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| [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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Auteur | Message |
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#Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 2 Aoû - 23:15 | |
| Un bien grand jeu. oh, ces citations qui resonnent encore à mes oreilles comme un messie adressé a Dieu: "La guerre.. A changée." "L'amour.. peut naître sur un champs de bataille" "Les esquimaux.. Se tirent souvent l'oreille." "MEEEEEERYYYYYYYYYL"
On a pas assez de grande phrases comme ça, dans notre fique. On est minables. |
| | | #Py7h0n Brony squatteur
Date d'inscription : 03/04/2012 Age : 34 Localisation : Béruges
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 2 Aoû - 23:21 | |
| - Boldeniak a écrit:
- Un colt single action army? le meilleur révolver jamais fabriqué?
6 balles, plus qu'il n'en faut pour tuer tout ce qui bouge Eenope, un plus récent, et le SAA n'est pas le "meilleur" jamais fabriqué. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 2 Aoû - 23:24 | |
| Y a un vioque dans MGS qui dit le contraire et il te met la branlée |
| | | #Bro-Nie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 25/01/2012 Age : 33 Localisation : Au fond à gauche
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 2 Aoû - 23:40 | |
| - Boldeniak a écrit:
- Y a un vioque dans MGS qui dit le contraire et il te met la branlée
Un des meilleurs personnages de jeux vidéos de tous les temps selon moi. Et j'arrêterais là le HS en linkant la seule ponyfication qui me semble digne d'Ocelot : http://1.bp.blogspot.com/-BhbjwJFAyeA/T1ulLZmKSiI/AAAAAAABMac/c8IXxjnPr0c/s400/tumblr_m0i62kPm1R1qkhas3o1_500.png |
| | | #Py7h0n Brony squatteur
Date d'inscription : 03/04/2012 Age : 34 Localisation : Béruges
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 2 Aoû - 23:41 | |
| le vioque je l'embète! "RL Wilson, l'historien de chez Colt, a décrit le Colt Python comme, la « Rolls-Royce des revolvers Colt » et le spécialiste des armes à feu Ian V. Hogg en parlait comme du « meilleur revolver au monde »." |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 2 Aoû - 23:44 | |
| En voila un drôle de poney Bro-Nie + Oh well. Je suis plutot sniper de toute façon, même si je joue jamais. Mais ce feel, viser l'ennemi alors qu'il ne se doute de rien, expédier la balle-boulet de canon qui arrache l'herbe autour d'elle à son passage et fait s'envoler le corps a l'impact. Rechargement, éjection de l'enorme douille chauffée a blanc, victime suivante. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 2 Aoû - 23:45 | |
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| | | #Py7h0n Brony squatteur
Date d'inscription : 03/04/2012 Age : 34 Localisation : Béruges
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 2 Aoû - 23:50 | |
| z'êtes méchants, je faisais que défendre mon pseudo |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 4 Aoû - 8:06 | |
| Oway, la suite à l'heure du petit-déjeuner, aussi conviviale et fun que Bob l'Eponge, et beaucoup plus instructive. "gurgle cough gag cough cough" - Spoiler:
"Oh, Celestia ... Je te promet que désormais, on ne nous séparera plus jamais, je serai toujours là pour toi, je t'aime hmflblbllb" fît Platine en promenant sa langue sur le gros et intemporel caillou poussiéreux qu'il tenait affectueusement serré contre sa poitrine, entre ses pattes avant. A force, sa langue et ses lèvres avaient finies par s'écorcher et se couvrir de minuscules coupures, mais il n'en avait cure ; c'était bel et bien Celestia qu'il avait à ses côtés, même si elle était un peu plus dure et plus rugueuse que d'habitude, ou du moins, c'est ainsi qu'il voulait que soient les choses. A ce moment là de son existence, Platine aurait en effet souhaité que la terrible réalité recule d'un cran : alors, peut-être qu'à force de caresser ce vieux rocher, la folie finirait par le délivrer de l'indicible peine qui l'accablait sans relâche, et son existence redeviendrait supportable. Tout ce qu'il avait à faire, c'était continuer à le caresser, et à lui parler, encore et encore, et ...
"Tu veux bien arrêter cette comédie? Sérieusement, je crois que je vais en faire des cauchemars." soupira Pain au Gingembre, le terrestre chargé de le surveiller. Cela faisait déjà plusieurs heures qu'il avait été assigné à ce poste, son inexpérience l'ayant empêchée de prétendre à une tâche un peu plus glorifiante. Quand on l'avait installé ici, avec une chaise et un magazine de charme, il s'était attendu à un travail ennuyeux mais supportable ; mais force était de constater que le prisonnier qu'on lui avait confié avait réussi à transformer tout ça en un véritable calvaire mental. La première heure, le dénommé Platine n'avait cessé d'hurler et de crier, et malgré que Pain au Gingembre ait passé tout ce temps les sabots plaqués contre les oreilles, il était sûr d'avoir perdu au moins un quart de ses facultés auditives ; puis était venu les pleurs, les sanglots, et maintenant, ÇA. Depuis une heure, Platine caressait ce rocher qu'il avait réussi à détacher du mur à force de taper dessus, et les bruits de salive et les toussotements que lui causait la poussière dans les narines avaient presque fini de mettre le pauvre garde à bout de nerfs.
Platine cessa un instant de lécher sa pierre, et leva des yeux mornes et abattus vers Pain au Gingembre. "Vous l'avez tué. Vous avez tué une alicorne."
Le garde haussa les épaules. "Elle l'avait probablement méritée. Si je suis ici, c'est bien parce que les alicornes ont taillés dans nos effectifs." grogna-t-il, et il s'efforça de faire semblant de lire son magazine, qu'il avait déjà parcouru 8 fois.
"C'est votre faute." murmura Platine, en regardant le caillou d'un air rêveur. "Elles ne vous ont jamais voulu de mal."
"Et pourtant, elles l'ont fait. Au moins, tout ça n'arrivera plus qu'une fois, maximum."
Platine ne répondît pas. Et 10 minutes plus tard, il recommençait. Les gémissements, le clapotis des gouttes de salive qui tombaient sur le sol à intervalles réguliers, l'infâme crissement des dents sur la pierre dure, tout ça reprît de plus belle. N'y tenant plus, Pain au Gingembre se leva d'un bond et lança rageusement son magazine sur Platine, qui ne bougea même pas.
"Mais tu vas arrêter, à la fin!" rugît le garde, en secouant les barreaux désespérément. Platine ne daigna même pas le regarder, et continua son petit manège, les yeux mi-clos, en fredonnant de plaisir. Pain au Gingembre sentît les larmes lui venir aux yeux. C'était son deuxième jour en tant que garde, et entre ça et le bizutage dans les douches de hier, il n'en pouvait déjà plus. Bien sûr, l'armure était classe, la nourriture pas mauvaise, et l'autorité qu'il inspirait le changeait de d'habitude, mais si toutes les journées ressemblaient à ça, ça n'en valait tout simplement pas le coup. Pain au Gingembre décida de reléguer ses projets d'avenir à plus tard, et d'essayer du mieux qu'il le pouvait de conserver ce qui lui restait de santé mentale. Et pour cela, une seule solution, le faire s'arrêter, par tout les moyens imaginables. "Dis, euh, Platine, tu sais que c'est un caillou, pas vrai?" tenta-t-il.
Platine lui lança un regard noir, et serra sa "princesse" très fort contre lui, comme pour la protéger. "C'est tout ce qu'il me reste d'elle!' beugla-t-il. "Elle l'a regardé avant que vous ne l'enleviez ... enfin, je crois, à moins que ça ne soit le pied de lit, mais il ne se détache pas, et ..."
"D'accord, d'accord ..." Pain au Gingembre se passa le sabot sur le visage, et fît un effort suréquin pour garder son calme. "Tu sais quoi? Peut-être que ..."
"Elle me protège!" glapît soudainement Platine, d'une voix effrayée qui fît sursauter le garde. Il manqua de perdre l'équilibre, et se rattrapa tant bien que mal à un barreau. "Les fantômes, ils rôdent entre ces murs! Des étalons fantomatiques, les restes des âmes maudites et sans-repos qui hurlent leurs désespoir ..." Platine tremblait comme une feuille, et ses sabots caressaient frénétiquement la pierre, soulevant d'épais nuages de poussières. "Et je dois la protéger aussi, mais je n'y arrive pas, elles meurent toujours toutes, sniiirrflll ..." Il posa sa joue contre la pierre et se frotta dessus en pleurnichant, et les larmes couplées à la crasse formèrent d'épaisse trainées noirâtres sur sa fourrure.
"Oh, par Vladimir tout-puissant ..." grimaça le garde. C'était encore pire que ce qu'il avait imaginé, cet étalon avait vraiment de sérieux problèmes psychologiques, enfin, rien qui ne pourrait être réglé par une bonne cure aux Chardons Bleus. Mais il doutait que Vladimir ait les moyens d'envoyer ses prisonniers dans un institut aussi renommé, alors ce Platine passerait sans doute le restant de ses jours dans une cellule isolée, à se rouler dans ses propres excréments en ricanant comme un damné. Pain au Gingembre trouvait ça moche, tout de même. Il avait beau être payé pour ne pas le montrer, il n'était pas non totalement dépourvu d'empathie. C'est pourquoi il proposa : "Platine, si tu lâches cette pierre, je te tiendrais compagnie. Il n'y aura, euh, plus de fantômes ..." A ce moment précis de sa vie, Pain au Gingembre se sentît incroyablement stupide ; il avait l'impression de parler à son lui du passé, lorsqu'il n'était encore qu'un poulain qui salissait ses couches en regardant un mauvais film d'horreur. Heureusement que personne n'était là pour l'entendre, car sinon, ils auraient de quoi se moquer pour des mois.
Platine leva de grands yeux embués de larmes, et sembla s'éloigner un tout petit peu du rocher. Pain de Gingembre sentît son rythme cardiaque s'accélérer. "Oh ... Pour de vrai? " murmura-t-il.
"J'imagine que oui" répondît le garde d'un ton neutre. Il s'approcha précautionneusement des barreaux de la cellule, et s'allongea de tout son long à côté, presque au point de les toucher. Puis il passa doucement une patte à travers, et fît signe à l'occupant de s'approcher, armé de son sourire le plus rassurant. A sa grande satisfaction, Platine se leva de sa paillasse et vînt se poser de l'autre côté des barreaux, ou plutôt se colla contre, au point qu'ils vinrent presque s'enfoncer dans les chairs musclées de ses flancs. Il ne lâcha pas son caillou-princesse, mais au moins, il avait arrêté de le lécher avec autant d'ardeur qu'une top modèle redécouvrant les crèmes glacées, ce qui était, dans l'esprit de Pain au Gingembre, un progrès considérable. Le garde se décala un peu plus vers les barreaux, et s'ils n'étaient pas l'un contre l'autre, il pouvait quand même ressentir la douce chaleur équine qui émanait du prisonnier, et il soupira de bonheur, et passa sa patte autour du cou de Platine. "Tout ira bien, maintenant." fît-il en murmure rassurant, tout en le caressant tendrement sous le menton. Platine sembla se relaxer et Pain au Gingembre fît de même, oubliant un moment les tracas des heures précédentes, rêvassa. Peut-être qu'une fois que cet étalon aurait obtenu sa libération, il l'inviterait à dîner, ou à faire une balade en barque. Peut-être que pour une fois, il ne passerait pas ses soirées de congé seul devant sa télévision. Peut-être que ...
"... queue."
"Attends, quoi?" demanda Pain au Gingembre, soudainement tiré de ses rêveries. Il n'était pas sûr d'avoir compris ce qu'avait marmonné l'autre, mais en tout cas, ça finissait bien.
"Il me faut ta queue. Vite!" glapît Platine, avant de se relever et de sautiller sur place.
"Oh, heu ... Je ..." Pain au Gingembre sentît ses ailes se dresser légèrement. Il était formellement interdit par le code de la Garde Royale d'avoir ce genre de rapports avec les prisonniers, à moins qu'ils ne soient pas consentants, auquel cas c'était même encouragé. Du coup, il serait en infraction, mais après le quart d'heure de câlins, il n'était plus à ça prês, non?
"Vite! Tourne-toi!" ajouta Platine, nullement découragé par l'apparente hésitation du garde. Sans réfléchir davantage, Pain au Gingembre se remît sur ses sabots en quatrième vitesse et colla son intrigue contre les barreaux, le cœur battant la chamade, fou d'excitation. Platine lui agrippa brutalement les pattes postérieures, et il sentît le souffle chaud de ses naseaux lui caresser le périnée. "Oh, par Vladimir, ça va vraiment arriver. J'ai le meilleur travail au monde." pensa-t-il, en se passant la langue sur les lèvres.
Il comprît que lui et Platine ne pensaient pas exactement à la même chose lorsqu'il sentît les mâchoires puissantes du prisonnier se refermer autour du flamboyant panache de poils qui surplombait sa croupe. "Euh, Platine?" fît-il d'un ton hésitant. "Ce n'est pas très érotiiiiiaaaAAARGH!" cria-t-il alors que Platine secouait brutalement la tête en poussant des grognements de chien enragé, arrachant peu à peu sa fierté arrière. "Arrête, ça fait mal!" pleurnicha Pain au Gingembre, qui essayait désespérément de se dégager en tirant en avant, sans résultat, l'autre déployant une énergie presque animale. Il trébucha et perdît l'équilibre, et tomba brutalement sur le ventre, la croupe suspendue en l'air par sa queue ; Platine tira une dernière fois, emportant entre ses dents tout ce qui restait de la queue du garde, et Pain au Gingembre retomba brutalement au sol et perdît connaissance.
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Platine resta un moment immobile, haletant, et attendît que son rythme cardiaque se calme. Il tenait toujours la queue imbibée de salive entre ses dents, et l'odeur musquée et les poils rebelles qui s'étaient retrouvés collés à son palais le faisait légèrement toussoter. Il desserra la mâchoire et la queue retomba gracieusement sur le sol, à peine animée par les petits courants d'air qui parcouraient le cachot. Platine regarda la pierre qui trônait vaillamment sur le sol, et soupira. Jusque là, ça ne marchait pas tellement. Cette pierre avait toujours autant l'air d'une pierre, et l'avoir embrassée pendant des heures lui avait plus fait mal à la langue qu'autre chose. Mais Platine ne perdait pas espoir. Il avait un autre plan. Il attrapa le garde toujours inconscient par la patte et le traîna jusqu'à lui. A travers les barreaux, il inspecta son armure et trouva ce qu'il cherchait : un trousseau de clés suspendu à un petit crochet et retenu par une solide corde, pour ne pas le perdre en galopant. L'étalon dénoua la corde et inséra la clef dans la serrure, où elle tourna avec un "clic" satisfaisant ; ce faisant, il fît glisser l'imposante grille et mît un sabot à l'extérieur. Il était libre. Mais Platine était loin d'en avoir terminé. Il n'irait nulle part sans "Celestia". Mais Celestia avait une fourrure. Des rumeurs plutôt osées circulaient dans la Garde Royale au sujet de la fourrure de Celestia ; nombreux étaient ceux qui soutenaient dur comme fer que la Princesse n'était pas blanche et qu'elle ne l'avait jamais été, et qu'elle se teignait le poil pour cacher sa véritable couleur, réputée comme étant absolument ridicule et indigne d'un être aussi gracieux. Généralement, on lui attribuait un rose bonbon. Platine n'avait jamais accordé beaucoup de crédibilité à ces bruits de dortoirs, mais en revanche, il savait que de nombreux gardes faisaient la même chose, car la Garde Royale avait un code de couleur très strict. Il avait eu la chance de naître recouvert d'une magnifique fourrure couleur neige, mais ce n'était pas donné à tout le monde, et au fil des siècles, se teindre la fourrure était devenu naturel lorsqu'on souhaitait se mettre au service de sa Majesté. Il n'y avait donc rien d'étonnant au fait que le garde allongé devant lui soit de la même couleur que sa Princesse soit lui aussi de la même blancheur éclatante, et c'est justement ce qui lui fallait.
Platine fît rouler garde sur le dos, et celui-ci entrouvrît les paupières, reprenant lentement connaissance. Sans perdre du temps, il mordît à hauteur de son estomac, prenant bien garde à ne pas atteindre la peau, et arracha une énorme touffe des poils doux et soyeux qui s'y trouvaient. Pain au Gingembre poussa un hurlement aigüe qui résonna jusqu'au fond du cachot, et se remît à pleurnicher en agitant désespérément les pattes en l'air. Platine s'efforça de le maintenir en place pendant qu'il prenait des bouchées énormes de poils, laissant une zone totalement glabre ; il déposa précautionneusement les poils par terre, formant un petit monticule d'un blanc immaculé, et alla chercher sa Pierrelestia, alors que Pain au Gingembre s'échappait en rampant pour se terrer dans un coin en tremblant, et il regarda en blêmissant les gouttelettes de sang qui se formaient sur son cuir rose, là ou sa fourrure avait été sauvagement arrachée. L'appendice musclé sur lequel poussait autrefois sa queue subissait le même sort, et il constata avec horreur que pendant qu'il était évanoui, un peu d'hémoglobine était venu maculer son arrière-train, laissant le champ libre aux déductions les plus scabreuses. Il observa sans trop y croire le pégase blond rouler ce fichu caillou dans une flaque collante d'il-ne-savait quoi, et y appliquer soigneusement sa propre fourrure, transformant la banale pierre en une étrange boule de poils blancs. Puis Platine saisît la queue arrachée et la noua autour du caillou, ignorant le regard enragé de son ancien propriétaire. Il amena sa "Princesse" à hauteur de son visage, la contempla sous tout les angles avec satisfaction, et roula sur le côté en la serrant contre lui et en riant. "Oh, par Vladimir" pensa le garde. "Il est complètement taré."
Tout à coup, Platine se remît sur ses sabots et s'approcha d'un pas rapide et menaçant vers le pauvre garde, qui redouta d'avoir pensé très fort, et s'efforça de disparaître à travers le mur sans évidemment réussir. Ses yeux fous plongèrent dans les siens, et d'une voix plus froide que le pôle Nord, il dit "Celestia a aussi des ailes." Pain au Gingembre manqua de se faire dessus et se recroquevilla en couinant, certain de se faire démembrer dans les secondes qui venaient, mais rien ne vînt ; Platine éclata d'un rire dément et lui frotta la crinière. "Je plaisante, voyons. Tu n'as même pas d'ailes.". Le garde réalisa qu'il avait raison, et regarda Platine s'éloigner, la pierre en équilibre sur son dos. Il ne trouvait pas la blague drôle du tout.
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"Oh, détrompez-vous, mon cher Vladimir, à Zébraïca, les ananas poussent bel et bien sur des arbres. "
"Incroyable ..." fît Vladimir, bouche bée devant le fruit si particulier. Il n'en avait jamais vu un en entier, et sa taille forçait le respect. Après tout, comme tout les poneys d'Equestria, il était plus habitué à voir des pommes et des oranges dans son assiette. "Vos arbres doivent être absolument gigantesques!". Il posa l'ananas sur le bureau et le fît tourner sur lui-même, émerveillé.
"Ils le sont bel et bien." répondît l'ambassadeur, tout fier. "Et si je peux me permettre un trait d'humour,... " ajouta-t-il avec un sourire franc, " ... les arbres ne sont pas les seules choses que nous avons en grand, nous les zèbres."
Il éclata de rire, et Vladimir fît de même, mais seulement par politesse. Il trouvait ce genre de familiarités un peu déplacées, surtout de la part d'un politicien qui ne voyait aucun inconvénient à saigner son royaume à blanc. Il commençait à comprendre pourquoi Equestria n'avait jamais été la meilleure amie des zèbres. C'était des créatures particulièrement arrogantes et sans scrupules, et encore pire, la jalousie semblait suinter par tout les pores de leur cuir ; et ils avaient leurs raisons, après tout, ils n'étaient pas le peuple sacré, le peuple divin, fait à l'image des seules et uniques être aux pouvoirs divins a avoir jamais foulées le sol du Monde. Les cieux et la magie leurs étaient étrangers, et certains poneys scientifiques soutenaient même qu'ils n'étaient rien de plus qu'une race bâtarde, dérivée des poneys terrestres. Le poney moyen ne pouvait ressentir que de l'empathie pour eux. Quel dommage que les choses se soient inversées, pensa Vladimir. Comment on a pu en arriver là? La réponse était évidente, c'était la faute aux alicornes. Eux n'en avait jamais eu. Et maintenant, c'était à lui de réparer tout ce qu'elles avaient pu rater, à commencer par ce foutu sucre et ...
La porte s'ouvrît en claquant. et la poignée en argent vînt s'éclater contre le mur de pierre avec un bruit de tir de canon. "Il faut sérieusement que je pense à installer un verrou" murmura Vladimir entre ses mâchoires déjà crispées de terreur, lorsqu'il aperçût le visage de l'intrus.
"VLADIMIR!" hurla le pégase blanc en bondissant sur son bureau, renversant les pots de crayons et le pendule de Newton qui s'y trouvaient. "Tu vas payer!" Il souffla, et écrasa l'ananas du sabot, et le jus jaunâtre vient tapisser l'acajou lissé et le visage du nouveau Roi.
"Platine, c'est ça?" Vladimir s'avança sur son bureau, déterminé à ne pas paraître aussi terrifié qu'il l'était. Du coin de l'œil, il remarqua l'ambassadeur, qui observait la scène avec grand intérêt. "Essayons de rester calme, d'accord? Le Nouveau Régime est ouvert à toutes les remarques. Que reprochez-vous exactement à ma personne?"
Platine resta coi, son esprit tourmenté nageant dans la confusion la plus totale. Il n'était même pas sûr d'avoir compris tout ce que ce "roi" lui avait dit. "Je ... euh ..." Il sentît le poids de "Celestia" sur son dos, et se rappela le pourquoi de sa présence ici. "Vous l'avez TUÉE!" cria-t-il en lui tendant la pierre, et les mots seuls suffirent à lui faire venir les larmes aux yeux.
Vladimir observa la pierre sans trop comprendre, et l'enleva lentement des sabots de Platine, sans faire de gestes brusques. "Oh, par Tarnation ... ce sont de vrais poils? Ou a-t-il trouvé ça?" pensa-t-il, en retenant une grimace de dégoût. Il lui rendît le caillou poilu, et se cala au fond de son siège. "Allons, Platine, je suis sûr qu'il s'agît d'un simple malentendu. Si tu parles de Celestia, j'ai décidé, dans mon infinie bonté, de la gracier. Elle part demain pour Zébraïca, en compagnie de ce gentilzèbre ici présent."
Platine ouvrît de grands yeux stupéfaits. " ... C'est vrai?" Vladimir hocha la tête, et aussitôt, l'étalon perché sur son bureau descendît et se roula sur le sol en position fœtale, la pierre serrée contre lui, un sourire béat aux lèvres. "Ma Reine, ma Reine ..." répétait-il sans s'arrêter.
Lorsque Vladimir fût sûr qu'il était hors de danger, il soupira de soulagement, se leva et vînt rejoindre son invité au fond de la pièce. "Joli démonstration de diplomatie, Prince Vladimir" fît le zèbre, apparemment en toute sincérité.
"J'aimerais autant que ça ne se reproduise pas." répondît la licorne avec amertume. "Dites, vous ne voudriez pas l'emporter? Il m'a tout l'air robuste, et honnêtement, je ne sais pas quoi en faire. Tant qu'il sera loin de sa reine, j'ai l'impression d'être en danger, et je ne peux pas sortir la guillotine pour un roturier comme lui."
L'ambassadeur observa un moment le pégase allongé par terre, l'air pensif. "Je suppose que je peux vous en débarrasser." soupira-t-il. "Après tout, il m'a l'air plutôt inoffensif. Et je suis sûr que nos zèbrelles en manque d'exotisme le trouveront charmant."
"Oh, parce que des fois, l'avoir en grand ne suffît pas?" plaisanta Vladimir. Le zèbre lui lança un regard noir (ha ha), et il regretta instantanément cette petite boutade. "Bon, euh, je vais arranger votre départ. Et le sien." Ils se tapèrent dans les sabots, et l'ambassadeur quitta la pièce. Le Roi tira sur une sonnette, s'allongea dans son fauteuil, les sabots arrières en travers de son bureau complètement sens dessus-dessous, et attendît patiemment. Cette salope d'alicorne avait dramatiquement réduit les effectifs de la Garde Royale, et désormais, elle était partagée entre les nouvelles recrues qui savaient à peine saluer, et les rares vétérans qui ne savaient plus où donner de la tête. Il avait bien essayé de les mettre par binômes d'expériences opposées, mais tant qu'il n'y aurait personne pour le défendre quand un étalon complètement dingue sauterait sur son bureau avec un caillou sur le dos, il considérerait que les choses n'allaient pas vraiment bien. 5 minutes plus tard, deux gardes débarquaient dans son bureau, essoufflés, l'un sans casque et l'autre avec l'armure à l'envers. Vladimir n'aurait jamais cru ça possible.
"Vous avez pris votre temps." grogna-t-il, et les deux regardèrent leurs sabots en marmonnant des excuses, couverts de honte. "Escortez moi ce pégase jusqu'à la caravane de l'alicorne. Oh, et, laissez lui sa ... pierre."
"A vos ordres, mon Roi." Ils enroulèrent une chaîne autour du cou de Platine, et les trois poneys quittèrent la pièce au petit trot.
"Enfin tranquille." fît Vladimir à voix basse, et il sortît une bouteille à demi-entamée de liqueur d'ananas et un verre d'un des tiroirs de son bureau (qu'il allait encore falloir changer). En sirotant le liquide sucré, il se demanda ce qu'il allait faire du reste de sa journée. Les livraisons de sucre étaient arrangées, les alicornes hors-jeu, il ne se sentait pas d'humeur à batifoler, et il n'allait quand même pas s'abaisser à nettoyer son bureau lui-même. Finalement, il décida d'aller payer une visite à ses "amis", à qui il devait beaucoup d'explications. De toute façon, la journée était déjà pourrie, alors autant se débarrasser de ça maintenant.
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Il traversa le château et toqua à la porte de la chambre qu'ils partageaient. Elle s'ouvrît presque immédiatement, et Gerbant Riche l'invita à entrer, l'air inquiet.
"Vladimir, je ... je crois que j'ai un problème avec mes *tousse* ... parties ..." murmura-t-il à son oreille, l'air sincèrement inquiet. Sur le lit, de l'autre côté de la pièce, Rubis Précieux lisait un magazine de mode.
"Ah , heu ... C'est quoi?" répondît Vladimir, mal à l'aise.
"Automne Ardent n'est pas en train de les lécher." Il se tordît de rire, et tapa dans le dos de la licorne, qui se força à ricaner. Rubis Précieux gloussa, sans lever les yeux de sa lecture. "Non, sérieusement, tu saurais pas où elle est? J'ai déjà cherché sous le tapis, elle n'y est pas, pfllffrt..." Il se pendît à son cou et pouffa à nouveau de rire, aussitôt imité par son amie.
Vladimir leva les yeux au ciel, et se surprît à se demander combien de drogues différentes coulaient dans ses veines à ce moment même. "Euh, elle m'a chargée de vous dire qu'elle était retournée chez Finitions Photographiques, et qu'elle ne reviendrait pas ..." essaya-t-il.
"Ça m'étonnerait." fît Rubis Précieux d'un ton tranchant comme une lame de rasoir. ""Juments" la signale aussi comme disparue." Elle jeta le magazine sur le côté, et ses yeux rouge brillants lui lancèrent un regard accusateur. "Tu n'aurais pas quelque chose à voir avec tout ça, par hasard?"
"Comment ose-tu insinuer une chose pareille!" se défendît Vladimir, en poussant Gerbant Riche sur le côté, qui s'étala contre le mur en ricanant bêtement. "Elle a dû me mentir, j'en sais rien moi. Comment je saurais, d'abord?" Il haussa les épaules. "Ah, tiens, pendant que j'y pense ..." Il saisît Gerbant Riche par le col de son veston, fouilla dans sa poche, et en ressortît une enveloppe cartonnée. Il en vérifia les contenus ; des photos dégueulasses et trafiquées de lui avec un poulain qui n'avait même pas encore sa marque mignonne.
"Hey, mais t'as pas le droit!" s'exclama Gerbant Riche, en essayant maladroitement d'attraper les photos. Rubis Précieux resta immobile.
"Bien sûr que si, je suis le Roi." lui susurra Vladimir, et les photos s'enflammèrent spontanément, avant de retomber en un petit tas de cendres sur la moquette hors de prix. Il lâcha Gerbant Riche, qui retomba sur son séant avec un grognement étouffé. "La prochaine fois" ajouta-t-il, "vous y réfléchirez à deux fois avant de me faire des coups pareils. C'est grâce à moi que vous passez vos journées à rien faire à part boire et forniquer, bande d'ingrats."
"Oh, c'est bon." soupira Rubis Précieux. "C'était juste pour rire. On les aurait jamais faites publier."
"On s'ennuie, Vladimir." geignît Gerbant Riche. "Tu nous avais promis des aventures, du pouvoir, et tout ce qu'on peut faire, c'est, justement, boire et forniquer. Même les gardes s'amusent plus que nous, j'ai l'impression."
Vladimir s'assît sur le bord de lit. Automne Ardent, paix à son âme (tout du moins, si l'autre ne lui avait pas dévorée, comme la légende le disait), avait en fin de compte totalement raison : il s'était imaginé un danger là ou il n'y en avait tout simplement pas. Le pire était derrière lui, maintenant, il pouvait très bien aussi se permettre de se détendre un peu avec ses amis, à qui, chose rare, il semblait manquer. "Oh, je comprends ..." Il réfléchît deux minutes, en se grattant le menton. "Que diriez-vous d'un défilé en char? Il y a assez de place sur le char royal pour trois, après tout." proposa-t-il avec enthousiasme, en serrant ses deux compagnons contre lui.
"Oh, ça serait génial!" s'extasia Gerbant Riche. "Mon père va être mort de jalousie! Quand je pense qu'il a juste réussi à figurer sur les photos de groupe du Grand Gala Galopant ...". Il poussa un hennissement de dépit.
"Pareil pour moi." gloussa Rubis Précieux. "Vladimir, je suis sûr que tes tantes avaient des robes magnifiques ... est ce que je pourrais ... ?" Elle leva des yeux remplis d'étoiles.
"Oh, je suppose que oui. Après tout, elles ne sont plus là pour les porter." fît-il en haussant à nouveau les épaules.
Elle et Gerbant Riche lui sautèrent au cou. L'espace d'un instant, ils étaient redevenus bons amis.
Dernière édition par Soarin' le Sam 4 Aoû - 20:08, édité 1 fois |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 4 Aoû - 8:15 | |
| - Soarin' a écrit:
- Oway, la suite à l'heure du petit-déjeuner, aussi conviviale et fun que Bob l'Eponge, et beaucoup plus instructive.
"gurgle cough gag cough cough"
- Spoiler:
"Oh, Celestia ... Je te promet que désormais, on ne nous séparera plus jamais, je serai toujours là pour toi, je t'aime hmflblbllb" fît Platine en promenant sa langue sur le gros et intemporel caillou poussiéreux qu'il tenait affectueusement serré contre sa poitrine, entre ses pattes avant. A force, sa langue et ses lèvres avaient finies par s'écorcher et se couvrir de minuscules coupures, mais il n'en avait cure ; c'était bel et bien Celestia qu'il avait à ses côtés, même si elle était un peu plus dure et plus rugueuse que d'habitude, ou du moins, c'est ainsi qu'il voulait que soient les choses. A ce moment là de son existence, Platine aurait en effet souhaité que la terrible réalité recule d'un cran : alors, peut-être qu'à force de caresser ce vieux rocher, la folie finirait par le délivrer de l'indicible peine qui l'accablait sans relâche, et son existence redeviendrait supportable. Tout ce qu'il avait à faire, c'était continuer à le caresser, et à lui parler, encore et encore, et ...
"Tu veux bien arrêter cette comédie? Sérieusement, je crois que je vais en faire des cauchemars." soupira Pain au Gingembre, le terrestre chargé de le surveiller. Cela faisait déjà plusieurs heures qu'il avait été assigné à ce poste, son inexpérience l'ayant empêchée de prétendre à une tâche un peu plus glorifiante. Quand on l'avait installé ici, avec une chaise et un magazine de charme, il s'était attendu à un travail ennuyeux mais supportable ; mais force était de constater que le prisonnier qu'on lui avait confié avait réussi à transformer tout ça en un véritable calvaire mental. La première heure, le dénommé Platine n'avait cessé d'hurler et de crier, et malgré que Pain au Gingembre ait passé tout ce temps les sabots plaqués contre les oreilles, il était sûr d'avoir perdu au moins un quart de ses facultés auditives ; puis était venu les pleurs, les sanglots, et maintenant, ÇA. Depuis une heure, Platine caressait ce rocher qu'il avait réussi à détacher du mur à force de taper dessus, et les bruits de salive et les toussotements que lui causait la poussière dans les narines avaient presque fini de mettre le pauvre garde à bout de nerfs.
Platine cessa un instant de lécher sa pierre, et leva des yeux mornes et abattus vers Pain au Gingembre. "Vous l'avez tué. Vous avez tué une alicorne."
Le garde haussa les épaules. "Elle l'avait probablement méritée. Si je suis ici, c'est bien parce que les alicornes ont taillés dans nos effectifs." grogna-t-il, et il s'efforça de faire semblant de lire son magazine, qu'il avait déjà parcouru 8 fois.
"C'est votre faute." murmura Platine, en regardant le caillou d'un air rêveur. "Elles ne vous ont jamais voulu de mal."
"Et pourtant, elles l'ont fait. Au moins, tout ça n'arrivera plus qu'une fois, maximum."
Platine ne répondît pas. Et 10 minutes plus tard, il recommençait. Les gémissements, le clapotis des gouttes de salive qui tombaient sur le sol à intervalles réguliers, l'infâme crissement des dents sur la pierre dure, tout ça reprît de plus belle. N'y tenant plus, Pain au Gingembre se leva d'un bond et lança rageusement son magazine sur Platine, qui ne bougea même pas.
"Mais tu vas arrêter, à la fin!" rugît le garde, en secouant les barreaux désespérément. Platine ne daigna même pas le regarder, et continua son petit manège, les yeux mi-clos, en fredonnant de plaisir. Pain au Gingembre sentît les larmes lui venir aux yeux. C'était son deuxième jour en tant que garde, et entre ça et le bizutage dans les douches de hier, il n'en pouvait déjà plus. Bien sûr, l'armure était classe, la nourriture pas mauvaise, et l'autorité qu'il inspirait le changeait de d'habitude, mais si toutes les journées ressemblaient à ça, ça n'en valait tout simplement pas le coup. Pain au Gingembre décida de reléguer ses projets d'avenir à plus tard, et d'essayer du mieux qu'il le pouvait de conserver ce qui lui restait de santé mentale. Et pour cela, une seule solution, le faire s'arrêter, par tout les moyens imaginables. "Dis, euh, Platine, tu sais que c'est un caillou, pas vrai?" tenta-t-il.
Platine lui lança un regard noir, et serra sa "princesse" très fort contre lui, comme pour la protéger. "C'est tout ce qu'il me reste d'elle!' beugla-t-il. "Elle l'a regardé avant que vous ne l'enleviez ... enfin, je crois, à moins que ça ne soit le pied de lit, mais il ne se détache pas, et ..."
"D'accord, d'accord ..." Pain au Gingembre se passa le sabot sur le visage, et fît un effort suréquin pour garder son calme. "Tu sais quoi? Peut-être que ..."
"Elle me protège!" glapît soudainement Platine, d'une voix effrayée qui fît sursauter le garde. Il manqua de perdre l'équilibre, et se rattrapa tant bien que mal à un barreau. "Les fantômes, ils rôdent entre ces murs! Des étalons fantomatiques, les restes des âmes maudites et sans-repos qui hurlent leurs désespoir ..." Platine tremblait comme une feuille, et ses sabots caressaient frénétiquement la pierre, soulevant d'épais nuages de poussières. "Et je dois la protéger aussi, mais je n'y arrive pas, elles meurent toujours toutes, sniiirrflll ..." Il posa sa joue contre la pierre et se frotta dessus en pleurnichant, et les larmes couplées à la crasse formèrent d'épaisse trainées noirâtres sur sa fourrure.
"Oh, par Vladimir tout-puissant ..." grimaça le garde. C'était encore pire que ce qu'il avait imaginé, cet étalon avait vraiment de sérieux problèmes psychologiques, enfin, rien qui ne pourrait être réglé par une bonne cure aux Chardons Bleus. Mais il doutait que Vladimir ait les moyens d'envoyer ses prisonniers dans un institut aussi renommé, alors ce Platine passerait sans doute le restant de ses jours dans une cellule isolée, à se rouler dans ses propres excréments en ricanant comme un damné. Pain au Gingembre trouvait ça moche, tout de même. Il avait beau être payé pour ne pas le montrer, il n'était pas non totalement dépourvu d'empathie. C'est pourquoi il proposa : "Platine, si tu lâches cette pierre, je te tiendrais compagnie. Il n'y aura, euh, plus de fantômes ..." A ce moment précis de sa vie, Pain au Gingembre se sentît incroyablement stupide ; il avait l'impression de parler à son lui du passé, lorsqu'il n'était encore qu'un poulain qui salissait ses couches en regardant un mauvais film d'horreur. Heureusement que personne n'était là pour l'entendre, car sinon, ils auraient de quoi se moquer pour des mois.
Platine leva de grands yeux embués de larmes, et sembla s'éloigner un tout petit peu du rocher. Pain de Gingembre sentît son rythme cardiaque s'accélérer. "Oh ... Pour de vrai? " murmura-t-il.
"J'imagine que oui" répondît le garde d'un ton neutre. Il s'approcha précautionneusement des barreaux de la cellule, et s'allongea de tout son long à côté, presque au point de les toucher. Puis il passa doucement une patte à travers, et fît signe à l'occupant de s'approcher, armé de son sourire le plus rassurant. A sa grande satisfaction, Platine se leva de sa paillasse et vînt se poser de l'autre côté des barreaux, ou plutôt se colla contre, au point qu'ils vinrent presque s'enfoncer dans les chairs musclées de ses flancs. Il ne lâcha pas son caillou-princesse, mais au moins, il avait arrêté de le lécher avec autant d'ardeur qu'une top modèle redécouvrant les crèmes glacées, ce qui était, dans l'esprit de Pain au Gingembre, un progrès considérable. Le garde se décala un peu plus vers les barreaux, et s'ils n'étaient pas l'un contre l'autre, il pouvait quand même ressentir la douce chaleur équine qui émanait du prisonnier, et il soupira de bonheur, et passa sa patte autour du cou de Platine. "Tout ira bien, maintenant." fît-il en murmure rassurant, tout en le caressant tendrement sous le menton. Platine sembla se relaxer et Pain au Gingembre fît de même, oubliant un moment les tracas des heures précédentes, rêvassa. Peut-être qu'une fois que cet étalon aurait obtenu sa libération, il l'inviterait à dîner, ou à faire une balade en barque. Peut-être que pour une fois, il ne passerait pas ses soirées de congé seul devant sa télévision. Peut-être que ...
"... queue."
"Attends, quoi?" demanda Pain au Gingembre, soudainement tiré de ses rêveries. Il n'était pas sûr d'avoir compris ce qu'avait marmonné l'autre, mais en tout cas, ça finissait bien.
"Il me faut ta queue. Vite!" glapît Platine, avant de se relever et de sautiller sur place.
"Oh, heu ... Je ..." Pain au Gingembre sentît ses ailes se dresser légèrement. Il était formellement interdit par le code de la Garde Royale d'avoir ce genre de rapports avec les prisonniers, à moins qu'ils ne soient pas consentants, auquel cas c'était même encouragé. Du coup, il serait en infraction, mais après le quart d'heure de câlins, il n'était plus à ça prêt, non?
"Vite! Tourne-toi!" ajouta Platine, nullement découragé par l'apparente hésitation du garde. Sans réfléchir davantage, Pain au Gingembre se remît sur ses sabots en quatrième vitesse et colla son intrigue contre les barreaux, le cœur battant la chamade, fou d'excitation. Platine lui agrippa brutalement les pattes postérieures, et il sentît le souffle chaud de ses naseaux lui caresser le périnée. "Oh, par Vladimir, ça va vraiment arriver. J'ai le meilleur travail au monde." pensa-t-il, en se passant la langue sur les lèvres.
Il comprît que lui et Platine ne pensaient pas exactement à la même chose lorsqu'il sentît les mâchoires puissantes du prisonnier se refermer autour du flamboyant panache de poils qui surplombait sa croupe. "Euh, Platine?" fît-il d'un ton hésitant. "Ce n'est pas très érotiiiiiaaaAAARGH!" cria-t-il alors que Platine secouait brutalement la tête en poussant des grognements de chien enragé, arrachant peu à peu sa fierté arrière. "Arrête, ça fait mal!" pleurnicha Pain au Gingembre, qui essayait désespérément de se dégager en tirant en avant, sans résultat, l'autre déployant une énergie presque animale. Il trébucha et perdît l'équilibre, et tomba brutalement sur le ventre, la croupe suspendue en l'air par sa queue ; Platine tira une dernière fois, emportant entre ses dents tout ce qui restait de la queue du garde, et Pain au Gingembre retomba brutalement au sol et perdît connaissance.
---
Platine resta un moment immobile, haletant, et attendît que son rythme cardiaque se calme. Il tenait toujours la queue imbibée de salive entre ses dents, et l'odeur musquée et les poils rebelles qui s'étaient retrouvés collés à son palais le faisait légèrement toussoter. Il desserra la mâchoire et la queue retomba gracieusement sur le sol, à peine animée par les petits courants d'air qui parcouraient le cachot. Platine regarda la pierre qui trônait vaillamment sur le sol, et soupira. Jusque là, ça ne marchait pas tellement. Cette pierre avait toujours autant l'air d'une pierre, et l'avoir embrassée pendant des heures lui avait plus fait mal à la langue qu'autre chose. Mais Platine ne perdait pas espoir. Il avait un autre plan. Il attrapa le garde toujours inconscient par la patte et le traîna jusqu'à lui. A travers les barreaux, il inspecta son armure et trouva ce qu'il cherchait : un trousseau de clés suspendu à un petit crochet et retenu par une solide corde, pour ne pas le perdre en galopant. L'étalon dénoua le corde et inséra la clef dans la serrure, où elle tourna avec un "clic" satisfaisant ; ce faisant, il fît glisser l'imposante grille et mît un sabot à l'extérieur. Il était libre. Mais Platine était loin d'en avoir terminé. Il n'irait nulle part sans "Celestia". Mais Celestia avait une fourrure. Des rumeurs plutôt osées circulaient dans la Garde Royale au sujet de la fourrure de Celestia ; nombreux étaient ceux qui soutenaient dur comme fer que la Princesse n'était pas blanche et qu'elle ne l'avait jamais été, et qu'elle se teignait le poil pour cacher sa véritable couleur, réputée comme étant absolument ridicule et indigne d'un être aussi gracieux. Généralement, on lui attribuait un rose bonbon. Platine n'avait jamais accordé beaucoup de crédibilité à ces bruits de dortoirs, mais en revanche, il savait que de nombreux gardes faisaient la même chose, car la Garde Royale avait un code de couleur très strict. Il avait eu la chance de naître recouvert d'une magnifique fourrure couleur neige, mais ce n'était pas donné à tout le monde, et au fil des siècles, se teindre la fourrure était devenu naturel lorsqu'on souhaitait se mettre au service de sa Majesté. Il n'y avait donc rien d'étonnant au fait que le garde allongé devant lui soit de la même couleur que sa Princesse soit lui aussi de la même blancheur éclatante, et c'est justement ce qui lui fallait.
Platine fît rouler garde sur le dos, et celui-ci entrouvrît les paupières, reprenant lentement connaissance. Sans perdre du temps, il mordît à hauteur de son estomac, prenant bien garde à ne pas atteindre la peau, et arracha une énorme touffe des poils doux et soyeux qui s'y trouvaient. Pain au Gingembre poussa un hurlement aigüe qui résonna jusqu'au fond du cachot, et se remît à pleurnicher en agitant désespérément les pattes en l'air. Platine s'efforça de le maintenir en place pendant qu'il prenait des bouchées énormes de poils, laissant une zone totalement glabre ; il déposa précautionneusement les poils par terre, formant un petit monticule d'un blanc immaculé, et alla chercher sa Pierrelestia, alors que Pain au Gingembre s'échappait en rampant pour se terrer dans un coin en tremblant, et il regarda en blêmissant les gouttelettes de sang qui se formaient sur son cuir rose, là ou sa fourrure avait été sauvagement arrachée. L'appendice musclé sur lequel poussait autrefois sa queue subissait le même sort, et il constata avec horreur que pendant qu'il était évanoui, un peu d'hémoglobine était venu maculer son arrière-train, laissant le champ libre aux déductions les plus scabreuses. Il observa sans trop y croire le pégase blond rouler ce fichu caillou dans une flaque collante d'il-ne-savait quoi, et y appliquer soigneusement sa propre fourrure, transformant la banale pierre en une étrange boule de poils blancs. Puis Platine saisît la queue arrachée et la noua autour du caillou, ignorant le regard enragé de son ancien propriétaire. Il amena sa "Princesse" à hauteur de son visage, la contempla sous tout les angles avec satisfaction, et roula sur le côté en la serrant contre lui et en riant. "Oh, par Vladimir" pensa le garde. "Il est complètement taré."
Tout à coup, Platine se remît sur ses sabots et s'approcha d'un pas rapide et menaçant vers le pauvre garde, qui redouta d'avoir pensé très fort, et s'efforça de disparaître à travers le mur sans évidemment réussir. Ses yeux fous plongèrent dans les siens, et d'une voix plus froide que le pôle Nord, il dit "Celestia a aussi des ailes." Pain au Gingembre manqua de se faire dessus et se recroquevilla en couinant, certain de se faire démembrer dans les secondes qui venaient, mais rien ne vînt ; Platine éclata d'un rire dément et lui frotta la crinière. "Je plaisante, voyons. Tu n'as même pas d'ailes.". Le garde réalisa qu'il avait raison, et regarda Platine s'éloigner, la pierre en équilibre sur son dos. Il ne trouvait pas la blague drôle du tout.
--
"Oh, détrompez-vous, mon cher Vladimir, à Zébraïca, les ananas poussent bel et bien sur des arbres. "
"Incroyable ..." fît Vladimir, bouche bée devant le fruit si particulier. Il n'en avait jamais vu un en entier, et sa taille forçait le respect. Après tout, comme tout les poneys d'Equestria, il était plus habitué à voir des pommes et des oranges dans son assiette. "Vos arbres doivent être absolument gigantesques!". Il posa l'ananas sur le bureau et le fît tourner sur lui-même, émerveillé.
"Ils le sont bel et bien." répondît l'ambassadeur, tout fier. "Et si je peux me permettre un trait d'humour,... " ajouta-t-il avec un sourire franc, " ... les arbres ne sont pas les seules choses que nous avons en grand, nous les zèbres."
Il éclata de rire, et Vladimir fît de même, mais seulement par politesse. Il trouvait ce genre de familiarités un peu déplacées, surtout de la part d'un politicien qui ne voyait aucun inconvénient à saigner son royaume à blanc. Il commençait à comprendre pourquoi Equestria n'avait jamais été la meilleure amie des zèbres. C'était des créatures particulièrement arrogantes et sans scrupules, et encore pire, la jalousie semblait suinter par tout les pores de leur cuir ; et ils avaient leurs raisons, après tout, ils n'étaient pas le peuple sacré, le peuple divin, fait à l'image des seules et uniques être aux pouvoirs divins a avoir jamais foulées le sol du Monde. Les cieux et la magie leurs étaient étrangers, et certains poneys scientifiques soutenaient même qu'ils n'étaient rien de plus qu'une race bâtarde, dérivée des poneys terrestres. Le poney moyen ne pouvait ressentir que de l'empathie pour eux. Quel dommage que les choses se soient inversées, pensa Vladimir. Comment on a pu en arriver là? La réponse était évidente, c'était la faute aux alicornes. Eux n'en avait jamais eu. Et maintenant, c'était à lui de réparer tout ce qu'elles avaient pu rater, à commencer par ce foutu sucre et ...
La porte s'ouvrît en claquant. et la poignée en argent vînt s'éclater contre le mur de pierre avec un bruit de tir de canon. "Il faut sérieusement que je pense à installer un verrou" murmura Vladimir entre ses mâchoires déjà crispées de terreur, lorsqu'il aperçût le visage de l'intrus.
"VLADIMIR!" hurla le pégase blanc en bondissant sur son bureau, renversant les pots de crayons et le pendule de Newton qui s'y trouvaient. "Tu vas payer!" Il souffla, et écrasa l'ananas du sabot, et le jus jaunâtre vient tapisser l'acajou lissé et le visage du nouveau Roi.
"Platine, c'est ça?" Vladimir s'avança sur son bureau, déterminé à ne pas paraître aussi terrifié qu'il l'était. Du coin de l'œil, il remarqua l'ambassadeur, qui observait la scène avec grand intérêt. "Essayons de rester calme, d'accord? Le Nouveau Régime est ouvert à toutes les remarques. Que reprochez-vous exactement à ma personne?"
Platine resta coi, son esprit tourmenté nageant dans la confusion la plus totale. Il n'était même pas sûr d'avoir compris tout ce que ce "roi" lui avait dit. "Je ... euh ..." Il sentît le poids de "Celestia" sur son dos, et se rappela le pourquoi de sa présence ici. "Vous l'avez TUÉE!" cria-t-il en lui tendant la pierre, et les mots seuls suffirent à lui faire venir les larmes aux yeux.
Vladimir observa la pierre sans trop comprendre, et l'enleva lentement des sabots de Platine, sans faire de gestes brusques. "Oh, par Tarnation ... ce sont de vrais poils? Ou a-t-il trouvé ça?" pensa-t-il, en retenant une grimace de dégoût. Il lui rendît le caillou poilu, et se cala au fond de son siège. "Allons, Platine, je suis sûr qu'il s'agît d'un simple malentendu. Si tu parles de Celestia, j'ai décidé, dans mon infinie bonté, de la gracier. Elle part demain pour Zébraïca, en compagnie de ce gentilzèbre ici présent."
Platine ouvrît de grands yeux stupéfaits. " ... C'est vrai?" Vladimir hocha la tête, et aussitôt, l'étalon perché sur son bureau descendît et se roula sur le sol en position fœtale, la pierre serrée contre lui, un sourire béat aux lèvres. "Ma Reine, ma Reine ..." répétait-il sans s'arrêter.
Lorsque Vladimir fût sûr qu'il était hors de danger, il soupira de soulagement, se leva et vînt rejoindre son invité au fond de la pièce. "Joli démonstration de diplomatie, Prince Vladimir" fît le zèbre, apparemment en toute sincérité.
"J'aimerais autant que ça ne se reproduise pas." répondît la licorne avec amertume. "Dites, vous ne voudriez pas l'emporter? Il m'a tout l'air robuste, et honnêtement, je ne sais pas quoi en faire. Tant qu'il sera loin de sa reine, j'ai l'impression d'être en danger, et je ne peux pas sortir la guillotine pour un roturier comme lui."
L'ambassadeur observa un moment le pégase allongé par terre, l'air pensif. "Je suppose que je peux vous en débarrasser." soupira-t-il. "Après tout, il m'a l'air plutôt inoffensif. Et je suis sûr que nos zèbrelles en manque d'exotisme le trouveront charmant."
"Oh, parce que des fois, l'avoir en grand ne suffît pas?" plaisanta Vladimir. Le zèbre lui lança un regard noir (ha ha), et il regretta instantanément cette petite boutade. "Bon, euh, je vais arranger votre départ. Et le sien." Ils se tapèrent dans les sabots, et l'ambassadeur quitta la pièce. Le Roi tira sur une sonnette, s'allongea dans son fauteuil, les sabots arrières en travers de son bureau complètement sens dessus-dessous, et attendît patiemment. Cette salope d'alicorne avait dramatiquement réduite les effectifs de la Garde Royale, et désormais, elle était partagée entre les nouvelles recrues qui savaient à peine saluer, et les rares vétérans qui ne savaient plus où donner de la tête. Il avait bien essayé de les mettre par binômes d'expériences opposées, mais tant qu'il n'y aurait personne pour le défendre quand un étalon complètement dingue sauterait sur son bureau avec un caillou sur le dos, il considérerait que les choses n'allaient pas vraiment bien. 5 minutes plus tard, deux gardes débarquaient dans son bureau, essoufflés, l'un sans casque et l'autre avec l'armure à l'envers. Vladimir n'aurait jamais cru ça possible.
"Vous avez pris votre temps." grogna-t-il, et les deux regardèrent leurs sabots en marmonnant des excuses, couverts de honte. "Escortez moi ce pégase jusqu'à la caravane de l'alicorne. Oh, et, laissez lui sa ... pierre."
"A vos ordres, mon Roi." Ils enroulèrent une chaîne autour du cou de Platine, et les trois poneys quittèrent la pièce au petit trot.
"Enfin tranquille." fît Vladimir à voix basse, et il sortît une bouteille à demi-entamée de liqueur d'ananas et un verre d'un des tiroirs de son bureau (qu'il allait encore falloir changer). En sirotant le liquide sucré, il se demanda ce qu'il allait faire du reste de sa journée. Les livraisons de sucre étaient arrangées, les alicornes hors-jeu, il ne se sentait pas d'humeur à batifoler, et il n'allait quand même pas s'abaisser à nettoyer son bureau lui-même. Finalement, il décida d'aller payer une visite à ses "amis", à qui il devait beaucoup d'explications. De toute façon, la journée était déjà pourrie, alors autant se débarrasser de ça maintenant.
---
Il traversa le château et toqua à la porte de la chambre qu'ils partageaient. Elle s'ouvrît presque immédiatement, et Gerbant Riche l'invita à entrer, l'air inquiet.
"Vladimir, je ... je crois que j'ai un problème avec mes *tousse* ... parties ..." murmura-t-il à son oreille, l'air sincèrement inquiet. Sur le lit, de l'autre côté de la pièce, Rubis Précieux lisait un magazine de mode.
"Ah , heu ... C'est quoi?" répondît Vladimir, mal à l'aise.
"Automne Ardent n'est pas en train les lécher." Il se tordît de rire, et tapa dans le dos de la licorne, qui se força à ricaner. Rubis Précieux gloussa, sans lever les yeux de sa lecture. "Non, sérieusement, tu saurais pas où elle est? J'ai déjà cherché sous le tapis, elle n'y est pas, pfllffrt..." Il se pendît à son cou et pouffa à nouveau de rire, aussitôt imité par son amie.
Vladimir leva les yeux au ciel, et se surprît à se demander combien de drogues différentes coulaient dans ses veines à ce moment même. "Euh, elle m'a chargée de vous dire qu'elle était retournée chez Finitions Photographiques, et qu'elle ne reviendrait pas ..." essaya-t-il.
"Ça m'étonnerait." fît Rubis Précieux d'un ton tranchant comme une lame de rasoir. ""Juments" la signale aussi comme disparue." Elle jeta le magazine sur le côté, et ses yeux rouge brillants lui lancèrent un regard accusateur. "Tu n'aurais pas quelque chose à voir avec tout ça, par hasard?"
"Comment ose-tu insinuer une chose pareille!" se défendît Vladimir, en poussant Gerbant Riche sur le côté, qui s'étala contre le mur en ricanant bêtement. "Elle a dû me mentir, j'en sais rien moi. Comment je saurais, d'abord?" Il haussa les épaules. "Ah, tiens, pendant que j'y pense ..." Il saisît Gerbant Riche par le col de son veston, fouilla dans sa poche, et en ressortît une enveloppe cartonnée. Il en vérifia les contenus ; des photos dégueulasses et trafiquées de lui avec un poulain qui n'avait même pas encore sa marque mignonne.
"Hey, mais t'as pas le droit!" s'exclama Gerbant Riche, en essayant maladroitement d'attraper les photos. Rubis Précieux resta immobile.
"Bien sûr que si, je suis le Roi." lui susurra Vladimir, et les photos s'enflammèrent spontanément, avant de retomber en un petit tas de cendres sur la moquette hors de prix. Il lâcha Gerbant Riche, qui retomba sur son séant avec un grognement étouffé. "La prochaine fois" ajouta-t-il, "vous y réfléchirez à deux fois avant de me faire des coups pareils. C'est grâce à moi que vous passez vos journées à rien faire et à part boire et forniquer, bande d'ingrats."
"Oh, c'est bon." soupira Rubis Précieux. "C'était juste pour rire. On les aurait jamais faites publier."
"On s'ennuie, Vladimir." geignît Gerbant Riche. "Tu nous avais promis des aventures, du pouvoir, et tout ce qu'on peut faire, c'est, justement, boire et forniquer. Même les gardes s'amusent plus que nous, j'ai l'impression."
Vladimir s'assît sur le bord de lit. Automne Ardent, paix à son âme (tout du moins, si l'autre ne lui avait pas dévorée, comme la légende le disait), avait en fin de compte totalement raison : il s'était imaginé un danger là ou il n'y en avait tout simplement pas. Le pire était derrière lui, maintenant, il pouvait très bien aussi se permettre de se détendre un peu avec ses amis, à qui, chose rare, il semblait manquer. "Oh, je comprends ..." Il réfléchît deux minutes, en se grattant le menton. "Que diriez-vous d'un défilé en char? Il y a assez de place sur le char royal pour trois, après tout." proposa-t-il avec enthousiasme, en serrant ses deux compagnons contre lui.
"Oh, ça serait génial!" s'extasia Gerbant Riche. "Mon père va être mort de jalousie! Quand je pense qu'il a juste réussi à figurer sur les photos de groupe du Grand Gala Galopant ...". Il poussa un hennissement de dépit.
"Pareil pour moi." gloussa Rubis Précieux. "Vladimir, je suis sûr que tes tantes avaient des robes magnifiques ... est ce que je pourrais ... ?" Elle leva des yeux remplis d'étoiles.
"Oh, je suppose que oui. Après tout, elles ne sont plus là pour les porter." fît-il en haussant à nouveau les épaules.
Elle et Gerbant Riche lui sautèrent au cou. L'espace d'un instant, ils étaient redevenus bons amis.
Tiens, le Stupid Sexy reprends du service. ...Mais j'aurais aimé avoir plus...d'action. |
| | | #Matigno Brony squatteur
Date d'inscription : 25/02/2012 Age : 28 Localisation : Moselle, Lorraine
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 4 Aoû - 11:10 | |
| Platine qui essaye de devenir mentalement instable ? - Spoiler:
Ce chapitre était anormalement gentil par contre. Ca cache quelque chose |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 4 Aoû - 13:06 | |
| Pierrelestia is best pony. |
| | | #Py7h0n Brony squatteur
Date d'inscription : 03/04/2012 Age : 34 Localisation : Béruges
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 4 Aoû - 15:31 | |
| Chouette chapitre, on se repose un peu de la violence gratuite pure et dure, on développe l'intrigue ME GUSTA |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 4 Aoû - 16:04 | |
| Pendant un moment j'ai cru qu'il lui avait arraché une autre queue... hem, hem Platine a donc définitivement pété les plombs, ça c'est fait. Ya t-il encore un personnage principal sain d'esprit dans cette fic ? Sinon j'aime bien votre justification de la couleur blanche des gardes, et encore plus celle de la couleur rose venant de certaines figurines de célestia Coquille time : - Spoiler:
- Citation :
- il n'était plus à ça prêt
dénoua le corde les sabots arrières avait dramatiquement réduite n'est pas en train les lécher à rien faire et à part boire
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 4 Aoû - 16:09 | |
| Une vraie machine de guerre anti fautes, MagicPixel Seigneur, c'est vraiment gentil de nous aider pour l'orthographe. on fait ce qu'on peut mais visiblement ça suffit pas. J'intègre ce chapitre dans le googledoc dès que Soarin' aura corrigé ces fautes dans son post. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 4 Aoû - 16:20 | |
| Je t'en prie, tu sais à quel point je suis grammar nazi Einz ! Construire des parraches ! Zwei ! Construire des autoroutes ! Et grosse drei ! Eradiquer toutes les fautes d'orthographe ! |
| | | #Bro-Nie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 25/01/2012 Age : 33 Localisation : Au fond à gauche
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 4 Aoû - 16:30 | |
| - Magicpixel a écrit:
Einz ! Construire des parraches ! Zwei ! Construire des autoroutes ! Et grosse drei ! Eradiquer toutes les fautes d'orthographe ! Ein Reich, ein volk mais pas ein fôte d'ortograf parce que l'oberstleutnant Magic veille. |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 6 Aoû - 12:02 | |
| un passage supplémentaire! toujours riche en palpitantes intrigues, en événements pleins de surprises et en protéines. fin de cette légère perte de synchronisation. la première partie de ce passage rejoint l'intrigue là où on l'a laissée, juste après le passage à la gare de Villeponey posté voici une semaine. Il peut être d'ailleurs intéressant de le relire attentivement. - Spoiler:
Ce matin-là, la forêt éternellement libre était inondée par le soleil de quatre heures de l'après-midi, où plutôt là où l'unité des Faiseurs d'Aurores avait réussi à le déplacer, au prix de la vie de plusieurs des meilleures licornes du royaume et peu avant sa dissolution, avant qu'il n'aie fallu trouver une solution alternative pour faire la nuit ; pourtant, il n'était que sept heures du matin.
Tapie sous les larges feuilles d'un arbuste foisonnant dont elle se fichait éperduement de l'espèce, son corps sale et meurtri roulé en boule, Lune Cauchemardesque dormait du plus profond des sommeil, le sommeil des rêves ; derrière ses paupières closes, ses pupilles qui ne voyaient rien tressautaient inutilement, la jument noire rêvait qu'elle était Luna, et c'était précisément ce qu'elle cherchait ; il lui avait fallu plusieurs tentatives, de courtes phases de sommeil perdues au milieu d'une nuit globalement blanche, cachée du mieux possible sous le couvert des arbres alors que la garde royale sillonnait les cieux environnants avec ordre de tuer, mais elle y était finalement arrivée.
Un bruit sec derrière elle, tout près, l'arracha brutalement à son rêve et fit sonner toutes les alarmes dans sa tête ; Lune Cauchemardesque tressaillit, et se dégagea du buisson en titubant avec un cri, terrorisée et hagarde. L'esprit à moitié dans le brouillard, elle regarda aux alentours et vers le ciel pour trouver d'où venait la menace ; tendant l'oreille, debout sur ses jambes tremblantes, elle scruta les environs pendant dix longues secondes... Personne aux alentours. Elle eut alors une intuition, leva les yeux au ciel d'exasperation, elle soupira de soulagement, prit une profonde inspiration, et murmura simplement "ça commence." en adressant un regard à sa marque mignonne de droite.
De nouveau en relative sécurité, elle retourna se cacher dans le buisson, pour réfléchir à la suite des événements ; d'abord, elle repensa à son rêve. Elle avait rêvé qu'elle était Luna, et qu'elle était en train de faire de stupides choses, comme d'habitude ; cela n'avait pas d'importance. Ce qui importait, c'est que pendant quelques secondes, quelques heures à l'échelle des rêves, elle avait eu accès à toute la mémoire, tout le savoir de la paisible alicorne bleue endormie en elle, et qu'elle savait désormais le nom, l'adresse, et bon nombre d'informations intéressantes sur cette petite licorne violette qui lui avait fait tant de mal auparavant ; compte tenu de la situation, Lune Cauchemardesque ne songea qu'un instant à se venger de ce qui s'était passé des mois auparavant dans cette cathédrale en ruine, elle était trop fûtée pour cela. Elle espérait plutôt que Étincelle du Crépuscule serait prête à collaborer avec elle sans opposer trop de résistance, au moins le temps de rétablir l'ordre hiérarchique qui existait entre les différentes espèces d'équidés qui évoluaient au sein d'Equestria.
Connaissant un peu les lieux, Lune Cauchemardesque se mit à trotter en direction de VillePoney, toujours aussi affamée, blessée et édentée que la veille. Rien n'avait repoussé cette nuit, déja parce que ça n'avait même pas été une vraie nuit, mais plutôt un ersatz de demi-obscurité à peine crédible qui n'avait duré que six heures ; ensuite, elle avait de toute façon masqué ses marques mignonnes, qui devaient briller comme des phares dans son état actuel, et ce n'était absolument pas ce qu'elle cherchait.
Une ombre mobile perturba la myriade de taches colorées et éblouissantes qui tapissaient le sol moussu et feuillu des sous-bois de la forêt enchantée ; l'alicorne noire ralentit le pas, et fronça les sourcils en levant les yeux, constatant qu'il s'agissait bien sûr d'un pégase en armure. Elle savait qu'elle avait bien fait de ne pas voler. En plus d'émettre de la lumière comme une luciole géante, elle était aussi invisible dans le ciel qu'une éclaboussure d'encre sur une peinture blanche. Un grognement de dépit lui échappa ; elle était née pour être visible par tous, et impossible de troquer son magnifique pelage obscur pour quelque chose de plus passe-partout.
Elle s'arrêta plusieurs fois pour boire, mais la question de l'alimentation resta longtemps en suspens, jusqu'a ce que son errance en direction de VillePoney ne mène ses pas sur un pommier sauvage au pied duquel traînaient quelques fruits à moitié pourris et gâtés. Elle les mangea tous, rajoutant quelques troubles digestifs à l'ardoise déja pleine à craquer de la Lune Cauchemardesque du futur, et les apprécia, non par le goût ni la texture, ni la consistance, mais parce que chacun d'entre eux lui rappela jusqu'où s'étendait sa déchéance, ravivant le feu grondant de haine qui brûlait en elle, appliquant un baume de rancoeur sur ses nombreuses plaies, gonflant ses muscles meurtris d'une acrimonie stéroïdienne, et lui redonnant la foi pour parcourir le reste du chemin, une foi malveillante, cruelle et fielleuse.
D'une manière ou d'une autre, elle finit par arriver à l'orée de la forêt, au bord de laquelle se trouvait VillePoney. Aplatie dans les hautes herbes, elle scrutait les environs, cherchant un plan pour arriver sans se faire voir jusqu'a cette librairie bâtie dans un arbre où, elle l'espérait très fort, celle qu'elle espérait ranger à ses côtés de gré ou de force l'attendrait. Pour quelque raisons, la ville était truffée de gardes ; cela n'allait clairement pas lui faciliter la tâche, se dit-elle, et ses pupilles de félin s'agrandirent dangereusement quand elle vit le groupe de pouliches colorées, qu'elle identifia comme les acolytes de celle qu'elle cherchait, se ruer vers l'horrible bâtisse criarde qui servait de refuge à la licorne blanche du groupe. Au diable la discrétion, songea t-elle en bondissant de son buisson ; si elle parvenait à rentrer en même temps qu'elles, il n'y aurait pas de porte à enfoncer, et peut-être que personne ne la remarquerait s'ils ne faisaient pas attention.
Galopant à travers les rues à la vitesse prodigieuse que lui conféraient ses jambes longues et athlétiques, s'aidant de ses ailes pour pallier à la fatigue, Lune Cauchemardesque arriva à leur hauteur au moment où la dernière rentrait dans la boutique; elle sauta par dessus pour pénétrer dans la pièce obscure, ouvrant ses ailes pour produire une dépression qui claqua la porte juste derrière elle, et c'est sans autre cérémonie que son chemin croisa pour la deuxième fois celui d'Étincelle du Crépuscule.
--
La lumière s'alluma, et toutes les rescapées du Crinière Six poussèrent un hurlement de terreur, à l'exception d'Émotive-Timide qui tomba aussitôt en catalepsie.
"C'est elle, nous sommes fichues! Les éléments de l'harmonie! Où sont-ils, où sont-ils, oh par Celestia..." gémit Rareté en cherchant une cachette.
"Y a plus d'éléments de l'harmonie! lui hurla Veste-de-Pommes. On n'est même plus toutes les six!"
"Elle est revenue! Elle est revenue! piaillait Tarte Rose, en courant dans tous les sens. C'est elle, c'est Lune Cauchemardesque, faites quelque chose! Elle va nous faire du mal! Nous plonger dans la nuit éternelle! Nous..."
Immobile au bord de la pièce, près de l'entrée, l'alicorne attendait avec toute la patience dont elle pouvait faire preuve que ces pouliches idiotes veuillent bien cesser leur cirque ; il allait bien en avoir une qui allait remarquer que les choses se passaient différemment. Leur réaction dura cependant un certain temps, et cela l'irrita au plus haut point ; à un moment, elle songea mordre la surexcitée rose par la peau du cou, l'agiter rageusement en tout sens comme une poupée de chiffon sous les yeux de toutes ses amies, la jeter par terre de toutes ses forces et la piétiner sans pitié en se concentrant sur les membres pour produire les craquements les plus sonores, obtenant ainsi une audience paralysée de terreur et donc attentive, puis elle abandonna l'idée, se rappelant qu'elle devait plutôt faire preuve de diplomatie.
Au bout d'un moment, face à l'absence de réaction apparente de leur ancienne ennemie, toutes finirent par se calmer, même Tarte Rose. "Bienvenue à Carrousel boutique, je... peux vous aider?" lui demanda alors timidement Rareté, un sourire forcé lui partageant le visage en deux.
"Je veux parler à Étincelle du Crépuscule, répondit simplement l'apparition. Un... arrangement, à lui proposer."
"Un arrangement...? " dit la licorne violette, surpicieuse.
Lune Cauchemardesque rejeta sur le côté les longs crins d'une chevelure qu'elle ne possédait pas. "Je vais faire vite ; le prince Vladimir nous pourchasse toutes les deux, toi pour te maintenir prisonnière, et moi... Il veut se débarasser de moi. Il est en train de couler ce royaume, et séparément, nous n'avons pas les moyens de lutter contre lui. Je viens pour proposer, disons... une entente cordiale. Au moins le temps que la situation se tasse."
"Pour vous retrouver sur le trône à sa place, c'est ça? ... Hors de question." gronda Étincelle du Crépuscule.
"A vrai dire, je saurai fort bien me contenter du retour de ma soeur au pouvoir, poursuivit l'alicorne, qui avait penché la tête pour regarder son interlocutrice bien droit dans les yeux. On n'était pas obligé de se cacher pour exister, sous son régime."
Étincelle du Crépuscule fronça les sourcils. "Comment va Celestia? Et... Luna?"
Lune Cauchemardesque releva la tête. "Ils ont envoyé Celestia et son chien de garde pour me mater. Je les ai épargnés tous les deux. Ma pauvre soeur est complètement incapable de se défendre, elle s'abaisse devant tous les papiers que ces étalons en costume lui mettent devant les yeux. Quant à Luna... ils lui ont fait subir les plus abjects des traitements et l'ont jetée dans un puits. Et me voilà."
La licorne violette regarda ses amies, espérant lire sur leur visage quelque chose qui pourrait l'aider à répondre ; elle ne trouva rien.
"Je ne sais toujours pas si je peux vous accorder ma confiance..." commença t-elle.
La jument noire éclata de rire. "Laisse tomber la confiance... c'était une proposition que tu ne peux pas refuser." dit-elle en se mettant dans une position presque obscène, face à la porte, et en ouvrant les ailes, sous le regard intrigué de tous les autres occupants de la pièce. "Je ne pars pas sans toi."
"Vous pensez vraiment pouvoir m'obliger à vous suivre?" lâcha Étincelle du crépuscule, adressant un regard au plafond comme pour dire: n'importe quoi.
"Moi, non... " commença Lune Cauchemardesque.
Trois coups frappés à la porte les firent toutes sursauter.
"Ouvrez! hurla t-on derrière le battant. Garde royale d'Équestria!"
"...Eux, OUI."
Étincelle du Crépuscule fit un pas, puis deux, dans le sens opposé à la porte. "Vous... Vous les avez amenés ici!"
Lune Cauchemardesque grogna. "Va savoir... Ils viennent peut-être pour toi, peut-être pour moi. Tu essayais de leur échapper aussi, il me semble, non? Quoi qu'il en soit, tu pourras difficilement t'en tirer cette fois-ci sans mon aide. A présent, grimpe sur mon dos, notre collaboration débute maintenant."
la licorne violette hésita, et se tourna vers Rareté. "Je dois réfléchir... Tu peux nous cacher, Rareté?"
Celle-ci, morte de frousse, agita la tête; son regard disait, ne nous mêle pas à ça. Je t'en prie.
"Tu viens, maintenant?" la relança Lune Cauchemardesque.
"Garde d'Equestria! Dernier avertissement, ouvrez ou nous enfonçons la porte!"
Étincelle du Crépuscule resta paralysée par l'indécision, couina et bondit sur le dos de Lune Cauchemardesque, qui ploya sous son poids. "Contente? Et mes amies vont être impliquées, vous aviez prévu quelque chose pour ça?" siffla t-elle entre ses dents.
"Oh, si ce n'est que ça..." dit l'alicorne. Puis, se tournant vers la licorne blanche: "Très chère, poursuivit-elle en faisant un signe de tête vers la planche à dessin de celle-ci, c'est un très joli coupe-papier que vous avez là! C'est de la dent de Manticore, non? Je peux le voir de près?"
Rareté, qui n'osait pas bouger, se détendit aussitôt; elle s'empara de l'objet long et pointu, et l'apporta à Lune Cauchemardesque. "Il vous plaît? Vous êtes une connaisseuse! Il m'a été offert par un de mes meilleurs clients, alors que je devais lui faire quinze robes et..."
Ses explications se soldèrent par un Pouic! sonore lorsque sans prévenir, Lune Cauchemardesque la saisit par la gorge de sa patte avant, la ramena contre sa poitrine et lui ravit le coupe-papier à l'aide de ses dents; d'un habile mouvement de langue, elle retourna la pointe en direction de Rareté, qui se raidit de nouveau avec un gémissement terrifié. Vive comme l'éclair, elle se retourna et rua; porte et garde volèrent et atterrirent sur la terre battue, et en deux pas, l'alicorne se retrouva dehors, au milieu d'un cercle de poneys en armure brillante qui n'avaient pas encore compris ce qui venait de se passer.
"C'est l'alicorne..." laissa échapper l'un d'eux.
"Elle a un otage, faites attention!" s'exclama un autre.
Lune Cauchemardesque se tourna vers eux, menaçante, tenant toujours Rareté qui étouffait et se débattait faiblement. Avant qu'ils n'aient eu le temps de réagir, elle jeta la malheureuse licorne blanche sur le plus proche d'entre eux et battit vigoureusement des ailes, soulevant une couche de poussière ; a la seconde d'après, elle était dans les cieux, Étincelle du Crépuscule fermement cramponnée à son encolure.
"Comment pouvez-vous-" protesta cette dernière ; Lune Cauchemardesque la coupa aussitôt. "Je l'ai dédouanée, expliqua-elle. Leur version des faits devraient la faire passer pour une victime, et ils devraient lui ficher la paix."
"Pas obligée d'être si... violente, marmonna Étincelle du Crépuscule. Où va t-on?"
"Je n'en ai aucune idée, cria l'alicorne alors qu'ils prenaient de la vitesse. J'espérais que tu puisses répondre à cette question."
La licorne réfléchit quelques secondes, et tendit le sabot dans une direction. "Ma famille possède un chalet en montagne! C'est les vacances, mais il devrait être vide. Il est isolé et discret, personne ne devrait venir nous chercher là-bas!"
"Entendu, répondit Lune Cauchemardesque, modifiant le sens de leur vol en conséquence. Nous sommes suivis?"
Étincelle du Crépuscule tourna la tête pour regarder. "Oui, ils sont... quatre, et ils se rapprochent! Vous êtes sûre que ça va aller?"
Ça devrait, jeune sotte, pensa la jument noire et ailée en changeant de nouveau de direction. Sur son dos, la licorne se crispa légèrement en voyant qu'ils se dirigaient désormais vers un nuage colossal, qui s'élevait jusqu'au ciel. "On va se débarrasser d'eux, déclara Lune Cauchemardesque. Tu ne portes rien de métallique sur toi?"
Sa passagère lui fit savoir que non; une minute après, elles pénétrèrent dans l'enfer. Autour d'elles, des masses nuageuses et opaques s'échangeaient des éclairs ; l'atmosphère était chargée de cristaux de glaces qui leur fouettaient le visage, et l'endroit était envahi par les ténèbres, régulièrement dissipées par des flash éblouissants.
"Ce n'est pas danger-EUUUUUX!" glapit Étincelle du Crépuscule, au moment où un violent courant ascendant manqua de les désarçonner ; d'un puissant battement d'aile, Lune Cauchemardesque rétablit leur assiette et s'engouffra dans le courant d'air.
"C'est extrêmement dangereux!" lui cria t-elle pour que celle-ci entende malgré le hurlement du vent. "Et s'ils ont pour deux sous de jugeote, ils ne vont pas..." poursuivit l'alicorne ; à ce moment-là, un puissant éclair, puis un autre, déchirèrent l'air juste à côté d'elles. "Ils vont." lâcha t-elle en soupirant, sentant le corps violet et chaud sur son dos trembler de terreur, mais aussi de froid. Battant des ailes comme une perdue dans le flux d'air, Lune Cauchemardesque leur faisaient prendre de l'altitude à une vitesse qui défiait la raison; autour d'elle, l'air devint froid, puis glacial, puis subitement mordant.
"I-Il-faut qu-on so-o-orte d'i-ici-" laisa échapper la licorne violette et frigorifiée. "Bientôt." répondit Lune Cauchemardesque, qui avait les paupières givrées. Au bout d'un moment, elles achevèrent la traversée du nuage, et jaillirent au dessus de la couche nuageuse blanche et nacrée, éclairée par un soleil éclatant, grisées par le manque d'oxygène. "Magnifique..." murmura l'alicorne, avant de replier ses ailes pour amorcer la descente.
Leur trajet se termina en vol plané ; sur les indications d'Étincelle du Crépuscule, elles n'eurent aucun mal à repérer leur destination, malgré le couvert des arbres. Peu après, elles se posèrent avec violence dans la petite clairière au bord de laquelle se trouvait le chalet familial, simple bâtisse de rondins à l'aspect rustique, couverte de mousse et ayant tout l'aspect d'une maison abandonnée. Lune Cauchemardesque étira ses ailes rudement sollicitées par le voyage et regarda derrière elles pour vérifier qu'elles étaient bien seules, alors qu'Étincelle du Crépuscule soulevait tout les pots de fleurs poussiéreux pour dénicher la clé de la porte. Quelques minutes après, elles pénétrèrent toutes les deux dans leur nouveau refuge ; l'alicorne maléfique avait tenu sa promesse.
--
L'intérieur du chalet était rustique, exigü, entièrement boisé, et se réduisait à deux pièces principales ; la première, qui donnait directement sur la porte d'entrée, constituait une salle à manger et une pièce à vivre, et possédait une cheminée ; l'autre était meublé d'armoires et de deux cadres de lits deux place, et c'était là qu'elles se trouvaient toutes les deux.
"Le confort est assez spartiate, ici." expliqua Étincelle du Crépuscule en ouvrant les volets ; elle s'arrêta pour lâcher une quinte de toux, renifla, puis reprit sa tâche. "Les couvertures sont dans cette armoire... Personne ne vient jamais, mais on ne laisse jamais rien de valeur, de toute façon."
Lune Cauchemardesque la regardait faire, posée sur le tapis, les pattes ramenées contre sa poitrine. "Et vous venez souvent ici, avec ta famille?" demanda t-elle.
Étincelle du Crépuscule soupira. "Au moins une fois par an... C'est un lieu calme et paisible, loin de l'agitation de Nombreux-Galops. Là, c'est d'ailleurs la période où on a l'habitude de venir, mais je n'ai pas reçu de nouvelles. En fait, je ne leur ai pas parlé depuis... qu'ils ont lancé l'avis de recherche sur Celestia." dit-elle en baissant les yeux.
"On se lave comment, ici?" demanda Lune Cauchemardesque, pour essayer de revenir sur des questions importantes.
"On a un étang à proximité, l'eau n'est pas si froide, et-" commença la licorne violette, avant de s'interrompre subitement et de se diriger d'un pas rapide vers la fenêtre la plus proche, qu'elle ouvrit en grand avant d'aspirer l'air frais à pleins poumons ; la jument noire observa son manège depuis le tapis et eut un rire amusé.
"Il était immonde, celui-là!" protesta son hôte. "Mais qu'est-ce que vous avez pu bouffer pour en sortir des pareils, franchement?!"
Lune Cauchemardesque refit le geste d'arranger sa crinière inexistante. "Quelqu'un que je ne connaissais pas." annonça t-elle fièrement.
"Quelqu'un que vous... Je ne veux même pas connaître les détails, marmonna la licorne violette. Vous pourriez dire pardon! Vous vous rendez compte que même sans vouloir nuire aux autres, vous êtes invivable?"
L'alicorne leva les yeux d'impatience en grognant. "D'accord, pardon, P-A-R-D-O-N, c'est bon maintenant? J'ai le droit de ne plus subir de remontrances?"
"Mmmmh... Vous allez le faire, ce lit?"
Le temps de remettre certaines choses en ordre, la journée finit de s'écouler paisiblement ; les deux juments partagèrent un souper de luzerne qu'elles allèrent manger directement dans la clairière, et vint l'heure de se reposer.
La pénombre venait de tomber, signe qu'il était vingt-deux heures ; Étincelle du Crépuscule était à moitié dans le large lit que Lune Cauchemardesque avait fini par arranger, et elle vit celle-ci essuyer le vieux tapis élimé de son sabot épais, et se coucher dessus à la manière d'un chat.
"Qu'est-ce que vous faites, vous n'allez quand même pas dormir sur le tapis?" demanda t-elle.
L'alicorne la regarda et interrompit son mouvement, comme prise sur le fait. "Je..."
Étincelle du Crépuscule soupira, toussa et ouvrit la couverture du lit du côté où elle n'était pas. "Venez, les nuits sont froides et humides, on est en altitude. On n'a pas allumé de feu, alors autant se serrer, sinon on va être frigorifiées."
Lune Cauchemardesque hésita, puis se leva et se dirigea vers le lit, s'engonçant comme le lui permettaient ses longues jambes sous les couverture ; le sommier craqua, et se pencha sensiblement dans sa direction. "Désolée, fit-elle. Je n'ai... simplement pas l'habitude."
Étincelle du Crépuscule lui adressa un sourire qui se voulait amical. "Ca va venir... essayons de nous reposer, cette journée a été particulièrement mouvementée."
Lune Cauchemardesque remonta les couvertures jusqu'a son menton, et Étincelle du Crépuscule éteignit sa corne ; l'alicorne sentit le corps chaud et frêle de la petite licorne se lover contre le sien, et eut un frisson ; celle-ci fut soudain secoué d'une quinte de toux rauque qui la fit sursauter. Le sommeil finit bientôt par les saisir toutes les deux, et elle s'endormirent l'une contre l'autre.
--
"...Lune Cauchemardesque?"
"Mmmh?"
"Allez dormir sur le tapis."
"... Oh."
--
Un rayon de lumière filtra d'entre les volets, et tira Lune Cauchemardesque du soleil ; elle se sentait en pleine forme, et passant sa langue sur ses dents, constata que la situation s'était bien arrangée de ce côté-là aussi. Les rideaux et les volets avaient été efficaces, et ses marques mignonnes avaient apprécié l'attention. Pas loin d'ici, la licorne dormait toujours, prenant probablement toute la place dans l'immense lit ; elle ronflait avec la délicatesse d'une lame de couteau frottée contre du papier de verre.
Lune Cauchemardesque regarda un instant dans sa direction, et se demanda s'il valait mieux essayer de finir sa nuit sur un vrai matelas en tentant sa chance avec la licorne, puis elle y renonça ; après tout, le jour s'était déja levé. Elle sentit une gêne naître entre ses flancs, ce qui était coutumier depuis quelques temps, et se décontracta pour la faire disparaître ; à ce moment-là, une mauvaise idée se matérialisa dans son esprit, et elle se rattrapa aussitôt. Lune Cauchemardesque se redressa silencieusement, se rapprocha du lit à pas feutrés et en évitant de faire craquer les planches du parquet. Un vilain sourire débordant de sournoiserie sur le visage, elle se rapprocha de la licorne sans défense, prête à lui infliger un réveil qui rattraperait la manière dont elle l'avait jetée hors du lit dans l'obscurité froide pendant la nuit. Elle arriva à son niveau, et...
Et la licorne était déja réveillée, sa blague tombait à l'eau. Mais à ce moment-là, Lune Cauchemardesque avait complètement oublié la blague.
Tout ce qu'elle avait vue, c'était qu'Étincelle du Crépuscule fixait le plafond sans regarder quoi que ce soit en particulier, les yeux écarquillés et rouges, tremblante comme une feuille et le visage couleur de craie rose, ruisselant de sueur. Et elle ne ronflait pas, non ; elle respirait. Ou plutôt, luttait pour aspirer l'air, entre deux claquements de dents ; chacune de ses inspirations semblait représenter une terrible épreuve pour elle.
Saisie d'effroi devant le spectacle inattendu et effrayant, l'alicorne commença à paniquer. Elle fit un pas en arrière, regarda aux alentours pour voir quoi que ce soit qui portait une croix rouge sur le dessus, sans succès. "B-bouge pas, je... Je vais chercher un truc pour te soigner!" bredouilla t-elle en se précipitant hors du chalet, hélas consciente qu'elle n'y connaissait rien, laissant derrière elle Étincelle du Crépuscule malade, seule et mourante.
EDIT: + Zomg "intrigues palpitantes", c'était même pas fait exprès. Toute cette déferlante de merveilleuses images qui submerge mon esprit tiraillé. |
| | | #Amélie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 27/07/2011 Age : 25
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 6 Aoû - 12:34 | |
| Nightmare Moon peut se transformer . |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 6 Aoû - 13:06 | |
| "Yahou ! La mort me tend les bras ! Yaaahouu !" |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 6 Aoû - 13:21 | |
| "Nightmare Moon peut se transformer ." -> ah, exact. euh... ah oui, c'est vrai : elle a la corne pétée depuis qu'elle a été jetée dans le puits ou même avant. Elle est très diminuée, et privée de pratiquement tous ses pouvoirs même que vladimir lui fait la remarque quand elle s'enfuit du chateau. |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 6 Aoû - 14:58 | |
| - Spoiler:
Mince ! On était à deux doigts de la scène X là ><
...... - Spoiler:
Oublier se que vous venez de lire.
Merci pour cette suite ! |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 6 Aoû - 15:00 | |
| Une drôle de scene X alors, NMM s'apprêtait a lui lâcher la caisse du siècle a la tronche. Le poney, ça se digère pas facilement.. |
| | | #Py7h0n Brony squatteur
Date d'inscription : 03/04/2012 Age : 34 Localisation : Béruges
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 6 Aoû - 15:26 | |
| grands malades^^ j'ai apprécié ce passage, bien que l'on tombe de Charybde en Scylla.... |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 6 Aoû - 17:40 | |
| hé, les rédacteurs de fanfics, une question me taraude : le sphinx d'Egypte se tient dans quelle position? car c'est une position super-kyoote et il y a au moins un poney qui se tient comme ça dans presque tous mes passages, mais j'arrive jamais à mettre de nom dessus... il y a un nom pour ça? des termes techniques? |
| | | #Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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| | | | [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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