? Tu n'étais pas en train de participer aux pillages, dis-moi?"
"Euh..." répondit maladroitement Veste-de-Pommes, assise par terre. "Tel qu'vous m'voyez là, j'me-"
"ARRÊTE AVEC CET ACCENT RIDICULE!" hurla alors la déesse du soleil, à bout de nerfs, faisant sursauter tout le monde.
La pouliche des champs se recroquevilla de terreur, déglutit péniblement et se râcla la gorge ; alors, elle regarda sa reine droit dans les yeux. "J'étais en train de vérifier que personne ne touchait au... Au sablier." lui avoua t-elle.
Celestia tourna la tête vers l'imposant artefact, puis vers Veste-de-Pommes. "On en parlait à l'instant. C'est fait, il est cassé. Une autre excuse, peut-être?"
Les yeux de la Terreuse s'agrandirent. "Mais, ça n'vous fait absolument rien? Vous vous en foutez?!"
"Cet objet représentait un paysage habituel de la bibliothèque, alors oui, ça me touche qu'il aie été brisé. Mais je suppose qu'il faudra apprendre à vivre sans lui, pendant que tout Equestria sera en reconstruction. Rien qu'une bête PENDULE accrochée au mur ne puisse régler, ma chère." cracha Celestia, venimeuse.
Veste-de-Pommes leva vers sa reine un regard empreint de tristesse. "Alors... Vous n'avez donc toujours pas trouvé ce qui est arrivé à vos parents?"
Celestia s'arrêta de marcher. "Oh non, elle va la tuer..." piaula Luna, en se serant contre Gerbant Riche.
"J'ai passé les deux tiers de mon existence à chercher la réponse à cette question, Veste-de-Pommes." répondit au contraire la princesse du jour. "Je connais le contenu de chacun des volumes de cette bibliothèque. J'ai formé de jeunes poulains et pouliches à l'art de la lecture et de la recherche depuis la nuit des temps, financé les plus grands historiens de ce millénaire, afin que tous ceux qui prennent le temps de se cultiver puissent savoir d'où ils viennent et qui ils sont, mais aussi pour répondre à cette question. J'ai également entendu et débouté une quantité incommensurable de poneys qui croyaient avoir trouvé la réponse et espéraient devenir célèbre avec leurs théories vaseuses. Epidemie, dépression collective, malédiction... J'ai eu droit à tout. Pourquoi accorderais-je plus d'importance à la tienne, Veste-de-Pommes? Comment une pouliche qui a passé sa vie à retourner la terre et sait à peine lire pourrait prétendre avoir réussi là où des siècles de recherches intensives ont échoué?"
Veste-de-Pommes baissa la tête. "Ben, à vrai dire, c'est plutôt 'notre' théorie... Moi, et les autres avons fait des recoupements et des déductions. Mais vous devez m'écouter, Votre Majesté, car si nous avons raison, l'histoire va se répéter! Si notre théorie est juste..."
Luna releva la tête, attentive.
"... Vous allez périr dans quelques heures, comme a péri l'Été voici plus de mille cinq-cent ans."
Celestia se figea en entendant ce nom. Il n'y avait plus d'animosité dans ses yeux, seulement une curiosité aussi soudaine que brûlante. "Raconte-moi tout, Veste-de-Pommes. Je ne sais pas si je dois espérer entendre un ramassis de bêtises, ou l'inverse."
Tous les poneys sauf Platine et Trixie étaient assis sur le tapis qui bordait le sablier, et chacun écoutait attentivement cette pouliche orange à qui jamais personne n'aurait accordé la moindre attention dans d'autres circonstances. Les deux qui manquaient étaient dans un divan situé à l'opposé du reste du groupe, et les petits sanglots aigüs de Trixie et leur écho étaient devenus bruit de fond. Régulièrement, la Terrestre orange jetait de petits coups d'oeil inquiets au sablier brisé; elle parlait précipitemment, bégayait quelquefois.
"Étincelle du Crépuscule a laissé un livre chez Émotive-Timide, commença la paysanne. C'était le livre le plus compliqué que nous ayons jamais vu, et-"
"Quel est ce livre?" la coupa Celestia.
"Je l'ai posé sur une table à l'entrée. Les autres n'osaient pas mettre les sabots au palais, avec tout ce qu'il se passait par ici..." lui indiqua Veste-de-Pommes en montrant un endroit de la bibliothèque de son sabot tendu.
La jument blanche se leva, partit au trot chercher le livre, et revint vers eux, l'épais ouvrage flottant dans les airs à côté d'elle. "Je le connais déja, c'est d'une parution récente. A la fois passionnant, complet et extrêmement compliqué. Étincelle du Crépuscule voulait tenter de le lire d'une traite, alors je le lui ai offert. Malheureusement, il ne m'a pas apporté grand-chose dans mes recherches... A se demander ce que vous avez déniché à l'intérieur."
Celestia se rassit avec précaution, et Veste-de-Pommes reprit la parole. "C'est Tarte Rose qui l'a ouvert la première. Elle voulait voir ce qu'on cuisinait voici mille ans, et elle a remarqué qu'ils ne faisaient rien à base de pommes dans notre région, et vous savez pourquoi?"
La reine d'Équestria adressa un regard impatient au plafond. "Parce que les pommes ne poussaient pas ici à cette époque, il faisait trop froid. C'était la période de l'âge glaciaire d'Équestria, et nous en sommes sortis peu avant que je ne vienne au monde. La moitié des hypothèses boîteuses que j'ai entendues parlaient de cet âge glaciaire et disaient que mes parents sont morts de froid, mais non! Ma mère vivait dans l'endroit le plus froid de tout Équestria, elle était née pour ça! Je connais très bien l'histoire du climat d'Équestria!"
"Et c'est pour ça que vous n'avez jamais pris la peine de lire la section 'Climat' de ce livre, Votre Majesté. Peut-être était-il déja bien trop épais pour être lu en entier?" lui demanda Veste-de-Pommes avec condescendance.
Celestia eut un hoquet de surprise ; prise sur le fait, elle ne sut quoi répondre. "Continue." lui ordonna t-elle.
Veste-de-Pommes se râcla la gorge et fit le silence avec ses pattes. "A la fin de l'âge glaciaire, il y avait quatre Alicornes qui régnaient sur le royaume, c'est bien cela?"
La princesse du soleil hocha la tête de haut en bas. "C'est exact. Mes parentes étaient quatre, et représentaient alors les diverses saisons. Les historiens avaient l'habitude de les nommer par celles-ci. Été et Printemps vivaient dans ce palais, et Automne et Hiver, qui préféraient les régions froides, avaient élu domicile à la citadelle de Stalliongrad. Été était la plus jeune des quatre, la plus dynamique, et..."
"...Et c'est la première à être tombée." reprit la pouliche orange.
Celestia ferma les yeux et courba la nuque. Les autres poneys ne dirent rien.
"Qu'est-ce qui lui est arrivé?" demanda Luna d'une petite voix.
"Je ne l'ai jamais connue, ce n'est que des informations qui me sont parvenues..." expliqua Celestia. "Elle assurait la célebration de la nuit la plus courte de l'année, comme tous les ans. Mais cette année-là... Elle est tombée raide morte pendant son discours au peuple, comme ça, sans prévenir. Crise d'épilepsie foudroyante, ont rapporté les médecins de l'époque. Depuis ce jour, rien n'a plus été pareil pour mes tantes, et ma mère. Elles ont commencé à dépérir, à se laisser aller. Peu à peu, elles ont paru s'affaiblir. Elles ont cessé de sortir, de donner des célébrations, d'honorer des visites diplomatiques. Les rapports de l'époque disent également qu'elles passaient le plus clair de leur temps à dormir, jusqu'a... dix-huit heures par jour. Toutes les Alicornes."
Les poneys autour d'elle écoutaient avidement, muets comme des tombes. Celestia parlait d'une voix quelquefois hésitante, tressautante. Elle ne donnerait pas ce cours d'histoire avant longtemps, et ils savaient que l'entendre représentait un véritable privilège.
"Quelques années plus tard, vous êtes née."
"Exactement, opina Celestia. Ma mère était connue pour son tempérament capricieux, voire rebelle. Automne ne cessait de lui répéter qu'il fallait attendre que les choses aillent mieux, que jamais il ne serait possible d'élever de jeunes Alicornes dans leur état. Hiver a refusé de l'entendre, et a entrepris une relation avec l'un de ses gardes dévoués, qu'elle a choisi pour ses qualités tant physiques que mentales. Je crois que..."
Celestia interrompit son histoire un instant ; elle baissa les yeux, avala sa salive et se frotta la figure avec le dos du sabot.
"... Qu'elle savait que jamais les choses ne s'arrangeraient, et que la perpétration de notre race était le plus important. Quelques mois plus tard, elle m'a pouliné et donné ainsi naissance à une nouvelle génération d'Alicornes, les astres célestes. J'ai donc vu le jour au palais d'Hiver, pendant la saison froide, au coeur de Stalliongrad."
"Et qu'a dit Printemps?"
"Elle était, dit-on, une créature délicate, sensible, qui avait besoin d'être entourée. La disparition d'Été l'a particulièrement touchée, et l'abattement combiné avec sa brutale solitude ont eu raison d'elle. Un jour, ma mère et sa soeur ont reçu une missive les informant qu'elle s'était rendue par ses propres moyens au caveau familial, sentant que le temps était arrivé pour elle. Ma mère me portait encore à ce moment-là ; je crois que Printemps n'a jamais été au courant qu'elle allait devenir tante. "
"Qu'en était-il de votre enfance? l'interroga Veste-de-Pommes. Étiez-vous en forme? Le mal qui touchait vos ancêtres vous avait-il épargné?"
Celestia fit un gloussement peiné. "Jamais encore on ne m'avait interviewé sur ma petite enfance et mon histoire... Soit. En réalité, je n'allais pas mieux que ma mère. J'ai eu du mal à apprendre à marcher, et je passais mon temps à têter, et dormir, aux côtés d'elle ; c'était d'autant plus difficile pour elle qu'elle s'amaigrissait à vue d'oeil, ainsi que sa soeur. Elles se relayaient pour l'allaitement. Et Hiver avait vu juste : leur état allait toujours en se dégradant. Dès que j'ai été en âge de comprendre, elles ont tenté de m'inculquer les principes du règne ; ma mère faisait de son mieux pour jouer son rôle entre deux leçons d'histoire et de politique, mais elles sentaient toutes les deux que le temps manquaient. J'étais avant tout le seul espoir de faire perdurer la race Alicorne. Et un beau jour..."
Luna leva un sabot en l'air pour poser une question ; elle l'abaissa aussitôt, les tempes violettes, se rendant compte de la puérilité du geste.
"J'y arrive, Luna. Automne n'avait jamais envisagé la maternité, et devant mon exemple, elle avait fini par reconnaître avoir fait une erreur. Mais, à ce moment-là, il était trop tard, quelques années s'étaient déja écoulées. Ma mère était cependant une véritable tête brûlée..."
La princesse du jour rit de nouveau ; mais le coeur n'y était pas. C'était un rire teinté de larmes silencieuses.
"... Et elle obligea littéralement un autre de ses éminents serviteurs à concevoir une nouvelle fois. Cette fois, elle avait non seulement sa soeur contre elle, mais aussi tout le corps médical du palais d'Hiver, qui lui répétait que c'était un véritable suicide. Elle les envoya tous se faire voir. Peu de temps après, voyant que le climat ne me réussissait pas, elles ont quitté le palais d'Hiver, la citadelle de Stalliongrad, savant toutes les deux que ce serait un voyage sans retour. Hiver était la plus menacée, et tout ce qui ressemblait à un corps médical était à ses côtés. J'ai passé la majeure partie du trajet avec ma tante ; elle me tenait chaud, s'occupait de moi comme elle le pouvait, me donnait même la tétée quelquefois. Printemps semblait avoir laissé des instructions en partant, car le palais d'Été était déja prêt à nous recevoir."
"La 'majeure' partie du voyage?" intervint Luna. "Elle n'était pas là tout le temps?"
Gerbant riche et Platine soupirèrent en même temps en baissant la tête, le licorne avec un sabot posé sur le front. "Toujours aussi vive d'esprit, celle-là..." murmura t-il.
Celestia hocha la tête d'un air sombre. "Vous avez deviné. Automne n'est jamais arrivée à Nombreux-Galops."
Ils regardèrent leurs sabots un moment ; Trixie arriva vers le groupe, les yeux rouges et le crin agglutiné sous les yeux. Elle s'assit aux côtés de Platine et en voyant la mine déterrée des autres poneys, comprit rapidement qu'il fallait se taire et écouter.
"Ma mère fut portée à la salle du trône ; le voyage l'avait aussi affaiblie, et elle n'arrivait plus à se déplacer." poursuivit Celestia sur un ton monocorde. "Les témoignages de l'époque disent qu'elle était 'squelettique'. Le royaume était sous régence, assurée par quelques hauts magistrats qui lui étaient encore fidèles ; elle ne vivait plus alors que pour sa gestation. Toutefois, le trajet en avait valu la peine ; elle semblait mieux résister au temps, tandis que j'allais gambader dans les jardins en fleurs qui bordaient le palais."
Un sourire dévoila les jolies dents blanches de la princesse du jour à l'évocation des quelques joyeux souvenirs de sa tendre enfance, et elle retenta le rire mélancolique, sans succès. Elle renifla, regarda le sol en grattant du sabot, releva la tête et déglutit péniblement ; ses yeux noirs et immenses brillaient.
"Puis vint le moment de la mise bas ; ce fut long et laborieux pour elle, et personne n'aurait cru qu'elle y survivrait. Mais en ce temps-là, on maîtrisait déja la transfusion sanguine, et c'est probablement ce qui l'a... Non. Elle y avait mis toute sa volonté, et a vu naître sa seconde fille grâce à ça. Même au carrefour des moments les plus pénibles de son existence, elle n'a jamais rendu les sabots. Mais ces épreuves, ainsi que l'allaitement, ont fini par avoir raison de ses dernières forces, et quelques mois après la naissance de Luna, elle..."
Celestia serra les dents et ferma les yeux, devant son audience attentive ; une larme perla, et roula le long de sa tempe droite.
"... M'a demandé de l'emmener jusqu'au sanctuaire des Alicornes. Je l'ai transportée jusque là-bas, et elle a tenu bon pendant tout le voyage, partageant chaque moment qu'il lui restait avec moi. J'ai compris plus tard, et je l'oublie encore trop souvent, qu'elle s'est... sacrifiée uniquement dans le but de m'offrir une petite soeur. Ma mère est la plus merveilleuse créature à avoir foulé cette terre. Ma mère... S'appelait Vineta."
Elle détourna la tête, se leva et fit quelques pas à l'écart du groupe ; le silence revint, plus lourd que jamais. De petits hoquets et reniflements dans la direction de Luna furent les seuls à tromper le léger bruit ambiant du vent, des sons du palais et du sable qui s'écoulait en un mince filet ; Platine lui posa une patte sur l'encolure, et elle colla sa tête à son épaule solide et réconfortante, laissant échapper quelques larmes bienfaitrices.
"C'était le cours d'histoire le plus précis de la période tragique des Alicornes que vous puissiez espérer recevoir." annonça Celestia d'une voix rauque à l'assemblée, quelques minutes après la fin de son récit. "Jamais aucun livre ne vous donnera ce luxe de détails. Veste-de-Pommes, ta théorie tient-elle toujours?"
"Plus que jamais, Votre Majesté." répondit gravement celle-ci.
Celestia se rassit vers eux, et prit une position sphinxiale ; son tour de parole était terminé.
"A toi, dans ce cas. Nous t'écoutons."
Veste-de-Pommes se gratta la tête. "Y avait-il un sablier comme celui-ci au palais d'Hiver? A quelle date a t-il été construit?"
"Il y en avait un, en effet. Il est difficile de trouver des informations dessus, à vrai dire. Je ne connais pas la date précise, mais cela coïncidait presque avec la fin de la période glaciaire. Il a certainement été construit pour célébrer celle-ci, mais j'imaginais que tu connaissais déja la réponse, ma chère Veste-de-Pommes."
"Mieux que ça, je connais la vraie réponse." répondit la pouliche orange, provoquant un fronçement des sourcils de sa reine. "Il a été bâti peu avant la fin de la période froide, et pour cause : il l'a provoquée."
"Qu'est-ce que tu veux dire?" demanda brusquement la princesse du soleil, ailes mi-ouvertes.
Veste-de-Pommes se redressa et écarta les épaules. "Il ne s'agit pas d'une simple horloge. En vérité, il s'agit d'un régulateur d'écoulement du temps. Le livre dit qu'il s'agit d'une machine extrêmement lourde et complexe, dont le sablier ne représente que la partie visible ; le reste est actuellement sous nos sabots. A l'époque, une bonne partie d'Équestria était plongée sous la neige, certaines régions presque toute l'année, comme Stalliongrad. Les Alicornes ont levé le soleil et l'ont fait se coucher, depuis toujours ; cependant, elles obéissent à un rythme biologique précis. Elles couchent le soleil lorsqu'elles sentent venir la fatigue. D'après le livre, elles auraient voulu ralentir légèrement la marche du temps, pour obtenir des journées plus longues, et augmenter le temps d'ensoleillement. Le régulateur a été bâti pour ça... Il suffit de rajouter ou d'enlever du sable pour faire varier la longueur du jour. Le sable représente alors l'écoulement du temps. Elles ont augmenté la durée du jour de deux heures, ce qui a suffi pour repousser les neiges vers le nord, et plonger la région dans un climat chaud, et propice entre autre à la culture des pommes."
Celestia regardait la jeune paysanne débiter ses explications avec une certaine admiration ; une fois lancée dans des sujets compliqués, elle semblait devenir inarrêtable, et ne butait plus sur les mots, ne les coupait pas comme les fois où elles s'étaient rencontrées auparavant pour discuter tarifs ou climat. La princesse ne put s'empêcher de songer qu'il y avait probablement là quelque gâchis de potentiel. Toutefois, l'explication ne parvint pas à la satisfaire, et elle poussa un soupir de déception.
"Mes ancêtres auraient succombé au changement de leur rythme biologique induits par le sablier? Foutaises, leur abattement s'est déclaré des décennies après la construction du sablier, et cela fait des siècles que nous vivons à son rythme, ma soeur et moi. Ce doit être l'explication la plus alambiquée que j'ai jamais entendue."
"Et quand a été construit le deuxième sablier? Celui qui ornait la salle dans laquelle nous sommes?" lui demanda la paysanne, ses yeux verts plongés dans ceux de sa reine.
"Lui a été construit en..." commença celle-ci, avant de s'interrompre, blême. Veste-de-pommes hocha lentement la tête en signe d'approbation. "Quelques semaines seulement avant la mort d'Été. Puis, ses soeurs ont commencé à dépérir, toutes en même temps. Ce sablier a été construit pour relayer le premier lorsqu'il tombait en panne, ce qui semblait arriver assez souvent, d'après ce qui est écrit. Stalliongrad a toujours été un milieu hostile. Celui-ci n'a d'ailleurs jamais connu d'arrêt, enfin jusqu'à maintenant. Ce n'était plus un prototype."
"C'était ce sablier qui provoquait le mal qui a décimé nos ancêtres? " demanda Celestia d'une voix chevrotante.
Veste-de-Pommes fit non de la tête. "C'est plus compliqué que ça. Les Alicornes semblaient ressentir plus que quiconque l'effet du sablier. Avez-vous déja été témoin, ou victime, de quelque phénomène inhabituel aux alentours de minuit, Votre Majesté?"
"Oui, je crois... Je l'ai toujours ressenti, quand je suis éveillée à ce moment-là. Le monde parait devenir poisseux. Sa structure paraît se figer. Cela dure quelques secondes, puis tout revient à la normale. Je n'y prête plus attention."
"Hé, ça me fait aussi ça..." ajouta Luna. "Je croyais que c'était pareil pour tout le monde. Nous sommes les seules?"
"Cela se produit au moment des permutations du sablier. Le sable représente l'écoulement du temps, et pendant ce temps-là, il ralentit un bref instant son flot, puis change de direction." expliqua Veste-de-Pommes. "Seulement, quand les deux sabliers fonctionnaient en même temps..."
"...Le freinement de l'un affectait également l'autre, et ils s'auto-ralentissaient, décuplant la durée pendant laquelle le temps ne s'écoule plus normalement... Mais nous fonctionnons toujours à la même vitesse, donc nous ressentions pleinement le ralentissement du temps. C'est n'importe quoi. Mes ancêtres auraient dû le remarquer, pourquoi n'en est-il fait mention nulle part?" termina Celestia.
"Tout simple, Votre Majesté : ils dormaient." lui expliqua la pouliche orange en levant les yeux vers elle. "Qui sait combien d'années s'écoulaient pour eux, sans qu'ils s'en rendent compte, perdus dans les limbes du sommeil?"
"Elles n'ont quand même pas passé toutes leurs nuits à dormir comme des pouliches sages?" insista la princesse du jour. "Si elles avaient été éveillées..."
"La dernière nuit blanche d'une alicorne antique est documentée, Votre Resplendeur. C'était pendant une célébration de la nuit la plus courte de l'année. Cette nuit-là, Été est morte brutalement. En réalité..."
"Elle aurait passé un temps infini dans un monde figé, prisonnière d'un corps immobile pour l'éternité. Elle a sans doute perdu la raison, ou rendu les armes. Par Tarnation..." acheva l'alicorne blanche, les yeux rivés sur la pouliche orangée. La sueur avait commencé à perler sur son front et le long de son cou blanc ; elle haletait.
"Vous et vos parentes vous êtes senties mieux lorsque vous avez émigré en direction du palais d'Été, poursuivit la paysanne. Le soleil? Le climat plus accueillant? Absolument pas. Quelqu'un a éteint le sablier de la citadelle de Stalliongrad au moment du départ, ou le mécanisme a fini par se gripper de lui-même, mettant fin au phénomène de résonnance entre les deux sabliers. Mais pour Hiver et Automne, il était déja trop tard. Le vieillissement de l'âme avait dépassé le point de non-retour."
"Où... Où as-tu appris tout ça?" lui demanda Celestia d'une voix tremblante.
Veste-de-Pommes se retourna pour prendre le livre, et l'ouvrit à une page marquée, dans la section Climat, avant de le tendre à sa Reine ; celle-ci examina les pages d'un air interdit. Il y avait un schéma technique d'un sablier, et une note d'explication sur son fonctionnement, dont une phrase en particulier était soulignée au crayon.
"Ce n'est pas possible..." souffla l'alicorne blanche d'une voix éteinte, sans décoller ses yeux du livre.
L'écoulement du sable représente l'écoulement du temps.
"Non..." gémit-elle en se remettant sur ses jambes, essayant de trouver de quoi réfuter l'horrible vérité, de prolonger un peu la rassurante ignorance propice aux recherches. Il n'y avait rien.
"A présent, vous connaissez la vérité, dit Veste-de-Pommes en la regardant. Vos parentes ont construit l'instrument de leur perte, et elles sont mortes de vieillesse. Je suis sincèrement désolée."
Le craquement de milliers de fines pages rompues en même temps résonna à travers la bibliothèque, au moment où la reine d'Equestria adressa au ciel un long cri de souffrance, appel assourdissant à un invisible coupable qui la vida de ses forces et la laissa à genoux sur le carrelage, entourée de feuillets volants qui tombaient comme des feuilles mortes. Ses compagnons rompirent le cercle attentif qu'ils avaient formé pendant les révélations de Veste-de-Pommes et allèrent à sa rencontre ; recroquevillée sur elle-même, terrassée par l'implacable vérité, Celestia était en proie à de violents sanglots qui ne paraissaient jamais vouloir s'arrêter "C'était sous mes yeux, tout le temps, et j'ai été incapable de le voir. Pourquoi les choses se sont passées comme ça? pleurait t-elle. Pourquoi ont-elles joué avec le temps comme ça, pourquoi nous ont-elles laissées seules, POURQUOI?!"
Luna regardait sa soeur étendue sur le sol râcler le carrelage de la corne blanche de ses sabots, laissant de petites marques de la même couleur ; elle sentit Veste-de-Pommes lui donner une tape à l'épaule, et se retourna.
"Ca va?" demanda la cueilleuse de pommes.
La jument bleue prit une profonde inspiration. "Je ne sais pas... Ma soeur semblait très préoccupée par son histoire, maintenant qu'elle sait ce qu'il s'est passé, c'est toute une vie qui va changer pour elle. Moi, j'ai à peine connu ma maman, et même si sa disparition me fait de la peine, savoir comment elle est morte ne me fait pas grand-chose. "
"Tant mieux, alors, déclara Veste-de-Pommes en la tournant vers le centre de la pièce. Vous avez encore une urgence sur le gaz."
Luna regarda, et eut un recul de terreur en voyant la scène qu'elle interprétait désormais d'une manière complètement différente.
Tenant maladroitement debout sur ses axes, le régulateur de temps brisé qui avait décimé une génération entière d'Alicornes se vidait peu à peu de sa substance ; elle se rappela que la pouliche orange avait dit que sa soeur et elle risquaient de finir comme l'Été. Filet de sable étincelant et vaporeux, inexorable, leur existence même se répandait doucement sur le tapis de la bibliothèque royale.
Dernière édition par caelacanthe le Lun 3 Sep - 17:48, édité 1 fois |
| | | #Shifty Air Petit nouveau
Date d'inscription : 30/08/2012 Age : 28
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 15:29 | |
| Bonjour, Je viens de finir le "prologue" (Saccharide) de cette fiction. Je dois dire bravo pour le travail de très bonne qualité. Cependant, j'ai un peu du mal avec les traductions intégrales des noms, (Ruée Arc-en-Ciel, Corne du Crépuscule...) bien que cela permettre de s'affranchir du canon de la série. Je trouve que ce récit à un peu trop de scène de violences inutiles, bien que toutes soient crédibles. - Spoiler:
Rarity en actrice X, çà m'a tué, sérieusement.
Enfin, j'ai un peu du mal à comprendre le pourquoi du comment de certains trucs : - Spoiler:
Pourquoi RD est elle une glandeuse parasite de la société ?
Pourquoi les M6 la laissent-elle tomber comme une pomme trop mûre ?
Pourquoi sombre-elle instantanément dans l'alcool et le vol ?
Pourquoi condamne t'on trois cambrioleuses à plusieurs années de travaux forcés en enfer ?
En bref, un beau travail sur ce récit, d'une qualité indéniable, bien que pas vraiment à mon goût. See you soon ! |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 16:00 | |
| hey, merci pour les retours! voici quelques explications : - Spoiler:
Ruée Arc-en-ciel est bien évidemment tirée du personnage de RD, une version légèrement exagérée de notre pégase bleue favorie. cette même pégase qui passe à peu près 90% de son temps à dormir, et possède pourtant non pas une maison, mais un véritable manoir! nous avons décidé de nous demander d'où venait ce manoir, et ça a donné RAEC, ses riches parents et la laziness qui en découle. pourquoi les m6 la laissent tomber : car là aussi, même dans le dessin animé, le temps qu'elle est réveillée, elle le passe à se vanter et a harceler les autres. forcément, elles ont dû en avoir marre, et faire un conseil de copines pour remettre les choses au clair. les merveilleux-boulons la remettent aussi à sa place, d'une manière brutale, alors forcément, ça a dû lui faire un choc. elle a dû errer dans les rues pendant un moment, à la recherche d'une solution désesperée mais aussi à essayer de ramasser ses dents, et rencontrer les deux poivrottes de service. "Pourquoi condamne t'on trois cambrioleuses à plusieurs années de travaux forcés en enfer ?" et ben, à vrai dire, il était prévu qu'elles atterrissent dans une ville aux mains de la mafia, qu'elles rackettent des vieilles, etc. On a trouvé qu'une ville perdue au milieu du désert représenterait un canevas parfait pour ça. donc, elles tombent à Sid'hennit, une ville belle et bien aux mains de quelque chose qui n'a rien de vraiment comparable à la politique de Celestia. et en fait, les choses ne se sont pas vraiment passées comme prévu. Equestria a besoin de sucre, Sid'Hennit a besoin de main d'oeuvre, et représente une puissante organisation qui a évidemment des accords avec le système judiciaire : elle leur offre une prison sans murs, mais dont on ne peut évidemment pas s'évader, les prisonniers y vont, et on les oublie. dans cette histoire, RAEC se retrouve confrontée à un ennemi qui n'a pas de visage, une effroyable mécanique parfaitement huilée et que pratiquement personne n'est capable d'appréhender dans sa totalité, et surtout pas Celestia. ceci revient d'ailleurs très souvent dans Soleil Couchant, qui commence quelques temps après que n'ait éclaté le scandale de Sid'Hennit. et sinon, la francisation forcée des noms est belle et bien une technique pour cloner l'univers de MLP, introduire une certaine distance avec l'original et l'arranger à notre sauce, laissant l'autre intouché. et puis, tous ces noms anglais dans un texte français, ça sonne rapidement bizarre.
bref, merci d'avoir (un peu) apprécié! |
| | | #Shifty Air Petit nouveau
Date d'inscription : 30/08/2012 Age : 28
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 16:12 | |
| Merci des explications. Simplement que dans le DA, RD semble être employée météo, non ? Quoiqu'entretenir un manoir avec une simple paye d'employée météo, c'est suspect. Bon courage pour la suite ! |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 16:20 | |
| on sait pas trop ce qu'elle fait, en fait... ouais d'accord, elle kick des nuages, mais tous les pégases font ça, et sinon oui, le manoir est bien grand pour un pégase qui ne fait rien de ses journées. ça laisse de la place pour écrire. merci de ton soutien. |
| | | #Amélie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 27/07/2011 Age : 25
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 16:25 | |
| Moi, ce qui me choque, c'est qu'elle se fait électriser (oui, c'est ça le verbe) et tout pour ramener des gemmes à Rarity et lui piquer de l'argent qu'elle aurait pû rembourser deux semaines plus tard et se fait insulter par ses amies et les wonderbolts le lendemain... L'amitié est magique . |
| | | #Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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| | | | [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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