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| | [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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Auteur | Message |
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#caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 12 Juil - 10:35 | |
| ils ne mangent pas de viande parce qu'ils sont pauvres. et, après tout, on ne fait pas de gâteaux sans casser d'oeufs. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 12 Juil - 10:55 | |
| Plussain, dans mon headcannon, les poneys broûtent parce que c'est gratuit et que ça nourrît quand même bien, mais ils rêvent tous de pouvoir s'offrir un bon steak saignant. |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 13 Juil - 11:46 | |
| Votre divertissement bi-quotidien, par votre humble serviteur. Sang! Sueur! et tout ce qui peut sortir d'un poney et finir par "-ine" ! de l'action, pour toute la famille! - Spoiler:
Juchée sur le dos de Luna, Étincelle du Crépuscule tremblait comme une feuille, tant d'excitation que de terreur; les pattes crispées autour du long cou musclé de la princesse de la nuit qui avait revêtu sa véritable apparence, serrant la couronne royale entre ses dents, elle évitait autant que possible de regarder devant elle, d'apercevoir la surface lisse et noire comme le fond d'un puids du miroir grossièrement taillé sur la surface de la roche. En dessous d'elle, Luna étirait ses puissantes ailes, grattait la poussière de ses sabots et renâclait, se préparant à traverser de nouveau cette mer d'ether en pleine tempête qui avait dissolu la force vitale d'une pouliche pareille à Étincelle du Crépuscule en quelques secondes.
Assise dans la poussière à côté d'elles, la déesse du soleil leur donnait les dernières consignes d'usage; elle passait son sabot dans la crinière violette et sombre de son élève pour tenter de rassurer la malheureuse licorne tétanisée. "... Alors, c'est bien compris? Vous sortez par la cascade, rejoignez le palais, réactivez le miroir du fond de la salle du trône à l'aide de la couronne et Luna ramène le médecin en chef du palais; je compte sur vous, ça va aller, ma chérie?"
"J'veux faire pipi..." gémit la licorne violette en tremblant de plus belle.
Celestia pencha la tête vers elle. "Rassure-toi, Étincelle du Crépuscule, tant que tu reste fermement aggrippée à Luna, il ne t'arrivera rien, et... " dit-elle d'une voix calme; puis, elle remarqua que l'étalon blanc s'était rapproché. "BAS LES PATTES, PLATINE!" lui lança t-elle, l'aile gauche dressée en une posture menaçante. L'autre pendait.
Luna prit l'injonction comme un signal de départ; ni d'une ni d'eux, elle galopa vers le miroir, tête baissée, ailes ouvertes, sans prêter attention au cri aigü de son amie juchée sur son dos. Une seconde après, licorne et alicorne furent happées par la surface réfléchissante, et celle-ci se reforma avec un clac assourdissant. Désormais, ne restait plus que la princesse du jour, qui contemplait l'endroit où sa soeur et son étudiante avaient disparu, le souffle court; son teint avait viré au cireux, ses grands yeux violets étaient marqués de cernes, et elle paraissait abattue. A peine eut-elle le temps de songer au problème Platine que celui-ci s'était déja jeté sur elle, profitant de sa distraction, et les deux corps blancs allèrent se mêler dans le régolite en un chahut inextricable.
Platine prit le dessus, arrachant un cri de souffrance à son ancienne reine lorsque celle-ci se retrouva plaquée au sol sur le dos; elle lui jeta de la poussière dans les yeux, et lui ouvrit le menton d'un violent coup de sabot renforcé de métal. Aussitôt, d'un puissant coup de rein aidé par la faible gravité, le pégase blanc la tira sur lui, passant en dessous, et avant que Celestia n'aie eu le temps de réagir, il lui envoya une puissante ruade dans les tripes, lui coupant instantanément la respiration. "Pour Baie Coup-de-poing." siffla t-il entre ses dents serrées. la déesse du soleil alla rouler un peu plus loin et resta recroquevillée sur elle-même en gémissant, hoquetant plus qu'elle ne respirait, les yeux hagards, les deux pattes avant serrées contre son estomac; Platine vit alors sa corne devenir incandescente.
Sans attendre une seconde, il repartit à l'assaut, et attrapa la pointe d'ivoire entre ses dents, il tira et secoua avec la hargne d'un chien enragé; sans succès, celle-ci tenait bon. Se rappelant alors ce qui était arrivé à ses testicules, il rejeta sa reine sur le dos d'un coup de genou dans les côtes, bondit vers sa tête, et sauta à sabots joints sur sa corne, de toutes ses forces, la brisant net. Platine ouvrit ses ailes pour fondre sur elle, et finir le travail; malheureusement, il comprit trop tard qu'il n'y avait pas d'air sur la lune. Celestia ouvrit un oeil meurtri, distingua vaguement son agresseur battre inutilement des ailes pour reprendre contact avec le sol, et d'une puissante décharge d'énergie magique lança son corps imposant contre le sien, manquant de peu de l'assommer totalement.
A moitié dans les vapes, Platine reprit ses esprit sur le dos, les épaules plaquées au sol par deux imposants sabots cernés d'or; le ciel entier était occupé par le corps gris sale, rouge et dominateur de Celestia. le visage de celle-ci était à quelques centimètres du sien, un visage déformé par la souffrance et la haine; il constata avec horreur qu'il lui restait au moins la moitié de sa corne, et que celle-ci brillait d'un éclat malsain, éblouissant.
"J-J'ai d'excellentes raisons de ne pas t'achever sur l'heure dans les pires tourments que tu puisses imaginer, Platine..." bafouilla t-elle à son intention, avant de reprendre son souffle: "Mais si tu ne r-réponds pas à mes questions je te massacre."
Elle haletait. Platine fit un oui terrifié de la tête, totalement à sa merci. "Bi... Bien." répondit-elle. "A présent, dis-moi."
La question tarda à arriver. "...Dire quoi?" hasarda Platine. La seconde d'après, les grands yeux améthystes en face des siens se perdirent dans le vague, et le corps inerte de sa reine s'effondra de tout son poids sur le sien, l'empêchant de respirer.
D'un effort suréquin, entravé par la douleur, l'ancien garde royal rejeta Celestia sur le côté, et se redressa en titubant; il contempla la déesse du soleil inconsciente, le souffle court, saisi de tremblements. Du regard, il chercha une grosse pierre, assez réduite pour être portée à bout de sabot mais suffisament lourde pour finir le travail; puis, son esprit reprit les commandes, et il abandonna l'idée de la pierre.
Couchée dans la poussière, désormais incapable de se battre, il avait à ses pieds celle qui avait ordonné la construction de l'enfer de Sid'Hennit, dont il était un des seuls à s'être échappé. Une aile brisée, une réputation salie à travers tout le royaume, voici l'état dans lequel il avait retrouvé la reine d'un monde, celle dont il avait été le meilleur garde voici une éternité, et des sabots de laquelle il avait reçu une lettre de licenciement, officieusement la plus belle récompense qu'un garde comme lui puisse espérer recevoir.
Platine se revit dans cette raffinerie de sucre dévorée par des flammes gigantesques, suppliant à son amie restée derrière d'ouvrir le panneau de métal qui les séparaient; il se projeta de nouveau aux commandes de ce train gigantesque, qui était parti à vide d'une ville saisie de folie meurtrière. Toutes les humiliations auxquelles il avait assisté, les violences dont il avait été témoin là-bas repassèrent devant ses yeux comme un flash; il secoua la tête, et ne resta plus que la lune, grise en dessous, noire au dessus, et celle qu'il avait tenu pour responsable des pires atrocités qu'il aie vécu, forme grisâtre étendue dans la poussière, qui se soulevait lentement au rythme d'une respiration faible et irrégulière.
Son corps criait vengeance. Mais son esprit voulait des réponses, et Platine sut qu'il ne pourrait pas avoir les deux. La reine avait succombé à un simple choc glucidique, et elle était de toute manière devenue inoffensive. Et c'est ainsi que l'ancien garde royal se retrouva assis dans la poussière, la tête de sa reine sur les genoux, à lui donner de petites claques sur les joues pour essayer de la faire revenir parmi les vivants.
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Quelques feuilles de cette plante aux vertus stimulante dont Platine et sa défunte camarade étaient devenus adepte trouvèrent leur chemin entre les dents de Celestia, et obéissant à un réflexe primitif, celle-ci se mit à les ruminer avec lenteur. Quelques secondes après, la déesse du soleil ouvrit un oeil fatigué et regarda au dessus d'elle; voyant Platine, celui-ci s'agrandit et sa propriétaire se remit debout avec précipitation, tituba dans la poussière, trébucha, roula au sol, se remit maladroitement sur ses pattes et s'éloigna hâtivement de son ancien agresseur, le fixant de ses yeux horrifiés et hagards.
"Calmez-vous, ne faites pas de mouvements brusques, sinon vous allez encore vous évanouir, lui lança l'ancien garde royal, un sabot diplomate tendu dans sa direction. C'est fini, je ne veux plus vous faire de mal."
Celestia s'arrêta net et le regarda sans bouger, interdite, haletante; il fit mine de se lever, mais voyant qu'elle tendait de nouveau tous ses muscles, prête à détaler au moindre mouvement suspect de sa part, il jugea qu'elle était encore trop paniquée et désorientée pour réagir de manière cohérente et se rassit, attendant simplement qu'elle finisse par se calmer.
Séparés par une distance respectable, les deux poneys se fixèrent du regard avec méfiance, chacun guettant la moindre des réactions de l'autre; au bout d'un long moment, voyant que rien ne bougeait chez Platine et qu'il ne manifestait aucune intention de se ruer de nouveau dans sa direction, la princesse du jour se détendit peu à peu; finalement, elle s'assit avec précaution sur le sol, les pattes tremblantes, sans le quitter des yeux.
"L'un comme l'autre, nous semblons avoir besoin de réponses, dit-elle d'une voix rauque. Qui prend la tête?"
"Honneur aux dames." lui répondit Platine avec un signe de tête.
La déesse du soleil rejeta sa crinière en arrière d'un large mouvement de tête. "Tout à l'heure, j'étais à ta merci. Pourquoi m'avoir épargnée?"
"Pour que nous puissions avoir cette conversation."
Elle prit une profonde inspiration. "A l'époque, tu étais mon garde le plus dévoué, et nous ne nous sommes pas quittés en mauvais termes. Qu'est-ce qu'il s'est passé entretemps, Platine?"
Celui-ci fronça les sourcils. "J'ai survécu à Sid'Hennit. Cette explication suffira?"
Celestia eut un tic nerveux; elle enchaîna aussitôt. "Qu'est-ce que tu racontes? L'expédition envoyée sur les lieux n'a rencontré que la mort et la désolation. Les quelques poneys vivants qu'ils ont trouvé là-bas sont tous enfermés dans des asiles psychiatriques. Nul ne sait s'ils vont un jour-"
"J'étais dans le train." la coupa Platine.
La déesse du soleil parut choquée; elle regarda le pégase blanc sans trouver quoi répondre, sa respiration s'était imperceptiblement accélerée. Une nouvelle fois, la vision de la glorieuse machine mutilée, échouée devant les portes de Poulichedelphie lui revint avec la force d'une claque dans la figure.
"Nous étions trois, là-dedans, poursuivit le pégase. Nous n'avons pas pu faire monter qui que ce soit, ils étaient trop déchaînés et nous auraient mis en pièce pour avoir la place à côté du conducteur, si vous voyez ce que je veux dire. La pégase bleue qui est morte en arrivant ici était la deuxième, c'était elle qui avait appris à faire avancer le train. La troisième a disparu peu après le trajet. Personne ne sait où elle est. D'une certaine manière, je suis le dernier à pouvoir raconter ce qu'il s'est passé là-bas."
Celestia ne répondit pas; il n'y avait rien à dire, rien à faire. A part regarder ses sabots, le visage déformé par la culpabilité.
"A mon tour." reprit Platine. "Pourquoi Sid'Hennit?"
"Sid'Hennit représentait un avantage d'ordre géopolitique, expliqua Celestia. Avant, une majorité du sucre consommé à Equestria venait du royaume de Zebraïca, au sud. Nos relations avec les zèbres n'ont jamais été vraiment cordiales, et ils pratiquaient les tarifs qu'ils voulaient. Puis, nous avons découvert cet affleurement aqueux à l'extrême sud-ouest du désert d'Equestria; c'était de l'eau saumâtre, imbuvable, mais il suffisait de diminuer quelque peu sa salinité pour que la canne à sucre puisse s'y épanouïr. J'ai ordonné la construction d'une immense exploitation sucrière là-bas, reliée au reste de la civilisation par un chemin de fer unique en son genre, le tout regroupé sous le nom de 'projet Insuline'. Sid'Hennit nous a offert notre indépendance vis-à-vis de Zebraïca, et a rendu le sucre accessible à tous, Platine."
"Au prix d'un nombre incommensurables de vies innocentes." gronda Platine.
Celestia s'ébroua. "Insuline était géré par une organisation indépendante du palais, se défendit-elle. Personne n'était au courant de ce qu'il se passait là-bas!"
"Vous voulez dire que vous n'y étiez pour rien dans le carnage qui s'est déroulé là-bas?!" protesta le pégase.
"Si, j'avais aussi mes parts de responsabilité! aboya la déesse du soleil en tapant du sabot, soulevant un nuage gris. J'ai cru pouvoir faire confiance à cette organisation, et je n'ai pas trouvé le temps de me déplaçer là-bas régulièrement pour être sur leur dos!"
Les dents serrées, le poil hérissé, Celestia tremblait de rage, le souffle saccadé; Platine lui laissa quelques instants pour ravaler sa colère, alors qu'il se rendait compte lui-même qu'il avait de plus en plus de mal à lui faire porter le chapeau. Assise dans la poussière, la criminelle sans âme qu'il avait cherché à éliminer s'était changée en une régente dépassée par les événements, rongée par le remords et la culpabilité.
L'ancien garde royal fut tenté de s'approcher d'elle pour la rassurer; puis, il se souvint alors du reste.
"Une dernière question, Votre Magesté... C'est de la simple curiosité."
Elle releva la tête vers lui et cligna deux fois des yeux, quelque peu surprise; il l'avait appelée "Votre Magesté".
Platine regarda l'horizon qui le cernait, bras écartés. "Pourquoi vous avez choisi un endroit aussi... minable, pour vous cacher?" demanda t-il avec un sourire confus.
La princesse leva un sourcil incrédule. "Me cacher? Nous sommes arrivées là par erreur, de quoi devrais-je me cacher?"
"Et ben, vous savez, le truc avec cette pouliche violette, là..." commença t-il, avant de se rendre compte que la situation était bien plus compliquée que prévu; le ton léger qu'il avait adopté mourut avec le reste de la phrase, et il regarda ses pattes en essayant de remettre le puzzle en place.
"De quoi parles-tu, Platine?" insista t-elle.
Celui-ci ne répondit pas; lui aussi se rendait compte qu'ils étaient arrivés à un point où les malentendus s'entassaient sans s'arrêter.
"Platine..." siffla la déesse du soleil après un long silence, les yeux pincés. "Dis-moi ce qu'il se passe à l'extérieur. Immédiatement."
Il secoua la tête et ouvrit la bouche sans dire un mot, ne sachant pas exactement par où commencer.
"RÉPONDS!" hurla t-elle.
"Votre neveu a pris la tête du royaume.", lâcha t-il précipitemment.
"Je sais déja cela, rugit-elle, c'est moi qui l'ai mis là avant de partir. Qu'est-ce qu'il a fait?!"
"Il a décidé de prendre le pouvoir pour de bon. Il a cherché à vous écarter du trône, et prône un monde sans alicornes."
Celestia secoua la tête dédaigneusement. "C'est n'importe quoi, il en serait bien incapable. Vladimir n'a pas la carrure d'un dirigeant, et je ne le crains pas."
Platine la regarda droit dans les yeux, lui faisant instantanément perdre son expression de défiance. "Vous feriez mieux, Votre Magesté. Parce que vous l'avez gravement sous-estimé. Contrairement à vos attentes, il a RÉUSSI."
La princesse du jour resta muette, attendant la suite; son ancien garde ne la fit pas attendre bien longtemps.
"Il y a eu bien évidemment un concours de circonstances, quelque chose qui n'avait aucune chance de se produire, mais qui est bel et bien arrivé. Il a trouvé une arme infaillible contre vous, et s'en est servi au moment où vous n'aviez plus le pouvoir; il utilise votre propre code des lois. Celui que vous avez vous-même écrit."
"Mais... Je ne comprends pas, balbutia Celestia, qu'ai-je fait de si grave qui va à l'encontre de nos lois?"
Platine soupira. "Je ne suis pas là pour vous juger sur votre vie privée, ni sur la manière dont vous passez le temps avec vos étudiantes; tant qu'elles sont consentantes, cela ne me regarde pas. Mais c'est là que le concours de circonstance intervient. Vladimir et plusieurs autres poneys haut placés du palais vous ont surprise en train de vous livrer à des actes de câlinage sur cette petite licorne violette, et malheureusement pour vous, elle était juste en dessous de l'âge légal prévu par une loi dont tout le monde semble avoir ignoré l'existence, mais qui est quand même écrite. Au regard de la justice, vous êtes une criminelle, Celestia."
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De leur côté, Luna et Étincelle du Crépuscule étaient parvenues à franchir les flots déchaînés de la mer d'ether; une fois sorties, elles n'avaient pas pris le temps de se reposer, l'urgence de leur mission prévalait avant tout. Luna avait changé de forme pour reposer ses ailes, et le trajet jusqu'a Nombreux-Galops ne leur avait pris que quelques minutes. C'est ainsi que la princesse de la nuit retrouva sa demeure, le jardin qui l'entourait, et la fête qui s'y déroulait.
Des déchets, partout. Des tables sur tréteaux montées à la va-vite au milieu des parterres de fleurs, sur lesquelles s'étalaient des assiettes sales et dont la moitié au moins étaient en morceaux. Luna contemplait avec stupeur ces poneys de toutes les couleurs qui gisaient au sol, ivres et barbouillés de crème; puis, elle en vit une en train de pisser au milieu de son carré de luzerne biologique, et sentit le sang lui monter à la tête; en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Votre Magesté", elle était redevenue reine de la nuit, et s'adressa aux dissidents sur le ton exigé par la situation.
"PEUPLE D'EQUESTRIA!" tonna t-elle à des niveaux sonores assourdissants, en lévitation à quelques mètres du sol, tandis que de sombres nuages d'orages s'étaient réunis autour d'elle et brisaient le silence de l'éclat sonore de leurs éclairs rageurs. "QUI VOUS A AUTORISÉ A ENVAHIR LE JARDIN DE VOTRE REINE, A Y SEMER DESORDRE ET DEBAUCHE? RENTREZ CHEZ VOUS! RETOURNEZ A VOS DEMEURES SUR L'HEURE! NOUS VOUS L'ORDONNONS!"
Entendant cela, tous les poneys encore capable de comprendre se prosternèrent instantanément; le prince Vladimir, qui se tenait à l'entrée du palais, surprit son capitaine de la garde tomber à genoux, et le rappela à l'ordre d'un bon coup dans les côtes qui le fit rouler sur le côté.
"Désolé, s'excusa celui-ci. C'est vraiment plus fort que moi."
"C'est cette petite peste bleue!" jubila le prince en se frottant les sabots. "Il y a la pouliche violette avec elle, et... Celestia n'est toujours pas là. Catin!" jura t-il.
"Qu'est-ce qu'on fait d'elle?" demanda le capitaine.
"Tu vas voir." répondit Vladimir. "PRINCESSE LUNA, QUELLE JOIE DE VOUS RETROUVER!" hurla t-il dans son mégaphone. "VENEZ PAR ICI, VOTRE ABSENCE N'A QUE TROP DURÉ ET NOUS SOMMES TOUS PRESSÉS DE VOUS REVOIR!"
En l'entendant, la concernée cessa instantanément son cinéma, et traversa les jardins au galop, suivie de près par Étincelle du Crépuscule.
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"Par mes ancêtres, mais comment est-ce possible..." se répétait Celestia, qui ne parvenait pas à croire que la situation aie dérapé aussi brutalement.
"Il est en train de rallier le peuple à sa cause, car il aurait trouvé une solution à la crise du sucre, poursuivit Platine. Il organise des parties de sucre, probablement sur vos stocks, et vous fait passer pour celle qui ne faisait rien pour nous sortir de cette situation. Dites-moi, il n'y avait vraiment pas de solution, n'est-ce pas? Ce n'était pas une autre de vos manoeuvres politiques douteuses?"
"Mais non, bien sûr! gémit Celestia. Il y avait des solutions, évidemment, mais aucune n'était acceptable d'un point de vue éthique. Le projet Insuline nous a rendu indépendant des zèbres, et on ne s'est pas privé de leur jeter leurs tarifs à la figure une fois qu'on n'a plus eu besoin d'eux... Et maintenant, ils connaissent notre situation, et essayent d'en profiter au maximum. Je ne voulais pas sacrifier davantage de vies pour que le reste du peuple puisse s'empiffrer, Platine, et c'est précisément ce qu'il se serait passé si j'avais accepté les propositions malhonnêtes des zèbres. Oh, par Tarnation... J'espère qu'il n'a rien fait de ce côté-là."
Platine la prit par l'épaule. "Du calme, Votre Magesté. lui dit-il pour la rassurer. Au moins, vous connaissez le problème, et..."
"BON DIEU, LUNA!" glapit Celestia, relevant la tête si violemment qu'elle manqua de blesser le pégase. "Je l'ai envoyée là-bas, et elle n'a aucune idée de ce qu'il l'attend. C'est ma soeur, et même si on se dispute souvent, elle est la seule famille qu'il me reste, mais elle est à peine capable de se débrouiller toute seule. Qu'est-ce qu'il va lui arriver, Platine, qu'est-ce qu'ils vont lui faire?" couina t-elle d'une petite voix.
Platine serra sa tête contre sa poitrine. "Ils vont lui poser une question piège. Et si elle répond mal..."
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"Grande soeur est en danger! haleta Luna en arrivant devant Vladimir. Vite, appelez le médecin du palais sur-le-champ, je me charge d'ouvrir le miroir avec la couronne royale, et..."
Vladimir l'arrêta d'un sabot posé sur le poitrail. "Du calme, Votre Lunatique Grandeur. Nous aimerions d'abord vous poser une petite question. Avez-vous vu ou entendu Sa Magesté votre soeur faire, ou entreprendre de faire, des choses avec cette pouliche violette qui auraient pu vous interpeller?" lui demanda t-il, en désignant Étincelle du Crépuscule.
Luna le regarda, interdite; elle ne comprenait pas le pourquoi de la question, mais se rappela de sa nuit à l'hôtel, qui avait été écourtée par le petit jeu sexuel entre Celestia et son étudiante. "N-Non, je ne vois pas, non." répondit-elle, pensant qu'il aurait été inconvenant de parler de ce genre de choses de manière ouverte.
Le visage de Vladimir se fendit d'un petit sourire. "Elle ment. Arrêtez-là."
Le capitaine de la garde ne réagit pas immédiatement, peu habitué à arrêter une jument de sang royal; Luna n'avait pas compris ce qu'il se passait, mais commença à reculer, par réflexe.
"Et bien, allez-vous obéir?!" vociféra le prince Vladimir à l'intention de son second. "Ou faut-il que je regarde dans le livre le tarif pour un refus d'ordre?"
Par automatisme, le capitaine montra Luna du sabot. "Attrapez la reine!" cria t-il à ses gardes; ceux-ci bondirent dans la direction de la princesse de la nuit, qui poussa un cri et ouvrit ses propres ailes.
"Grande soeur, au secours!" cria t-elle inutilement, en s'enfuyant par les airs, paniquée; moins d'une seconde après, un solide pégase en armure fondit sur elle, l'enserra entre ses jambes, tira sa matraque de son étui et frappa deux fois. Luna alla finir sa folle escapade sur une table chargée de gâteau qui s'effondra sous le choc, totalement inconsciente; d'autres gardes eurent tôt fait d'arriver à sa hauteur et de lui passer le mors. La couronne ancestrale tomba avec un tintement sonore devant Vladimir, qui s'en saisit machinalement et la mit sur sa tête. "A présent, je suis le roi, s'écria t-il, avant de partir sur un rire de dément. LE ROI!"
Étincelle du Crépuscule, quand à elle, avait disparu dans la confusion; personne ne savait où elle était partie.
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"LUNA!" cria Celestia entre deux sanglots, reniflante et larmoyante; Platine essayait de la réconforter du mieux qu'il pouvait, la serrant dans ses bras, désormais totalement inconscient du fait qu'un quart d'heure avant, il avait pensé l'achever. "J'en ai marre de toutes ces conneries, Platine, pleura t-elle. Qu'est-ce que j'ai fait de si mal pour qu'on veuille m'évincer de cette manière? Je suis née comme ça, Platine, née pour régner. Et j'aurais tout fait pour ne pas avoir à porter ce fardeau!"
Dernière édition par caelacanthe le Sam 14 Juil - 12:47, édité 1 fois |
| | | #gg totalement Frony
Date d'inscription : 12/09/2011 Age : 30
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 13 Juil - 22:14 | |
| Platine qui revient, ouais ! Et Anthracite, dans tout ça ? |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 14 Juil - 0:03 | |
| So much drama ! C'est excellent Et en plus vous vous en êtes très bien tiré niveau orthographe sur ce chapitre, j'ai rien relevé si ce n'est ça : "lui non plus se rendait compte" |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 14 Juil - 1:18 | |
| "lui non plus se rendait compte"? ew. oui, là, celestia craque un peu, normal quoi. c'est quand ceux qui sont proches s'éloignent qu'on se rend compte que l'on tient à eux. |
| | | #RainbowFactory Brony squatteur
Date d'inscription : 20/12/2011
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 14 Juil - 12:37 | |
| Bon, il était temps que je post ici moi. Pour le chapitre précédent, avec la mort de Ruée....c'est méchant, gratuit eeeeeeeeeeeeeeeet j'adore ça, même si sa mort c'est un peu " oh Ruée est morte, bon ben pas grave, ou sont mes milky ways ?", De plus, pourquoi Platine na pas était tué lui aussi ? Et pour revenir sur le dernier chapitre, je trouve ça bizarre que Celestia n'ai pas riposté dés la première attaque de Platine, jveux dire, c'est une alicorne quoi ! C'est censé être puissant ces trucs la, et la, Celestia se fait demonter la gueule par le premier garde qui passe et de même pour Luna, tandis que Twilight est partis se caché dans un placard. Bon sinon je vous suis depuis le début de la fic, mais j'avais la flemme de poster lolol, donc j'attends le prochain chapitre avec impatience oui |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 14 Juil - 12:41 | |
| - RainbowFactory a écrit:
- De plus, pourquoi Platine na pas était tué lui aussi ?
C'était expliqué pourtant, Platine est un ancien garde royal, donc il n'a pas été affecté. Et puis, Celestia et Luna sont toutes deux très affaiblies, cassées de partout, et elle prend quand même l'ascendant à un moment. Quand a Ruée, ben, je te redirige vers l'explication que j'avais donné en page 10, tout à la fin. |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 14 Juil - 12:51 | |
| déja, celestia a une aile brisée à ce moment-là, et ça fait vraiment partie des trucs que la pony magic ne peut pas arranger facilement sinon, c'est trop facile. et puis, platine a de l'entraînement et une sévère envie d'en découdre, tandis que celestia l'a reconnu tout de suite et le laisse en vie pour recoller les pièces du puzzle. zOmg, un fan supplémentaire, merci de nous aimer. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Dim 15 Juil - 20:24 | |
| Oh ouais, la suite dégoûtante de cette histoire ignoble pleine de bonne humeurs. - Spoiler:
Perdu, ce chapitre là ira dans le googledoc qu'il ne faut pas hésiter à nous demander, pour cause de "pas-de-ton-age".
Après une rapide négociation avec les emissaire Zèbres venus de Zebraïca, Vladimir signe les premiers contrats de livraison de sucre, un accord de principe jusqu'a la signature finale. Pendant ce temps, Luna, qui a été capturée par la garde de Vladimir comme complice de la fugitive Celestia, se fait torturer pendant un interrogatoire concernant la cachette de Celestia et pour finir, violer sans retenue. Celestia est toujours sur la Lune et explique a Platine comment est-ce qu'ils avaient accedé au pouvoir, en prenant une place dont personne ne voulait et en tissant une confiance mutuelle entre eux et le peuple. Si les poneys ne veulent plus d'eux, alors ils n'ont plus a y prétendre, car personne ne gagnerait à vivre dans une dictature, ce qui est bien ce que prépare Vladimir. Soudain, la lune se fait brutalement tirer en direction de la terre par Luna, dans un ultime effort de magie, et arrête sa course d'un seul coups, ce qui expédie Platine, sa reine et une partie de la croûte lunaire droit vers la terre pour un long voyage de retour.
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| | | #Magnuclean Brony passionné
Date d'inscription : 29/12/2011 Age : 28 Localisation : France, Nord
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 16 Juil - 21:20 | |
| Pas mal les deux le dernier chapitre ,juste une petite erreur - Spoiler:
Il est dit que des gravas tombaient sur le corps de Ruée or Celestia avait "incinéré" son cadavre
Sinon elle est toujours aussi bien j'attend la suite . |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 17 Juil - 20:57 | |
| Merci pour la suite ! Toujours aussi sympa à lire. - Spoiler:
J'ai pensé à la même erreur que Magnu, le coup ou Dash est censée être désintégrée. Si j'ai bien compris Luna et la lune ne sont plus ? (J'aurais fais pété le château moi ! ) Comment pouvez vous me faire ça ?! Méchants ! En plus je croyais que c'était l'héroïne !
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 17 Juil - 21:02 | |
| En fait la lune a juste fait un p'tit mouvement de catapulte en direction de la terre a cause de luna pour pas que leurs occupants restent coincés |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mer 18 Juil - 21:04 | |
| Nos héros sont de retour pour la good ol' ultraviolence. - Spoiler:
La porte claqua, et Luna rouvrît les yeux. Il était temps d'agir. Elle ne pourrait pas faire grand chose dans cet état là, drainée de toutes forces, mais elle connaissait quelqu'un qui pouvait. La Princesse se concentra, visualisa précisément toute la haine, la peur et la tristesse qui rôdait au fond de sa conscience, et Lune Cauchemardesque émergea. La transformation se fît progressivement ; d'abord, un halo bleuté d'une infinie noirceur enveloppa son corps et brisa net les chaînes et le pilori, tout deux incapables de supporter une magie aussi puissante, puis sa crinière et sa queue se transformèrent en un voile éthéré et hypnotisant, puis ... ce fût tout. Aussitôt libéré de ses liens, Luna-Lune Cauchemardesque s'écroula sur le dallage froid et dur, vidée de toute énergie. Elle n'avait pas pu achever sa transformation. En fait, elle se sentait même encore pire qu'avant, plus faible et plus confuse, soit tout l'opposé de son alter ego maléfique, qui ne vivait que pour détruire sans aucune pitié, et qui se serait révélé plus que bienvenu dans une situation pareille. Mais ce coup-ci, tout indiquait qu'elle allait devoir faire sans. Enfin, au moins, pensa Luna en se relevant au prix d'un effort considérable, ma crinière leur fera peut-être un peu peur.
Luna grimaça de dégout et de honte en entendant quelque chose de liquide tomber sporadiquement de son arrière train, et saisît magiquement une vieille serpillière qui trainait sur le sol pour redonner à sa croupe un aspect présentable. Tout allait être question d'intimidation, il ne fallait pas laisser ce genre de détails venir ternir le tableau. Elle ouvrît prudemment la porte du cachot, et jeta un œil à l'extérieur. Personne en vue. Luna progressa silencieusement dans les couloirs obscurs et familiers du Donjon du palais, ignorant les plaintes et les supplications des poneys qui y étaient enfermés. Ça lui fendait le cœur, mais elle avait plus important à faire pour le moment. C'est à dire, étriper son traître de neveu, et rejoindre sa sœur et son amie Etincelle du Crépuscule, avant de partir loin, très loin, la ou elle pourrait vivre pleinement et tranquillement avec des poneys qui ne l'insultaient pas, et ne l'attachaient pas, et ne la vio ... Luna serra les dents et réprima un sanglot. Elle aurait tout le temps de s'attrister sur son sort plus tard. En attendant, il lui fallait des réponses.
"Excusez moi?" fît poliment Luna en direction d'un étalon assez âgé, enfermé derrière une grille en fer forgé. Il était vêtu d'une guenille déchirée qui couvrait à peine ses flancs, et semblait regarder dans le vide, allongé sur un tas de paille dont Luna sentait l'odeur putride jusqu'ici. Le poney cessa de contempler le mur suintant d'humidité, et tourna lentement la tête en direction de son interlocutrice. "Pourriez vous me dire ce qui se passe?"
"Je suis prisonnier."répondît-il d'une voix fatiguée, usée par les âges. Il marqua une pause, et reprît d'un ton accusateur en la regardant droit dans les yeux. "A cause de vous."
Luna se demanda si par vous, il désignait elle et sa sœur, ou s'il était juste poli. Quelle différence, après tout. "Je ... je suis désolée. Je ne me souviens pas."
"Non, évidemment." Le vieillard roula des yeux, et retourna à son mur.
Luna voulût dire quelque chose, insister, mais ne trouva pas quoi dire. Elle balaya les autres cellules du regard, et chacun des occupants la dévisagea un instant avant de feindre l'ignorance. Elle n'obtiendrait pas plus de résultats ailleurs. Tant pis. Elle se remît en route.
Des bruits de sabots et des bribes de conversation la firent s'arrêter net. Au détour d'un couloir, deux gardes approchaient. Paniquée, Luna regarda derrière elle, et constata avec amertume que le passage était dépourvu d'embranchements sur une bonne centaine de mètres, empêchant toute cachette.
"Arrête de m'appeler comme ça! Je ne suis PAS un câlineur de poulain." fît une voix masculine, qui allait en se rapprochant.
La confrontation était inévitable. Luna se plaqua au coin du mur, et attendît le passage des gardes, le cœur battant la chamade.
"Et c'était quoi entre tes pattes, dans les douches? Un concombre?" rétorqua l'autre d'un ton moqueur. Luna roula des yeux, et le remercia intérieurement de contribuer à se rendre moins menaçant.
"Je te l'ai déjà dit, je pensais à une pouliche, et ... HEY, ATTENTION!" cria-t-il en apercevant une forme noire massive bondir férocement sur son "ami." L'étalon, pris par surprise, tomba brutalement sur le côté et sa tête rebondît sur le mur, lui faisant perdre conscience instantanément. Son compagnon fût plus réactif et fonça tête baissée sur son assaillant avec un cri de rage, et la princesse se retrouva les quatre patte en l'air, complètement désorientée. N'ayant rien de mieux à faire dans son état, Luna fît tournoyer ses sabots en l'air au hasard, et lorsque l'un d'eux heurta une surface dure et qu'un gargouillis étouffé retentît, suivi d'un bruit de chute, elle s'arrêta et observa la scène, haletante. Le premier garde était toujours étalé contre le mur, de l'écume plein la bouche. Apparemment, son casque l'avait protégé à moitié du coup porté, mais il ne se réveillerait pas avant un bout de temps. L'autre en revanche était toujours conscient, et pleurait ses dents éparpillés sur le sol, baignant au milieu d'un sang épais mélangé à sa salive. L'alicorne se releva aussi rapidement que lui permettait sa condition physique et envoya le garde rouler sur le dos d'un coup de sabot dans les côtes, se plaça au dessus de lui et leva son sabot au dessus de sa tête, bien décidée à l'achever.
"Mppphhh!" gémît le garde, aussi bien que le permettait sa mâchoire démolie, en se protégeant le visage de ses pattes. Luna plongea ses yeux dans les siens, et se radoucît instantanément. Elle avait déjà l'immonde projet d'assassiner son propre neveu, fallait-il vraiment plus de morts? Elle se demanda ce que ferait sa sœur à sa place, et conclût finalement qu'elle ferait mieux de s'écouter sur ce coup-là.
"Toi, dis-moi!" ordonna-t-elle, encore haletante. "Qu'est ce qu'il se passe? Pourquoi faites vous ça?"
Le garde pointa du sabot la cavité sanglante qui était autrefois sa bouche. Luna soupira, songea à nouveau à mettre fin à ses souffrances, mais renonça. Elle en avait assez de la violence. Sa corne brilla, et elle se força à penser à un poney heureux, le visage illuminé par un grand sourire brillant de mille feux. Pas si bizarrement que ça, le poney s'avéra être Platine. Simultanément, un lueur rose serpenta doucement vers la mâchoire brisée du garde, et elle se reforma parfaitement, ainsi que la dentition. Il se palpa le visage, incrédule.
"Maintenant, je t'écoute, pégase." tonna-t-elle, en le dominant de son imposante stature. "Pourquoi?"
Le garde se cala dos au mur, terrifié. "Je ne fais que suivre les ordres du Prince Vladimir, votre Majesté! N'est-ce pas ce que nous étions supposés faire? Oh, pitié, ne me tuez pas, je suis encore vierge ..."
"Ma sœur n'aurait jamais ordonnée qu'on me traite ainsi!" hurla Luna, faisant trembler les murs et tomber la poussière du plafond. "Enfermer et torturer votre propre reine ! N'avez vous donc aucune fidélité? Nous vous avions toujours bien traités!"
"Mais ... le sucre" osa timidement le garde.
"Le sucre?" Luna ouvrît de grands yeux étonnés. Bien sûr, elle était au courant de la pénurie, mais tout ceci lui semblait une bien piètre excuse pour justifier pareille ignominie. "Vous ne pensez donc qu'à votre estomac?"
"Eh bien, oui!" s'exclama-t-il. "Avec Vladimir, on en manque jamais, et on en manquera plus! Il a promis de rétablir le commerce avec Zébraïca. Et au moins, il est comme nous, il nous comprend." Ses yeux se remplirent d'étoiles, mais lorsqu'il croisa le regard dur et froid de la princesse déchue, il modéra son enthousiasme.
"Oh, par Tarnation. Pauvres mortels, si seulement vous saviez comment sont les zèbres, vous ne feriez pas d'erreurs aussi stupides." Luna soupira d'une fatigue millénaire. "Je crois que moi et Vladimir avons beaucoup de choses à nous dire." Elle jeta un regard empathique à l'étalon assommé, et fît à l'autre : "Emmène ton compagnon à l'infirmerie." Et Luna s'enfonça davantage dans le donjon, laissant derrière une trainée de poussière d'étoiles et un garde terrifié. Car tel était le pouvoir de Lune Cauchemardesque, faire peur. Le garde, lorsqu'il fût sûr qu'elle était assez loin et qu'elle ne reviendrait pas, se releva avec un gros soupir de soulagement et alla directement sonner l'alarme du château. Puis il se rassît à coté de son compagnon étalé par terre, vérifia qu'il était toujours inconscient, et lui souleva la queue avec un sourire lubrique.
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Un peu plus tôt dans la soirée, un étalon cornu et entièrement vêtu de noir poussa discrètement une élégante petite porte en noyer qui donnait sur une chambre d'ami des quartiers résidentiels du palais de Nombreux Galops. Ces chambres restaient d'ordinaire inhabités, et se révélaient être une véritable source de frustration pour les domestiques chargés de les maintenir impeccable en tout temps, alors qu'eux dormaient généralement dans un dortoir commun peu intime et confortable. Mais, à leur joie immense, ils avaient désormais en plus le devoir de nettoyer des traces de maquillage sur les draps hors de prix, des serviettes hygiéniques usagées et des emballages de petits gâteaux. Car dans cette chambre là résidait actuellement Automne Ardent, invité d'honneur au palais. Mais dans les plus secrètes sphères du pouvoir, elle était désormais qualifiée du sobriquet peu élogieux "d'ennemi du peuple". Et voilà que lui, Noir Désir, était chargé de la combattre. Vladimir avait fait appel à quelqu'un d'extérieur au corps royal pour résoudre son problème. Sa façon à lui de s'assurer une discrétion maximale ; de ce que l'étalon connaissait de la situation, elle était particulièrement instable. En vérité, il ne savait qu'une chose : la dénommée Automne Ardent disposait de photos compromettantes, et il avait été payé une petite fortune pour les subtiliser ni vu ni connu. Vladimir se chargerait de la suite, lui avait-il assuré. Alors, tout allait bien pour Noir Désir.
La chambre ressemblait à toutes ces autres chambres de pouliches riches et capricieuses, c'est à dire mal rangée et pleine de babioles inutiles voire indécentes. Méthodiquement, le licorne ouvrît le premier tiroir et fouilla précautionneusement à l'intérieur, prenant bien soin de mémoriser l'emplacement des objets pour pouvoir ensuite les replacer au centimètre près. Il fît de même pour toutes les autres cachettes, avant de se rendre compte de quelque chose d'absolument terrible : pour la première fois de toute sa carrière, il n'avait rien trouvé. Oh, bien sûr, il y avait ces quelques fragments d'intimité qu'il trouvait toujours dès qu'il fouillait un endroit et dont il avait fini par se désintéresser, mais rien qui justifierait qu'on lui reverse tout l'argent et le sucre qu'on lui avait promis. Autrement dit, il avait perdu son temps.
Oubliant tout professionnalisme, Noir Désir donna un coup de sabot rageur dans un coussin qui trainait par là, et se prépara à quitter la pièce et à revenir annoncer son échec, la queue entre les pattes. Mais à ce moment là, la poignée de la porte tourna et il se précipita dos au mur, de façon à se retrouver caché lorsqu'elle s'ouvrirait. D'expérience, il savait que c'était la meilleure manière de battre en retraite dans ce genre de situations. Automne Ardent entra dans sa chambre en sifflotant et se jeta sur son lit, offrant au poney derrière la porte un splendide aperçu de ce qui se trouvait sous sa jupe. Alors qu'il s'éclipsait discrètement sur la pointe des sabots, elle choisît justement ce moment pour se retourner, et le vît. Automne Ardent voulût crier, mais Noir Désir fût plus rapide. En un battement de cil, il se retrouva au dessus d'elle et lui plaqua un oreiller sur le visage, étouffant ses premiers cris. Il attendît qu'elle aie besoin de reprendre son souffle, retira l'oreiller et alors qu'elle prenait une grande inspiration, il l'envoya dormir d'un seul coup de sabot savamment placé.
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Automne Ardent eût l'impression de se réveiller, mais n'en était pas très sûre. Tout était toujours si noir! Et sa tête lui tournait, comme si son esprit naviguait dans les plaines éthérées du rêve. Mais c'est lorsqu'elle essaya de bouger, et qu'elle sentît une corde s'enfoncer dans ses chairs fragiles, qu'elle sût qu'elle était bel et bien consciente. Ça, et les voix.
" ... mais je n'avais pas le choix! C'était ça, ou je me faisais prendre. Vous m'aviez assuré qu'elle serait ailleurs."
"Imbécile! Si ça venait à se savoir, je serais dans de beaux draps!" C'était la voix de Vladimir, aucun doute. Que faisait-il ici? Automne Ardent sentait la panique monter. La chose qui lui recouvrait la tête l'oppressait. Elle avait chaud, et se sentait fiévreuse. Elle avait besoin d'air, et il commençait à manquer ; elle ne respirait quasiment plus que sa propre haleine. Automne Ardent avait eu un petit ami un peu spécial, qui avait trouvé incroyablement érotique de lui enfiler un préservatif sur la tête et de la laisser suffoquer presque jusqu'au point de non-retour ; depuis, elle gardait une peur bleue de l'asphyxie, et sentait le contrôle lui échapper peu à peu. Elle se mît à crier et à gigoter, suppliant qu'on lui enlève cette horrible chose. Heureusement pour elle, quelqu'un répondît à ses appels et la lumière et l'air frais envahirent à nouveau son visage. Elle prît de grandes inspirations terrifiées, et leva des yeux embués de larmes.
Devant elle se trouvait l'étalon qu'elle avait aperçue le temps d'une seconde dans sa chambre, et qui était vraisemblablement responsable de sa présence ici. Il la dévisageait avec des petits yeux inexpressifs, et un frisson lui traversa l'échine. Qui que fût ce poney, il n'était pas son ami. A côté, l'air singulièrement plus inquiet, se trouvait Vladimir. Il se rongeait nerveusement les sabots en lui lançant des regards chargés de culpabilité. Si elle voulait avoir une chance de s'en sortir, c'est sur lui qu'il fallait faire pression, et même Automne Ardent le comprît.
"Vladimir!" gémît-elle. "Qu'est ce qui se passe? Qu'est ce que je fais ici?"
Vladimir se prépara à s'excuser, mais Noir Désir lui saisît le sabot et fît non de la tête. Le prince se passa le sabot sur le visage, et ses traits se métamorphosèrent, devinrent plus durs, plus déterminés. Automne Ardent déglutît : ça allait être plus difficile que prévu.
"Ne me prends pas pour un idiot, Automne. Tu sais très bien pourquoi tu es ici."
Ah, oui, les photos. A vrai dire, elle les avaient complètement oubliées aujourd'hui, elle avait été trop occupée à se goinfrer et à forniquer avec un splendide étalon qui lui avait quand même couté 500 bits, et même, à un moment, les deux en même temps. Une journée bien remplie, en fin de compte. Si Vladimir avait vraiment passé la journée à s'inquiéter pour ces stupides photos, il avait dû bien moins s'amuser.
"Ecoutes, Vladimir!" fît-elle, d'un ton qu'elle voulait convaincant mais qui transpirait toujours la peur. "Ne prends pas ça trop au sérieux! C'était Rubis Précieux qui avait dit qu'elle voulait te voir sous un étalon, alors pour rire, j'ai demandé à mes amis d'en faire un montage! Et puis, Gerbant Riche s'en est mêlé, et t'as menacé, mais je voulais pas, je suis très heureuse moi ici ..." Elle voulût s'essuyer les naseaux, mais les cordes la ramenèrent durement à la réalité. "Détache moi, s'il te plaît!" geignît-elle.
Vladimir la regardait fixement, abasourdi. L'histoire tenait debout. Peut-être qu'il s'était fait du souci pour rien, et avait pris une misérable tentative d'intimidation pour une menace sérieuse. L'histoire tenait debout. Et puis, Automne Ardent semblait sincère ; Noir Désir l'avait convaincu qu'il y aurait de la résistance, qu'il ressortirait de la pièce un peu moins équin qu'auparavant, que rien ne s'obtenait jamais facilement et surtout en douceur. Il lui lança un regard lourd de reproches, auquel l'autre ne répondît pas.
"Mais alors, qui a ces photos?" demanda-t-il calmement.
"C'est Gerbant Riche, justement!" Elle réfléchît un instant, s'assurant de ne pas raconter n'importe quoi, ce qui aurait été plutôt malvenu vu les circonstances. "Enfin, je l'ai vu partir avec ... mais ne lui fais pas de mal, je suis sûr qu'il voulait juste t'impressionner!"
"Oh, d'accord ... Merci." soupira Vladimir. En vérité, il était soulagé. Finalement, tout s'était très bien passé. "Bouge pas, je vais te détacher." Il poussa sa chaise en arrière et se leva, et se dirigea vers une Automne Ardent visiblement très reconnaissante.
"Attendez, attendez!" l'interpella Noir Désir, en lui faisant signe de venir plus près. Vladimir lui lança un regard ennuyé, mais s'approcha quand même. Noir Désir passa un bras autour de lui, et approcha sa bouche de son oreille. "Votre Majesté, si je puis me permettre, vous commettriez une grave erreur en la laissant partir."
"Quoi?" chuchota Vladimir, en levant un sourcil. "Mais qu'est ce que tu ..."
Il n'eût pas l'occasion d'achever sa phrase. Une énorme explosion retentît et la porte du cachot traversa la pièce avant d'aller s'exploser contre le mur dans un fracas épouvantable. Tout les regards se tournèrent vers l'entrée, envahie par la fumée, où se tenait magistralement Lune Cauchemardesque.
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Luna avait soignée son entrée. Exploser la porte lui avait coûtée une bonne partie de ses forces, mais niveau intimidation, on faisait difficilement mieux. Quand à la fumée, ça faisait toujours, du moins dans ses souvenirs, sa dose d'effet. Mais elle réalisa vite qu'elle avait sous-estimée la situation. Dans cette pièce ne se trouvait pas seulement son neveu, mais aussi une licorne à l'air patibulaire et une pouliche dont elle n'avait visiblement pas trop à s'inquiéter. Ce qui faisait toujours deux mâles en pleine forme. Vu son état actuel, ils n'auraient aucun mal à la maîtriser.
"Vladimir! Ton règne de terreur prend fin maintenant!" clama-t-elle, avec la Voix Royale de Canterlot.
Son neveu se cramponna au sol, et la regarda avec détermination. Quelle arrogance! "Qui t'as fait sortir? Enfin, quelle importance. Noir Désir!" aboya-t-il. "Montre lui ce que valent les poneys!"
Le licorne sembla hésiter. "Votre Majesté! C'est une alicorne!" bredouilla-t-il. Luna espéra de tout son cœur qu'il s'enfuisse. Elle avait cet effet là, d'habitude.
"Et alors?" Vladimir lui lança un regard meurtrier. "C'est l'ennemi!"
Noir Désir n'eût apparemment rien à opposer à cela, et se prépara à charger. Luna prépara un sort de bouclier, mais elle était trop faible pour qu'il soit efficace, et l'étalon passa à travers le champ de force éthéré en n'accusant qu'un léger ralentissement. L'alicorne se jeta sur le côté pour échapper au coup de corne, mais fût trop lente, et le poney l'atteignît au flanc. La corne déchira la chair sur 20 bons centimètres, constellant le mur de fines gouttelettes de sang. Luna poussa un cri de douleur perçant et fît un pas en arrière. Elle était clairement désavantagée. Noir Désir avait gagné en confiance, et attaquait maintenant avec une précision effroyable. Elle esquiva de justesse une autre charge, et la corne du licorne vient s'enfoncer dans le mur avec un bruit strident. C'était le moment. Luna saisît la seule chance qu'il lui restait, celle de s'enfuir, et disparût totalement en l'espace d'une seconde.
"Salope!" hurla Vladimir. "Où tu te caches?" Il se saisît d'une chaise et frappa au hasard, dans l'espoir de toucher son adversaire invisible.
Luna marcha doucement vers la porte de sortie, prenant soin de ne faire absolument aucun bruit qui pourrait trahir sa présence. Plus que 10 pas, et elle serait tirée d'affaire. Elle avait trop peur de regarder autour d'elle, à présent. 9. 8. Vladimir battait toujours l'air avec des cris de rage démentiels. 7. 6. Noir Désir parvînt à se dégager du mur, et tomba lourdement sur l'intrigue avec un cri de surprise. 5. 4. S'il y avait encore une porte, elle aurait pu la toucher en étendant le sabot. 3 ... Un éclair blanc de douleur lui traversa la tête, et le monde tomba tout à coup sens dessus-dessous. Avant d'avoir pu réaliser ce qui lui y arrivait, les ténèbres envahirent sa conscience.
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"Fwah!" fît Vladimir en s'essuyant le front du sabot. D'un sabot, il tenait toujours la chaise pliante, désormais couverte de sang là ou le coup avait porté. Noir Désir se plaça à ses côtés, et tâta du sabot le corps massif de l'alicorne.
"Un simple coup de chaise. Qu'est ce qu'elles ont de plus que nous, en fin de compte?" observa le licorne d'un ton plein de dépit.
"Je te l'avais dit." Vladimir haussa les épaules. "Bon, balance la moi dans le puits, je ne veux plus la voir s'échapper de nouveau. Et détache aussi Automne Ardent."
"Votre Majesté!" protesta-t-il. "Ecoutez moi! Ce serait une très grave erreur."
"Tu m'as déjà dit ça tout à l'heure. Et je ne vois pas de quel droit, d'ailleurs, tu ne fais même pas partie de la garde." se plaignît le prince. "Et puis, elle n'a rien fait de mal."
"Pas encore. Mais que croirez vous qu'il se passera quand elle racontera à tout ses amis ce qu'il lui est arrivé? Et ce qui est arrivé à l'alicorne? Voulez-vous vraiment risquer de compromettre votre règne, alors qu'il a si bien commencé?"
"Euh ..." Vladimir se gratta la tête. Il avait raison, après tout. La libérer avec de pareils évènements représentait un risque énorme pour la crédibilité de son nouveau régime. Pas qu'il fût mauvais! Il avait juste fait une petite erreur, il s'était un peu emporté. Mais tout le monde avait le droit à l'erreur, après tout. Il venait juste d'être initié au métier de roi. Ce qui serait injuste, en revanche, c'est que cette erreur le condamne. Alors, ne restait plus qu'à supprimer l'erreur. C'était dommage. C'était nécessaire.
"D'accord." fît-il sombrement. "Laisse moi une minute." Il se rapprocha d'Automne Ardent, chez qui toute joie de vivre s'évapora lorsqu'elle aperçut le regard peiné qu'il affichait. "Automne? Je suis vraiment désolé, mais tu vas faire un petit séjour ici. Le temps que les choses se tassent, tu comprends, et que je m'assure que ces photos disparaissent. Tu comprends, n'est ce pas."
"Non ... Non, Vladimir, attends!" s'écria-t-elle. "Je promet de rien dire! T'es pas obligé, Vladimir! T'es pas ..." Elle fût coupée lorsque Vladimir bloqua sa bouche à l'aide d'un mors, et elle se mît à baver abondamment.
"Brave fille." Vladimir lui frotta tendrement la crinière. Puis il se leva, alla chercher des clés sur le mur et les lança à Noir Désir, qui les attrapa en plein vol par magie. "Félicitations, te voila promu aide de camp. Mets les à l'ombre, moi je vais me soûler."
Noir Désir regarda le prince disparaître dans les escaliers, l'air très fatigué. Puis les deux pouliches. Puis les clés. Une surtout en particulier ; une grande clé en fonte, grossièrement travaillée, qui arborait l'étiquette "Puits". Un rictus sadique lui déforma le visage.
"Venez par ici, mes jolies." Il détacha Automne Ardent du Plafond, et le balança sur son dos. Elle se débattait comme un diable, mais malheureusement pas assez pour pouvoir se libérer. Puis il attacha une corde au sabot de la Princesse inconsciente, et la traîna derrière lui jusqu'à une pièce obscure dont le seul nom suffisait à faire frissonner le plus blasé des prisonniers. La salle du puits. Elle tirait évidemment son nom de l'énorme puits en brique construit en son milieu, une prison infaillible pour tout les poneys, sauf ceux que la génétique avaient dotés d'une paire d'aile. Et c'est là que le couvercle entrait en scène. Au prix d'un effort considérable, il balança le corps encore inconscient de l'alicorne au fond du puits, où il atterrît lourdement quelques secondes plus tard. Puis il se saisît d'Automne Ardent, qui tentait une échappée pathétique en rampant. "Allons, ne sois pas si triste, tu auras de la compagnie!" plaisanta-t-il. Et il le jeta elle aussi.
--
La chute lui sembla durer une éternité, et lorsqu'elle atterrît mollement sur le corps de la Princesse de la Lune, Automne Ardent ne sût pas s'il fallait se réjouir d'être encore en vie, ou se lamenter de ne pas être morte. Lorsqu'elle vît la lumière disparaître au fur et à mesure que le couvercle se refermait, elle sût que c'était la deuxième.
- Spoiler:
Non en fait non hurr hurr
Dernière édition par Soarin' le Ven 20 Juil - 17:23, édité 1 fois |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 19 Juil - 1:18 | |
| - Spoiler:
J'ai fais un petit cri de joie quand j'ai lu que vous avez réveillés N.moon Par contre elle se fait torcher par un simple coup de pelle ou de chaise, j'exige des réparations ! Genre, une scène X avec elle, ça ira
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| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 19 Juil - 12:27 | |
| tu as raison, lightning helix, c'est totalement unacceptabru, NMM doit rester NMM. je prends les choses en main et vais m'arranger pour lui donner un peu plus de pèche. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 19 Juil - 21:49 | |
| Pfff, mais genre, comme si c'était pas déjà écrit |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Jeu 19 Juil - 22:48 | |
| Je me demande bien ce qu'on va écrire dans le prochain passsage. Et si NMM etait morte a cause d'Automne ardent, tiens? Oh ouais, ce serait cool qu'elle soit morte. |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 20 Juil - 11:03 | |
| - Boldeniak a écrit:
- Je me demande bien ce qu'on va écrire dans le prochain passage. Et si NMM etait morte a cause d'Automne ardent, tiens? Oh ouais, ce serait cool qu'elle soit morte.
Hein !? non ! Arrêtez ! |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 20 Juil - 12:04 | |
| Bon, d'accord, peut etre qu'on va pas la faire crever, mais c'est rien que pour toi, hein? |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 20 Juil - 14:32 | |
| Mais qu'est-ce que c'est que ce binz ? La lune a carrément explosé ? C'est pas un peu... extrême ? J'aime bien la manière dont vous rendez luna complètement pathétique. A chaque fois qu'elle fait une démonstration d'autorité ou de puissance, c'est du bluff ou de la poudre aux yeux, vu qu'un ou deux gardes suffisent à la maîtriser Coquilles : - Spoiler:
Chapitre 18 : l'un des garde royal Vladimir qui contemplais Pourquoi avait-il fallut nous ne nous en iront jamais d'ici d'un seul coups de rochers, de caillous
Sérieusement c'est quoi ces erreurs de débutant ? Je lis la fic d'un kikoolol ou quoi ? Il y en a encore des tas et des tas comme ça tout le long du chapitre, c'est dommage.
- Spoiler:
Chapitre 19 : Luna soupira, le soupira d'une fatigue millénaire. la corne de le licorne
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 20 Juil - 15:57 | |
| "la corne de le licorne" C'est la dernière fois que je fais un remplacement automatique de "la licorne" par "le licorne" |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Ven 20 Juil - 16:54 | |
| "Mais qu'est-ce que c'est que ce binz ? La lune a carrément explosé ? C'est pas un peu... extrême ?" Mais non, c'est juste une figure de style :peur: disons que Luna l'a un petit peu secouée en direction de la terre pour éviter que les occupants y restent jusqu'a la fin des temps :peur: "vu qu'un ou deux gardes suffisent à la maîtriser " Ben pour le coups, elle est pas super vaillante mais peut etre que ça ira mieux par la suite |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 21 Juil - 18:45 | |
| Voici la suite! dis-moi ce que tu en penses, lightning-helix. Pardon pour les fautes, je suis sur le pire des netbooks qui existe + en famille, weekend toussa. Pas de relecture attentive possible. - Spoiler:
Prostrée contre la paroi de briques grossières de sa prison, Automne Ardent sanglotait silencieusement, totalement incapable de se souvenir depuis combien de temps on l'avait jetée là; le silence était à couper au couteau, et elle était plongée dans une obscurité quasi-complète, seulement dissipée par la faible lueur blafarde d'une des marque lunaire sacrées de la jument de la nuit. Celle-ci n'avait manifesté aucun signe de vie depuis le début de leur séquestration, mais le mannequin ne voulait pas s'approcher pour vérifier.
Les heures avaient passé; Automne Ardent contemplait la forme de lune perdue dans l'obscurité avec une certaine fascination, parce que c'était la seule chose vraiment visible dans le sordide endroit, et son esprit se focalisa peu à peu sur une idée bien précise, qui grandit, occulta au fur et à mesure toute autre pensée cohérente, et se mua pour finir en une véritable obsession:
S'il y avait deux marques lunaires, il y aurait deux fois plus de lumière.
Prudemment, elle s'approcha du corps inerte de l'alicorne, tendit un sabot hésitant, et le retira aussitôt après avoir touché le corps mou et chaud; celle-ci était donc vivante, constata t-elle avec regrets, elle ne souhaitait pour rien au monde la voir se réveiller. Automne Ardent s'enhardit, et poussa le corps lourd sur le côté pour le faire rouler, et révéler les deux marques luminescentes; à l'instant où elle parvint à ses fins, les longues jambes musclées de l'alicorne se détendirent avec la dernière des violences, et elle fut projetée contre le mur du puits; le choc lui arracha une exclamation de douleur teintée de surprise, et manqua de l'assomer sur-le-champ.
Sonnée, hagarde, Automne entendit à peine le gloussement moqueur de sa co-détenue; elle ne manqua pas par contre le spectacle des marques lunaires qui s'animèrent, s'élevèrent à une hauteur vertigineuse pour un poney de sa taille, et se changèrent en traînées confuses quand leur propriétaire s'ébroua.
"Ne vous... Approchez pas, hoqueta t-elle. Vladimir aura..."
A ce moment-là, de longues plumes noires recouvrirent les formes lunaires, et l'obscurité reprit tous ses droits; Automne Ardent sentit la panique exploser en elle-même.
"Où... Où êtes-vous? Arrêtez ça! Je vous l'ordonne!" couina la pouliche en essayant de faire semblant d'être forte, sans succès.
"Bouh." répondit la jument de la nuit en ouvrant des yeux fendus éblouissants à quelques centimètres de sa tête; Automne Ardent poussa un cri perçant, rampa à reculons contre le mur circulaire pour s'éloigner de l'apparition, constata qu'elle finissait par s'en rapprocher et prit le sens inverse, et stabilisa finalement sa course pitoyable au point diamétralement opposé de l'endroit où se trouvait Lune Cauchemardesque; celle-ci eut un nouveau rire teinté de mépris et cessa alors d'accorder de l'attention à la pouliche tremblotante et larmoyante pour examiner son environnement.
"Je ne comprends pas... murmura t-elle en examinant les hauteurs de l'enceinte circulaire qui les maintenait prisonniers. Pourquoi me retenir ici s'ils voulaient se débarasser de moi?"
"Vladimir finira par être au courant, siffla Automne Ardent, aussi venimeuse que malade de honte. Je lui dirai que vous avez osé lever le sabot sur moi, et il vous soumettra à la TORTURE!"
Lune Cauchemardesque déporta aussitôt son regard sur elle, lui faisant instantanément regretter ses paroles; elle se recroquevilla un peu plus sur elle-même, par réflexe, et eut tout le mal du monde à essayer de présenter quelque hardiesse; ce fut d'autant plus difficile que l'alicorne se rapprochait désormais d'elle, de ce pas lent, digne et prodigieux annihilateur d'insolence que seules des créatures aux jambes deux fois plus longues que la norme, nées pour régner, étaient capables d'adopter.
"Et... depuis quand les reines n'ont pas le droit de rudoyer leurs sujets?" lui demanda la jument des ténèbres d'une voix douce.
Automne Ardent ouvrit la bouche pour répondre, mais le caractère inattendu de la question lui avait fait perdre sa répartie; après tout, elle ne connaissait pas le contenu du précieux livre de Vladimir en détail.
"Parce que... Parce que vous êtes devenues illégales! Selon le code des lois, vous n'avez même plus le droit de régner! C'en est fini de vos privilèges!" fut sa réponse, aussitôt suivie d'une petite expiration méprisante.
Toute fière d'avoir mouché une alicorne, Automne Ardent avança le torse, croisa ses pattes avant sur sa poitrine et attendit une réponse qui serait, elle en était certaine, forcément idiote. La réponse arriva sous la forme d'une paire de sabots droit dans son estomac qui, s'il était légèrement atrophié, n'en restait pas moins très innervé; la violence du coup vida ses poumons et l'onde de douleur qui s'ensuivit la tordit en deux, et desserra tout les muscles circulaires de son corps.
"Alors? demanda Lune Cauchemardesque, qui la dominait toujours de sa stature imposante. Où est ton code des lois, maintenant? Pourquoi ne t'a t-il pas protégé?"
Les bras serrés contre son bas-ventre, les paupières fermement closes, Automne Ardent ne répondit pas, trop occupée à rétablir sa respiration.
"C'est bête, vraiment, poursuivit son bourreau. Ma charmante soeur se terre quelque part, et mon alter-égo a préféré se laisser violenter et humilier plutôt que de se dresser contre ses agresseurs, ou seulement de m'appeler plus tôt. On ne lui avait pas coupé la corne, pourtant. Comment peut-on s'abaisser à ce point devant une pile de vieux papiers?"
"V-vladimir est le nouveau roi, éructa Automne Ardent. Il a une armée à sa botte. Vous n'avez aucune chance, et feriez mieux de vous rendre!"
Son interlocutrice ouvrit de grands yeux, ce qui augmenta d'autant la clarté ambiante.
"Toute une armée, contre moi toute seule?" répéta t-elle, avant d'éclater d'un rire sonore. "Ton Vladimir n'est pas fait pour régner, cela se voit. Il n'a aucune connaissance de notre monde. Il m'a enfermée dans le noir, alors que c'est là que je m'épanouis le plus..."
Automne Ardent ne prétait toutefois qu'une oreille distraite aux élucubrations de l'alicorne, et attendait en réalité son heure; elle avait monté un plan insensé pour vaincre le mal à la racine, et espérait que celui-ci fonctionne; alors, elle se jetterait dans les bras de Vladimir, lui raconterait tout et même un peu plus, et celui-ci la promurait reine d'Equestria!
"... Et tu vois ces marques en forme de lune? " poursuivit Lune Cauchemardesque en lui agitant ses flancs juste sous le nez. "Ce sont des dévoreuses d'obscurité. Elles ont passé les dernières heures à absorber les ténèbres et grâce à elles, j'ai achevé ma transformation, toutes mes fractures ont été..."
La seule jument sans queue de tout Equestria lui présentait ses parties charnues, songea Automne Ardent; sans réfléchir davantage, elle plongea par surprise sa tête au creux du postérieur violet, comme elle l'avait déja fait des centaines de fois avec des collègues, ou des rédactrices de magazines; à l'aide de sa langue, elle localisa le relief de l'endroit et avant que Lune Cauchemardesque n'aie eu le temps d'esquisser un mouvement de recul, son délicat bouton d'amour se trouva piégé entre de puissantes incisives.
La reine des ténèbres s'arracha à la douloureuse étreinte et chuta lourdement sur le sol de terre battue, poussant un cri strident en direction du ciel; Automne Ardent saisit la barette qui ornait sa queue entre ses dents et se jeta sur sa co-détenue, frappant et tranchant au hasard dans la chair tendre de son cou; elle frémit de bonheur en sentant un jet chaud et poisseux asperger sa fourrure rasée.
Une gerbe d'étincelle jaillit du moignon de corne de Lune Cauchemardesque, celle-ci se rendant compte trop tard qu'elle ne pouvait pas y compter; bien décidée à l'achever, Automne Ardent se jeta sur elle, serrant le métal pointu entre ses dents. Malheureusement pour elle, sa victime la reçut avec ses pattes avant, et l'envoya finir sa course contre le mur, avant de râcler le sable avec ses sabots arrière pour se tourner dans la direction opposée; Automne Ardent nota alors qu'elle était entre le mur de briques et lesdits sabots, mais n'eut jamais le temps de réagir; les puissantes jambes de l'alicorne se détendirent de nouveau dans sa direction, et cette fois l'épinglèrent au mur, au sens littéral. La dernière chose qu'entendit le mannequin fut le craquement sonore de sa cage thoracique, et elle n'eut même pas le temps de ressentir une quelconque douleur avant de sombrer dans les ténèbres, de manière définitive.
Un sabot contre le cou pour arrêter le ruisseau de sang, Lune Cauchemardesque essayait vainement de se redresser, terrassée par la souffrance et l'hémorragie; seule au milieu de l'obscurité, elle se coucha sur le ventre, exposant chacun de ses flancs au noir absolu, et luttant contre l'évanouissement, essayant du mieux possible de rester calme et de maintenir sa respiration, elle attendit, sans bouger.
Des heures après, elle releva la tête en sursaut. La situation des dernières heures lui revint en mémoire et elle se frotta le cou; au moins, ça ne coulait plus. La reine des ténèbres se remit debout en tremblant, les jambes comme du coton, et souffla des naseaux avec exaspération, songeant qu'elle ne se prendrait jamais plus à sous-estimer ses adversaires.
Seule comme jamais, Lune Cauchemardesque refit le bilan de la situation, et songea qu'il serait bien plus difficile que prévu d'échapper aux forces de l'usurpateur qui occupait le trône -son trône-. Elle était nue comme un ver, privée de ses pouvoirs, enfermée dans un des recoins les plus inviolables de tout le palais; en se passant un sabot sous l'épaule, elle sentit les délicats sillons creusés par ses propres côtes.
Cette histoire de dévoreuses d'obscurité était belle et bien réelle, et elle lui devait d'ailleurs d'être encore en vie; mais une bonne partie de sa masse musculaire avait dûe être mise à profit pour soigner ses plaies et reconstituer le sang qu'elle avait perdu.
La situation était tellement cocasse qu'elle éclata d'un rire sardonique qui résonna dans le gouffre où elle était enfermée. "La vie est vraiment nulle." lâcha t-elle avec un soupir de bonheur.
Loin en elle, son ventre gargouilla, et rappela son existence à la reine de la nuit par le biais d'une faim dévorante, insupportable, qui se mit à la tarauder ; celle-ci avait les jambes cotonneuses. Elle bavait.
Lune Cauchemardesque porta alors son attention sur Automne Ardent, ou plutôt sa dépouille mortelle, encore tiède; elle avait beau être l'équivalent diabolique de la déesse du soleil sa soeur, le combat était clairement loin d'être gagné. Tout en la contemplant avec une certaine envie, la reine de la nuit se passa la langue sur les dents, insistant particulièrement sur quatre d'entre elles dont la nature l'avait à l'origine inutilement dotée; la situation devenait inextricable, même pour elle, et elle allait devoir faire des choses que même elle réprouvait pour espérer s'en tirer à bon compte.
- Spoiler:
Ce matin-là, Peigne de Miel pénétra dans les quartiers des détenus, la matraque entre les dents et son acolyte à ses trousses, qui portait le seau de nourriture à destination des prisonniers; il ouvrit la lourde porte de métal d'une puissante ruade, et frappa de sa matraque dans le battant métallique avec une force suréquine en hurlant:
-DEBOUT LA D'DANS!
L'écho du bruit de gong assourdissant, et quelques gémissements fatigués lui répondirent; d'après l'horloge du palais, il était cinq heures du matin, et le soleil n'était pas encore levé, quoi qu'il aurait déja pû l'être, mais ces temps-ci, il était impossible de dire quand, ni même si, il serait levé à chaque jour que le bon Tarnation faisait.
Passant au milieu du couloir, les deux gardes jetaient des morceaux de pain bis aussi noir et dur que du charbon entre les barreaux des cellules, s'arrangeant pour que ceux-ci retombent le plus loin possible de leur destinataire; après tout, ils n'allaient pas leur servir leur petit déjeûner au lit.
Peigne de Miel était l'alpha et le chef du groupe qu'ils formaient à deux avec un autre garde, un terrestre rondouillard et suant qui était un peu mou, mais pas bien méchant; en ces temps agités, on les avaient délégués à l'entretien et la surveillance des prisonniers, et ils s'acquittaient de cette tâche du mieux qu'ils pouvaient, car ni l'un ni l'autre n'avaient envie de participer aux battues organisées dans les bois de toute la région par le nouveau régent pour tenter de retrouver la fugitive, la criminelle Celestia.
"Hé bien Mascarpone, qu'est-ce que j'apprends?" s'écria Peigne de Miel, assez fort pour que celui-ci ainsi que tous les autres occupants des lieux, l'entendent clairement. "On va devoir faire un détour par le puits, parce que quelqu'un a été assez bête ou désobéissant pour se retrouver dedans? Hé, vous m'entendez, vous autres? LE PUITS!!!" s'égosilla t-il, avant d'apprécier le silence qui était soudain tombé sur tout le long couloir avec un petit air de satisfaction sur le visage.
Peigne de miel était ce qu'on aurait pu appeler un grand cru, ou au moins une pièce de collection; sa carrière de garde commencait à peine, mais il avait suivi son stage de fin d'entraînement dans l'un des plus odieux endroits surgi du sol de la terre-mère Equestria, et de Sid'Hennit, il avait gardé le zèle particulier qui caractérisait la garde là-bas, et ce sang aussi chaud que le sable du désert coulait avec la même véhémence dans chacune de ses veines.
Quand à Mascarpone, personne ne savait vraiment trop comment il s'était retrouvé dans la garde; il était le pied-plat de son bataillon, celui qui arrivait toujours en retard, qu'il fallait secouer comme un prunier pour espérer en tirer quelque chose. C'est donc tout naturellement qu'il se retrouva équipier de Peigne de Miel; leur supérieurs espéraient ainsi que le deuxième communiquerait son excédent de fougue au premier, et que ces deux-là parviendraient enfin à se montrer d'une quelconque utilité au corps de la garde royale d'Equestria.
"Peigne, euh..." hésita le poney dodu en tapotant timidement l'épaule de son camarade.
"Quoi donc, mon bon Mascarpone?" répondit celui-ci en le gratifiant d'un bon sourire.
"Lui, là... poursuivit celui-ci en désignant une des épaisses grilles. Je... Je crois qu'il ne bouge plus. Et je crois qu'il y a le pain de la veille qui traîne sur le sol de sa cellule, et... celui de l'avant-veille, et..."
Peigne de Miel fronça les sourcils et colla les naseaux contre les barreaux; il ne put que constater à son tour le triste bilan de la petite tragédie silencieuse qui s'était déroulé là.
"Non mais c'est pas vrai! Qu'il est bête celui-là, mais qu'est-ce qu'il est bête!" glapit-il à voix haute. Ce faisant, il avait dénoué son foulard, et gratifiait maintenant de petits coups cinglants et humiliants son acolyte gémissant qui se protégait comme il pouvait, le sabot levé vers son supérieur. "On avait dit que c'était toi qui t'occupait du côté droit, tu n'aurais pas pu voir qu'il allait mal? Je sais qu'ici, les prisonniers sont entièrement à notre merci, et qu'ils feraient mieux de se tenir tranquille avant qu'il ne leur arrive quelque chose de regrettable, mais C'EST PAS UNE RAISON POUR LES LAISSER MOURIR COMME CA!"
Comme ça! comme ça! comme ça! ajouta l'écho.
"Bien! A présent que tu as bien enregistré, Mascarpone, rendons-nous au puits, où se rend t-on Mascarpone?"
"Euh... " bredouilla celui-ci.
"Le puits, Mascarpone, LE PUITS!" hurla Peigne de Miel en direction du long couloir, le sabot en porte-voix.
Son rire sonore glaça le sang des occupants de celui-ci jusqu'a ce que son propriétaire se trouva assez éloigné pour que celui-ci cessât de leur parvenir.
Alors qu'ils se dirigaient vers l'immense pièce, Peigne de Miel jeta un coup d'oeil au seau que portait son acolyte, et constata qu'il était presque vide, qu'il suffisait de transporter ce qu'il restait entre ses sabots pour avoir un seau vide, et qu'on pouvait faire plein de choses avec un seau vide. Une vieille comédie horrifique qu'il avait vu au théâtre de Poulichedelphie lui revint en tête; c'était l'histoire d'une pouliche rose et folle qui capturait d'autres pouliches, et les gardait captives dans un puits avant de les engraisser et de les dépecer pour s'en faire une robe. Pour les calmer, il jetait de l'eau dessus, et il trouva l'idée délicieuse.
"Mascarpone! l'appela t-il en l'arrêtant d'une patte tendue. J'ai une bonne idée, va remplir le seau au robinet et reviens me trouver à la salle du puits, vite!"
L'autre s'arrêta sans comprendre. "Mais pourquoi, qu'est-ce que tu veux faire avec de..."
"Viiite!" le pressa Peigne de Miel en vidant le seau par terre et en lui bourrant les flancs pour qu'il se dépèche, avec succès.
Une fois son collègue disparu, le bouillonnant poney pénétra dans la salle du puits, les éclats de pain entre les dents; il n'avait pas souvent l'occasion de s'y rendre, et son ambiance glaçante parvenait à l'impressionner à chaque fois.
"Voyons qu'est-ce que nous avons-là..." murmura t-il en repoussant le couvercle, laissant la lumière du plafond baigner l'intérieur de la colonne de pierre. Il avait prévu de faire attendre un peu le malheureux à l'intérieur, de voir jusqu'où celui-ci pouvait s'humilier pour deux malheureux morceaux de pain. Puis, il vit ce qu'il y avait au fond, et constata d'abord qu'ici-bas, on avait très bien sû s'arranger sans le pain. Ensuite que la créature de cauchemard qui s'y trouvait l'avait aperçu, et que ses yeux brillants s'étaient réduits à deux minces fentes dans l'obscurité, et qu'elle avait fait claquer ses ailes noires. Et enfin que ses jambes à lui avaient subitement décidé de faire grêve.
La première chose qu'il fit fut de refermer l'épaisse plaque de métal de toutes ses forces; il se sentit fébrile, l'horrible désordre sanglant qu'il avait vu là au fond avait du mal à passer. Puis, il entendit du raffut de l'autre côté, et obéissant à un réflexe primaire, il monta sur le couvercle et se coucha dessus.
Un choc terrible venant du dessous souleva alors le couvercle et manqua de le jeter sur le côté; désormais en proie à une panique indescriptible, il se dépécha de monter là où l'épais disque métallique se faisait soulever, entr'aperçut le vide en dessous de lui, et le couvercle retomba à ce moment-là, légèrement sur le côté, vacillant désormais du côté où le garde tétanisé se cramponnait en lui offrant une vue imprenable sur quinze mètres de vide obscur cerné de briques rapidement empilées et occupées par un il-ne-savait-quoi qu'il n'avait vraiment pas envie de voir de près.
"MASCARPOOOOONE!" s'égosilla t-il à s'en déchirer les cordes vocales.
Un bruit de seau qu'on laisse tomber retentit, et quelques secondes plus tard, le concerné arriva au triple galop dans la grande salle. "Qu'est-ce qu'il se passe, Peigne, qu'est-ce..."
"Monte avec moi, vite!" le pressa Peigne de Miel. Celui-ci s'exécuta, juste à temps car derrière la plaque métallique, Lune Cauchemardesque, qu'une surdose de protéines avait rendu agressive et désinhibée comme jamais, redonna une nouvelle ruade monumentale au petit centimètre d'acier qui barraient la route à sa liberté.
Mascarpone jeta un regard terrifié et interrogateur à Peigne de Miel, qui couina: "Je sais pas! Je t'assure!"
Un hurlement suraïgu et d'une puissance phénomènale leur vrilla alors les oreilles, juste à la fréquence de vibration de la plaque d'acier; la rouille qui la recouvrait tomba en poussière, et les deux poneys crièrent de douleur en sentant le cuir de leurs fesses se décoller.
"Fais quelque chose, Peigne!" pleurnicha Mascarpone.
"Je ne bouge pas de cette plaque! J'ai pas envie de me faire réduire en bouillie par cette... chose!" larmoya celui-ci.
Comme pour appuyer ses propos, une nouvelle ruade leur cingla le derrière et fit gagner quelques centimètres de jour à l'ouverture du puits.
"A L'AIDE! AU SECOURS!" beugla Peigne de Miel à l'attention de quiconque les entendrait. La salle du puits avait cependant été construite pour être silencieuse, et aucun son ne pouvait franchir ses épaisses murailles; ils étaient livrés à eux-même.
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Sam 21 Juil - 18:47 | |
| Y'a que Boldeniak qui fait des fautes de toute façon |
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| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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| | | | [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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