-Comment en est-on arrivé là ?

Shadow Stalker regarda par l'ouverture. Ils étaient deux dans cette tour de garde. Au delà des tranchées creusées en contrebas, il voyait ce qui aurait pu être autrefois une verte prairie. Au lieu de ça, il ne voyait que terre retournée, débris métalliques, et poneys morts, que personnes n'osait aller chercher à cause de types comme lui. Shadow Stalker raffermit la prise sur son fusil. Il prit un brin de paille que lui tendait la ponette à côté de lui. Son assistante, Windvision.

-Tu veux dire, la guerre, tout ça ?
-Non, répondit l'étalon couleur pourpre. Ça !

Il désigna les tranchées en contrebas. Windvision vit qu'il désignait un pégase gris, sacoche sur le dos, galopant à travers les galeries, s'arrêtant pour livrer un colis, puis reprenant sa course. Soudain, le pégase trébucha.

-Derpy fait ce qu'elle peut. Dans le temps, elle était factrice, répondit le poney vert pomme.
-Le mouvement, reprit son supérieur, c'est pas son truc. Elle était bien plus efficace immobile. Une lunette sur l'oeil.
-Tu lui en veux de nous avoir quitté ?
-Non. Elle avait de bonnes raisons. Mais je regrette cette perte.

Tout le monde connaissait la tragédie de Derpy Hooves. Qui aurait pu croire, sous son air affable, ses gaffes constantes et ses yeux qui se disent 'bonjour', qu'elle était le meilleur sniper de tout le pays ? Comme beaucoup, ce talent n'avait été révélé que par la guerre. Shadow Stalker lui-même avait été un « flanc-vide » pendant longtemps, incapable de trouver sa voie. La mire qui ornait son flanc témoignait que certains poneys n'étaient pas fais pour la paix.

Derpy, quand à elle, avait aussi rejoint les rangs de la Princesse Luna. Pendant des mois, elle avait, le cœur serré, contribuée à la mort de nombreux fanatiques de la Princesse Folle, Célestia. Et un jour, tout a basculé. Le jour où elle avait apprit que sa fille était dans le camp adverse. Le jour où elle avait apprit qu'elle était sa cible. Et qu'elle avait apprit tout cela trop tard.

Shadow Stalker avait dû déployer tout son savoir-faire pour calmer la pégase folle de douleur. Lui et elle étaient les meilleurs tireurs d'élites des forces lunaires, voire d'Equestria. Plus encore, ils étaient amis. Lui seul a pu l'empêcher de massacrer l'état-major et la princesse de la nuit. Lui seul a pu l'empêcher de mettre fin à sa vie. Mais depuis, Derpy ne touchait plus une arme.

« Comment en est-on arrivé là ? ». Shadow Stalker le savait. Plus il y pensait, plus cela lui paraissait ridicule. Et le renforçait dans sa conviction d'avoir choisi le bon camp.

Un simple coup de folie. La Princesse Solaire était bonne, protectrice. Elle aimait ses sujets. Trop. Lorsque les six héroïnes réunirent les Eléments et sauvèrent sa sœur, elle était heureuse. Mais désormais, elle ne contrôlait plus les Eléments. Désormais, elle ne contrôlait plus la Lune. La Princesse ne connaissait pas la jalousie. Mais l'arrivée de Discord lui montra ce qu'elle ne pouvait pas supporter.

Elle était impuissante à protéger ses sujets.

Petit à petit, cette idée fit son chemin dans sa tête, jusqu'à ce qu'elle aille trop loin. Pour raffermir son pouvoir, ses lois se firent de plus en plus restrictives

Elle exigeait obéissance.

Elle exigeait adoration.

La Princesse Luna finit par voir la folie couvant chez sa sœur. Mais suite à une dispute, Célestia bannit Luna. Ne pouvant supporter de voir son pays entre les mains de sa sœur dans cet état, elle voulut soustraire les poneys à l'influence de la princesse du jour. Elle fit une déclaration de sécession, la mort dans l'âme, dans la ville de Ponyville, enjoignant les poneys à la suivre. Mais d'autres, des fanatiques fidèles à la Déesse du Soleil, s'attaquèrent à eux.

On appela cet événement le Massascre de Ponyville. Luna réussit à s'échapper grâce à quelques courageux poneys, ses premières troupes. La guerre éclata entre l'Empire Solaire et la République Lunaire. Le ciel fut bloqué, la Lune à moitié levée, le soleil à moitié couché, et le ciel prit une teinte rouge sang des plus lugubre, bourré de nuage non-nettoyés.

La politique n'intéressait pas Stalker. En témoigne sa marque, il ne vivait que par et pour la guerre. Et mourrait en même temps qu'elle.

Windvision s'approcha du bord. Stalker regarda son arrière-train. Une marque en forme d'oeil d'horus. Windvision portait bien son nom. L'assistante parfaite pour un sniper.
-Où ? demanda le tireur d'élite.
Le poney vert regarda sa boussole.
-15 degrés Ouest.

Shadow Stalker regarda dans sa lunette. Un poney marron, profitant surement de son camouflage, voulait ramasser le corps d'un de ses camarades.

Le tireur d'élite se demanda s'il ne fallait pas le laisser, lui donner une possibilité d'enterrer dignement son ami.

La détonation qui suivie régla la question.

« C'était en pleine Guerre des Souris, alors que la Princesse Luna n'avait pas encore assez de partisans pour mener une guerre ouverte. Nous menions alors des guérillas et des raids pour survivre et échapper à l'oppression. Malheureusement, le Tyran s'en servit pour nous faire passer pour des meurtriers, des voleurs, des lâches, à défaut de traitres, ce que nous revendiquions être.
De plus, nous manquions de soutient influent : des six héroïnes, trois s'était coupées de cette guerre, deux s'étaient déjà liées à l'ennemi. Damoiselle Rarity, elle, nous soutenait, apportant uniforme et pierres précieuses, mais restait en retrait. Twilight Sparkle était, nous l'avions toujours su, la première et la plus dévote des fanatiques de Célestia. C'était normal après tout, elle lui devait toute sa vie. Rainbow Dash, elle, était liée par son caractère loyal. Au fur et à mesure, elle se rendait elle-même aveugle à la folie de la Princesse, devenant une machine fiable.
Pinkie Pie s'était enfuie de tristesse face à l'horreur du massacre de Ponyville, suivie par Fluttershy qui tentait en vain de la calmer. Nul ne savait où elles étaient parties.
Enfin, Applejack ne souhaitait prendre aucun parti. Sa ferme se vantait de nourrir les deux camps, et servait de camp de réfugiés pour les victimes de la guerre. Sweet Apple Acre était une zone sans combat, fertile au possible, avec une météo comme celle qu'ils avaient.

Suite à un raid aérien, les partisans de la Princesse Noire s'étaient retrouvés sans abri, sans nourriture, et tous dans un état lamentable. Malgré les risques pour elle-même et pour la famille Apple, Luna conclu un accord avec la ferme, installa son quartier général caché sous les frondaisons de la plantation, et les blessés étaient traités comme les autres à la ferme. Luna souhaitait partir dès que ses troupes auraient repris des forces, pour ne pas mettre en danger la pauvre famille de fermier.

Elle n'en eu pas le temps. »


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Shadow Stalker se retourna sur sa couche. Désormais, il voyait le dos d'un poney gris à la crinière jaune clair. Son corps tremblait. Il lui semblait même entendre des sanglots étouffés. Shadow Stalker posa une patte sur l'épaule du pégase, et lui caressa doucement l'épaule.

-Il va bien, ne t'inquiète pas, dit-il.
Le pégase se retourna, dévoilant ses yeux qui la rendait si spéciale.
-Désolée, dit Derpy Hooves. Je sais sais pas ce qui me prend.
-Doctor s'en est sorti, j'en suis sûr. Il est increvable, tu sais bien.
-Oui. Mais... Le pégase s'interrompit pour refouler une larme. Oh, je sais pas. Depuis le bombardement, j'arrête pas de penser à Dinky.
-Elle est en sécurité. Elle va bien. Repose toi maintenant.
-Je n'y arrive pas. J'en ai marre. Je...

Shadow lui posa la patte sur la bouche. Il savait quand arrêter quelqu'un qui allait passer la barrière du choc. Il n'était pas leader des tireurs d'élite de Luna pour ses seules qualités de visée. Derpy l'aurait dépassé sinon. Mais il connaissait ses hommes, savait comment leur parler, comment les utiliser. Il était stratège lorsque Luna était devant un cas requérant discrétion et précision. Et à présent, il savait que si Derpy se lançait, il ne saurait quoi dire.

« J'en ai marre ». Il eut dans l'esprit l'image de sa marque. Lui n'en avait pas marre. Lui vivait ce qu'il était né pour vivre. C'était triste, mais il aimait la guerre. Elle lui donnait un but, une vie, un espoir d'être. Non, il n'en avait pas marre.
Il regarda le pégase au yeux divergents. Doctor Whooves avait de la chance. Dinky aussi.

Un cri déchira la nuit, lourd d'implications. L'échine de Shadow Stalker s'était à peine hérissée qu'il était debout, à enfiler son gilet pare-balle et son équipement. Derpy avait été à peine moins rapide. Stalker l'aida tout de même à passer la tête dans son gilet. Derpy restait Derpy.


D'autres cris parvinrent, tous provenant de la ferme -et du camp de réfugiés. Célestia avait donc passé outre l'accord de non-violence. Luna avait tellement espéré pouvoir partir avant d'être découverte. La princesse à la crinière de nuit sortit de sa tente au galop et se dirigea vers la butte qu'elle avait repéré plus tôt, et une fois au sommet, porta son regard vers la ferme, d'où venait d'autres cris de souffrance. Elle se retourna. Ses troupes d'élite étaient déjà prêtes. Sans un mot, elle s'élança à travers le verger, et tous la suivirent. Un bombardement, passait encore, mais s'attaquer aux blessés...

-Célestia... Une larme coula sur la joue de Luna.

Une fois dans la forêt de pommier, les soldats, rompus à l'art de la guérilla, se mirent à avancer dans une totale discrétion. Luna elle-même fut guidée par des scouts, et profita de ce moment pour enfiler sa combinaison de combat. Elle ne laisserait jamais ses hommes prendre des risques sans se mouiller elle-même. Autours d'elle, des dizaines de poneys fonçaient dans un silence presque absolu vers la ferme. Ils s'arrêtèrent à l'orée du verger.

Les cris de souffrances avaient fait place aux lamentations. Au côtés de Luna se postèrent un grand étalon noir, musculeux, son chef de la garde Platinum Armor, et le stratège et sniper Shadow Stalker. Enfin, un petit poney vert pomme se lova à ses côtés.

-Que vois-tu, Windvision ? demanda la princesse.

La petite terrestre plissa les yeux. Au même moment, Luna aperçu un bref instant du mouvement devant elle.

-J'ai pris la liberté d'envoyer Derpy en éclaireur, votre majesté, lui dit Shadow Stalker.
Luna hocha la tête.
-Pitié, Shadow, appelez moi Luna.
-Rien à faire, je n'y arrive pas.
-Le campement est sens dessus-dessous, les interrompit Windvision. Il y a de nombreux cadavres. Les impériaux rassemblent des prisonniers.
-Nous ne pouvons pas les laisser là, dit la princesse.
-Tant qu'ils sont prisonniers, dit le sniper, ils ne sont pas morts. Une attaque frontale les condamnes.
-Alors que faisons-nous ?

L'étalon prit un brin de paille et se l'enfonça dans la bouche. Il se mit à réfléchir en mastiquant.
-Personnellement, je...


Il fut interrompu par des éclats de voix. Les poneys rebelles tendirent l'oreille, jusqu'à entendre une voix fortement accentuée :
-...vous prenez ? C'est une zone libre ici ! Vos n'aviez pas...
Un poney en uniforme, un masque blanc sans expression sur le visage, l'interrompit :
-VOUS aviez promit de ne pas prendre parti pour un camp !
-Je n'ai pas prit parti !
-NOUS savons que vous cachez les rebelles dans votre ferme. Le traité a été rompu ! Il est inutile de mentir, honnête Applejack ! Tout ce qui se trouve par terre aujourd'hui, c'est VOTRE FAUTE !

Applejack baissa la tête et devint livide. L'horreur de la scène lui brûla les yeux. Tout ces cadavres... C'était une véritable boucherie, pour peu qu'un poney sache ce qu'est une boucherie. « Ma faute... » se dit-elle.

Applejack frappa du sabot et toisa l'intru, qui peinait à la dépasser, corne incluse :

-MA FAUTE ? Tout ce que j'ai fait, c'est donner un abri à toute une clique d'estropiés, mis dans cet état pas VOS bombardements ! Me mettez pas ce carnage sur le dos parce que vous assumez pas d'être un monstre !


-C'est Heartless, dit Windvision.
-Et merde, fit Stalker. Ça se complique.
-Windvision, que se passe-t-il ? demanda la princesse.
-Applejack se dispute avec Heartless.
-Ça va mal finir, commenta Platinum Armor. Il faut agir.
-Ecoutez moi, dit Stalker en faisant signe pour qu'ils se rassemblent autours de lui. Le plan est simple et rapide à mettre en oeuvre. Je poste mes tireurs autours de la zone. Les troupes, vous avancez aussi discrètement que possible sans être repérés. On attaque à mon signal.
-Qui sera ?
-La mort de Heartless.


Applejack n'en pouvait plus. Elle ne pouvais pas lutter, elle le savait. Cette psychopathe allait la tuer, elle, sa famille, et brûler sa ferme, si elle ne lâchait pas prise. Mais elle s'y refusait. Pour une raison qu'elle ignorait, elle ne voulait pas la laisser gagner.
Elle s'apprêta à répondre, mais l'autre l'interrompit :

-Suffit. Nous nous en allons. Emmener les captifs, fit-elle à un poney qui se tenait derrière elle.
Elle se retourna, fit quelques pas, et ajouta :
-Oh ! Et brûlez moi ce bazars.
Applejack resta abasourdie une seconde trop longtemps. Des soldats pourvus de torche foncèrent vers la grange et lancèrent leur fardeau à l'intérieur. La paille prit feu immédiatement.
-Non !
Elle vit alors d'autres poneys se diriger vers le verger, et lancer d'autres torches. La plantation commença à brûler.
-Pourquoi perdre du temps à chercher les rebelles ? fit la licorne masquée.


Les rebelles, eux, réprimèrent un ricanement. Les forces impériales avaient lancé leurs torches de l'autre côté, et désormais le camp n'avait plus que la moitié de ses effectifs. Shadow Stalker fit un signe discret, et Derpy pressa la détente.

Heartless resta abasourdie quelques secondes, puis s'effondra, un trou béant dans le torse.
Une centaine de poneys, blessés mais en colère, sortirent de leurs cachettes, et la boucherie changea de camp. Des dizaines de claquements secs, suivis du râle ou du silence montrait l'étendue de la malchance de ceux qui se trouvaient dans le viseur des tireurs entrainé par Shadow Stalker.


Applejack contempla la grange en feu, incapable d'exprimer quoi que ce soit. Soudain, elle entendit un appel à l'aide d'une voix trop familière. Qui provenait de l'intérieur de la grange.

-Applebloooooom ! cria-t-elle en se jetant dans la fournaise.

Immédiatement, l'air surchauffé lui assécha les lèvres. Elle chercha partout autours d'elle, au sol, à l'étage, sans rien voir que feu et fumée, quand elle vit sa petite sœur sauter à terre, à un endroit épargné par les flammes. Applejack se rapprocha avec précaution, toussant et criant le nom de sa sœur.

-A.J. ! fit Applebloom en voyant sa sœur. Ses yeux s'allumèrent d'espoir.
Applejack se prépara à sauter pour la rejoindre, mais un mouvement capta son attention.
-Applebl...

Trop tard, la poutre enflammée se détacha et tomba à l'endroit où se trouvait sa sœur une seconde auparavant. Applejack fut horrifiée. Elle se prépara à sauter pour sauver sa sœur, mais des membres puissants la retinrent.

-Lâchez-moi ! Bloom !
-Arrête, A.J. ! Arrête ! lui dit son frère. C'est fini.
Les yeux pleins de larmes, Applejack regarda à l'endroit où se trouvait sa sœur. Elle ne vit qu'une patte. Une patte immobile. Une patte sans vie.
-APPLEBLOOOOOOM !

BigMacintosh la traina au-dehors, juste à temps pour éviter l'effondrement du toit de la grange. Applejack hurlait, pleurait. Son grand frère la maintenait contre lui, l'enserrant dans ses bras, lui chuchotant que tout était fini d'une voix tremblante. Il n'allait pas mieux, mais son devoir de grand frère lui imposait de garder la tête froide. Ou du moins, pas trop chaude.

C'était dur.


Autours d'eux, les combats avaient cessés. Ils restèrent enlacés quelques minutes, mais la princesse Luna s'approcha d'eux.
« Allez, se dit-elle. Plus tard ne sera jamais un bon moment ».

Applejack leva des yeux pleins de larmes vers l'alicorne bleue nuit. Luna prit un air peiné :

-Je suis désolé Applejack, de redoubler ta peine. Granny Smith est morte.
Applejack ne parvenait plus à réfléchir. Elle ne comprenait plus rien. Applebloom, Granny Smith. Sa famille partait en lambeau.
-Elle a voulut s'opposer à ceux qui voulaient brûler le verger, continua la princesse. Je...

Applejack hurla. BigMacintosh la serra contre elle, les yeux ruisselants.

Luna haïssait sa sœur.


Cet événement fut la déclaration de guerre entre la famille Apple et l'Empire Solaire. Mais pour l'heure, la vengeance était encore masquée par la peine.



Shadow Stalker se dirigea vers le cadavre. Celui-ci émit un petit bruit.

-Toujours pas morte ? demanda-t-il en portant un nouveau brin de paille à sa bouche.
-Je n'ai...* kof * Pas de cœur...* kof * Vous ne pouvez pas me tuer.
-On a touché le poumon.
Heartless toussa et cracha du sang.
-Tu veux que je t'achève ? demanda le sniper
-Sais-tu... Pourquoi... Je suis sans cœur ?
Shadow Stalker s'accroupit pour mieux entendre. Il avait apprit à respecter les dernières paroles d'un mourant.
-On... Me l'a arraché... Au début... On m'a prit... Ma personne la... Plus chère.
Autre quinte de toux sanglante.
-Qui ?
-Ma...
Heartless écarquilla les yeux, surprise par ce qu'elle voyait derrière Shadow. Elle s'agita.
-Mam...
Mais la surprise emballa son cœur. Ses yeux se révulsèrent, elle cracha une autre gerbe de sang. Heartless n'était plus. Une larme coulait sur sa joue.

Shadow se retourna pour voir une Derpy pétrifiée. Ses yeux étaient écarquillés, à tel points qu'ils s'étaient presque réalignés.

-Non ! Non ! Nononononon !
Elle se jeta sur le cadavre.
-Non ! Pitié ! Pas ça ! Tout, mais pas ça ! Non !

Elle tentait d'enlever la combinaison du corps, mais ses tremblements lui faisait perdre toute habilité. Finalement, elle arracha le masque de celle connue sous le nom de Heartless.

Derpy Hooves hurla.

La tension aurait presque pu prendre forme matérielle. Sick Worm regarda à droite, puis à gauche. Comme elle, une trentaine de poneys étaient couchés, fusil au sabot, le corps tendu.

Le plus dur était toujours l'attente.

Elle fixait son chef d'unité. Au signal, ils courraient. Ils courraient vers leur destin, quelqu'il soit, mort ou victoire. Ou carnage.

Sick Worm ne voyait pas se qui se passait au-delà de la butte. Elle entendait les tirs de mortier frapper. Elle entendait les hurlements de l'ennemi, souffrances et ordres ne requérants aucune discussion. Elle sentait le sol trembler sous elle. Cela lui rappela la Course des Feuilles. Elle chassa immédiatement cette pensée. Ceux qui se prenaient à la nostalgie mourraient en premier.



Le barrage dura de longues minutes. Le sergent Rainfall se repassa mentalement le plan. Leur objectif était un village où s'étaient retranchés des éléments ennemis. C'était juste un petit village, pas un endroit stratégique vital en soi, mais qui se trouvait en territoire lunaire, et servant de refuge à un peloton ennemi. Une épine dans le flan qu'il fallait enlever, sous peine de graves ennuis. Et les solaires résistaient farouchement.

« Si seulement nous pouvions les bombarder... » Un raid de pégase aurait vite fait de les déloger au mieux, les faucher au pire, mais malheureusement, le monopole du ciel ne revenait pas aux lunaires. Pas depuis la Bataille du Ciel. Pas depuis que Rainbow Dash avait assuré la mainmise de Célestia sur l'espace aérien. Les pégases des forces de Luna apte à un combat aérien étaient désormais trop peu nombreux et trop précieux pour les utiliser dans des opérations secondaires comme celle-ci.
Alors on envoyait les pousse-cailloux.

Soudain, le barrage cessa, et un coup de sifflet se fit entendre. Il fut immédiatement suivi du cri de guerre de quatre-vingt-dix poneys.



Les lunaires avaient bombardé le village plus pour faire en sorte que l'ennemi se retranche et ne prépare pas de défense efficace que pour causer de réels dommages. Trois escouades de trente poneys chacune chargèrent le village en trois points différents.

Pretty Leave galopait en hurlant. La jeune ponette n'avait peut-être pas une voix de guerrière, le cri qui franchissait sa bouche s'ajoutait à la puissance du rugissement des lunaires. Cela avait pour effet de dissiper sa peur et de lui donner du courage. C'était primal, mais efficace.

Elle songea pendant un court instant à son amie Sick Worm, qui était attachée au groupe Est. Elle-même faisait partit du groupe Ouest. Le dernier groupe attaquait par le sud. Quand elle avait demandé pourquoi ils n'encerclaient pas totalement le village, on lui avait répondu que couper toute retraite à l'ennemi le rendait encore plus dangereux. En effet, celui-ci était alors dans une situation où il n'avait rien à perdre, et se battait jusqu'à la mort. En lui laissant une porte de sortie, on faisait en sorte qu'il songe à s'enfuir. Même inconsciemment, cela réduisait son ardeur à se battre.

Ça, c'était la théorie. Mais est-ce que cela fonctionnerait face aux fanatiques de la Folle ?

Une rafale claqua depuis le village et des petits morceaux du sol s'envolèrent, traçant une ligne pointillée. Au deuxième essai, le tireur avait ajusté sa visée, et Pretty Leave entendit un gémissement. Elle sentit comme un vide derrière elle.

Elle leva son arme, et tira tout en continuant de courir et hurler. Galoper à trois pattes était une des premières choses que l'on apprenait à un soldat, et pouvait parfois lui sauver la vie. Ou lui permettre de charger en tirant, dans le cas présent. Le poney appuya sur la gâchette, et les projectiles de mort foncèrent vers le village.



Partout autours du village, les échanges de tirs se faisaient entendre. Rainfall s'efforçait de ne pas ralentir l'allure. Ils étaient à découvert pour les derniers mètres, et s'arrêter signait leur arrêt de mort.

Les tirs ennemis provenaient des fenêtres, principalement des étages supérieurs des bâtiments-frontières du village. Par chance, le barrage de mortier avait détruit les fortifications qui bloquaient l'accès aux rues du village. Ils seraient bientôt en sécurité. Mais pour l'instant, ils étaient des cibles de fête foraine.

Il fit un signe de tête à une licorne derrière lui, qui portait un gros engin en métal. Celle-ci aquiesca, s'arrêta, et sa corne se mit à luire, ainsi que son fardeau, qui se déplaça devant elle. Elle le prit, le déplia. L'engin était lourd, et les seuls à pouvoir le manier étaient les licornes. Une mitrailleuse super-lourde, le genre de modèle qui ne pouvait être utilisé que de façon fixe, ou sur un véhicule. Mais les ingénieurs lunaires avaient détecté le potentiel des licornes dans l'utilisation de ces engins. Elles pouvaient s'en servir en marchant.

Un poney se logea près de la licorne, bardé de ceinture de munitions. Celle-ci étaient plus grosses que la moyenne, et le poney enclencha une des ceintures dans la mitrailleuse. L'engin se mit à cracher la mort. Chaque impact arrachait des morceaux de mur, et à chaque fois qu'un projectile passait par une fenêtre, une gerbe de sang en sortait. Les tirs ennemis se firent moins nombreux, alors que les solaires se mettaient à couvert du terrible engin.

Une chance qu'ils n'aient pas de sniper.

Les lourdes détonations des mitrailleuses vinrent au sergent de l'est et de l'ouest. Les deux autres groupes avaient eu la même idée que lui, parfait. Il continua sa charge.

Il lui restait à peine cinquante mètres. Mais ça aurait pu être des kilomètres qu'il n'aurait pas vu la différence.



Sick Worm avait mal. Ils avaient enfin atteint le village, mais une balle lui avait traversé la patte arrière au moment précis où elle avait dépassé les fortifications détruite des solaires. Heureusement pour elle, elle avait réussit à se trainer à l'abri d'un porche. Mais elle avait besoin de soins.

Elle vit le médecin de son unité passer juste devant elle. Elle cria son nom, et le soldat tourna sa tête vers elle. Il galopa vers elle, et sans rien dire examina sa blessure. Il lui fit faire quelques mouvements atrocement douloureux, puis sortit une seringue et piqua juste a coté de la blessure. Presque immédiatement, la douleur cessa.

-Tu peux la bouger ? demanda-t-il.

Worm fit quelques mouvements. Oui, elle pouvait la bouger. Le médecin mit une compresse sur la blessure, puis s'arrangea pour la maintenir en place. Puis il partit, après un dernier avertissement :

-Je t'ai injecter du Booster. Fais attention.

Le Booster était l'ami du soldat, en même temps que son pire ennemi. Il permettait d'annuler la douleur sans endormir ou pervertir les autres sensations. Un abus de ce produit pouvait rendre totalement insensible à la douleur, mais cela entrainait inévitablement un comportement suicidaire, car quelqu'un ne ressentant pas la douleur se croyait immortel. Son utilisation était tacitement soumise à des restrictions, dans les deux camps.

Sick Worm se releva, et rejoignit les combats.



Une fois les lunaires entrés dans le village, le poids du nombre commença à se faire sentir. Le sergent songea qu'ils s'étaient fait maltraité depuis des jours par moins d'une cinquantaine de retranchés. Et aujourd'hui, il ne devait pas y avoir plus de trente solaires à se battre.

Des détonations claquèrent à sa droite, et il ressentit le souffles des balles autours de lui. Il se rejeta en arrière, à l'abri d'un mur, ainsi que les cinq poneys qui le suivaient. Pour couvrir un maximum de terrain, les partisans de la princesse de la nuit s'étaient séparés en groupe de six. Et eux étaient bloqués.

Rainfall sortit un petit miroir, et regarda le reflet. Les ennemis étaient trois, retranchés derrière un petit muret, et avec une mitrailleuse fixe. Il était impossible au sergent et à ses hommes de traverser la rue sans se faire tirer dessus comme à Nightmare Night.

Un détail attira l'oeil du sergent. Il rapprocha sa tête du miroir... Pour la rejeter aussitôt en arrière, évitant de peu de la voir éclater par une balle. Il avait sortit sa tête du couvert. Il était pas passé loin de la mort idiote, mais au moins, il savait comment débloquer la situation. Il fit quelques signes rapides à l'attention de son équipe, et trois poney partirent en sens inverse, pour prendre l'ennemi à revers, grâce un mur effondré qu'avait repéré le sergent. Maintenant, la diversion.

Le sergent dégoupilla une grenade, et la balança à l'aveuglette. Il espéra avoir bien calculer son coup.

-A couvert ! entendit-il hurler. Parfait.

La grenade explosa, et les trois poneys se mirent en position de combat dans la rue. Les ennemis s'étaient cachés derrière le muret pour échapper à l'explosion. Désormais, les trois lunaires les empêchaient de se relever. Les audacieux baissaient rapidement la tête sous peine de la voir trouée.

Il ne restait plus qu'a attendre l'autre équipe. Ce qui ne tarda pas. Les solaires furent massacrés sans pouvoir répondre.

Le sergent réunit ses hommes. Désormais, ils passaient au nettoyage. Ils se mirent en position autours de la porte du bâtiment le plus proche. Le sergent enfonça la porte.



Les combats s'atténuaient déjà. Pretty Leave n'entendait désormais plus que quelques rafales isolées, étouffée car elles provenaient de l'intérieur des maisons. Elle ne savait pas ce qu'il était advenu des autres équipes. Elle suivaient le chef de la sienne de façon automatique, les pensées brumeuses. Elle n'était suivie que de deux poneys. Les deux autres avaient eu la malchance de croiser la route d'un lanceur de grenade particulièrement doué. La jeunette faisait ce qu'elle pouvait pour ne pas y penser, mais ses yeux arrivaient à peine à retenir ses larmes.

Le chef d'unité fit un signe, et l'équipe se mit en position autours de la porte d'un bâtiment. Le soldat le plus proche de la porte l'ouvrit d'un coup, et visa à l'intérieur.

-R.A.S. dit-il.

Le chef et les soldats pénétrèrent le bâtiment. Pretty Leave entra la dernière, vérifiant que personne ne leur tombait dessus pas derrière. A l'intérieur, c'était un couloir, donnant sur quelques pièces.

Les poneys de tête défonçaient les porte et vérifiaient que les pièces était vides. Puis un « R.A.S. » tonnait, et ils continuaient. Pretty Leave passa devant la porte défoncée d'une cuisine, et un mouvement attira son attention.

Un soldat ennemi blessé se trouvait là, se trainant au milieu de la cuisine. A en juger par les traces de sang, il venait d'entrer par une fenêtre, cherchant sûrement à échapper à ses poursuivants. Pretty Leave était pétrifié. Le soldat à l'insigne en forme de soleil leva les yeux, et la vit.

Il se dévisagèrent un court instant. La ponette était partagée entre stupeur, panique, et pitié pour le blessé. Son arme pointait vers le soldat. Celui-ci baissa les yeux vers l'arme, alors que Pretty Leave était saisie d'un léger tremblement, puis il releva les yeux. Puis soudainement, son sabot plongea vers son pistolet.

Pretty Leave appuya sur la gâchette. La première balle fit éclater le crâne du blessé, répandant sang et cervelle sur le carrelage de la cuisine. Mais la ponette ne parvenait pas à desserrer la pression sur le mécanisme. Les balles s'ensuivirent, faisant éclater des morceaux de chairs et projetant des petites brumes de sang. Les nerfs de Pretty Leave lâchèrent, et elle hurla de façon stridente. Même lorsque son arme fut déchargée, elle ne put lâcher la gâchette, son arme émettant des petits cliquetis alors que le mécanisme ne rencontrait plus de munitions. En face d'elle, le cadavre était à peine chevalin. Son crâne était inexistant, et son corps était réduit sur la surface en face d'elle à une gelée pourpre. Pretty Leave hurlait et pleurait, incapable du moindre mouvement.

Des sabots puissant la tirèrent en arrière, et elle lâcha son arme. Puis le chef d'unité la plaqua contre le mur, la maintenant fermement.

-Soldat Pretty Leave ! lui hurla-t-il. Leave ! Regarde moi ! Leave ! Je suis là !

Les yeux de la ponette refusaient de se fixer sur quoi que ce soit.

-Leave ! Je suis là ! C'est fini ! Regarde moi !

Finalement, les yeux de la ponette rencontrèrent ceux de son chef d'unité. Elle le fixa pendant quelques seconde, droit dans les yeux. Son regard était à la fois sévère et inquiet. Cela la calma progressivement. Lorsqu'elle eu finit de trembler, le chef la libéra. Elle commença à tomber, mais il la retint, et la posa à terre. Il désigna un des soldat :

-Tu restes avec elle. Toi, dit-il au second, avec moi.

Il pénétrèrent la pièce.

Cétait la première bataille de Pretty Leave.



Les coups de feu avaient cessés. Sick Worm était soulagée. Il ne restait que ce bâtiment, et il était plus que probablement vide. Elle entra toutefois avec prudence, suivie du reste de son équipe. Ils inspectèrent le rez-de-chaussé, puis, quand ils furent assurés que personne n'était présent, ils montèrent les escaliers. Soudain, elle entendit des bruits de pas, puis des gémissements et même des sanglots.

Elle qui avait espéré un bâtiment vide !

Elle et les autres soldats se mirent en position près de la porte d'où venaient tous ces bruits. Malheureusement, celle-ci s'ouvrait vers l'extérieur, et le couloir était très étroit. Ils ne pourrait pas couvrir le secteur comme ils le devraient. En fait, Worm allait devoir sécuriser la pièce presque toute seule !

Peut lui importait. Elle se prépara, puis ouvrit violemment la porte, et pointa son arme vers l'intérieur.

Elle se retint de tirer. Ils avaient trouvé l'infirmerie.

A l'intérieur de la chambre se trouvaient une dizaine de poneys blessés à divers degrés. Presque tous la regardait, l'oeil morne. Certains étaient debout, d'autres couché, l'un d'entre eux était même en train de prier, une grenade dans les mains.

Une grenade ?

Sick Worm s'aperçut alors que tout les soldats présents avaient une grenade dans le sabot. Dégoupillée.

Elle tenta de fermer la porte le plus vite possible, mais elle réagit une seconde trop tard. Les grenades explosèrent dans un parfait ensemble, et la pression rouvrit la porte à la volée, percutant le crâne de Sick Worm et l'envoyant en arrière contre le mur contre lequel elle se cogna de façon brutale.

Ce fut le noir



-Sergent Rainfall au rapport.
La radio grésilla :
-Parlez, sergent.
-Le village est sous contrôle.
-Bilan des pertes ?
-Cinq morts dans notre camp, dont le lieutenant Pilgrim Feather. Vingt-deux blessés, dont trois sont dans des états critiques. Nous avons aussi un cas de violent traumatisme.
-Quel genre ?
-Une nouvelle n'a pas supporté. Elle est en route pour un camp d'aide psychiatrique.
-C'est de plus en plus fréquent... Et du côté ennemi ? Avez-vous fait des prisonniers ?
-Non, commandant. Même les blessés se sont suicidés. D'ailleurs, à ce propos...



Sick Worm se réveilla, mais garda les yeux fermés. Elle sentit des draps chauds autours d'elle. L'atmosphère était calme, et avait une légère odeur d'éther. Elle devait être à l'hopital.

Elle ouvrit les yeux. Il faisait noir. Elle tâtonna, et finit par trouver l'interrupteur de la lampe de chevet. Elle cliqua dessus. À plusieurs reprise. Mais il n'y avait pas de lumière.

Elle sentit que quelque chose lui serrait la tête. Quelle idiote ! On avait dû lui bander les yeux pendant son coma. Elle enleva le bandeau, mais il faisait toujours noir. Elle cliqua sur l'interrupteur. Toujours rien.

Un sourd malaise monta en elle. Tremblante, elle approcha son sabot de l'endroit où se trouvait son œil. Avec réticence, elle se mit le sabot dans l'oeil, et sentit la structure molle et humide.

Elle avait les yeux grands ouverts.

Mais il faisait toujours noir.

Trixie regardait droit devant elle, tentant tant bien que mal de garder un air stoïque, et ce malgré sa forte envie de fondre en larmes. Elle était foutue ! Foutue ! Maudite soit sa vantardise !

En face d'elle, la licorne violette faisait les cents pas, sans lâcher ses yeux du regard. Elles avaient passé de nombreuses et longues minutes ainsi. Enfin, Twilight Sparkle prit la parole :

-Trixie, ma pauvre Trixie. Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?

« Me jeter dans un cachot, me torturer et me couper en morceaux », pensa la licorne bleue.

-Tu me met dans un embarra sans nom, tu le sais ça ? dit la licorne surdouée. Réponds !
-Madame, oui, madame ! cria Trixie.
Twilight soupira.
-Déjà, il y a quelques années, à Ponyville, tu nous démontrais d'étonnants talents de vantardise incapable. Mais là ! Je cherches à comprendre comment, Trixie. Comment ? Comment es-tu entrée dans notre corps d'élite, toi, si faible ?
La licorne violette laissa planer un silence oppressant.
-Ignores-tu ce que représentent les Licornes du Soleil ? Réponds ! lui hurla-t-elle.
-Madame, non, madame !
-Nous sommes l'élite de la magie d'Equestria, dit Twilight en prenant un air important. Nous sommes les gardiens du corps de Célestia. Nous sommes même plus ! Nous sommes ses yeux, ses oreilles, sa bouche, et son arme la plus puissante !

Trixie nota que son supérieur avait utilisé le nom « Célestia » sans fioritures. Elle était l'unique à jouir de ce droit, même si elle était toujours incapable de l'utiliser en face de la princesse.

-Comment as-tu pu passer le jury de sélection ? reprit Twilight. Comment as-tu pu les berner ? Comment es-tu entrée dans notre corps d'élite ?

Même si la question n'appelait pas de réponse -Twilight s'en fichait sûrement éperdument- Trixie aurait de toute façon été incapable de répondre. Elle était consciente de sa faiblesse, malgré son égo. Certainement un coup de chance, un membre du jury qui l'avait à sa berne. Aujourd'hui, elle se serait bien passé de cette faveur. Elle avait toujours été consciente qu'elle n'avait pas sa place parmis les meilleures licornes de Célestia, mais cela ne l'avait pas empêcher d'en profiter. Ça aussi, elle le regrettait aujourd'hui.

-Mais laissons tout cela, reprit Twilight. Le véritable problème, le seul qui importe, c'est la honte, le déshonneur, l'horreur que tu incarnes pour notre régiment.
Trixie retint une larme. Elle était condamnée dès cette phrase. En réalité, elle était condamnée dès que Twilight l'avait convoqué dans ses appartements.

-Je t'ai laissé ta chance, Trixie. Bien que sachant que tu ne valais rien, je t'ai laissé faire. On ne sait comment, tu a même réussi à faire parti des gardes de Son corps. Mais Trixie, qu'est-ce qui t'as prit ? Et, plus important, que s'est-il passé ce matin?

La licorne bleue déglutit :

-Je...
-« Je » ? Nous ne parlons plus de la « Grande et puissante Trixie » ?
-Madame...
-A cause de toi, la coupa sèchement Twilight, son Altesse a dû utiliser sa propre magie -sa propre magie- pour se préserver d'un banal attentat. Tu es une honte, Trixie ! Tu n'aurais jamais dû ne serais-ce que penser à intégrer nos rangs ! Tu...

Trixie ferma les yeux, le corps secoué de tremblements, des larmes ruisselant sur ses joues. Elle savait que Twilight avait totalement changé au début de la guerre, mais elle n'avait jamais pu en mesurer l'ampleur. La petite qui avait peur de se mesurer à elle par crainte de passer pour une vantarde avait disparue. Désormais, son fanatisme envers Célestia avait inhibé toute peur de relâcher son potentiel. Et désormais, si Célestia était impliquée de près ou de loin, elle ne supportait pas le manque d'excellence. Et Célestia était toujours impliquée.

Si Trixie ne savait pas comment cet entrevue allait se terminer avec certitude, elle en avait une idée. Tout ceux qui avait pénétré cette pièce autre que la licorne violette et sa maitresse n'en sont ressortit qu'en miettes, que ce soit psychiquement ou physiquement parlant.

Au bout d'un temps d'accusations ininterrompu, Trixie craqua :
-Ça suffit ! Hurla-t-elle. Fais ce que tu veux, Twilight, mais fais-le vite !
Elle serra les dents et se contracta sur elle même, prête à recevoir quelque chose dans la figure.

Twilight s'interrompit, surprise. Puis elle eu un sourire compatissant. Elle s'approcha de Trxie, et lui mit une patte sur l'épaule. Puis elle approcha la bouche de son oreille, et lui chuchota :

-Non, Trixie. Pas vite. Il faut du temps pour que tu comprennes ton erreur. Beaucoup de temps.



Au moment de la journée qui correspondait au début de la soirée, Célestia s'affala sur son trône. Elle était épuisée. C'était le jour des doléances, et elle avait passé l'après-midi à répondre aux requêtes de ses sujets, sur des sujets allant des plus futiles tels qu'un différent entre nobles qui étaient en désaccord sur la propriété d'une armoire, aux plus graves tels qu'un groupe de réfugiés demandant asile après avoir vu leurs champs rasés par un bombardement. Tout cela en plus du pitoyable attentat de ce matin.

Les lunaires la traitaient de folle. C'était vrai. Elle était folle de son peuple. Elle les écoutait, les comprenait, comme au premier jour. Ils l'écoutaient, lui obéissaient. Elle ne serait plus jamais impuissante. Et pour assurer l'avenir de ses sujets, elle était prête à tout. Même à passer une journée à les écouter se plaindre. Même à faire la guerre à sa propre sœur.

« Luna ». Un millénaire passé à attendre son retour, et elle n'avait pu profiter que de quelques années de bonheurs à ses côtés. Célestia se posa des questions. Avait-elle bien fait en la banissant ? Cette guerre était-elle justifiée ?

Etait-elle vraiment folle ?

Des bruits de sabots qu'elle reconnaissait bien lui ôtèrent tout ses doutes. Oui, Luna méritait d'être bannie, une fois de plus. Elle s'était dressée une fois de plus contre l'ordre qu'elle avait établi, peut-être même était-ce les prémices du retour de Nightmare Moon. La guerre, c'était elle qui l'avait déclenchée, en faisant sécession. Et oui, elle était folle. Folle d'amour pour son peuple !

Twilight Sparkle s'avança dans la salle du trône vide. Le bruit de ses sabots contre le carrelage se répercutait sur les murs, brisant le silence des pensées de la princesse. Célestia se releva, et un franc sourire se dessina sur ses lèvres.

-Twilight Sparkle, mon plus fidèle élève !
-Princesse, fit Twilight en s'inclinant.

La souveraine pencha la tête sur le côté, comme intriguée par un détail. Elle secoua la tête négativement, un sourire gentiment moqueur à la bouche, et sa corne se mit à briller, ainsi qu'un mouchoir à côté d'elle. Le bout de tissu alla jusqu'au visage de Twilight, et frotta sa joue. Lorsque le mouchoir s'écarta, elle vit une petite tâche de sang qui s'était dessinée dessus. Twilight rosit.

-Princesse... fit-elle. J'aurais pu m'en charger. Vous n'auriez pas dû...
-Non, Twilight, lui répondit l'alicorne. Ça me fait plaisir d'être enfin utile à mon élève la plus organisée. Si nous te laissions faire, tu pourrais diriger le pays.

Twilight eu un mouvement de recul.

-Moi ? Voyons princesse...
-Je te fais marcher, lui dit la princesse en ayant un petit rire. Puis elle prit un air interrogateur : Qui était-ce ?
-Trixie, votre majesté, lui répondit la licorne. Cette incapable qui n'a su vous protéger ce matin.
-Twilight, mon étudiante la plus zélée, tu prends ma garde trop à cœur. Je suis capable de me défendre, surtout contre une tentative aussi ridicule.
-Mais vous n'avez pas à le faire ! lui répondit le poney violet. Les Licornes du Soleil...
-Twilight ! fit la princesse sur un ton de reproche. Si je n'apprend pas à me défendre seule, je...
-Mais vous n'avez pas à le faire, la coupa la licorne. Je suis là, et je suis prête à donner ma vie pour vous !
-Et qui me protègera si tu meurs, Twilight Sparkle ? lui demanda la princesse sur un ton sombre.

La licorne violette se tut. Elle ne savait plus quoi répondre. Elle adorait la princesse, et ne lui souhaitait aucun mal. Mais elle savait qu'en ces temps sombres, elle était le seul véritable réconfort de l'alicorne. Celui d'une sœur ou d'un peuple en paix lui avait été enlevé il y a des années.

Un moment s'écoula dans le silence, que finit par briser la princesse :
-Tu n'as pas fait d'excès de zèle, j'ose espérer ?
-Non, princesse. Le corps de Trixie va bien. Son esprit à été par contre châtié comme il se le devait.
« Et bien si », pensa la princesse. Encore un poney au regard vide qu'il faudrait faire partir discrètement de Canterlot avant que la noblesse ne se plaigne de vêtements tâchés par la bave, et du zèle excessif de son étudiante et bras droit.

Célestia montra le coussin à côté d'elle d'un mouvement de tête. Le visage de Twilight s'illumina, et elle fonça pour s'assoir à côté de sa princesse adorée.

Elle restèrent ainsi, flanc contre flanc, montrant à chacune une affection sans limite. Elle se soignaient chacune des blessures au cœur qu'aucune des deux ne voulait ni admettre, ni voir.

THIS IS WAR BITCHES !

Et avec camo (un peu d'imagination requise)

« La guerre se décidait désormais sur terre et dans le ciel. Les récentes avancées en terme de machinerie avaient permis de concevoir des véhicules blindés et armés. Pour contrer ces fléaux instopable, soit il fallait augmenter la puissance des armes, soit arriver à attaquer par surprise, vite, fort, et précisément.

Tâche que remplissait à merveille les pégases.

On avait coutume de dire, dans une poésie macabre, qu'une bataille intense commençait toujours par une pluie de pégase. Malgré la puissance des armes de D.C.A., les pégases incarnait la meilleure armes. Ils attaquaient sans prévenir, lâchait des bombes et des grenades depuis les hauteur avec une précision effroyable, puis fonçaient sur les rescapés et les abattaient une fois le sabot posé au sol. Si les choses s'engageaient mal, il repartaient en un éclair dans le ciel, pour réattaquer plus tard. Le ciel constamment couvert les aidaient énormément.

La seule chose qui faisait peur à un pégase était un autre pégase. Les meilleurs éléments, l'élite des pégases était capable de frapper au milieu d'un camp ennemi, de détruire puis de repartir sans perdre un élément, mais nul pégase ne savait réellement se battre dans le ciel. Il était trop vaste, et les poneys ailés trop agile.

Un jour, Luna entendit parler d'un immense convois de ravitaillement en partance pour le front. Celui-ci devait être acheminé vers la plus grande base ennemie à cette distance de leur ligne. Voulant frapper un grand coup, Luna regroupa sur un même champ de décollage ses meilleurs éléments aériens.

Ce fut l'une de ses plus grandes erreur. »


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Elle sentait l'air lui fouetter le visage, se glisser dans sa crinière, couler sur ses flancs, faire voleter sa queue. La vitesse était son amie. Et désormais, sa seule amie.

Rainbow Dash ouvrit les yeux. Sous elle, un immense manteau blanc, à peine parsemé de quelques trous lui permettant de voir le sol. Jamais quand elle était en charge du ciel de Ponyville elle n'aurait laissé des nuages s'accumuler autant. Mais aujourd'hui, c'était différent. Ces nuages les protégeaient, elle et la centaine d'autres pégases qui la suivaient, d'être repéré par les troupes au sol. La D.C.A. faisait toujours des ravages chez les fragiles pégases.

Rainbow tourna la tête vers un poney ailé derrière elle. D'un mouvement de tête, elle lui fit signe de la rejoindre.

-On en est où ? demanda le pégase à la crinière arc-en-ciel.
-On arrive sur l'objectif dans quinze minutes, Colonel, répondit l'intéressé.
-Bien, fit-elle. Tout le monde en position de combat.

Elle mit son casque, pendant que le message passait parmi les pégases, puis réajusta ses sangles. Heureusement, elle n'avait pas de bombe. Elle avait horreur de ces trucs qui l'encombraient et la gênaient pour voler.

Sans compter qu'elle ne s'était jamais remit de la destruction qu'avait provoqué son premier bombardement. C'était trop facile. Il n'y avait aucun honneur. Aucune gloire. C'était véritablement et indéniablement incool, indigne d'elle.

Alors elle s'occupait de l'escorte, en plus du commandement. En raison de sa fonction d'héroïne, elle avait bien sûr rapidement gravi les échelons. Mais elle le devait aussi par sa valeur. Elle était Rainbow Dash !

Les minutes défilèrent. Derrière elle, la troupe prenait forme. Les escorteurs, comme elle, formaient vingt groupes de quatre, qui encerclaient et protégeaient les bombardier, au nombre de vingt aussi. Chaque groupe avait son bombardier attribué, mais pour l'heure, l'important était de tous les protéger contre une éventuelle attaque.

L'objectif était de détruire un champ de décollage, et d'abattre ou capturer autant de pégases ennemis possible. Luna avait commit l'erreur de mettre tout ses œufs -ses meilleurs oeufs- dans le même panier, et n'avait pas réussi à empêcher les fuites. Elle allait payer de cette négligence.

« Abattre ou capturer ». Rainbow Dash savait que, pour les pégases qui cherchaient la rapidité et évitaient tout ce qui pouvait les ralentir, l'ordre s'arrêtait à la première partie. Ou ils perdaient, ou c'était le massacre.

Au fond de son cœur, Rainbow espéra que beaucoup d'ennemis réussiraint à s'enfuir. Car elle ne perdrait pas.



Swift Wings était sortie se soulager. Il était bientôt le « matin », et elle ne se sentait plus fatiguée. Elle déplia ses ailes. La sensation d'étirement se répercuta dans tout son corps, et elle fut prise d'envie de faire pareil avec tout ses membres. Elle se tordit dans tout les sens, comme un chaton, et fini par se rouler par terre, se grattant le dos. La sensation était extatique. Quand tout son corps eut connu cette décharge, elle se décontracta. Ça faisait du bien.

Elle était contente. Certes, dans un jour, deux maximum, ils allaient risquer leur vie dans une opération capitale, mais là en cet instant, tout allait pour le mieux. Elle savoura ce moment hors du temps, loin de la guerre, loin de tout. Elle repassa en mémoire sa nuit, et son bonheur grandit encore. Elle avait dormi flanc contre flanc avec Middlecup, son étalon de toujours, chose qui n'était pas arrivé depuis sa mutation il y a quelques mois. Heureusement, les deux pégases experts avaient été réquisitionnés pour cette opération, et s'étaient retrouvés avec bonheur.

Elle lança un coup d'oeil vers des quartiers, plus loin de l'autre côté du champ de décollage. Il y régnait une faible agitation. Quelques heures plus tôt, le dernier groupe était arrivé. Certains n'avaient sûrement pas dormi.

Toujours étalée par terre, elle s'aperçut qu'elle était couchée sur une des rares étendue d'herbe qui restait sur le champ, piétiné par des centaines de pégases pendant des années. Elle appréciait la fraicheur que cela lui apportait. Elle ferma les yeux pour mieux ressentir ce délice. C'était une bonne journée en perspective.

Elle ouvrit les yeux, et pensa que sa journée venait d'être gâchée.

Par une trouée dans les nuages, elle avait vu de nombreuses tâches sur le ciel au fond rougeâtre. Pas de patrouille en ce moment, et de toute façon, les tâches étaient trop nombreuses. La trouée se referma, cachant ce spectacle fugitif.

Swift Wings se releva d'un bond, et fonça aussi vite que possible vers le petit mégaphone qui se trouvait non-loin, en s'aidant de ses ailes pour accélérer. Lorsqu'elle l'atteignit, elle se mit à tourner la manivelle avait le plus d'énergie possible. Le mégaphone se mit à émettre un gémissement plaintif, qui augmenta dans les aigus. Elle lâcha la manivelle, qui continua à tourner quelques instants, puis le gémissement redevint plus grave. Et elle se remit à la tourner, le mégaphone hurlant le signal de l'alerte.

Ils étaient attaqués.



Rainbow Dash entendait le gémissement de l'alarme. « Et m... » pensa-t-elle. Le plan avait pourtant été calculé pour éviter les patrouilles, et ils avaient fait attention à ne pas être repérable d'en bas. Mais pouvait-on cacher cents poneys aussi facilement ? Rainbow se dit qu'une sentinelle chanceuse avait dû les apercevoir.

Faisant fit du silence radio, elle lança l'appel fatidique :
-A tous. Descente en piqué. On largue les colis et on remonte. Bombardiers, loupez pas vos cibles. Escorteurs, vous me les maintenez en vie. Et maintenant, on FONCE ! puis elle se mit la tête en bas, et chuta, suivie de toute l'escadre de pégase.

Les batteries de D.C.A. commencèrent à donner de la voix. Des explosions retentissaient autours de Dash et de ses acolytes. Elle entendit des cris derrière elle. Elle refusa de se retourner.

Alors qu'elle plongeait sous les nuage, une idée germa dans son esprit. Ils risquaient de perdre des bombardiers avant qu'ils ne larguent leur « colis ». Il fallait qu'ils mettent toute les chances de leur côté. Elle allait devoir utiliser sa « technique secrète ».

Un dérivé de son Sonic Rainboom, développé pour la guerre, qui lui avait valut d'être crainte à travers tout le royaume.

Le Sonic Rainnuke.



Les pégases à moitiés endormis se précipitaient d'un pas malhabile vers le champ de décollage. Swift Wings chercha son étalon du regard, mais ne le trouva pas. Au-dessus d'eux, une centaine de pégases avaient déchirés les nuages. Eux-même devaient être deux cents, répartis dans les différents quartiers. Sur le champ, ils n'étaient pour l'instant qu'une centaine.

Soudain, une étrange lueur lui vint d'en haut. Elle leva les yeux, pour découvrir une espèce de pointe qui se dirigeait vers eux. Les tir de D.C.A. n'arrivaient pas à l'aligner.

Swift Wings se pétrifia. Elle l'avait déjà vu, il y a quelques temps déjà. Elle avait espéré n'avoir jamais à le revoir.

Elle hurla :
-RAINNUKE !

Aussitôt, les pégases à porté de voix s'envolèrent et répétèrent le message. Celui-ci comportait deux informations : le colonel Rainbow Dash était de la partie, et une destruction violente se profilait. Dans ce cas, une seule solution : voler le plus loin possible.

Swift s'envola, espérant que son amour soit de ceux qui s'échappaient. Des sifflements provenant d'au dessus lui indiquait que des pégases bombardiers avaient lâché leurs engins de mort.

Enfin, une grande lumière provient d'un des quartier. Une explosion effroyable retentit, suivie d'une onde de choc multicolore qui balaya tout ce qui se trouvait autours. Le spectacle était superbe. Superbement horrible. Au même moment, les bombes tombaient sur les autres bâtiments, explosant les constructions, faisant voler bois, toile, pierre, métal, chair et os. En une minute, tout pégase lunaire qui n'était pas en l'air avait disparu dans les explosions. Au dessus de ce qu'il restait du plus grand bâtiment, un champignon de fumée et d'eau condensée de forma.

Mais les lunaires ne n'eurent pas le temps de se lamenter. Au dessus d'eux, leurs ennemis fonçaient vers eux, lâchant des rafales de leurs armes. Des pégases tombèrent, mortellement touchés.



En dessous, dans la fumée et la poussière dissipée, Rainbow Dash se tenait au milieu des décombres, dans une pose fière.

Des larmes coulaient sur ses joues.



Swift Wings visa et tira. Le pégase qu'elle visait fit une manœuvre d'évitement, et plongea sur elle, couteau dans le sabot. Dans les airs, il était plus facile de se battre au corps à corps que de tirer, étant donné l'espace à leur disposition pour manoeuvrer et la promptitude des virages des pégases. Sans compter que les poneys ailés avaient un instinct surdéveloppé, lié à leur conscience de leur environnement, ce qui était utile quand on cherchait à prévoir et contrôler le temps. Et survire à une bataille, par ailleurs.

Elle encaissa le choc, dévia le bras armé, et profita de la vitesse de son agresseur pour lui envoyer le sabot dans le plexus. Elle sentit des os craquer, et le soldat ennemi lui cracha du sang dessus. Il avait le regard éteint et pesait de tout son poids sur elle. Il était mort. Elle lui prit son couteau, et le laissa choir.

Désormais, elle avait un couteau dans chaque sabot. Autours d'elle, des engagements similaires avaient lieu. Elle serra ses couteaux, et se jeta à la rescousse d'un de ses allié.



Rainbow volait juste au dessus du camp. Au-dessus d'elle, les combats faisaient rage, mais elle était surtout peinée par ce qu'elle voyait au sol.

Rien. Ou plutôt, un monceau de ruines fumantes, sans vie. Tous les pégases resté à terre étaient mort. Leur opération était -au facteur combat aérien près- une réussite. Ils avaient éliminé la moitié des troupes ennemis. L'autre ne serais qu'une formalité sanglante. Malgré les apparences, ils n'étaient pas à nombre égal. Les solaires avaient Rainbow Dash.

Elle entendit un cri au-dessus d'elle. Un pégase lunaire fonçait droit sur elle, épée brandit. À la vitesse de l'éclair, elle sortit son pistolet et tira deux coups. Elle n'eut ensuite aucun mal à éviter la dépouille qui chutait.

Elle vérifia une dernière fois que personne ne vivait en bas, et rejoignit les combat dans les airs. Les lunaires comprendront pourquoi il fallait craindre Rainbow Dash



Et de cinq. Swift Wings faisait parti des chasseurs de pégases les plus doués, et elle démontrait son talent encore aujourd'hui. Mais malgré ses efforts, la bataille semblait perdue. Pire encore, Rainbow Dash avait fait son entrée en scène, et causait des ravages. Elle était la chasseuse de pégase la plus douée. Personne ne pouvait lui échapper, aussi rapide et agile qu'il fut. Un pégase attrapa Wings par une jambe, et se prépara à lui donner un coup de couteau. Plutôt que de lutter, Wings cessa de battre des ailes, et se laissa tomber sur le poney ennemi, en lui écrasant le visage. Sous le coup de la surprise et de la douleur, celui-ci lâcha son arme. La ponette se jeta alors sur lui, lames en avant, mais le pégase para ses deux bras, et envoya sa tête en avant, la gratifiant d'un puissant coup de boule.

Ils luttèrent, Swift Wings pour planter ses lames dans la chair de l'ennemi, l'autre pour éviter cela et lui prendre une de ses armes. Mais un second pégase solaire s'approcha par la droite. Swift Wings se dégagea du combat, et battit en retraite. Les deux pégases ennemis foncèrent sur elle. Elle sortit son pistolet, et commença à tirer. Les ennemis se dispersèrent, et Wings ne réussit qu'a en toucher un à la patte.

Soudain, du coup de l'oeil, elle perçut un arc-en-ciel se diriger vers elle. Elle tenta de viser, mais Rainbow Dash lui asséna un violent coup de sabot dans la patte, qui lui firent lâcher son arme. Puis le pégase bleu pointa sa propre arme à feu sur son cœur. Mais l'intrépide poney sembla hésiter un instant.

Rainbow fut percutée par un étalon, et un coup parti dans le vide. Swift voyait cela dans un état second. Elle avait failli mourir, et quelqu'un l'avait sauvé. Son sauveur était au prise avec l'héroïne. Les yeux de Swift s'écarquillèrent quand elle le reconnu.

Middlecup.

Celui-ci, toujours en pleine lutte, tourna sa tête vers sa bien-aimée, et lui cria :
-Va-t-en ! C'est fichu, sauve ta vie !
Rainbow Dash profita de cet instant d'inattention pour se dégager, et pointer son arme sur le cœur de l'étalon...

Trois coups partirent.

Swift était pétrifiée. Autours d'elle, des pégases tombaient, telle une pluie de plume, de chair et de sang. Mais elle n'avait d'yeux que pour un corps. Son amour tomba la tête la première. Elle ferma les yeux au moment du choc.

Elle les rouvrit, constatant que Rainbow Dash la visait avec son arme. Swift ne savait plus quoi penser.

Elle s'enfuit, loin vers l'intérieur des lignes lunaire.



Rainbow Dash baissa son arme. Elle était heureuse que ce pégase ne l'ai pas attaqué. Autours d'elle, les lunaires battaient en retraite, fortement amoindris. Ils avaient gagné.

Elle fit passer un message, comme quoi il ne fallait pas les poursuivre. Elle avait vu trop de cadavre pour aujourd'hui, et la plupart étaient de son fait.

Il avaient gagné. Le ciel était désormais à eux.

Et Rainbow Dash n'était pas heureuse.