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| [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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Auteur | Message |
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#caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 16 Aoû - 22:15 | |
| pas sûr que "gerbant riche" ne vienne pas de "pukin' rich", lui même ressemblant à... bref, merci pour les coquilles. (PS: Comme des Poulains est un détournement de la marque de vêtements Comme des Garçons, dont on trouve mention dans le bouquin fétiche de Soarin', Murrikan psycho ) quand à la fin, c'est un truc qui... rooh didon, ça aurait limite trouvé sa place dans le google doc ultra-secret. mais la symbolique du passage est là, c'est une fissure de plus dans le règne de Vladimir, le mieux est de regarder une carte d'Equestria sur cette bande-son pour ressentir l'intensité de la métaphore: - Spoiler:
https://www.youtube.com/watch?v=UkvNmb9tMII
Dernière édition par caelacanthe le Jeu 16 Aoû - 22:19, édité 1 fois |
| | | #Bro-Nie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 25/01/2012 Age : 33 Localisation : Au fond à gauche
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 16 Aoû - 22:18 | |
| - Magicpixel a écrit:
- Oui, j'aime les griffons, c'est l'incarnation de la badasserie dans MLP, le rôle de bandit leur sied à merveille.
Steelbite FTW ? |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 16 Aoû - 22:20 | |
| Vladimir et Rubis Précieux ont partagés une expérience pas vraiment consentie ni agréable pour le parti féminin, et passé la montée d'adrénaline et autres hormones, Vladimir s'est un peu senti mal. Je suppose qu'il faut être un peu tordu pour comprendre "vide béant et rougeâtre juste sous sa queue", imagine goatse version pouliche |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 16 Aoû - 22:26 | |
| - Bro-Nie a écrit:
- Steelbite FTW ?
Mais euh, tais toi ! - Citation :
- Je suppose qu'il faut être un peu tordu pour comprendre "vide béant et rougeâtre juste sous sa queue", imagine goatse version pouliche
Tu as raison, je ne suis pas assez tordu pour comprendre ça. Peut-être qu'un jour je m'élèverai à ton niveau |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 17 Aoû - 13:47 | |
| bon, oublions ces visions d'horreur avec un passage qui empeste le sable chaud, la sueur et la dureté de l'existence. Encore plus de misère! - Spoiler:
Quelque part au milieu d'un océan infini de dunes et de sable, un zèbre aux yeux masqués ôta délicatement le sable des paupières d'une alicorne d'un blanc aveuglant. L'astre du jour sur ses flancs etait plus rayonnant que jamais, et elle magnifique, éblouissante. Son bandeau lui fut remis, pour épargner a ses yeux fragiles la réverbération, et ils se remirent en route pour Zebraïca.
La route des caravanes n'était pas une route à proprement parler ; en réalité, il s'agissait plus d'un trajet convenu au milieu des dunes, qui zigzaguait entre de rares zones de vie où l'eau du sol affleurait. Bleu au dessus, blanc en dessous, orange quand venait la nuit, c'était le désert, c'était Zebraïca ; peu avant midi, ils avaient franchi la frontière de la province des zèbres, et là encore, personne n'en fit de cérémonie. De rares formations de terre cuite et écaillée affleurant du sol, sentinelles immobiles et intemporelles, étaient tout ce qui symbolisait la ligne invisible qui délimitait la séparation entre les deux royaumes ; d'un côté comme de l'autre, il y avait du sable stérile, et personne n'aurait cherché à remettre en question la position des repères de frontière, posés là voici des temps immémoriaux, aux positions motivées par des négociations dont plus aucun poney ne se souvenait de la teneur.
Un pas après l'autre, Platine progressait aux côtés de 'sa' reine ; il avait depuis longtemps perdu le compte, et il lui semblait qu'il avait vieilli de vingt ans. Ses muscles gémissaient, son dos se plaignait, et il nourrissait une haine sourde envers leurs gardiens à rayure ; non qu'il fût spécialement xénophobe, mais ceux-ci avaient dansé et chanté autour d'un feu de branches de palmier toute la nuit durant, et il n'avait pû fermer l'oeil. Seule Celestia avait eu droit aux bouchons d'oreille ; Celestia qui marchait désormais l'échine courbée, débarassée de tous ses apparats et même de sa bride, muette comme une tombe. Il était rare de la voir marcher autant, surtout sous le soleil et couverte de sueur ; sous son pelage blanc et luisant, tous ses muscles visibles étaient sollicités par sa marche naturellement légère et pleine de grâce, et l'oeil se perdait dans cette mécanique vivante et complexe ; elle était vraiment magnifique, songeait Platine, et il remarqua bien vite que son charme n'était pas non plus étranger à l'ambassadeur zèbre qui l'emportait chez lui comme un trophée ; celui-ci la regardait quelquefois, la caressant du regard, n'osant pas toucher, puis reportait son attention devant eux, comme saisi de culpabilité. Celestia n'était pas une prisonnière comme les autres ; c'était presque une invitée de marque, et les larbins de l'ambassadeur faisaient preuve d'une attention toute particulière pour que celle-ci n'ait pas à subir les assauts du désert.
La caravane elle-même n'était pas très grande ; outre le pégase blanc et son ancienne maîtresse, il y avait l'ambassadeur en question, cinq de ses zèbres de mains armés de ferrailles diverses et poinçonnés de toutes les manières possibles au visage et aux oreilles, et quelques chameaux qui prièrent bien vite Platine de bien vouloir les laisser en dehors de ses plans d'évasion.
"Hé. Pssst." fit-il pour attirer l'attention du zèbre qui trottinait à ses côtés et le surveillait de près; celui-ci lui adressa un regard en coin. "J'ai chaud." poursuivit Platine, ne parvenant qu'à arracher une expression méprisante à son interlocuteur, quelque chose qui devait vouloir signifier: "n'importe quoi."
"Garde plutôt ta salive, poney." lui ordonna celui-ci.
"Les pégases comme moi ont une manière spéciale de réguler leur température interne, insista l'ancien garde. Nous faisons ça par les ailes, voyez comme ma reine les tient pour avoir un peu de fraîcheur. Si vous gardez les miennes attachées, je risque le coup de chaleur, l'insolation... Peut-être pire!"
Le zèbre examina Celestia ; celle-ci tendait effectivement ses ailes haut vers le ciel, les plumes écartées au maximum. Régulièrement, elle les abaissait, puis les redressait avec lenteur pour brasser l'air, et se rafraîchir le dos et la nuque ; cela parut convaincre son gardien, qui fit signe à un de ses camarades de venir, et lui montra les liens qui maintenaient les attributs de pégase de Platine fermement serrés contre son corps.
"Et pas d'entourloupes, poney, dit-il en défaisant les noeuds comme il pouvait, sinon..."
"Sinon quoi? ... Je plaisante, vous pouvez avoir confiance." lui assura Platine avec le sourire d'un putois, alors que les cordes tombaient, et qu'il pût enfin étirer ses propres ailes, d'abord vers le haut, ensuite vers le bas. "Merci, je commençais à..."
Soudain, il les redressa avec une puissance suréquine, soulevant deux gerbes de sable qui aveuglèrent ses ravisseurs. Leurs comparses réagirent aussitôt et dégaînèrent leurs armes, mais rapide comme l'éclair, Platine avait saisi le zèbre le plus proche de lui et s'était emparé de la lame grossière que celui-ci rangeait sur son échine ; la tenant sous la gorge de son otage improvisé, il entraîna celui-ci sur le sommet d'une petite dune avoisinante.
"Pas un geste! Rangez vos armes! Laissez-nous partir, ou je l'égorge!" menaça t-il, nullement perturbé par le manche de l'arme entre ses dents.
A sa grande surprise, l'ambassadeur, un zèbre portant un amoncellement d'anneaux dorés autour du cou et sur les oreilles, lui lança, de loin: Fais-en ce que tu veux! Sa vie n'a pas d'importance, de toute façon.
Puis, il fit demi-tour et reprit sa route, laissant un Platine décontenancé et inattentif une seconde de trop ; son otage lui décocha alors un coup de coude qui lui coupa instantanément le souffle, envoya valser son arme dans le sable, et se jeta sur lui pour le maîtriser ; poney et zèbre allèrent rouler dans le sable derrière la colline, l'un au dessus de l'autre, puis en dessous, puis de nouveau au dessus, et rapidement, il s'avéra que le zèbre eut le dessus. Avant même d'avoir compris ce qui s'était vraiment produit, Platine se retrouva à la place de celui qui a le couteau sous la gorge.
A travers son bandeau de fin tissu qui faisait écran au sable, Celestia remarqua alors que Platine n'était plus à ses côtés. "P-platine" balbutia t-elle en regardant autour d'elle.
"Votre Excellence! cria le zèbre de main à l'ambassadeur qui arrivait au galop vers eux, dois-je verser le sang de ce scélérat pour qu'il cesse de nous nuire?"
"Non! surtout pas!" répondit celui-ci ; il repoussa son garde et des deux sabots, plaqua le pégase blanc dans le sable.
"Platine?" appela la reine déchue, d'une petite voix, qui portait pourtant très loin par quelque mystérieux phénomène acoustique ; l'ambassadeur, son garde et Platine regardèrent dans sa direction et restèrent silencieux durant une longue seconde, avant que le dignitaire ne commence à secouer le pégase comme un prunier.
"Pour qui tu te prends, Poney? lui cracha t-il au visage. Où crois-tu pouvoir aller, dans ce désert immense?!"
"Platine?"
"J'ai sauvé ta reine, reprit-il en lui postillonnant au visage. Je lui ai évité la guillotine, et de justesse, il me semble. D'autre part..."
"Platine?"
"... Il me semble qu'aucun de vous deux n'a été spécialement maltraité, pas plus qu'on a manifesté l'intention de vous faire du mal. Et elle n'a plus..."
"Platine!"
L'ambassadeur coupa sa phrase et jeta de nouveau un regard derrière lui.
"... Elle n'a plus sa place dans votre royaume, je crois, ici elle sera bien traitée, et tu seras son serviteur attitré. Alors dis-moi..."
"Platine!"
"... POURQUOI TU TIENS TANT A T'ENFUIR? OÙ VEUX-TU L'EMMENER, OÙ?!" lui hurla t-il, hors de lui.
"Platine!"
Celui-ci ne répondit rien, et se contenta de regarder son interlocuteur avec des yeux ronds, jambes ramenées contre le torse dans un réflexe protecteur.
"Va la rejoindre, maintenant." soupira l'ambassadeur. "Vite."
"Platine...!"
La voix s'était brisée. Le zèbre releva de force Platine, et le jeta en direction de la caravane, l'envoyant de nouveau rouler dans le sable. "Remue-toi...!" couina-il.
"PLAAAAAAAAAAAAAAAAAA
TIIIIIIIIIIIINE!"
glapit Celestia, prise de panique.
En se redressant, le pégase aperçut fugitivement la figure du haut dignitaire, et vit son visage déformé et grimaçant, comme s'il avait entendu un chat griffer un tableau noir juste à côté de lui; il trotta vers sa reine, tomba, se releva couvert de poussière, et arriva vers elle ; il lui enlaça l'encolure et lui murmura "Je suis là, je suis là, c'est fini..." pour tenter de la calmer.
"Platine..." gémit-elle, et ce fut tout ; la caravane reprit bientôt sa route, et l'incident fut oublié.
Peu après, l'ambassadeur vint à leurs côtés ; Platine prit bien soin de ne pas lui accorder la moindre attention.
"Sa détresse est contagieuse." dit-il. "Je n'ai jamais vu quelqu'un dégager autant de tristesse."
Le pégase ne répondit pas.
"Au début, je croyais que vous l'aviez droguée, reprit le zèbre aux milles anneaux. Mais elle est toujours comme ça! Qu'est-ce qu'elle a, exactement? Qu'est-ce que vous lui avez fait pour qu'une reine comme elle ne soit plus capable de dire un mot, ni même de marcher la tête droite?"
Platine prit une profonde inspiration et baissa la tête. "En quelques jours, elle a tout perdu, voyez-vous. Son peuple a cessé de lui faire confiance. Tout le royaume s'est rassemblé contre elle. Les poneys qu'elle aimait ont disparu. Sa soeur, la dernière famille qu'il lui restait, est portée disparue."
Le zèbre hocha la tête, faisant tinter ses innombrables bijoux. "Et elle a perdu la tête..." dit-il.
"Elle doit considérer que je suis la seule chose qu'il lui reste, ajouta Platine. Et je ne l'abandonnerai pas. Elle ne mérite pas tout ce qu'il lui est arrivé."
Comme il l'avait fait depuis le début du voyage, l'ambassadeur dévisagea la reine déchue, qui ne le vit pas ; il la contempla longuement, se perdant dans ses grands yeux noirs, à peine visibles derrière le bandeau qui lui enserrait la tête. Puis, il détourna la tête, incapable de soutenir plus longtemps l'air abattu de la blanche alicorne. "Par tous les esprits, je n'imaginais même pas qu'on pouvait faire souffrir un être comme ça, même une criminelle." dit-il en s'éloignant. "Vous êtes monstrueux. Et tout ça pour notre sucre? Puissiez-vous vous étouffer avec. Je méprise les poneys."
Platine le vit regagner la tête de la caravane, sans se retourner ; ses paroles revinrent souvent perturber le fil de ses pensées silencieuses. Le zèbre avait réussi un exploit, finit-il par constater. Aucun lien, aucune chaîne n'aurait pu l'empêcher de s'enfuir un peu plus tôt ; mais là, l'envie de jouer les filles de l'air lui était tout simplement passée.
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Le pauvre équivalent de nuit qu'offrait l'empereur Vladimir dans sa grande bonté avait fini par tomber sur le désert, et la caravane s'était arrêtée à proximité d'une minuscule oasis pour la nuit ; déja, les zèbres qui la composaient s'étaient affairés à ramasser les chutes de palmier sèches et craquantes, et à en faire un grand tas qui devint bientôt un foyer crépitant ; les bouteilles ne tardèrent pas à sortir de leurs cachettes, et déja leurs propriétaires dansaient et chantaient autour du foyer, au grand désespoir de Platine qui avait espéré prendre un peu de repos.
"C'est pas vrai, grogna t-il. Leur arrive t-il seulement de dormir?"
"Dormir? Quand on peut faire la fête?" lui demanda l'ambassadeur, qui était apparu derrière lui avec la courroie d'une flasque en cuir entre les dents, le faisant sursauter. "Nous arriverons à Tirastria demain soir, dit-il en montrant l'horizon du sabot, serrant la tête de son interlocuteur contre la sienne de sa patte libre. Voyez cette lueur au loin... C'est la perle du désert! Tirastria, l'Oeil de Zebraïca! Demain, nous aurons quitté le désert, et ils ne pourront plus s'amuser."
Il lui tendit la gourde, et Platine la repoussa doucement en hochant la tête. "Je ne marche pas avec ça, désolé."
L'ambassadeur, déja copieusement éméché, désigna Celestia, assise à côté d'eux, d'un signe de tête. "Et elle... Elle en veut?"
"Non, elle n'en veut pas, protesta Platine. Laissez-là tranquille. Vous savez qu'elle a besoin qu'on lui fiche la paix."
"Allez, donnez-lui en, insista le zèbre. Qui sait... Cela lui rendra peut-être le sourire."
Platine soupira. "Allez le faire vous-même, alors. Je ne tiens pas à ce qu'elle perde le dernier poney en qui elle a confiance à cause de votre pisse de chameau."
"Un peu de respect, merci." rétorqua un chameau qui avait tout entendu.
L'ambassadeur se traîna jusqu'a l'alicorne, qui ne réagit pas à son approche. Pas plus qu'elle ne bougea lorsqu'il lui glissa l'embout entre les lèvres ; cependant, elle s'étouffa, et cracha le liquide, manquant de peu faire intervenir Platine. "Ca va..." grogna le zèbre, et il recommença, avec plus de délicatesse. Une gorgée, puis deux... puis il retira la bouteille d'entre ses dents.
"Elle ne risque pas d'être ivre avec ce que vous lui avez donné." fit remarquer Platine.
Le zèbre se laissa tomber dans le sable à côté de lui. "Qui a parlé d'ivresse?" lui répondit-il en riant, un sourire partageant sa figure en deux et révélant quelques dents en or massif.
Le pégase faillit le saisir par la gorge pour lui arracher les détails à grands coups de sabot, quand il vit Celestia se remettre debout, tant bien que mal ; elle regardait droit devant elle, gémit quelque chose, le cou tendu le plus loin possible, puis perdit l'équilibre et chuta lourdement, soulevant un nuage de poussière. Platine rampa énergiquement jusqu'a elle et lui prit la tête entre ses sabots ; ses yeux violets regardaient partout, pupille contractée, pendant que ses pattes râclaient inutilement le sable ; elle tremblait, et paraissait terrifiée. Sans prévenir, elle eut alors un hoquet, et régurgitea le manioc pilé qu'ils avaient avalé depuis leur départ ; le pégase lui fourra un sabot dans la gorge pour dégager ses voies respiratoires et tourna la tête vers l'ambassadeur, toutes dents sorties.
"Que lui avez-vous donné?" rugit-il à son intention. Le bruit délicat d'un jet liquide qui creuse le sable, à l'autre extrémité du long corps blanc, l'informa que ce qu'il restait de la déesse du soleil pouvait encore décliner plus loin qu'il ne se l'imaginait, mais de ça, il ne s'étonna même pas.
"Hé, calmos." lui répondit le zèbre. "Aux pouvoirs magiques, nous préférons les rites chamaniques. C'est un extrait de champignons hallucinogènes, je pensais que quelques visions agréables la détendraient un peu, c'est tout. Et... Il faut croire que ça n'a pas marché." ajouta t-il bêtement, avant de prendre à son tour une rasade du même produit.
"'Ca n'a pas marché'? Espèce d'idiot!" continua Platine. "Elle aurait pu s'étouffer! Je pensais que vous n'aimiez pas la voir souffrir, vous avez finalement décidé de vous ranger aux côtés de ses bourreaux?!"
"Les visions sont propres à chacun, répliqua le zèbre, pendant qu'il s'allongeait dans le sable. Elles montrent le chemin à suivre, celui à éviter, le passé, le futur, ses ancêtres... Qui sait ce que les esprits ont décidé de lui montrer? Elle seule le sait. Personne d'autre ne peut le savoir. Personne."
Il prit une profonde expiration, et partit à son tour ; bientôt, tout le reste de la caravane s'était évadé quelque part dans les contrées les plus indiscernables du monde des esprit. Outre quelques chameaux dédaigneux, Platine était désormais seul, en compagnie du plus pitoyable exemple de déchéance qu'on pouvait imaginer, créature tremblante, à la respiration râlante, aux yeux écarquillés qui roulaient dans leurs orbites à la recherche de quelque fantôme invisible, la tête posée sur ses cuisses ; il reposa l'alicorne sur le sol, lui ériga un oreiller avec du sable pour rendre sa nuit moins inconfortable, et se coucha contre elle, étreignant son long cou. Sa chaleur irradia leurs deux corps, sa longue crinière leur offrit sa douce caresse, et ses incontrôlables frissons se firent moins intenses ; elle se décrispa peu à peu.
"Pardon, ma Reine, murmura t-il entre deux sanglots, juste avant que le sommeil ne les emporte. Même contre ceux qui vous veulent du bien, je suis incapable de vous protéger."
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Il était presque minuit à Nombreux-Galops, et tous les poneys dormaient du sommeil du juste, sauf quelques insomniaques, tous ceux qui travaillaient de nuit... Et Vladimir.
Les terribles images de la dernière nuit qu'il avait passé avec Rubis Sanglant lui revenaient sans cesse en tête, et même si cette fois il n'était pas sous influence, il redoutait d'affronter la pouliche blessée, de lire le reproche dans ses yeux, de...
"Rubis Précieux, pas Sanglant! Précieux, PRÉ-CIEUX!" gémit-il tout bas, imprimant de petits coups de sabots à son front pour essayer de laver son esprit de cet incident.
Il marchait dans les longs couloirs vide, et ses pas le conduisirent presque par hasard face à la grande porte de la bibliothèque du palais, qu'il ne voulait pourtant plus voir, même en peinture ; la journée n'avait pas été de tout repos. Les pégases n'avaient pas eu plus de succès dans leurs recherches, et de surcoît, un grave incident impliquant un lourd et incompréhensible traité sur l'ère glaciaire d'Equestria, qui n'avait probablement jamais été ouvert, avait coûté la vie à l'un d'entre eux. Il avait fallu évacuer la morte, emmener la pauvresse toute tremblante qui avait commis la maladresse à l'infirmerie pour essayer de la rassurer (ou au moins lui faire balbutier autre chose que il-a-glissé-de-mes-sabots il-a-glissé j'vous-jure-il-a-glissé, songea Vladimir avec mépris), et faire redémarrer le reste de la main-d'oeuvre qui avait adopté un silence de mort pour tout le reste de l'après-midi.
Il contempla la porte dans toute sa hauteur, essayant de comprendre l'origine du glyphe ancestral qui était gravé en son centre, et abandonna ; il n'avait jamais trouvé le temps de s'intéresser à l'histoire des lieux, n'aurait pas plus de temps pour ça à l'avenir, et s'arc-bouta sur un des battants, qui gémit et s'écarta avec un grincement.
La bibliothèque était restée inchangée, mais privée de l'éclairage abrupt des puits de lumière, ce n'était plus le même lieu ; elle était désormais sombre, angoissante, et en son centre, le sablier immense qui comptait chaque instant depuis des temps immémoriaux luisait d'un éclat froid et vitreux. Vladimir n'était jamais allé dans ce lieu pendant la nuit, et essaya d'imaginer l'endroit baigné de la lumière chaude et dansante d'un brasier crépitant au coeur des cheminées qui cerclaient le centre de la bibliothèque ; il ne put s'empécher d'y voir sa tante, allongée sur le luxueux tapis, prise dans la lecture passionnée de quelque ouvrage d'histoire ou de science, et ressentit alors un coupable pincement au coeur.
C'en était trop, décida t-il ; cet endroit lui filait la chair de poule. Il décida d'aller traîner sa misère ailleurs, peut-être aux cuisines désertes du palais, ou dans l'hostilité de la chambre royale qu'il partageait désormais avec sa reine. Vladimir fit demi-tour, sans entendre le petit bruit de trot sur le carrelage du couloir, ni le cliquetis de bouteilles en verre qui s'entrechoquent au rythme des pas de leur propriétaire, et...
...Il manqua de justesse d'entrer en collision avec un pégase en armure qui transportait un panier en osier rempli de bières, suivi de près par ses amis ; si celui-ci n'avait pas sursauté en le voyant, le choc aurait été inévitable.
"Qu'est-ce que vous faites là?!" admonesta t-il le garde qui portait les bières ; celui fit un pas en arrière en baissant la tête, coupable.
"Oh, votre... Votre magesté, quelle surprise de vous trouver ici..." bredouilla t-il, en cherchant désesperément une excuse ; après tout, peut-être qu'il voulait ranger ces bières qu'il avait trouvées dans le jardin et qu'il s'était simplement trompé de chemin, ou...
Vladimir soupira. "Vous ne trouvez pas qu'il y a des milliers d'endroits mieux que celui-ci pour écluser vos bières? La caserne, peut-être? Ou les rues de VillePoney?" leur demanda t-il d'un ton patient.
Son interlocuteur baissa la tête un peu plus ; il dessinait de petits ronds avec ses sabots, qu'il examinait avec une grande passion. "Et bien... Pas vraiment, votre magesté. Pas pour un Décapsulage. Il faut qu'on le fasse ici."
"Minuit moins deux." lui rappela un de ses compagnons, qui lui transportait un réveil accroché à une ficelle.
"Qu'est-ce que vous vous apprêtez à faire, au juste? " demanda Vladimir au garde au panier, suspicieux.
"Et bien, c'est un truc qu'on fait avec les nouvelles recrues... On ne casse rien, on vous le promet, vous voyez ce qu'il se passe ici à minuit?"
"Euh... Non?" répondit le nouvel empereur.
Le garde aux bières leva la tête, étonné. "Vraiment? Vous n'avez jamais été là pendant la nuit?... Alors, venez avec nous. Cela pourrait vous intéresser." l'invita t-il, des étoiles plein les yeux.
Saisi d'incompréhension, Vladimir s'écarta pour le laisser passer ; aussitôt, celui-ci ramassa le panier et galopa en direction du centre, suivi par ses camarades. "Faites de la lumière! Suis-moi, Bâton-de-Réglisse, c'est pour toi qu'on est venus!"
Un de ses compagnons escalada un tabouret et tourna le levier d'une vanne, faisant naître un sifflement gazeux ; il pressa un interrupteur et une puissante décharge d'électricité statique enflamma le gaz, allumant instantanément les trois cheminées d'éclairage du centre de la bibliothèque.
Vladimir les rejoint à petit trot, tandis que le garde aux bières glissait une bouteille entre les sabots d'un autre poney couleur houille, plus jeune, qui ne pouvait décoller son regard du sablier, et paraissait pâle comme un linge.
"Bâton-de-Réglisse, un vrai garde royal doit faire preuve des qualités suivantes: force, sang-froid, vivacité d'esprit, loyauté, clémence, mais on te l'a déja dit, alors ce soir, ton sang-froid sera mis à l'épreuve ; il reste quelques secondes, alors EN POSITION!" cria t-il au nouveau, qui alla trébucher à quelques mètres de là, dans l'axe des énormes roues dentées qui soutenaient le sablier.
"Qu'est-ce qui se passe, à minuit?" s'informa Vladimir.
Subitement, le réveil sonna, les faisant tous sursauter, et particulièrement la jeune recrue, qui poussa une exclamation de surprise et faillit lâcher sa bière.
Le garde amena le réveil à leur hauteur, posa un sabot sur le petit marteau de cuivre pour le faire taire, et annonça avec un grand sourire: "Il est minuit, Votre Grandeur. Ca commence."
Comme pour lui répondre, un puissant choc métallique résonna à travers toute la bibliothèque ; Vladimir chercha l'origine du bruit, et se rendit compte que tous observaient le sablier, certains en se passant des bières, un autre en cherchant une position adaptée sans jamais la trouver tout en jetant furtivement des regards à l'imposante structure, qui devait mesurer dix mètres de haut.
Des engrenages de la taille de roues à aube s'ébranlèrent, entraînant un mécanisme à la complexité insondable, directement relié à l'axe qui soutenait le sablier ; peu à peu, celui-ci se trouva entraîné vers le haut par une lourde crémaillère dorée qui faisait un claquement sec et régulier, tandis que son point de pivot descendit jusqu'a sa base, au fur et à mesure de son ascension. Après vingt secondes, le titanesque dispositif arriva en son point culminant, et plus rien ne bougea.
"Prêt, Bâton-de-Réglisse?" lui demanda un de ses camarades.
Le concerné fit un 'oui' pas du tout convainquant avec sa tête, et tendit la bouteille qu'il tenait vers le sablier, comme une offrande ; il la regardait fixement, et ses jambes tremblaient.
Il y eut un couinement, et le haut du sablier commença à pencher sur son axe, puis à tomber dans le vide, de plus en plus vite ; sur sa trajectoire, l'air sifflait.
"Recule, Bâton-de-Réglisse!" hurla le chef du groupe. "Encore un peu! Recule! Recuulleee! Rrrrreeeeeccccccc
ccccccc
cc
cccuuuu
uuu
u
...
...
uu
..
uull
llllll
llllllleee
eeeennn
nnnncooorre d'un poil! T'es bien! Bouge pas! Lâche pas ta bière! Baisse-toi!"
La jeune recrue vit le haut du sablier qui était désormais le bas, tonnes de verre, de sable et d'électrum, foncer sur lui avec un grondement effrayant ; il poussa un couinement, fit un pas en arrière, manqua de trébucher et la gigantesque base tranchante du socle lui passa à quelques centimètres de sa tête, lui arrachant son casque, décoiffant sa crinière et décapitant proprement sa bouteille; le puissant souffle d'air déplacé le jeta en arrière, et il vit la lourde base dorée le survoler de nouveau, une fois, deux fois, avant que le sablier ne se verrouille sur ses axes de soutènement en produisant un 'clic!' métallique qui tenait de la détonation.
Bâton-de-Réglisse contempla la bière qu'il tenait toujours à bout de sabots ; de l'extrémité ouverte de celle-ci sortait un peu de mousse qui dégouttait sur son visage. Il se redressa vers ses mentors, et de derrière sa bière, leur annonça: "Hihi! J'ai réussi!" avec un sourire de dément.
Aussitôt, ses compagnons l'acclamèrent, et comme le voulait la tradition, ils se ruèrent vers lui, lui arrachèrent son armure, l'aspergèrent de bière et le rouèrent de coups, avant de le porter dans les airs et d'entonner l'hymne de la garde royale: "Il, est des nôôôtres..."
Vladimir contempla un instant le sablier, désormais aussi immobile et mort que comme il l'avait toujours connu. Le spectacle l'avait quelque peu amusé, et il se sentait de meilleure humeur. "Vous nettoierez avant de partir." leur lança t-il avant de se diriger lui-même vers la sortie, en espérant qu'ils entendraient.
Quelque peu fier à l'idée d'avoir percé l'un des secrets du palais, il partit rejoindre sa chambre et sa douce, totalement inconscient que pendant un très long moment, qui n'avait duré qu'un battement de cil à leur échelle, au moment précis où le sable dans le verre changeait le sens de sa chute, le flot du temps lui-même avait gelé, et ils avaient tous été changés en statues de cire. Mais seuls quelques immortels, ceux qui avaient l'éternité devant eux pour s'informer, et ceux qui avaient bâti le sablier, savaient que celui-ci faisait bien plus que mesurer le temps.
Dernière édition par caelacanthe le Ven 17 Aoû - 16:21, édité 1 fois |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 17 Aoû - 16:00 | |
| Cet attachement que platine et célestia ont entre eux me fascine toujours un peu plus. Je me demande comment vous allez décrire la capitale de zébraica, ça promet d'être assez épique. En tout cas la scène avec le sablier m'a beaucoup plu. Elle était un peu à part, et j'ai pas compris grand chose pendant un moment Sinon j'ai relevé que ça en coquilles. Il y en a deux ou trois autres que j'ai ignorées, mais c'est du bon boulot au niveau de l'orthographe. - Spoiler:
- Citation :
- ressendit alors un coupable pincement
à petit trots
Rrrrreeeeeccccccc
ccccccc
cc
cccuuuu
uuu
u
...
...
uu
..
uull
llllll
llllllleee
eeeennn
nnnncooorre d'un poil!
(vous vous êtes un peu lâchés, là )
|
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 17 Aoû - 16:14 | |
| ben, dans it's about time, t'as aussi un sablier à un moment, et je me suis demandé comment ils faisaient pour le retourner/re-remplir, la réponse étant bien entendu pony magic, mais ça fait des paragraphes trop petits pour rédiger une histoire. c'était pour ajouter un peu de variété, après le désert, tout ça. les gardes qui se livrent à un rite d'initiation plutôt dangereux, sans le moindre respect pour cette relique encore plus vieille que Celestia. par contre, je savais pas trop comment décrire le petit phénomène temporel qui se passe pendant la phase de retournement. La description est basée sur les paroles du garde, et s'apparente à un tourne-disque en marche qu'on freine doucement avec le doigt, et qu'on libère quand il est presque arrêté. merci pour les fautes, sinon, mais tiens-toi prêt pour le passage à venir, il est de Boldeniak. "Je me demande comment vous allez décrire la capitale de zébraica, ça promet d'être assez épique." -> ben, difficile, en fait, ils ne vont pas non plus se balader dans les rues pour faire les boutiques, et risquent plutôt de se retrouver directement au palais, Celestia étant devenu une espèce de trophée. pas simple de caler une grosse description dans ces conditions. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 17 Aoû - 17:06 | |
| Désolé d'etre illettré, et de pas avoir eu l'intelligence |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 17 Aoû - 17:08 | |
| retourne dessiner des abominations, toi. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 17 Aoû - 17:16 | |
| - caelacanthe a écrit:
- ben, dans it's about time, t'as aussi un sablier à un moment, et je me suis demandé comment ils faisaient pour le retourner/re-remplir
Mais euh, le principe d'un sablier, c'est pas que le sable passe dans un sens puis dans l'autre ? Pourquoi tu parles de le re-remplir ? - Citation :
- ben, difficile, en fait, ils ne vont pas non plus se balader dans les rues pour faire les boutiques, et risquent plutôt de se retrouver directement au palais, Celestia étant devenu une espèce de trophée. pas simple de caler une grosse description dans ces conditions.
Ben ils vont bien traverser la ville, non ? Ca fera toujours quelques lignes qui mettent dans l'ambiance. Et il reste le palais à décrire. Personnellement je pense qu'il va ressembler à un truc à la aladdin |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 17 Aoû - 17:19 | |
| "Mais euh, le principe d'un sablier, c'est pas que le sable passe dans un sens puis dans l'autre ? Pourquoi tu parles de le re-remplir ?" -> ben, si on peut pas le retourner, on prend une pelle, et... on se débrouille, quoi. " Personnellement je pense qu'il va ressembler à un truc à la aladdin " -> je le voyais plus ressembler à un truc égyptien, en ophicalcite blanche, éblouissante sous le soleil tapant. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 17 Aoû - 17:23 | |
| - caelacanthe a écrit:
- -> ben, si on peut pas le retourner, on prend une pelle, et...
on se débrouille, quoi. Attends, parce que je mécanisme est trop faible pour retourner le sablier ? Ca a l'air un plus compliqué que ça devrait l'être, ton truc. Un système qui fait pivoter le sablier devrait suffire, non ? En même temps c'est très difficile de décrire clairement un mécanisme un petit peu complexe avec de simples écrits. - Citation :
- -> je le voyais plus ressembler à un truc égyptien, en ophicalcite blanche, éblouissante sous le soleil tapant.
Tu as du goût en matière d'architecture |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 17 Aoû - 17:26 | |
| non, je parlais du sablier qu'on voit dans it's about time. lui, il est simplement posé sur le sol. le nôtre est bien monté sur un énorme mécanisme d'horloge qui permet de le retourner tout seul. et puis, c'est plus qu'un sablier, comme marqué à la fin, il régule et influe l'écoulement du temps. "Tu as du goût en matière d'architecture " -> c'était aussi pour trancher avec le palais de Canterlot qu'on voit dans le DA, qui ressemble aussi à un palais des 1001 nuits, au milieu d'un tas d'autres trucs. celui de Tirastria pourrait avoir la sobriété de celui de, je me rappelle plus de la ville mais il y a deux obélisques autour de l'entrée. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 19 Aoû - 14:06 | |
| Voici un nouveau passage, comme tous les deux jours! encore un pas de plus vers la fin de l'histoire! - Spoiler:
- Je suis une reine, murmura Rubis Précieux, allongée sur le lit de l'ex-propriétaire de la grande chambre au sommet de la tour royale. Au milieu des draps salis et saccagés, la jument rampa en direction de la table de nuit, dont elle ouvrit péniblement le tiroir avec ses dents, et en extirpa un sachet en soie qu'elle ouvrit, pour répandre mollement son contenu sur le sol. Les dernier cristaux de sucre de la première livrée de Zebraïca, en attendant la deuxième. Ils luisaient faiblement à la lueur ténue de la chambre aux rideaux fermés.
- Je suis une reine.. gémit Rubis Précieux, haletante, en se tournant et se retournant sur le lit, s'étirant de tout son long, carressant le sucre du bout de son sabot verni, s'éloignant, revenant, savourant l'attente.
- Et moi, un empereur, dit Vladimir dans l'encadrement de la porte. Tu es pitoyable, Rubis Précieux.
Le licorne était las. Ce n'était, depuis quelque temps, plus une surprise pour ceux qui le croisaient, et ne comprenaient pas ce qui pouvait travailler le jeune roi, qui n'avait de toute façon plus rien de jeune. La passion qui l'avait saisi et ne l'avait plus lâché depuis sa prise de pouvoir s'était muée en obsession. Ses traits étaient tirés et son regard se perdait en des horizons que nul autre ne pouvait voir. Sa marche s'était faite lente, son caractère plus retenu, plus réfléchi. le prince était devenu roi, et par là-même, prenait possession du fardeau de la couronne, dont nul autre ne pouvait prendre conscience du poids.
La jument releva lentement la tête et s'extirpa du lit en titubant. Elle s'écroula avec un cri au pieds de Vladimir, qui secoua tristement la tête.
- Je suis.. Equestria! croassa la jument au regard perdu pendant qu'il la relevait. Je suis immense et eternelle! Je suis l'unité.. Je suis.. La beauté.. Hmpf!
- Et tu es affamée, ma pauvre, dit Vladimir en lui fourrant la tête dans le tas cristallin, qui disparut avec un bruit d'aspirateur dans les naseaux grands ouverts de la souveraine, qui s'endormit aussitôt au sol.
- Pauvre petit être pitoyable, qu'ais-je fais de toi?
Equestria dormait paisiblement. Le sabot de Vladimir passa entre ses cheveux, ses vêtement autrefois luxueux et défaits, révelant son corps meurtri par la rage de passions non réfrenées, incrustées de haine et de ressentiments, de rancoeur et de crainte.
La tâche n'avait jamais été facile, et Vladimir n'en avait jamais eu totalement conscience. Il n'y a que ceux qui portent le fardeau qui peuvent mesurer l'écrasement qu'il entraine.
Celestia l'avait porté pendant plus de mille ans. Dans les archives royales, il y avait des dossiers, des milliers de dossiers, réduits en poussière par les années. Chaque dossier avait impliqué des vies, en avait détruit d'autres, et, consignés dans des mots froids et plats, les évenements qu'ils décrivaient avaient emporté les détails sordides dans la tombe. La crise de Sid'Hennit n'en était qu'un parmi des milliers. Des milliers de Sid'Hennit. Des milliers de morts, des milliers de vies sauvées, des milliers de décisions prises, de sacrifices entrepris, chacun de ces dossier était le grain de sable qui s'écoulait dans le gigantesque sablier d'un règne. Celestia ne s'était jamais trompée. Il y avait eu un nombre incalculable de crises, dont la plupart n'étaient jamais sorties de l'immense bureau de l'alicorne, et Celestia avait, pour chacun d'entre elles, choisi le moindre mal. Celestia avait froidement condamné des milliers de poneys, pour que des millions puissent vivre en paix. Celestia avait détruit des milliers de lieux, avait interdit des milliers de pratiques, avait réduit à néant des milliers d'ouvrages, parce que c'était un moindre mal au vu des conséquences qu'ils auraient entrainé. Celestia avait été une ordure, mais Celestia ne s'était jamais trompée. Pendant plus de mille ans.
Vladimir avait donné leur autonomie aux poneys qui vivaient le quotidien d'Equestria, un règne qui provenait de quelqu'un d'un peu plus proche de leur condition. Maintenant, il faudrait en assumer les conséquences. Le nouveau royaume allait prendre son envol, tellement jeune et fou.
Le jeune empereur secha ses larmes et déposa Rubis Précieux sur le lit, la couvrant du mieux qu'il put. Les conséquences de ses décisions à lui allaient coûter cher à tous. Celestia avait été élevée pour règner. Avait-elle eu une enfance comme la sienne, si insouciante, si ennuyeuse? N'avait-elle jamais commis d'erreurs?
L'Histoire emporterait ses secrets avec Celestia. L'alicorne avait servi à payer le retour du sucre, une bouffée d'air pour le royaume étouffant, comme un ultime cadeau donné à son peuple. Une bouffée d'air, pour qu'il puisse expirer son dernier souffle. Les poneys envoyés à Zebraïca, pour aider à soutenir la brutale hausse de production, ne reviendraient jamais. Vladimir n'avait fait que déplacer Sid'Hennit, en condamnant le royaume à se faire vampiriser par des contrats que Celestia n'avait jamais accepté de signer.
Vladimir n'était pas quelqu'un de méchant. Les alicornes n'avaient aucune légitimité pour règner, et c'était pour cela qu'il s'en était débarassé, il ne voulait que le bien de tout le monde. Mais qu'aurait fait l'alicorne à sa place?
Au loin, la vie continuait. L'insouciance des poneys qu'il côtoyait, l'insouciance des gardes qu'il avait croisé dans la bibliothèque, regonflaient un peu son coeur tenaillé par l'anxiété. Le monde change, mais jamais ne s'arrête de tourner, et ce qu'il avait réussi a faire, nul ne l'avait jamais fait. Equestria grandirait, avec toute les souffrances que cela entraînerait, et en sortirait encore plus noble et rayonnant. Ou disparaîtrait en une guerre civile. Cette perspective devenait de plus en plus envisageable, mais il n'était plus possible de faire machine arrière, et Vladimir était seul aux commandes.
Depuis des heures, les ailes de Lune Cauchemardesque brassaient l'air, laissant ses poumons se remplir et se vider dans un gargouillement rauque, qui augmentait au fur et a mesure que l'alicorne arrivait au bout de ses forces, et depuis des heures, ils perdaient de l'altitude. Étincelle du Crepuscule commençait a se demander ce qui l'avait prise d'amener Trixie avec elle, et Trixie se demandait ce qui l'avait poussée à venir les prévenir au petit matin. Lune Cauchemardesque, elle, n'était plus en état de penser à quoi que ce soit. Son corps devenu raide comme de l'acier avait été sérieusement maltraité durant ces dernier jours et elle n'était plus qu'une proie fuyant la colère de tout un peuple. Petit a petit, une idée que personne ne voulait admettre au début s'imposa comme une certitude: Si ils se posaient, ils ne redécolleraient plus jamais. Si les muscles de l'alicorne se refroidissaient, ils se paralyseraient de crampes au moindre effort supplémentaire, et si ils étaient repérés, ce seraient des carreaux d'arbalète qui achèveraient le travail.
- Étincelle du Crepuscule?
Il y avait également une possibilité encore moins réjouissante: que l'une ou l'autre partie du corps de l'alicorne lâche définitivement, et ils s'écraseraient inévitablement. Les flèches qu'elle avait reçu quelque heures auparavant avaient fait des blessures superficielles, mais sans soins adaptés, elles avaient laissé échapper du sang sans discontinuer.
- Étincelle du Crepuscule!
Et l'alicorne n'avait rien mangé depuis la veille. Personne n'avait rien mangé depuis la veille, et même, Lune Cauchemardesque n'avait pratiquement pas touché a sa luzerne, chose incompréhensible puisqu'elles étaient très bien cuisinées et il y avait même une motte de beurre dedans. Et puis, ces crèpes qu'ils avaient fait, si délicieuses, même si il n'y avait plus beaucoup de sirop d'érable a cause de la mainmise qu'avait eu Lune Cauchemardesque sur le tonneau, oh, et cette nuit qu'elle avait passé avec sa mère, si contente de la revoir..
- Étincelle du Crepuscule! Un sabot se posa sur l'épaule de la concernée, qui se releva en sursautant et frappa sans vergogne le visage de la licorne bleue.
- Ferme là! hurla t'elle. Ferme là, Trixie! Laisse moi!
Trixie se tenait le visage, éperdue de douleur et d'incompréhension.
- Étincelle du Crepuscule! sanglota t'elle précipitemment. Il y a un train qui arrive!
Depuis des heures, ils avaient suivi une voie ferrée qui se dirigeait dans la direction de Zebraïca, zigzaguant entre les collines et les montagnes. C'était le meilleur point de repère qu'ils pouvaient souhaiter. Et puis, les villages avaient succédé aux villages, les forêts aux forêts, les courtes clairières aux courtes clairières, et ils avaient été envahis de cette torpeur, bercés par l'ennui et les battement d'aile incessants de l'alicorne. Mais Zebraïca semblait s'éloigner au fur et à mesure qu'ils s'en approchaient. La distance était interminable. Et, minuscule comme une tête d'épingle a l'horizon dans leur dos, une locomotive glissait à toute vitesse sur les rails.
Étincelle du Crepuscule se glissa le long du cou de l'alicorne et agrippa son oreille.
- Il y a un train! Lune Cauchemardesque, il faut qu'on se pose! Pose toi!
Le convoi arrivait a toute vitesse. L'alicorne vacilla, comme si elle avait compris, et s'aligna péniblement à la verticale des rails
- Je ne vais, souffla l'alicorne, pas pouvoir le faire!
- Il le faut, Lune Cauchemardesque!
- Je n'en puis plus..
- Le train va nous dépasser, alerta Trixie.
- Ma soeur avait bien choisi son étudiante favorite, croassa Lune Cauchemardesque. Vous êtes folles à lier. Accrochez vous, et serrez les dents!
De toute vos forces.
L'alicorne ramena ses ailes vers l'arrière, s'inclinant vers le bas, et les replia au dessus d'elle. Les deux licornes sentirent leur coeur se soulever tandis que la gravité s'inversait. Et puis, telle la queue d'un dauphin, les ailes en forme de diamant de Lune Cauchemardesque se mirent à pousser, pousser, encore et encore, précipitant leur chute à une vitesse incroyable en direction des rails. L'oeil entrouvert d'Etincelle du Crepuscule, inondé de larme, vit soudain le train passer, et disparaître, et elle se vit pulverisée sur les rails, une bouillie d'os et de chair qui pourrirait au soleil, leur objectif manqué. Lune Cauchemardesque redéplia soudain ses ailes, et rugit entre ses dents, les muscles du cou rendu saillants par l'effort, comme si ils allaient se rompre. Le monde redevint horizontal et, profitant de la vitesse acquise, les wagons reculèrent lentement jusque sous l'alicorne noire, comme tirés par un elastique.
Lune Cauchemardesque s'abattit sur le toit du dernier wagon, et jeta les licornes hors de son dos, pour s'écrouler a leurs cotés en gémissant de douleur. Etincelle du Crepuscule et Trixie, les yeux exorbités, vomissaient sans discontinuer le magma immonde des restes de leur repas de la veille, qui fut suivi par de la bile, en émettant de terrible borborygmes. Sans trop comprendre comment, elles avaient réussi.
L'alicorne aux ailes froissées se leva soudainement, comme une somnambule, et se pencha par dessus bord. Il y avait des fenêtres. Lune Cauchemardesque leva la tête et l'abattit de toute ses forces, pour pulvériser la vitre, et elle aggripa Trixie par la peau du cou pour l'expédier dans l'ouverture, malgré ses protestations qui se résumèrent a un ultime spasme gargouillant. Etincelle du Crepuscule se sentit ensuite soulevée et penchée au dessus du vide. Tout d'abord, il y eut l'incompréhension.
-N'oublie pas, souffla l'alicorne avec précipitation entre ses dents. Je suis ton ennemie.
Et la licorne violette fut jetée au beau milieu de poneys qui poussaient des cris de surprise et d'indignation.
Qui se muèrent en hurlement de terreur au moment ou retentit un choc terrible, et tout devint noir. Après l'incompréhension, vint l'horreur. Lorsque la lumière revint, après quelque secondes, Etincelle du Crepuscule, étourdie, constata que Lune Cauchemardesque n'était plus la. Lentement, son regard parcouru les éclaboussures de sang qui avaient couvert les vitres jusqu'a l'arrière du wagon, alors qu'elle comprenait, horrifiée, ce qu'il venait de se produire. Ils venaient de passer dans un tunnel. L'alicorne n'avait eu que le temps de les jeter dans le wagon mais pas d'y rentrer.
- Étincelle du crepuscule.. dit la voix tremblante de Trixie.
- Étincelle du Crepuscule.. Ne regarde plus, je t'en supplie.
La patte de Trixie tourna lentement la tête d'Étincelle du Crepuscule vers les yeux de Trixie, qui se remplissaient de larme.
- Si tu regarde encore.. Tu ne verra plus que ça. Pour toujours..
Étincelle du Crepuscule pleurait, pleurait sans retenue, la tête au creux des bras de Trixie. Les pleurs se muèrent en hurlement hystériques, et Trixie maintint la licorne violette immobile, en proie a une épouvantable crise de nerf, pour qu'elle ne blesse pas quelqu'un, fut-ce elle-même, et elle se calma, tandis que Trixie passait son sabot dans la magnifique crinière indigo, le regard perdu dans le vide. L'alicorne leur avait offert la route vers Zebraïca. Trixie, elle, savait exactement où elles allaient, et ce qui les attendraient. L'heure était venue de retourner à Sid'hennit, et d'y trouver la rédemption.
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La première chose que Lune Cauchemardesque remarqua en s'éveillant, c'est qu'elle avait le museau dans le sable, mais malheureusement pour ses voies nasales, elle ne s'en rendît compte qu'après une grande inspiration qu'elle aurait certainement reportée à plus tard si elle avait été consciente à ce moment là. Elle expédia en pleurnichant un mélange de morve sanglante et de sable devant elle, essuya ses yeux irrités par la poussière, et inspecta les alentours. Sous elle, les rails, Devant elle, le désert. A sa gauche, le désert. A sa droite, une montagne, et l'entrée du tunnel. Lune Cauchemardesque scruta un moment l'immensité ténébreuse, et sentît l'espoir revenir. Elle avait très mal, mais l'obscurité arrangerait tout ça. Une fois qu'elle serait à l'abri de la douce obscurité, tout irait pour le mieux. Lune Cauchemardesque se leva, et s'écroula aussitôt. L'alicorne poussa un vagissement de douleur affreux, et lorsque sa tête heurta le sol, le hasard fît que son regard se porta directement à un endroit qu'elle avait manquée ; l'arche du tunnel, où s'étalait une immense éclaboussure rouge sur fond de pierre brune, qui semblait couler encore aux endroits où elle n'avait pas séchée. Complètement paniquée, Lune Cauchemardesque inspecta son flanc droit, celui qui lui faisait le plus mal, et faillit défaillir à nouveau. Sur un bon mètre, la chair de son abdomen était déchirée, laissant apparaître des morceaux de côtés brisés et mêmes ses propres intestins, qui pendaient paresseusement par l'ouverture. Ce qui lui restait de capacités régénératrices avait apparemment stoppé l'hémorragie, mais n'avait pu reconstruire son corps meurtri. Lune Cauchemardesque, sans s'arrêter de crier, tenta de faire rentrer ses entrailles à la maison, mais son sabot affolé ne fît qu'agrandir la blessure, et le sang recommença à couler alors que ses intestins tombèrent sur le sol sablonneux avec un bruit humide. "Maman, à l'aide!" gémît Lune Cauchemardesque, ou peut-être Luna, ou peut-être les deux en même temps. Elle ferma ses yeux larmoyants, et attendît un conseil venu de l'au-delà, une pensée raisonnable, quelque chose à quoi se raccrocher, qui l'empêcherait de céder à la panique animale. Et ce quelque chose vînt. L'alicorne ouvrît brutalement les yeux, avec une telle force que ses paupières envoyèrent voler le sable au loin, et se tourna vers le tunnel. Sous l'arche, à demi masquée par les ténèbres, se trouvait une forme floue et fantomatique, mais tellement familière. "MAMAN!" hurla Lune Cauchemardesque, et elle fût saisie d'une toux rauque. La forme maternelle l'invita à la suivre d'un mouvement de tête, tourna les talons, et disparût dans l'obscurité. "Maman, attends, je t'en supplies!" croassa-t-elle. Elle projeta ses deux sabots antérieurs en avant, s'accrocha aux rails, et se traîna sur un demi-mètre, promenant ses entrailles sur le sable brûlant. L'abominable sensation lui arracha un cri perçant, et lorsqu'elle recommença, il lui sembla que la douleur avait décuplée ; elle tourna avec appréhension la tête derrière elle, et lorsqu'elle vît une partie de son gros colon enroulée autour d'un immense clou rouillé qui dépassait des rails, sa conscience jugea bon de quitter le navire. La première chose que Lune Cauchemardesque remarqua en s'éveillant pour la deuxième fois, c'est que les rails sur laquelle reposait sa tête tremblaient, et tremblaient fort, au point de lui faire mal aux dents. L'alicorne releva lentement l'échine, faisant grincer ses vertèbres, et ne tarda pas à identifier la cause de la vibration : plus loin, mais pas si loin, un train approchait. Mue par l'instinct de survie, Lune Cauchemardesque rampa frénétiquement en avant, laissant tripes et fluides corporels divers sur son sillage, tel le plus grotesque des escargots ; dans sa tête, il n'y avait plus de place pour la douceur lancinante, pour son corps qui criait au supplice et la suppliait de se laisser mourir, seulement pour l'obscurité, l'épaisse obscurité qui s'étalait devant elle, où l'attendait sa Mère et accessoirement son propre salut. Tout le reste était secondaire. Un son de klaxon tonitruant la fît bondir sur place, et elle jeta un œil derrière elle. Le train n'était plus qu'à une dizaine de mètres d'elle. Au prix de ses dernières forces, elle bondît sur le côté, dans une tentative désespérée de se mettre hors du sillage des rails, et couvrît son visage de ses pattes. L'alicorne entendît le train passer, entrer dans le tunnel, et s'éloigner. Elle vivait. Mais lorsqu'elle essaya de bouger, elle réalisa qu'en plus d'être à demi-morte, elle était désormais à demi vivante. De l'autre côté du rail en travers duquel elle s'était étalé, s'agitait encore sa partie inférieure, qui terminait de se vider de son sang. Lune Cauchemardesque voulût crier, mais ses poumons exposés à la lumière du jour ne lui accordèrent qu'un sifflement rauque. Et soudain, elle réalisa qu'elle allait mourir, tout simplement. Même les ténèbres les plus noirs ne pourraient plus rien pour elle. Déterminée à ne pas trépasser aussi seule qu'elle avait vécue, l'alicorne agonisante rampa sur les quelques mètres qui la séparait de l'entrée du tunnel, et roula sur ce qu'il lui restait de dos. Déjà, elle pouvait sentir la douleur s'atténuer, et son champ de vision se rétrécir ; puis, au dessus d'elle se matérialisa la forme éthérée et équine qu'elle avait aperçue plus tôt. Lune Cauchemardesque voulût dire quelque chose, mais la forme l'en empêcha en lui posant un sabot fantomatique sur les lèvres, avant de lui déposer un baiser sur le front. Lune Cauchemardesque cessa d'exister l'instant d'après. Mais quelque chose avait survécu.
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Platine ouvrît doucement les paupières, déjà anxieux à l'idée de recevoir la lumière crue du soleil en plein visage, mais à son grand étonnement, il était à l'ombre ; à l'ombre de Celestia et de son épaisse chevelure mystique, qui se tenait penchée au dessus de lui, exactement comme à son premier jour de garde. Mais loin d'avoir le même air coquin et malicieux qu'auparavant, son visage semblait porter toute la détresse du monde.
"Princesse? Qu'il y a-t-il?" murmura le pégase, en frottant ses yeux bouffis de fatigue.
L'alicorne ne répondît pas immédiatement, et continua de le dévisager gravement, avec une intensité telle qu'elle le mît mal à l'aise, alors qu'il s'était pourtant habitué à la voir dans cet état. Puis deux gouttes brillantes vinrent perler au coin de ses yeux, avant de couler sur ses joues maculées de poussière, laissant des sillons translucides et étincelants. "C'est Luna." Elle ravala un sanglot avec grand peine. "Il ... il lui est arrivé malheur." Sa voix s'étrangla vers la fin, et elle enfouît son visage contre la poitrine du pégase, où elle se laissa silencieusement aller aux larmes.
Platine resta un moment abasourdi. Non seulement il ne se souvenait plus de la dernière fois ou il l'avait entendu prononcer une phrase complète, mais il ne comprenait pas vraiment ce qui avait pu provoquer un tel changement d'attitude chez sa Reine. "Comment ça? Qu'est ce qui vous fait dire ça?" fît-il, redoutant un peu d'entendre l'explication.
"Hier soir ... *sniiirf* J'ai vu ... des choses." répondît-elle entre deux hoquets, d'une voix brisée. Platine se remémora les détails de la soirée. L'hallucinogène. La réaction de Celestia, les visions qu'elle avait eu, et l'explication qu'avait fourni l'ambassadeur ; "elles montrent le chemin à suivre, celui à éviter, le passé, le futur, ses ancêtres... Qui sait ce que les esprits ont décidé de lui montrer?", avait-il dit, et Platine comprît qu'il avait raison sur toute la ligne. Elle avait vu quelque chose, qui n'était pas beau à voir.
"Ce n'était qu'un mauvais rêve, votre Majesté." mentît Platine, peu assuré, en passant son sabot le long de la crinière flottante, ce qui déclencha un petit frisson d'électricité statique. Celestia le regarda avec des yeux blasés, et il baissa honteusement la tête. "Je ... je suis sûr qu'elle ira bien." rectifia-t-il en bredouillant. Ils restèrent un moment silencieux, et Celestia sembla se calmer, où retomber en léthargie, selon le degré d'optimisme.
Un zèbre clopina hors d'une tente adjacente, et leur jeta lança un regard indifférent."Vous êtes déjà réveillés?" marmonna-t-il, et il bâilla à s'en décrocher la mâchoire, exposant ses dents blanches et dorées. De toute évidence, l'extrait de champignons n'offrait pas les lendemains les plus faciles. "Toi, le poney, rends-toi utile et va remplir ces gourdes." Il lança un chapelet de poches en cuir sur le dos du pégase, qui soupira et reposa délicatement la tête de l'alicorne sur le sol, avant de se diriger d'un pas lent vers l'oasis. Il fît sauter l'opercule, plongea la gourde dans l'eau tiède, et la regarda se remplir dans une myriade de bulles ; à sa grande surprise, la tâche l'amusa un peu, et il ne tarda pas à repartir fièrement vers le camp, avec une vingtaine de litres d'eau potable sur le dos. Les zèbres les plus assoiffés se saisirent directement d'une gourde, et en prirent une gorgée avec un soupir de bonheur. Platine entendît même quelques remerciements fuser timidement l'audience, et l'espace d'un instant, il se sentît de bonne humeur ; mais voir Celestia se faire verser de l'eau dans la bouche et partout sur le visage par un zèbre malhabile le fît se renfrogner immédiatement. Elle se laissa faire passivement, et fût bientôt remise sur pied. Et la caravane redémarra.
Deux heures plus tard, en plein milieu du désert, Platine trébucha sur un gros caillou à moitié caché par le sable, qu'il n'avait pas remarqué dans son état d'hébétitude. Il pesta, lutta pour se remettre sur ses sabots mais le sable était fin, et il ne réussît qu'à se fatiguer davantage. On lui tendît un sabot salvateur, qu'il saisît, et il tomba museau à museau avec l'ambassadeur.
"Vous n'avez pas bu d'eau." fît-il en touchant du sabot la gourde encore gonflée que le pégase tenait sur son dos. "Pas étonnant que vous ne teniez pas le coup, poney. Il ne faut jamais sous-estimer le désert."
"J'en garde pour elle." grogna Platine, et il jeta un regard en direction de l'alicorne, qui avançait d'un pas lent mais stable. "Je ne veux pas qu'elle ait soif."
L'ambassadeur roula des yeux. "Elle n'en manquera pas, poney. Vous croyez vraiment qu'on va la laisser se dessécher?" soupira-t-il, gagné par la lassitude. Platine bredouilla quelque chose d'incohérent, mais l'ambassadeur n'en tînt pas compte. "Vous avez beau être des prisonniers, vous n'êtes pas des esclaves pour autant. On prend soin de vous. Vous êtes plus ... de la marchandise." conclût-il, ponctuant son explication de quelques gestes abstraits du sabot.
"C'est dégueulasse!" s'indigna le pégase. "Comment pouvez-vous dire une chose pareille?"
"Dois-je vous rappeler qui vous a confiés à nous?" ricana le zèbre, fier de remettre l'ensemble des poneys à leur place. "Et puis, je me suis peut-être mal exprimé. Ce que je voulais dire, c'est que votre travail rapportera de l'argent. Ou du bonheur. Bref, vous les poneys, vous n'êtes pas bons à rien. Et pensez ce que vous voulez, mais nous vous estimons pour ça. A Zebraïca, il n'y a rien de plus respectable que le travail."
"Qu'est ce que vous allez faire de nous?" geignît Platine. "Elle n'est pas en état de travailler."
"Oh, j'avais bien remarqué." fît l'ambassadeur, en regardant du coin de l'œil l'alicorne disparaître derrière une dune. "C'est un cadeau pour l'empereur, et je suis sûr qu'il appréciera, et qu'il en prendra grand soin. C'est quelqu'un de formidable," ajouta-t-il, avec un sourire de fierté. "...et je suis sûr qu'elle se plaira plus ici qu'à Equestria."
Vu sous cet angle, Platine n'avait rien à opposer. L'ambassadeur fît mine de rejoindre le convoi, et il lui emboîta le trot. "Et moi, alors?"
Le zèbre s'arrêta, et le dévisagea. "J'avoue ne pas encore y avoir réfléchi. Mais on dirait que pour le moment, il vaut mieux que vous ne vous éloignez pas trop d'elle." Il grinça des dents. "Bah, on vous trouvera bien une place. Peut-être dans le harem, et là, vous nous supplierez de ne jamais vous libérer!" gloussa-t-il.
"Il est hors de question qu'un zèbre s'approche de mon flanc!" glapît le pégase.
L'ambassadeur le regarda comme s'il était tombé de la Lune. "Des zèbres? Par tout les Dieux, ce genre de choses arrive vraiment parmi les poneys? Vous me dégoûtez." Il tira la langue, et reprît un air sérieux, conscient de ne pas avoir eu l'air très diplomatique. "Non, je parlais de zébrelles, bien entendu. Un poney aussi charmant que vous, vous ne risquez pas d'avoir beaucoup de nuits de repos, ha haha..."
Platine masqua son désarroi en faisant mine de boire une gorgée d'eau, et alors que l'ambassadeur s'éloignait, il l'entendît marmonner quelque chose comme "... mâle et mâle? Ces poneys sont vraiment dingues ...". Puis les plaintes de Celestia lui firent savoir qu'il était demandé, et pour ne pas contrarier l'expédition toute entière, il rejoignît sa princesse au triple galop. Le reste du trajet se déroula sans incident majeur, et ils ne tardèrent pas à rejoindre la grande Terastria.
--
"Terastria!" s'exclama l'ambassadeur avec un énorme sourire, alors que les portes de la ville s'ouvraient, et que le son des trompettes se faisait entendre. Ils pénétrèrent dans la ville sous les yeux d'une foule de zèbres en délire, qui hurlaient à tue-tête le nom de leur pays. C'était un jour de fête, un jour qui resterait dans l'histoire comme le jour où Zébraïca avait vaincue, sans que l'on ait de morts à déplorer. L'ambassadeur et sa garde pleuraient d'émotion, et même Platine ne pouvait rester de marbre devant un spectacle ; Celestia, par contre, promenait un regard éteint sur les immenses tours couleur sable qui dominaient la ville, et paraissait totalement sourde à l'agitation extérieure. "Princesse! Nous sommes arrivés! Finalement!" cria le pégase dans ses oreilles. Son visage se crispa, et elle accéléra le trot. Platine frissonna violemment. De tout cœur, Platine espérait qu'elle se requinque un peu avant d'aller voir l'empereur : en effet, après s'être vu promettre une déesse flamboyante et toute-puissante, il risquait d'être très déçu au moment venu. Et il ne tenait pas à savoir ce qu'il adviendrait d'eux ensuite.
Platine sentît quelque chose lui tirer sur l'aile, et il observa un très jeune zèbre passer son sabot dans ses plumes, l'air émerveillé par ce qu'il voyait. Le pégase le repoussa d'un léger coup d'aile, et le mioche retourna dans les jupes de sa génitrice, une zèbrelle assez grosse qui lui lança un regard meurtrier ; mais elle fût bien la seule, car tout les autres les observaient avec un mélange de crainte et d'admiration. Au fur et à mesure que le défilé se terminait, certains membres de l'expédition se séparèrent du convoi pour rejoindre leurs familles qui les attendaient sur le seuil de leur demeure, et il ne resta bientôt plus que Celestia, Platine, l'ambassadeur et la fanfare devant les immenses portes du palais, faites d'un bois doré éblouissant. Deux gardes couverts de tatouages croisèrent des hallebardes rudimentaires devant la porte, et l'ambassadeur sortît un papier de sa poche, qu'il tendît devant lui. L'un deux s'en saisît, le parcourût rapidement, et écarta son arme avec un "Bonjour, monsieur l'ambassadeur." très poli.
"Attendez, ils ne vous reconnaissent pas?" demanda Platine, sincèrement interloqué. "Ce sont des nouveaux?"
L'ambassadeur soupira. "Vous n'avez pas idée à quel point c'est gênant, à force. Voyez-vous, tout les zèbres se ressemblent, alors, nous avons besoin de papiers d'identité."
"Oh. Je vois." Il ne pût réfréner un petit sourire amusé, et son interlocuteur le dévisagea méchamment.
"Bref. Ne faisons pas attendre l'empereur davantage."
---
Beaucoup, beaucoup plus loin, quelque part où aucun poney vivant ne mettrait jamais les sabots, un orbe de lumière pâle virevoltait dans des ténèbres qui semblaient ne pas finir. Cet orbe, c'était Luna ; mais Luna ne comprenait pas qu'elle était l'orbe, où elle était, et pourquoi elle y était. La mémoire de Luna s'était arrêté au fond du puits au fond duquel elle avait été jetée en compagnie d'une autre pouliche, et elle savait qu'elle n'y était plus, car le puits n'était pas si grand que ça et elle ne voyait la pouliche nulle part. Il faisait tellement noir, et elle ne voyait pas ses propres pattes, pas plus qu'elle ne les sentait. Quelque chose n'était pas normal, et elle le savait, mais elle ne pouvait pas comprendre quoi, et l'angoisse montait petit à petit. Elle se demanda un instant si elle était morte, mais trouva l'idée stupide ; si elle pouvait encore penser, alors elle existait encore. Au bout d'un temps qui lui sembla infiniment long, le noir eût soudainement l'air moins noir, et une mince lueur blanche perça l'enveloppe ténébreuse. Folle de joie, Luna se dirigea vers la lumière, et la lumière se dirigea vers Luna.
Les deux orbes lumineux se rencontrèrent, et explosèrent.
Luna n'était plus dans le noir. Elle était dans une prairie verdoyante, qui s'étendait à perte de vue, sous un ciel azur dans lequel flottait paresseusement d'immenses nuages. Elle n'était plus une de boule de lumière, mais une splendide alicorne éthérée. Mais Luna ne remarqua rien de tout ça ; elle n'avait d'yeux que pour l'alicorne spectrale qui se tenait devant elle, majestueuse à un degré qu'elle n'aurait pas crû possible. L'apparition n'avait pas de visage, pas de bouche, et pourtant Luna entendît distinctement cette voix si familière :
Luna, je suis si heureuse de te revoir.
"Maman!" hurla Luna, et même si elle ne s'entendît pas parler, elle sût qu'elle avait été entendue. Elle se précipita pour étreindre sa mère, mais passa au travers. "Que m'arrive-t-il?"
Je t'ai ramené des limbes. Ton corps t'as abandonné, et ton esprit s'était perdu.
"Je suis ... morte?" gémît Luna.
La mort ne nous concerne pas. Nous passons simplement d'une existence à l'autre, car tel est notre fardeau.
"Mais, maman! Je ne veux pas être ici ... pas maintenant! Ils ont besoin de moi!"
Je sais, et je comprends. Ta place n'est pas ici. Nous t'avons chargé d'un fardeau encore plus lourd que le nôtre, et de quelqu'un avec qui le partager. Tout ces poneys ont besoin de vous, où ils courent à leur perte.
"Alors ... j'ai échoué?" Elle poussa un hennissement de frustration, submergée par la honte.
Je ne te le reproches pas. C'est tellement difficile, et tellement injuste.
Sa voix sonnait vide de toute émotion, et pourtant Luna pouvait ressentir toute la tristesse de l'alicorne millénaire. Elle songea alors à son existence à elle, condamnée à affronter l'éternité seule, dans ce monde si vide et si silencieux. "... Et maintenant?" fît-elle d'une toute petite voix.
Il te faut retourner à Equestria. Et rétablir l'harmonie sur ce monde malade, avec l'aide de ta sœur. Il n'y a pas d'autre alternative.
"Mais ... comment? Je suis au fond d'un puits ... enfin, je crois." Elle gratta l'herbe du sabot, et les brins se balancèrent doucement, comme ballottés par une petite brise.
Viens, ma fille. Je vais te montrer.
L'alicorne fantomatique galopa vers l'horizon, et Luna la suivît. C'est seulement lorsque sa mère disparût dans une colline, qu'elle réalisa que l'horizon n'était autre qu'un miroir gigantesque.
--
Ils étaient de retour à Equestria. En dessous d'eux, totalement étrangers à leur présence, les poneys vivaient joyeusement leur courte vie.
Observe les, ma fille. Ils se promènent, mangent, se reproduisent, ne se plaignent pas. Ceux qui pleurent aujourd'hui souriront le lendemain, et vice et versa ; contrairement aux alicornes, aucun d'entre eux ne passera la majeure partie de sa vie noyé dans la tristesse, car c'est ainsi qu'Equestria est faite.
"Et pourtant, ils nous envient." ajouta Luna, qui ne pouvait détacher son regard d'une jeune pouliche embrassant timidement un poulain de son âge, à l'ombre d'un platane. "Ils en arrivent à croire qu'une longue et morne existence est préférable à une vie courte et heureuse."
Il ne faut pas leur en vouloir. Ce ne sont que des poneys. Ils ont plus besoin de nous que ce qu'ils croient.
"Comment je pourrais les en convaincre? Ils ne veulent même plus s'approcher de nous." se lamenta-t-elle, en croisant les pattes dans une moue un peu puérile.
C'est toi qui vas les approcher, Luna. Les licornes sont nos plus proches cousins ; ils tolèrent la magie bien plus que leur semblables. Trouve une licorne prête à t'accueillir en sa personne, et convaincs-le de t'aider à mener à bien ta tâche.
"Je ne comprends pas vraiment comme je suis supposée ..."
Je ne peux pas t'en dire plus. Je ne l'ai jamais fait personnellement. Mais tu en es capable, il te suffît juste de choisir le bon. Tu le reconnaîtras quand tu le verras.
"Tu pourrais au moins ..." Luna se tourna, et réalisa qu'elle était seule. Elle se remémora sa première rencontre avec sa mère, et sa disparition tout aussi soudaine ; ce monde n'était pas fait pour elle, et y rester devait nécessiter des forces considérables. Elle se souvînt aussi de sa propre condition, et réalisa que ses minutes étaient peut-être comptées. Il fallait faire vite. Le corps vaporeux de l'alicorne traversa les bâtisses de Nombreux-Galops, espionnant repas en famille, douches et autres passages au petit coin. Il n'y avait quasiment que des licornes, et toutes semblaient plus banales les unes que les autres. Luna se résigna à déambuler dans les rues de la ville, et bien à l'abri d'une ruelle sombre, elle vît celui qu'elle cherchait sans le savoir.
Gerbant Riche fût saisi d'un violent frisson, et il lui sembla qu'un courant d'air glacé lui était passé par les narines ; il perdît un instant l'équilibre, lutta pour ne pas tomber en avant, et se raccrocha à une gouttière en se demandant ce qui lui est arrivé, car pourtant, il n'avait pas bu ou quoique ce soit et c'était très étrange.
"Heu ... bonjour." fît une voix tonitruante à l'intérieur de sa tête, et il eût si peur qu'il ruina son pantalon en velours.
WHAK |
| | | #gg totalement Frony
Date d'inscription : 12/09/2011 Age : 30
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 20 Aoû - 1:00 | |
| Jésus, cette scène affreuse Je suis pas du genre sensible, mais là faut avouer que j'ai eu un petit haut-le-coeur. |
| | | #OrangeCape Petit nouveau
Date d'inscription : 16/04/2012 Age : 27 Localisation : Dans 400m, tournez à gauche...
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 20 Aoû - 1:18 | |
| Mais c'est horrible de nous laisser en plan comme ça Le duo Gerbant Riche/Luna, pourquoi pas |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 20 Aoû - 9:23 | |
| la galère que ce doit être pour p33sser. "HEEEE IT COME FROM BEHIND!!" "No Luna! Don't do that! Don't... grgllbl! " |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 20 Aoû - 10:58 | |
| Vous nous offrez tout d'un coup une scène complètement gore alors que vous vous étiez plus ou moins retenus jusqu'ici Le coup des zèbres qui se ressemblent tous, on dirait un vieux stéréotype raciste Il s'en est passé des choses dans ce chapitre, sinon, mais depuis le temps, j'ai oublié pourquoi twala et trixie vont à sid'hennit... Coquilles : - Spoiler:
- Citation :
- au(x) pieds de Vladimir
pour chacun d'entre elles De toute vos forces. je t'en supplies Par tout les Dieux le jour où Zébraïca avait vaincue rester de marbre devant un spectacle > manque un mot au fond du puits au fond duquel > grosse redondance Tout ces poneys comme je suis supposée > comment
|
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 20 Aoû - 11:36 | |
| probablement un vieux stéréotype raciste ressorti de force et ramené à l'échelle des zèbres for teh lulz... enfin c'est de soarin', la scène gore est aussi de lui, il est strictement incapable de se contrôler. et normalement, le tandem EdC et NMM vole au secours de Celestia, l'une parce qu'elle sait voler vite et loin et peut se montrer très dangereuse au corps à corps, l'autre parce qu'elle a un minimum de pouvoirs magiques, et ils ont embarqué Trixeh parce qu'elle a de l'expérience sur le terrain et qu'il y a toujours moyen de la jeter derrière s'ils se font poursuivre ( ). Tout ça en s'infiltrant par les convois de main-d'oeuvre à destination de Zebraïca. Le plan parfait, en quelque sorte... oh, wait merci pour les coquilles, comme d'hab. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 20 Aoû - 12:11 | |
| Ah tiens, oui, faut pas qu'on oublie "raciste" et "homophobie" a la liste des entremets de la fique |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 20 Aoû - 12:16 | |
| "homophobie"? avec tout le royal guards cuddling dont on truffe nos chapitres? |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 20 Aoû - 12:17 | |
| Les Zebres sont assez circonspects vis a vis de l'homosexualité. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 20 Aoû - 13:15 | |
| Ouais, le gore, c'était moi ... Fallait bien faire mourir ce personnage de manière mémorable, et tu verras par la suite que c'est pas totalement gratuit Pendant tout ce passage, j'ai pensé genre aux hérissons sur le bord des routes, et ça appliqué à une déesse, j'ai trouvé ça ironique et poignant ... NmM réduite à l'état de bête, rendue folle par la douleur et la panique ... Et Twixie ne vont pas vraiment à Sid'hennit, c'est une image. Elles vont à un endroit qu'elles croient semblables. Quand aux zèbres qui sont tous les mêmes, c'est un clin d'oeil bête et méchant à cette BD allemande, avec King Zebra |
| | | #Bro-Nie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 25/01/2012 Age : 33 Localisation : Au fond à gauche
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 20 Aoû - 13:28 | |
| - Soarin' a écrit:
- Quand aux zèbres qui sont tous les mêmes, c'est un clin d'oeil bête et méchant à cette BD allemande, avec King Zebra
One must remember no to trust zebras. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 20 Aoû - 16:58 | |
| Je tape king zebra sur google, je tombe là dessus, mfw http://benoitpaille.deviantart.com/art/the-king-zebra-292027342 |
| | | #Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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| | | | [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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