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| [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant | |
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Auteur | Message |
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#caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 16:34 | |
| il n'y a pas que ça, disons qu'elles devaient déja en avoir un peu marre d'elle, et dire des choses méchantes dans son dos. RD, et par extension RAEC (car les plus mauvais côtés des poneys sont exacerbés ici) n'est pas parfaite non plus |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 16:38 | |
| - Spoiler:
La RD que j'imaginais en écrivant cette histoire est chiante, capricieuse et immature. Bon, même si la réaction de ses "amies" est un peu OOC et pas très friendship, ce n'était pas non plus totalement gratuit |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 16:42 | |
| le pire, c'est comme elles ont changé entre Saccharide et Soleil Couchant, à un moment elles vont toutes chez Rareté, il y a même NMM avec elles, et on aurait dû laisser traîner des objets suspects dans tous les coins mais non. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 17:20 | |
| Je vois pas de quel manoir vous parlez... Vous l'avez inventé ou il y en a un dans la série ? A propos du chapitre maintenant. Ca fait un paquet de révélations. J'ai été vraiment surpris que veste de pommes ait endossé le rôle de la diseuse de vérité, au lieu de n'être qu'une terreuse. Au début célestia lui hurle même dessus en canterlock pour qu'elle parle normalement (sans doute parce que vous vouliez vous débarrasser de cette contrainte littéraire qu'est l'accent d'AJ), et en plus elle lui dit qu'elle sait à peine lire. Et après ça, AJ devient soudainement plus éclairée que la princesse du jour elle-même, elle lui coupe même le sifflet à un moment, et c'est donc une paysanne qui lui met sous le museau ce qu'elle a cherché pendant des siècles ! Pour couronner le tout, célestia a l'air de penser qu'AJ est intelligente et qu'elle "gâche son potentiel" à travailler dans une ferme. C'est tellement OOC par rapport à ce que vous auriez pu réserver au personnage d'AJ que ça m'a autant surpris que les révélations du chapitre. Enfin, je ne me plains pas, vu que c'est un de mes poneys préférés. Pour une fois que vous donnez un beau rôle à l'une des mane 6 (sans compter twala). Peut-être que vous l'appréciez plus que dash ^^ Concernant les révélations, j'ai pas tout compris. Ca m'a l'air vachement compliqué. J'ai juste compris qu'il y a eu une sorte d'interférence magique entre les deux sabliers qui ont altéré l'état de santé des alicornes. Un petit éclaircissement supplémentaire, peut-être ? Et pour finir : coquille time pls. - Spoiler:
- Citation :
- un cycle qui se s'est
dans le couloirs immensurable n'osaient pas mettre les pieds La moitié des thèses erronées que j'ai entendu la plus dynamiques Je ne l'ai jamais connu > connue diplômatiques > pas d’accent de l'époquent les jardins en fleur hoquets et reniflement qui s'écoulait à mince filet > minces filets* des sujets compliquée elles s'était leur rythme biologiques que j'ai jamais entendu. > entendue* d'un sabliers de ses force
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 17:25 | |
| Par ce long paragraphe l'histoire prend fin, mes frères. Une si longue épopée s'achève, avec une ère. Tous les lieux que nous virent, les rencontres que nous fîmes, comme un livre laissé au vide, s'éloignent dans l'abîme. Il est temps, de mourir :roy: - Spoiler:
- Les choses marchaient si bien, murmura Celestia au mur, les yeux rouges et las.
L'alicorne était couchée sur le sol de la bibliothèque, comme tant d'autre fois, mais celle-ci n'était plus pareille.
- Les choses marchaient si bien. Les Alicornes avaient construit de si grandes choses. Un si beau château de carte, continua la souveraine d'une voix rapeuse. Nous avonc bâti une gigantesque tour d'ivoire, nous nous sommes isolées au sommet, et nous avons patiemment attendu qu'elle s'écroule. Chaque pierre, chaque centimètre que nous avons hissé au sommet, dans cet empire... N'a servit qu'à rendre la chute plus dure.
Immobiles, les autres occupants de la piece n'osaient pas interrompre l'alicorne.
- Qui aurait pu deviner, dit Celestia, que la chute serait si rapide? De notre empire, il ne reste qu'un tas de cendre. De notre peuple, il ne reste qu'une horde, assoiffée de pillages. De notre règne, il ne reste qu'un immonde saccage. De notre famille, il ne reste que nous. Et nous sommes condamnées.
- Ce n'est pas de ta faute, Celestia.. murmura Luna, qui réprima un tremblement.
- Je n'ai rien vu venir. Nos parents n'ont rien vu venir. Leur parents n'ont rien vu venir. Ce n'est pas comme si il y avait eu tellement de génération successives, acheva Celestia avec un rire nerveux.
- Tout n'est pas perdu, continua Luna en essayant de croire elle-même à ses propres paroles. Nous allons réparer le sablier, ou... Trouver quelque chose, ou je ne sais pas...
- C'est fichu, Luna. On ne s'en sortira jamais. Tout est perdu, continua Celestia d'un ton morne. Tu ignore tant de choses.
À leurs côtés, le sable continuait lentement de s'écouler sur le sol, depuis le réservoir supérieur du sablier endommagé.
- Tout ces efforts, toute cette aventure, dit Celestia. Pour rien.
Le silence revint dans la piece. Le soleil rouge jétait ses rayons a travers les vitres de l'immense pièce, irradiance suffocante, qui brûlait le regard.
- Pouilleuse! hurla soudain Luna en se mettant debout d'un bond, faisant sursauter tout le monde. Alors, reste à crever toute seule, si c'est que tu souhaite!
- Luna... Tenta Celestia, les larmes gagnant à nouveau ses yeux.
- Je ne resterai pas ici en attendant de finir comme une statue! continua l'alicorne bleue, qui tremblait irrésistiblement. Qu'a t-on fait pour mériter une telle malédiction? Nous avons tout fait pour Equestria! Nous avons tout fait pour les pégases, les licornes et les Terrestres. Pourquoi mérite t-on de finir de manière aussi horrible?
Celestia ne répondit rien et regarda à nouveau le mur. Autour d'elle, les feuillets du livre d'histoire traînaient pitoyablement.
Veste-de-pomme s'avança.
- Luna a raison, Princesse. Il y a sûrement un moyen de faire quelque chose, non? Je veut dire, ce mécanisme a été construit, il peut être détruit? Ou arrêté, ou quelque chose? demanda la jument, hésitante.
- Si le mécanisme s'arrête, le temps s'arrête et nous seront coincées pour l'éternité dans un battement de cil. Ca te convient, Veste-de-pomme? Il n'y a rien que l'on puisse faire.
- Quel défaitisme, cracha la paysanne. Qu'aurait pensé Étincelle du Crepuscule de vous, si elle était là? Est-ce ce que vous lui avez appris?
Celestia lâcha un rire lourd de dépit.
- Etincelle du Crepuscule est bien là, Veste-de-pomme. Dans la caisse, non loin de l'endroit où tu te trouve.
La jument orange se tourna dans la direction indiquée et émit un chuintement étranglé.
- Ce n'est pas possible, bégaya t-elle. Pas elle!
- Je suis désolé, Veste-de-pomme. C'est la réalité. Le rêve est fini.
- Mais comment..
- Je l'ai abandonnée. Je l'ai laissée mourir, dit simplement Celestia, je l'ai regardée sans rien faire au moment ou elle avait le plus besoin de moi.
- Ce n'est pas vrai, Celestia! rugit Platine. Tu n'étais pas dans ton état normal!
- Parce que je n'ai pas fait attention!
- Parce que tu voulais faire le bien!
- Parce que j'etais naïve! acheva Celestia en frappant le sol. Des générations d'alicornes, ont construit ce royaume, se sont injecté la pire des malédictions, nous ont refilé le cadeau empoisonné et ont attendu que ça s'écroule! Parce que les poneys sont des bons à rien inconséquents, parce qu'ils vivent dans un autre monde, parce qu'on a tout fait pour les éloigner de la réalité alors qu'on aurait dû leur coller le museau en plein dedans!
- Personne n'aurait voulu vivre dans un monde pareil! hurla Luna. Nous avons fait le bien aussi longtemps qu'on a pu. Et.. Et c'est fini.. Oh, non, pourquoi?
- Etincelle du Crepuscule? murmura Veste-de-pomme, en effleurant le bois rude du cercueil. Oh, non..
- Je n'arrive toujours pas à comprendre, murmura Celestia. C'était tellement rapide. Qui aurait pu le croire?
Dans le plus beau château du monde, dans le lieu le plus ancien et le plus vénérable, les rêve s'étaient envolés. Pourquoi? se demanda Platine, qui serrait Trixie contre lui. Ils avaient vécu tant de choses, ils s'étaient tellement battus, pour rien.
Un peu plus loin, dans la pièce d'à côté, les derniers gardes fidèles à Celestia, qui avaient vu revenir leur souveraine et s'étaient prosternés devant elle, entouraient le canapé sur lequel se trouvait Vladimir, qui émergea de l'inconscience et tâta ses environs immédiats, ainsi que sa gorge, sans comprendre comment il était arrivé là. Il était tranquille, et puis Gerbant Riche était venu, et un appareil métallique avait transformé son cou en bouillie. Et maintenant, il était vivant, allongé sur des coussins confortable.
- Enfin réveillé? marmonna Celestia en entrant dans la pièce.
- Celestia.. murmura Vladimir d'une voix rauque.
- Alors? Demanda l'alicorne, ses yeux immenses le toisant d'un regard lourd. Tu es content du résultat, j'espère?
- Celestia.. recommença Vladimir.
- Mon royaume est en feu. Mon étudiante est morte. Ma vie arrive bientôt à son terme. Lorsque le sablier, au centre de la bibliothèque, sera vide, Luna et moi allons mourir. J'espère que tu es fier de toi, Vladimir, jamais un souverain n'avait enchaîné un tel désastre en si peu de temps.
- Je n'ai pas voulu ça, Celestia, dit Vladimir en lui renvoyant son regard.
- C'est pourtant ce que nous avons eu. Oh, je ne suis pas méchante, je ne t'aurais pas condamné à mort, mais malheureusement, difficile de savoir ce qu'il adviendra de toi lorsque je ne serais plus là pour donner des ordres.
Vladimir eut un rire bref.
- Ce moment-là sera une libération, ma chère tante.
Le sabot de l'alicorne fendit l'air et fracassa les lèvres de l'ex-souverain qui se roula maladroitement en boule en essayant de se protéger. Les gardes, qui avaient savouré le sermon, se jetèrent pour la retenir et éviter qu'elle ne massacre le parjure, ployant sous sa force et sa grande taille, l'éloignant de Vladimir à grand-peine. Lorsque l'alicorne recouvra son calme, des larmes coulaient le long de son visage, et elle disparut sans un mot. Alors qu'il se dépliait lentement, le licorne à la bouche sanglante émit une sorte de râle. Du moins, c'est ce que pensèrent les gardes, qui ne voulaient pas admettre que c'eut pût être un rire.
Les couloirs du château étaient immenses. Luna, accompagnée de Veste-de-pomme, perdait lentement espoir alors qu'elles cherchaient la porte qui menait supposément aux mécanismes du sablier, dans la tentative de plus en plus vaine de trouver une quelconque solution à leur échéance.
- Et si on écope du sable pour qu'il continue de s'écouler, ça ne fonctionnerait pas? demanda la paysanne, essoufflée par la marche de l'alicorne bleue qui avait des jambe si grandes.
- On ne tiendrait pas longtemps, répondut Luna.
- Les précédentes alicornes n'avaient jamais pensé que le mécanisme pouvait tomber en panne?
- Elles ont été assez connes pour en construire deux sans prévoir les conséquences des interférences! tonna Luna. Et puis.. Pourquoi serait-il tombé en panne? il marche depuis des centaine d'années, la fiabilité a été éprouvée! Il a même résisté à un incendie...
- Comment peut-on lier son destin à celui d'une machine? lâcha Veste-de-pomme.
- C'était bien le dernier de leurs soucis lorsque tout allait bien, et le dernier de nos soucis lorsque tout allait mal, répondit Luna d'un ton lugubre. Depuis des millénaires, les alicornes ont creusé leur tombe. Et nous.. Nous n'y aurons même pas droit, souffla t'elle.
Le fardeau des dernières alicornes. Il n'y avait aucune porte qui menait au sous-sol de la bibliothèque.
- Nous ne pouvons pas perdre espoir, dit Luna, assise sur le carrelage glacé. Le temps presse, nous devons trouver quelque chose..
- Et si il n'y avait pas de porte? Essaya Veste-de-pomme. Et si on y accédait par un autre moyen?
- Que veut-tu dire?
- Étincelle du Crepuscule, dit la jument orange d'une voix serrée par l'évocation de ce nom, avait dit que Ruée Arc-en-ciel avait... Entre des miroirs...
Des miroirs. Seule les alicornes pouvait les emprunter. Seule les alicornes pouvaient accéder au mécanisme du sablier. Depuis le début, ils cherchaient la mauvaise direction.
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Celestia errait lentement dans les couloirs du château, avec un pas fantômatique. Ceux et celle qui avaient connu l'alicorne à ses meilleurs jours ne l'auraient pas reconnue en la voyant. Seule, la jument blanche traînait les pattes, explorant une dernière fois les lieux qu'elle avait occupé toute sa vie, comme si elle les voyait pour la première fois. La salle du trône, lugubre. la salle du banquet, vide. Comme si le château la rejetait, pour la première fois. L'alicorne arriva devant les escaliers qui menaient à sa chambre, plus hauts que jamais, et fondit à nouveau en larme. Platine, Trixie et Gerbant-riche, assis dans la bibliothèque, n'avaient pas osé la suivre lorsqu'elle se leva et partit sans un mot. C'était sa dernière promenade. Luna avait disparuu avec la Terreuse depuis un petit moment et nul n'espérait qu'elle trouve une solution. Le sable s'écoulait toujours dans le sablier, et lorsqu'il n'y en aurait plus, tout serait terminé. Au loin, des nuage noirs montaient dans le ciel rouge, coincé sur un éternel crépuscule. C'était peut-être la moins pire issue qu'ils puissent avoir, pour le reste de leur vie. Sous le règne de Vladimir, les licornes avaient prouvé qu'elles ne seraient pas assez fortes pour poursuivre le cycle du jour et de la nuit toute seule. Une nuit éternelle propulserait le monde dans une ère glaciaire, et un zénith le transformerait en désert. Mais pour ceux qui habitaient au-delà de l'horizon, qu'adviendrait-il? Les poneys avaient voulu voler de leur propre ailes, et étaient tombés en flamme. Et tout le monde en paierait le prix. La route vers l'enfer était pavée de bonne intentions. Le sablier millénaire était presque vide.
Devant le plus grand miroir du palais, sur un des mur de la salle du trône, Luna, essoufflée, essaya d'invoquer le sort des portes. Elle ne l'avait fait qu'une seule fois avant, et savait exactement ou aller, à l'époque. Pas cette fois ci.
- C'est de la folie, Luna! gémit Veste-de-pomme. Tu ne sais même pas à quel endroit déboucher!
- Je ne peut pas rester sans rien faire! répondit Luna. J'ai passé mille ans sur la Lune! Et maintenant, on n'a plus que quelque minutes!
Il n'y avait qu'une seule chose qui pouvait être à la hauteur de l'ouvrage des alicornes.
- Mène moi, souffla Luna pour elle en illuminant sa corne, à un mouvement perpetuel.
Lentement, le reflet de la pièce s'effaça, laissant le reflet de Luna dans le vide, et le miroir s'emplit de noir. En plissant les yeux, Luna aperçut quelque chose qui bougeait au loin.
Ce pouvait être n'importe quoi, mais l'alicorne s'élança au travers du miroir avec un "Han!" et disparut. L'ouragan du vide l'accueillit, et Luna déplia ses ailes, luttant contre les courants. C'était la troisième fois qu'elle traversait le Gouffre, et elle avait appris à s'orienter. Luna trouva la porte de sortie, et partit dans sa direction. Peu importe là ou elle déboucherait et ce qu'elle verrait. Et lorsqu'elle le vit, L'alicorne resta muette.
Sa course s'arrêta au bord d'une falaise. Quelque graviers dérapèrent dans le gouffre et disparurent dans l'obscurité. L'alicorne se redressa, et s'habitua lentement à la nuit éternelle qui règnait dans le lieu. Autour d'elle, construit le long de la paroi verticale et disparaissant au regard, les cliquetis d'une constellation d'engrenages crépitaient doucement, émettant le bruit d'une fontaine aux milliers de jets. De l'obscurité du plafond descendaient d'énormes colonnes en électrum, lentement actionnées par des cardans et des roues animées d'un mouvement qui avait rendu le métal usé aussi brillant qu'un miroir.
Et puis, une onde majestueuse remplit le silence, le bruit d'un impact puissant et lointain, qui envahit l'espace et remonta le long des murs, jetant de l'echo dans toute les directions. Pétrifiée, Luna attendit ce qui allait se passer, les battement de son coeur martelant à ses oreilles, laissant le silence revenir et le choc disparaître dans l'obscurité. Rien ne se passa, et l'onde revint, submergeant la falaise, submergeant le corps de l'alicorne, une onde sonore tellement grave qu'elle en était presque inaudible, comme le bruit d'un tambour battu par les Titans dans les récits antiques. Alors, le ressac du silence reprit possession du lieu, jusqu'a ce qu'arrive la prochaine vague tonnante, avec une lenteur millénaire, perdurant dans un cycle éternel, et l'alicorne, suivant des yeux un immense arbre de transmission qui jaillissait perpendiculairement à la falaise et disparaissait dans le noir, soutenu par d'immense colonnes, aperçut le coeur de l'horloge.
Une roue métallique d'un diamètre dépassant l'imagination, suspendue au dessus du gouffre, tournait avec lenteur. Le long de sa circonférence pendaient d'enorme masses, marteaux métalliques à la tête usée par les impacts, qui pendaient d'un côté de la roue et reposaient de l'autre, bloqués par des buses. La rotation du cycle mena le marteau le plus proche du sommet à un point d'équilibre, qui fut rompu, et la masse s'abattit, emportée par son propre poid. Une nouvelle fois, l'impact résonna dans l'espace, courant le long de la colonne horizontale, envahissant le mécanisme, la falaise, et disparut dans le vide, et l'ensemble, déséquilibré, continua le cycle lent, nourrissant le mouvement de l'horloge, transmettant sa force aux engrenages duquel jaillissait le bruit cristallin et qui, incessants, continuaient de former le mouvement du régulateur.
Le coeur du château battait. Minute après minute, les battement séculaires résonnaient dans la roche, mûs par un mouvement éternel, actionnant les lourdes colonnes et transmettant leur mouvement au noir infini. Minutes après minute, le mouvement se répandait dans les rouages, coulant avec un bruit cristallin, et alors l'onde revenait, relançant le mouvement encore et encore, et Luna contemplait, ressentant l'onde, ressentant la vie glaciale qui était née en ce lieu, née des alicornes qui, dans l'apogée de leur art, avaient animé la matière et le temps. Le château était vivant. Le château était mortel.
Le sabot de l'alicorne pulvérisa une série d'axes, arrachant les rouages qui y étaient accouplés. Ponctuant chaque assaut d'un cri, Luna frappe encore, et encore.
Ce n'est que l'affaire d'un instant, murmura l'alicorne.
Le long des parois, des symboles minuscules étaient gravés.
Constellation du Cygne. Deneb marque le coin du Triangle d'Été, dit l'Écriture royale inscrite dans le mur. Constellation du Cygne. Albiréo marque le pied de la Croix. Constellation de la Couronne Boréale. Alphecca domine. Constellation du Pégase. Pegasii est la plus grande.
Le sabot de Luna raya les écritures ancestrales, et le fin chausson jaillit au moment du choc, rebondissant au sol et disparaissant dans le vide qui trembla lors d'un nouvel impact au loin.
"Han!"
Ce n'est qu'une machine, murmura la conscience de l'alicorne.
Constellation du Pégase. Andromède est le quatrième Angle. Constellation de l'Hydre. Ehydrae et Zhydrae brillent dans les yeux.
Andromède sauta, et roula sur le sol en tournoyant et en cliquetant. Ehydrae, un petit engrenage d'électrum aux dents triangulaires, se planta dans la corne du sabot et Luna le décrocha en arrachant Zhydrae, une fine roue dorée qui se plia et se brisa sur son axe.
"Han!" lança une nouvelle fois l'alicorne, luisante de sueur. Elle toussa, et cracha.
Ce n'est qu'une erreur, murmura la rage de l'alicorne.
Le gong retentit à nouveau au loin, lui rappelant le temps qui arrivait à échéance.
Constellation de la Licorne. Alphamon est à la position la plus éloignée. Luna manqua le rouage et frappa à côté.
Ce n'est qu'un echec, murmura Lune Cauchemardesque. Luna se figea brutalement, la respiration sifflante, le regard hagard. L'avait-elle vraiment entendue?
Ta soeur t'attend.
Luna contempla avec lenteur le mécanisme endommagé. Orphelins sur leurs axes, quelque engrenages, cabossés, ne bougeaient plus. Les débris des autres gisaient sur le sol, mais le cliquetement continuait, légerement différent, mais immuable, lancé pour l'éternité. Une ultime percussion secoua l'alicorne au sabot fendu, qui gémit, et poussa un hurlement de désespoir, qui fut noyé dans l'echo.
Ce n'était qu'un échec. Ce n'était qu'une erreur. Ce n'était qu'une machine. Il ne restait plus de temps.
Ta soeur t'attend.
Luna rebroussa chemin, et s'élança à travers le miroir.
- Luna! souffla Celestia en arrivant dans la salle du trône au moment ou l'alicorne bleue jaillit de l'interstice, perdue.
- Je n'ai rien pu faire, Celestia! je n'ai rien pu faire! pleura sa soeur, secouée de sanglots.
L'alicorne blanche la serra, la cajolant comme elle pouvait.
- Il n'y avait rien à faire.. acheva Celestia.
Mille ans de séparation, et les deux alicornes, serrées l'une contre l'autre, n'avait pu grapiller que quelque minutes. Plus rougeoyante que jamais, la lueur du soleil couchant jetait un air de malédiction au travers des vitre du château, alors que les rares occupants laissaient passer les deux souveraines en détournant le regard, laissant les deux alicornes enlacées et silencieuses aller en direction de la bibliothèque. Le sablier, maladroitement accroché le long de ses verrins, achevait de se répandre au sol, et les dernières onces de sable baissaient lentement. Silencieux, Platine, Trixie, Veste-de-pomme et Gerbant Riche s'écartèrent à leur venue, sans oser les regarder.
- Pourquoi, Celestia? demanda Luna d'une voix étranglée en s'asseyant sur le tapis.
Celestia ne répondit pas. Celestia regardait au loin, les colonnes de fumées qui montaient des lointaines villes du royaume, Celestia regardait le soleil ecarlate, Celestia regardait le cercueil dans lequel gisait le corps de son étudiante, avec qui elle avait tout partagé et partagerait tout, y compris la mort. Le menton de l'alicorne était parcouru de contractions brèves. La race des alicornes allait enfin connaître la sanction d'une éternité de suprématie et d'inconséquence.
- Pourquoi, Celestia? demanda à nouveau Luna, qui n'attendait même pas de réponses.
Un silence abominable s'était installé dans la pièce. Appuyés contre les murs, écrasé par le malaise, les autre poneys contemplaient la fin de l'aventure qui les avaient séparés, et réunis. C'était un abominable gâchis. Depuis le début, ils s'étaient battus contre le vent. Depuis le début, ils avaient perdu.
Les dernière heures s'étaient écoulées sans que les deux alicornes ne fussent ensemble. Les derniers jours s'étaient écoulés sans qu'elles ne fussent ensemble. Jamais Luna ni Celestia n'avaient été ensemble, passé leur enfance. Le règne de souveraine de sa grande soeur avait accaparé son attention, et jamais Luna ne s'était senti aussi proche de Celestia. Celestia l'avait battue, Celestia l'avait sauvée, mais jamais Celestia ne l'avait serrée dans ses bras, jusqu'a maintenant, et elles allaient être séparées à nouveau.
- Luna, je.. commença Celestia, en la regardant, les yeux inondés de larmes.
Les derniers grammes de sables traversèrent l'anneau au centre du sablier. Luna eut un hoquet de terreur, et Celestia craqua.
- UNE CHANCE! LAISSEZ NOUS UNE CHANCE! hurla l'alicorne blanche en direction du ciel, et elle serra sa soeur contre elle de toute ses forces, ressentant une dernière fois sa chaleur, elle ferma les yeux, et tout s'arreta.
Le sablier se vida, et tout s'arrêta.
Le silence envahit l'univers.
Luna?
Luna? Appelèrent les pensées de Celestia.
Le vide ne répondit rien.
L'alicorne avait l'impression de flotter. Elle ne sentait plus rien, ne voyait plus rien, ne possedait plus de corps, mais avait l'intime conviction qu'il était encore là, figé, tel une statue de cire, et que le reste de la pièce était encore là, et que Platine, et les autres, étaient encore là, de l'autre côté de ses paupières, les regardant avec une éternelle expression d'horreur, figés pour une éternité qui ne durerait qu'un battement de cil pour eux.
LUNA! LUNAAAA!
Seule, coulée dans le marbre d'un corps figé au beau milieu d'un présent qui ne s'arreterait jamais, Celestia sentit la panique l'envahir. Lentement, son esprit imagina son corps, immobile et sans défense, oubliette de son esprit, isolé dans la lueur rouge tandis que d'irréelles minutes s'égrenaient, desquelles naquirent progressivement les créatures de la folie, la peur, l'incompréhension, qui s'approchaient en rampant d'elle, hésitantes, et commençaient lentement à escalader son corps, se lovant le long de ses membres, ses articulations, remontant le long de son cou, s'introduisant dans sa bouche et ses oreilles, et Celestia poussa un hurlement qui n'était qu'une pensée, et elle tenta de se raccrocher à ses souvenirs, souvenirs d'un monde qu'elle venait de quitter et qui, ternis par la panique, lui échappaient de plus en plus, la laissant seule avec elle-même.
Pourquoi? Pourquoi??
C'était ainsi qu'avait disparu Eté. Pour ceux qui avaient assisté à la scene, cela n'avait duré qu'un battement de cil, mais pour elle? Une attente qui n'avait jamais pris fin. La nouvelle avait été trop dure à avaler. Veste-de-pomme avait eu raison. Celestia n'avait pas imaginé ce que pouvait être une éternité d'attente, et était en train de la vivre. L'alicorne poussa à nouveau un hurlement inaudible, sentant sa raison se morceler.
Les Alicornes avaient trompé le temps, et le payaient. Les Alicornes avaient trompé le peuple, et le payaient.
Les Alicornes avaient trompé elle-même. Les Alicornes avaient perdu. Les Alicornes, les Alicornes, les Alicornes, les Alicornes, le temps, perdu, les Alcornes, payaient, Alicorne, luna, les Alicornes, Ete, Hiver, mère,
- Celestia?
Nouvel hurlement de terreur. L'esprit déchaîné de l'alicorne rua, se débattit, sans cesser de rugir, paniquée, regagnant quelque instants de calme, et puis, privée de sensations, recommençait à hurler sans cesse, encore, et encore, et encore.
Des sabots résonnèrent. Celestia ne voyait rien mais quelque chose s'approchait, et elle cessa de paniquer.
- Alors, c'était donc vrai, murmura une voix, résonnante comme dans une cathédrale.
- Le sablier écoulait le temps.. continua la voix.
Celestia se calma définitivement. Cette voix était celle de Vladimir. Trop de questions se bousculaient à son esprit.
- Ma pauvre tante, dans quel état je te trouve, continua tristement le Vladimir invisible, en s'approchant d'elle
- Tu le savais, n'est-ce pas? continua t'il. Tu savais manipuler le temps, comme toute les Alicornes. Mais ô combien impotent est le prisonnier qui possède la clé, s'il ne peut atteindre la serrure? C'est pour ça que tu savais qu'il n'y avait aucun espoir. Tu n'aurais pas pu avoir la capacité de t'échapper du piège, privée de ta magie.
Que fais tu ici? demanda Celestia, sans rien comprendre.
- Ce que je fais ici? dit Vladimir, qui n'avait pas entendu la question mais y répondit quand même. Je me promène. Puisque l'espace ne veut plus de moi, j'ai décidé de changer de dimension. Et c'est un peu grâce à toi, chère tante. Tout ce savoir, que tu consignais dans ton journal. Tu avais été attirée par ces pouvoirs, n'est-ce pas? Tu les voulais, car tu avais la possibilité de les avoir. On n'échappe pas à sa vraie nature. Moi non plus. C'est peut-être pour ça que j'ai volé ton journal intime au lieu de le laisser en proie à l'incendie, et que je l'ai peut-être lu, enfin, jusqu'a ce que ce sale *Pok!* petit traître de Riche ne me neutralise, d'une manière que je n'ai toujours pas compris, et je n'en ai cure de toute façon.
Les pas lents continuèrent.
- Celestia.. Je suis désolé. Je n'ai jamais voulu ça, Celestia, tu dois me croire, continua l'ex-souverain. Enfin, te passer à la guillotine n'était pas si regrettable, après tout, tu n'étais qu'une sale despote et je te hais toujours autant. Je voulais le bien du peuple! Mais force est d'admettre que je n'avais peut-être pas les épaules, ou le savoir, assez larges pour soutenir ton royaume.
- Je n'en veux plus, continua Vladimir. Tu peux le reprendre. Les habitants sont si inconséquents, si manipulables et si imprévisibles.. En voila, une véritable malédiction. Je dois dire que je t'admire, chère tante, pour supporter une si grande plaie. Et depuis mille ans! À défaut d'être le maître des autres, je serais le mien, et ce sera très bien comme ça.
- L'univers est si vaste. Le temps est si élastique. Nous sommes dans un univers perpendiculaire. Un univers d'entre-deux-secondes, quelque chose que l'on devrait représenter perpendiculairement à la trame temporelle si nous le représentions sur une feuille. Combien sont nés, pendant que nous vivions? Combien ont disparu? C'est tellement fascinant, Celestia. Je crois que je vais me plaire, ici.
- Je sais très bien que tes gardes, ou le peuple, ou tes prétendus amis, m'auraient assassinés sans vergogne, après la... passation de pouvoir. Alors, je vais disparaître, et nul ne me reverra. C'est mieux pour tout le monde, et tout redeviendra comme avant, qui sait?
- Malheureusement, les gardes vont s'ennuyer, à présent. C'était un bel ouvrage, ce sablier, un travail impressionnant, vraiment. Mais savais-tu ce qu'ils faisaient avec?
- Ils décapsulaient des bouteilles! jamais personne de censé n'aurait touché ce sablier, de peur de se faire arracher un bras ou quelque chose d'encore plus terrible, mais les superstitions évoluent, comme les royaumes. C'était leur tradition, au corps de garde. Et maintenant, ils ne pourront plus le faire! J'en suis anéanti pour eux, chère tante.
- Des millions de bouteilles, Celestia. Des millions de bouteilles ont été décapitées lors du transfert, du retournement du sablier. N'est-ce pas cocasse? J'aime cette idée. Ca allait dans mon sens, faire bouger les choses, ne pas s'arrêter à la vénération ou toute ces fioritures.
- Je sais ce que tu pense du Temps. Il est si capricieux. Il se contracte, ralentit, accélère, et on vit au jour le jour, pas vrai? Seconde après seconde, mais tu as sûrement perdu le compte, depuis le temps? Plus de mille ans de vie.. Tu as du trouver ça tellement long.
- C'est tellement passionnant, le temps, Celestia. J'ai vu tellement de choses dans ce journal intime, tellement d'experiences! Et toi, tu n'as sûrement jamais rien fait, car tu ne voulais pas te mettre en danger, pas vrai? Les alicornes sont tellement sensibles à ces variations qu'elles n'ont jamais vraiment pu vérifier leurs théories avant de les mettre en pratique, et sont tombées dans le piège. Moi, le bâtard, y ait échappé. Et puis, j'ai déja tout perdu.
- Et puis, il y a la causalité. On ne peut modifier l'écoulement logique temporel des choses. On ne peut pas remonter le temps. C'est dit! si quelqu'un essaie de le faire, il court le risque de broyer l'univers dans un paradoxe temporel, ou d'évoluer définitivement dans un univers alternatif, ou de disparaître, ou même, de simplement rejouer la musique et échouer dans son oeuvre. Cela aussi, tu le savais, c'est la règle. Et tu as respecté la règle, toujours.
- Mais le temps, lui, l'a t'il respectée?
- Des millions de bouteilles, Celestia, dit Vladimir. Des millions de chocs, sur le plus intouchable mécanisme du monde, amplifiées par les marées du temps, par le ressac du sable. Oh, Celestia, c'était si passionnant, toute ces choses, que tu savais et que tu as gardées pour toi, pour que le monde reste stable!
- Mais le monde t'as rejetée et t'as malmenée. Comme moi. Nous avons la triste malchance d'appartenir à la même race, celle des souverains haïs. Sauf que moi, je pars, et toi, tu restes. Je vais disparaître, Celestia. Définitivement. Mais toi, tu dois rester ici. Je n'ai jamais voulu faire tout ce mal, j'etais juste ignorant. Maintenant, j'ai tant de savoir. Tellement!
- Comme je te l'ai dit, ce moment est une libération, Celestia. Et tu m'as fendue la lèvre en me frappant, sale catin, et je considère donc que nous sommes quitte. Pour tout le mal que je t'ai fait et que tu m'as fait. Adieu, ma tante.
Il y eut un son. Celui d'un baiser, déposé sur un front inerte.
- Le temps n'est pas à l'heure, Celestia.
Et les pas s'éloignèrent lentement, disparaissant à l'infini. Le silence revint à nouveau, et Celestia n'arrivait plus à penser à rien. Que venait-il de se passer? Derrière ses paupières définitivement closes, elle n'avait rien pu voir du tout. L'attente interminable recommença, et l'alicorne se résigna. Prête pour l'éternité.
Et le bruit revint, et le temps revint, et l'univers reprit sa marche, d'un seul coups. Celestia chuta lourdement au sol comme une poupée de chiffon, comme Luna, et resta affalée sur le tapis, tâtant la surface rugueuse de ses sabots, frottant contre la fibre, sans arriver à reprendre son équilibre, tournant lentement la tête vers celle de sa soeur, qui la regardait comme un poisson jeté hors de l'eau, haletante.
- Tu.. Tu as entendu, soeurette? demanda l'alicorne bleue.
Celestia resta silencieuse. Tout ce qu'il venait de se passer n'avait pas été un rêve.
Alignés contre le mur, leurs compagnons les regardaient, le regard empli d'incompréhension. Elles n'étaient pas mortes. Rien ne s'était passé. Le sablier, définitivement vide, n'était plus qu'un objet inanimé au centre de la pièce.
Lentement, Celestia frotta son front et en ramena une fine trace rougeâtre. Tout avait été réel. Mais pour qui?
- Vladimir a disparu! tonna soudain un garde en franchissant la porte au galop. Se tournant vers les alicornes, il les découvrit vivantes, et se jeta à leur pieds.
- Ma reine! Oh, par Celestia, vous n'avez rien!
Celestia n'entendit pas. Celestia n'écoutait pas. Le temps n'était pas à l'heure. Les pattes de l'alicorne s'animèrent lentement, et elle se leva. le regard de la jument blanche s'était chargé de détermination.
- Celestia! appela Platine. Ou vas-tu?
- Je vais, dit simplement Celestia, chercher ce que j'ai perdu.
Les ailes se déployèrent et, rapide comme l'éclair, l'alicorne s'élança dans le couloir en direction de la salle du trône.
Un millénaire de malédiction avait pris fin. Les dissidentes du temps étaient toute mortes, laissant le soin à leurs filles d'assumer les conséquences de leurs actes, et Vladimir avait ouvert la porte de l'oubliette. Justice était faite. Mais pas pour Celestia.
Le martellement des sabots ferrés de l'alicorne annoncèrent sa venue aux occupants des couloirs, qui se jetèrent contre les murs à son passage, sans vraiment en croire leurs yeux. Celestia était libre. En d'autre temps, ses ancêtres avaient eux aussi couru, couru a travers les plaines et les montagnes, couru sur les lacs, donnant naissance à la chevauchée des conquérantes, trainant derrière elle les frontières d'Equestria, laissant bourgeonner le royaume, le faisant s'épanouir comme une fleur. Toutes ailes dressées vers le plafond, les muscles tendus et poussants sans relâche, la souveraine au regard dur comme de la pierre passait comme le vent entre les poneys qui ne se rappelaient pas l'avoir jamais vue courir, fendant la foule qui, petit à petit, s'était rassemblée au coeur du château, attirés par sa brutale résurrection.
--
Le miroir de la salle du trône était là, et le chemin s'ouvrit, comme tant d'autres fois auparavant, sauf que celle-ci serait différente. Émergeant dans l'ouragan, Celestia se laissa tomber, tournoyante, et se stabilisa. Entourée de la constellation de portes, l'alicorne vola devant elle, et sa corne s'illumina, et les vents ralentirent, d'abord imperceptiblement, et puis de plus en plus vite, l'ouragan cessa, et se mit à fonctionner en sens inverse. Suspendue dans le vide, les plumes faiblement agitées, Celestia se concentrait, pendant que les portes de sortie changeaient de position, de configuration, pendant que le cyclone inversait sa course, et, minute après minute, heure après heure, le temps recula. Comme accroché par un élastique, il inversait sa course, ramenant l'alicorne là où elle n'était jamais tout à fait allé et ou elle n'irait plus jamais, et la jument ailée le repoussa jusqu'aux limites, atteignant le point de blocage, la où les ultime réserves de sa magie atteignirent leur maximum, bloquée par la causalité, à la limite du paradoxe. La corne de l'alicorne s'éteignit d'un seul coup, laissant disparaître l'enveloppe magique en une nuée d'étincelle, et, obliquant à nouveau, entrainée dans une danse qui dépassait l'entendement des mortels, Celestia chercha la porte de sortie autour d'elle, alors que s'écoulait à nouveau le rythme normal du temps.
"Maintenant, pars.." murmura le vide.
"Tu te rappelleras.."
Celestia s'élança dans cette direction. Au loin, se trouvait une porte qui luisait du même rouge que le ciel qu'elle avait laissé derrière elle. Et elle n'était plus seule. Jaillissant de l'obscurité, d'autres êtres ailés invisibles tournoyaient autour d'elle, se mettant en formation dans le sillage laissé par la dernière reine d'Equestria, et la rompant à nouveau, la frôlant, la caressant de leurs ailes, lancées dans un jeu qui ne se déroulerait qu'une seule et unique fois. Les vénérables alicornes du passé accompagnèrent leur ultime descendante dans sa poursuite, la poursuite de quelque chose qui était une partie d'elle.
"Que tu as aimée.."
Continue, murmurèrent les êtres ailés à Celestia, qui fendait l'air, se propulsant sans retenue. Continue.
Je n'ai jamais voulu ça, avait dit Vladimir en disparaissant pour l'éternité.
Le temps n'était pas à l'heure.
Je vais chercher ce que j'ai perdu.
"Une licorne vivante."
Dans le désert d'un Zebraïca qui n'existerait plus jamais, une fenêtre explosa, libérant une constellation de débris luisants sous les yeux de ceux qui l'aperçurent fugacement et qui n'existeraient plus jamais, et l'alicorne évoluant au milieu des débris, indifférente à la scène qui l'entourait, aggripa l'Étincelle du Crepuscule qui gisait au fond du lit de l'infirmerie du puit SORGO-1 et la tira à elle.
Tu vas vivre, souffla Celestia en ramenant le corps pourpre contre le sien, et le temps recula à nouveau, figeant le nuage de débris de verre, rembobinant lentement la scene, reconstituant la vitre qui absorba l'alicorne et ce qu'elle était venue prendre, la renvoyant dans l'ouragan d'entre les portes.
"Celestia..."
L'alicorne, qui enlaçait la jeune pouliche inerte, s'éloigna lentement de la porte rouge, la laissant se ternir et disparaître dans les décombres du passé. Ce qu'elle avait pris n'avait existé que dans une erreur temporelle. Ce qu'elle avait modifié n'aurait de conséquences que dans un univers qui disparaîtrait dans les marées du temps, et n'influencerait jamais celui qui était le sien. La causalité était restée intacte. Entre les bras de l'alicorne palpitait la chaleur et la douceur des poils, l'odeur qu'elle connaissait tant et avait cru perdre pour toujours. Justice était faite.
Les vents avaient cessés. Rassemblés autour de l'alicorne qui se lova autour de son étudiante, protegeant le couple de leur ailes impalpables, les vénérables alicornes de l'ancien temps les contemplaient avec silence, tournoyants avec lenteur, enfin rassemblés.
Tu vas vivre, dit à nouveau Celestia, qui transmis sa chaleur à Étincelle du Crepuscule, la cajolant, lèchant son pelage avec une ferveur maternelle, enlevant le sang qui souillait son museau, enlevant la sueur qui souillait sa fourrure, ressentant la vie qui s'épanouissait sous sa langue,
Tu vas vivre, et je ne t'abandonnerai plus jamais. Étincelle du Crepuscule..
Je t'aime. Plus que tout, je t'aime, et tu vivras aussi longtemps que tu voudras. Tu m'as tant manquée.
Le regard de la licorne renvoya le regard de l'alicorne et s'illumina d'une étincelle qui avait disparu, alors écrasée par la douleur et la maladie. Les deux êtres ne faisaient qu'uns, suspendus dans le temps et l'espace, ramenés avec lenteur vers le lieu qui était le leur, leur maison. Le coeur de Celestia devint le coeur d'Étincelle du Crepuscule, tout battement confondus, emplissant le silence de leurs pulsations, et lentement, la porte de sortie se dessina vers elle.
"Nous allons partir." annoncèrent les alicornes étherées en silence, rassemblées devant Celestia, lorsqu'ils furent arrivés. "Nous ne pourrons pas aller plus loin."
"En oubliant qui nous étions, nous avons oublié nos responsabilités."
"Celestia, ma fille. Tu devras porter encore longtemps le poids de ce royaume. Tu es Soleil. Tu es Sagesse. Inonde le monde avec la gloire de la dernière Alicorne, et baigne Equestria, notre héritage, dans la splendeur que nous ne saurons plus lui donner."
"Adieu", dirent les fantômes tandis que le corps de Celestia disparut dans la porte, de l'autre côté du miroir.
Le sabot de la jument blanche se posa avec grâce sur le dallage luisant de la salle du trône, peuplée de monde. Silencieuse, Celestia installa Etincelle du Crepuscule sur son dos, et, avec droiture et fierté, se dirigea de son pas lent et régalien vers la bibliothèque.
Les amants interdits étaient à nouveau réunis, et nul ne prononça un mot à son passage, dans une révérence et une fidélité sans faille envers la souveraine retrouvée. Celestia traversa son palais, sa maison, retrouvant les sensations oubliées, laissant ferveur et lueur sur son passage, éclairant les visages et les coeur dans les corps blessés et meurtris, éclairant les âmes coupables et perdues.
- Étincelle du Crepuscule! hurla Veste-de-pomme lorsque l'alicorne pénetra à nouveau dans la piece où gisait le sablier inanimé.
- Vestes-de-pomme.. Luna.. murmura Étincelle du Crepuscule, qui fut déposée au sol par sa maîtresse.
La pouliche orange se jeta au cou de son amie, l'inondant de larmes. Trixie la rejoint au galop, suivie par Luna, et Platine se laissa tomber au sol, submergé d'admiration et d'émotions.
- Celestia? demanda Étincelle du Crepuscule quand les juments consentirent enfin à la lâcher, avisant la caisse en bois dans un coin de la pièce. C'est.. est-ce..
Des flammes jaillirent soudain du bois, avec une fureur inimaginable, et dévorèrent le cercueil, le désintégrant jusqu'aux cendres, sans laisser de traces.
- Ce n'est rien, dit Celestia en l'enlaçant à nouveau, la corne fumante. C'est du passé. Un passé que nous avons quitté, et qui n'aurait jamais dû exister.
Luna se sépara du groupe, et regarda par les fenêtres colorées. Au loin, les émeutes continuaient, dans la lueur écarlate.
- Celestia, dit l'alicorne bleue en se tournant vers sa grande soeur, est-ce que tout est enfin fini?
Celestia laissa échapper un petit rire.
- Au contraire, soeurette. C'est maintenant que tout commence.
Les rues de Poulichedelphie étaient vides. Sur les pavés souillés et couverts de débris subsistaient les dernière traces de sabots de la foule qui avait fui une réalité qu'ils ne supportaient plus. Les rues de Stalliongrad, parcouru de vent glacés, abritaient quelque rares poneys rassemblés pour echapper au froid, grelottants sous de rèches couvertures, et qui n'espéraient plus rien du soleil menaçant. Les rues de Tirastria, désertées, n'étaient plus que le lieu où subsistait le pessimisme et le désespoir devant une situation à laquelle personne n'avait su comment faire face. l'Ambassadeur de Zebraïca pour Equestria, appuyé sur le mur du palais de la perle des sables, laissa ses larmes se perdre dans la roche sans vergogne aucune, tâtant le vide dans son coeur qui plus jamais ne serait comblé.
Fendant les cieux, Celestia et Luna, tournoyaient dans le vent et traversaient les nuages, comme des dauphins parcourant l'ondée, virevoletant au dessus du royaume. A leur suite, les astres se mirent lentement en branle, suivant le sillages des deux déesses du jour et de la nuit. Le soleil, avec une infinie lenteur, se leva de l'horizon, quittant les montagnes occludantes, se dirigea vers le haut ciel, et la lumière revint, le rouge disparut, laissant place à la blancheur miraculeuse qui rejaillit du pelage couleur neige de la grande alicorne, et les ombres fuirent, se terrant dans les interstices, rattrapées par l'irradiance, et le soleil s'éleva avec une lenteur infinie, irrésistible, atteignant le sommet du ciel où l'attendait la Lune, qui se lova contre lui, le couvrit, faisant jaillir l'anneau, la couronne étincellante, qui domina le ciel, sous les yeux ébahis d'une foule qui était revenue au dehors, peuplant les rue, les toits, les plaines, la couronne étincelante qui flotta au zénith, annonçant le renouveau du royaume, la couronne qui se défit et révela à nouveau les deux astres célestes, qui continuèrent leur course à travers la voûte céleste, lancés dans une conquête inéluctable, progressant à travers les terres et les océans, et la chevauchée des alicornes retentit à nouveau, dans toute sa magnifiscence, asseyant le renouveau de leur règne sur le royaume, annonçant leur retour, noyant le monde de leur grâce et leur majesté, jusqu'a l'horizon, où se lança la lune, puis le soleil, jusqu'à faire disparaître le monde dans une fugace lueur rosée, laissant la place à la nuit et aux étoiles au coeur desquelles revint la Lune, pleine et resplendiscante, qui jetait ses rayons sur la blanche pierre du château impérial, le faisant luir comme un phare.
Epuisées, les deux alicornes atterrirent sur la plus haute plateforme de la plus haute tour. Un vent frais caressait leur crinière, amenant l'odeur sereine de la nuit. S'allongeant sur les dalles, Luna, Celestia et Etincelle du Crepuscule s'endormirent paisiblement. Le rêve pouvait à nouveau recommencer.
"Celestia?" Murmura Luna.
"Oui, Luna?"
"Le château. Il vit."
Celestia tendit l'oreille à travers la pierre lisse. Une lente pulsation était audible. Une pulsation millénaire, une pulsation qu'elle n'avait jamais entendue, ou plutôt, jamais écoutée avec autant d'attention.
"Peut-être, dit l'alicorne blanche en refermant les yeux, que c'est simplement notre coeur à nous."
T'arrête pas en si bon chemin Magicpixel! |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 17:27 | |
| Je me réserve la fin pour plus tard En attendant, réponds-donc à mon commentaire que j'ai pris la peine de bien enrichir de réflexions diverses et de questionnements |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 17:35 | |
| pour cette histoire d'interférence, l'idée, c'est que - Spoiler:
le temps qui passe est représenté par l'écoulement du temps. lors des permutations, à minuit, il y a un petit moment où le sable inverse son cours et ça perturbe légèrement l'écoulement du temps. ce que les alicornes n'ont pas calculé, c'est que le ralentissement du temps induit influerait également l'écoulement du sable de l'autre sablier, et comme ils se retournaient pratiquement en même temps, cela faisait exploser la durée du ralentissement. un effet de bord qu'elles n'ont pas prévu, et qui leur ont coûté la vie à toutes.
et sinon oui, AJ était là parce que c'est la seule vraiment capable de se défendre et que de leurs côté, les reliquats de crinière6 avaient lu le livre aux endroits que Celestia avait négligé et tiré d'alarmantes conclusions, alors elle traînait au palais pour surveiller le sablier. et effectivement, elle a des capacités intellectuelles indéniables, qu'elle a laissé de côté pendant qu'elle faisait du apple buckin' à longueur de journée, c'était pour rattraper toutes ces fois où elle se faisait malmener depuis le début de l'histoire et, je sais pas, l'utiliser à vrai escient. ce poney est assez négligé dans les fanfics, habituellement, et pour cause, sa vie tourne à cause de la récolte de pommes, elle ne fait rien d'autre. (+ sinon oué, je n'allais certainement pas déballer toutes ces horribles révélations avec un tonitruant accent campagnard. disons que quand elle s'exprime vraiment, elle arrête de couper ses mots, c'est comme les gens qui bégayent, un peu. ) et ton message est ambigü, boldeniak, ce n'est pas le dernier passage. il y a Equestria après, toussa.
Dernière édition par caelacanthe le Lun 3 Sep - 17:38, édité 1 fois |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 17:38 | |
| Oui, après y a des épilogues, certe, mais le noyau de l'histoire se termine là |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 17:44 | |
| p'tain, mais faut pas le dire, ça fait interruption hyper-brutale, là. sinon, j'ai corrigé les fautes, merci magicpixel. EDIT: oh, sinon, le manoir désigne simplement la grosse maison de RD dans le dessin animé. une pégase d'aussi peu d'usage qu'elle devrait avoir un HLM mais va savoir comment elle s'est débrouillée.
Dernière édition par caelacanthe le Lun 3 Sep - 17:52, édité 1 fois |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 17:46 | |
| Faudra m'envoyer le document que je le poste. + Post avant "IPM: AAAAAAAARGH C'EST QUOI CE MONOLOGUE" |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 18:14 | |
| Le moindre qu'on puisse dire, c'est que niveau tournures alambiquées, tu t'es lâché dans ce dernier épisode.
Sinon, que dire ? Une jolie référence à la roue de mouvement perpétuelle de Da Vinci, je ne peux qu'apprécier, un refus de capituler de Luna quand sa soeur accepte son destin, un final rebondissant avec un Vladimir Time Lord, et un paragraphe de fin à en vomir des lignes de texte.
Le tout saupoudré d'un style d'écriture confinant à la folie de l'instant.
C'est d'la bonne, j'vous l'dit. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Lun 3 Sep - 20:51 | |
| je me suis souvent emporté en écrivant, dans valentine c'etait parfois carrément a dormir debout. Mais vu la maniere dont on écrit, dur de garder une cohérence tout le long..
J'espère que c'etait pas indigeste non plus, genre le monologue. J'aime séparer les phrases comme ça sinon ça fait genre le mec parle tout le long sans s'arreter, et mettre des actions et descriptions inutiles pour délimiter c'est vite lourdingue.. |
| | | #ConcretePie Petit nouveau
Date d'inscription : 02/02/2012
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 4 Sep - 15:26 | |
| Dans les épilogues, vous allez parler du bébé que AJ aura ? |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 4 Sep - 15:37 | |
| je sais pas, ce n'est pas pour tout de suite, et elle aura sûrement pas mal de choses à faire, avant. genre, déménager et puis, cette histoire est plutôt centré sur les alicornes... d'ailleurs, FACT: dans l'un des embranchements qu'aurait pu prendre cette histoire, Celestia aurait elle-même reconstruit le corps de lewna, avec l'aide de Gerbant Riche et sans magie. "Tia! Pourquoi je peux pas manger de gâteau? " "Car tu n'est pas encore sevrée, ma chère soeur. Attends quelques années :motherlycelestia: " ce qui aurait d'ailleurs soulevé une question intéressante : pourquoi une grown-up mare comme Celestia n'a rien fait de ce côté? Aurait-elle quelques violents traumatismes avec l'idée de maternité, à partir de ce qu'elle a vécu? pour rappel, dans cette histoire, elle est entrée dans l'âge adulte dès qu'elle fut en âge de comprendre. et, accessoirement, elle a emmené sa mère jusqu'à sa tombe.
Dernière édition par caelacanthe le Mar 4 Sep - 15:51, édité 2 fois |
| | | #Sakiru Brony passionné
Date d'inscription : 21/04/2012
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 4 Sep - 15:38 | |
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| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 4 Sep - 15:52 | |
| "Allez crever en enfer, AJ ne sera jamais enceinte " -> c'est bon, Sakiru, c'est un fait qui est à peine mentionné, comme un taunt lancé au personnage d'AJ à un seul endroit dans un seul passage. C'est celui où le mane6 ne se fait pas emmener de force à Zebraïca. BTW, heureusement qu'elle était dans cet état-là, car ça lui a pratiquement sauvé la vie. qui sait ce qu'il allait advenir des poneys déportés à Zebraïca, à ce moment-là. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 4 Sep - 16:06 | |
| Eh bien, eh bien, voilà une fin très fournie en figures de style éloquentes. C'était toujours très compliqué, avec vous J'ai au moins compris que célestia était retournée dans le temps pour ramener twala, mais son retour se passe réellement 1000 ans plus tard ? Ou change t-elle le cours du temps pour revenir plus vite, au moment où vladimir fout le camp ? Sur ce point-là, je suis pas sûr... Hâte de voir l'épilogue, en tout cas. Il y a encore pas mal de choses à dire, à mon avis. J'ai le regret de vous annoncer qu'il n'y aura pas de liste de coquilles, car je l'ai involontairement supprimée tout seul comme un con Tout ce que je peux vous dire, c'est de relire le chapitre final en entier et d'au moins traquer les innombrables fautes de pluriel qui s'y trouvent. |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 4 Sep - 16:10 | |
| alors, d'autant que je sache, elle retourne juste quelques jours en arrière, ne pouvant aller plus loin... well, c'est assez compliqué, en fait. Boldeniak saura être plus précis, c'est son passage (et ses fautes trololololo ) |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 4 Sep - 21:37 | |
| - Spoiler:
Oui, elle est retournée a peine quelque heures en arrière, dans un temps passé qui etait plutot une copie du temps réellement écoulé et donc, pouvait etre modifié sans risque de paradoxe temporel, car le temps tel que l'a vécue l'alicorne etait fluctuant et Vladimir s'en etait rendu compte. Elle a donc piqué une copie de twarah, enfin, twarah quoi, et l'a ramenée avec elle. Oui, c'est incroyablement tiré par les cheveux et vous pouvez me jeter des caillasses. Mais seigneur, ça aurait été atroce de la laisser crever, vis a vis de la famille et de toute les péripétie d'avant quoi. "merci d'etre passé, au revoir", ça aurait été. On a eu des débats assez poussés a propos de ce que devait etre la fin et parfois, c'etait flippant.
|
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 4 Sep - 22:50 | |
| - Boldeniak a écrit:
- Spoiler:
Oui, elle est retournée a peine quelque heures en arrière, dans un temps passé qui etait plutot une copie du temps réellement écoulé et donc, pouvait etre modifié sans risque de paradoxe temporel, car le temps tel que l'a vécue l'alicorne etait fluctuant et Vladimir s'en etait rendu compte. Elle a donc piqué une copie de twarah, enfin, twarah quoi, et l'a ramenée avec elle. Oui, c'est incroyablement tiré par les cheveux et vous pouvez me jeter des caillasses. Mais seigneur, ça aurait été atroce de la laisser crever, vis a vis de la famille et de toute les péripétie d'avant quoi. "merci d'etre passé, au revoir", ça aurait été. On a eu des débats assez poussés a propos de ce que devait etre la fin et parfois, c'etait flippant.
Est-ce que Celestia se rend compte que, techniquement, ce n'est pas "sa" Twilight, et que la Celestia de l'autre timeline en sera privée à tout jamais ? Ceci étant, Twi était sensé mourir, donc je suppose que niveau timeline et morale, ça pose pas trop de problèmes... |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 4 Sep - 23:03 | |
| Oh, j'avais vu ça comme une petite pirouette dans le passé, comme quand on garde un historique des pages dans les "livres dont vous etes le héros" entre les doigts. Au fond, c'est un peu une copie de l'univers mais les rails d'a coté, et censés se figer au moment ou le sablier s'arrête. un peu comme les reflets d'un palais des miroirs, sauf que l'univers dans lequel vit et est consciente celestia, car le temps et la conscience me semblent quelque peu liés, est un autre, et elle va chercher twarah là ou personne se rendra compte de sa disparition.
Alambiqué, je te dis. C'est bel et bien "sa" twilight, juste rechargée d'une vieille sauvegarde. Quand a la masse de viande dans le cercueil, ben, elle, c'etait déja game over.. |
| | | #Iron Pony Maiden Floodeur compulsif
Date d'inscription : 28/02/2012 Age : 32 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 4 Sep - 23:19 | |
| - Boldeniak a écrit:
- Oh, j'avais vu ça comme une petite pirouette dans le passé, comme quand on garde un historique des pages dans les "livres dont vous etes le héros" entre les doigts. Au fond, c'est un peu une copie de l'univers mais les rails d'a coté, et censés se figer au moment ou le sablier s'arrête. un peu comme les reflets d'un palais des miroirs, sauf que l'univers dans lequel vit et est consciente celestia, car le temps et la conscience me semblent quelque peu liés, est un autre, et elle va chercher twarah là ou personne se rendra compte de sa disparition.
Alambiqué, je te dis. C'est bel et bien "sa" twilight, juste rechargée d'une vieille sauvegarde. Quand a la masse de viande dans le cercueil, ben, elle, c'etait déja game over.. Time paradoxes. I fucking love time paradoxes. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mar 4 Sep - 23:33 | |
| You can't do that, snake. you'll create a time paradox! A ce propos, si t'aime bien ce genre de délire temporels, la BD Universal War One est pour toi. Même si j'ai trouvé la fin légerement bidon, c'est un vrai délice. |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mer 5 Sep - 14:24 | |
| yeah, de la gentillesse. Après la fête, l'heure est venue de ramasser les bouteilles cassées, les gerbes et les gens qui traînent sur le sol. - Spoiler:
Par deux fois, l'astre solaire avait traversé la voûte céleste, irradiant les terres vertes d'Equestria de sa lumière sacrée, puis cédant sa place au disque lunaire qui s'en allait monter au Firnament ; lorsque la mécanique stellaire s'était remise en place, le peuple tout entier d'une contrée alors agonisante avait connu une vague d'espoir, et les raisons qui l'avaient conduit sur la voie d'une folie destructrice s'étaient évanouïes, laissant même à penser que les choses s'étaient finalement réglées. Mais celle qui veillait sur lui de son attention bienveillante depuis la nuit des temps savait qu'il restait encore un long chemin à accomplir, que d'autres épreuves les attendraient, et bien qu'elle n'aie encore jamais eu de descendance, Celestia ne tarda pas à prendre le rôle d'une mère attentive, prête à passer la serpillière pour réparer les dégâts de son enfant turbulent.
C'est ainsi qu'à peine quarante-huit heures après le redémarrage du cycle du jour et de la nuit, le temps de réunir le plus de reliquats possible de son corps exécutif et judiciaire et de lancer quelques plans de restauration, la reine du jour avait laissé son royaume lécher ses plaies de son côté, et avait pris sans tarder la route du désert pour regagner la perle des sables ; il lui fallait récupérer les choses qui importaient le plus.
Apprenant que sa proche voisine se portait mieux que le débris de licorne ailée qu'il avait hébergé si peu de temps auparavant, Le Gouverneur de Zebraïca leur avait réservé un chaleureux accueil, bien qu'il n'ignorât rien des motifs qui la poussaient à lui rendre visite. Assis sur de luxueux coussins posés au sol, de chaque côté d'un bureau de pierre, les deux plus hauts dignitaires des royaumes respectifs partageaient la tradition du thé de cinq heures de l'après-midi, tels deux vieux amis qui se retrouvent. Il n'était pas cinq heures de l'après-midi. Il était midi, et celui qui régnait sur le désert et ses habitants avait décidé de faire une entorse à la tradition, parfaitement au courant des épreuves qu'avait récemment vécu la déesse du soleil, suffisament observateur pour avoir remarqué ses traits tirés et les profondes cernes qui bordaient ses yeux d'améthyste, et assez fair-play pour donner une chance à la plus résistante de ses adversaires si la discussion tournait mal.
"Honnêtement, je ne comprends pas que vous n'ayez pas pris quelque repos, après ce qu'il vous est arrivé, Celestia. Vous allez me dire qu'à peine réglée la situation de votre côté, vous avez sauté dans le premier train venu pour venir jusqu'ici? Sans affrêter votre locomotrice climatisée? " s'inquiéta le zèbre aux milles décorations.
Celestia resta silencieuse ; elle contempla quelques instants le verre gravé et rempli jusqu'au bord de thé fumant, fleurant bon la menthe et certainement sucré jusqu'à écoeurement. Autour d'eux, personne n'interférait avec leur conversation, ni la garde personnelle du Gouverneur, ni Platine, qui constituait la seule protection rapprochée de sa reine et se tenait assis à côté d'elle, un peu en retrait, jetant de temps en temps aux zèbres armés le long des murs un coup d'oeil qu'ils ne lui rendaient pas.
"Mon peuple semble m'avoir de nouveau accepté comme sa reine et protectrice, mais ils vivent encore des moments difficiles. Ils ne méritent pas d'attendre que leur reine aie fini de se prélasser avant d'agir pour eux, et moi même, j'aimerais que le royaume retrouve une situation stable au plus vite. Quand à mon train attitré..." déclara t-elle ; la blanche alicorne eut un hoquet suivi d'un sourire las, qui devait être un rire. "Equestria possède des milliers de kilomètres de chemin de fer, dont certains sont à peine mentionnés sur les cartes. On sait qu'il est stationné quelque part dessus, c'est tout. Le trafic ferroviaire a été lourdement perturbé ces derniers temps, et des dizaines de trains sont égarés dans de petites gares, ou sur des voies de garage. Nous avons pris ce qui partait pour Zebraïca pour arriver ici, et c'était une automotrice de manutention de la voie. Le trajet a été long."
La reine du jour leva un sabot vers son visage pour se frotter les yeux, puis s'abaissa prudemment vers la surface luisante du bureau, tendant les lèvres en direction de son verre pour aspirer un peu du liquide fumant ; le thé était fort et amer, malgré la saveur de menthe sucrée, et elle fronça les sourcils.
"Et c'est votre soeur? " demanda son interlocuteur en désignant la jument bleue et ciel qui dormait sur ses genoux.
"Oui, c'est Luna, il me semble que c'est la première fois qu'elle vient... Luna, allez, réveille-toi." murmura t-elle à l'oreille de sa soeur en lui passant un sabot serti d'or dans les cheveux ; celle-ci gémit, ajusta la position de sa tête sur les jambes blanches et se rendormit aussitôt. Celestia n'insista pas.
La reine du jour se redressa et réarrangea sa crinière. "Venons-en à l'objet de ma visite, si vous le voulez bien. Mon neveu et vous avez établi un contrat visant à échanger le sucre gemme de votre sous-sol par de la main-d'oeuvre, et..."
"Et vous voulez le dissoudre, j'imagine?" continua le gouverneur en joignant ses sabots noirs et parfaitement cirés, et en les frottant machinalement. "Lorsque nous tentions de trouver une solution réciproque pour l'approvisionnement en sucre de votre royaume, vous avez écarté d'emblée ce genre de propositions. Malheureusement..."
La princesse du soleil baissa la tête.
"... La machine est déja lancée. Nous ne pouvons pas faire machine arrière comme ça, trop de moyens techniques et équins ont été déployés pour établir cette liaison entre nos deux provinces. L'investissement initial, vous comprenez? Et je doute que vous ayez les moyens Je suis navré, Princesse." lui annonça le gouverneur.
"Ce n'est pas une résiliation du contrat que je recherche, Gouverneur. Une simple renégociation des termes ferait l'affaire, je voudrais simplement..."
Elle leva vers lui des yeux las et brillants. "Écoutez, mon peuple n'a pas à payer pour les erreurs de ses dirigeants. Je suis là pour les ramener chez eux, et rien de plus ; ils ont assez souffert comme ça. Nous sommes prêts à nous montrer arrangeants avec vous dès que le royaume sera redressé. Et le goût du sucre leur est probablement passé pour un long moment, il ne sert à rien de poursuivre davantage l'exploitation du sucre gemme. Rendez-moi simplement mes poneys, maintenant." Elle marqua un temps d'arrêt. "Je vous en prie, Gouverneur."
La reine du jour n'avait pas l'habitude de s'abaisser ainsi devant les zèbres, le gouverneur de Zebraïca et sa garde personnelle étant les mieux placés pour le savoir ; sa démonstration d'humilité fit son effet, et obligea ses protagonistes à garder le silence pendant de longues secondes pour reconsidérer leur défense. Dans son sommeil, sa petite soeur eut un tic nerveux et mâchouilla quelque chose d'invisible, puis reprit une respiration lente et régulière.
"La sincérité de votre demande me touche, vraiment, mais il n'en reste pas moins que l'interruption brutale de notre route commerciale met à mal mon économie..." répondit le gouverneur des zèbres. "Vous parlez de vous montrer arrangeants avec nous, mais qu'avez-vous à nous offrir réellement? Je veux dire : même lorsque mon grand-père était à la tête de Zebraïca, nos échanges se limitaient au sucre et aux pommes, et encore, c'était avant que vous ne décidiez de vous approvisionner vous-même dans la partie désertique d'Equestria, en montant votre... votre camp de la mort, là. Oui, vous voyez de quoi je veux parler, maintenant arrêtez de faire la grimace, et dites-moi, de quelle manière comptiez-vous vous montrer 'arrangeants' avec Zebraïca?"
"Et bien..." commença la jument blanche et ailée ; elle n'alla pas plus loin. Les mots lui échappaient, et autour d'eux, les zèbres commençaient à s'échanger des coups d'oeils interrogateurs ; Platine prit l'initiative et s'approcha d'elle, tendant le cou pour lui souffler la réponse à l'oreille: "le climat, votre Majesté."
"Merci, Platine." répondit-elle, avant de s'éclaircir la gorge, et de continuer en haussant légèrement la voix. "Vous avez sans doute remarqué que les jours ont légèrement raccourci, Gouverneur. En vérité, nous avons découvert que la durée même du jour était prolongée de manière artificielle, et les événements récents nous ont conduits à rétablir la longueur normale d'une journée. Mes experts en climatologie pensent que les températures globales vont revenir aux moyennes qu'elles atteignaient voici mille cinq cent ans, et que les zones désertiques de notre planète vont se rapprocher de l'équateur. Il y a mille cinq cent ans, le nord de Zebraïca était verdoyant, et il est amené à le redevenir, Gouverneur ; nous pouvons vous aider à tirer le meilleur parti de la situation grâce à notre expérience avec les terres cultivables. A présent, rendez-moi mes sujets, et mettons un terme à cette histoire."
"Un ... refroidissement global?" dit le zèbre en soulevant ses lunettes pour regarder Celestia dans les yeux, ce qu'il ne faisait jamais. "De combien?"
"Cinq degrés."
Une rumeur teintée de stupeur et d'incrédulité s'éleva dans la salle, et se changea bientôt en brouhaha général, alors que les occupants de la pièce, excepté Celestia, sa suite et le gouverneur oubliaient leur rang et faisaient des commentaires sur l'information qui leur parvenait de manière si brutale ; aussitôt, leur chef spirituel les rappella à l'ordre en frappant le plat du sabot sur la surface lisse et dure de son bureau, faisant instantanément revenir le silence et sursauter Luna, qui redressa la tête et regarda autour d'elle d'un air hébété.
"Mais comment une telle chose est-elle possible?" s'enquit-il auprès de la reine du jour, pendant que celle-ci faisait se rendormir sa soeur. "Il est donc si simple de faire varier les températures globales? Comment se fait-il que nous n'en ayons jamais entendu parler?"
La princesse du jour serra les dents, et détourna légèrement les yeux. "Non, ce n'est pas simple, c'est même extraordinairement compliqué. Vous n'en avez jamais entendu parler car ça n'a été fait qu'une fois dans toute l'Histoire, et que ça n'aurait jamais dû l'être. Les détails de cette affaire nous concernent directement, ma soeur et moi, alors je vous en conjure, prenez ce qui vous est offert et ne posez pas de question. Vous savez que ces cinq degrés de moins vous rendront d'énormes services."
De nouveau, le silence. Le sifflement du vent chaud du désert, qui s'engouffrait de temps à autre par les larges percées du mur blanc éclatant du palais, lesquelles offraient une vue toujours imprenable sur la ville de Tirastria qui s'étendait à leurs pieds, écrasée de soleil.
Le gouverneur replia les branches de ses lunettes et les posa délicatement sur le bureau. "Bon, Celestia, il me semble que vous avez de toute façon des tas de choses à régler de par chez vous, alors je ne vais pas vous retenir plus longtemps pour négocier. Annoncez à vos sujets qu'ils retrouveront leurs proches dans la semaine qui vient, nous reparlerons de ces histoires de climat quand les choses se seront tassées chez vous. Notre entretien est terminé."
"Merci, Gouverneur." lui répondit la reine du soleil en baissant respectueusement la tête. Elle secoua l'épaule de Luna pour lui faire savoir qu'ils allaient partir, et se remit debout sur ses jambes ; sa soeur fit de même, s'ébroua et elles et Platine se dirigèrent vers la sortie, leurs chaussons métalliques cliquetant sur les dalles de pierre brillantes.
La porte se referma derrière eux, et ils entreprirent la traversée du long couloir aéré qui menait au hall du palais de Tirastria.
"C'était comment? demanda Luna en trottinant derrière sa soeur. Je n'ai pas vu grand-chose, j'étais si fatiguée..."
"Calme." répondit sa soeur avec un grand sourire. "On ne s'est rien envoyé à la figure, et ses gardes n'ont pas eu à intervenir. Ce n'était pas de vraies négociations. Mais il a décidé de nous rendre nos sujets, donc nous n'avons pas fait le trajet pour rien."
"Votre Majesté?" résonna une voix à travers la longueur du couloir.
C'était un zèbre que Platine reconnut tout de suite qui arrivait au trot vers eux, malgré le problème d'identité que celui-ci même lui avait exposé lorsqu'ils avaient ramené la princesse du jour au palais comme un présent pour l'empereur de Zebraïca. Il arriva devant Celestia, s'inclina sur ses deux genoux devant la reine, se releva et dressa les yeux vers elle. "Tous les hôtels de Tirastria sont surchargés, ils abritent les populations qui ont été déplacées pour accueillir les poneys chargés de travailler dans les puits de sucre. Vous ne trouverez pas de chambre pour la nuit. Que diriez-vous de... rester chez moi jusqu'à demain? Ma villa n'est pas très loin, et je serais très honoré de... "
La princesse du jour éclata de rire. "Qu'est-ce donc, Mr l'ambassadeur, vous me faites des galanteries ?"
"Non, enfin, je... je pensais que cela vous retirerait un clou du sabot, et..." bafouilla t-il, tête basse ; son teint virait au cramoisi, et il esquissa un pas en arrière, honteux.
"La spontanéité et la générosité de votre invitation me touche du fond du coeur, mais nous ne pouvons accepter, je suis sincèrement désolée." reprit l'alicorne blanche sur un ton navré. "Equestria ne peut attendre. Une prochaine fois, peut-être."
"... Je comprends très bien. Faites bonne route, Votre Grâce." répondit le zèbre avant de commençer à repartir, au moment précis où Platine fit son intervention.
"Si je puis me permettre, Votre Resplendeur..." dit celui-ci en déchiffrant les horaires d'une longue liste de trains, imprimée sur une bande déroulante qui ressemblait à du papier toilette. "Le prochain train à rallier Nombreux-Galops part dans quelques heures, mais c'est une chaudière thermo-précipitante à combustible végétal. De l'eau de mer, et des palmes séchées et compactées, il mettra au moins douze heures à faire la route, si seulement il y arrive. Notre auto-motrice rentre demain pour maintenance, et elle devrait effectuer un trajet direct. Il me semble que nous aurions tout intérêt à considérer sa proposition."
"Hmmm..." fit-elle en faisant mine de réfléchir. "Finalement, on peut dire que vous tombez du ciel, Ambassadeur. Nous passerons donc la nuit chez vous, si vous le voulez bien. En route, Luna."
Les deux alicornes prirent la tête, suivies par le pégase blanc ; celui-ci fut rejoint par l'ambassadeur, qui lui glissa : "merci, mon ami."
"Évitez juste de faire n'importe quoi avec la boisson, cette fois-ci." lui répondit l'ancien garde. Le dignitaire leva un sabot, et Platine le lui rendit, claquement de la corne qui se répercute sur les murs d'ophicalcite. La journée s'annonçait radieuse.
--
Après les foules, il y a les particuliers. Cliquetant sur l'échine violette d'une simple licorne alors que celle-ci franchit l'allée de dalles qui mène à sa maison, une banale sacoche de tissu marquée du sceau de l'astre du jour renferme quelques fioles de verre pleines d'une précieuse substance brillante aux effets encore mal connus, d'apparence aussi envoûtante, attirante et terrifiante que le mercure. Derrière la clôture de bois qui entoure le jardin, l'astre solaire regarde sa pupille s'éloigner, sa soeur à ses côtés, consciente qu'il lui faudra une longue période de convalescence avant de pouvoir reprendre ses études.
Pendant une seconde, la reine du soleil éprouve un sentiment de nostalgie ; les choses changent, parfois de manière imprévisible. Elle qui vit depuis une éternité devrait le savoir. Mais jamais plus le groupe des six ne sera reformé, jamais celles qui lui ont ramené Luna n'auront l'occasion de se retrouver toutes ensemble aux célebrations qu'elle organisait au palais, tant par obligation que par désir de prendre la température du gratin de Nombreux-Galops. Jamais plus l'arc-en-ciel n'éclatera au dessus du palais. Des cinq qui ont longé le destin de son étudiante, il n'en reste plus que quatre, et Celestia sait qu'une autre va partir vers le sud avec sa famille, là où les vergers fleuriront encore lorsque les glaces auront repris leurs droits. Elle sait que la pouliche orange aura eu l'intelligence d'y penser avant même de venir les trouver dans la bibliothèque du palais. Elle sait que la petite cueilleuse de pommes qu'elle avait à peine regardée auparavant, pas plus que n'importe lequel de ses semblables, brillera toujours par des capacités hors du commun, jamais exploitées jusqu'alors. Et elle regrette.
La porte s'ouvre, avant même qu'Étincelle du Crépuscule n'aie traversé le jardin qui cerne la maison familiale. La licorne mauve et chardon qui est sa mère, sûrement alertée par le bruit du char royal qui atterrit ou le couinement du portillon, passe la tête par la porte et la fille qu'elle croyait perdue lui saute au cou, et leur étreinte se prolonge pendant de longues secondes, chacune cette fois assurée qu'il ne faudra pas repartir tout de suite. Le spectacle émeut Celestia, qui sait que la pouliche violette enserre sa mère avec une intensité dont seule une rescapée est capable de faire preuve. Peu de poneys savent que c'est sa mortelle ennemie qui l'a arrachée à son destin la première fois, en repoussant les effets d'un empoisonnement qu'elle-même, la reine du jour, lui avait infligé malgré elle. Mais qu'elle avait ensuite corrigé la réalité, sa réalité, en faisant une chose impossible pour annuler sa mort, cela, Celestia savait qu'elle l'emporterait seule dans le caveau de ses ancêtres. Vis, Étincelle du Crépuscule, vis tant que tu le peux, la vie est un cadeau fragile et tu le mérites plus encore que les autres, pensa t-elle silencieusement.
Sa mère dirige alors son regard vers elle, et ses yeux plongent alors dans les siens, s'y verrouillent, un regard aussi intense qu'indéfinissable. À travers ces yeux, Celestia décèle de la reconnaissance, la gratitude infinie d'une mère à qui on ramène intacte sa fille. Mais, et Celestia le sait, il y a aussi une sourde accusation, teintée de déception. Les alicornes se sont battues pour préserver sa vie. Mais les alicornes auraient mieux fait de ne pas la condamner au départ. Celestia est la reine d'Equestria, l'astre solaire qui se lève chaque matin pour faire s'épanouir la vie sur le sol verdoyant de la contrée équine. Pour cette licorne au pelage clair, Celestia est, et sera pour toujours, celle qui a abusé, celle qui a caché, menti, qui a profité, et surtout celle qui a gravement mis en jeu la vie de la chair de sa chair.
Leur contact visuel se rompt, et la licorne mauve clair invite sa fille à rentrer chez elle, en compagnie de ceux qui se sont rongés les sabots jusqu'au sang en pensant à leur fille, à leur soeur. La porte se referme, sans claquer ; la reine du jour reste immobile quelques instants, espérant sans trop y croire que ce n'est pas fini. Pourra t-elle un jour obtenir le pardon de cette licorne? Celestia ne sait pas. Celestia a vu des poneys s'aplatir devant elle pour qu'elle leur accorde sa clémence. Celestia est passée devant d'autres poneys sur qui elle avait un droit absolu, certains lui suppliant de les laisser exister plus longtemps, d'autres l'insulter et la maudire, ceux qui n'espéraient déja plus rien. Celestia n'avait pas l'habitude de voir les rôles s'inverser. Comme durant toute son existence, elle sait qu'il lui faudra apprendre à vivre avec ce poids sur le coeur. La vie d'une Alicorne est faite de joies, de peines, de rires et de chagrin, comme celle de chaque poney à avoir foulé la terre d'Equestria ; les choses durent simplement... plus longtemps. Porter de lourdes responsabilités et assumer ses choix prend tout son sens lorsqu'on vit pendant une quasi-éternité, sait-elle, et il convient de faire les bons, car l'existence ne fait pas de cadeaux à ceux qui choisissent mal. Ceci, se dit-elle, fait partie du fardeau qu'elle a soulevé en naissant et qu'elle ne déposera qu'au déclin de sa vie.
Il est temps de partir, songe Celestia ; elle se rend alors compte que Luna a disparu. Où est-elle passée? La jument bleue l'attend une rue plus loin, immobile, lui tournant le dos. Celestia comprend immédiatement, et lui passe un sabot par dessus l'épaule avec la délicatesse d'une mère; sa soeur laisse échapper quelques discrets sanglots, et elle et Celestia restent ici un moment, attendant que le moment de chagrin soit passé. Comme lorsque sa soeur était petite, Celestia lui murmure des choses rassurantes à l'oreille, telle la mère de remplacement qu'elle a été au début de sa vie et jusqu'a ce qu'elle fût en âge d'occuper une place signifiante dans le règne des astres ; mais Luna est encore jeune, et il lui reste des choses à apprendre. Des choses à découvrir. Et des choses à enterrer. Les deux soeurs regagnent le véhicule royal, et repartent en direction de leur demeure millénaires, laissant celle qui fut le soleil de Celestia lorsque celle-ci était perdue dans la solitude à son proche destin.
--
La journée s'était écoulée, et avec le bruit du vent qui s'engouffre dans une vallée, la lune s'était levée, ronde et froide, trompant l'obscurité silencieuse et déja fraîche de la nuit.
Luna redescendait les escaliers de la plus haute tour du palais, et traversait un long couloir dans lequel elle ne s'attardait pas, parce qu'il fallait passer devant une porte qui lui donnait des frissons dans le bas du dos. Puis elle remarqua alors que de la lumière filtrait sous la porte ; hésitante d'abord, elle s'arc-bouta contre l'un des lourds battants, et pénétra dans la bibliothèque du palais. Ce fut sans surprise qu'elle y trouva Celestia, allongée sur le tapis qui bordait le sablier brisé, dont les débris avaient été balayés mais dont jamais la structure massive ne serait démantelée, par ordre de la Reine.
"Tu n'es pas en train de dormir?" s'enquit-elle en arrivant vers elle. "La fatigue déforme tes traits. Tu sembles avoir pris mille ans. Il faut vraiment que tu prennes du repos, tu n'a pas cessé de parcourir le royaume depuis que le sablier s'est arrêté."
"Je n'y arrive pas, Luna, répondit celle-ci. Le décalage horaire. Mais aussi..."
Elle leva le menton, et parcourut la bibliothèque du regard, dans toute son immensité. "J'ai passé plus des deux tiers de mon existence à chercher des réponses, dans ces livres. Je les connais presque tous. Passer des nuits entières à accumuler des connaissances était un rituel, et même plus, c'était un devoir. Et maintenant que tout est terminé, je devrais... arrêter? Tourner la page, et passer à autre chose? Ce n'est pas aussi simple, Luna. Je n'arriverai probablement jamais à m'endormir si je n'en lis pas un ou deux. Et pour ne rien arranger..."
Celestia laissa retomber sa tête en soupirant, et contempla le motif du tapis entre ses sabots. "... Il n'y en a plus. Je les connais déja tous."
"Nous pourrions... passer à la grande librairie de Nombreux-Galops demain, non?" essaya Luna, avant de se rendre compte que c'était une réponse stupide. "Mais ces derniers temps, tu arrivais à peine à garder l'oeil ouvert, tu comptes passer la nuit à contempler ces étagères à la recherche de quelque chose qui n'existe pas?"
"Je compte passer la nuit à contempler ces étagères à la recherche de quelque chose qui n'existe pas."
"Bien, je... Quoi?" s'offusqua la jument bleue.
Celestia prit une profonde inspiration, et regarda sa soeur dans les yeux. "Même si cet endroit a été le coeur du mal qui a précipité le destin de nos ancêtres, il reste la partie du chateau où j'ai passé le plus de temps, et où je me sens le mieux, rester fidèle à de vieilles habitudes qui ont duré un millénaire a un effet plus que rassurant, et j'ai besoin d'être rassurée. Je pense rester ici pour la nuit, Luna. C'est important pour moi, c'est presque... une nécessité."
Celle-ci hésita quelques instants, et fit demi-tour vers la porte. "Très bien, nous nous retrouverons donc au petit déjeuner. Bonne nuit, ma soeur."
Celestia lui rendit sa politesse, et au loin, la porte se referma, laissant la jument blanche seule dans les familières ténèbres.
Une fois seule, la princesse du jour profita quelques instants du silence, écoutant chaque bruit du palais, même le seul qu'elle n'avait jamais voulu entendre, pulsation sourde sous ses sabots là où battait un gigantesque coeur artificiel. Elle se concentra sur le silence, attendit, et entendit pour la première fois ce son lent et régulier qui la berçait depuis le début de sa vie, et consumait la vie de sa mère. Un frisson lui parcourut l'échine, et elle dut faire un effort pour accepter une fois de plus le fait que ce coeur-là n'avait plus rien de dangereux, qu'il avait cessé d'entraîner le dispositif mortel dans sa course sans fin. La roue qui ne s'arrêtait jamais, dernier prodige de la science en mécanique des Alicornes du temps passé, tournerait dans le vide pour l'éternité.
Près d'elle, l'un des divans de la bibliothèque l'appelait irresistiblement, et elle s'y allongea lourdement, tendant les jambes et les ailes pour les décontracter. Lovée au sein du canapé qui était assez grand pour elle, Celestia se sentit parfaitement bien ; elle passait rarement la nuit à la bibliothèque, à l'époque où le sablier se retournait, car le bruit la réveillait. Mais le sablier ne marchait plus, et ne nuirait jamais plus à personne. L'alicorne posa la tête sur un des coussins et sombra instantanément dans les abysses du sommeil.
...
Les reines indignes se font emporter par les crises, dit une voix.
Ses paupières closes tressautaient légèrement ; la reine du jour était en train de rêver. Elle rêvait de sa mère.
Celles qui sont compétentes y survivent.
Celestia poussa un gémissement, et sa jambe tressaillit, comme sous l'effet d'un choc électrique.
Et les meilleures en sortent grandies.
Un tintement métallique et cristallin la réveilla en sursaut ; elle bondit du fauteuil, le poil hérissé et les ailes grandes ouvertes. "Qu... Qui est là?" glapit-elle, terrifiée.
Il n'y avait personne dans la bibliothèque. Le sablier était dans la même position, aussi froid et mort que lorsqu'elle avait laissé Luna s'en aller. L'éclat de la lune faisait des rectangles blanchâtres sur le sol, à la verticale des puits de lumière. Celestia tremblait, Celestia haletait, trempée de sueur. Voyant que rien ne bougeait, elle se calma peu à peu. Puis, elle aperçut quelque chose sur le sol, à vingt mètres de là, au milieu d'un des rectangles de lumière blafarde, et faillit sursauter de nouveau.
Prudemment, à pas de loup, elle s'approcha de la chose qui était arrivée sur le sol de sa bibliothèque, rapprochant la tête du sol au fur et à mesure qu'elle arrivait vers l'objet qui traînait sur le carrelage. Parvenue à son niveau, elle contempla avec un intérêt teinté d'intrigue le demi-cercle de métal luisant et finement ciselé qui avait échu dans sa bibliothèque et dont elle se rappelait si bien, le poussa légèrement du bout du sabot pour n'obtenir qu'un léger crissement métallique, et se redressa pour regarder au dessus d'elle, puis alentours. Il n'y avait que la nuit, et des milliers de livres qui dormaient sur leurs rayons.
Alors, la reine du jour appela la magie de sa corne, et sa tête nue depuis qu'elle et Luna avaient été séparées par le miroir sur la lune retrouva sa coiffe d'or millénaire et de rubis sertie, l'attribut indissociable de celle qui régnait sur tout Equestria. Celestia prit un instant pour profiter de la sensation retrouvée qui lui avait manqué pendant tout le temps de son exil, puis qu'elle avait fini par oublier. Celestia soupira de bonheur.
Dernière édition par caelacanthe le Mer 5 Sep - 22:05, édité 1 fois |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Violence][NSFW][Calinage] Soleil Couchant Mer 5 Sep - 21:49 | |
| C'est kro mignon, un chapitre du trio infernal où il n'y a pas de violence ni de sexe. Bien joué les gars. Malgré ce travail d'équipe chaotique par moments, vous nous avez pondu une super histoire, cruelle par moments, mais où tout revient à la normale. Je regrette juste la mort de ruée et la non-mort de ce sac à merde de vladimir C'est quoi au fait, l'objet que célestia ramasse à la fin ? C'est sensé nous évoquer quelque chose ? - Citation :
- Dans son sommeil, sa petite soeur eut un tic nerveux et mâchouilla quelque chose d'invisible, puis reprit une respiration lente et régulière.
Ce passage est le plus d’aaaawesque de toute la fic, luna qui dort c'est juste suintant de choupitude Bien, pour conclure tout ça vous avez droit à un lyrapplaudissement de ma part , et voici la dernière liste de coquilles, la vraie. - Spoiler:
- Citation :
- Firnament
les raisons qui l'avait conduit > avaient* quarante-huit heure loco-motrice > locomotrice* quelques instant la garde personnel étants les mieux placés > étant* Votre Majesté. > Ah, pour une fois que vous ne l’écrivez plus avec un « g » les zones désertique de part chez vous > par* qui lui glissa : merci, mon ami. > manque les guillemets Évitez juste de faire n'importe quoi avec la boisson, cette fois-ci, lui répondit l'ancien garde. > idem, et il y en a deux-trois autres que je n'ai pas relevés. marqué du sceau > marquée* toutes ensembles > ensemble* éleveuse de pommes > ça se dit, ça ? à peine regardé > regardée* s'épanouïr > où est-ce que vous allez chercher ce tréma ? La journée était passé > passée* ces étagère sous ses pieds des rectangle blanchâtres
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