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| [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine | |
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Auteur | Message |
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#rengoxx Frony
Date d'inscription : 18/02/2012 Age : 34 Localisation : devant mon ordi
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Lun 27 Fév - 3:00 | |
| je vient de lire tout, s'est la meilleur des fanfics que je n'est lu a présent et chapeau !!!!! vraiment bravo,je saurai rien dire a qu'elle point ta fics est Génial!!! s'est la fin ?? sinon j'attend avec impatience la suite |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Valentine, épilogue (I) Lun 27 Fév - 18:33 | |
| Okay donc on attaque l'épilogue. Il sera posté en trois parties je crois. Valentne, épilogue (I) - Spoiler:
Le carrosse s’arrêta devant les Jardins de Canterlot, et lorsque Valentine en descendît, la première chose qui lui vînt à l’esprit était que Souhaits Sifflotés ne faisait décidement pas les choses à moitié. Les rumeurs étaient donc vraies ; aussi incroyable que cela puisse paraître, elle avait louée tout les Jardins de Canterlot pour y organiser l’enterrement de sa défunte mère, château y compris. Cela avait dû coûter scandaleusement cher, et Valentine soupçonnait son ancienne rivale d’avoir aussi voulu étaler sa fortune aux yeux de la ville entière et ainsi asseoir sa nouvelle réputation. Lorsqu’elle avait fait part de ses impressions à Brumeuse, qui occupait aussi le carrosse avec Pincée, celle-ci s’était montrée scandalisée et avait défendue Valentine d’insinuer telle chose en la présence de la jument endeuillée.
« Souhaits Sifflotés n’est plus la même qu’avant. Nous avons toutes changées en sortant du pensionnat, toi y compris, Valentine. » avait-elle dit.
Valentine s’était contentée de soupirer et d’approuver d’un air peu convaincu. Son amie avait probablement raison. Mais la vérité était qu’elle n’avait jamais totalement pardonnée à Souhaits Sifflotés toutes les années de mauvais traitements qu’elle lui avait infligée. Elle aurait pu encore passer au dessus des vieilles humiliations, mais son corps de pouliche avait été à jamais altéré par son vieux bourreau ; elle se souviendrait toujours du regard confus d’Oréal en constatant l’absence totale de sang après leur union corporelle, et de l’excuse maladroite qu’elle avait été forcée de fournir en accusant la gymnastique. Et là, quelques jours après le défilé, elle recevait une lettre d’invitation parfumée, écrite dans un pur style aristocratique qu’elle n’aurait jamais crûe voir un jour chez Souhaits Sifflotés. A part ça, aucun mot d’excuse ; Valentine avait trouvé ça un peu hypocrite, et avait bien faillie ne pas venir. Mais elle devait bien ça à Chants des Etoiles, et aussi à Prétentieux, et s’était résignée à accompagner ses amies. Une fois cette dernière formalité réglée, elle serait enfin libre. Peut être prendrait-elle quelques jours de vacance avec Oréal, dans une de ces contrées chaudes peuplées de zèbres et autres créatures étranges? Valentine s’imaginait déjà allongée sur une plage, un verre de cidre à portée de sabot, et Oréal à ses côtés qui l’éventait avec une large feuille de palmier. Puis ils regarderaient le soleil se coucher sur la mer, tendrement enlacés à même le sable, et s’endormiraient comme ça, après une nuit d’amour torride, avant d’être réveillés par la marée montante. Et ainsi de suite, chaque jour, jusqu’à la fin des temps.
Mais son rêve aurait tout le temps de se réaliser après la cérémonie. Aussitôt après qu’elle et ses deux amies aient quittées le carrosse, un terrestre musclé et bien habillé vînt leur demander leurs noms, et confirma leur présence sur la liste avec un hochement de tête aimable. Elle entrèrent dans l’enceinte même du Jardin, où se déroulait l’apéritif et la présentation des condoléances. Pincée se dirigea vers le buffet d’un air avide, Brumeuse se mît en quête de Souhaits Sifflotés, et Valentine de Prétentieux et sa clique. Elle n’eût pas à chercher longtemps ; malgré la taille des Jardins, il y avait peu d’invités, surtout des représentants de la Haute Société de Nombreux Galops et les employés du Poneys de Décor. Les deux camps s’évitaient délibérément, et leurs interactions se limitaient à quelques sarcasmes lancés à l’occasion d’un ravitaillement au buffet, du genre « Mes hommages, gentil poulain … ou pouliche? » ou encore « Joli costume, y’a eu une brocante récemment? ». Mais dans l’ensemble, il n’y avait pas d’éclats de voix : les nobles licornes respectaient le deuil de Souhaits Sifflotés, les Poneys du Décor celui du Prétentieux. En fin de compte, ils se retrouvaient unis dans la célébration de la mort.
Prétentieux était allongé sous un arbre et fumait le cigare, les yeux fermés, vêtu d’une simple chemise noire et sans lunettes de soleil. Il avait aussi rabattu sa crinière sur son crâne. Habillé aussi différemment, Valentine eût grand mal à le reconnaître, et à ce moment seulement, elle réalisa ce que Chants des Etoiles avait compris depuis longtemps ; qu’il y avait avant tout un poney comme les autres sous l’image unique et immuable de Prétentieux. Elle esquissa à sourire et s’allongea à côté de lui.
« Bonjour, Prétentieux. » lui susurra-t-elle à l‘oreille. « Splendide journée, n’est-ce-pas? » C’était vrai dans un sens ; il faisait un temps magnifique.
L’étalon sortît de sa rêverie et la regarda d’un air absent. « Salut, Valentine. Je n’étais pas sûr que tu viendrais. »
« Chants des Etoiles n’était pas la mère de Souhaits Sifflotés pour moi. » annonça-t-elle d’un ton monocorde. « C’était mon amie. Je ne sais pas ce que je serais devenue si je ne l‘avais pas recontrée. » Elle se mordît les lèvres. « J’aurais pu finir comme elle et …Euh, vous ne m’en voulez pas? Désolé, c’est juste … déplacé… » Valentine rougît et détourna le regard, mal à l’aise.
« C’est bon, Valentine. » soupira Prétentieux. « Il n’y a pas de mal. A mon avis, là-haut, elle est heureuse que son calvaire ait pris fin et que le tien n’ait jamais eu lieu. » Il grimaça. « J’aurais juste voulu qu’elle parte un peu plus … paisiblement. »
« Le suicide est vraiment quelque chose d’affreux et … »
« Le suicide? » Prétentieux poussa un petit hennissement amusé, et devant les yeux ronds de Valentine, retrouva son sérieux. « Oh, tu ne sais vraiment pas? Chants des Etoiles ne s’est pas suicidée. Elle est morte d’asphyxie, pas de noyade, et quelqu’un a abusé d’elle juste avant. » Il grinça des dents. « J’ignore quand ça s’est passé, où ça s’est passé, et je ne veux pas le savoir. Mais les faits sont là. »
« Mais … Mais … » La voix de Valentine se brisa, et les larmes lui montèrent aux yeux. « On ne m’a rien dit … Qui … Qui aurait pu faire ça? Elle était si … »
Elle tomba dans les bras de Prétentieux, qui la serra affectueusement contre lui, et étouffa ses sanglots dans la fourrure de son épaule. « Ça va aller, Valentine. » disait il. « Elle est dans un monde meilleur, à présent. ». Elle finît néanmoins par se calmer, et se remît sur pattes avec détermination.
« Ou est-elle? »
« A l’intérieur, dans la Salle des Fêtes … Tu es sûre que tu veux la voir? Le cercueil n’est pas encore fermé, tu n’es pas obligée, tu sais … Je suis sûre qu’elle comprendrait » fît le styliste d’un ton las, sachant pertinemment qu’il n’aurait jamais pu faire changer la licorne d’avis.
« Je lui dois bien ça. A plus tard, Prétentieux. » Elle tourna les sabots et galopa vers la luxueuse bâtisse. Prétentieux laisse échapper un nouveau soupir, tira une bouffée de son cigare (qui avait eu largement le temps de se consumer pendant son entrevue avec Valentine) et laissa retomber sa tête sur l’herbe. Plus que ça à subir, se dit-il. Plus que ça, et je serais libre.
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A quelques trots de là, Oréal marinait dans l’angoisse, le désespoir et le cidre. Il s’était isolé à une petite table proche du buffet, et enchaînait les chopes, en lançant autour de lui des regards furtifs et apeurés. Non pas qu’il fût soudain devenu paranoïaque ; les deux étalons qui le surveillaient, tout les deux habillés de manière trop formelle pour être un Poney du Décor et trop sobre pour être de la noblesse de Canterlot, étaient bien rééls. Au bout d’une demi-heure de regards à la volée, l’un deux se décida à fixer Oréal droit dans les yeux, et son sang se glaça dans ses veines, et il plongea son regard dans le fond de sa chope en tremblant de peur.
Soudain, un plateau plein de petits fours et autres gâteaux apéritifs se posa bruyamment à sa table, et il sursauta. Il releva les yeux et constata avec soulagement que l’intrus n’était autre que Pincée, qui venait de finir de se servir et avait apparemment jugée nécessaire de lui faire partager sa bonne humeur énervante. « Salut, Oréal! » piailla-t-elle. « J’ai vu que tu n’avais rien à manger alors je t’ai pris des trucs, il y a des sandwichs à la luzerne, des chips, des cacahuètes, et aussi des toasts au « foagra » , je sais pas ce que c’est mais ça a l’air bon et … »
« Shhhhht! » siffla Oréal. « Ils … Ils vont t’entendre! »
Pincée leva un sourcil, remarqua la chope vide qu’Oréal tenait à la main, ainsi que les autres qui jonchaient le sol, et son enthousiasme retomba. « Euh … qui ça? »
« Euuuux! » chuchota-t-il en jetant des coups de tête moyennement discrets en direction des deux étalons. « Ils ne m’ont pas lâché d’un fer à cheval aujourd’hui … Oh, par Celestia, je sens leurs regards glacials sur mon dos … ». Pincée faillît faire remarquer qu’ils semblaient plutôt occupés à observer l’intrigue de la coiffeuse, mais se retînt.
« Ah, oui! Ils sont plutôt gentils, tu sais, ils m’ont offert du jus de fruit … » Elle agita le sabot en direction des « espions », et l’un d’eux, un pégase blanc à la crinière blonde, lui retourna un hochement de tête poli. « Heureusement qu’ils étaient là, tu savais qu’ils ne servaient que du cidre et du punch ici ? Enfin, oui, tu le sais … » Oréal laissa échapper un hennissement peiné, et enfouît sa tête dans ses pattes. Pincée avait perdue tout appétit, et commençait à se sentir gênée. « Euh … Tu les connais? » tenta-t-elle.
« Je sais qui ils sont … Je les ai vus à la télé. » Il hoqueta. « Ce sont des gardes de Celestia. Ils me surveillent … Pour pas que je m’échappe. A cause de ce foutu Merveilleux Boulon. »
« Mais … Tu es innocent. Prétentieux a dit que tout irait bien, qu’il allait payer ce qu’il fallait … »
Oréal souffla des naseaux et haussa les épaules. « Prétentieux reste Prétentieux. Il ne veut pas m’inquiéter. Mais je n’ai aucune chance. Je suis intact, l’autre est en fauteil roulant. Poneys du Décor est riche, mais les Merveilleux Boulons le sont 10 fois plus … Je n’ai aucune chance » gémît il. « Je vais me retrouver en prison à coup sûr, avec tout ces zèbres, et ils adorent les beaux étalons comme moi, et … ». Ses lèvres se mirent à trembler, et il se fourra compulsivement des biscuits apéritifs plein la bouche, jusqu’à ce que le plateau soit quasiment vide. Le fait de mâcher le calma un peu, et il reprît d’un ton las. « Il faut que je m’en aille. Avant qu’ils me tombent dessus. Avec un peu de chance, je peux attraper un train pour Pommeperda, ils n’iront pas me chercher là bas … »
« Mais … et Valentine? » objecta Pincée d’un air peiné. Elle se rappela de toutes les histoires que lui racontait sa mère (après quelques bouteilles de vin) sur les étalons qui vous engrossait et partait en douce ensuite, et se demanda si Oréal n’était pas un de ceux là.
« Je l’aime. Mais je ne pourrais de toute façon pas l’aimer en 4 murs. Et je ne peux pas l’amener avec moi, je ne voudrais pas qu’il lui arrive malheur … » Il acheva de grignoter un toast, et jeta un autre coup d’œil aux deux gardes. « Faut que j’y aille. Dis lui que je suis vraiment désolé. » Il se pencha par-dessus la table et étreignît Pincée, qui hésita avant de lui serrer tendrement le cou.
« Fais attention à toi, Oréal … » pleurnicha-t-elle.
« Toi aussi, Pincée. Tu es une grande fille. »
Il se sépara d’elle, et se dirigea d’un trot naturel vers l’allée centrale, et lorsqu’il fût sûr que ses deux limiers regardaient ailleurs, fonça à travers la sortie et s’engouffra dans les rues de Canterlot. Pincée, qui ne croyait pas vraiment en la bonté de Celestia, adressa une petite prière à sa mère.
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Lun 27 Fév - 19:04 | |
| Plus que deux parties. J'ai hâte et en même temps j'appréhende la fin avec perplexité |
| | | #lonelywalkerdream Floodeur compulsif
Date d'inscription : 26/01/2012 Age : 29 Localisation : devant son pc / à nevers (forever alone)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Lun 27 Fév - 19:10 | |
| c'est clair que le truc qui casse tout, c'est de rater la fin |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Lun 27 Fév - 21:06 | |
| Ouaip, j'ai hâte de lire la fin aussi ! Cette fic est excellente Et la Soarin' nous montre une fin trop bâclée, tout le monde crève sous une bombe atomique... Ouai nan je délire là. |
| | | #Gib' Brony squatteur
Date d'inscription : 18/09/2011 Age : 30 Localisation : Killcam
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Mar 28 Fév - 0:26 | |
| Ok, je ressors de longues heures de lectures après tout ces chapitres lues, ce qui a défilé dans ma tête, ce que j'ai ressenti... Quand on a pas pu lâcher une fic des yeux comme ça et qu'on s'arrête parce qu'on se rend compte qu'il est tard et que je peut pas toujours me permettre de me coucher en plein milieu de la nuit, c'est que forcément c'est du bon.
J'suis juste frustré à l'idée d'en atteindre la fin. |
| | | #dinomax Floodeur compulsif
Date d'inscription : 15/08/2011 Age : 32 Localisation : un monde de poneys
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Mar 28 Fév - 0:59 | |
| The end is near
fin bateau ou twist final délirant ? |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Valentine, épilogue (II) Mar 28 Fév - 15:16 | |
| Voila la deuxième partie sur 3. Faites nous un peu confiance, voyons La fin sera dans la continuité de la fic. Valentine, épilogue (II) - Spoiler:
En pénétrant dans la salle des fêtes, Valentine ne savait alors pas que le seul poney de chair et d'os à qui elle avait offert son amour venait de disparaître; comment aurait-elle pu? A une certaine distance de là, une jeune pouliche réfléchissait déja à la façon dont il faudrait annoncer la nouvelle à sa camarade plus agée de manière à ce que son coeur se brise de la manière la moins brutale possible; au moins savait-elle que Valentine ne passerait pas le reste de son existence à attendre des réponses.
Du haut de ses quelques années, Pincée avait déja vécu, et subi beaucoup plus que n'importe quelle pouliche de son âge; elle avait développé une certaine expérience de la vie, et avait une idée du poids que représentait le fardeau de l'ignorance, dans la mesure où elle y avait elle-même échappé. Quand, quelques temps plus tôt, une pégase bleue et arc-en-ciel était venu lui annoncer la pire des nouvelles que quelqu'un de son âge pouvait entendre, elle en avait d'abord voulu énormément à celle-ci, et à tout le reste du monde, et avait même mené la vie dure à sa tante débordée; mais l'autre lui avait fourni de longues explications, et s'en était allée en lui disant qu'elle était désolée pour tout; en repensant à cette histoire de train et de sucre, Pincée avait essayé d'imaginer sa vie sans l'intervention de la pégase, et s'était vue en train d'attendre en vain une mère qui ne reviendrait jamais. La haine et le rancoeur s'étaient alors mués en reconnaissance, et le temps avait fini par mettre du beaume sur les blessures de son coeur. Valentine serait probablement déchirée par la nouvelle, mais Pincée savait que c'était de cette manière-là qu'elle souffrirait le moins.
La licorne blanche pénétra dans la salle aux dimentions de hangar et au sol carrelé; il y faisait bien meilleur qu'a l'extérieur, et l'ensemble était éclairé par de puissants luminaires accrochés au plafond sur-élevé. Il y avait plus d'invités ici qu'a l'extérieur; ceux-ci se tenaient à proximité des buffets installés le long des murs et discutaient en petits groupes. Et au fond de la pièce, reposant au milieu de gerbes d'herbes et de fleurs des champs... Sa mentor.
D'un pas hésitant, Valentine s'avança vers l'endroit où reposait Chant des Étoiles, se demandant si on la regardait; elle se dit qu'un vernissage aurait ressemblé exactement à ça, à ceci près que des tableaux auraient remplacé les fleurs, et qu'il y aurait eu du monde autour. Elle eut une grimaçe en y pensant; cette réception était particulièrement inadaptée aux circonstances, songea t-elle, avant de repenser à nouveau aux raisons qui avaient poussé Souhaits-Sifflotés à honorer la dépouille de sa mère de cette manière, et de recommencer à la détester un petit peu plus, quoiqu'en dise Brumeuse. Son ancien bourreau devait déja profiter de l'occasion pour développer ses relations avec les puissants de cette ville, certainement.
Arrivée à une dizaine de mètres, sa marche déja ralentissante s'arrêta net; Valentine ne voulut pas aller plus loin, elle avait peur de voir la mort en face pour la première fois de sa vie. Des souvenirs du temps où celle-ci était encore vivante refirent alors surface, et elle sentit un noeud se former dans sa trachée; d'ici peu, ils allaient refermer le couvercle de chêne massif, et Chant des Étoiles s'en irait pour l'éternité. Valentine secoua la tête, avala bruyamment sa salive et reprit son chemin; ce n'était qu'un cap à franchir. Elle le savait, l'existence était faite de caps; autant s'y mettre tout de suite.
L'expression neutre sur le visage de celle qui avait été un guide pour elle, presque une seconde mère, la rassura instantanément; ce n'était pas comme elle l'avait imaginé, on eût presque l'impression qu'elle dormait, pensa Valentine. Elle resta un moment à regarder la morte, repensant aux moment qu'elles avaient passées ensemble, ces sorties en ville à la fin de la semaine, les séances photos sous sa surveillance digne et attentive; puis vinrent naturellement les souvenirs les moins agréables, ceux ou la pégase jouait le rôle de torchon (l'expression lui arracha une autre grimace) pour les Poneys du Décor, qui ne pesaient toutefois pas bien lourds à côté de ceux où Chant des Étoiles dévoilait sa face cachée, celle d'un poney qui n'en pouvait plus. Valentine sentit les larmes poindre, et son visage fut secoué de discrets sanglots; elle renifla, et se passa un sabot sur les naseaux, pleinement consciente qu'il lui faudrait désormais être autonome, et voler de ses propres ailes; devant ce cercueil, les dernieres bribes qui restaient de son enfance venaient de s'évaporer.
Brumeuse fit son apparition à côté d'elle; Valentine lui jeta un oeil, puis son attention se reporta à nouveau sur Chant des Étoiles, et les deux licornes restèrent immobiles un moment, silencieuses, aucune ne voulant troubler les réflexions de l'autre. "Tu as vu Souhaits-Sifflotés, alors? demanda Valentine d'une voix rauque. Il y avait du monde avec elle? Tu as pu lui parler?"
"Je ne l'ai pas trouvée." répondit Brumeuse.
Valentine avait imaginé la nouvelle duchesse du Carré du Pré de la Tour Cendrée se pavaner au milieu des allées, une coupe de champagne dans le sabot, en train d'échanger des futilités avec ses nouveaux amis; la réponse inattendue que lui avait fourni Brumeuse détourna complètement son attention du cercueil. "Tu ne l'as pas trouvée?" répéta t-elle.
"J'ai regardé dans les jardins, aux coins des petits fours, elle n'est nulle part. A vrai dire, je pensais qu'elle serait à proximité." poursuivit Brumeuse.
"Allons la chercher." proposa Valentine, qui n'avait pas l'intention de passer sa journée en face d'une morte.
Les deux licornes se retrouvèrent ainsi à traverser la salle des fêtes, regardant à droite et à gauche, levant la tête pour mieux voir; avisant un convive qui se trouvait près de leur chemin, elles se décidèrent à demander des renseignements.
"Excusez-moi, demanda Brumeuse au poney en costume qui dévalisait un stand de tartines aux oeufs de poisson, est-ce que vous sauriez où est Souhaits-Sifflotés?"
"Comment avez-vous dit? 'Souhaits-Sifflotés'? Ca ne me dit rien, je suis navré." répondit leur interlocuteur en agitant la tête, avant de siroter une gorgée de champagne.
"La duchesse du Carré du Pré de la Tour Cendrée, si vous préférez?" corrigea Valentine.
Une lueur naquit dans les yeux de l'invité. "Oh, vous voulez dire, notre hôte? Celle de qui nous célébrons le deuil de la pauvre mère?"
Valentine acquiesca, pleine d'espoir. Ceux-ci ne durèrent pas. "...Je suis désolé, cela fait un moment que je ne l'ai pas vue." dit-il en baissant à nouveau la tête.
"C'est pas grave." dit Brumeuse en s'éloignant, emmenant Valentine avec elle. "Merci quand même."
Elles interrogèrent ainsi plusieurs conviés; toutefois, aucun d'entre eux ne fut en mesure de leur fournir une réponse utile. Puis, Valentine eut à nouveau une intuition, et posa enfin une question dont la réponse serait susceptible de les aider.
"Le Duc du Carré du Pré de la Tour Cendrée? Oh, mais tout à fait! leur répondit-on en pointant un sabot garni de souliers en vair vers l'intérieur. Il est là-bas, à côté du plateau de toasts au saumon sauvage. Vous ne pourrez pas le rater, c'est le seul qui porte des lunettes."
Les deux licornes remercièrent chaleureusement leur guide, et allèrent trouver celui qui était désormais le mari de leur ancienne camarade. C'était un poney gris et mince, qui portait effectivement de petites lunettes rondes et un haut-de-forme qui le distinguait de tous les autres poneys présents sur les lieux, à l'extérieur comme à l'intérieur.
"Excusez-moi, commença Brumeuse, est-ce que vous sauriez ou-"
"Alors déja, je vous prierais de vous adresser à moi par 'Votre Excellence' ou 'Monsieur le Duc', n'est-ce pas, la coupa sèchement l'intéressé, ensuite nous ne nous sommes même pas présentés, il me semble... Qui êtes-vous? De quelle maison faites-vous partie?"
"Oh, LA BARBE!" éclata Brumeuse, avant de s'éloigner de quelques pas pour calmer ses nerfs.
"Nous sommes sincèrement désolées, Monsieur le Duc du Carré du Pré de la Tour Cendrée..." s'excusa Valentine en baissant les yeux et en déployant jusqu'au fin fond de ses réserves d'hypocrisie. "Mais nous aimerions rencontrer votre épouse, sauriez-vous où-"
"Ha! répondit celui-ci, d'un air triomphant. Figurez-vous qu'elle est allée se 'laver les sabots', et que cela fait déja une heure qu'elle est partie! Et bien, qu'elle prenne son temps; au moins, comme ça, elle ne pourra pas m'obliger à rester à l'extérieur, dans le froid!"
Valentine cligna des yeux, sans comprendre. "Comment? Elle vous-"
"Oui, oui, poursuivit-il sans attendre la fin de sa phrase. Elle m'a exhorté à rester avec elle dans les jardins, et quand j'ai insisté pour rentrer, elle a failli faire une scène devant tout le monde, elle ne voulait pas mettre un sabot à l'intérieur! Je suis resté avec elle pour ne pas passer pour un mal élevé, sous le vent et ce soleil aveuglant, et en guise de remerciement, c'est elle qui m'abandonne, comme ça, pfuiitt!"
Les deux licornes se regardèrent, bredouillèrent un vague merci, et prirent au trot la direction des toilettes, laissant leur hôte derrière.
Les lieux d'aisance se trouvaient séparés de la salle centrale par un long couloir éclairé débouchant sur une porte battante; le vague brouhaha de plus de deux cent conversations entremêlées se trouva confiné de l'autre côté, et le calme des lieux surprit les deux pouliches alors qu'elles marchaient d'un pas rapide en à travers le corridor.
"C'est là." signala Brumeuse d'un signe de tête en direction d'une paire de portes, chacune portant respectivement le symbole stylisé d'une pouliche ou d'un gentil étalon.
"Mais... les WC des pouliches sont hors-service? demanda Valentine. C'est marqué sur la porte, elle ne peut pas..."
"Tu parles." rétorqua la licorne violette en abaissant la poignée. "C'est du rouge à lèvres. Mince! Fermé."
Elle frappa alors trois coups à la porte. "Occupé!" vociféra t-on de l'autre côté du battant. "Souhaits? ... C'est nous." insista Brumeuse.
Pendant un instant, il ne se produisit rien. Puis, on chahuta dans la serrure, et la porte glissa sur ses gonds, ouvrant le chemin aux deux licornes qui pénétrèrent dans ces lieux qui leurs étaient habituellement réservés.
Souhaits-Sifflotés referma la porte derrière elles. Elle portait une autre robe, légère et noire comme l'encre, mais le diadème était resté le même. La licorne avait retrouvé sa carrure d'antan, et son corps avait désormais effacé toutes les traces des récentes épreuves qu'elle avait subi; mais Valentine, dès son entrée dans la pièce, avait noté que quelque chose n'allait pas. Son ancienne rivale arborait une expression épuisée, qui n'avait rien à voir avec l'air déterminé qu'elle affichait habituellement; ses yeux rougeoyaient, son maquillage coulait et les rares rescapés d'un plat de petits fours au fromage qui traînait sur un des luxueux lavabos témoignaient d'un séjour qui avait duré bien trop longtemps. La première idée qui s'imposa à Valentine était que Souhaits-Sifflotés s'était réfugiée ici; l'image de la nouvelle puissante de Nombreux-Galops qui profite de la réception pour développer son réseau de relations se volatilisa instantanément dans son esprit et elle fut saisie d'un léger malaise.
"Alors? Vous êtes allés... La voir?" demanda Souhaits-Sifflotés sur un ton éteint; elle marqua une pause, et poursuivit en baissant la tête. " ... les thanatopracteurs ont fait du bon travail?"
"Souhaits! protesta Brumeuse, tu dois pas dire ça, c'est ta mère!"
"Qu'est-ce qui ne va pas, Souhaits-Sifflotés?" demanda Valentine d'une voix calme.
L'intéressée serra les dents et se força pour déglutir. "Ils m'ont tous adressé leurs plus sincères condoléances, murmura t-elle. Ils sont tous venus me voir pour me dire combien ma mère était une personne formidable, comme elle manquerait à ce monde et combien ils étaient désolés."
"C'est pour ça? J'ai du mal à-"
"Ils ne la connaissaient MÊME PAS!" aboya Souhaits-Sifflotés; un silence de mort tomba alors sur la pièce, uniquement troublé par sa respiration haletante. "Ils ont parlé d'elle comme s'ils l'avaient connue et qu'ils avaient passé leur enfance ensemble, poursuivit-elle avec hargne. En un après-midi, j'ai assisté à la plus grande débauche d'hypocrisie que j'aie vu de ma vie! Et pourtant..."
La licorne blanche alla s'assoir entre deux lavabos et rentra la tête dans les épaules. "... je pensais avoir compris comment marchaient les relations sociales, dans le milieu, et que j'aurais été capable d'affronter ça. J'imaginais vraiment qu'inviter du monde m'aiderait à penser à autre chose, mais finalement... ça n'a fait que compliquer les choses." soupira t-elle.
Brumeuse leva les yeux vers elle. "Ca va, on est là... Tu sais que tu peux te reposer sur nous, si ça ne va pas."
"Et puis, je n'avais pas besoin d'eux pour savoir que ma mère était quelqu'un de formidable, continua celle-ci. J'avais l'impression qu'ils m'enfonçaient des aiguilles dans la chair à chaque fois qu'ils parlaient d'elle. Je me suis tirée ici car je n'en pouvais plus, par Celestia..."
"Mais tu n'avais pas rompu tous les ponts avec elle?" demanda Valentine.
Souhaits-Sifflotés lui adressa un regard triste. "C'était ce que je prétendais. Sauf que c'était complètement faux. Elle m'adressait au moins une lettre par semaine."
"Mais pourquoi tu n'as jamais..." Brumeuse ouvrit des yeux ronds. "... Oh, seigneur."
"C'était comme ça qu'on fonctionnait! cracha la licorne bleue. Tout le monde fouillait le courrier des autres pour s'en moquer, moi la première. J'avais une réputation à maintenir. Certaines étaient au courant de ce que j'avais vécu, et auraient fait de ma vie un enfer si j'avais montré la moindre vulnérabilité." Sa voix se mit à trembler. "Mais vous croyez que je ne serrais pas les dents quand je voyais les écrits de ma mère partir en fumée?" gémit-elle.
"Tu les brûlais? Mais comment, nos chambres étaient fouillées, les colis déballés, et personne n'aurait de toute manière pris le risque d'introduire de quoi faire du feu dans le pensionnat!" s'interrogea Brumeuse.
"Brumeuse... je crois qu'elle savait déja le faire sans allumettes."
"Valentine a parfaitement raison, reprit Souhaits-Sifflotés. A l'origine, c'était même pour ce besoin de faire disparaître mon courrier que je me suis entraînée à enflammer des trucs avec ma corne. Quand je pense à tout ce que j'aurais pu faire avec un sort pareil..." son regard devint rêveur, et elle eut un rire sans conviction. "... mais je risquais le rabotage de corne, comme vous toutes. Je ne l'ai jamais utilisé que pour brûler le courrier de ma mère. Autant dire que votre prestation sur scène..."
Les deux licornes dévisageaient la troisième du regard, sans dire un mot.
"... devrait rester comme le spectacle le plus beau qu'il m'aie été donné de voir." finit celle-ci; elle releva la tête, et ses yeux avaient retrouvé un éclat vivant. "Vous avez été magnifiques, toutes les deux."
Brumeuse et Valentine se rappelèrent alors la journée qui avait précédé le défilé de mode, celle où Souhaits-Sifflotés était réapparue dans leurs vies avec un sac de café; les heures qu'elles avaient passées à écouter attentivement ses explications, à embraser des chutes de tissu jusqu'a ce que celle-ci jugeât que c'était parfait. La manière dont la licorne bleue avait congédié sa propre garde, au beau milieu de la nuit, leur fournissant une excuse pour rester plus longtemps, ce plat réchauffé arrosé de café qu'elle avait pris avec tout ce qui restait des Poneys du Décor en grelottant, encore affaiblie par les récents événements; Valentine savait que Souhaits-Sifflotés était une trouble-fête dans l'âme, et qu'elle accepterait volontier de leur donner un coup de main si c'était pour se faire remarquer. L'obstination de celle-ci avait toutefois fini par la prendre au dépourvu, et elle avait fini par se dire que la simple envie d'aider à semer le désordre ne pouvait pas tout expliquer; désormais, elle savait. Leur petit numéro sur scène avait aidé à balayer un amoncellement de cendres imprégnées par l'affliction.
Brumeuse mit un terme au silence en se défaisant de son sac à main, qu'elle laissa choir au sol. "D'ailleurs, tant qu'on en parle..." commença t-elle en fouillant son contenu; elle en sortit un paquet de revues en papier glaçé dont elle tendit un exemplaire à Souhaits-Sifflotés, qui s'en saisit; en regardant la couverture, la mélancolie laissa place à un profond intérêt sur son visage. C'était le dernier exemplaire de Juments; la couverture, probablement l'une des plus affreuses jamais parues pour le magazine, était une photo artificiellement dégradée des deux corps tendus de ses amies sur scène, éclairés par une énorme tâche blanche éblouissante et indiscernable, barrée par un mot écrit en rouge et en énorme: SCANDALE. "Les retours de la presse, expliqua Brumeuse. Je ne savais pas si tu y avais eu accès, alors je te les ai..."
Souhaits-Sifflotés ne l'écoutait même plus; à vrai dire, les deux pouliches et même les toilettes des juments avaient cessé d'exister pour elle. Elle tournait rapidement les pages, passait d'un article à l'autre en émettant de temps à autre de petites exclamations de stupeur et d'admiration. "La vache, comme ils vous ont descendues... " finit-elle par lâcher en relevant les yeux du magazine.
"Ca dépend... Les revues comme 'Intrigue' ont plutôt apprécié. Et elles en ont profité pour régler leurs comptes avec les revues plus 'professionnelles'... En fait, il vaudrait mieux toutes les lire. La presse liée à la mode n'a jamais été aussi intéressante depuis des décennies."
Du bout du sabot, Valentine tournait les pages d'une revue qui avait échu sur le sol; penchée vers les pages de papier glaçé, elle lisait avec une attention qu'elle ne dissimulait pas.
"'Intrigue'... La revue pour étalons, là? Tu me l'échangerais contre 'Juments'?" proposa Souhaits-Sifflotés en lui tendant le magazine en question. Celle-ci accepta, et c'est ainsi que de fil en aiguille, les trois licornes se retrouvèrent assises par terre, sur un sol de carrelage jonché de revues plus ou moins scandaleuses, récitant à haute voix des passages qu'elles avaient trouvées particulièrement corsés ou fendards pour en faire profiter les autres. De l'autre côté de la porte close des toilettes des juments, la réception funéraire cessa bientôt d'exister, et pendant une demi-heure, elles se comportèrent comme ce qu'aucune d'entre elle n'aurait cru possible le mois dernier; trois joyeuses copines d'enfance qui riaient aux éclats sur des articles de magazine de mode et se chamaillaient pour les plus virulents d'entre eux... Comme les innocentes pouliches qu'elles auraient pu être.
"Attendez, écoutez celle-ci: 'Une fois de plus, l'artiste-designer-agitateur Prétentieux a su montrer toutes ses qualités, ses qualités de pornographe, de trouble-fête; tel un pitre turbulent et incapable de se maîtriser, il a profité des caméras pour offrir à tout Equestria un spectacle indigne, motivé uniquement par le désir de se faire remarquer...'"
"Qui veut une interview de Finition?"
"Moi! MOI!"
"C'était génial, les filles... soupira béatement Souhaits-Sifflotés. Jamais rien d'autre n'aurait pu me remonter le moral comme ça."
Valentine se releva et s'étira; la position assise lui avait donné des crampes. "Il faudrait peut-être qu'on y aille; ils vont vraiment s'inquiéter de ne pas nous voir revenir. Et puis, c'est bientôt la fermeture du cercueil, et... Souhaits-Sifflotés? Ca va?"
Mais à l'évocation du cercueil, l'expression de la licorne bleue avait instantanément perdue toute gaieté; un seul mot avait suffi à la faire replonger dans le mutisme dans lequel elles l'avaient trouvée en entrant. "Le cercueil, c'est vrai..." gémit-elle.
"Bon, on sort d'ici, ordonna Brumeuse en les poussant vers l'extérieur. Ca ne sert à rien de repousser ce moment, tu vas t'en mordre les sabots pendant des années."
Le couloir d'accès aux toilettes était toujours vide; la crème de Nombreux-Galops se concentrait de l'autre côté de la double porte battante. Après quelques pas à l'extérieur des toilettes, Souhaits-Sifflotés parut hésiter, et s'arrêta. "Ils sont là... je ne veux pas me mêler à eux. Je ne peux pas."
Pendant que Brumeuse tentait de la rassurer, de lui dire que ce n'était pas la mer à boire, Valentine examina les environs, et remarqua cette armoire accrochée au mur. "On peut arranger ça autrement..." dit-elle en ouvrant la porte. Sous le regard intrigué de ses deux amies, elle saisit un imposant cylindre métallique avec la bouche, et l'arracha de son logement, manquant de perdre l'équilibre; on était en fin d'après-midi, la lumière du jour avait commencé à décliner, et brutalement, le bâtiment entier se trouva plongé dans l'obscurité.
"T'as coupé le courant?!" fit Brumeuse. "A présent, on attend." répondit Valentine, tenant toujours le fusible entre ses dents.
Les réactions ne se firent pas attendre; sorti de nulle part, un Terreux habillé d'une salopette sale se dirigea vers le petit groupe en maugréant des grossièretés, une lampe-torche calée entre les gencives; en voyant les trois licornes à côté de son compteur électrique ouvert, l'une d'entre elles mordant son fusible, il marqua un arrêt et les grossiéretés cessèrent, laissant places à un dévisagement teinté d'incompréhension.
Valentine lui fit un signe de tête et lui lança le fusible pour qu'il le rattrapât. "Vous pourriez attendre cinq minutes avant de le remettre? demanda t-elle. C'est pour elle. Elle a perdu sa mère."
Le concierge hocha la tête sans dire mot, serrant le cylindre de métal contre sa poitrine; il les regarda se diriger vers les ténèbres, pas certain d'avoir tout compris.
La salle des fêtes était noire et vide; les baies vitrées du fond peinaient à éclairer l'endroit, et les poneys qui y avait élu domicile avaient eu tôt fait de regagner l'extérieur, où l'ambiance était moins sinistre et où on voyait exactement ce qu'on faisait, attendant que le personnel de service veuillât bien rétablir le courant. Dans un silence inhabituel, uniquement troublé par le claquement régulier de leurs sabots, les trois licornes rejoinrent l'endroit où reposait Chant des Étoiles; arrivée à proximité, toutefois, Souhaits-Sifflotés s'arrêta à nouveau. "Je..." elle avala péniblement; au bout de ses jambes tendues, ses sabots plantés au sol refusaient de faire un pas de plus. "Je ne peux pas le faire, je ne peux pas la revoir. Quand je l'ai vue, elle était dans les égouts, et..."
"Je sais, dit calmement Valentine, Brumeuse m'a tout raconté. Mais tu tiens vraiment à garder cette image de ta mère? C'est bientôt terminé. Si tu ne va pas la voir maintenant, tu pourrais être rongée par le remors."
Passant d'un sabot sur l'autre, comme en proie à la panique, Souhaits-Sifflotés essaya de surmonter son blocage, sans succès. "Je ne peux paaaaas..." gémit-elle d'une petite voix.
"Au pensionnat, tout le monde te craignait, lui murmura Valentine au creux de l'oreille. Non pas parce que tu prenais un malin plaisir à brimer et à oppresser les autres... Il y en avait plusieurs comme ça. Mais bien parce que tu donnais aux autres l'image d'une jument instoppable, indomptable, qui ne se soumettrait jamais à l'adversité. Nom de dieu, Souhais-Sifflotés, mais qu'est-ce qui a pu t'arriver pour que tu sois tombée aussi bas?"
Souhaits-Sifflotés ne répondit pas; elle hocha rapidement la tête, et Brumeuse et Valentine la regardèrent se diriger d'un pas mal assuré vers le cercueil où reposait sa mère.
"M-Maman...?" hasarda t-elle d'un ton aigü, une fois arrivée à son but.
Celle-ci ne lui répondit pas; elle reposait désormais en paix, dans un sommeil éternel. "Maman!"
La licorne bleue eut alors pleinement conscience qu'elle était désormais orpheline; elle émit un couinement qui mourut étranglé, renifla, hoqueta, et s'abandonna enfin au chagrin, se laissant tomber contre le panneau de chène massif; dans l'intimité de la pénombre, elle libéra enfin les larmes qu'elle avait réussi à retenir des heures durant, et ses vagissements de tristesse et de souffrance résonnaient dans l'immense espace vide et clos; autour d'elle, ses deux amies surveillaient les alentours, s'assurant qu'aucun importun ne viendrait la déranger dans ce moment crucial dont elle avait bien failli être privée.
Valentine regarda le corps agité de sanglots de son ancien bourreau, et se repassa les moments où elle avait été le jouet de la licorne bleue et de sa cour attitrée; elle ne ressentit aucune joie, aucun sentiment de justice, aucune idée de vengeance accomplie; juste l'impression que tout ça s'était déroulé des siècles auparavant. La vengeance est un plat qui finit par périmer, songea t-elle. Même les brutes avaient des sentiments.
|
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Mar 28 Fév - 15:33 | |
| RIP. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Mar 28 Fév - 18:09 | |
| Quand j'y pense, cette histoire reposait au début sur une suite de scènes de sexe et de violence pour la plupart cruelles et douloureuses. Et en arrivant à la fin, on tombe dans de l'émotion, alors que jamais je n'avais osé imaginer cette facette du personnage de souhaits sifflotés.
La fin approche bientôt, et je pense qu'elle sera au moins aussi forte en émotions que ce que j'ai vu jusqu'à présent. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Mar 28 Fév - 18:16 | |
| - Magicpixel a écrit:
- Quand j'y pense, cette histoire reposait au début sur une suite de scènes de sexe et de violence pour la plupart cruelles et douloureuses.
Oh, ça, il y en a eu tout au long de la fic. Cependant, ils ont évolués : le sexe "pour le fun" ou violent s'est chargé de sentiments, la violence est devenue moins gratuite, mais plus passionée ... Tout a évolué en quelque sorte. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Valentine, épilogue (III) Mer 29 Fév - 17:53 | |
| En fait, il y aura une partie 4. Valentine, épilogue (III) - Spoiler:
Le soleil descendait lentement vers l'horizon. Peu après que l'électricité fût rétablie dans le hall de réception, la foule revint; l'heure de la séparation à proprement parler était venue. Pour la dernière fois, la lumière caressa le visage en paix de Chant des Etoiles, et l'instant d'après, le cercueil était clos. Les innombrables fleurs qui le couvraient furent retirées, le lourd sarcophage poussé dans une chambre aux murs de métal, les flammes jaillirent, et Chant des Etoiles se consuma. Dans l'assistance, la plupart des poneys pleurèrent et se mouchaient dans leurs mouchoirs de soie. Pas Brumeuse, qui savait qu'il n'y avait rien de sincère dans cet amoncellement d'hypocrisie. Pas Valentine, qui n'etait pas tant la fille de Chant des étoiles que ne l'etait Souhaits Sifflotés, dressée devant tout le monde, avec l'allure de la duchesse qu'elle etait maintenant, stoïque, inébranlable, et qui ne versa pas une larme, définitivement adulte. Pas Prétentieux, qui ne pouvait ignorer sa culpabilité, et jamais elle ne lui aurait pardonné cet égarement. Pas Pincée, car elle savait que ses larmes serviraient plus tard. Chant des Etoiles se consuma, disparaissant vers le ciel, et lorsque ce fut fini, ses cendres furent rassemblées dans un simple récipient en argent. Les assistants du fossoyeur le saisirent, pour les répandre dans la prairie autour du mausolée, un sabot chaussé de nacre les arrêta, et Souhaits Sifflotés, sans un mot, alla conclure la cérémonie sous le vent. Sa crinière etait secouée par le souffle glacé, l'hiver mordait sa robe, mais la licorne bleue n'y prêtait pas attention, vidant le vase avec douceur, imperturbable dans sa tâche. Nul ne sut ce qu'elle pensait. Nul ne porterait aussi bien le nom du Pré de la tour Cendré que la jument se balançant au gré du vent, de la fille dispersant sa mère dans cette ultime communion qui n'avait pour mots que le silence et acheva son oeuvre jusqu'a la dernière poussière.
-Tout ça pour une saltimbanque, lâcha le Duc du carré du pré de la tour Cendrée, qui frémit de froid.
Certains connaîtraient toute leur vie l'ignorance, pensa Valentine Intrigue, qui l'avait entendue. Certains s'en satisfairont jusqu'a la fin. Qu'ils soient heureux, au moins. Connaissant Souhaits Sifflotés, c'etait pas gagné. Et ce sale poney gâté aurait toute sa vie pour le découvrir. La licorne blanche lâcha un rire sinistre que ses voisins prirent pour un sanglot, et l'oublièrent aussitôt. Souhaits Sifflotés revint, et le soleil jeta sur les nuage sa couleur pourpre. La cérémonie etait terminée.
-Je l'ai cherché partout, dit Valentine a un des poney de Poney du Décor. Auriez vous vu Oréal?
-Navré, Valentine, répondit celui ci en haussant les épaules. Il doit être dans un bar voisin en train de se torpiller le nez, tu le connais. Il sera là demain.
-Valentine? appela Brumeuse.
Les derniers invités terminaient leur verre a la lumière des chandeliers luxueux de la pièce. La plupart etaient déja partis, les carrosses s'alignaient devant la porte du parc et les petit fours n'etaient plus que miettes au sol. Valentine aperçut Brumeuse dans l'encadrement d'une porte réservée au service et la rejoignit. Soigneusement occupée a étendre des matelas au sol, Souhaits Sifflotés et Pincée s'affairaient.
-Que faites vous? s'inquieta la licorne blanche.
-Allons, tu comptais partir tout de suite? gromella Souhaits Sifflotés. Le pli, merde! hurla t'elle a Pincée, qui sursauta et bouda. La licorne bleue regretta instantanément et lâcha une excuse entre ses dents.
On ne changeait pas si facilement une personnalité.
-Non, répondit Valentine. C'est vrai qu'elle n'avait rien a faire pour le moment. La rencontre touchait a sa fin. Le lendemain, la vie normale reprendrait son cours et tout continuerait comme d'habitude.
Et tout le monde partirait de son côté. Valentine comprit alors pourquoi ses anciennes copensionnaires étalaient des lits sur le sol, dans cette chambre de bonne au carrelage glacé. C'etait la dernière nuit qu'elles passeraient ensemble. Malgré tout ce que ces nuitées communes, dans le pensionnat, avaient eu de détestable, Valentine ne pouvait oublier que ç'avait été le quotidien de la plus grande partie de sa vie. La gouvernante. La baguette. La chaleur des draps propres une nuit d'hiver. Les flocons qui se déposent sur la fenêtre. Ces mots chuchotés a travers les draps. Son amant invisible. Sa vie actuelle n'etait que la séquelle de cette vie d'avant. Valentine prit une couverture, et la déroula dans un coin de la pièce.
-.. Et c'est ainsi qu'Equestria fut faite, termina Brumeuse. Alors?
-Sacrée histoire, dit Souhaits Sifflotés. La lueur vacillante des bougies collées au dos d'une assiette au centre de la pièce dansaient dans ses yeux noirs. Jamais plus elle ne les verrais, songea Valentine. Le regard perçant de la jument bleue se tourna vers elle, et Valentine sut qu'elle pensait la même chose. Pincée, elle, restait silencieuse et contemplait le sol.
-Bouge toi, gamine! lança Souhaits Sifflotés en la poussant du bout de sa patte arrière. La pouliche roula dans ses draps et se redressa maladroitement
-Je suis désolée.. Dit Pincée. Ses yeux etaient épuisés, et elle eut un sourire triste. Brumeuse soupira.
-A quoi penses tu, Valentine? demanda Souhaits Sifflotés, affalée sur son tas de draps, dans cette éternelle position provocatrice qu'elle arborait au sommet de son lit à échelle au pensionnat. Le regard de Valentine se tourna vers les bougies.
-A moi. A lui. A vous..
Elle avait l'impression d'avoir déja eu cette conversation un millier de fois auparavant, mais cette fois, ce n'était plus pareil.
-Tu l'as toujours poursuivie, cet amant invisible, pas vrai?
Et je t'ai toujours suivie.
Le pensionnat de Joli Nuage forgeait des êtres sans coeur. Nous n'avons jamais réussi a rentrer dans le moule, et nous étions dévorées par nos passions. Ils ont tenté de les éteindre, nous les avons ravivées. Par la haine. Par l'amour. par l'amitié, par la violence. Celestia les bénisse. Si tous ceux qui pensent a leur cours de service de thé de demain matin, car je n'ai jamais oublié que demain, comme chaque semaine, commence par le service du thé, etaient étreint de cette flamme qui nous a brûlé, nous ne pourrions plus vivre en ce monde. Ce serait un véritable enfer.
La jument bleue cessa un instant de parler, et se rendit compte que sa tête s'etait lentement tournée en direction de ses jambes, presque involontairement. Un réflexe intempestif qui l'avait prise depuis quelque temps, et nul n'ignorait ce qu'elle avait regardé.
-Nous sommes toutes folles.
-Et moi, dit Brumeuse. J'ai aussi suivie Valentine. Cette lueur qu'elle poursuivait me réchauffait aussi. Elle savait ou elle allait. Il faisait si froid dans cette chambre.
-Je me suis juste perdue, souffla Valentine. Tout ce mal que j'ai fait..
-Et pourtant, repris la jument bleue d'une voix ferme, je n'aurais pas supporté de servir le thé une fois de plus devant ce sale professeur poussiereux, déterré d'une autre époque, bon pour l'usine de colle.
On ne changeait pas aussi facilement une personnalité, pensa Valentine en se recroquevillant imperceptiblement sur elle même. Le Duc du carré du Pré de la Tour Cendrée allait connaître l'enfer, entiché d'une jument pareille.
-Nous nous sommes brulées les ailes, mais nous avons volées. Et c'etait bon. C'était si bon!
Je ne veux jamais retourner dans cette ombre. Nous sommes nées pour voler, chuter, nous relever et voler, encore, encore, et encore, encore. Dussions nous en mourir, car c'est la vie que nous avons choisies.
Merci. Merci pour tout.
Toutes se regardèrent, la gorge serrée. Un éclair dans les mains de pincées attira leur attention: deux fioles, que lui avait donné Rêve Perpetuels.
-L'infirmière de l'asile me les a données, dit-elle en rompant le silence. Pour vous. Vous etes malades.
Peut etre que ça n'explique pas tout. Ces rêves que vous avez fait, et qui vous ont guidé là ou ça a bien voulu vous mener, Celestia sait d'ou ils viennent. Mais vous avez été gravement intoxiquées. C'est un miracle que vous ayez survécues jusque là. Il faut les prendre.
Souhaits Sifflotés avait a nouveau regardé entre ses jambes et rougit de honte, n'en pouvant plus de cette mascarade. Brumeuse avait sauté par une fenêtre, été écrasée par un carosse dans la neige. Valentine avait connu le plus destructeur des amour avec un fantôme et s'etait battue avec sa meilleure amie dans la neige avant d'etre foudroyée par une crise d'hystérie gravissime. Personne n'aurait cru celle qui aurait réfuté cet état de fait. Les fioles tintèrent doucement dans le sabot de Pincée et jetaient leur reflets dans toute la chambre, éclairée par la flamme mourante des bougies presque entièrement consumées. Il n'y en avait que deux.
-Je ne veux pas changer.
Brumeuse, Souhaits Sifflotés et Pincée regardèrent Valentine, et Valentine ne regardait personne.
-Je suis désolée. Je ne veut pas changer. Vous en avez plus besoin que moi, de surcroit.
Dans le pays que je rêve, les poneys en longs habits de velours marchent le long des fleuves, donnant le bras a des juments gracieuses a la robe légère. Les oiseaux les accompagnent de leurs chants, et l'amour n'a pas de mots. Dans le pays que je rêve, se trouve mon amant, et je le rejoindrais.
Je ne veux pas changer.
Brumeuse, Souhaits Sifflotés et Pincée regardait Valentine, et Valentine affronta le regard de chacune. On ne changeait pas si facilement une personnalité.
-Quelle conne, lâcha Souhaits Sifflotés en soupirant.
-Souhaits Si.. Commença Brumeuse, scandalisée
-Quelle conne. Je te souhaite tout le bonheur du monde, douce romantique.
C'est peut etre le plus mauvais choix que tu feras de ta vie, mais je sait qu'il t'apportera le bonheur, alors fais le, et pars.
Tu sais bien que tu ne vivras que de regrets si tu attend trop longtemps.
Et la jument bleue versa une larme, qui ruissela sur un sourire sincère.
-Pars, et vis ton bonheur.
Valentine se leva et enlaça chacune. Pincée fondit en larme. Lorsque Valentine s'approcha d'elle, elle se libera du poids insupportable qui l'etreignant depuis trop longtemps, lui souffla qu'Oréal etait parti. La licorne blanche l'embrassa, lui dit adieu et se dirigea vers la sortie.
Valentine Intrigue ouvrit la porte, et y disparut. Pincée pleura dans les bras de Brumeuse, qui la serrait tendrement, Souhaits Sifflotés regardait le mur, figée dans cette éternelle pose qu'il lui connaîtraient toujours, mais sa respiration sifflante et l'abondance de larmes qui coulaient le long de son visage trahissait ses émotions, qu'elle ne cherchait de toute façon plus a cacher. Toutes tournaient la page, mais c'etait toujours aussi lourd.
---
-Monsieur Prétentieux?
Le vieux styliste etait affalé sur un fauteuil, quelque bouteilles d'alcool reposant autour de lui. Après tout, puisqu'il terminait toujours ses nuits à l'endroit ou se terminaient les soirées, que ce soit dans un carosse de luxe ou une salle de pompe funèbres, Valentine n'etait pas étonnée de le trouver là. Le personnel du ménage avait certainement envisagé de prendre de l'avance et de tout boucler le soir pour ne pas que la tâche soit trop difficile a faire le matin, mais les gens riches comme Prétentieux gâchaient toujours tout.
-Monsieur Prétentieux? souffla la licorne qui brillait comme la lune, enveloppée de ses rayons filtrants a travers la baie vitrée.
Prétentieux eut un sursaut, émit un gargouillement et ouvrit un oeil rougi de sang.
-V.. Valentine?
-Je pars, monsieur, lui dit Valentine doucement.
Le styliste se redressa maladroitement et abandonna après quelque tentatives. Malgré toute l'energie qu'il avait au quotidien, c'etait maintenant quelqu'un d'âgé. La jument tira la nappe qu'elle avait trouvée au sol, et en fit une couverture pour le vieil étalon.
-Tu.. Pars? Demanda t'il d'un ton halluciné, ne sachant pas trop dans quel partie de la réalité il se trouvait.
-Oui, chuchota la licorne doucement. Je rejoins Oréal. Il est nulle part, et j'y irais.
-Valentine.. Gémit Prétentieux, l'haleine chargée d'alcool.
-Valentine sabots de..
C'etait le nom qu'il lui avait toujours connu.
-Chut, souffla la jument en déposant un sabot chaussé d'ébène sur ses levres.
Je suis Fleur de Lys.
-Fleur de Lys.. Tu reviendras?
Une dernière fois, la licorne sourit, en s'éloignant.
-Fleur de lys.. Merci..
Le styliste retomba dans sa torpeur alcoolique. Demain, s'il se rappelait de quelque chose, il aurait honte, mais il comprendrait. Les Poneys du décor etaient enfin liberés et n'avaient plus a se soucier de l'avenir. Les sabots légers de la licorne trottèrent jusqu'aux hall d'entrée. La licorne sortit, et commença à courir. Elle courut, le long des rues, plus légère que jamais, elle se débarassa de ses chaussons d'ébène et courut encore, fureur de la nuit, telle une comète sous la lune, et dans les fins flocons tournoyants de l'hiver nocturne,Valentine Fleur de Lys disparut.
--
-Ca va faire mal, dit Pincée. Enfin, c'est ce que Rêve Perpetuels m'a dit.
Les fioles et leur longue pointes n'avaient rien de rassurant.
-Qui commence? Demanda Brumeuse, hésitante.
Personne ne répondit.
-Oh et allez, je n'en peut plus de me pisser sur la queue, dit Souhaits Sifflotés. Elle s'empara violemment d'une des capsule, fit sauter le bouchon, et l'enfonça dans son cou, là ou palpitait une artère. Elle rugit, termina d'injecter le liquide, et le jeta au loin, liberée. Son visage arbora un air de victoire et de défi insupportable. Brumeuse serra les dents, et après une seconde d'hésitation, fit de même. Les deux jument se regardèrent, se rendirent compte qu'elles luisaient de transpiration, furent saisie de douleur abdominale de plus en plus insupportables et se contorsionnèrent par terre en gémissant.
"Même si c'est impressionnant, ce ne sera pas dangereux pour elles", avait assuré l'infirmière de l'asile. "Il faudra juste penser à changer les draps, ou la moquette.." Pincée décida d'aller voir si il n'y avait pas besoin d'elle en cuisine, et sortit précipitemment de cette pièce dans laquelle on se débrouillait très bien sans elle.
Brumeuse se réveilla le lendemain, sans se rappeler ou etait le sol et le plafond. Lorsqu'elle recouvra pleinement ses esprits, tout semblait plus net, plus cohérent, comme si elle s'éveillait d'un rêve lucide. Elle était allongée sur un lit neuf, et aperçut Pincée qui dormait sur le même oreiller, a coté d'elle. Brumeuse ne se rappela pas tellement ce qu'il s'etait passé mais ça n'etait sûrement pas si intéressant que ça. Souhaits Sifflotés n'était plus là, et la pièce était rangée. Personne ne l'avait dérangée durant son sommeil, des ordres avaient dû etre donné. Lorsqu'elle émergea de la chambre, enroulée dans sa couverture, Pincée encore endormie titubant a ses cotés, des poneys s'affairaient a toute allure dans le grand hall de réception, terminant d'y mettre un ordre.
-Hé, dégage de là! brailla un poney de ménage aux sabots chargés de serpillères. Oh, pardon, madame! se rattrapa t'il, et il disparut prestemment en jetant des regards effrayés par dessus son épaule.
Il ne restait plus rien de la veille. Brumeuse passa son sabot dans la crinière de Pincée, et pensa a Souhaits Sifflotés, qui devait etre en train d'hurler des reproches a son imbécile de fiancé. Et qui devait penser a elle, espera Brumeuse. Leurs routes s'étaient définitivement séparées, et une nouvelle vie devait commencer.
Crépuscule scintillant. Madame la gouvernante. Monsieur le directeur. Prétentieux. Rêve perpetuels. Chant des Etoiles. Souhaits Sifflotés. Valentine intrigue. Pincée. Brumeuse sortit du grand hall de réception, poussa la grille du parc, et quitte Nombreux Galops, la jeune licorne violette trottant a ses cotés.
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Mer 29 Fév - 18:31 | |
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Mer 29 Fév - 18:33 | |
| Nan. On a été un peu laxiste vers la fin. |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Mer 29 Fév - 20:02 | |
| J'attends aussi la fin avec impatience ! Les 3 premières parties de l'épilogue sont super |
| | | #dinomax Floodeur compulsif
Date d'inscription : 15/08/2011 Age : 32 Localisation : un monde de poneys
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Mer 29 Fév - 21:40 | |
| et c'est ainsi que valentine devint fleur de lys
cette 3è partie m'a fait faire daaw |
| | | #Selvest Brony confirmé
Date d'inscription : 14/02/2012 Age : 29
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Mer 29 Fév - 21:47 | |
| Mon dieu quelle fic... Cette fic a vraiment quelque chose qui accroche n'importe quel lecteur qui pose ses yeux sur cette fic. - Spoiler:
J'ai dû pleurer autant que Souhaits Sifflotés lors du départ de Valentine
Et dire qu'il ne reste plus qu'un chapitre avant la fin. Merci pour cette formidable histoire. |
| | | #lonelywalkerdream Floodeur compulsif
Date d'inscription : 26/01/2012 Age : 29 Localisation : devant son pc / à nevers (forever alone)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Mer 29 Fév - 22:30 | |
| j'ai horreur des fin. que ce soit dans un film, des BD, des musiques, ... raah, ça me déprime de penser à ça. sinon c'est toujours aussi bien. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Valentine, épilogue (IV) Jeu 1 Mar - 23:33 | |
| On est encore aujourd'hui Valentine, épilogue de l'épilogue. - Spoiler:
Chez Chireuli, en revanche, rien n’avait changé. Comme d’habitude, la cuisine baignait dans la lumière tamisée du crépuscule, un verre de vin trônait sur la table recouverte d’une nappe à carreaux, et appuyée sur cette même table, il y avait Chireuli, qui regardait pensivement au fond du verre comme si elle pouvait s’y noyer. Mais très probablement, ce verre finirait à l’évier sans qu’une seule goutte ne se soit deversée dans la gorge de la jument mauve ; car c’était là son rituel. Depuis un moment déjà, et cela tout les soirs, Chireuli remplissait un verre de vin après avoir mangé et passait le reste de soirée à le contempler, à résister à la tentation de le boire et de noyer son chagrin comme l’aurait fait sa sœur. Chireuli ne voulait pas finir comme elle. Mais plus le temps passait, plus elle se disait qu’après tout, elle devait avoir ses raisons ; la vie semblait tellement vide de sens. Certes, sa sœur avait eu Pincée, et si les services sociaux ne lui avaient pas retirée, son état n’aurait peut être pas empirée, et elle n’aurait peut être pas succombée définitivement à l’alcool. Mais elle … Elle n’avait jamais rien eue pour elle. Pas de poulain ou de pouliche à élever, seulement sa petite vie banale et ennuyeuse d’institutrice à mener et cette maison trop grande pour elle. Lorsqu’elle avait brisée sa tirelire pour envoyer Pincée aux pensionnats des Jolis Nuages, en dépensant l’assurance vie et les copieux dommages et intérêts que lui avait versé le tribunal suite à la mort de sa soeur, elle s’était condamnée à une vie de précarité et de solitude ; bien sûr, c’était la bonne chose à faire, et elle ne le regrettait pas, mais des fois elle aurait voulue que les choses soit différentes. Et ce soir là, comme d’habitude, elle se demandait si ce verre de vin ne lui offrirait pas le peu de réconfort qu’elle cherchait. Elle se saisit du verre de vin, sous le coup d’une impulsion, et lorsqu’elle réalisa ce qu’elle venait de faire, elle poussa un petit sursaut apeuré. Ca ne lui arrivait que très rarement, généralement suite à une très mauvaise journée. Ses craintes redoublèrent d’intensité lorsqu’elle réalisa aussi qu’elle ne l’avait toujours pas reposé. Le cœur battant à tout rompre, elle se pencha lentement en avant, et posa le verre au bout de la table, là ou elle devrait faire un effort pour l’atteindre. Sand détacher une seule fois ses yeux du verre, elle attendît que son rythme cardiaque reprenne une vitesse normale, et se dit qu’elle ferait mieux d’aller se coucher tout de suite, même si elle n’était pas fatiguée. Mais pour sortir, il faudrait obligatoirement qu’elle passe à portée de sabot du verre, et ce coup ci, elle n’était pas sûre de savoir y résister. Chireuli se maudit d’avoir instauré ce rituel idiot en premier lieu, et se demanda si tout compte fait, elle ne pourrait pas passer la nuit prostrée en position fœtale sur le sol de la cuisine.
« Comment j’ai fait pour en arriver là … » se lamenta-t-elle, silencieusement, en laissant tomber sa tête enre ses pattes. Elle sanglota une minute, et lorsqu’elle releva ses yeux embués de larmes, elle vît le verre, toujours là, semblant plus haut que jamais, la toisant de sa stature cristalline. « Au point ou j’en suis … ». Elle avança un sabot tremblant vers le verre, et au moment ou elle allait l’atteindre, une clochette sonna. Chireuli sursauta, renversa le verre, se rua vers la porte et l’ouvrît à la volée. Sur le palier se tenait deux pouliches trempées et apparemment frigorifiées, malgré les épais vêtements d’hiver qui les couvraient de la tête aux sabots. Mais ce n’étaient pas n’importe quelles pouliches. Si elle aurait tout le temps de découvrir qui l’identité de la plus grande, ce n’était pas elle qui attirait toute son attention, qui avait faite tomber sa mâchoire et surgir le bonheur au fond de son âme ; c’était la plus jeune, la petite licorne rose au sourire fatigué et aux grands yeux larmoyants. C’était Pincée, sa nièce.
« Je suis rentrée, tante Chi-OOMPH! » Elle fût brutalement interrompue lorsque Chireuli la prit dans ses bras et la serra très fort, puis pleura l’équivalent d’une poignée d’années de solitude et de deséspoir dans sa crinière trempée et glacée. Pincéee leva un regard embarrassé vers Brumeuse, qui lui répondit par un petit sourire et un hochement de tête encourageant, et elle retourna l’étreinte en murmurant des mots apaisants. D’habitude, c’est elle que l’on consolait. Puis Chireuli se releva, sans quitter une seule fois des yeux sa nièce, comme si elle avait peur qu’elle s’évapore soudainement, et lorsqu’elle eût assez récupéré de ses émotions pour parler, elle leur dit : « Entrez, toutes les deux. Je vais vous préparer quelque chose. »
Et c’est ainsi qu’autour d’un pichet de tisane chaude, Pincée et Brumeuse racontèrent toutes l’histoire. Le pensionnat, l’asile, les égouts de Nombreux Galops, le Horsia, Poneys du Décor, l’enterrement de Chants des Etoiles. Pas un seul détail ne fût omis (sauf les plus embarrassants), et lorsqu’elles n’eurent plus rien à dire, l’aube commençait à se lever. Pincée somnolait déjà depuis deux bonnes heures, et Chireuli la porta jusqu’à ce qui était devenu la chambre d’ami (non pas qu’elle eût des amis à accueillir) et qui désormais serait à tout jamais la chambre de Pincée. Lorsqu’elle eût fini de la border, Brumeuse fît mine de partir, mais un sabot sur son épaule l’en empêcha ; elle se retourna, et dans le visage chaleureux de Chireuli et celui endormi de Pincée, elle vît ce qu’elle avait toujours voulue avoir. Alors elle accepta l’invitation, qui n‘eût même pas besoin d‘être formulée, et resta à leurs côtés.
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Quelque part à Equestria, un étalon solitaire regardait le paysage défiler d’un air mélancolique. Nombreux Galops était loin à présent, et personne ne l’avait suivi ; il en était sûr, il avait vérifié au moins trois fois. Personne. Il était seul, dans tout les sens du terme. Oréal soupira, et de la buée se forma sur la vitre du train, petite tâche fantomatique qui venait flouter le décor. Du bout du sabot, il traça dans la buée les lettres « V + O » et les entoura d’un cœur, et contempla son œuvre avec un sourire affligé. Puis petit à petit, la buée disparût, et il ne resta de son dessin qu’une trace à peine visible sur le carreau, et encore, il n’était pas sûr qu’elle soit vraiment là : c’était peut être le cidre qui jouait des tours à son imagination. Pour être sûr, il appliqua la pointe de son sabot sur le plastique tendre et grava par-dessus. « Au moins quelque chose qui durera » pensa-t-il, sans savoir s’il était plus cynique ou optimiste. Puis il se rallongea sur la banquette et rêva de Valentine.
Quelque part à Equestria, une licorne bleue mettait le feu à une pile de poèmes et de dessins médiocres, sous les yeux implorants et enragés de leur créateur. Comme prétexte, elle aurait pu bien sûr invoquer cette chose qu’il avait tenté sournoisement pendant son sommeil, et qui avait, malheureusement pour lui, échouée sur tout les plans ; mais la vérité est qu’elle n’avait tout simplement pas besoin de prétexte pour mener la vie impossible à cet étalon stupide et couard qui lui servait de mari, et s’en donnait à cœur joie pour lui faire payer sa simple présence. Souhaits Sifflotés n’était bien sûr pas idiote, et mesurait tout à fait les conséquences de ses actes, qui ne seraient fâcheuses que pour lui ; à Nombreux Galops, on ne changeait pas de compagne, et certainement pas parce que l’on en a peur. La famille du Carré du Pré de la Tour Cendré avait une réputation à tenir. « Avec un peu de chance, je lui survivrai, » se dit le Duc. « Ou alors, elle aura ma peau, et père le regrettera toute sa vie. C’est peut être aussi bien. ». « Qu’Est-ce que tu as osé dire, chéri? » hurla Souhaits Sifflotés, et le Duc réalisa qu’il avait pensé trop fort. Il esquiva de justesse un pinceau lancé à toute vitesse, qui alla se ficher dans le mur en vibrant, et s’enferma dans ses quartiers en couinant.
Quelque part à Equestria, une licorne blanche comme neige se confondait avec la tempête. Elle avait perdue le compte du nombre de villes visitées, mais n’abandonnait pas ; il lui restait encore tout le sud à visiter. Et si elle ne le trouvait pas là-bas, et bien, elle reviendrait au Nord. Après tout, elle avait encore toute la vie pour le trouver. Peut être que lui aussi la cherchait, et qu’il s’éviteraient toute la vie, mais Valentine n’y croyait pas trop ; connaissant Oréal, il s’était sûrement caché quelque part et n’en avait pas bougé. Restait à savoir où. Mais Valentine avait déjà son idée à ce sujet ; l’étape précédente n’était qu’une vérification. Revigorée par cette pensée, elle se mît à courir, pourchassant l’étalon des plaines du Sud.
Quelque part à Equestria, un jeune poulain repartait chez lui, cachant honteusement sous son manteau un des derniers magazines ou figurait Sabots de Salope, avec la ferme intention de le lire et bien plus encore. Quelque part à Equestria, des coups de baguette étaient distribués, des baisers étaient échangés derrière les buissons, on parlait de choses futiles mais tellement importantes. Quelque part à Equestria, Chants des Etoiles reposait en paix.
Equestria n’avait pas tant changé que ça. Des poneys volaient et chutaient. Certains se relevaient, d’autres pas, mais c’était plus rare. Et ceux qui se relevaient étaient changés à jamais. Car c’est ainsi qu’Equestria est fait.
Tiens et puis une jolie image pour conclure. - Spoiler:
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| | | #lonelywalkerdream Floodeur compulsif
Date d'inscription : 26/01/2012 Age : 29 Localisation : devant son pc / à nevers (forever alone)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Jeu 1 Mar - 23:41 | |
| et fancy pants, dans tout ça ? |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Jeu 1 Mar - 23:43 | |
| - lonelywalkerdream a écrit:
- et fancy pants, dans tout ça ?
Il s'est trouvé une autre trophy wife, on va dire. |
| | | #FuckYeah Brony squatteur
Date d'inscription : 30/05/2011 Localisation : [Insérer ici une blague merdique]
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Jeu 1 Mar - 23:51 | |
| Je suis triste que ce sois fini, n'empèche. En tout cas, merci pour avoir écrit cet fic. |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Ven 2 Mar - 0:13 | |
| Oui, merci à Soarin' d'avoir posté Valentine. Une fic tout simplement superbe. Très bien écrit et riche en émotions. Encore merci ! :3
Dernière édition par lightning helix le Ven 2 Mar - 12:10, édité 1 fois |
| | | #Naomie64 Brony squatteur
Date d'inscription : 16/09/2011 Age : 28 Localisation : Dans un champ. Sisi, regarde Google Map.
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Ven 2 Mar - 3:09 | |
| Et voila, c'est déjà fini. Moi qui m'attendait à une fin romantique entre Valentine et Oréal, je me suis trompée. Enfin bon, merci à toi Soarin' et à ton équipe pour avoir écrit cette fic, qui restera ma préférée. Et cette image correspondrait bien à la couverture de ta fic. |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Ven 2 Mar - 12:09 | |
| Valentine et Oréal : a better love story than Twilight Nan, j'vais pas comparer quand même, c'est pas du tout le même niveau |
| | | #Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine | |
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| | | | [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine | |
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