Haaa, N.Moon énervée, j'adore ça.
J'adore comment elle brille et comment elle se regèn. Je kiff, un vrai plaisir à lire.
Des passages comme ça j'en demande à la pelle !
Ne la faite pas finir au fond d'une poubelle comme rat svp

" les longues jambes musclées de l'alicorne"
J'ai dû lire ces quelques mots une bonne dizaine de fois huhuhu...
If you know what I mean

Et pendant ce temps, Étincelle du crépuscule ne savait rien de tout cela. Étincelle du crepuscule était parfois naïve, et sur certains aspects, elle aurait gagné à sortir plus de chez elle, mais lorsque Luna s'était faîte arrêter par la garde du palais, ce qui ressemblait à une simple orgie interrompue en l'absence de l'autorité dirigeante s'était averé être un coups d'état. Malheureusement pour l'alicorne, elle n'avait jamais eu la chance, ni le temps, d'étudier l'Histoire. Ni même de s'enfuir, au contraire d'Étincelle du crépuscule qui avait saisi l'occasion au vol. Jamais Nombreux-galops ne porta aussi bien son nom ce soir là pour la pouliche qui s'engouffra droit dans la Foret-Jamais-Libre. En premier il y eut les arbres, silhouettes décharnées et fantômatiques qui découpaient le ciel de leurs branches interminables, obscurcissant encore plus la voie suivie par la licorne éperdue. En premier, il y eut les arbres, et en second, il y eut les prédateurs, monstrueuses forme de vies qui ne seraient jamais entièrement répertoriés et qui se jetèrent sur elle, rencontrèrent le vide, ratant le corps porté par les pattes brûlantes qui martelaient sans relâche le sol. Il y eut les arbres, il y eut les prédateurs, et vinrent les abîmes, tranchées découpant la terre, gouffres sans fonds au parois desquelles la vie s'accrochait, misérable et déclinante, et devenait poussière au fur et a mesure que l'obscurité gagnait le combat contre les rares trait de lumière, et par dessus lesquels sautait Étincelle du crepuscule, qui parfois s'arrêtait in-extremis lorsque la distance était trop importante, évitant de justesse la chute. Il y eut les arbres, il y eut les prédateurs, il y eut les ravins, et il y eut l'égarement, lorsque des lieux devenaient trop familiers, révelant une erreur dans la direction choisie, forçant la licorne à trouver un autre chemin, au hasard, car il n'y avait depuis longtemps plus aucun moyen de se reperer sinon les constellations qui parvenaient à traverser l'enchevêtrement dense des arbres. Après l'égarement, vint la fatigue, l'épuisement du corps, l'abandon des muscles, le galop qui se mue au trot, puis a un simple pas rapide, le temps de recouvrer quelque forces, et de repartir encore, avec espoir de plus en plus ténu d'arriver un jour. D'abord, il y eut les arbres, les prédateurs, les ravins, l'égarement, la fatigue et la soif, et alors arriva le désespoir, ce monstre auquel nul n'échappe, victime et ennemi. Elle avait abandonné Luna. Elles devaient chercher du secours, mais étaient tombé dans un piège, et avaient echoué. Là haut, Celestia était toujours avec ce pégase a l'air si dangereux. Elle avait abandonné Luna, était seule, poursuivie, et son corps abandonnait le combat petit a petit. Étincelle du crepuscule poussa un râle, renonçant à retenir sa bave, résignée. Elle etait folle. il n'y avait pratiquement aucune raison valable d'aller dans la forêt et d'abandonner Luna. Quelle conne. Les arbres. Les prédateurs. Les ravins. L'égarement. L'épuisement. Le désespoir. Et la Petite Ourse.

-Oh.. Non.. souffla la licorne.

L'animal devait la pister depuis longtemps. Maintenant qu'elle ne courait plus, elle était a la merci de tous les carnivores, et avait fini par accepter l'idée. Les pas lourds ne laissaient aucun doute sur la nature de la créature qui avait fini par la rattraper, et poussa un râle. Elle se tourna, pour faire face a la bête dont les épaules arrachaient la canopée des arbres, blemit en considérant sa taille, et recula maladroitement, cherchant désesperément un endroit ou se cacher. La petite ourse était absolument énorme.

Une patte velue s'écrasa mollement à l'endroit ou elle se trouvait un seconde avant de sauter de coté pour rejoindre un trou situé entre des racines. Si l'ourse était suffisament débile, et aveugle, et paralytique, Étincelle du crepuscule aurait une chance de s'en sortir. L'ourse comprit ce qu'il allait se passer, aperçut le trou entre les racines rampantes et abattit l'arbre, qui manqua de peu la licorne titubante et affolée. L'ourse jouait. Elle abattit de nouveau une patte du diamètre d'un tronc, faisant semblant de rater la licorne, une fois, deux fois, et la cloua au sol au troisième impact. Étincelle du crepuscule sentit son échine gémir sous le choc et poussa un gargouillement pitoyable. Les griffes gigantesque se refermèrent lentement autour de son corps meurtri et la soulevèrent du sol, l'amenant devant le visage et la gueule de leur propriétaire.

-Laisse moi.. croassa Étincelle du crepuscule, sans espoir.

Laisse moi.. J'ai tant de choses a faire. C'est déja trop tard. J'ai été trop conne.

Les dents s'écartèrent, révelant le gouffre béant de la gorge au dessus duquel la licorne se trouvait et finirait.

Tue moi.

Les griffes relachèrent leur tension, et Étincelle du crepuscule tomba. Elle atterit sur quelque chose de mou, pensa qu'il s'agissait de la langue et attendit l'imminent poignardage des dents, s'aperçut que c'etait froid, et compris qu'elle etait tombé sur le museau de la créature, qui avait refermé sa gueule, pour une raison inconnue. S'aggripant pour ne pas dégringoler dans le vide, Étincelle du crepuscule se retrouva entre les deux yeux de la créature, dans le reflet desquels elle vit la lune exploser, ou du moins exhaler un immense nuage de poussière qui s'ecartait avec une lenteur colossale. L'ourse venait d'oublier sa proie, fascinée. Étincelle du crepuscule venait d'oublier le danger, fascinée. Peut etre était-ce parce que les influx nerveux avaient plus de chemin à parcourir dans le cerveau lent de la Petite Ourse, ou juste parce qu'Étincelle du crepuscule était plus intelligente, mais Étincelle du crepuscule fut plus prompte a réagir, et, se tournant sur le dos, elle planta sa corne dans toute sa longueur dans l'oeil droit de la créature, faisait jaillir le sang et une humeur tiède qui la couvrirent, et arrachant un hurlement titanesque à son adversaire. Le corps géant se tendit d'un seul coups, expediant la pouliche dans les arbres qui atterrit au sol dans une pluie de branches cassées, suffocante, et qui se traîna du plus vite que le permettait ses muscles dur comme de la pierre loin du carnage qu'avait entrepris la Petite Ourse, arrachant des arbres, des rochers, pietinant au hasard sans parvenir à retrouver sa proie.

D'abord, il y eut les arbres, puis les prédateurs, les ravins, l'égarement, la fatigue, la fatigue, le désespoir, la Petite Ourse, la Lune. Et puis, il y eut la sortie. Un brin de lumière nocturne, traversant les arbres, aussi petit qu'une tête d'épingle. Étincelle du Crepuscule se releva en gémissant, puis en râlant, et lorsqu'elle atteignit la bordure de la forêt, son corps entier la supplia de se laisser mourir.


La librairie de VillePoney etait silencieuse, et vide.

-Pointe?

Personne ne répondit.

-Pointe? Implora Étincelle du crepuscule. Ou es-tu?

-Ne me laisse pas! supplia t'elle au silence.

Pointe etait parti. Étincelle du crepuscule n'y tint plus et pleura sans retenue, roulée en boule sur le paillasson, et le sommeil la jeta en pâture aux cauchemars. Loin d'ici, Luna perdait le peu qu'il lui restait de Luna. Loin d'ici, Celestia et Platine, enlacés l'un dans l'autre, entamaient sans trop l'avoir voulu un voyage qui serait interminable. Loin d'ici, le ministre des exportations de Zebraïca et ses conseillers mettaient le point final a une nouvelle version du contrat d'échange cordial et bienveillant de sucre jusqu'a Equestria, qui était en fait la copie exacte d'un contrat vieux de plusieurs centaine d'années, qu'Equestria avait décidé de rompre lorsqu'ils avaient décidé qu'ils ne voulaient plus payer et qu'il était temps de remettre sur la table. Loin d'ici, encore que beaucoup plus près, Pointe dormait dans un tiroir aménagé en lit chez Emotive-Timide, qui l'avait accueilli sans faire de manière, compréhensive devant la situation, et qui rêvait de la suite de son déménagement.

Le battant de la porte frappa les fesses d'Étincelle du crepuscule, qui se reveilla en sursaut.

-Pointe? Demanda t'elle au dragon violet qui la regardait avec surprise.

-Oh, c'est toi, dit-il en s'avançant dans la pièce, se dirigeant vers la chambre avec un carton vide a la main.

-Pointe, ou etait-tu passé? je t'ai cherchée partout hier soir! La pouliche se leva maladroitement, le corps courbaturé et mal reposé. Elle était sale et hirsute.

Pointe cherchait des affaires sous le lit, sur l'armoire, quelque bibelots qu'il avait oublié lors de son déménagement. Étincelle du crepuscule escalada l'escalier et le regarda.

-Pointe? Que fais-tu?

Le dragon soupira, posa son carton et se tourna vers elle.

-Je pars.

Étincelle du crepuscule ne comprenait pas. En bas, Emotive-timide passa la tête par la porte. Elle n'osait jamais vraiment entrer chez les gens sans qu'on lui ait autorisé explicitement de le faire.

-Pointe? Appela t'elle de sa voix douce. Tu as besoin d'aide? Je, euh, peux me rendre utile?

-Ca ira, j'explique juste a Étincelle du Crepuscule, répondit le dragon en insistant sur "Étincelle du Crepuscule", ce que je suis en train de faire à l'instant.

-Oh. Étincelle du crepuscule, je vois, acquiesca Emotive timide d'un ton qui était devenu lugubre.

La licorne ne répondit rien. Elle etait trop perdue, et n'arrivait pas à comprendre, ou du moins, ne voulait pas comprendre. Pointe acheva de remplir son carton et se dirigea en direction de la sortie. Étincelle du crepuscule déboula a sa suite, et freina devant Emotive Timide, qui la toisa d'un regard froid.

-Crasseuse, dit simplement la pégase en fermant doucement la porte derrière Pointe.

La licorne resta immobile au milieu de la pièce. Crasseuse, tout etait dit. Et il ne s'agissait pas des traces du périple de la nuit. Étincelle du crepuscule ne résista pas a un hurlement déchirant et recommença a pleurer. Luna lui revint en mémoire. Celestia lui revint en mémoire. Comment les choses avaient-elles fait pour aller aussi mal? Pointe l'avait abandonnée. Jamais Étincelle du crepuscule ne s'etait sentie aussi seule. Et menacée. Cette maison serait la première à être fouillée pour la trouver.

Les murs étaient couverts de livre. Les tables étaient couvertes de livre, encore que bien rangés, car Pointe était un domestique attentif. Le sol était couvert de piles de livre. Étincelle du crepuscule avait passé sa vie à lire l'Histoire d'Equestria. Maintenant, l'Histoire était en train de s'écrire, et elle avait été prise dans la tourmente. La première leçon qu'enseigne l'Histoire, est qu'il faut tirer des leçons de l'Histoire, car sinon, elle se répète, et les dégats du présent s'ajouteront indéfiniment à la liste des dégats du passé, agrandissant toujours plus les regrets du futur. Avant de fuir, Étincelle du Crepuscule prit le plus complet livre d'Histoire qu'elle avait, et quitta la librairie, sans trop d'espoir de la retrouver intacte.

La boutique Carroussel était vide, et la ferme de pomme était trop loin. Il ne restait plus que la maison d'Emotive-Timide. L'accueil serait sûrement glacial, mais Étincelle du Crepuscule, résignée, partit dans cette direction. En arrivant, elle entendit des voix de l'autre coté de la porte, qui se turent lorsque le bout de son sabot frappa le bois. Le silence dura une seconde.

-Oui?

-C'est moi, Étincelle du crepuscule. Ouvre moi, je t'en prie.. dit la licorne.

Le silence dura une seconde, et il y eut des chuchotement.

-Dégage, répondit la porte.

Le sabot d'Étincelle du crepuscule s'ecrasa sans retenue contre le battant, y arrachant des esquilles.

-Ruée Arc En Ciel est MORTE, hurla la jument violette en frappant la porte sans discontinuer. MORTE! Ouvre!

Le silence revint une nouvelle fois, et ce fut les grincement des gonds qui le brisèrent une dernière fois. Emotive timide avait ce regard si particulier de quelqu'un qui est trop choqué pour chercher des explications, de même que Rareté, assise au fond de la piece. Peu importe ce a quoi elles pensaient juste avant, ça mettrait du temps à revenir sur la table.

-S'il te plait.. Laisse moi entrer, redemanda Étincelle du crepuscule, les yeux luisants de larme.

La pégase se déroba, et la licorne entra, jetant son lourd chargement sur le tapis et s'asseyant sur le sol sans oser affronter le regard de Rareté, qui était restée interdite.

-Étincelle du Crepuscule.. C'est vrai? Hésita celle-ci.

-Oui.

-Non.. C'est faux, pas Ruée Arc en ciel, répondit-elle. Ce n'est pas possible!

-Si.. Dit simplement Étincelle du Crepuscule. Elle a été empoisonnée entre des miroirs. Elle n'a pas survécu au voyage sur la Lune.

Et avant que Rareté ou Emotive Timide ne manifestent le moindre signe d'incompréhension, Étincelle du Crepuscule raconta. Le voyage au bout du monde, le train, la forteresse abandonnée, les miroirs, la Lune, le pouvoir qui avait changé de main et les lent rouages qui se mettaient doucement à tourner.

-Je ne sais pas ou est Celestia, conclut t'elle. J'ai perdu tout le monde.

-On nous a raconté des.. Choses, dit Rareté, les larmes aux yeux, qui passait sa patte réconfortante dans la crinière d'Emotive Timide, qui sanglotait silencieusement. Avec Celestia et.. Toi..

La licorne blanche frissonnait.

-Nous étions proches, dit Étincelle du Crepuscule d'un ton monocorde. Très.. proches. Ca ne faisait de mal a personne.

-Vous faisiez des.. Choses, ensemble?

-Nous étions proches, répeta Étincelle du Crepuscle.

-Est-ce qu'elle a.. Leché ta.. Corne? Demanda Rareté, qui tremblait franchement et lui jetait un regard avide en se mordant les lèvres.

La tasse de thé qui trônait sur la table était seule au milieu de la soucoupe. Pas de gateaux. Pas de pot de sucre. Le désir de douceur avait dû atteindre le stade de véritable obsession à VillePoney. Et elles s'imaginaient sûrement qu'ils le sniffaient au chateau, contre de bons services de maîtresse a étudiante, sans compter cette orgie où les deux pouliches n'avaient peut-être pas pu se rendre, et elles pensaient sûrement qu'elle en revenait tout droit, gavée de gateaux, comme pour les narguer.

-Celestia est un monstre, souffla Emotive Timide, les yeux rouges. Un monstre, un monstre! assena t'elle en frappant le torse de Rareté.

-Ce n'etait pas un monstre, dit Étincelle du Crepuscule. Elle a dû faire des.. Choix..

-Le camps de concentration abominable au milieu du desert, c'etait une bonne décision? commença Rareté

-Ce..

-La penurie de sucre, c'etait censé être une bonne chose?

-Je..

-Et mille ans de règne, sans même savoir ce qu'est la vraie vie de tout le monde, comment ça s'appelle? Aboya Rareté. Tout ira mieux sans elle, tout! Et toi, qui refuse de reconnaître que tu as été purement et simplement violée!

Étincelle du Crepuscule ne répondit plus rien. Sa respiration était devenue sifflante.

-Oh, je tellement suis désolé, Étincelle du Crepuscule, gémit Rareté en se précipitant pour la réconforter.

-Ce n'était pas ça, souffla la licorne violette de manière inaudible.

Ce n'etait pas ça.. Elle a porté un poids tellement énorme sur ses épaules. Et maintenant, il n'y a plus personne pour le faire..

-Tu as dû passer des jours terribles, dit Rareté en regardant son corps d'une blancheur impeccable souillé par son etreinte avec Étincelle du Crepuscule. Viens. on va te laver.

Le sifflement du vent réveilla Platine, qui s'etait assoupi. Lentement, le souffle croissait, au fur et a mesure qu'ils arrivaient au terme de leur chute interminable. Il se réveilla, trembla instantanément à cause du froid mordant qui les avaient saisi tout les deux et regarda vers le haut. Equestria s'étendait dans toute son immensité. Personne n'avait regardé ce royaume d'aussi loin, et d'aussi près. Peut-être était-ce une vision dont se délectaient tous les jours les divins, mais cette fois ci, le pégase y avait droit, et il savoura chaque seconde de la vue.

Il se pencha sur Celestia, enlacée contre lui au creux de ses ailes. La déesse dormait. Les deux êtres du corps royal, autrefois blancs immaculés étaient couverts de poussière gelée et de saleté, et du bout du sabot, Platine ôta délicatement le givre des paupières de Celestia, qui tourna la tête et fit mine d'ouvrir les yeux.

-Réveille toi, ma reine, lui souffla t'il au creux de l'oreille. Nous arrivons enfin chez nous.

un coups d'état.
monstrueuses forme de vies
-Je part.
couverts de livre.
Le camps de concentration
je tellement suis désolé ( )
Ce n'"tait pas ça

"Ma douce reine" avait-il dit. Platine ne pût retenir un ricanement. Il y a peine quelques jours, il aurait broyé la tête de la déesse solaire entre ses sabots si on la lui avait apportée sur un plateau. Et comme d'habitude, tout ce en quoi il croyait avait été chamboulé en l'espace d'un instant. Tout cela commençait à devenir très fatigant pour le pégase blanc, à force. Au moins, il lui restait l'espoir fou que toute cette histoire se finisse rapidement et simplement, sans trop de larmes et de souffrance. Espoir qui ne se réaliserait jamais s'ils s'écrasaient sur le sol comme de vulgaires grêlons.
Platine réalisa avec un frisson de terreur que le sol se rapprochait dangereusement. Ils chutaient désormais à une vitesse phénoménale, et l'étalon pouvait désormais discerner des bâtiments et des reliefs là ou il n'y avait auparavant que des nuages ; à en juger par la hauteur et l'aspect des structures, ils étaient au dessus de Nombreux Galops.

"Princesse!" hurla Platine, assez fort pour couvrir le bruit du vent. "Déployez vos ailes, où on est fichus!"

"Je ne peux pas." gémît-elle faiblement. "Elle est cassée." Elle marqua une courte pause, et poussa un faible soupir. "Tu aurais pu y penser avant, Luna."

"Au moins une, alors." Platine ouvrît brutalement ses ailes et le vent se déchaîna contre ses muscles, lui arrachant un grognement de douleur. "S'il vous plaît!"

Celestia obéit, et déploya l'immense aile qui lui restait. Leur chute ralentît instantanément, mais au prix d'un problème tout aussi grave ; désormais, ils penchaient d'un côté. Platine ferma une aile, mais ça n'arrangea rien, elle n'atteignait pas l'envergure de celle de la déesse. Il allait falloir faire avec. Platine obliqua pour compenser, mais réalisa ça ne suffirait pas à éviter l'atterrissage en catastrophe. Atterrissage auquel ils ne survivraient pas si réalisé sur une surface un tant soit peu dure ou pointue ; il fît de son mieux pour se diriger vers un lac artificiel ou s'amusaient joyeusement des poulains et traversés par des couples en pédalo. Lorsqu'il fût à deux doigts de plonger, il prît une profonde inspiration.

Platine manqua de s'évanouir au contact de l'eau glacée, et lorsqu'il ouvrît les yeux, réalisa qu'il coulait. Il voulût remonter, mais quelque chose l'en empêchait, et cette chose n'était autre que l'imposante déesse sur son dos ; à ce rythme là, ils n'allaient pas tarder à toucher le fond. Et cette fois ci, ce ne serait pas que métaphorique. A deux sabots de la panique, il balança des coups de patte à Celestia, tira sur sa crinière et mordît même son oreille. Mais il n'y avait rien à faire, sa conscience avait apparemment quittée le navire. Encore une fois, c'était à lui de sauver les meubles.
Le pégase enlaça la princesse évanouie et donna tout d'abord un coup d'aile sur le côté, et il se retrouva au dessus. Puis au prix de ses dernières forces, il battît des ailes sous l'eau, et remonta progressivement à la surface. C'était loin d'être facile : le poids de Celestia menaçait de le refaire couler entre chaque poussée, et il commençait à manquer d'air, d'énergie et de volonté.
Quand soudain, quelque chose d'inattendu se produisit ; quelque chose l'attrapa par la crinière et le sortît brutalement de l'eau.

Platine crachota et secoua la crinière, momentanément aveuglé par la lumière et l'eau dans ses yeux. Puis il leva la tête du mieux que lui permettait sa position, et son regard rencontra celui d'un autre étalon brun à la crinière onyx, complètement trempé et visiblement furieux, qui se tenait allongé en travers d'une barque retournée. Il s'apprêta à le remercier et à lui demander assistance, quand l'autre lui cracha au visage :

"Non mais ça va pas, espèce de fou furieux? Vous savez combien a couté ce costume?"

Platine comprît "Oh, mes excuses, monsieur! Peut-être pourriez-vous m'aider à empêcher mon amie de se noyer?" ajouta-t-il sur un ton sarcastique.

Le bourgeois l'aida à hisser le corps inconscient de l'alicorne en travers de la barque, et ses yeux s'agrandirent de stupeur lorsqu'il réalisa ce qu'était la chose sale, trempée et couverte d'algues qu'il venait d'arracher à une mort certaine. Aussitôt, son visage s'illumina.

"Oh, par Celestia! C'est l'immonde câlineuse de pouliche ! Vous l'avez trouvée! Ligotons là, et à nous la prime!" Il esquissa un grand sourire.

"Euh ... Non, c'est un costume de carnaval, haha. Il est réussi pas vrai? Pas vrai?" tenta désespérément Platine, en donnant des coups de coude qui se voulaient amicaux.

"Vous vous moquez de moi? Et arrêtez de me toucher." fît le poney bourgeois d'un air méprisant. "Vous croyez réellement pouvoir prendre ma part de cette façon?" Il pointa un sabot menaçant vers le pégase.

"Vous êtes pas déjà assez riche comme ça?" grogna Platine, dégoûté. "Dites, j'ai entendu dire que y'avait un trésor pirate au fond de l'eau, pourquoi n'iriez vous pas le chercher?" Le richissime poney leva d'abord un sourcil interloqué, mais comprît tout ce qu'il y avait à comprendre lorsqu'il fût brutalement poussé de la barque et qu'il réatterrît dans l'eau glaciale. Platine en profita pour tirer la barque vers le rivage, ignorant les menaces et les injures de l'autre. Au moins, le message était clair ; sa Majesté n'était plus du tout la bienvenue en ces terres. Pire, elle était en danger. Plus en danger de noyade, heureusement, mais peut-être pire encore, malheureusement.

Platine allongea la divinité solaire sur l'herbe humide, à l'abri d'un buisson et lui caressa délicatement la joue. "Princesse Celestia? On a réussi. Réveillez-vous, vite, l'endroit n'est pas sûr."

Celestia ouvrît lentement les paupières, crachota un peu d'eau et regarda Platine droit dans les yeux. "Aucun endroit n'est sûr, Platine. Tout le monde me veut du mal." murmura-t-elle avec une résignation effrayante. Platine détourna les yeux, mal à l'aise. Aussi empathique qu'il puisse être, il ne pouvait pas vraiment supporter un regard ou se lisait pareille tristesse.

"Vous venez de survivre à un voyage spatial." soupira-t-il, en l'aidant à se remettre sur ses sabots. "Allez, ne faites pas la pouliche. Tout ira mieux après un bon repas." Il sortît une bourse visiblement pleine à craquer de pièce d'or. "Notre ami le snob nous a laissé un beau cadeau. Petit truc que j'ai appris à Sid'Hennit." Il sourît, dévoilant deux rangées de dents étincelantes.

"Les gens me reconnaîtront. Je serai pendue avant d'avoir pu mordre dans un gâteau marbré." marmonna Celestia, avec une fatigue millénaire.

"J'ai une idée." fît Platine, nullement découragé. "Suivez moi."

Ils s'installèrent au centre d'une clairière, au fond du petit bois artificiel qui bordait le lac, et Platine s'éclipsa pendant 10 minutes, laissant la princesse momentanément morte d'inquiétude. Mais son cœur se réchauffa lorsqu'elle le vît réapparaître au trot, tenant entre ses mâchoires serrées deux grands sacs bruns dont elle ignorait le contenu. Mais à en juger par l'odeur qui en émanait, ça devait être quelque chose de mangeable.

"Le repas de sa Majesté est servi." dit Platine d'un ton faussement solennel, qui arracha un ricanement sincère à la Princesse. Il déballa le contenu directement sur l'herbe : deux boîtes en carton contenant d'étranges bâtonnets jaunes, deux choses rondes emballées dans du papier et deux grands gobelets en cartons nantis d'une paille.

"Qu'est ce donc?" s'interrogea Celestia. A part pour les gobelets, elle n'a jamais vu de la nourriture présentée de cette façon. "On ne sert pas de telles choses au Palais."

"La nourriture du peuple, voyons. Frites et hambourguerres. Désolé, le Horsia ne fait pas à emporter." répondît Platine entre deux bouchées voraces. Il avait déjà à moitié fini son "hambourguerre".

Celestia approcha la chose énorme et suintante de ses narines et renifla. On aurait dit un mélange bizarre de viande de bœuf grillée, de caramel fondu et de Tarnation sait quoi. Rien de très ragoutant, mais c'est pas comme si elle avait quelque chose de mieux sous le sabot. Elle ouvrît la bouche et mordît timidement dedans."C'est absolument délicieux." s'exclama Celestia après avoir avalée, et elle reprît une plus grosse bouchée. "Pourquoi personne ne m'en a jamais proposé?"

"Eh bien, en fait, ça fait grossir." Platine remarqua l'air outré de la Princesse, et éclata de rire. "Je n'insinue rien!" Il mima une posture de défense, et Celestia rît à son tour. Puis il coinça la paille entre ses lèvres, et prît une gorgée qu'il recracha aussitôt sur le sol. "Erk. Je ne vous conseille pas le soda, en tout cas. Ce n'est plus ce que c'était depuis qu'ils utilisent du sel à la place du sucre. En fait, ça ne fait que donner plus soif."

"Tant pis. Ah!" grogna Celestia en sentant son estomac pousser un cri d'horreur devant l'offrande qui lui était présentée. "Je me sens lourde."

"Oui, malheureusement, c'est souvent le cas après un repas pareil. Allongez vous, et détendez vous. Le royaume peut bien attendre quelques heures."

Platine et Celestia se retrouvèrent ainsi allongés de part et d'autre de la clairière, à une distance suffisante pour empêcher les inévitables et honteuses émanations gazeuses de venir gâcher la tranquillité du moment. Après une demi-heure de relaxation, Platine céda à une question qui l'obsédait depuis un temps déjà.

"Dites moi, votre Majesté, qu'est devenu Anthracite? Je ne l'ai pas revu depuis que j'ai quitté la garde."
Platine ne croyait pas qu'il puisse avoir cédé de son plein gré à une autorité corrompue, et espérait sincèrement qu'il ne lui était rien arrivé de fâcheux. Après tout, il avait été pendant un court moment la seule personne sur laquelle il avait pu compter, il avait semblé être très affecté par son départ. Il ne restait plus beaucoup d'amis à Platine, et en retrouver un ancien ne lui ferait pas de mal en ces temps troublés.

"L'étalon gris?" Platine confirma de la tête. "Il me semble qu'il ait demandé à être muté à Poulichedelphie. J'ai acceptée, bien sûr, il y avait déjà bien assez de gardes au Palais, et, euh ..." Elle rougît. "... Contrairement à toi, il a toujours catégoriquement décliné nos invitations, enfin, surtout celles de ma sœur..."

"J'avais refusé aussi." marmonna Platine. Celestia baissa la tête, honteuse. "Enfin, au moins, il est loin de tout ce foutoir." conclût-il, pour revenir au sujet.

Le silence s'étira pendant de longues minutes. La tension était presque palpable.

"Dis, Platine ..." Il se prépara à l'inévitable question. " ... Il n'y avait rien, entre Anthracite et toi?"

"Non, rien du tout." soupira l'étalon. "Je ne suis pas de ce genre là. Pas du tout."

"Vraiment?" fît Celestia, sincèrement étonnée. "J'avais entendu dire, parmi les gardes, que ..."

"Je n'ai jamais été d'accord! C'était du bizutage pur et simple." protesta-t-il. "Je croyais qu'on avait mis ça au clair, avant que je parte." Il fît la moue.

"Oh, je vois ... Excuse moi."

Le silence retomba sur la clairière, et Platine se laissa aller au repos, les yeux fermés, la tête logée entre le creux des pattes. Quand soudain, il sentît une sorte de chatouillement dans ses parties les plus privées, soupira, leva la tête, constata la présence d'un halo bleuté autour de ses régions érogènes, et regarda la Princesse droit dans les yeux.

"Votre Majesté, il faudrait sérieusement réviser vos techniques d'approche. Surtout quand vous n'êtes pas au Palais."

"Oh, Platine, ne fais pas le difficile!" se plaignît-elle. "Ta princesse a sérieusement besoin de réconfort. D'un peu d'affection."

Platine secoua le bassin, et la magie disparût. "Et votre fidèle étudiante? La pouliche violette?"

Celestia prît un air morne. "Elle est tout pour moi, mais elle ne pourra jamais remplacer le contact d'un étalon. Les muscles. L'odeur virile et puissante de leur transpiration. Cette sensation d'être ..."

"D'accord, d'accord." la coupa Platine. "Laissez moi 5 minutes, je reviens. Une affaire urgente à régler."

Platine s'éclipsa dans les bois, et lorsqu'il fût d'être hors de portée visuelle et auditive de la divinité solaire, écarta les pattes et se laissa aller avec un soupir de satisfaction. Sous l'eau, il avait bu la tasse plus d'une fois, et la gorgée de sel qu'il avait avalé avec son repas faisait sentir son effet. Il ne lui fallût pas longtemps pour terminer, et il se rendît compte avec amertume qu'il avait tout de même réussi à éclabousser les poils au dessus de ses sabots antérieurs ; il chercha du regard un buisson sur lesquels les essuyer, quand une lame froide et acérée posée sur sa partie la plus vulnérable le dissuada de bouger.

"Un geste brusque, et elle se retrouve par terre." lui susurra l'étalon grisâtre, une licorne, qui tenait la lance par magie. "Soyons honnêtes, ni toi ni moi ne voulons ça."

"Désolé, officier, je ne savais pas qu'il était interdit de satisfaire un besoin pressant dans les bois." hasarda Platine. La lame se rapprocha un peu, et il tressauta en la sentant entailler légèrement dans la chair fragile. "Aïe!"

"Fais pas l'imbécile!" hurla le garde."On t'as vu avec l'alicorne. Suis-moi, et pas de coups fourrés." Il attrapa un collier de fer, qu'il passa autour du cou du pégase blanc, et relia le tout à une lourde chaîne.

Platine n'eût d'autre choix que d'obtempérer, et à sa grande horreur, le garde le mena jusqu'au milieu de la clairière, où se tenait toujours Celestia, enchaînée et bâillonnée. Deux autres gardes tenaient des armes pointés sur elle, prêt à trancher dans le vif au moindre signe de rébellion. "Regardez, les gars, deux pour le prix d'un!" s'exclama le garde, en tirant brutalement sur la chaîne, ce qui fît tomber Platine en avant, sous les rires des autres. Il leva les yeux, et rencontra le regard plein de détresse de Celestia ; il n'avait suffi que d'une petite erreur pour tout faire capoter. Comme d'habitude. Les larmes lui vinrent aux yeux.

"Oh, hey, c'est Platine!" fît un des gardes, qui tenait une épée dangereusement près de la gorge de la divinité déchue.

"On se connaît?" cracha l'intéressé entre ses dents.

"Ouais! Je suis celui qui t'avait eu dans l'œil, à ta première nuit au dortoir. Ha ha ha!"

"Enc ... !" rugît Platine, et il fît mine de se précipiter sur le garde, avec la ferme intention de lui arracher les poumons par la bouche. La chaîne faillit échapper à la licorne, mais il l'attrapa entre ses dents et tira fermement dessus à nouveau, coupant le pégase dans son élan, qui retomba au sol avec un gargouillement étouffé. Les gardes ricanèrent de plus belle, et alors que ses oreilles bourdonnaient, Platine entendît le son distinct de sabots claqués entre eux.

"Bon! On va emmener tout ça devant Vladimir."

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Le trajet fût terriblement pénible. Au bout d'un kilomètre de marche forcée, rendue atrocement fatigante à cause du poids des chaînes, Celestia avait à peine la force de tenir debout ; les coups de bâton et les cailloux n'arrangeaient rien. Mais ce n'était rien à côté de l'humiliation. Pour Celestia, ce jour marqua d'une pierre blanche la fin de son règne, et même la fin de son existence parmi les poneys. Sous les cris, les insultes, les malédictions diverses, et les accusations de viol de pouliche, elle réalisa qu'elle n'était plus rien pour personne. Sauf sa sœur, mais elle était sans doute perdue loin d'ici. Sauf sa fidèle étudiante, mais elle était probablement dans le même cas que Luna. Sauf Platine, mais lui aussi allait lui être enlevé.
Elle était seule. Elle voulût crier de rage, de tristesse, mais le mors dans sa bouche l'en empêcha.
Lorsqu'une tomate l'atteignît en pleine face, le jus rougeâtre se mêla à ses larmes.

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"Et bien, et bien ..." susurra Vladimir en dévisageant Platine, qui lui rendît un regard meurtrier. "Qu'est ce qu'on a là?" Il marqua une longue pause, et se tourna vers le garde, interloqué. "Non, c'est vrai, qui c'est, ce type?"

"Oh! Heu ..." fît le garde, en regardant le rapport qu'il venait d'écrire. "Il s'appelle Platine, votre Altesse. Apparemment, il lui servait de garde sous l'Ancien Régime, et on l'a trouvé avec, dans la clairière."

"Je vois. Mhhh ..." Il l'examina sous toutes les coutures, avec un zèle de négrier qui ne fût pas sans agacer singulièrement le pégase. "Il m'a tout l'air robuste. Ca serait dommage de laisser moisir un étalon pareil en prison. Mettez le sur la liste, voulez vous?" Le garde acquiesça et griffonna quelque chose sur un papier. Platine se demanda ce qu'était cette liste, mais quelque chose en lui eût peur de connaître la vérité. Au moins, ce n'était pas la mort, non? "Merci. Eeeeeeeeeet passons donc à ma chère tante, j'ai nommé, Celestia!" s'exclama-t-il avec une joie non dissimulée. "Oh, Celestia, Celestia, je n'arrive pas à croire que je te revois enfin. J'ai l'impression que ça fait un millénaire!"

"Épargne moi au moins tes mauvaises plaisanteries, Vladimir." soupira Celestia, et Vladimir acquiesça silencieusement, et fût même un instant tenté de s'excuser. Il avait beau prétendre le contraire, l'alicorne déchue en face de lui inspirait toujours une once de respect naturel, que seuls les êtres supérieurs sont capables d'inspirer de façon aussi naturelle. "Pourquoi tout ça? Je ne t'ai pas élevé pour que tu deviennes le plus vil des tyrans."

"Quelque part, si, ma tante. Mais tu n'as réussie qu'à moitié, vois-tu." Il bomba le torse. " Je ne suis pas un tyran. Je suis le roi que le peuple veut, et qu'il a toujours voulu. Il est dommage que les choses se soient passées de cette façon, mais la roue devait bien tourner un jour ou l'autre."

"Non mais regarde toi!" cracha Celestia, d'une voix si puissante qu'elle fît trembler les murs et sursauter Vladimir. "Tu n'as rien d'un roi. Tu leur as promis l'impossible, tout ça pour être sûr qu'ils t'aiment. Ce n'est pas comme ça que ça marche. Nous les alicornes, n'avons jamais choisies d'être appelées à régner. Mais c'est comme ça. Nous nous acquittions de notre devoir, malgré tout les sacrifices. Toi, tu ... Tu prends tout ça pour un jeu!" Elle souffla des naseaux, envoyant quelques gouttelettes de morve sur le tapis. Son tapis.

L'assistance se tût un long moment, jusqu'à ce que Vladimir reprenne d'une voix douceâtre : "C'est ce qu'on verra, Celestia. D'ailleurs, tu seras aussi là pour le voir. Ta sœur, par contre ..."

"Luna?" la voix de Celestia se brisa."Qu'est ce que tu lui as fait?"

"Rien. Elle, en revanche ..." Vladimir haussa les épaules. "On dirait qu'elle a encore plus de problèmes à se contrôler qu'avant. Et ne je parle pas de saloper la moquette en dégoulinant dessus, non, non." Il grinça des dents.

"Elle n'a quand même pas ... ?" Celestia se remémora l'épisode funeste. Lune Cauchemardesque. L'exil sur la Lune, et son retour qui avait failli être apocalyptique si Etincelle du Crépuscule et 5 autres pouliches un peu bizarres n'avait pas eues autant de chance. Était-ce vraiment arrivé?

"En fait, si." grogna Vladimir. "Dans votre donjon. J'y ai envoyé mes meilleurs gardes, ils ne sont pas revenus. Mon aide de camp non plus. Celes ... Euh, qui sait s'ils sont encore en vie." Il sortît une grande bouteille de liqueur de pommes, et la posa sur son bureau.

"Vladimir, es tu encore capable de tenir une promesse?" demanda l'alicorne avec humilité. "Laisse moi descendre là-bas. Je la ramènerai telle qu'elle est vraiment. Innocente et naïve. Et quand ça sera fait, laisse là au moins partir. Quelque soit le châtiment que tu lui réserves, ça serait trop pour elle." Elle baissa la tête, comme pour s'incliner. En vérité, elle voulait cacher ses yeux, qui s'humidifiaient rapidement.

Vladimir réfléchit un long moment, et soupira. "Soit. C'est promis. Gardes!" Il tapa du sabot sur la table, et ils se réveillèrent. "Emmenez la au donjon. Oh, et l'étalon aussi, tiens." Les deux disparurent par la porte, et il demanda à ce qu'on le laisse seul.
Il bût une grande rasade de liqueur directement au goulot, et se mît à prier silencieusement, le cœur battant à cent à l'heure. "Oh, par pitié, faites qu'il ne m'arrive rien."