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| [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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Auteur | Message |
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#caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mer 5 Sep - 21:59 | |
| c'est pas encore fini, il en reste encore deux à venir (dont un pas encore écrit ) mais merci pour les compliments. c'est la dernière ligne droite. chaud, déja dans la version bêta de ce chapitre, on m'avait dit que la nature de l'objet n'était pas claire, alors j'ai rajouté des détails pendant la publication... mais ce n'est toujours pas évident? il s'agit de sa couronne, portée disparue depuis qu'elle a demandé à Luna d'aller chercher de l'aide alors qu'elles étaient sur la lune. Ayant réussi à se sortir victorieuse de la pire crise qu'elle aie eu à affronter, Celestia redevient officiellement une reine. La manière dont la couronne lui est retournée restera à jamais un mystère. quand à la citation, elle a une référence... encore pire que celle du nom de Peigne-de-Miel. toutes mes excuses - Spoiler:
je vais corriger. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 7 Sep - 6:17 | |
| Oway, épilogue, partie II. Du drame! De la violence! Du sexe! Tout ce dont vous avez toujours rêvé de lire dans une fanfiction, mais que vous n'aviez jamais osé réclamer! - Spoiler:
Le corps entier de Gerbant Riche se raidît alors qu'il se cambrait violemment, la bouche figée en une grimace de plaisir presque douleureuse et les yeux révulsés sous ses paupières closes. Puis tout l'air contenu dans ses poumons gonflés à blocs s'échappa d'un coup par ses naseaux, et il retomba brutalement sur le confortable oreiller en velours, à demi-inconscient, essoufflé, mais heureux comme un prince. L'exquise sensation se dissipa paresseusement, et il sentît le sommeil le gagner peu à peu. Peu désireux d'être arraché à un moment pareil, l'étalon se mordît la lèvre, se força à rouvrir les yeux et accrocha le regard de la licorne bleu foncé qui lui avait fait cadeau d'un pareil traitement, et qui venait juste de nettoyer à l'aide d'une serviette en soie, qu'elle roula en boule et jeta négligemment par la fenêtre du carrosse. Il sentît une vague de culpabilité l'envahir, détourna maladroitement les yeux et se servît une tasse de thé bouillant, qu'il se força à boire en regardant par la fenêtre teintée, histoire d'avoir une bonne excuse pour ne pas avoir à parler. Le thé lui brûla la langue, et il reposa ses lèvres sur le bord de la tasse en porcelaine, comme pour donner l'impression de prendre une très très longue gorgée. Trixie, de son côté, se leva et s'affala lourdement sur la banquette d'en face, et se mît à le dévisager avec insistance.
"Alors? T'as aimé?" fît-elle lorsque sa patience arriva à bout. Elle ne s'était pas attendue à une réaction pareille, et ça la perturbait autant que ça l'irritait.
Pris au dépourvu, Gerbant Riche recracha le peu de thé qu'il avait siroté dans la tasse, et s'éclaboussa le museau et l'intérieur des naseaux. Discrètement, lui tournant toujours le dos, il s'arrangea pour s'essuyer discrètement le visage sur le revers de sa cravate Arm'henni, et fît volte-face avec un sourire forcé. "Ouais. Ouais, c'était génial, Trixie. Merci." répondît-il en tripotant nerveusement un de ses boutons de manchette. Il soupira et reporta son attention sur l'extérieur, qui fourmillait de vie. La plupart des poneys dans les rues étaient affairés à reconstruire ce qu'ils avaient démolis, c'est à dire beaucoup de choses. Le chaos général qui avait précédé la reprise du pouvoir par les alicornes avait rendu impossible toute arrestation, pour la simple et bonne raison que seule une infime minorité de poneys n'avait rien à se reprocher ; au vu de telles circonstances, il avait été décidé que tout le monde participerait aux travaux d'intérêt général. Sauf ceux qui rentraient de Zébraïca, bien entendu ; ceux-là avaient reçu une lettre d'excuse de la reine, une compensation financière modeste et un repos bien mérité dans un "centre de rétablissement", ce qui était en réalité une simple mise en quarantaine. Rien n'avait été laissé au hasard.
Quant à lui, cela faisait bientôt une semaine qu'il moisissait au Palais Royal de Nombreux-Galops, en compagnie de ce pégase blanc dont il avait oublié le nom, qui s'était révélé très amical en dépit de leurs appartenances à deux mondes différents, et de Trixie, qui s'était révélée encore plus amicale, et juste maintenant, trop amicale. Elle et le pégase s'évitaient soigneusement depuis quelques temps, et lorsqu'un laquais qu'il n'avait jamais vu auparavant était venu lui annoncer qu'un carrosse l'attendait immédiatement pour une destination inconnue, le licorne avait accueilli la nouvelle avec enthousiasme. Il s'était empressé de prendre les plus beaux vêtements que contenait la garde-robe de Vladimir (ils étaient un peu grands, mais il les ferait retoucher), de serrer le sabot de ses deux compagnons, et avait mis les voiles sans plus tarder. Le carrosse, un des derniers modèles sur le marché, était petit mais confortable, supposé absorber les secousses et le bruit au maximum, ce qui était devenu une nécessité vu le délabrement des rues et le boucan des travaux. Il avait aussi découvert qu'il n'était pas étanche à la magie lorsque, deux minutes après avoir démarré, Trixie était soudainement apparue de nulle part dans la cabine, vêtue de rien sinon de son sourire le plus charmeur, et lui avait sauvagement bondi dessus. Le reste du voyage se passait de description, et se passa dans un silence épais et relativement gênant.
Au bout de ce qui lui sembla être une éternité, le carrosse s'arrêta, et Gerbant Riche descendit hâtivement, pressé d'échapper à l'oppressante atmosphère moite et musquée qui s'était installée dans la cabine. A sa grande surprise, il n'avait pas été conduit à la gare comme il l'avait d'abord cru ; certes, la ville était méconnaissable, et ses repères avaient disparus, mais la gare lui semblait la destination plus évidente. Le carrosse se tenait au milieu d'une grande rue qui, à en juger par les quelques parcelles rocailleuses noyées dans la terre humide, était autrefois pavée, et était bordée de maisons en ruines entourées d'échafaudages, ou de terrains vagues lorsqu'il n'y avait plus eu d'espoir de reconstruction. Et Gerbant Riche ne savait toujours pas ce qu'il faisait ici. Il contourna le véhicule, et vînt à la rencontre des deux solides gardes royaux qui le tirait, et qui se préparaient déjà à repartir.
"Arhem." Le garde droite dirigea ses yeux vers les siens, attendant l'inévitable question probablement idiote qui allait suivre. "Euh, excusez-moi, mais qu'est ce que je fais ici, en fait?"
Le pégase échangea un regard amusé avec son congénère, et renâcla. "Comment pourrait-on le savoir, monsieur Riche? Nous avions juste à vous déposer ici, ordre de la Princesse Celestia. 12 Rue de la Paix. Ca ne vous dit rien?"
La mâchoire de Gerbant Riche tomba. Il observa plus soigneusement le squelette calciné de la grande bâtisse qui répondait au numéro 12, et il sentît son cœur se serrer un peu plus à chaque seconde, et puis se tordre violemment et se briser en morceaux. Elle avait beau être méconnaissable, la maison ne lui y était pas inconnue. "C'est ... chez moi ..." sanglota-t-il d'une voix presque muette.
Les deux gardes eurent une grimace gênée, et celui a qui il avait parlé lui tapota amicalement le dos du sabot. "Je suis vraiment désolé, monsieur Riche. La noblesse n'a pas eu la vie facile ces derniers temps, voyez autour de vous, certains manoirs ne tiennent même plus debout."
Le poney brun essuya les larmes de son visage, et alors qu'il sortait un mouchoir, aperçût devant lui Cuillère en Or, une amie de la famille Riche, en train de gémir comme un pouliche devant l'immense tas de bois carbonisé qui avait été autrefois le manoir de la famille Cuillère, le 5 Rue de la Paix. Il était vieux d'une vingtaine de générations, et surplombait tous les manoirs de la rue aussi bien en taille qu'en prix ; le voir à l'état de ruines fumantes mît instantanément Gerbant Riche de bien meilleure humeur, et il se promît de raconter ça à son père quand il le retrouverait. Il remercia les gardes, et leur annonça qu'ils pouvaient disposer.
"Impossible, monsieur Riche. Nous avons aussi pour ordre de vous attendre ici."
Gerbant Riche leur lança un regard confus, ce à quoi ils répondirent par un haussement d'épaules. Peu déterminé à les ennuyer davantage, il posa son sabot sur la porte, dont quelqu'un avait arraché la serrure, et se prépara mentalement à entrer.
"On va vraiment aller là-dedans?" glapît Trixie, derrière lui. "Ça m'a l'air sur le point de s'écrouler!"
Gerbant Riche laissa tomber son front contre la porte, et soupira. "Je ne me souviens pas t'avoir invité à entrer, Trixie." répliqua-t-il froidement.
"Oh." fît-elle d'un ton offensé. "Je n'en avais pas envie, de toute façon." Elle tourna les sabots, et fît semblant de trouver le paysage passionnant.
Gerbant Riche passa la porte et la claqua derrière lui, priant silencieusement pour qu'elle soit partie à son retour, et observa les alentours. L'intérieur faisait encore plus peine à voir que la façade ; il ne restait quasiment plus rien du papier peint aux motifs sophistiqués qui tapissait autrefois les murs de plâtre, qui eux avaient pris une vilaine teinte noirâtre. Il repensa à Cuillère en Or, qui faisait souvent des commentaires désobligeants sur la maison des Riche, et en particulier sur le plâtre dont était fait la plupart des murs ; mais au final, ils avaient mieux résisté que toutes les vielles boiseries de son manoir familial, et Gerbant Riche fût un instant tenté de sortir en courant de la maison et de lui rire au visage, mais il se ravisa, trouvant l'idée puérile. A la place, il lui écrirait. Mais au fond de lui, il savait que cette petite vengeance, aussi délicieuse qu'elle puisse être, ne lui rendrait pas ce qu'il avait perdu ; tout ce qui avait un tant soit peu de valeur avait soit disparu, soit été saccagé lorsque c'était trop gros pour être volé, et la restauration de la maison lui coûterait une fortune qu'il n'avait plus. Il n'avait pas encore compris pourquoi Celestia l'avait envoyé là, mais il était maintenant certain d'une chose ; sa vie à Nombreux Galops était bel et bien terminée. Il ne lui restait plus qu'une option, celle de rejoindre son père la queue entre les jambes, et lui annoncer qu'en plus de ne pas avoir réussi à défendre le domaine familial, Vladimir lui avait glissé entre les sabots. Déprimé à l'extrême, il monta d'un pas traînant les escaliers qui menaient au bureau de son père, dans l'espoir que son annuaire serait encore consultable, et remarqua quelque chose de très étrange ; la lumière semblait allumée et filtrait sous la porte, alors que l'électricité avait abandonnée tout le quartier. Redoutant de tomber museau à museau avec un squatteur, ou un cambrioleur, il fléchît les genoux et colla son œil contre la serrure.
"Tu peux entrer, Gerbant Riche." fît une voix autoritaire qu'il reconnût instantanément. Il sursauta et manqua de se cogner contre la poignée de la porte, qu'il saisît rageusement et tordît brutalement avant d'entrer. Sans surprise, la Princesse du Jour se tenait devant lui, tâche de blancheur magnifique au milieu de toutes ces ruines grises et noires ; mais lui n'était pas d'humeur à apprécier sa beauté, et il se contenta de tirer une chaise et de se laisser tomber dessus. "On dirait bien que vous n'avez pas eu besoin d'invitation, vous." Il jeta un coup d'œil à ses sabots, et vît qu'un sac de soie autour duquel était noué un ruban rouge reposait sous elle.
Celestia eût un petit sourire navré, et elle s'approcha un peu du poney, qui soutînt son regard avec ferveur. "Je ne voulais pas être impolie, Gerbant Riche. Mais il nous fallait un endroit sûr et discret. Et ..." Elle considéra la pièce un moment. "... symbolique, en quelque sorte."
Gerbant Riche grogna, et se massa les tempes, sentant la migraine venir. "Princesse, dites moi à quoi rime toute cette comédie ridicule. Je n'en peux plus de toute cette histoire."
"J'y viens." le coupa froidement l'alicorne. Elle s'éclaircît discrètement la gorge. "Avant tout, sache que je te suis extrêmement reconnaissante d'avoir indirectement sauvé la vie de ma chère sœur. Je suis venu ici pour te récompenser à la hauteur de tes efforts." Sa corne s'illumina, et le ruban se dénoua, dévoilant une splendide selle ("certainement du Arm'henni, quel bonheur, ça ira avec ma cravate" pensa l'étalon) qu'elle fît léviter jusque lui. Gerbant Riche caressa délicatement le vêtement, et constata la présence de renflements sur les côtés ; il ouvrit les poches, et découvrît des liasses de gros billets soigneusement entreposés dans chacune d'entre elles. Son visage s'illumina instantanément, et il leva des yeux pleins d'étoiles et de reconnaissance vers la Princesse, qui lui rendît un sourire sans conviction. "Je suis contente qu'elle te plaise, Gerbant Riche. En vérité, je ne suis pas très au courant des tendances du moment ... C'est Luna qui m'a renseignée sur tes goûts." Le silence retomba sur la salle, seulement troublé par le bruit des liasses et des fermetures éclairs. Au bout d'un moment, Celestia parût se rappeler de quelque chose, et sortît une rouleau de papier du même sac. "J'ai failli oublier. Nous avons retrouvé ton père, il est à Detrot. Tous les détails sont écrits ici." Visiblement nerveuse, elle pausa, et reprît d'une voix qui sonnait un peu faux : "Bon! Mon royaume m'attends. Je te souhaite une longue et heureuse vie, Gerbant Riche."
Gerbant Riche cligna des yeux, et se désintéressa instantanément du parchemin. "Attendez ... Sérieusement ... C'est tout?" fît-il, incrédule.
"C'est tout ce que le royaume peut épargner." répondit-elle. "Vladimir avait beaucoup de défauts, mais il n'était certainement pas un rapace. Tout l'argent qu'il a volé a servi aux affaires, et sa fortune personnelle n'avait rien d'exceptionnelle en comparaison." Elle haussa les épaules. "Je trouve que ça fait quand même beaucoup."
"Non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. C'est tout? Seulement de l'argent et un remerciement?" Il tourna nerveusement les sabots. "Après tout ça, j'aurais espéré que vous m'accordiez ... une seconde chance." Il déglutît.
Gerbant Riche sentît le regard pesant de l'alicorne, et réalisa avec horreur que le rapport de force avait changé. Il avait baissé sa garde, et allait payer cher cet erreur. "Tu as eu ta seconde chance, Gerbant Riche. Tu en as même eu bien davantage. Et tu les as toutes gâchées. Tout ce temps que tu as passé hors de ma tutelle, à quoi l'as tu employé? A comploter contre le régime des alicornes, à m'espionner dans mes moments les plus intimes? Quelqu'un d'autre que moi t'aurais jugé comme complice de Vladimir, et traître à Equestria." Elle s'arrêta pour reprendre son souffle. "Et ce n'est pas le pire, Gerbant Riche ! En tant qu'alicorne, j'ai immédiatement été intrigué par la façon dont tu as neutralisé Vladimir. Je ne te croyais pas capable d'une magie aussi puissante, et il faut croire que j'avais raison." Elle sortît du sac un petit tube de métal couleur cuivre, que Gerbant Riche reconnût instantanément. Il se ratatina dans sa chaise, n'osant pas lever les yeux. "J'ai trouvé ça dans la clairière, et j'ai tout de suite su que ce n'était pas équestrien. Lorsque l'Ambassadeur de Zébraïca m'a assuré qu'il n'avait jamais vu une chose pareille, j'ai discrètement convoqué celui de Gryphonie, et là ..." Elle souffla des naseaux, le teint légèrement plus rouge, et rugît. "Des armes gryphones ! Est-ce que tu réalises seulement ce qui aurait pu arriver, Gerbant Riche?" Il voulût répondre que non, mais ne réussît qu'à émettre un gargouillement étouffé. "Si nous tenons ces engins de mort loin d'Equestria, c'est pour une bonne raison. Quoiqu'il en soit, nos deux contrées travaillent dur pour mettre le sabot, ou la griffe, sur le contrebandier qui a permis ça. Et je t'ai épargné des gros ennuis, Gerbant Riche." Celestia poussa un profond soupir, et se calma un peu. "Tu nous as permis de subsister en tant qu'alicornes, Gerbant Riche. Alors, je te rends la pareille. Tu restes vivant, libre, et riche. Maintenant, je dois te quitter. J'ai des problèmes plus importants à régler."
Elle le contourna sans un regard, passa la porte, et il l'entendît descendre les escaliers et claquer la porte d'entrée. Des larmes apparurent soudainement au coin de ses yeux, et Gerbant Riche oscilla un moment entre la honte et la rage. Ce fût la rage qui l'emporta. "SALOPE!" hurla-t-il, et il lança la chaise à travers la pièce. "SALOPE..." Il posa ses sabots sous le lourd bureau en acajou, et le renversa avec un cri de fureur qui fît trembler tout l'étage. "...D'ALICORNE!" Terrassé par l'effort, il s'effondra sur le sol, serrant la selle contre son ventre, maudissant et pleurnichant en même temps. Puis, il lui vînt une idée terrible. Une idée suicidaire, insensé, mais la partie raisonnable de son cerveau répondait désormais absent. Il harnacha la selle sur son dos, approcha des sabots tremblants de la chaise brisée et trouva le morceau le plus pointu. Avec sa corne, il l'extirpa du tas, et dévala quatre-à-quatre les escaliers, le pieu improvisé brandi devant lui. Puis il enfonça la porte d'entrée d'un coup d'épaule, et il se retrouva devant la rue vide. Evidemment. Elle avait décollée.
"Gerbant!" piailla Trixie, et elle lui sauta au cou. Lui n'arrivait pas à bouger, et se tenait paralysé, les yeux injectés de sang regardant dans le vague. "J'étais si inquiète, ça fait bien 20 minutes! Et lorsque j'ai vu Princesse Celestia sortir et ... et ... qu'est ce que tu fais avec ça?" Elle arracha le pieu à son emprise, le soupesa un moment et le laissa tomber au sol avec un haussement d'épaules. "Enfin bref, où on va ensuite?" termina-t-elle en sautillant sur place.
Gerbant Riche se passa lentement le sabot sur le visage, retrouvant un semblant de sang-froid, et se dirigea d'un pas lent vers le carrosse. Les deux gardes, qui avaient finis par se détacher et jouaient aux cartes assis par terre, s'étirèrent et firent de même. "Detrot, s'il vous plaît" murmura-t-il à leur oreille, pour ne pas être entendu par la magicienne. Il monta une marche, puis deux, sentît une frisson lui parcourir l'échine et il se retourna ; comme prévu, Trixie le suivait.
"Je peux savoir où tu vas, Trixie?" soupira-t-il.
Elle répliqua par un sourire charmeur. "Ben, je te suis." Elle tenta de gravir les marches. Gerbant Riche l'en empêcha.
"Tu n'es pas sérieuse. Tu ne sais même pas où je vais."
"Oh, est-ce que ça a vraiment de l'importance?" Elle roula des yeux. "Tout ce que je veux, c'est être avec toi." Nouveau sourire éclatant.
"Et depuis quand?" Gerbant Riche se sentît perdre patience. "On se connaît depuis une semaine! Dis moi simplement pourquoi tu me colles comme ça."
"Euh! Et bien ..." Elle tira nerveusement sur le col de sa cape. "Tu es beau ... Fort ... Intelligent ... et ... euh ..."
"...riche?" ajouta-t-il d'un ton glacial.
Trixie baissa les yeux au sol, un pâle sourire fixé au visage.
"C'est bien ce que je pensais. Gardes! Partons d'ici, je vous prie." Il claqua la porte au museau de la licorne, et le carrosse se mît en route.
"Attends! Attends!" implora Trixie d'une voix pleurnicharde. Elle s'agrippa à la poignée de la porte, et se laissa traîner par le véhicule qui continuait, indifférent. "S'il te plaît ... " couina-t-elle, "... J'ai toujours voulu être une princesse!"
Fou de rage, Gerbant Riche détacha la selle de son dos, vida son contenu sur le sol à l'exception de quelques billets, ouvrît la fenêtre et lui balança au visage. "Tiens, voila ta robe!" hurla-t-il. "Garde là, j'en veux pas!" Aveuglée, Trixie lâcha le carrosse et roula dans la terre. A travers le voile brouillé de ses yeux embués de larmes, elle vît l'étalon lui faire un bras d'honneur, et sanglotant de plus belle, elle ramassa les billets boueux éparpillés autour d'elle.
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Le carrosse s'arrête pour la quatrième et dernière fois au milieu d'une allée de terre battue, entourée de magnifiques jardins eux-mêmes agrémentés de statues en marbre et d'arbres centenaires. Un étalon brun, un licorne, en descend ; son costume, dont les poches sont remplis à craquer de billets, est froissé, il sent mauvais et a les traits tirés, car le voyage s'est déroulé sans interruption ou presque, mais au fond de lui, il est à peu près heureux. En effet, il sait que même s'il ne l'a jamais vu auparavant, l'immense bâtisse, qui, à ce moment tardif de la journée, parvient même à masquer le soleil lui appartient : c'est chez lui.
Il salue les deux étalons blancs courbaturés d'un geste du sabot, et se dirige d'un trot impatient vers la grande double-porte en bois précieux, qui s'entrouvre légèrement alors qu'il s'en approche. Une pouliche rose et mince apparaît dans le cadre de la porte, et il s'arrête un instant ; il reconnaît sa sœur, la fille illégitime de son père, droguée, sans doute infectée par la fièvre des marais, échouant dans à peu près tout ce qu'elle entreprend, de la carrière de top-model jusqu'à celle de DJ. Et de jument d'affaire, bien entendu, même si sa présence ici laisse présager un autre essai. Gerbant Riche esquisse un grand sourire, et se prépare déjà à raconter comment il a terrassé Vladimir, a repris ce qu'on lui avait volé. Comment il a su tenir tête à un terrifiant griffon, et su tenir la vie d'une Princesse entre ses sabots. Comment il a restauré la paix sur le royaume, et l'honneur sur sa famille. Car la réalité est une bien moins belle histoire.
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| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 7 Sep - 22:14 | |
| Ah, cette trixie, elle est impayable Gerbant a piqué une crise et a voulu tuer célestia juste parce qu'elle ne le veut plus sous son aile ? Elle lui a quand même évité de finir dans la rue. Quel ingrat, celui-là. Coquilles : - Spoiler:
- Citation :
- gonflés à blocs
raidît ; sentît ; aperçût… > je ne sais pas où tu vas chercher ces accents circonflexes ce qu'ils avaient démolis avaient disparus Le garde droite l'électricité avait abandonnée une rouleau de papier Mon royaume m'attends n'avait rien d'exceptionnelle j'ai immédiatement été intrigué > intriguée insensé > insensée Elle avait décollée qui avaient finis sentît une frisson
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 7 Sep - 22:45 | |
| - Magicpixel a écrit:
Gerbant a piqué une crise et a voulu tuer célestia juste parce qu'elle ne le veut plus sous son aile ? Elle lui a quand même évité de finir dans la rue. Quel ingrat, celui-là. Il est un peu sur les nerfs, et la déteste depuis longtemps. Puis c'est Gerbant Riche, quoi, il est pas non plus le wisest pony. Sa réaction n'a rien d'étonnante Et merci pour les fautes. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 11 Sep - 9:32 | |
| Il n'est pas sensé y avoir une troisième partie à cet épilogue ? |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 11 Sep - 11:52 | |
| Non mais si mais j'devais l'écrire hier soir mais j'etais fatigué et pis toussa. P'tetre ce soir |
| | | #gg totalement Frony
Date d'inscription : 12/09/2011 Age : 30
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 17 Sep - 18:31 | |
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 17 Sep - 21:46 | |
| Oh god, dire que j'ai encore rien pu écrire. |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 27 Sep - 11:28 | |
| Soleil couchant, chapitre FINAL. Pardon pour cette attente démesurée, dûe à tous les bouleversements que peuvent engendrer une rentrée, et une panne d'inspiration générale. Je tiens à dire que je n'ai jamais autant aimé Celestia que pendant la rédaction de cette histoire. Elle est la tru3 best p0ny. - Spoiler:
Le soleil du matin baignait de sa lumière éclatante la forêt qui bordait le palais et Nombreux-Galops toute entière, teintant son épais feuillage de milles et une nuances d'émeraude, de bouteille, d'olivâtre ; le chant ininterrompu et confus d'un milliard d'oiseaux ou presque trompait le silence relatif d'une contrée qui se remettait prudemment debout, et montait jusqu'à la chambre de la princesse de la nuit, laquelle fut tirée d'un sommeil insouciant par la caresse du vent frais sur son visage.
Luna ouvrit les yeux, une fois, puis deux ; elle s'étira en gémissant puis en bâillant, et observa les alentours, et son sourire s'effaça lorsqu'elle constata que ses peluches manquaient encore à l'appel, et qu'elles manqueraient toujours à l'appel, car quel qu'ait été le phénomène étrange qui avait saisi le chateau tout entier lorsque sa soeur et ces autres poneys avaient forcé le sablier à tourner dans le sens inverse de sa course, il n'avait pas rembobiné le temps assez loin, et ses peluches adorées seraient pour l'éternité des peluches qui auraient terminé leur existence dans les douves du chateau, couvertes de substances répugnantes, puis dans un quelconque incinérateur. La jument bleue soupira en songeant qu'elle finirait bien par les oublier, puis qu'elle et sa soeur iraient en ville lui en acheter d'autres et c'est ainsi qu'Equestria s'est faite ; elle se leva, enfila ses chaussons et sortit de sa chambre, se dirigeant spontanément vers les cuisines. Elle n'avait même pas songé à utiliser la cordelette qui pendait auprès de son lit pour mander un petit déjeuner au lit ; l'idée ne lui était même pas passée par la tête.
La matinée était déja bien avancée, et la salle à manger vide ; Luna s'assit à l'extrémité d'une table, et avant qu'elle n'aie eu le temps de demander quoi que ce soit, une assiette apparut devant elle ; la servante s'en retourna vaquer à ses activités, elle n'avait pas dit un mot. La princesse de la nuit reporta son attention sur son petit déjeuner, une pile de biscottes. Sans beurre. Machinalement, Luna prit celle du dessus et commença à croquer bruyamment, se raccrochant de toutes ses forces à l'idée qu'il fallait montrer l'exemple.
Autour d'elle, divers larbins, balayeurs, nettoyeurs de vitres firent leur apparition ; ils vaquaient à leurs activités sans dire un mot, observant à vrai dire un silence quasi-religieux. Luna eut l'impression que le palais tout entier était devenu une immense cathédrale, comme si le bazar des jours passés avait coupé à tout le monde l'envie de se faire remarquer, et cela lui donna un frisson au bas du dos.
Finalement, elle parvint au terme de son insipide petit déjeuner, et elle songea alors qu'elle n'avait toujours pas rencontré sa soeur. Au moment où on lui retira son assiette, Luna songea à poser la question, mais déja la même domestique chargée du service repartait en direction des cuisines, et puis elle n'aurait de toute façon pas pu répondre avec un plat entre les dents, alors la princesse de la nuit décida d'aller la chercher elle-même, ce qui ne pourrait de toute façon qu'être bénéfique pour aider son corps à faire disparaître l'affront culinaire qu'elle venait de lui infliger.
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Le corps inerte de la déesse du Soleil gisait au milieu d'un long et large couloir, notable par ses grands vitraux qui décomposaient la lumière de l'astre du jour, la chargeaient de teintes rouges et bleues chatoyantes, et la changeaient en une infinité de taches multicolores qui allaient tapisser sans distinction sol, tapis et blanc pelage de reine.
En face d'elle, un licorne aux longues et fines moustaches concentrait toute son attention sur sa Reine, puis le bloc à dessin qui flottait devant lui ; au bout de cinq minutes, il interrompit ses gribouillages, et une paupière blanche s'ouvrit alors, révélant une pupille améthyste qui se contracta et obliqua dans sa direction. "C'est terminé?" grogna sa propriétaire.
Le poney blanc regarda une dernière fois son esquisse et hocha précipitemment la tête.
"Montrez-le moi." ordonna t-elle.
Aussitôt, il s'approcha de Celestia et tendit le calepin dans sa direction, orienté vers le bas afin qu'elle pût voir. "Dans l'autre sens." le reprit-elle, et il s'excusa et retourna le bloc à dessin ; le long sourcil noir se fronça et le licorne recula, par réflexe.
"Là, il est enfantin, râla Celestia, furibonde. Vous me l'avez fait enfantin! Cela fait une heure que je suis allongée sur le carrelage, vous n'êtes pas en train d'essayer de nouveaux styles, j'espère? Il ne me le faut pas symbolique, ni cartoonesque, ni dessiné comme un poulain l'aurait fait, ni simpliste, ni réaliste, ni même surréaliste comme vous semblez tellement les apprécier, il me les faut moyen-âgeux. Moyen-âgeux, qu'est-ce que vous n'avez pas compris dans ma demande? Si vous alliez regarder les autres vitraux une énième fois, pour trouver l'inspiration qui vous manque?"
"C'est que... couina l'artiste d'une voix efféminée, je n'ai pas le contrôle là-dessus, ce n'est pas mon style!"
"Euh... Je vous dérange?" se risqua Luna d'une petite voix ; ni sa soeur, ni le licorne, ni les quelques domestiques qui attendaient silencieusement debout au croisement des couloirs ne l'avaient entendue arriver.
"Luna, te voilà. Vous, allez refaire un tour, c'est l'heure de prendre une pause. J'ai mal partout et j'en ai plein les sabots." dit simplement la jument blanche ; péniblement, Celestia se redressa, puis s'assit sur le sol, le temps de rééquilibrer sa tension ; le poney au carnet souffla des naseaux avec mépris et choisit de s'éloigner en allant ruminer son exaspération un peu plus loin. Ce poney, la princesse de la nuit qui manquait de culture, mais n'était néanmoins pas dépourvue de curiosité, le reconnut comme un des peintres les plus renommés des temps courants, et l'auteur d'un tas de tableaux étranges aux noms aussi incomprénsibles que Le Grand Cloppeur qui l'avaient beaucoup intriguée lorsqu'elle et sa soeur s'étaient rendues à un vernissage voici quelques temps ; aussitôt, elle s'enquit de la présence d'un tel poney au sein de leurs murs.
"C'est pour le vitrail." expliqua Celestia ; la jument blanche se remit prudemment sur ses longues jambes et entraîna sa soeur vers le croisement, là où une vaste feuille de papier était punaisée sur une porte. "Chacune des grandes étapes du long chemin des Alicornes est figée dans le verre pour l'éternité le long de ce couloir. Il s'agit de la plus vieille section du palais, construite voici des temps immémoriaux. Et à présent, c'est à notre tour d'y rajouter une étape, pour que jamais les générations futures n'oublient d'où elles viennent."
Luna examina attentivement le brouillon du futur vitrail ; celui-ci montrait deux alicornes rapidement gribouillées sur sa gauche qui se dressaient, menaçantes, face à un sablier géant émettant une lueur éblouissante. Du sablier partait un éclair qui allait frapper le sol à la droite du dessin, là où gisaient quelques masses allongées, informes et grotesques.
Elle tourna la tête vers sa soeur en montrant la droite du tableau ; celle-ci avait déja préparé sa réponse. "Des alicornes décimées. Ca fait depuis tout à l'heure qu'on bloque dessus, il a recopié celles de gauche sur les autres vitraux, mais on n'avait pas de modèle pour celles-ci, donc, on est obligés de retrouver leur style à partir de presque rien."
"Des alicornes... mortes?" hésita Luna.
"Des alicornes, oui, n'importe lesquelles, juste des alicornes." lâcha Celestia. "C'est le message qui est important. Ici, la reine du jour et la princesse de la nuit mènent un combat acharné et victorieux contre l'effroyable mécanisme de mort, le Foudroyeur d'Alicornes. Va donc voir les autres, ils sont tous plus ou moins semblables. Je cherche à obtenir quelque chose qui se fonde dans le décor, et surtout pas avec son style propre comme Monsieur (elle fit un signe de tête méprisant en direction du poney à moustaches qui se tenait le plus loin possible d'elles, à l'extrémité du couloir aux mille couleurs) cherche à me le vendre depuis tout à l'heure."
Luna obéit, et alla se promener le long du couloir, la tête levée vers le mur. Ici, des alicornes blanches se dressaient, menaçantes, face à un Manticore à la perspective faussée. Là, d'autres alicornes se dressaient, menaçantes, face à une meute de loups de bûches aux yeux de lumière. Des alicornes se dressaient, menaçantes, face aux fondations de ce qui deviendrait plus tard le Palais d'Été d'Equestria. Une alicorne noire et casquée se dressait, menaçante, face à une alicorne blanche penchée vers elle et dont la corne émettait un rayon de lumière qui venait la frapper, et ce vitrail-là lui arracha une grimaçe. Et juste avant celui-ci, deux alicornes se dressaient, menaçantes, face à... rien du tout. Une terre blanche, gelée, sur laquelle il neigeait dru. Luna scruta le vitrail, sans comprendre. Puis, elle remarqua ce qui dépassait à peine du bord du vitrail, dans le dos des alicornes, et recula d'effroi.
"Un sablier, oui. J'ai eu envie de le pulvériser en passant à côté, tout à l'heure." siffla Celestia d'un ton venimeux ; Luna se retourna vers elle, les yeux humides. "Sauf que..." et sa voix se fit plus douce, "... c'est aussi une des seules représentations qui subsistent de notre mère."
Luna reporta de nouveau son attention sur le vitrail. "C'est... laquelle des deux?"
"La première. Celle qui a une robe bleu foncé."
La princesse de la nuit se rapprocha, et contempla pendant un long instant l'image vitrifiée de celle qu'elle n'avait pas eu le temps de connaître, son pelage aux reflets d'ardoise, les longues et complexes arabesques bleu ciel qui couraient le long de ses jambes et l'arrière de son échine, aussi fugaces et mouvementées que le souffle glacial d'une nuit d'hiver, essayant d'imaginer à quoi elle aurait pu ressembler en vrai, tentant de capter le moindre éclat de vie dans le verre. A quelques pas d'ici, sans doute saisi d'une nouvelle idée enthousiaste, le peintre se rapprochait d'un pas enjoué, et au moment où il voulut interpeller Celestia pour la lui exposer, la patte d'un serviteur qui se tendit dans sa direction, juste sous ses naseaux, lui fit comprendre qu'il fallait se taire. Finalement, Luna abaissa la tête en soupirant. "Va t'occuper l'esprit ailleurs, je vais tâcher d'en finir ici." lui murmura alors Celestia. " A seize heures, on fait rassemblement de la garde pour une minute de silence. Si ça t'intéresse, viens à la salle de bain principale, d'accord?"
Luna opina sans conviction, et s'éloigna à petit trot, se demandant plutôt s'il fallait mieux choisir sa chambre ou les jardins du palais pour repenser à Maman et toutes ces histoires terribles. Loin d'ici, la reine du jour évoqua le fait que prendre une des alicornes debout et la tourner d'un quart de tour ferait très bien l'affaire, et elle pressa le pas pour ne pas entendre les protestations et contre-arguments que la proposition allait inévitablement susciter.
Au milieu d'un escalier, elle ralentit, s'arrêta entre deux marches, et leva un sabot pour se gratter la tête, le sourcil dressé, plus tellement certaine d'avoir bien entendu.
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Vestige des temps les plus obscurs, souvent agrandi, parfois reconstruit mais jamais réagencé, le palais royal était fait de kilomètres de couloirs, d'escaliers et de croisements enchevêtrés, dont la complexité n'avait fait que s'aggraver au cours des années. Seuls les poneys qui y avaient séjourné plusieurs semaines étaient capables de s'y repérer sans établir de trajet à l'aide des innombrables plans placardés à l'intérieur des cages d'escalier, carthographie digne de l'hôpital central de Nombreux-Galops, et si un point de l'organisation des lieux devait frapper le visiteur errant, c'était bien l'indénombrable quantité de salles d'eau présentes à chaque étage. Presque toutes ouvertes aux visiteurs, souvent à peine plus grandes qu'un placard à balai, le réseau de sanitaires du palais desservait chaque recoin de l'immense bâtisse, et son développement fut amorcé pour que jamais Sa Majesté ne fût obligée de chercher un lieu d'aisance pour vérifier sa crinière ou l'immaculée blancheur de son pelage avant une visite importante, et également éviter aux nouveaux arrivants divers accidents honteux survenus de par le passé, qui auraient pu être évités avec des indications claires et une plus grande disponibilité de ces lieux indispensables à une maison bien tenue.
Mais derrière les innombrables commodités, il y avait aussi la véritable salle de bain du palais, celle qui faisait la superficie de la salle à manger, vastes thermes de porcelaine et d'émail incrusté construits par les Alicornes, pour des Alicornes. Des puits de soleil illuminaient d'un éclat vif le fond blanc du bassin principal, et diverses cascades d'eau chaude déversaient leurs jets vaporeux sans discontinuer, faisant ressembler l'ensemble à un paisible étang nimbé de brume ; les thermes du palais étaient un des sanctuaires au sein de celui-ci, lieux sacrés où seules les dirigeantes et quelques rares privilégiés, avaient le droit de pénétrer.
Luna appréciait d'y passer du temps, quelquefois des journées entières lorsqu'il n'y avait rien à faire ; elle sautait du bord du bassin, faisait de la mousse ou beaucoup d'éclaboussures, jouait quelquefois au poney maritime, mais aucun de ces moments-là ne valait ceux où sa grande soeur venait la rejoindre, fendant de son corps élancé les nuages de vapeur, et qu'elles se frottaient mutuellement le dos, trop rares instants de complicité et de tendresse qui avaient fini par disparaître lorsque les choses avaient commencé à se gâter au-dehors. Ce jour-là, Luna découvrit que sa salle de bain adorée était en période de portes ouvertes, et, pataugeant dans le couloir en pente qui menait jusqu'à elle, que l'étang brumeux et la pièce toute entière pouvait aisément se changer en lac lorsqu'on montait le niveau de l'eau de plus d'un mètre. "Celestia?!" appela t-elle vainement.
Celle-ci se tenait debout au centre du bassin, immergée jusqu'au ventre, les jambes rassemblées, Luna s'en rendrait compte plus tard, sur un petit tabouret, ailes étendues pour assurer sa balance ; en face d'elle, des gardes royaux, des dizaines de gardes royaux, tout ce que la reine avait pu rassembler comme vestiges de la garde royale qui n'étaient ni en permission, ni entre quatre planches, dépouillés de leur armure, immobiles et serrés en équilibre vacillant sur les bords telles les touches d'un piano, face à un niveau d'eau bien trop haut pour eux.
"... ceux qui ont sacrifié leur vie pour le bien d'Equestria, ou qui ont cédé à un mal implacable, plus qu'ils ne pouvaient l'affronter, leur lançait la reine du jour, ceux qui ont obéi au régent indigne pour protéger les leurs, ceux qui ont fait face au danger parce qu'ils savaient que c'était la chose à faire ; c'est pour ceux-là que nous sommes ici réunis, aujourd'hui, parmi les vivants, et c'est leur mémoire que nous allons honorer désormais. "
En face d'elle, quarante paires d'yeux se baissèrent respectueusement ; Luna arriva aux côtés de sa soeur, toussante et crachotante, de l'eau jusqu'au menton. "Qu'est-ce qui se passe, ici, tu es devenue folle?" lui souffla t-elle avec animosité.
Sa soeur lui intima l'ordre de se taire, et s'adressa de nouveau à son assemblée. "Menthe? Avez-vous fait ce que je vous avais demandé?" demanda t-elle ; aussitôt, le poney le plus au centre se jeta à l'eau, coula, émergea, renâcla, but la tasse, plongea de nouveau, cracha, fit quelques pas en apnée, creva une deuxième fois la surface liquide, tendit les naseaux à l'air, et parvint nul ne sait trop comment à arriver face à sa Reine sans se noyer et à se mettre debout sur le fond, un rouleau de parchemin entre les dents ; celle-ci l'en débarrassa, et le secoua un peu pour en faire ruisseler l'humidité.
"Sergent Menthe." lui demanda t-elle alors. "On ne vous a pas beaucoup croisé, dans cette histoire. Où étiez-vous donc passé?"
"Mise à pied à l'instant où Vladimir votre neveu a accédé au trône, Votre Majesté, répondit-il sur un ton graveleux. A Stalliongrad. Nos vues sur la manière de commander le corps exécutif d'Equestria divergeaient ; naturellement, je n'avais pas l'option de refuser."
"Et lorsque le royaume dérivait, privé de son commandement, vous êtes redescendu et avez pris la tête des restes de l'institution que vous avez dirigé pendant plus de quarante ans, pour protéger le palais. Quoi que disent les rumeurs sur vous, elles étaient infondées ; vous êtes un poney de valeur, et méritez plus que quiconque la place que vous occupez. A présent, rangez-vous à mes côtés ; nous allons commencer."
La reine du jour délia le rouleau, et le parcourut rapidement du regard ; puis, s'adressant au reste du corps de garde : " Ils étaient vos collègues, ceux que vous croisiez tous les jours, ceux que vous avez salué le matin sans imaginer que ce serait la dernière fois. Pour certains d'entre vous, c'était des poneys qui comptaient, pour d'autres, des amis fidèles, voire même plus ; je vous demande maintenant d'honorer leur mémoire, en respectant une minute de silence, et de remercier le ciel d'être ici présent pour entendre les noms de ceux qui sont partis trop tôt, et que nous n'oublierons pas."
Celestia tendit le rouleau devant elle, et un à un, elle énonça le noms des gardes qui avaient manqué à l'appel ; Luna vit des têtes se baisser à l'évocation de certains d'entre eux, des expressions endeuillées marquer les visages ; à l'inverse, d'autres suscitèrent des coups d'oeils furtivement échangés, accompagnés d'expressions de dégoût. Tout le monde haïssait Peigne-de-Miel. La liste semblait interminable, comme si la moitié du corps de garde avait été décimé au cours des tragiques événemements dont le royaume se remettait à peine. Arrivée aux dernières lettres de l'alphabet, Celestia referma le parchemin, et un silence de plomb tomba sur l'assemblée ; durant un long instant, le clapotis de l'eau constitua le seul bruit audible, et chacun des robustes étalons fit preuve de plus de respect que la princesse de la nuit ne se souvint de les avoir vu faire depuis son retour à Equestria.
La longue corne blanche s'éclaira et, quelque part, une énorme bonde fut soulevée, libérant le passage à un courant grondant dans l'une ou l'autre des canalisations du palais et marquant la fin de l'instant de recueil. "Vous pouvez à présent disposer." annonça la reine du soleil alors que l'eau descendait doucement le long de ses jambes. "Demi-journée de congé pour tout le monde. Allez prendre quelque distraction, et assurez-vous d'être présents à vos quartiers au lever du soleil. Rompez."
Au signal, les gardes se jetèrent à l'eau et se dirigèrent comme ils purent vers l'escalier qui menait à la sortie ; les premiers montèrent quelques marches, s'ébrouèrent et quittèrent la pièce, songeant déja à la manière dont ils allaient dépenser leur soirée, alors que Celestia progressait vers un recoin du bassin, son tabouret flottant au dessus de son dos, suivie de près par sa soeur qui ne cessait de demander à quoi rimait cette comédie.
"Regarde, Luna", lui dit alors Celestia, reposant le tabouret à côté d'elle et s'asseyant précautionneusement à côté sans quitter les gardes ruisselants des yeux. "Ils vont se battre."
Luna préféra imiter sa soeur, l'eau ayant alors retrouvé son niveau habituel ; au même moment, comme celle-ci l'avait annoncée, l'un des poneys poussa celui qui était devant lui pour le presser d'avancer, se retrouva alors violemment projeté en arrière, leurs voisins immédiats se jetèrent sur eux pour éviter une dispute et, pourquoi pas, leur maintenir la tête sous l'eau jusqu'à ce qu'ils implorent grâce, et en moins de temps qu'il n'en fallait pour prononcer "câlinage", l'ambiance avait dévié en bagarre générale ; sous les yeux éberlués de la princesse de la nuit, la trentaine de gardes qui n'avaient alors pas quitté le bassin se mêlaient, s'aggripaient, se renversaient, le tout au milieu de cris typiquement masculins et de violentes éclaboussures ; Celestia leva une aile pour s'abriter et la tint ainsi quelques secondes, observant la scène de chaos par la mince fente d'entre deux plumes blanches.
"Ils... vont se blesser, non? demanda peureusement Luna. Tu ne les arrête pas?"
"Ils ne se feront pas mal, la rassura sa soeur. Enfin... En quelque sorte. La notion de violence est différente, au sein du corps de garde."
Vers l'entrée, un serviteur ailé et maigrelet qui transportait une bouteille de vin arriva dans l'encadrement de la porte, derrière lequel il se replia bien vite pour éviter une gerbe d'eau perdue. Il refit son apparition, chercha sa maîtresse des yeux, et son teint vira au verdâtre lorsqu'il réalisa la nature du trajet qu'il aurait à accomplir. Voletant au raz du plafond, esquivant avec difficulté les puissantes éclaboussures jetées dans sa direction, il arriva vers les deux alicornes, fit apparaître deux verres à pied qu'il posa sur le dessus immergé du tabouret et les remplit comme il pouvait, sans poser sabot à terre, sous le regard inquisiteur de la reine du jour qui lui fit signe qu'elle allait garder la bouteille. Sa tâche effectuée, rassuré d'en avoir fini, il reprit hâtivement le chemin du retour, mais à mi-course, un Terrestre au teint blanc crème deux fois plus lourd que lui jaillit des flots dans sa direction en rugissant et mordit son uniforme de domestique, entraînant avec lui le pégase hurlant dans les abysses ; Celestia éclata de rire et aspira une gorgée de vin.
"Je ne comprends plus rien, reprit Luna. Pourquoi tu fais ça ici, pourquoi ils ont le droit de semer le désordre? Explique moi!"
"Parce que," répondit sa soeur ; elle fit une pause pour porter de nouveau le verre à ses lèvres. " Parce que cela leur permet de franchir le cap, de se rappeler qu'ils sont vivants, au lieu de ressasser sans fin l'idée de la mort. La garde impériale a toujours fonctionné d'une façon particulière, et même s'ils ne s'apprécient pas tous entre eux, ils sont sur un sabot d'égalité, ils se sentent toujours concernés lorsque l'un d'entre eux disparaît. Dans le temps, nous assurions ce genre de commémorations d'une manière plus classique, et nous ne contrôlions alors pas l'impact sur le moral des troupes. Nombreux étaient ceux qui rendaient leur armure dans la semaine qui suivait. Crois-moi, Luna, les choses se déroulent nettement mieux de cette manière-là."
Ignoré par ses agresseurs qui s'étaient déja lassés de leur nouveau jouet, le domestique trempé jusqu'aux os parvint à rejoindre le bord et trottina en boîtant vers la sortie, les ailes pendantes et la queue entre les jambes, ruisselant et tremblant comme une feuille. Au centre du bassin, juste sous un des puits solaire, un des étalons souleva un de ses camarades à bout de sabot, ignorant les ailes de celui-ci qui lui fouettaient le dos, et resta immobile une seconde, le temps de retrouver son équilibre ; les gouttes d'eau éclairées par le soleil et brillantes comme des étoiles perlèrent le long de son échine robuste et blanche et entre ses pectoraux saillants marqués par d'anciens combats, retenues par de mâles veines saillantes ; il lança le pégase en direction du groupe pour creuser un chemin et se jeta au centre de la mêlée où l'action était de loin la plus intéressante, éclaboussant les importuns en visant les yeux.
"N'importe quoi, grogna Luna, de mauvaise humeur. Tout ce que tu veux, c'est voir des étalons qui se battent devant toi comme si c'était pour obtenir tes faveurs."
"Possible." admit sa soeur en se mordillant la lèvre inférieure. "Cela se produit toujours lorsqu'on immerge à moitié une troupe de gardes impériaux. Mais ce que j'ai dit reste vrai, et-"
Soudain, elle s'interrompit et écarta vivement la tête ; un projectile coloré et lourd lancé dans leur direction cingla son oreille gauche et explosa contre le mur.
"C'était quoi?!" demanda fébrilement Luna pendant que Celestia ramassait quelques morceaux de l'objet non-identifié et les rapprocha de son visage, sourcils fronçés ; il s'agissait de morceaux de porcelaine peints aux couleurs de l'arc-en-ciel, et encore humides d'une substance colorée et savonneuse.
"C'est un de mes pots de shampooing... Je croyais avoir dit aux servants de les ôter de la pièce!" dit Celestia en jetant des coups d'oeil rapides vers la porte et les gardes. "Dans quelques instants, on n'y verra plus rien. Qui sait alors ce qu'ils sont capables de faire... Il vaut mieux les arrêter, maintenant." annonça t-elle alors à sa soeur, joignant le geste à la parole ; elle se remit debout, son corps blanc ruisselant avec un clapotis sonore, et traversa le bassin à puissantes enjambées, bravant la résistance du milieu liquide, suivie par sa soeur qui surveillait les gardes avec méfiance et appréhension, ailes toutes sorties. Déja, une épaisse mousse multicolore et dense avait commencé à recouvrir le bassin.
"GARDES!" aboya la déesse solaire, debout devant le couloir d'accès. La cohue s'arrêta instantanément. Ceux qui n'étaient pas entièrement noyés sous les bulles la regardèrent avec surprise et embarrassement, comme pris sur le fait.
Leur reine ne dit rien, ne leur fit aucun geste ; son expression dure et raffermie laissa simplement place à une moue décue. Sous les yeux déconfits de Luna, ces deux douzaines de poneys réputés pour leur instabilité et leur rudesse regagnèrent les escaliers qui menaient vers la sortie, se secouèrent pour débarasser leur cuir de l'humidité et de la mousse qui s'en écoulait par paquets, et sans dire un mot allèrent se faire voir dans les profondeurs du palais, se jetant des regards coupables ; après quelques instants, les deux alicornes se retrouvèrent de nouveau seules occupantes du lieu privilégié réservé à leurs ablutions, face à une étendue d'eau sale et mousseuse, aux abords à l'allure de marécage.
"Tu n'as même pas eu besoin de leur dire quoi que ce soit?!" s'exclama Luna, avant de baisser la tête. "J'aimerais posséder une telle autorité." lâcha t-elle avec regrets.
"Ce n'était pas de l'autorité, mais simplement un rappel à l'ordre, basé sur un respect réciproque, lui expliqua Celestia. Trop de poneys pensent que parce que ceux-ci font partie du corps de garde, ils ne doivent pas être traités comme leurs semblables, que ce sont de simples machines, justes bonnes à exécuter les ordres qu'on leur donne, mais ils font erreur! Les choses marchent comme cela. Aime ton prochain, et celui-ci te redonnera autant que tu lui as donné. Je te promets qu'un jour, toi aussi, tu sauras te faire entendre par eux, et tous les poneys qui t'entourent. "
"C'est vrai?" s'écria Luna, les yeux pétillants.
"C'est vrai." lui répondit sa soeur avec un sourire réconfortant. Et puisses-tu ne jamais être de ceux qui savent que c'est faux.
Luna acquiesca, et elles gardèrent le silence, chacune attendant que l'autre fasse la proposition qui convenait au contexte.
"Cela fait longtemps que nous n'avons pas partagé un bain ensemble, Luna... Que dirais-tu de rester un moment ici? Nous pourrions demander aux domestiques de nous apporter le repas. Mes affaires de la journée sauraient attendre demain matin." lui proposa gentiment Celestia.
Le visage de la jument bleue s'illumina. "C'est une excellente idée! Je suis la première!" s'écria t-elle, avant de se jeter à l'eau, aussitôt suivie par sa soeur. Les deux alicornes passèrent alors la soirée dans la chaleur et l'humidité, retrouvant une à une les marques de tendresse qui leur avaient manquées à toutes les deux, pendant que leur monde s'effondrait, se savonnèrent le dos, s'inventèrent d'improbables coiffures, jouèrent à chat à travers le vaste bassin ; il n'y avait plus de reine millénaire ni de princesse des astres, plus de royaume, et le foudroyeur d'Alicornes n'était plus qu'un souvenir, juste deux soeurs liées par le destin qui regagnaient le temps perdu pendant leur séparation affective, par des jeux insouciants et des éclats de rire.
Mais la soirée s'écoula, et l'heure de lever la lune sonna sans qu'aucune des deux alicornes ne la vît arriver ; rattrapées par leurs devoirs royaux, elles mirent un terme à leurs récréations, et la plus âgée d'entre elles déclara aller se coucher, éreintée par une journée chargée, tandis que sa cadette s'apprêta à monter sur la plus haute tour du château pour lancer un nouveau cycle lunaire ; laissées orphelines par le sort, elles se promirent de passer plus de temps ensemble, et de ne plus jamais répéter les erreurs du passé.
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Assise au milieu du plus haut chemin de ronde du palais royal, la princesse de la nuit regardait le disque lunaire entamer sa marche régulière et silencieuse au travers d'un obscur océan d'étoiles. Tout en inspirant profondément pour relâcher ses muscles, elle se demanda si elle serait un jour capable, elle aussi, de soulever le soleil.
Sa mission ici était terminée, aussi se remit-elle debout, se secoua pour débarasser son poil des quelques débris et poussières qui s'y seraient accrochées, et commença t-elle à regagner l'accès au chemin de ronde pour redescendre dans le palais. Très loin en elle, le chatouillis caractéristique qui suivait chez elle l'effort se réveilla, et luna jeta un regard convoiteux au précipice d'à côté, et même ralentit le pas et s'arrêta ; mais les choses avaient changé, et le temps durant lequel les Alicornes faisaient naître les arc-en-ciels était définitivement révolu. Avec un soupir mélancolique, Luna renonça à l'idée et reprit son chemin, tête basse. Alors, elle repensa à la manière dont la journée avait débuté, et particulièrement ce vide sur le plancher de sa chambre, qui était devenu un vide dans son coeur.
Passer au magasin de jouets pour racheter plein de nouveaux amis à serrer contre sa poitrine, à nommer et à disposer en rang au pied du lit pour donner l'illusion d'une chambre bien rangée ; voilà qui ferait certainement partir la nostalgie, et après tout, cela faisait si longtemps qu'elle et sa soeur n'étaient pas allées se promener en ville. Enchantée par l'idée, Luna descendit les escaliers d'un pas excité, et ne put attendre devant la porte sur laquelle brillait d'une faible lueur la marque solaire ; elle abaissa la poignée, et poussa le battant.
Le souffle glacé de l'air de la nuit la décoiffa instantanément et envoya sa couronne tinter sur les pierres du couloir. La chambre de sa soeur était sombre, froide, hostile ; le grand lit à baldaquins était vide, et le vent s'engouffrait par les vantaux grands ouverts de la fenêtre de la pièce, faisant danser les fins rideaux.
"Celestia?" appela la jument bleue.
Personne ne répondit ; la pièce était vide. Luna pensa, et se surprit même à espérer qu'elle se fût simplement rendue au plus proche petit coin ; après tout, il n'y avait plus de raison d'avoir peur de quoi que ce soit, tout était rentré dans l'ordre. Le collier royal, les chaussons d'or fin et la couronne dispersés sur le sol lui soufflèrent que peut-être se trompait-elle, qu'après tout, Celestia avait ses principes et ne se montrait jamais à l'extérieur sans ses attributs de reine, même pour aller pisser.
Une crampe naissante dans le bas-ventre, Luna gagna rapidement le bord de la fenêtre, et s'y appuya sur ses deux sabots avant. Elle regarda au loin, puis en l'air, et bravant sa crainte, en bas ; il n'y avait personne. Un intense soulagement l'envahit, rapidement balayé l'idée que sa soeur manquait toujours à l'appel.
"Celestia?!" répéta t-elle à l'adresse de la nuit ; seul un écho presque inaudible lui répondit.
Un sabot immaculé, clair comme la neige marcha sur la petite branche qui traînait sur le chemin, produisant un craquement ; sa propriétaire n'y prêta pas attention. Même la nuit, la Forêt Toujours Libre regorgeait de vie, et les piaillements et couinements des créatures nocturnes formaient un arrière-plan musical et atypique, qui accompagnait le voyageur solitaire et l'enveloppait d'une rassurante présence, malgré les dangers qui rôdaient dans les sous-bois. La jument blanche n'était cependant pas venue écouter la douce mélodie de la forêt ; entièrement nue, libérée de tous les symboles de son rang, les ailes repliées et la tête haute, la digne créature marchait d'un pas lent vers le coeur de la forêt, regardant droit devant elle, et sur son chemin les branches s'écartaient, les ronces s'affaissaient et les bêtes détournaient leur chemin, elle était l'incarnation du jour, le soleil d'Hiver qui venait déranger la nuit éternelle dans son propre repaire car telle était sa destinée.
Ses pas la conduisirent jusqu'à une clairière, qu'elle avait déja fréquenté. Elle ralentit le rythme de sa marche, jusqu'à s'arrêter complètement ; debout au centre de la clairière, elle s'immobilisa, puis attendit.
"Celestia."
Un violent sursaut secoua le gracieux corps blanc, tel un choc électrique.
"C'était donc vrai... Tu as peur du noir. Les rumeurs ne mentaient pas. Ton journal non plus."
L'étalon blanc et puissant, à la crinière blonde et au flanc marqué de la Rose des Vents, se rapprocha de l'alicorne avec lenteur ; ses sabots foulaient l'herbe haute de la clairière, produisant des crissements secs.
"Equestria est à nouveau debout, très peu sont ceux qui ont perdu la vie. Ta soeur est en vie. Tu as même retrouvé ton étudiante. Cette histoire se conclut de la meilleure manière possible, alors qu'est-tu venue chercher, Celestia?"
Elle ne répondit pas.
"Tu es venue essayer de rendre la conclusion de ta propre histoire, moins tragique? C'est cela que tu voudrais, tu voudrais que je revienne au palais, comme... avant?"
La jument blanche baissa la tête, en signe d'acquiescement. Ses yeux étaient brillants. L'étalon la contourna du même pas lent, accusateur.
"C'est trop tard, chère tante. Je t'ai appelée ainsi durant toute mon existence, et je continuerai dans cette voie, car il n'y a pas de mot dans le dictionnaire pour désigner ce cas particulier qui vous concerne. Bien sûr, tout était également reporté dans ce journal."
Il se départit d'un éclat de rire et leva les yeux vers le ciel. "Mais enfin, c'est dingue! Combien de fois ce manège grotesque continuera de se répéter? Tu fonctionnes de manière tellement bizarre quelquefois, ma chère tante!"
"Tellement bizarre, il est vrai... Personne n'en a idée. Tu as l'échine assez solide pour soutenir un royaume. La plupart de ces poneys, quand ils ne sont pas... privés de sucreries, te considèrent comme une figure protectrice, une icône maternelle auprès de qui s'en remettre lorsque les choses vont mal. Mais toi, chère tante, à qui t'en remets-tu lorsque tout va mal?"
Le prince arriva à ses côtés, et leva la tête dans sa direction. "Tu es le Soleil, tu es l'Autorité. Tu peux faire ployer un peuple en le balayant des yeux. Qui verrait la pouliche solitaire terrée sous ses draps, tremblante et pleurnichante et sans espoir d'être consolée, derrière ce regard dur comme le fer?"
"J'ai souvent entendu discuter les bonniches du palais, sais-tu? Elle se disent 'Oh, que notre reine est belle! Elle est encore jeune, et resplendissante! Pourquoi ne nous a t-elle pas encore offert de jeune princesse à câjoler?'" reprit-il, adoptant un ton exagérément féminin. "Sont-elles illéttrées au point de n'être pas capable de reconnaître les plaques de contraceptifs que tu avales comme des bonbons lorsqu'elles nettoient ta chambre? Ont-elles la moindre idée du fait que leur reine si blanche et forte est ravagée par les traumatismes? S'imaginent-elles seulement combien tu es MORTE DE TROUILLE à l'idée de donner la vie, ayant irremédiablement associé la naissance à la mort, et ce durant au moins deux épisodes distincts?"
Celestia déglutit avec effort, et renifla. Le fils indigne qui venait d'elle n'en tint pas compte, et poursuivit son procès.
"Cela vaut mieux ; d'autres âmes innocentes ne méritent pas de subir le mal que tu leur infligeras en pensant les aimer. Tu as négligé ta propre soeur, et elle en a perdu la raison. Tu as aimé passionnément une de tes servantes, et cela l'a tuée. Tu as refusé de me reconnaître, et m'a laissé grandir seul entre les sabots de tes servantes, et j'en ai développé une haine sans limite à ton égard. Tu tentes de te rattraper avec ces jeunes poulains et pouliches que tu appelles tes 'apprentis', en leur enseignant ta science, et surtout pour voir ce que ça fait d'élever un poney juvénile ; ça dégénère toujours. Toujours. Pourquoi une jument qui a grandi seule et connu la détresse affective place tant d'effort à en faire profiter ceux qui essayent de l'aimer?"
Celestia poussa un gémissement plaintif ; des larmes perlaient le long de ses joues. Une lumière blanche éclaira alors la pointe des arbres.
"Notre entrevue s'arrête ici ; je crois que ta soeur passe te prendre. Vous vous êtes réconciliées, finalement? Profites-en bien, avant que votre relation ne se brise à nouveau. Car elle se brisera, j'en suis convaincu ; ton peuple n'y verra que du feu, car tu es Reine de ce monde, et qu'eux sont tes enfants, pour l'éternité."
Un appel déformé, amplifié par la Voix Royale parvint jusqu'à eux. "CELESTIA!"
L'étalon se rapprocha de son oreille, et lui parla tout bas. "Cette histoire touche à sa fin... Celles que me lisaient mes nourrices se terminaient souvent par la phrase : 'ils vécurent heureux, et eurent de beaux poulains'. Je sais que celle-ci ne se concluera pas de cette manière-là. Adieu, ma tante. Nous ne devrions jamais nous revoir."
Le souffle du char lunaire secoua les cîmes, et Celestia se retourna, au moment où le puissant faisceau d'un réverbérateur à thermite l'inonda de sa lumière éblouissante.
"Celestia!" s'écria la princesse de la nuit d'une voix saisie de panique lorsque le char eût atterri et après s'être précipité vers elle. "Mais pourquoi étais-tu partie sans prévenir personne?! Tout le monde se faisait un sang d'encre!"
Sa soeur ne répondit rien, et tourna la tête vers le centre de la clairière, désormais vide. Vladimir n'était plus là. Peut-être même n'y avait-il jamais eu Vladimir.
"A qui parlais-tu?" demanda Luna.
Celestia resta muette ; elle haletait. La sueur perlait sur son visage, et son échine était trempée.
"Tu fonctionnes de manière tellement bizarre, quelquefois..." laissa tomber sa soeur, en lui pressant le flanc pour la faire avancer vers le char. "Allez, viens... On rentre au palais."
Celestia posa un sabot indécis sur le plancher du char, comme si elle avait oublié comment ça marchait. Puis, un autre sabot. Elle hissa son corps, et alla s'assoir à l'arrière avec des mouvements hésitants.
Luna fit claquer la bride, et les gardes nocturnes ouvrirent leurs ailes et lancèrent le char, qui disparut dans la nuit.
-- THE END --
Dernière édition par caelacanthe le Jeu 27 Sep - 23:17, édité 1 fois |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 27 Sep - 19:39 | |
| Sad final is goooooooood. J'aime les histoires qui finissent pas trop bien.
Je ferais un feedback de la fic plus tard, là j'ai pas le courage. |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 27 Sep - 20:17 | |
| merci d'avoir lu ! - Spoiler:
la fin pessimiste devait probablement être le seul moyen d'écrire le chapitre qui manquait... c'est pas facile, d'écrire de la gentillesse. finalement, c'était cool que cette histoire ne s'appelle pas "le crépuscule des alicornes", comme prévu. cela aura permis de se concentrer sur Celestia. elle est le pilier de cette histoire, mais un pilier qui s'effrite, et que rien ne pourra jamais plus stabiliser.
|
| | | #lord-angelos Brony squatteur
Date d'inscription : 08/03/2012 Age : 36 Localisation : Quelque part à mi-chemin entre la réalité et le rêve (En gros devant mon pc à Dreux)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 27 Sep - 20:34 | |
| Hate d'avoir un pdf condensé de tout ça pour lire tranquillement et sans passé par la censure |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 27 Sep - 20:49 | |
| ça ne devrait pas tarder. mais je préfère attendre que Magicpixel passe par là, il arrive toujours à dénicher des fautes d'orthographe même sur les passages qui ont fait l'objet de plusieurs lectures avant publication (comme celui-ci, heureusement d'ailleurs car c'était la catastrophe ce matin omg ) par contre, sémoche, il n'y a pas d'images pour l'agrémenter, je devais en faire quelques-une mais va savoir pourquoi, impossible de trouver le moindre sujet intéressant... on a été maudits pendant septembre, en fait? tiens, sinon, j'écoutais ça pendant la rédaction de l'ultime section du passage: https://www.youtube.com/watch?list=SP7200FDF486E4FCEF&feature=player_embedded&v=oirtlOmeDic#at=174 ce jeu est tellement pessimiste que la moitié des musiques sont des thèmes de génériques. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 27 Sep - 22:31 | |
| On m'appelle ? Bon, je me doutais bien que vladimir ferait une dernière apparition. Mais je me demandais à quoi il allait encore servir. Maintenant j'ai ma réponse : Il est là pour entacher ce happy end de son verbe venimeux et de sa haine aveugle, enfin expliquée par le fait que célestia l'a délaissé. "Le fils indigne qui venait d'elle n'en tint pas compte, et poursuivit son procès." Et en plus, c'est son fils ? Mamma mia. En attendant, ultime liste de coquilles, pour de vrai, cette fois : - Spoiler:
- Citation :
- aux milles couleurs
une des alicorne Seul les poneys de part le passé > par* leur jets vaporeux Nos vues sur le commandement du corps exécutif d'Equestria divergaient ne les avait jamais vu faire une troupes de gardes les profondeur du palais sur une respect réciproque n'étaient pas allé se promener qu'elle fût simplement allé
|
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 27 Sep - 23:13 | |
| ouais, son fils... enfin, rapidement. mais ceci est dit dans le passage où ils entrent pour la première fois dans cette clairière, et le neutralisent avec le pivoteur. Luna révèle à Gerbant Riche que les alicornes sont ambivalentes, et capables de donner la vie dans les deux sens. toutefois, cette capacité spéciale n'a pas été utilisée dans cette histoire. Celestia aurait fauté avec une de ses plus proches servantes, donnant naissance à un bâtard qui aurait tué sa mère porteuse pendant l'accouchement à cause de sa corne déja trop grande... :gratte: et tu parles d'un happy end, c'est qu'une facade, en réalité, vu que rien ne s'arrange vraiment pour Celestia (qui, en plus, perd la confiance de la mère de son apprentie, son 'neveu' même si elle s'en foutait, et le regrette car c'est un fail relationnel gravissime à ajouter à son triste tableau de chasse, etc... ). "un jour, toi aussi, tu apprendras à te faire respecter! " > quand tu auras pris le flambeau, et que ta soeur finira sa vie comme une créature inutile et incapable de quoi que ce soit, brisée par l'existence "luna se demanda si un jour, elle aussi serait capable de lever le soleil" > nothing to explain, le jour où ça arrivera, son soleil à elle se couchera... définitivement. Vladimir est là pour faire le bilan de l'histoire, et en tirer le véritable portrait de Celestia ; celui d'une créature qui n'a jamais sû se libérer de son passé, et voir de l'avant, et qui a besoin d'aide. Ses proches ne le verront que quand il sera trop tard. + merci pour les fautes, je corrige tout de suite. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 27 Sep - 23:56 | |
| En tout cas c'était une très bonne fic. On a eu droit à tout. Vos délires de calinage et de tabassage au début, puis ça s'est mué en quelque chose de plus sérieux, presque une philosophie sur le monde d'equestria, du moins tel que vous l'imaginez. Chaque chapitre était agréable à lire, et les moments où je m'ennuyais étaient somme toute assez rares. C'est encore mieux si on a lu saccharide préalablement. Puis une fic qui donne une image aussi recherchée de célestia, à mi-chemin entre sa magnificence physique et sa prestance de souveraine dont vous avez fait l'éloge plusieurs fois, et son esprit torturé par le fait d'être immortelle et d'avoir tout un peuple sous sa responsabilité, on en trouvera pas beaucoup, surtout parmi les bronies français Vous avez de toute façon une patte littéraire, si je puis me permettre une expression aussi saugrenue, qui est unique et toujours appréciable. En tout cas, moi je ne m'en lasse pas, depuis valentine. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 28 Sep - 0:48 | |
| Oh god, merci pour ce retour..
J'avais dit au milieu de la fic que c'etait l'une des plus extremiste qu'on ai fait, sur tous les aspects, que ce soit en calinage, en violence, en "philosophie" et en horreur.. Et je le pense toujours, même si j'ajouterai a ça que c'est également l'une des plus mal maîtrisée qu'on ai eu. Toutes ces erreurs de raccord, ces incohérences qu'on a planqué, cette histoire qui partait dans tous les sens qu'on essayait tant bien de mener dans une seule direction a la fois. Et ces nuit que j'ai passé a ne pas réussir a dormir parce que j'ecrivais un truc très dur, ou parce que ça s'etait terminé a 5h du matin, ces chapitres terminés n'importe comment à cause du sommeil. Tous les chapitres ont été postés avec un temps d'incubation (qui allait de plus en plus court au rythme des parutions ici, bien plus rapide que la vitesse de rédaction), et largement retapés, et la version "originale" de l'histoire peut etre pratiquement incompréhensible.
Cette histoire a commencé à l'arrache, en subissant la concurrence de Valentine, et même si on le savait, on a quand même encaissé le choc. Et on commençait à se spécialiser dans notre style et les chapitres sont devenus de plus en plus hétérogènes au fil du temps. Ca devenait a la fois de plus en plus intéressant et de plus en plus maladroit. Seigneur, ça a parfois été une horreur, qu'est-ce qu'on a eu du mal a décoller. Mais c'etait tellement bon de vider son sac. D'exploiter a fond la personnalité des poneys tel qu'on les a imaginés, totalement déformés par rapport a l'oeuvre originale. On a complètement pillé l'univers de MLP, on l'a mis a sac sans pitié et j'en ai presque honte. Je ne connais que depuis très récemment le terme inertie littéraire mais on a tourné uniquement a ça. Valentine avait eu droit a des grande lignes à suivre. ici, rien. En prenant des chapitres au hasard, on a le sentiment d'avoir changé d'histoire tellement la cohérence a pris cher. La règle, c'etait de faire une histoire avec Celestia, mais sans Molestia. Je pense qu'on y est arrivé. On peut dire, au fond, qu'elle a été.. naturelle. Avec ses responsabilité écrasante, avec ses pouvoirs qu'elle doit assumer, avec le royaume qu'elle doit essayer de faire naviguer au fil du temps, sans pour autant réussir a le maîtriser, en priant pour qu'il ne s'écrase pas, comme lorsqu'on a rédigé cette histoire..
Merci pour nous avoir lu, soutenu, et corrigé nos fautes (surtout les miennes). On a jamais vraiment su où on allait, et on est arrivé là, et je pense que la page Valentine est définitivement fermée. Lorsque nous écrivions Valentine, j'ai le sentiment qu'on profitait de nos dernière heures de tatonnement en terme de style, qu'on avait joué de chance tout le long pour que l'histoire soit ce qu'elle a été, bien que très imparfaite et discutable sur certains points, et cette histoire là a été l'occasion de souffrir pendant la rédaction, de se battre avec des millions de problèmes qui ne nous etaient jamais arrivés avant. Maintenant, je crois qu'on a franchi le pas et qu'on est devenu des vétérans, en quelque sorte. Il faudra assumer le fait qu'il y aura moins de spontanéïté et que nos styles se sont réellement différenciés, pour ce qu'on écrira après. On tirera des leçons de Soleil Couchant, et on repartira de plus belle. |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 28 Sep - 0:57 | |
| oh purée, ça fait vraiment plaisir à entendre, merci Valentine a toujours représenté un challenger de taille, et à de nombreuses reprises, on s'est dit que wtf, on écrit n'importe quoi, valentine était notre chant du signe et jamais on arrivera à retrouver le niveau, etc. il faut dire que, bien sûr, les conditions étaient différentes. Utilisation de personnages déja existants, donc avec un cadre, une histoire qui a mis très longtemps à décoller et qui, à la base, était très longue, on n'en voyait pas la fin, littéralement. mais à regarder en arrière, je crois qu'on ne s'est pas non plus spécialement embêté à écrire ; aucun passage n'a vraiment été une contrainte, jonction indispensable et ennuyeyse entre deux parties intéressantes de l'histoire (sauf la fin, mais il a suffi de creuser un peu. ). J'ai moi-même introduit et assuré une bonne partie des passages impliquant Vineta/Hiver car ces sujets me touchent et ont représenté les sessions de rédaction les plus intenses de cette histoire, de mon côté. (merci aux autres d'en avoir posté certains à ma place, d'ailleurs. ) encore un grand merci pour tous ceux qui nous ont lu, ceux qui ont apprécié (et les autres aussi, après tout, ils ont fait l'effort ), et toi qui nous as corrigés. Le plaisir était réciproque, et je pense que mes co-writers seront d'accord. j'espère que nous parviendrons à remettre ça. |
| | | #Py7h0n Brony squatteur
Date d'inscription : 03/04/2012 Age : 34 Localisation : Béruges
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 28 Sep - 8:58 | |
| Je suis incapable de vous faire une analyse en profondeur à la MagicPixel, mais je me dois de me fendre d'un commentaire pour commémorer la fin de cette extraordinaire fanfic... C'est incroyable ce que vous avez été capables de produire...vraiment, chapeau bas, j'ai apprécié ma lecture. en un mot, Bravo! |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 28 Sep - 11:13 | |
| Bien sûr que valentine a eu plus de succès, et ce succès était amplement mérité, d'ailleurs. Bien sûr que soleil couchant était un peu moins cohérent et plus chaotique que vos précédents écrits. Ca se sentait bien à certains chapitres. Mais le principal c'est qu'on ait accroché à l'histoire et qu'on se soit divertis PS : Boldeniak (je crois que c'est toi) la prochaine fois que tu écris une fic avec le trio infernal, pourras-tu être plus attentif concernant les erreurs de pluriel ? |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 28 Sep - 11:51 | |
| J'ai la réputation d'etre le pire en orthographe, ouais. J'essaie d'y faire gaffe (vers le milieu de l'histoire j'admet que je me laissait carrément aller) mais pour le pluriel je reconnais avoir des grosses difficultées. Là, on va réfléchir a ce qu'on va écrire après avec Soarin', a tête reposée.. Py7h0n, j'me rappelle que tu commentais au milieu de l'histoire mais je sais plus pourquoi, faut que je relise, je sais que ça m'avait marqué |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 28 Sep - 12:16 | |
| Time for IPM's feedback !
Attentions, spoils.
Bon, je sais pas trop quoi dire de neuf, et après tout, les trois auteurs vont nous faire un tel résumé de la fic, de ses personnages et de leurs états d'âmes qu'on va presque relire la fic à travers les commentaires.
Commençons donc :
Je dois avouer, quand vous avez déclaré faire un after-valentine -déclaration que j'ai mal comprise, d'ailleurs. Vous parliez d'une "fic après Valentine", pas d'une suite. Ou alors, j'ai loupé un truc...- se déroulant dans le même univers, j'étais enthousiaste.
Puis j'ai commencé à lire, et là, je me suis demandé un long moment si j'avais pas surclassé Valentine, parce que je savais que les auteurs étaient trashs, mais là, ça partait carrément dans le n'importe quoi.
Luna qui pisse sur ses sujets ? Bashée par tout ses proches ? Manque de respect des serviteurs ? Sécrétions incontrôlées ?
Et surtout, aucune piste de progression visible ? Dans Valentine, on avait le rêve de la pouliche de s'échapper, son amant, et même la progression de ses malheurs nous donnait l'impression d'une avancée. Là, j'avais l'impression de lire une fic écrite sous crack.
Et pendant ce temps, j'étais sur la PB avec Tyralosse. Je lui avais signalé que j'étais en train de lire, il a râlé contre vous (as usual), je lui ais fait part de mon désarroi face à cette fic, et c'est là qu'est venu la disparition temporaire de la fic. Et ouais, c'est en parti ma faute.
Heureusement, elle est revenue rapidement, et vous avez continué.
Et alors là...
C'est progressif, déformé par ma vision sur cette fic biaisé par son début, mais quelque chose en sortait. On voyait prendre forme un scénario. Un scénario basée sur la politique, les alicornes, et une crise sucrière qui pouvait paraitre wtf au début, mais qui commence à prendre son sens par la suite.
Notamment par le lien fait avec Saccharide, histoire que j'ai bien aimée, d'ailleurs, même si ça commence par le traditionnel bash d'un personnage.
Le passage sur le cimetière alicorne et la mort cachée des poneys, suivie par les prémices du coup d'état à venir, a marqué un tournant. Car après, c'est ce coeur si intéressant qui se présentait à nous. Le coup de Vladimir, un coup de génie. L'apparition de Nightmare Moon, l'esclavage organisé des poneys chez les zèbres, la folie de Celestia, tout ces éléments qui tordus, mais passionnants.
Les passages forts ne manquent pas, comme les passages au cimetière des alicornes, la mort de Nightmare Moon, la dépression de Vladimir...
Sans parler de ces sombres secrets qui viennent s'ajouter au chaos ambiant, la triste réalité des alicornes.
Et ce final, où le happy end est évité de justesse.
Bref, cette fic a eu un démarrage lent, difficile, et j'hésiterais pas à dire que j'aurais préféré que le début soit plus maitrisé, plutôt que vous rabattre sur le cul/bash. Mais au final, ça a donné une fresque Equestrienne certes malsaine et tordue, mais terriblement passionnante, avec son lot d'historique et de sombres secrets sur le monde.
Et le Néant sait que j'aime les histoires tordues basées sur un Background riche. |
| | | #gg totalement Frony
Date d'inscription : 12/09/2011 Age : 30
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 28 Sep - 12:40 | |
| La fin d'une fresque épique. Honnêtement, j'ai du mal à me rappeler comment ça commence, tellement l'histoire a évolué du début à la fin, et a complètement changé de dimension. Il y'a des tas de passages sublimes, atroces, ou les deux à la fois, et les personnages sont tous si intéressants ! Pas un seul d'entre eux n'est cliché, ils ont tous un caractère passionnant et attachant. Je ne pourrais même pas choisir de favori. Et cette désacralisation de l'univers mon petit poney ! Du grand art. Les poneys sont des connards avides, imbus d'eux-mêmes... humains, j'ai envie de dire. On est tellement loin de l'univers original, il ne reste plus grand-chose à la fin. Et points bonus pour ne pas avoir cantonné Veste-de-pommes à un rôle inutile, comme tant de gens. J'adore cette fiction, vraiment. - Boldeniak a écrit:
- Là, on va réfléchir a ce qu'on va écrire après avec Soarin', a tête reposée..
|
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 28 Sep - 17:39 | |
| Merci pour ces réactions, ça fait très plaisir Tu te rappelle de ce commentaire IPM? http://www.french-brony.com/t2385-violencensfwcalinage-soleil-couchant#96662 Ben a ce moment là, je mentais vraiment pas. Au début de saccharide et de soleil couchant, on savait pas quoi écrire alors a part partir dans des délires tordus en esperant que les idée s'enchaînent, ça volait jamais super haut. Pour Valentine, on avait une idée de base, déja, donc ça l'a sauvée.. Cette histoire a bel et bien été une "histoire post valentine", dans le sens ou on avait été tellement encensés qu'on sentait une responsabilité écrasante de faire quelque chose de la même qualité, mais on avait absolument, absolument aucune idée et une envie terrible d'écrire. Il ne fallait PAS penser a Valentine, il etait INTERDIT d'essayer de recycler les élément de son succès ("lolz by les rédacteurs de valentine tavu" oh god), parce que sinon, on était foutus. Alors on a commencé à écrire à la sauvette après des jours a essayer de ne pas se dire qu'on avait atteint, sans trop savoir comment, une sorte de sommet d'ou on ne pourrait que retomber par la suite. Pour veste de pomme, c'est l'un des passage qui m'a le plus marqué aussi. Je ne l'ai pas écrit mais de manière totalement inattendue, ce personnage, qui doit etre l'un des plus laissé pour compte du fandom, est revenu au premier plan, badaboum, avec la substance de l'un des passage les plus terrible de l'histoire et a ouvert la porte au final tel qu'il a été. C'est la spécialité de Caelacanthe. C'est lui qui a écrit le passage ou Souhaits Sifflotés "croise" Chant des Etoiles dans les égouts, entre autre, pour permettre le final de Valentine tel qu'il a été (et je me rappelle avoir versé une larme en écrivant le dernier passage, là ou elle disparait dans la nuit). Je sais pas ou il trouve ça mais c'est tellement inattendu et cohérent que ça fait rebondir l'histoire a chaque fois. Quand à l'univers d'Equestria, j'ai toujours cherché à donner des personnage approfondis, ou alors faussement superficiels. Je ne suis pas pour un manichéïsme absolu, je pense au contraire que chaque personnage a des interêt propres, qu'il partage parfois avec les autres, chaque personnage a ses imperfections qui vont parfois le conduire a faire des choix illogiques, irrationnels, ou a commettre des erreurs qu'il devra forcément payer un jour ou l'autre, impitoyablement. On a été très méchant avec Equestria, comme nous l'avait fait remarquer Sakiru, notre fond de commerce c'est un peu du racolage a base de violence, de choses sales et crues. parfois, j'ai honte, peut etre que MLP ne mérite pas un tel traitement, j'admet qu'on va souvent loin, peut etre même trop, mais quand on écrit de maniere naturelle, ça donne ça, j'crois qu'il faudra qu'on vive avec. Même si des histoires comme Black Beautie prouvent qu'on peut écrire un roman avec des chevaux incroyablement planant et agréable a lire, sans violence tartinée partout, avec des bons sentiments qui ne font pas tâche ni moralistes, et des personnage avec une personnalité bien a eux. Je connaissais pas le terme inertie littéraire jusqu'a ce que je lise le tuto des fiques qui circulait ici, et j'ai l'impression qu'on a tourné rien qu'a ça. A partir de ça, l'histoire se construit toute seule, et dieu sait où ça peut nous mener.. ecrire a 3 est quelque chose de risqué, Soleil Couchant le montre clairement, mais a coté de ça, il y a une profusion d'idée sans cesse renouvelée, et on ne coince pratiquement jamais au niveau de l'histoire. Surtout que le défi de parvenir a faire tenir ce qu'on veut dire en un seul chapitre force a écrire une série de petites histoire dans l'histoire et donc, a ne pas faire du bourrage en attendant le prochain grand évenement. Il se passe toujours quelque chose. J'aimerais réellement écrire quelque trucs solos mais je crois que je n'arrive a le faire qu'en présence d'autre rédacteurs et d'idées desquelles repartir.. Mais maintenant faut que je lise un peu d'autre histoires. j'ai du mal avec ça, ça m'émotionne, ça ne correspond pas a la vision que j'ai des personnages mais ça m'a jamais déplu, au final, j'ai l'impression. C'est juste qu'aborder les centaines de pages de PWC est.. Assez intimidant au premier abord mais ce serait la moindre des choses que je fasse l'effort |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 28 Sep - 20:02 | |
| "Je sais pas ou il trouve ça mais c'est tellement inattendu et cohérent que ça fait rebondir l'histoire a chaque fois. " -> oh, ça vient d'un peu partout. j'ai croisé la dernière BD de Marc-Antoine Mathieu à la fnac, celle ou il zoome sans arrêt sur des détails réfléchissants, et j'ai appris que cela s'appelle 'mise en abime'. à partir de là, je suis resté un peu sur le mot 'abîme', et... enfin, ça se passe souvent comme ça. sinon, j'ai forcé l'utilisation de veste-de-pommes pour les révélations horribles, mais déja, c'était pour la mettre un peu en avant mais aussi parce que c'est le seul poney un peu robuste du mane6, les autres devaient être planqués chez eux pendant qu'elle se baladait dans le palais en feu... certes, il a fallu tordre un peu le personnage et lui rajouter quelques millions de neurones supplémentaires, mais l'occasion était trop belle. pardon pour le character bashing, mais c'est limite une étape obligatoire du mode de conception de ces histoires. comme on ne sait absolument pas quoi raconter, on écrit des trucs sadiques, ou marrants, ou suppurants, pour s'échauffer, genre. celle-ci a commencé par un truc genre "c'est l'histoire de Luna qui subit l'existence", et s'est révélée être l'occasion parfaite pour parler de choses de la vie, et de la mort, ce genre de trucs. "les trois auteurs vont nous faire un tel résumé de la fic, de ses personnages et de leurs états d'âmes qu'on va presque relire la fic à travers les commentaires." -> c'est l'émotion qui nous submerge, ça va passer. |
| | | #Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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| | | | [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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