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Attention, scènes gores en approche
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"Ni pitié, ni répit !" Avait hurlé Spike

Son cri de guerre n'annonçait que la violence du combat à venir. Nous courrions vers le Sugar-cube Corner, fondant sur la masse de poney qui nous barrait la route.

"C'est Spike ! Tuez-le ! Rapportez-moi sa tête !" Avait alors répondu l'un d'eux qui devait être le chef de la horde.

Nous essayions, à l'aide de nos armes, de nous frayer un chemin à travers cette masse mortelle. Nous suivions Spike qui semblait être le plus qualifié pour ça : sa lame tranchait, d'un mouvement presque mécanique, tous ceux s'opposant à lui. Il fut couvert de sang, mais ce n'était que rarement le sien. La plupart des coups qu'il recevait étaient amortis par l'épaisse cuirasse naturelle qu'était sa peau tandis que les balles qui l’atteignait ricochaient en direction de ses adversaires. L'essaim mortel reculait, mais un autre groupe nous avait attaqués par l'arrière. Nous fîmes feu sur les nouveaux arrivants de toutes nos armes et nous avancions à reculons, empêchant nos assaillants de perturber le faucheur écailleux qu'était Spike.

Nous étions presque entrés.

Beaucoup d'assassins nous attaquaient depuis les toits, et certains avaient des armes à feu. Scootaloo les abattait un par un, balles par balles, avec une précision phénoménale, tout en flottant au ras du sol, évitant ainsi toute chance de se faire toucher. Elle rechargeait si vite qu'elle semblait avoir une capacité de munitions infinie.

Coffee et moi vidions chargeurs sur chargeurs. Elle reculait dans une position peu commune : debout sur ses pattes arrières. Elle semblait avoir, cependant, une maitrise totale de son équilibre malgré le recul de son arme. Je ne me risquais pas à l'imiter, utilisant ma magie pour aligner mes adversaires et le canon de mon pistolet AT-18, lançant quelques fois des javelots de foudre lorsqu'ils se faisaient trop agressifs, ou que je rechargeais

Astartes m'avait appris à tirer juste, Coffee m'avait appris à tirer vite. Avec une moyenne de douze balles par chargeur, j'étais presque à court de munitions. Pourtant les hordes se faisaient de plus en plus proches et de plus en plus acharnés, ignorant la douleur, espérant nous en infliger un plus forte.

A ce moment-là, Coffee avait sorti le prototype de lance-grenades M406, chargea un projectile et tira en direction de cette masse qui s'approchait. La cartouche s'envola, puis se divisa. Une trentaine de sous -munitions explosèrent juste devant nos adversaires, créant ainsi un mur de flammes qui les massacra, stoppa leur avancée et fit reculer les moins téméraires.

En un mouvement, Spike avait achevé le dernier opposant à notre marche sanglante et avait défoncé le verrou de la porte arrière de la pâtisserie d'un coup de coude. Nous pénétrâmes alors à l'intérieur en vitesse et nous bloquâmes l'entrée avec le mobilier.

Nous avions réussit...

Malgré le bruit de nos adversaires tentant d'ouvrir la porte, la cuisine était un havre de paix, rien n'avait changé depuis la dernière fois que j’étais venu. Le four était encore chaud et une odeur de gâteaux avait empli la pièce. La lumière d'une lampe éclairait une pièce d'un blanc immaculé. Coffee avait proposé que nous nous arrêtions et que nous prenions le temps de décompresser. Il fallait de toute façon que je reprenne mon souffle.

Une pile de cupcakes avec un glaçage rose nous attendait. Ils étaient à la fraise vraisemblablement, même si la couleur me faisait penser à celle du sang de mes victimes... Je me posais trop de questions et ça se voyait.

Au bout de dix minutes, nos opposants étaient partis. Tout le monde se calmait, se félicitaient ou simplement s'exclamait que nous avions, une fois de plus, réussit l'impossible.

"Hé Jack, profite un peu !" M'avait alors dit Scootaloo "Des gâteaux gratuits, du calme à volonté, une pièce reposante, c'est pas tout les jours qu'on à ça !"
Elle avait alors mordu dans une de ces pâtisseries et recracha le tout avec un haut le cœur

"C'est quoi cette..."

Elle avait été interrompue par un long cri de douleur qui venait de la pièce au dessus de nous. Des goutes de sang tombait du plafond et s'écrasaient sur la pile de cupcakes, renforçant leur couleur à chaque goute. Je m'apprêtais au pire. Nous avions repris nos armes et j'avais prêté à Spike mon lourd Revolver pour qu'il n'ait pas de problèmes avec son arme encombrante. Nous pénétrâmes dans une nouvelle pièce. Elle était très sombre, mais une chose nous dévoilait déjà ce qui allait suivre, une odeur pestilentielle avait emplit la pièce. Coffee alluma la lumière.

Peu de mots pouvaient décrire une telle horreur.

La salle n'était rien d'autre que le théâtre macabre d'un bain de sang. Les cadavres de Lyra, Klondike Cloud, Quick Sprint et de Stardancer gisaient sur le sol. Ils avaient été découpés, éventrés ou égorgés depuis peu, à en juger par l'état de décompositions de certains. D'autres, comme Mr et Mme Cake avaient été accrochés aux murs depuis fort longtemps, après avoir subit le même sort. Sur les murs était écrit, en lettres de sang, des phrases troublantes. Celles qui revenaient le plus souvent furent "La vie n'est plus qu'un joyeux massacre" et "A jamais présents à ma fête".

Je m'étais approché des cadavres et m'étais penché sur eux pour récupérer leurs insignes, marques de leur existence dans l'histoire. Leur mort était tragique et le seul hommage que je pouvais leur rendre était de leur laisser une place dans les archives de leur armée. Ainsi, le capitaine Quick Sprint (BJ), le renégat vétéran Klondike Cloud (BJ), L'officier de communications Stardancer (RAF) et l'officier de propagande Lyra (FCR), ne seraient pas oubliés.

Je m'étais attardé sur le corps de cette dernière plus que les autres. Celui ou celle qui avait fait ça y avait mis beaucoup de minutie. Ses plaies avaient même été recousues, alors que les autres n'étaient que charpie et sang. Klondike avait subi ce même traitement de faveur, mais à en juger par l'état de son corps, il était le plus récent. Sa mort devait remonter à vingt minutes, pas plus. Je pouvais presque encore voir son souffle sortir de son museau ensanglanté...

J'etait arrivé trop tard pour lui. Je m'en voulais énormément. vingt minutes plus tôt, nous aurions pu nous revoir. Vingt minutes plus tôt, j'aurai pu le remercier de ce qu'il avait fait pour moi, en personne. J'avais définitivement plus de chance que lui.
Et le seul truc que je peut encore faire pour lui, c'est citer son nom dans mes mémoires...

Coffee était tétanisé. La plupart des corps étaient ceux de ses amis, disparus lors de diverses missions. Scootaloo, elle, avait vomis le peu de choses qu'il y avait dans son ventre, s'effondrant à terre et cherchant à cacher cette vision d'horreur.

Spike et moi n'éprouvions pas les mêmes choses. Nous avions déjà assistés une scène similaire, sauf que les meurtriers, c'étaient nous, et les circonstances étaient celles de la guerre...

Je consolais Coffee pendant que lui relevait la jeune pégase. Nous devions progresser, quelqu'un avait encore besoin de nous, en espérant qu'il n'était pas trop tard...

Nous montions rapidement l'escalier qui menait à la chambre de Pinkie Pie. Un nouveau cri se fit entendre. Je m'apprêtais à entrer et j'avais conseillé à mes alliés d'attendre un peu avant d'entrer à leur tour. Je pensais pouvoir régler ça tout seul et sans tirer un seul coup de feu.

J'ouvrais la porte métallique et pénétrais dans une salle très sombre, trop sombre. La porte se referma brutalement, suivit du bruit de verrous mécaniques, m'enfermant dans la pièce. Les lumières de quelques tubes fluorescents s'allumèrent.

J’étais entré dans une véritable salle de torture. Des outils de chirurgie en pagaille, plusieurs tables de découpe, des sangles et surtout, les têtes de nombreux poneys, accrochés aux murs comme des trophées. A coté de la table du centre, le poney, d'un naturel rose, arborait désormais des couleurs rouges sombre, celle du sang séché...

A coté de ce qui semblait être Pinkie Pie, un pégase de la même taille que moi fut le seul à se retourner. Son corps entier était d'un blanc éclatant, de même que sa crinière. Seul ses yeux écarlates lui donnaient une vraie couleur. Il me regardait avec un sourire en coin.

"Ah... Enfin... Le Grand Black Jack en personne ! Sais-tu depuis combien de temps je me prépare à ta venue ?

- Je ne veux pas savoir, Horizon."

Horizon était un de mes anciens amis. Nous avions passé notre enfance ensemble, quand ses parents sont venus de Cloudsdale pour s'engager dans la garde royale. Il était mon meilleur ami, mais un jour, il est tombé sur une véritable relique. Un livre, écrit par Discord lui-même. Il s'en est inspiré pour répandre rumeurs sur rumeurs et ainsi, voyant son pouvoir augmenter de jour en jour, pousser la presque totalité de la ville de Maneingrad à la révolution, la plongeant ainsi dans une guerre civile. Celestia, ayant appris qui était derrière ce conflit, n'avait pas fermé les yeux sur cette affaire, le condamnant à l'exil dans une prison magique. Apparemment, sa disparition lui avait permit de s'échapper. Et apparemment, il ne m'avait pas oublié...

"J'espérais que tu serais mort. Du moins, j'avais prié pour...

- Ah... Tant d'amour se dégage de toi... J'imagine que tu viens te rendre, pour toutes tes mauvaises actions ?" Je lui avais jeté un regard d'incompréhension. "Tu ne peux pas savoir a quel point le monde a souffert après ton départ... Surtout cette pauvre Pinkie Pie..."
Elle n'avait jusqu’alors pas réagis. Un sourire sadique s'était alors dessiné sur son visage que je voyais maintenant de profil. Ses cheveux, tachetés par des goutes de sang, étaient lisses et elle se déplaçait lentement, de façon désordonnée. Elle n'était vraiment pas dans son état normal. Elle s'était alors retournée vers moi, une hache entre les dents, dévoilant ainsi son horrible dessein.

Altan, Altan Déméi, le jeune poney, était allongée sur la table d'opération. Il me suppliait du regard de l'aider, mais, au vu de la quantité de sang qu'il avait perdue, il était trop tard. Il avait alors fermé les yeux et s'apprêtait à s'endormir pour longtemps...

Horizon avait alors dit à la folie rose :

"Profite de cette occasion, ce n'est pas tout les jours que l'on peut se débarrasser d'une personne qui t'as fait tant de mal.

- Jack, il faut que tu disparaisses... C'est la voix qui me l'a dit. Tu dois... Mourir.

La suite ne se fit pas attendre. Elle se jeta en avant pour m'assener un coup vertical, que j’esquivais avec un pas de côté. Grave erreur. La hache changea d’un coup de direction, se précipitant droit sur mes côtes. Mon esquive fut beaucoup plus juste, mais je m’en sortais indemne. Il fallait que je trouve un moyen de l’arrêter... Horizon hurla :

"Soit plus rapide ! Plus réactive ! Ne le laisse pas esquiver une fois de plus !

- Laisse toi faire... Je ne te ferais pas si mal que ça...

Elle ne le voyait apparemment pas. Il utilisait un camouflage optique, chose que ma magie pouvait annuler pour ma vision. Ma vision uniquement.

Elle me jeta la hache, qui, une fois dévié via la magie, finit sa course planté dans un mur. Horizon continuait de dicter ses ordres, Pinkie hurla, saisit un hachoir et se jeta de nouveau sur moi. Il fallait que je l'abatte, il n’y avait aucune autre solution. J'allais dégainer mon pistolet et tirer mais quelque chose m'en empêcha. Je ne l'avais plus. Un coup d’œil furtif me permit de le voir de l’autre côté de la pièce, à côté du manipulateur. Il me regarda et un rictus apparut sur son visage. Une douleur dans l’épaule me fit revenir au moment présent. Sans que je puisse réagir, je me retrouvais contre le mur.

Elle m'avait eu...

J’hurlais de douleur tandis qu’elle plantait une lame dans mon corps.

J’étais fini, à moins que... Une nouvelle douleur, un nouvel hurlement. La deuxième lame m’empêchait de bouger, réduisant mes espoirs à néant. Elle approcha son visage du mien. Je pouvais voir la folie de son visage, la folie de ses yeux. Il n’y avait que la folie qui émanait de son corps. Même son sourire, d’ordinaire inoffensif, aspirant la joie, reflétait la démence. Elle traînait une table où se trouvait divers outils coupant et tranchant - du style bistouris, haches, ciseaux, etc... – ainsi que des morceaux d’intestins, divers organes et du sang, que du sang... Le mien en ferait bientôt parti.

La vérité m’apparut : j'étais fini...

Elle prit son temps dans la sélection de l’outil, faisant preuve de coquetterie macabre. Elle finit par choisir une machette. La lame se leva, se préparant à asséner le coup de grâce, sous les rires et les félicitations du dictateur de consciences, mon vrai meurtrier.

L'arme s'approchait vite, trop vite. Je fermais les yeux pour ne pas voir arriver le coup.

Du sang gicla sur mon visage. Je ne ressentais aucune douleur. Du sang et aucune douleur ? Prudemment, j’ouvris les yeux et vit qu’une masse écailleuse s’était incrustait entre la machette et moi.

C’était Spike qui, au dépit de son bras, avait encaissé le coup qui m'était destiné. La lame avait réussi à traverser l'épaisse carapace et s'était arrêté dans le muscle du dragon. Il n'avait pas bronché, malgré le sang qui s'écoulait de la plaie. Il regardait froidement Pinkie. Le temps fut comme suspendu à cet instant, la surprise apparaissant dans les yeux de la démente rose. Le dragon lui asséna alors un coup qui la fit glisser le long de la pièce. Le temps reprit son cour tandis que Coffee et Scootaloo sautèrent sur mon agresseur et la maintenait au sol. Un bref coup d’œil me permit de voir les restes de la porte que Spike avait défoncé. Horizon, mécontent d’avoir perdu son pion, était fou de rage : échouer si près du but était vraiment terrible pour lui. Il hurlait sa défaite ainsi que ça rage. Et j'étais le seul à l'entendre et à le voir.

"Pinkie, reprend toi ! Débat toi ! Tue-les ! Fait le, ou je serais obliger de me débarrasser de toi !

- JE FAIS CE QUE JE PEUX ! LAISSE-MOI TRANQUILE !

La voix de Fluttershy se superposait aux hurlements qui emplissaient alors la pièce, tentant de convaincre son amie de la folie qui l'habite. Sans succès.

- Jack !" Avait hurlé Spike après avoir retiré le bout de métal de son bras droit. "Qu'est-ce qui ce passe ? A qui elle parle ? Reste avec moi ! Dit moi comment t'aider !

- Je vais... Bien, Spike." j'avais menti sur ce point, je souffrais le martyr. "Horizon la contrôle, il est invisible pour vous, mais il hurle ses ordres a Pinkie, qui se sent obligée de les écouter, comme une faveur divine.

- Horizon ?

- Pas le temps de t'expliquer ! Sors ton revolver discrètement et tire sur le bord supérieur droit de la fenêtre !

- Pourquoi ? Je comprends rien à ce que tu me dis !

- Fais-le ! Tu verra bien !"

Spike obéit, pointa son arme sur l'endroit indiqué et tira. La balle frôla sa cible invisible.

"Plus à gauche !" Avais-je alors hurlé

Horizon venait seulement de remarquer le dragon qui pointait un revolver brillant à la lumière des lampes. Il avait tenté de s'enfuir, mais le tireur avait été trop rapide, la seconde balle l'avait touché et il s'écrasa au sol poussant un violant cri de douleur. Son sang était noir... Noir, comme de la poudre à canon. Coffee et Scootaloo avaient relâché la furie rose qui s'était calmée, suite à la disparition de la voix qui l'oppressait. Je m’étais sortit de mon entrave et m'avançait vers le poney blanc, crachant quelques goutes de sang et cicatrisant magicalement mes plaies. Celle du pégase à terre était trop sérieuse pour être soignés. Qui voudrait qu'il vive plus longtemps de toute façon ?

Ses derniers mots m'étaient adressés.

"Tu ne peux pas... Savoir combien de personnes... On peut corrompre en six mois... Si tu veux arrêter cette guerre, il va falloir rencontrer ton âme sœur... A moins qu'elle n'ait envie de te tuer elle aussi ?"

Il avait fini par un rictus sadique interminable. Spike m'avait lancé mon revolver. Je collais le canon de l'arme sur son front.

"Va en enfer rejoindre ton maitre, je viendrais un peu plus tard..."

La détonation de mon arme l'avait enfin fait taire.

Une nouvelle pièce de l'échiquier venait de se faire prendre.

Il était temps que je m'attaque au roi, que j'arrête ce jeu cruel.

Prochain objectif : Twilight.

oui, oui, à fond la forme

TUEZ LE LUI, PAS MOI !!!

Nous avions réussi à raisonner Pinkie Pie qui accepta sans conditions de se rendre à Forge World, signer un traité de non-agression envers les Blood Jacks et de reprendre le contrôle de ses troupes. Horizon avait essayé d'embrouiller Apple Jack, mais elle était incorruptible, toujours axée sur la vérité et l'honnêteté, l'élément qu'elle symbolisait. Tant qu'il restait une zone d'ombre dans l'histoire d'une personne, jamais elle ne lui ferait confiance. J'étais, bien sûr, la seule exception.

Notre objectif était accompli, mais il nous en restait un beaucoup plus important à finir. Mettre un terme à cette guerre afin de ramener la paix à Equestria, tel était notre devoir. La partie n'était pas finie : le roi adverse nous narguait, encore et toujours, derrière sa ligne de pions.

AJ nous avait renvoyé le véhicule qui nous avait conduit au centre ville afin de revenir sur nos pas plus rapidement. Le garde qui était venu avec le véhicule pour assurer sa protection voulait enchaîner Pinkie, par précaution. Son regard froid est distant était figé sur le sol. Quelques goutes de sang appartenant à ses victimes avaient séché sur son visage. Malgré tout, elle se sentait libérée, même si le poids de ses martyrs pesait sur sa pauvre conscience. J'avais fait comprendre au gardien que tant qu'elle resterait avec moi, il ne se passerait rien.

Pendant le trajet, personne n'avait parlé. Spike avait fumé cigarette sur cigarette pour oublier la douleur causée par sa blessure que je ne pouvais cicatriser. Le corps des dragons était difficile à manipuler par la magie, il s'était donc contenté d'un bandage antihémorragique fourni grâce à l'expérience de Coffee en matière de premiers soins. Elle avait passé le trajet à nettoyer son arme et essayer de comprendre "l'âme" de son fusil. Scootaloo, elle, jouait avec un couteau papillon trouvé sur une table d'autopsie, planté dans un œil ayant perdu son propriétaire. Après l’avoir nettoyé non sans dégout, elle avait pris un certain plaisir à s’amuser avec, Elle s'était déjà coupée quatre fois, mais persévérait à vouloir maitriser cette outil meurtrier aussi discret que pratique. Un entrainement serait beaucoup plus utile. Je n’ai pas trop envie de voir mon œil au bout de cette lame... Pinkie s'était endormie sur mes genoux après que j'ai mangé deux ou trois rations conservées à ma ceinture. Elle était si calme, si paisible. J'en oubliais presque que quelques heures plus tôt, elle s'était acharnée à vouloir ma mort.

Une fois arrivés, nous fûmes conduits par le père Astartes jusqu'à la patronne de cette grande usine sous les applaudissements et les huées de certains soldats. Une partie de la garde personnelle d’AJ nous avait rejoints en chemin pour nous escorter au moment où les éminents représentants des clans de Pinkie étaient entrés pour signer le traité et s'assurer de la santé de leur souveraine. Sur le chemin, j'avais décrit à Astartes notre périple et l'avais remercié pour la force d'opposition qu'il m'avait fournie. Il m'avait alors conseillé d'écrire toute mon histoire dans un livre. Sur le moment, j'avais trouvé ça stupide et inutile, mais avec le recul, je me suis dit qu'une page d'histoire venait de s'écrire et ne devait pas se perdre, sous peine de la voir se répéter.
En parlant, d'histoire, il y en avait une que je ne connaissais pas. Celle de la création des armes à feu. Astartes m'avait alors raconté une histoire qu'il avait vu de ses propres yeux, alors que je préparais mon retour, dans des collines, loin de la zone de guerre.

"La FCR était technologiquement plus avancé, leurs armures faisaient tout la différance, la capacité de vol des pégases nous empêchait de réagir du fait que nous étions bloqués au sol et la magie nous laminait à chaque tentative d'approche. Même les bêtes de guerres des défenseurs du souvenir étaient plus puissantes que les simples forces de l’Apple Corp. comme nous nous nommions à l'époque. C'est lors d'une grande bataille qu'il est arrivé. J’étais à l'époque un simple fantassin, une épée de fer entre les dents. Dans ses pattes, une arme que personne n'avait jamais vu, composée de rouages, de deux tubes, d'une crosse en bois et d'un chargeur en plateau rond, contenant un vingtaine de cartouches remplies de billes d'avonium, de plomb et de poudre à canon. Il l'avait appelé "le Déchiqueteur", et elle méritait bien son nom. Il abattait des pégases à plus de cent mètres de hauteur et il arrivait à toucher des licornes bien avant que nous, nous puissions les atteindre. Pour renforcer le tout, il s'était équipé de la légendaire armure modèle "AppleJack", un mélange d'avonium, d'acier et d'âmes de soldats déchus."

Sa voix était devenue plus grave à ce moment là.

"J'avais eu l'honneur de combattre a ses côtés, chaque fois qu'il se mettait debout, fixait ses appuis au sol, il déchainait une mort hurlante sur nos ennemis. Ce jour là, nous avions subit une attaque aérienne de pégases, transportant un nouveau type d'arme. Des bombes à fragmentation, les premières de ce nom. Elles tombaient par centaines sur nos positions, mais toujours il restait debout, arrosant nos adversaires depuis notre bunker. J'étais son page, son porteur de munitions. Chaque fois qu'il avait besoin de moi, j'étais là. Une bombe était tombée pile dans la fenêtre de tir, entrant dans le bunker et pulvérisant la totalité de l'intérieur. J'avais survécu miraculeusement. Mon mentor, lui, avait salement dégusté. La seule chose que je pouvais faire pour lui, c'était de rentrer sur Forge World, son arme à la main, et son insigne au tour du cou. Son nom était SolAir, le plus grand tueur de pégases jusqu'à ce jour. C'était un véritable héros"

Scootaloo avait murmuré à ce moment là, une haine profonde dans sa voix.

"Beaucoup d'innocents sont mort à cause de ce type..."

Le reste du trajet c'était passé dans le silence le plus total.

AJ nous attendait dans la même salle que la fois dernière. Elle était seule. Pinkie et moi avancions au milieu de la pièce, les autres était restés à l'arrière, formant trois groupes bien distincts : les gardes, les neuf "Eléments perturbateurs" et mes compagnons d'armes : le titanesque Spike, la douce Coffee et la lumineuse Scootaloo.

La souveraine était descendue de sa chaise et s'avançait, avec un regard sombre, vers l'ancienne furie rose calmée par la mort du disciple du chaos. Elle fuyait du regard la puissante guerrière en armure qui devenait de plus en plus proche. Elles furent à un moment face à face mais ne s'échangèrent aucune parole, l'une fixait l'autre, tandis que l'autre la fuyait du regard.

Apres quelques minutes, la ponette ensanglantée prononça quelques paroles :

"Je suis désolé. Je ne me contrôlais plus. Je sais que je n'ai fait que répandre le mal dans notre monde et attiser les flammes de la guerre. Je m'en veux énormément, et je souhaites réparer mes erreurs de toutes mes forces."

Les traits d'AJ s'étaient adoucis, puis elle la prit dans ses bras pour la réconforter. Sous un déluge d'applaudissement, les deux amies pleurèrent toutes les larmes de leur corps, lavant l'odieuse hémoglobine sur le visage de Pinkie. Le pacte, qui allait rassembler à nouveaux les deux souveraines, venait d'être signé, par les larmes et par le sang.

Les retrouvailles avaient obligés Fluttershy, Pinkie et Apple Jack à rester seules de l'après midi. La porte était close pour moi, et jamais je n'ai su ce qu'il s'y était passé. Surement un truc de ponettes...

Scootaloo était partie, sous les directives d'Astartes, s'entrainer sur le maniement d'armes blanches et improvisés afin d’être plus efficace et plus rapide en cas de combat rapproché.

Spike et moi avions entrepris d'aller au bar des officiers. Nos cartes d'accès nous le permettaient et l'occasion de se détendre réellement était trop belle pour que nous la laissions passer. La salle était sombre et calme. Elle était quasiment vide et l'arrivée de Spike fit partir les quelques consommateurs. Nous nous étions assis au bar, sur des chaises surélevés. Spike eu du mal à s'assoir à cause de sa taille importante. Des dizaines de bouteille d'alcools divers étaient placés en ligne devant un miroir gigantesque, en face de nous. Le barman était un poney noir très musclé, il portait une casquette à l'envers, ce qui m'empêchait de voir la couleur de sa crinière. Il s'approcha de nous afin de prendre notre commande. Spike demanda deux triples doses d'alcool de pomme et une eau-de-vie dont j'ai oublié le nom. Le barman et moi étions surpris. Les poneys, même en ces temps, ne buvaient que très rarement de l'alcool. Il me cligna de l'œil et me dit de lui faire confiance. Le barman s'exécuta et alla chercher 2 grands verres qu'il remplit d'un mélange bleuté.

Spike était quelqu'un de très attentionné. Il prit mon verre et lacha une flamme de son souffle de dragon dessus, ce qui transforma l'alcool en un brasier de la même couleur que le liquide. Il m'avait alors dit d'une voix assez comique :

"Boit tant que c'est chaud !"

Il avait pris alors son verre et l'avait vidé d'un coup. Devant ma surprise et celle du barman il avait alors déclaré :

"Je suis un dragon, ça me fait autant d'effet qu'un verre d'eau, le gout déchirant en plus !

- Tu bois en plus de fumer ?

- A ton avis, comment je fais pour recharger mon souffle ?"

La question amenait la réponse avec elle. Suivant ses conseils, j'avais bu mon verre d'un coup. La chaleur infernale du liquide me brula le gosier et je ne pu m'empêcher de faire couler quelques larmes de douleur. Cependant, le gout qui se dégageait, après l'immolation, était d'une douceur paradisiaque et avait calmé tout mes maux intérieurs.

"J'appelle ça le "Bruleur de soucis". N'en abuse pas, sinon tu risque d'en avoir de plus sérieux après."

Je me sentais apaisé et serin. Un groupe de musiciens constitué d'un pianiste et d'un violoniste avait fait son apparition sur la scène du bar. Ils jouaient une musique classique me rappelant l'ancien temps.

L'ancien temps... Il était bien loin celui où je voyais la tendre Twilight et où je pouvais déposer un doux baiser sur sa joue avant qu'elle ne parte voir ses amies. Dans ces cas là, je passais ma journée à la bibliothèque avec le dragon le plus amical que je connaissais. Je l'aidais dans ses taches et lui dans les miennes. J'avais, à l'époque, reçu l’ordre de Celestia que je reste à Ponyville, ce qui ne devait pas m’empêcher de faire mon travail de chercheur. De temps à autres, je l'invitais à faire des parties de poker avec moi pendant l'après-midi, dans les salles de jeu secrète de Ponyville. Son obsession naturelle pour l'argent faisait de lui un joueur aussi passionné que malin, composants essentiels d'un bon adversaire.

Mais mon plus grand plaisir était, sans aucun doute, de pouvoir travailler avec celle qui avait fait chavirer mon cœur dans les méandres de l'amour. Elle travaillait sur le pouvoir de l'amitié sur la magie et moi, sur l'usage d'éléments chimiques sur l'amplification énergétique. Par moments, nous avions des différents, mais nous savions toujours comment les régler.
Je me souviens, qu'à ce moment là, Spike m'avait posé une question, avec une voix un peu trébuchante.

"Jack, tu crois qu'on sera obligés de... La tuer ?"

Sur ces paroles, mon cœur s'était arrêté de battre une seconde. Je lui avais répondu d’une voix un peu chancelante, conséquence de l'absorbation du breuvage, mais dure.

"Je ne l'espère pas... Tu connais comme moi la force du lien qui nous unis. Mais, crois moi ou non, il y a très peu de chance quelle sorte d'une vague de folie provoquée par Horizon. J'en ai déjà vu les effets sur une partie de mes amis. Aucun d'entre eux ne s'en est sortit. Celestia a du créer un asile, avant d'enfermer le "provocateur de confusion" lui même. Je crois que... Nous ne reverrons plus jamais la Twilight que nous connaissions."

Ces dernières paroles m'avaient arrachés le cœur. Spike me regardait froidement, cherchant dans son esprit une solution.

"Il y a toujours de l'espoir

- Tu as surement raison. Nous verrons bien. Je paierai de ma vie, si c'était possible, pour revoir une dernière fois Twilight telle que nous la connaissions."

Spike avait médité sur cette phrase. Soudain, il m'avait dit froidement :

"Twilight ne m'a jamais empêché de partir. Elle m'a même hurlé "si tu croise Jack, annonce lui que sa vie ne suffira pas à réparer tout le mal qu'il ma fait". Après ça, je suis parti."

Le message était clair. Elle savait que j'étais en vie. Depuis le début, elle prévoyait mes déplacements. Mettre en échec le roi adverse s'annonçait encore plus dur que prévu.

J’avais commandé au barman le même mélange. Une fois encore, Spike fit apparaitre des flammes saphirs à la surface de mon verre et, à nouveau, le breuvage ravagea ma gorge, brulant au passage les pensés pessimiste que j'avais sur l'avenir.

Nous étions partis quelques minutes après notre dernière partie de cartes, sous la demande d'un garde-messager. AJ nous attendait, encore une fois, dans la salle de réunion. Les autres n'attendaient que nous. Pinkie était assise à gauche de la grande chef d'armée. Leurs généraux respectifs étaient partis rassembler leurs troupes pour une prochaine bataille. Coffee se tenait à ma gauche, Spike à droite, à coté de Pinkie qui n'hésitait pas à montrer un peu d'affection envers le dragon, qui n'était pas mécontent de ça, au contraire. Scootaloo, elle, était à côté de Coffee. Elle continuait à jouer avec son couteau, mais semblait maitriser celui-ci, enchainant les figures, dépliant et repliant son arme d'un seul mouvement.

"Je crois savoir quel est ton objectif." commença l'ex-cowgirl "Permets-moi de te rappeler que c'est du suicide.

-Je le sais. Je n'ai malheureusement pas d'autre choix. J'irais seul s’il le faut. Je ne veux pas vous forcer à marcher au devants de la mort."

Scootaloo avait brutalement rangé son couteau et s'était levé.

"Tu crois que l'on va te laisser partir comme ça ?" avait elle hurlé "On sait que tu peux réussir seul, mais ce n'est pas une putain de raison pour laisser tomber tes amis, espèce d'idiot !

- Tu nous a tous sauvé la vie au moins une fois" continua Coffee sur le même ton "Le plus juste serait de nous laisser nous en acquitter !"

- Il y a des dettes qu'on ne peut pas rembourser." finit Spike "Toutes ces années passés avec moi, à m'apprendre toutes ces choses, mérite un remboursement conséquent, quitte à payer de ma vie.

- De toute façons," interrompit AJ "Je peux t'aider. Je connais quelqu'un qui a réussit à créer un appareil capable de cacher l'aura magique et, ainsi, te permettre de disparaitre des écrans de Twilight."

Ces paroles m'avaient marqués. Je m’attendais à du soutien, mais pas de ce genre.

-Si tu veux ce dispositif, il va falloir rencontrer un certain Mande Lief. Il est actuellement détenu prisonnier dans le laboratoire de recherches n°3, de la FCR. C'est ta seule chance d'atteindre ton objectif en vie.

Le Laboratoire n°3... Celui qui n'était pas sensé existé, détruit, reconstruit puis abandonné plus d'une fois, si bien que désormais personne ne se rappelait son emplacement.

"Il existe et ce qu'y s'y passe est plus qu'étrange, mais ce sont toujours des échecs, c'est pourquoi plus personne ne s'y intéresse. Le seul moyen de l'atteindre est de passer par les égouts. La surface est terriblement bien gardée, l'intérieur aussi."

L'offre était alléchante, mais néanmoins complexe. Je connaissais Mande Lief, et ce poney était un fou furieux. J’appris par la suite qu'il avait suscité l'intérêt en premier lieu de Rainbow Dash, puis de Rarity et enfin de tout le monde, à cause de sa création la plus meurtrière qu'il existe en se monde.

L'explosif plastique.

S’il est tombé entre les mains de Rarity, les Blood Jacks allaient avoir du souci à se faire. La RAF l'utilise déjà pour la conception des bombes à fragmentation caractéristiques des pégases-bombardiers.

"Alors, on attend quoi pour aller demander "gentiment" à ce cher Professeur la machine ?" hurla Scootaloo.

- On peut pas entrer dans un labo comme dans un moulin, surtout un labo contrôlé par Rarity." Avais-je répondu. " Il faudrait que quelqu'un crée une diversion suffisante pour faire sortir une grande partie des gardes de celle ci."

AJ avait compris l'allusion que j'avais faite.

"Je peux faire ça, mon armée est fin prête pour la bataille finale. Nous avancerons massivement vers la forteresse, ça devrait suffire pour attirer l'attention de la FCR.

- Ouiiiiiii!!!" s'était exclamé Pinkie "Je vais enfin m'amuser avec mon armée ! Ca va être drôle !"
Les paroles de Pinkie nous avaient tous troublés. Elle avait à la fois tort et raison. Il fallait que je l'avoue, depuis que mon aventure à commencé, je suis devenu accro à l'adrénaline provoquée par la peur et le stress.

Nous avions les moyens et la volonté de changer désormais les choses. Peu de temps après avoir mangé, dormi quelques heures dans l'abri troglodyte et avoir rechargé nos armes, nous avancions, aussi discrets que des ombres, au milieu de la nuit noire et éternelle que nous offrait depuis six mois le ciel d'Equestria pour atteindre les égouts, au cœur même de la ville.

Un voyage final. Un artefact unique à trouver. Un Laboratoire secret à infiltrer. Un conflit à régler.

Le jeu macabre se poursuivait et semblait n'avoir aucune fin