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| [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine | |
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Auteur | Message |
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#Invité Invité
| Sujet: Valentine, chapitre 27. Ven 24 Fév - 17:27 | |
| Valentine, chapitre 27. La fin approche, mes amis - Spoiler:
Les véhicules braquèrent et glissèrent dans la neige en tentant d'éviter le corps de Brumeuse, qui s'écrasa dans la neige boueuse de la route. Les freins hurlèrent et après quelque seconde, toute la circulation etait bloquée autour d'elle, et c'est en escaladant les toits des voitures que Valentine parvint a rejoindre son amie.
-Oh, non.. Brumeuse! gémit-elle en soulevant la tête de la licorne. Elle avait finit par l'oublier, après avoir quitté le pensionnat de Joli Nuages. Elle avait supposé écrire une lettre, y joindre une photo, et ne l'avais jamais fait. Elle avait oublié tout le monde. En retirant son sabot, elle vit qu'il était poisseux de sang. Le corps de Brumeuse etait usé, fatigué, ses muscle etaient tendus et les cernes sous ses yeux indiquaient qu'elle n'avait pas dû souvent dormir. Sa fourrure portait les ancienne traces de leur lutte dans la neige.
Elle avait vécue un idylle avec un fantôme. Elle avait vécue dans ses propre fantasmes en oubliant tout le reste, et elle avait fini par se battre avec l'amie de son enfance. Valentine serra les dents de dégoût.
-Tu es là.. souffla la licorne violette en desserant péniblement ses lèvres gluantes de sang. Son corps commença a trembler.
-Je suis là, dit Valentine. Je t'en prie, reste avec moi!
-J'ai.. j'ai froid.. gémit Brumeuse, le corps saisi de spasmes incontrôlables. Elle toussa une écume rouge et cracha. Valentine se colla contre elle, pour l'abriter du vent, et la souleva péniblement.
-Ne m'abandonne pas, supplia t'elle. Autour d'eux, une foule s'etait formée, personne n'osant faire le premier pas, ne sachant quoi faire. Valentine les remarqua, et implora qu'on la conduise au studio des Poneys du Décor.
Brumeuse etait quelqu'un qu'on ne remarquait pas vraiment. Discrète, timide, elle n'etait pas de ceux qui sont a l'avant de la scene, et préferait la tranquillité sur tout. Mais Brumeuse n'etait pas quelqu'un de fragile, et elle survécut au voyage. Pendant la courte durée du trajet, elle sentit l'odeur de Valentine, le battement de son coeur, la chaleur de ses larmes, et la Brumeuse qui nage dans les égoûts, se cache de la garde, trompe des gardiens d'asile de fous et court dans la neige a la recherche de ses amis retourna en coulisses, laissant revenir la Brumeuse de toujours, submergée de douleurs, mais qui s'accrocha encore un peu. Infirmière coeur-rouge etait toujours là, et Infirmière Coeur rouge aida Valentine, épuisée, a la traîner dans sa chambre, où Oréal avait été installé faute de place. Pincée apporta a boire à la licorne blanche, qui en renversa un peu à coté, et qui s'endormit dans un coin de la pièce.
Quelques heures plus tard, Prétentieux etait de retour.
- La SALOPE, hurla t'il, c'est injuste, une telle débauche de moyens. Pourquoi y a personne qui BOSSE, pourquoi vous me laissez tous tomber, alors qu'on arrive si près la date critique?
Tout ceux qui etaient dans le couloir le regardaient, interdits. La porte de la chambre de Valentine s'ouvrit avec fracas et Prétentieux aperçut la licorne, prostrée dans un coin, qui s'éveillait maladroitement a cause du bruit. Il aperçut aussi Brumeuse, couverte de pansements, Pincée, qui etait toujours là, et perdit définitivement patience.
-T'etais passée ou, toi?! aboya t'il à Valentine en l'attrapant par la crinière, lui arrachant un cri clair comme du cristal.
-Lâchez là! cria un des couturier en l'arrachant a la licorne qui retomba comme une chiffe molle
-Vous etes des traîtres! rugit Prétentieux en essayant de récuperer ses lunettes. Celui qui l'avait frappé devait payer. le styliste se jeta sur le couturier et commença a le frapper sans faire attention a l'agitation confuse autour de lui. Des pattes l'attrapèrent, leur propriétaire prit un sabot en pleine face, des insultes furent lancées et le personnel de Poneys du Décor se lança dans une bataille menée avec l'energie du désespoir et une envie d'en découdre une bonne fois pour toute, pour éponger les nuits sans sommeil, les frustrations quotidiennes et le rythme insoutenable qu'ils menaient depuis des jours. Valentine se prostra dans un coin pour essayer de se proteger des coups perdus, et vit soudain Pincée qui s'éleva devant la masse, au mépris du danger, et hurla: -Arrêtez!
L'ambiance retomba, non pas que quelqu'un eut écouté la pouliche, mais parce que la fatigue avait eu raison de tout le monde. Néanmoins, elle capota leur attention.
-Vous êtes fous! hurla Pincée. la jeune licorne pleurait.
-Vous êtes fous, a vous battre comme des chiens, et tout ça pour quoi? La première place d'un concours de mode?
Vous passez votre temps à courir contre le vent, a la recherche de l'inatteignable. Vous passez votre temps à courir, et vous en oubliez de vivre. Et lorsque vous l'atteignez, que faites-vous, sinon rechercher quelque chose d'autre? Vous n'avez même pas idée du mal que vous faites, a vous même et aux autres.
Je suis si jeune, et vous me dégoûtez, et je me dégoûte déja. Est-ce cela, l'avenir qui m'est réservé? Suis-je condamnée à devenir comme ça? Comme vous?
Vous êtes tous ignobles.
La licorne se tut, le regard fuyant.
-Chant des étoiles... gémit Prétentieux en s'asseyant dans un coin, et il pleura. Il pleura sans retenue, les yeux rouges, les trait tirés, s'essuyant dans la manche de son costume usé par des semaines sans lavage. Il pleura, et personne ne l'avait jamais vu comme ça, et personne ne savait quoi dire. Quand il se calma enfin, il regarda l'assistance, et lacha:
-Nous sommes tous devenus fous.. Nous sommes fatigués, nous n'en pouvons plus, et nous avons oublié qui nous étions.
-Chant des etoiles m'avait protegé contre moi-même, et je l'ai oubliée. Encore une fois..
-Elle avait une fille, murmura lentement Brumeuse, a demi consciente. Quelqu'un de perdu. Le saviez vous, Prétentieux?
-Une.. Fille? Comment est-ce possible, je ne l'ai jamais vu! dit Prétentieux.
-Ca se serait remarqué.. Dans ce milieu, j'imagine. Peut etre l'a t'elle eu avant. Peut etre qu'elle travaillait pour payer sa place dans le Pensionnat de Joli Nuages, là ou elle échapperai à son père indigne.
-C'est pour cela qu'elle veillait tant sur Valentine..
Nous avons passé notre vie a vivre derrière les autres, et Chant des Etoiles etait la seule a avoir décidé de changer de route. Mais pour elle, c'etait trop tard. C'est de ma faute si elle est morte. Je l'aimais, et j'avais tout fait pour le refouler. Comment ais-je pu faire une chose pareille?
-Souhaits sifflotés etait affamée, dit Brumeuse. Elle etait torturée par un manque affectif inimaginable. Je n'ai jamais vu quelqu'un souffrir autant, même si elle essayait de ne rien en laisser paraître et tentait de détruire ce qu'elle ne pouvait pas avoir. La "relation" de Valentine avec son "amant" etait ce qu'elle n'osait même plus esperer en rêve, et ça a été étalé sous son nez pendant des mois. Nous nous nourrissions de fantasmes, et nous avons tous perdu la raison.
Prétentieux se tourna vers ses assistants, montrant la pièce d'un geste.
-Ce concours, nous n'avons pratiquement aucune chance de le gagner, de toute façon. Tout le monde le sait. Les jurys nous haïssent, la sal.. Finitions photographiques est bien mieux entourée, nous sommes a bouts de nerfs. Tant que nous ne ferons que singer les autres, nous resterons dans leur ombre.
Et puis, il y a cette présence. Chant des Etoiles est encore partout. Son odeur, la forme sur les coussins où elle avait l'habitude de s'allonger pour nous regarder faire, les poils bleus et luisants qu'on retrouve dans la moquette et accrochés aux murs.. Elle n'etait plus qu'une présence lointaine, vouée a l'autodestruction depuis si longtemps, et je n'ai rien vu. C'est de ma faute si elle a mis fin a ses jours.
Tant que nous resterons prisonnier de notre passé, cela nous coûtera notre futur. Nous n'avons plus rien a faire ici.
Loin dans les nuages d'un songe halluciné, Oréal entendait. Le sédatif donné par Infirmière Coeur Rouge etait puissant mais son corps etait depuis bien longtemps accoutumé a toute les drogues qui se passaient dans le milieu, et il n'etait pas parvenu a sombrer dans le sommeil profond. Pour tout le monde, Chant des Etoiles avait mis fin a ses jours, ce qui n'etait pas totalement vrai, mais pas totalement faux non plus. Alors qu'elle etait encore consciente, elle avait fini cessé de se défendre, le laissant achever ce qu'elle n'avait jamais eu le courage de faire a sa place, et mettre fin a sa vie. Son esprit glissa ce petit détail de l'histoire très profondément dans les abysses de sa conscience, et referma la porte a clé. La vérité ne ferait de bien a personne.
La nuit tombait sur Nombreux Galops, lorsque la dernière planche a dessin fut chargée dans une charrette. Les couloirs aux murs constellés de photographies etaient vides et sombres, les portes etaient restées ouvertes, des robes non terminées etaient eparpillées pèle-mèle en dehors de coffres vomissant du tissus sombre, vestiges d'un style depuis longtemps en mal-être. Il n'y avait plus personne dans le studio des Poneys du Décor.
-Etes-vous sûr de vouloir le faire, monsieur Prétentieux? Demanda Valentine, près de la porte d'entrée.
-Oui, Valentine. Il faut que je le fasse. Sinon, je ne m'en remettrai jamais.
L'eclat d'une allumette perça la nuit. Maintenant, tout allait changer.
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| | | #Naomie64 Brony squatteur
Date d'inscription : 16/09/2011 Age : 28 Localisation : Dans un champ. Sisi, regarde Google Map.
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Ven 24 Fév - 18:15 | |
| Que va-t-il advenir de Poney du Décor ? Souhaits Sifflotés va-t-elle revenir dans l'aventure ? Qu'est-ce que Prétentieux s'apprête-t-il à faire ? Oréal sera-t-il démasqué ?
La suite dans le prochain chapitre de Valentine ~ |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| | | | #leocity Frony
Date d'inscription : 30/12/2011 Age : 29 Localisation : un trou paumer que tu connait pas
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Ven 24 Fév - 22:45 | |
| j'ai eu une envie de chialer, je croit bien que c'est la première fics qui me fait ça. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Ven 24 Fév - 23:13 | |
| Le dénouement, bientôt |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Valentine, chapitre 28. Sam 25 Fév - 14:33 | |
| Valentine, chapitre 28. - Spoiler:
L’allumette vola en l’air, illuminant faiblement les alentours au fur et à mesure qu’elle s’éloignait, et tomba sur une pile de crayonnés destinés à servir d’allume-feu. Mais elle fût soufflée par le vent, et au lieu du brasier attendu, il n’y eût qu’un mince filet de fumée qui ne tarda pas à disparaître dans la nuit noire. Prétentieux poussa un petit hennissement jaune et craqua une seconde allumette, en ajoutant « Je suppose qu’on a rarement tout du premier coup ». La seconde allumette ne s’éteignît pas, et le papier s’embrasa ; le feu se répandît le long de la trainée de crayonnés qui allait jusqu’à l’intérieur de la maison, s’attaqua aux robes et embryons de robes qui pendaient encore aux mannequins, leurs premiers et derniers propriétaires. Puis les charpentes prirent feu, les flammes vinrent lécher les murs , se nourrissant du papier peint et du papier glacé des photos de mode. 10 minutes après le début de l’incendie, la maison n’était plus qu’une fournaise méconnaissable, qui grinçait et radiait d’une lumière intense. Finalement, ce qui avait été un jour le lieu le plus créatif de tout Equestria s’effondra sur lui-même dans un tourbillon d’étincelles et de braises, qui restèrent longtemps en l’air, portées par la fumée grisâtre qui s’élevait en panaches épais au dessus du brasier ardent.
Valentine regarda Prétentieux, qui lui regardait l’incendie sans ciller, protégé par ses lunettes de soleil. Elle ne pouvait pas voir ses yeux, et se demandait ce qu’il ressentait en voyant brûler Poneys du Décor. Puis elle vît une larme couler, et sût. De la tristesse, évidemment ; comment pouvait on rester de marbre en voyant ainsi se consumer l’entreprise de sa vie? Mais dans le faible sourire du styliste, elle devinait aussi un peu de soulagement. Tout ça était derrière lui, maintenant : il pouvait repartir de zéro. Les sinistres fantômes qui hantaient cette endroit étaient à jamais exorcisés. Pour la première fois depuis des années, Prétentieux était en paix avec lui-même.
« Bon. » fît-il, essuyant les traces humides sur son visage du côté de sa patte. « J’espère que vous vous êtes bien réchauffés. »
« Vous n’avez oublié personne à l’intérieur, hein, monsieur Prétentieux? » demanda nerveusement Pincée.
« Oh, par Celestia, Oréal! » cria-t-il. Puis, en voyant le visage de la pouliche se décomposer, il éclata de rire et lui frotta les cheveux. « Non, je plaisante. Il est là, à température ambiante. » Il pointa du sabot la charrette, et le poney déjà allongé dedans grimaça et lui fît un sabot d’honneur. « Bon, en route… »
Soudain, un son strident retentît, suivi d’un horrible crissement alors qu’un pégase atterrissait en dérapage contrôlé. Il déploya brusquement ses ailes, faisant voler quelques plumes, et s’arrêta devant les quelques poneys abasourdis. L’armure dorée qui resplendissait sous les flammes ne laissait aucun doute sur la fonction du pégase ; un garde royal.
« Ne bougez plus, ordures criminelles! » s’exclama le pégase. « Vous êtes en état d’arrestation pour incendie volontaire sur propriété privée, et en vertu de l’article 42-A du … »
« Allons, allons, du calme, bel étalon. » fît Prétentieux d’un ton prudent, en s’avançant vers le garde, qui interrompît son discours. « C’est ma maison que vous voyez là, et moi qui y ai mis le feu. Aucune raison de s’alarmer. »
« Mais … C’est Poneys du Décor, le … Oh, ne me dites pas que … » Il fît un pas en avant, et plissa des yeux. « Vous êtes Prétentieux? Le styliste? » Il s’étrangla presque en prononçant ces mots.
« Lui-même. » Prétentieux enleva ses lunettes et lui adressa un sourire ravageur, le même sourire qui avait fait chavirer le cœur de centaines de poneys de tout âge et de tout sexe, qu’il soit imprimé sur un magazine ou brillant sous les projecteurs. « Mais peut-être … » susurra-t-il « … pourriez-vous nous aider, moi et ma petite équipe? Nous cherchons un endroit où nous installer quelques temps, un endroit qui n’est pas aussi brûlant que … » Il se retourna, offrant l’espace d’une seconde une splendide vue arrière à son interlocuteur, et lança un regard aguicheur derrière son épaule : « … que vous … ».
Le pégase déglutît, et lutta pour ramener ses ailes le long de son corps. « Et bien … Il y a ce restaurant qui a mis clé sous la porte. Le Horsia, il me semble. Une sale histoire. Officiellement, il est abandonné, mais je pourrais vous y faire entrer, je suppose… »
« … Fermé? Mince, j’adorais leur cuisine. » gémit Prétentieux, à voix basse. « Ce serait vraiment merveilleux de votre part, monsieur … ? »
« … Euh … Cannelle. » Le pégase fouilla dans son armure, et en ressortît une clé dorée. « Dites, vous penserez à moi si vous avez besoin de modèles? Ou n’importe quoi d’autre, vous me trouverez à la caserne, et … »
« Bien sûr, bien sûr, merci. » Prétentieux s’impatientait. « Si vous permettez, monsieur Cannelle, nous avons beaucoup de travail. »
« Oh, pardonnez moi! Euh, juste une dernière chose. J’étais venu chercher un dénommé Oréal. J’ai une lettre pour lui. » Il sortît une enveloppe bleue en carton épais, frappée d’un sceau de cire en forme d’éclair. Aïe, pensa Prétentieux. Ça, ce n’était pas bon signe. Il prît la lettre et la glissa dans une poche de son veston, s’assurant que le concerné n’avait rien entendu.
« Je lui remettrais. » murmura-t-il. « Merci. »
Le convoi se mît en route, grelottant sous le froid mordant. Seuls Oréal et Brumeuse avaient été autorisés à s’abriter sous le la bâche chaude et épaisse qui recouvrait la charrette et protégeait les dernières reliques de Poney du Décor ; les autres marchaient à côté d’un pas mal assuré, et une coiffeuse manqua de se casser une patte en glissant sur du verglas. Mais au final, ils arrivèrent au restaurant déserté sans trop d’ennuis, et les plus malchanceux s’en tirèrent avec les prémices d’un méchant rhume qui allait certainement leur coller à la peau tout le reste de l’hiver. Après s’être assuré que l’endroit était bel et bien vide, Prétentieux déverrouilla la porte et entra, laissant ses assistants décharger la charrette.
« Ah, le Horsia! Je parie que les trois quarts d’entre vous n’auraient jamais pu y mettre les pieds. Dommage qu’au moment ou vous le fassiez, il soit fermé, ha ha ha … Mais trêve de bavardages, il est temps de rendre à cet endroit sa dignité. »
Ainsi, le Horsia reprît vie. En quelques minutes, la charrette fût vidée de son contenu, ainsi que des deux poneys qui y roupillaient, pelotonnés l’un contre l’autre, ce qui ne manqua pas de provoquer une pointe de jalousie chez Valentine ; néanmoins, elle ne sût pas lequel des deux lui insufflait ce sentiment. Elle espérait que c’était Brumeuse. Mais il y avait plus urgent. Sous le commandement expert de Prétentieux, il ne fallût pas longtemps pour que la machine bien huilée de Poneys de Décor se remettent en marche, et déjà, les stylistes s’affairaient à dessiner, au dessus des tables en ébène du restaurant, les couturiers cousaient, les modèles prenaient la pose et s’entrainaient à défiler le long d’un podium improvisé. Il n’était plus question de se lamenter sur la présence ou l’absence d’un tel, ou de ressasser les histoires du passé, seul comptait le concours et l’énergie désespérée qu’on déployait pour le gagner. Puis le soir arriva, et il fût décidé que tout le monde avait bien besoin d’une pause. « Dormez ou sortez rejoindre vos familles, mais gardez à l’esprit que vous ne pourrez pas faire les deux. » disait Prétentieux. « On reprend dans 5 heures. Sauf les modèles, on ne veut pas vous voir sur scène avec l’œil endormi, bien sûr. »
Valentine se dévêtit et enfila des bottines épaisses, une selle rembourrée et une écharpe en laine. Le blizzard était retombé depuis peu, et le froid supportable. Pas le temps idéal pour une balade, mais Valentine n’aurait pas pu supporter de rester 10 minutes de plus au milieu de tout ces poneys agités. Elle avait envie d’être un peu seule, de sentir la neige crisser sous ses bottes, d’observer les singulières empreintes que laissaient ses pas dans le manteau blanc qui bordait la rue, de sentir les flocons fondre sur son poil ; elle aimait l’hiver. Alors qu’elle faisait tomber la neige d’un buisson, elle perçût un bruit de pas, et se retourna. C’était Oréal, couvert de vêtements chauds de la tête aux sabots.
« Tu ne devrais pas être au lit, Oréal?» fît-elle derrière son épaule, légèrement ennuyée d’avoir été dérangée pendant son temps de repos.
L’étalon emmitouflé feignît de ne pas remarquer l’hostilité que lui témoignait Valentine. « En fait, je ne suis pas sûr qu’il y ait des lits ici … Et je ne suis pas sûr que j’arriverais à dormir sans tranquillisants, de toute façon. » Il attendît une réponse de Valentine, n’importe quoi, mais rien ne vînt. La pouliche fixait le buison avec obstination. « J’avais quelque chose à te dire, en fait. Quelque chose d’important. Il se peut qu’après le concours, je parte en prison. »
Valentine glapît et fît volte-face. « … Quoi? Mais pourquoi? »
« Le Merveilleux Boulon. » Il attrapa entre ses dents une enveloppe bleue qui sortait de sa poche, et Valentine s’en saisît magiquement et l’ouvrît. « Je crois qu’il est mauvais perdant » ajouta-t-il avec un ricanement cynique.
Valentine lût les lettres, car il y en avait deux. La première, une lettre d’insulte assaisonnée de menaces de mort et de promesses de rendez-vous à Tarnation, était signée par S’Élève-en-l’air en personne. La deuxième, nettement plus préoccupante, était une invitation cordiale et polie au tribunal de Nombreux Galops, un peu après le concours. Bien entendu, il était précisé que toute absence serait considérée comme un aveu de culpabilité.
« Prétentieux m’a promis de trouver un bon avocat, et j’ai encore le témoignage de Pincée mais … Tu sais comment sont les choses ici, j’aurais de la chance si je ne suis pas envoyé au donjon sans autre forme de procès … » gémît Oréal.
« Euh … Je suis sincèrement désolée, Oréal. » fît Valentine, cette fois avec une reélle compassion. Elle replia les lettres et remît l’enveloppe dans la poche de l’étalon, qui frissona en sentant l’aura magique le toucher. « Est-ce qu’il y a quelque chose que je puisse faire? »
« Ben, en fait, je me demandais si par hasard tu n’avais pas changée d’avis en ce qui concerne … toi, moi, enfin, tout ça … Oh, et j’aime vraiment bien ta crinière … » Il rougît furieusement et tenta un sourire charmeur.
Valentine lui lança un regard dégoûté. « Alors, c’est ça que tu veux? Goûter une première et dernière fois à la jument de tes fantasmes avant de disparaître? Tu ne penses vraiment qu’à ça. » Elle pausa un instant, et ajouta avec un sourire narquois. « Je serais presque tentée d’accepter, après tout, les juments vont beaucoup te manquer en prison. » Elle regretta instantanément ces mots. Depuis quand elle était cruelle?
Oréal sentît les larmes lui venir aux yeux. Il s’était attendu à tout, sauf à ça. « Tu n’étais pas obligée de dire ça, Sabots-de-Salope. » bredouilla-t-il, ravalant un sanglot. « Je ne suis plus un de ces étalons là. J’aurais aimé que tu le remarques, après tout ce temps. »
« Je suis désolée, mais … » commença Valentine, affreusement embarrassée, en faisant tourner son sabot dans la neige. « … Tu n’es vraiment pas mon genre, et … ». Elle leva les yeux, espérant croiser le regard d’Oréal et lui faire comprendre qu’elle regrettait, mais ce n’est pas lui qu’elle vît. Un étalon imposant, d’une beauté fantômatique, la toisait de sa hauteur. Ses pupilles se contractèrent, et elle se recroquevilla sur elle-même. « … non, pas toi … » murmura-t-elle.
« Valentine? » fît Oréal, anxieux. « Quelque chose ne va pas? » Evidemment, rien n’allait. Valentine tremblait de peur, pas de froid. Ses yeux fous semblaient dévisager une silhouette imaginaire. Ses lèvres s’agitaient nerveusement. Elle avait ramené ses pattes avant devant sa poitrine, tel un maigre rempart. Mû par une soudaine impulsion, Oréal traversa l’espace qui le séparait de Valentine et posa ses lèvres contre les siennes.
Valentine sursauta et reprît ses esprits. Ce n’était pas Casaneighva ; Casaneighva n’avait jamais existé, de toute façon. C’était une vraie bouche, un vrai étalon ; son premier vrai baiser. Et c’était Oréal. L’espace d’une seconde, elle fût tentée de le repousser, comme elle l’avait toujours fait auparavant, mais plus le baiser durait, plus ça lui semblait absurde. Elle avait attendue ce moment pendant si longtemps. Il interrompit le baiser, et Valentine plongea ses yeux dans les siens, haletante. Et c’est là qu’elle se rendît compte à quel point il était beau. Pas parfait, certes, mais après tout, qui l’était dans ce bas-monde?
« Euh … Tu ne vas pas me frapper, hein? »
Valentine sourît et lui rendît fougueusement son baiser, un sabot parcourant sa crinière mal coiffée, l’autre caressant sa fourrure épaisse sous ses vêtements d’hiver. C’était donc ça, un étalon, pensa-t-elle. Les muscles sous le cuir. L’odeur enivrante et masculine de la transpiration. L’haleine chaude. Ce n’était pas comme elle l’avait imaginée, mais tellement mieux que les caresses étherées de l’étalon des plaines de l’esprit. Oréal l’allongea par terre et lui mordilla l’oreille, lui arrachant un petit gémissement. D’un sabot, il lui caressait doucement la corne, de l’autre, la joue et le cou. La licorne gémît et enfouît sa tête dans sa crinière. Elle sentait bon.
Puis elle sentît quelque chose de chaud et humide lui toucher la cuisse. Elle sursauta et rampa en arrière, et rougît en apercevant ce qui se dressait fièrement entre les pattes de l’étalon au dessus d’elle. Oréal se tourna sur le côté, gêné, prêt à se lever et à repartir la queue entre les jambes. Mais à sa grande surprise, des sabots se glissèrent le long de son dos et Valentine l’enlaça par derrière, et lui murmura à l’oreille : « Oréal … J’ai besoin que tu me le fasses … ». Puis elle lui lécha tendrement le coin des lèvres.
« Tu en es sûre? » fît-il, nerveusement.
Pour seule réponse, elle hocha la tête, et roula sur le dos, les pattes écartées. Elle n’éprouvait aucune gêne ; bien sûr, le métier de modèle lui avait perdre une partie sa pudeur de pouliche, mais cela n’avait rien à voir. Elle savait que Oréal n’avait d’yeux que pour les siens. Il se plaça au dessus d’elle, l’embrassa, et 3 secondes plus tard, Valentine devînt une jument.
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La neige avait depuis longtemps fondue autour d’eux lorsque Valentine émergea. Mais à sa grande surprise, elle n’était pas seule avec Oréal. A côté d’eux se tenait Pincée, elle aussi en habits d’hiver, apparemment occupée à faire un bonponey de neige. A en juger par la sophistication de l’œuvre, elle devait être la depuis longtemps.
« Oh! Enfin réveillée? Je commençais à avoir froid. » s’exclama la pouliche rose d’un ton qui aurait pu passer pour du reproche, si prononcé par quelqu’un d’autre.
« Qu’Est-ce que tu fais ici, Pincée? » grommela Valentine, en se remettant sur ses sabots. Elle toucha Oréal du bout de la patte. Il grogna et ouvrît l’œil avec grande peine.
« Monsieur Prétentieux m’a chargée d’aller vous chercher et … Vu que j’osais pas vous réveiller, je vous ai attendue … Ça vous dérange pas? »
« Toutes les bonnes choses ont une fin. » dit Oréal alors qu’il se redressait, et faisait tomber le peu de neige qu’il restait sur son manteau. « Surtout le sommeil. » Il étira ses pattes.
« Sinon, Valentine … » commença Pincée. « J’ai quelque chose pour toi. » Elle fouilla dans son sac, effleurant au passage la bourse d’or pleine à craquer, en en sortît une fiole remplie d’un liquide rougeâtre. « C’est pour, euh, que tu ne sois plus folle. »
Valentine grimaça, et inspecta le flacon. C’est vrai, elle avait bien été folle. Folle à lier, même. Au point de s’être crûe guérie simplement parce qu’elle l’avait décidée. L’étalon des plaines de l’esprit l’avait rattrapée, et ne l’aurait lâchée d’une semelle. Mais il y avait eu cet étalon maladroit, le même qui se tenait en ce moment à ses côtés, et qui l’avait définitivement arrachée à son emprise. Oréal, en la déflorant, avait battu Casaneighva sur son propre terrain. Casaneighva n’existait plus. Casaneighva n’avait plus lieu d’exister.
« C’est gentil, Pincée, mais je n’en ai plus besoin. » fît-elle avec un large sourire.
« Tu es sûre? Mais Rêves Perpétuels m’a dit que … » Elle se souvînt de quelque chose de très important. « Oh, j’espères que tu as raison, comme ça je pourrais donner l’autre à Souhaits Sifflotés. Elle vient d’arriver, tu verrais sa robe! Et … »
Mais Valentine était déjà partie au triple galop.
Dernière édition par Soarin' le Sam 25 Fév - 15:29, édité 1 fois |
| | | #dinomax Floodeur compulsif
Date d'inscription : 15/08/2011 Age : 32 Localisation : un monde de poneys
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 25 Fév - 15:21 | |
| Valentine va tomber de haut quand elle va apprendre qu' oréal a tué son amie |
| | | #lonelywalkerdream Floodeur compulsif
Date d'inscription : 26/01/2012 Age : 29 Localisation : devant son pc / à nevers (forever alone)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 25 Fév - 15:23 | |
| - dinomax a écrit:
- Valentine va tomber de haut quand elle va apprendre qu' oréal a tué son amie
si elle l'apprend. mais connaissant soarin', elle va l'apprendre |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 25 Fév - 19:31 | |
| Je ne pense pas que ce fait soit au centre des derniers événements. Il n'a que peu d'importance, je trouvais |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 25 Fév - 19:53 | |
| - Kahas a écrit:
- Je ne pense pas que ce fait soit au centre des derniers événements.
Il n'a que peu d'importance, je trouvais Peu d'importance ? Le meutre d'un personnage par un autre personnage ? |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 25 Fév - 20:02 | |
| Je veux parler du fait que ce soit Oréal qui a perpétué le meurtre.
C'est très pragmatique : le fait que les personnages croient tous que Chant-des-Étoiles soit suicidée (et non tuée par ponycide involontaire) déclenche le déblocage de la situation à Poney-Du-Décor. La situation se serait-elle aussi bien arrangée si le ponycide avait été dévoilé tout de suite ? |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 25 Fév - 20:13 | |
| - Spoiler:
Est-ce qu'on peut dire que le fait qu'Oréal c'est déchainé sur Chant des Etoiles, a sauvé Valentine ? Elle aurais pu être la victime... Du coup, on peut dire que Chant des Etoiles a sauvé Valentine, Oréal se rachète en la soignant de sa folie. Le tout involontairement. Non ?
|
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 25 Fév - 20:43 | |
| C'est effectivement l'idée de la situation, je pense : finalement, c'est mieux comme ça |
| | | #dinomax Floodeur compulsif
Date d'inscription : 15/08/2011 Age : 32 Localisation : un monde de poneys
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 25 Fév - 21:48 | |
| mouais... à mon avis y s'en tirera pas comme ça |
| | | #Sonic-Rainbow A la réponse
Date d'inscription : 05/02/2012 Age : 28 Localisation : Dans les méandres obscures et tortueux de......ma chambre.
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 25 Fév - 23:05 | |
| Nan j'ai pas envi que ça se finisse! Mais en même temps je suis pressé de savoir comment sa va ce terminer J'aurais aussi pensé (ou peut être bien espéré ) le déflorage de Valentine en chapitre googledoc. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 25 Fév - 23:07 | |
| |
| | | #FuckYeah Brony squatteur
Date d'inscription : 30/05/2011 Localisation : [Insérer ici une blague merdique]
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 25 Fév - 23:24 | |
| Bof non, si tout serai détaillé, ça casserai le romantisme du truc. |
| | | #Sonic-Rainbow A la réponse
Date d'inscription : 05/02/2012 Age : 28 Localisation : Dans les méandres obscures et tortueux de......ma chambre.
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 26 Fév - 0:11 | |
| J'ai pas trouvé ce passage très romantique.Au début sa aurait pu mais la description de l'envie d'oreal casse le tout. Je sais pas si tu voulais faire ce passage façon eau de rose soarin' mais moi j'ai pas eu ce ressenti |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 26 Fév - 2:04 | |
| Plutôt de manière directe sans être sale. Au-delà d'un romantisme, c'est juste la description du fait en lui-même et basta. La "rapidité" de cette description est voulue. |
| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 26 Fév - 14:12 | |
| On a quand même eu droit à une allusion de l'entrepatte d'oréal dans cette scène xD
(rien de surprenant ^^)
Dernière édition par Magicpixel le Dim 26 Fév - 14:25, édité 1 fois |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Valentine, chapitre 29 Dim 26 Fév - 14:20 | |
| Faut bien qu'il s'en serve un peu, le pauvre. Allez, allons-y Alonso. Valentine, chapitre 29/ - Spoiler:
Tôt ce matin, en effet, alors que tout le personnel rescapé des Poneys du Décor qui était resté pour la nuit gisait assoupi sur des tables ou des chaises, voire par terre, du bruit à l'extérieur avait réveillé la coiffeuse attitrée du studio, Poussière d'Étoiles, qui s'était traînée vers la porte en marmonnant des grossièretés; les insultes s'étaient muées en cris étouffés quand elle vit ce qu'il y avait de l'autre côté, la garde de Nombreux-Galops était à leur seuil. Paniquée, la pouliche rose avait discrètement réveillé ses collègues, et tous s'étaient faits le plus discrets possible, osant à peine respirer, attendant qu'ils veuillent bien partir; ce n'est que lorsque quelques coups de sabots furent frappés sur la porte et qu'une voix féminine avait gueulé: "Ouvrez, bande de débiles! Livraison de café!" que la situation s'était débloquée.
Brumeuse avait reconnu la voix, et bondi pour ouvrir la porte; une licorne bleue et malpolie qu'elle avait bien cru voire disparaitre à jamais venait de faire son retour.
--
Souhaits-Sifflotés se frotta les sabots pour en ôter la neige qui y était accrochée; "Pardon, pardon." dit-elle pour qu'on veuille bien lui libérer le chemin, et elle pénétra dans le restaurant abandonné, sous le regard conjugué d'une dizaine de paire d'yeux. Protégée du froid coupant par un manteau d'hermine et une paire de luxueuses bottines fourrées, la licorne portait sur la tête un ornement or-platine incrusté de saphirs qui aurait fait palir d'envie tout le gratin de Nombreux-Galops; sa stature était plus hautaine et plus royale que jamais.
"Mais... Comment saviez-vous qu'on était ici?" balbutia Prétentieux, encore abasourdi par cette apparition surnaturelle.
L'arrivante transportait un sac en tissu entre les dents; elle s'avanca vers le maître des lieux, suivie de près par les pégases en armure qui l'accompagnaient, posa délicatement le paquet sur le sol devant lui, et se redressa. "A cause du café, justement; vous voulez occuper en douce une propriété de la ville, mais vous vous faites envoyer des plaques de dosettes par la poste, en livraison express. Ca vous arrive de réfléchir, quelquefois?"
Prétentieux resta figé un instant, et se baissa pour fouiller le contenu du sac; café en poudre, café en grain, café des îles, café soluble, café de civette, tout ce qu'ils avaient commandé la veille était là; il adressa un regard noir à Poussière d'Étoiles, qui détourna le visage, honteuse.
"Ca va, toi? murmura Souhaits-Sifflotés à l'oreille de Brumeuse, qui s'était approchée entre-temps. Je te dois la vie, tu sais? Tu m'as livrée à la garde pour me sauver. J'en connais peu qui auraient eu le courage de faire ça."
"Qu'est-ce qui se passe, Souhaits? répondit celle-ci, presque au bord des larmes. Je ne comprends plus rien."
"Une longue suite de malentendus, de quiproquos et de coïncidences malheureuses... Ca prendrait des heures à expliquer. Oublions plutôt cette histoire, nous nous en sommes tirées."
Valentine rentra alors dans la pièce, prévenue par Pincée; comme les autres, elle s'arrêta brutalement en voyant ce qui avait débarqué.
"Mais alors, que faites-vous là, poursuivit Prétentieux, vous n'êtes quand même pas venue uniquement pour nous apporter du café? Vous allez nous dénoncer?"
Souhaits-Sifflotés le regarda comme si le Terreux l'avait insultée. "Moi? Mais non, pas du tout. A vrai dire..." Elle s'arrêta un instant, et parcourut les alentours des yeux, comme si elle cherchait quelque chose de bien précis. "... Je ne sais moi-même pas vraiment ce que je recherche ici. Des réponses, va savoir... Ma mère travaillait avec vous. J'imagine qu'avec l'incendie de vos locaux, toute trace d'elle doit avoir disparu. Mais vous êtes les dernières personnes à l'avoir vue en vie. J'ai dû avoir envie de voir ceux qu'elle fréquentait quand elle était encore vivante, rien de plus."
Aucun des poneys ne répondit. Certains regardèrent leurs sabots d'un air gêné, d'autres détournèrent les yeux pour ne pas risquer de croiser ceux de l'arrivante, certains encore s'efforcèrent de retenir une peine maladroitement enfouie et qui refaisait surface.
Poussière d'Étoiles se racla la gorge, rompant la lourde chape de silence qui s'était abattue sur les lieux. "Bon, puisque nous sommes réveillés, on reprend? Venez, les filles. J'ai vos cheveux à finir."
"Vous allez participer au concours? demanda Souhaits-Sifflotés, surprise. Pourtant, avec la disparition de votre bâtiment, on aurait pu croire que..."
"Les Poneys du Décor ne sont pas du genre à se laisser abattre, répondit Prétentieux. Vous y serez?"
La licorne secoua la tête. "Navré, mais la mode ne m'intéresse pas plus que ça. Et puis, j'ai un calendrier chargé, et... Attendez une minute, vous allez aussi faire défiler Brumeuse?" demanda t-elle en voyant cette dernière monter sur une table chargée de ciseaux, d'épingles et de chutes de tissu aux côtés de Valentine.
"Tout à fait! s'écria Pincée. Elles vont défiler ensemble. Tu veux lire le script?"
Souhaits-Sifflotés prit le paquet de feuilles que la pouliche mauve lui tendait, commença à lire ce qui était écrit, et ouvrit alors des yeux carrés. "Vous... Allez vraiment faire ça?" demanda t-elle à Prétentieux d'une voix incrédule.
La figure de celui-ci se fendit d'un large sourire qui laissa apparaitre toutes ses dents, et il hocha la tête d'un air entendu.
"D'accord, répondit la licorne. Je vais négocier une place auprès de mon beau-père, toutes affaires cessantes, il faut absolument que je voie ça. C'est vraiment n'importe quoi, vous allez vraiment parvenir jusqu'au bout?"
"Ben, c'est bien que tu en parles, justement, poursuivit Pincée. Ca tombe bien que tu sois là car on aurait peut-être besoin d'un coup de main..."
"Un coup de main?" répondit Souhaits-Sifflotés en la dévisageant.
"Oui, poursuivit Valentine." elle baissa la tête. " ... Il nous faut un sort."
"Si ce n'est que ça, je..." Puis, la licorne regarda de nouveau autour d'elle, et vit enfin ce qui restait vraiment des poneys du décor. Des poneys abattus par la fatigue, aux yeux cernés, qui tenaient à peine debout. Des cadavres de plats tout prêts et de tasses en carton qui gisaient au fond de la salle du restaurant. Une odeur de fumée froide, de sueur et de crasse qui planait dans l'air, qui lui apparut enfin. Elle gratta le sol de moquette élimée du sabot, et s'adressa à tout le monde en particulier: "D'accord, j'ai compris... Mon arrivée inattendue tombait vraiment à point nommé, c'est ça?"
Tout ce qu'il restait des poneys du décor acquiesca en silence.
"Maison Finition, collection d'été, thème, 'les couleurs de l'hiver'!" annonça le présentateur.
Au son d'une musique électronique rythmée, deux zèbres élancées et à la crinière rasée de près s'avancèrent sur la piste qui traversait la salle pleine à craquer, en se déhanchant; elles portaient toutes deux une tenue légère et ouverte, toute de noir et de blanc cousue, si proche des rayures de leurs propriétaire qu'on n'eut pû dire lorsqu'elles se mouvaient à qui, du tissu ou du zèbre, appartenait telle ou telle partie de l'ensemble qu'elles composaient.
Les deux modèles prirent la pause un moment, puis rentrèrent vers le backstage d'une démarche toujours aussi assurée; pendant que le parterre applaudissait, les juges délibérèrent, puis le résultat tomba; la prestation de la première collection de Finition Photographique échût d'un 10-10-9-10-8-10.
"Entracte!" annonça le présentateur.
"Bouuuh! Bouu-ouuu-ouuuh! C'était nuuuuuuul!" piailla Pincée, accrochée à la rembarde de la tribune présidentielle, faisant tomber du pop-corn sur le public des tribunes moins prestigieuses; personne ne l'entendait.
"Je ne comprends pas que nous ayons fait annuler notre bal de charité, notre partie de croquet avec la Duchesse de Poulichedelphie et le vernissage de la nouvelle galerie d'art de Nombreux-Galops pour admirer ce... cette exhibition, se complaignit le Prince du Carré du Pré de la Tour Cendrée. C'est cela! Une exhibition! On expose ces juments comme dans un vaste salon agricole! C'est dégradant! Honteux! Et que font tous ces... gens, dans la tribune présidencielle?"
Tout le personnel des Poneys du Décor qui n'était pas occupé dans le backstage avait en effet élu domicile dans la plus luxueuse tribune de la salle de spectacle; les couturiers et les designers fumaient, ou se rongeaient les ongles, tout en commentant ce qu'ils voyaient à haute voix; Pincée avait déja semé du pop-corn partout, et ne tenait plus en place. Souhaits-Sifflotés s'était montrée excellente négociatrice...
Vautrée sur un des luxueux coussins à côté du Prince du Carré du Pré de la Tour Cendrée, celle-ci soupira. "Vous avez raison, Darling, nous pourrions appeler un vigile et tous les renvoyer en bas avec les autres. Ou pas, alors à présent, bouclez-là et laissez-moi apprécier le spectacle."
Celui-ci parut frappé par un sabot invisible. Avait-elle vraiment dit... "bouclez-là"? Avait-il bien entendu? Il souffla d'exasperation et regarda devant lui. Il avait demandé à son père une pouliche aimante, tendre et attentionnée, et il lui avait ramené une charretière. Pour se venger, il décida de bouder toute la soirée.
--
Derrière les lourds rideaux qui protégaient l'arrière de la scène des regards du public, Brumeuse et Valentine se tenaient l'une à côté de l'autre, habillées de robes blanches comme neige et aux formes particulièrement complexes, debout et immobiles; elles faisaient l'objet d'une activité toute particulière, leur tour était le suivant.
Poussière d'Étoiles, un ventilateur dans les dents et un autre dans le sabot droit, tournaient autour d'elles et les arrosait d'un flux d'air frais continu; le ventilateur qu'elle tenait au sabot grésilla alors et s'éteignit.
"Merde! jura la pouliche rose. VENTILO!"
Oréal, qui était présent lui aussi, bondit en direction d'une cantine métallique et en sortit un ventilateur du même modèle, un des modèles les plus bon marché qui existait, et le jeta en direction de Poussière d'Étoiles qui l'attrapa au vol; elle jeta son prédecesseur dans un coin où gisaient déja une dizaine de ses semblables.
"Sérieux, où t'as trouvé cette camelote, Oréal?" demanda t-elle en examinant l'objet qu'elle ralluma, l'air dégoûté.
"T'occupe pas de la qualité, baby! s'écria celui-ci. J'ai de la quantité!"
"Alors, comment vont nos deux futures allumeuses?" demanda Prétentieux en s'approchant des trois pouliches, un cigare aux lèvres; il tenait une pochette de disque vinyl dans une patte.
"Valentine, ça va, elle tient le coup. Mais pour Brumeuse, j'ai du mal à la maintenir au sec, et..." Poussière d'étoiles pointa son sabot vers ses lèvres. "... j'aimerais mieux que vous vous teniez à distance avec ce truc, si vous le voulez bien."
"Ca va, ça va, râla Prétentieux en déplaçant son cigare de l'autre côté de sa bouche. Alors, Brumeuse, on a le trac?"
"Ou-oui, gémit celle-ci d'une voix tremblante. Elle était parcourue de frissons, et ne parvenait pas à tenir en place, oscillant sur ses jambes arrières."
"C'est tout? Le trac, juste ça?" insista Prétentieux.
"Le trac, et... Brumeuse baissa la tête, et sa voix se mua en couinements presque inaudibles. J'ai... J'ai oublié de faire pipi..."
Elle leva une épaule pour se protéger, comme si le Terreux allait la frapper; au lieu de ça, il se redressa et partit d'un rire franc et honnête. "Oh, mais si ce n'est que ça, nous allons corriger le problème tout de suite! Coeur-Rouge, vous pourriez nous arranger ça?"
"Pas de problème." répondit l'infirmière, et elle alla fouiller dans la caisse de fournitures.
"Vous... N'êtes pas faché? demanda Brumeuse avec étonnement."
"S'il fallait s'arrêter à ce genre de détails, ça fait longtemps que tous les studios de mode auraient mis la clé sous la porte, expliqua Poussière d'Étoiles. Dans les cas les plus extrêmes, on a des robes qui sont cousues directement sur le modèles, et qu'on ne peut pas enlever sans les déchirer, elles restent quatorze heures sans aller aux toilettes, alors tu imagines qu'il a fallu trouver des solutions... Tu n'as pas peur des sondes urinaires, j'espère?"
Un sombre épisode sur une table en faïence glaciale refit surface dans les souvenirs de Brumeuse. "Non, j'ai connu pire." répondit-elle d'un ton glacial.
L'infirmière s'agenouilla derrière et déplia un long tube de plastique. "Allez, Brumeuse, on lève la queue, et on ferme les yeux."
"Tiens, tire là-dedans." dit Prétentieux en lui tendant l'extrémité froide de son cigare.
"Hey! Vous voulez qu'elle tousse pendant la présentation?" s'indigan l'infirmière.
"Ca va, j'ai ce qu'il faut contre ça, répliqua Prétentieux. Aspire une bouffée, ça va te détendre."
Brumeuse tendit les lèvres, émit un glapissement surpris quand un tube métallique froid trouva sa voie dans les conduits de sa propre personne, et têta le cigare de Prétentieux; aussitôt, elle se mit à tousser et à cracher.
"Une autre."
Brumeuse hésita, et recommença; cela ne parvint qu'a la faire tousser de plus belle.
"C'est bien. Tout va bien se passer, tu verras." dit Prétentieux d'un ton rassurant. Il glissa un bonbon à la menthe entre les lèvres de la licorne, lui flatta la tempe, et se redressa. "Je vais aux platines, les filles; continuez comme ça, vous êtes parfaites"
"Hé... Et moi?" protesta Oréal.
"Toi, va dormir dans la cantine, c'est que comme ça que tu es parfait." répliqua Prétentieux d'un ton sec avant de disparaitre dans les coulisses.
La licorne blanche et bleue était en train de remballer ses disques quand le Terreux fit son apparition dans la loge réservée aux disk-jockeys.
"Oh, c'est vous... Ca va être ton tour, c'est ça? Je te laisse la place, comme d'habitude?"
"Oh, mais je t'en prie." sourit Prétentieux.
"Alors, tu vas mettre le feu ce soir, comme d'habitude? yeah!" insista Disque Rayé en secouant les hanches.
Prétentieux souffla du nez et découvrit les dents. "Non, je ne crois pas que ca sera comme d'habitude, cette fois... Tu vas me garder ma place avec les autres designers, Disque Rayé?" dit-il en décrochant son badge, et en le tendant à la musicienne branchée.
Celle-ci fit oui de la tête et s'empara du badge; Prétentieux la retint et lui glissa autre chose dans les mains. "Et si tu pouvais également... psst pssspsst pssst." lui chuchota t-il au creux de l'oreille. La licorne blanche souleva ses lunettes pour lui faire un clin d'oeil, et disparut par la porte au moment où la concurrente de toujours de Prétentieux fit son apparition.
"Alors, tu participes à ce concours, finalement? C'est dingue, tout le monde pensait que tu ne viendrais même pas... Comment as-tu trouvé ma première collection?" demanda Finition Photographique d'un ton mielleux.
"Je n'ai rien vu, répondit Prétentieux, qui était occupé à ajuster un disque de plastique sur sa platine. Que du noir et du blanc mélangé, comme sur une télévision, pourtant je ne comprends pas, je n'ai pas pris plus de coke que d'habitude, ce matin..."
"Oui, c'était une petite mise en bouche, répondit la photographe. Il m'en reste quatre à passer après. Tu as insisté pour passer le plus tôt possible, c'est audacieux de ta part, tu aurais donc vraiment quelque chose à montrer?"
"Finition, Finition, Finition... soupira Prétentieux. Dis-moi, si tu allais affamer quelques mannequins de plus, au lieu de perdre ton temps dans cette cabine avec moi?"
"C'est cruel ce que tu dis là, minauda la jument bleu cyan. Au moins, mes mannequins à moi sont toujours vivants."
Prétentieux tourna la tête vers elle, les yeux injectés de sang; la seconde d'après, il avait bondi sur elle. "Retire immédiatement ce que tu viens de dire, espèce de greluche mal fagotée, sinon je..."
Il sentit alors qu'on l'avait agrippé par le col et soulevé en l'air comme un fêtu de paille. "Sinon tu quoi? lui beugla à bout portant le garde du corps de Finition Photographique, un zèbre bodybuildé au corps parcouru de nombreuses veines saillantes et prêtes à éclater. T'as pas à crier sur Madame!". Pour marquer ses propos, il jeta le designer dans une pile de chaises en plastique, qui s'effondrèrent sur celui-ci, avant de sortir de la cabine avec sa maîtresse.
Prétentieux se redressa en gémissant, s'épousseta un peu et se remit les cheveux en ordres, puis retroussa ses manches et se pencha sur la platine de DJ; le show avant tout, se dit-il. Elle ne perdait rien pour attendre.
--
"Studio des Poneys du Décor, collection d'été, thème: La Dernière Tendance."
Marchant d'un pas décidé, tête haute, en parfaite synchronisation avec la musique que leur envoyait Prétentieux et qu'elles avaient entendu des centaines de fois au cours des derniers jours, Valentine et Brumeuse, les deux amies de toujours, avancaient au milieu d'un public dense qui n'avait d'yeux que pour elles; leurs robes blanches traînaient sur le sol, et elles regardaient droit devant elles, sans prêter la moindre attention au public, ni à la loge présidencielle.
Arrivées à l'extrémité de l'estrade, elles s'arrêtèrent, et se tournèrent le dos, une patte levée, laissant le public les apprécier et les examinateurs les juger; blanc sur crème, violet sur blanc, elles comptaient les notes en silence; personne ne remarqua que leurs cornes étaient devenues lumineuses.
Et la musique se brouilla subitement, et s'arrêta. A la même seconde, les deux pouliches s'étaient cambrées en arrière, et un public abasourdi constata qu'elles ne portaient plus leurs robes; épaules contre épaules, leurs cous minces se croisant, elles avaient arraché leurs apparats respectifs d'un geste, dévoilant leur bas-ventre encore à peine formé à un parterre de notables et de fortunés. Celui-ci flottait désormais dans les airs, si léger qu'il parut ne jamais vouloir retomber; les licornes et le tissu formaient désormais un '8' parfait, et le temps parut freiner son cours.
Avant que quelqu'un n'aie eu le temps de dire un mot, la boucle supérieure du '8' soudain prit feu; les tenues de coton, de gaze légère et de fibre de rayonne s'embrasèrent instantanément, et les ténèbres de la salle toute entière furent repoussées par une boule de feu éblouissante. L'instant d'après, le feu disparut; ne restait plus que les deux pouliches, improbable statue bicolore à huit pattes, nues comme des vers, et s'offrant en pâture à un public tout entier.
Un silence presque assourdissant avait occupé les lieux; ce fut la voix retransmise à travers des dizaines d'enceintes de Prétentieux, qui s'était faufilé jusqu'a la loge du présentateur pendant ce moment d'absence, qui rompit le malaise.
"Les Poneys du Décor ne présenteront pas de collection d'été cette année. Nous avons d'autres chats à fouetter. Merci d'être venu, et passez une excellente soirée."
Le Terreux lança le micro en direction du présentateur ébahi de stupeur, qui le manqua et le laissa tomber au sol, déclenchant un effet Larsen qui vrilla les oreilles de la moitié du public.
Une rumeur d'indignation monta du parterre, et se fit de plus en plus sentir; certains poneys sortirent de la salle en criant au scandale, d'autres se disputèrent avec leurs voisins, haussèrent le ton et en vinrent presque à se battre; toute l'ambiance quasi-religieuse du défilé s'était désormais volatilisée.
"Les Poneys du Décor, vous êtes DISQUALIFIÉS! Veuillez immédiatement évacuer la scène!" ordonna le présentateur, voyant que les juges avaient rendu leur verdict; Brumeuse et Valentine avaient écopées d'un X-X-X-X-X-X unanime, et allaient probablement s'en ficher royalement.
"Espèce de... DE FILS DE PUTE! s'étrangla Finition Photographique, folle de rage, du banc des designers. Mes meilleures présentations étaient après celle-ci, enfoiré!"
A ses côtés, Disque Rayé rembobinait l'appareil photo jetable, d'un air mi-réjoui mi-songeur. Après tout, si la photo était réussie, elle aussi aurait droit à un tirage grand format du profil de stupeur magnifique de la célèbre photographe.
Dans les coulisses, Poussière d'Étoiles pleurait sans pouvoir s'arrêter, contre la poitrine de Oréal. "C'est fini, c'est fini... lui murmurait celui-ci à l'oreille. Elles ont été parfaites." Infirmière Coeur-Rouge, elle, était déja allée s'évanouïr dans la cantine de métal, où elle ronflait désormais bruyemment, brisée par une succession de nuits blanches.
Debout sur le dos de Souhaits-Sifflotés, accrochée à ses oreilles et sa corne, Pincée hurlait et piaillait des félicitations à l'adresse de ses deux amies, folle d'excitation; elle n'était pas plus entendue qu'avant, mais cela ne l'empéchait pas de continuer.
"Vous avez vu ça? MAIS VOUS AVEZ VU CA? s'indignait le prince du Carré du Pré de la Tour Cendrée. C'était honteux! C'était écoeurant! C'était..."
"C'ÉTAIT GÉNIAL. le coupa Souhaits-Sifflotés. Elles sont allées jusqu'au bout, et j'ai toujours cru en elles. Et vous savez quoi..."
Accoudée au garde-fou, la licorne bleue soupira de bonheur, un sourire épanoui sur le visage. "... Je suis vraiment fière d'avoir des amies comme elles."
Loin de là, dans un petit appartement sombre, une Terreuse nommée Rêves Perpétuels avait assisté au spectacle en direct, assise devant sa télévision; elle reprit une gorgée de calvados, eut un hoquet, et sourit d'un air las. "Félicitation, Brumeuse, murmura t-elle. Embrasse la vie, et décolle."
Des vigiles en uniforme jetèrent un peignoir sur chacune des deux pouliches, et les raccompagnèrent dans le backstage; le défilé des Poneys du Décor toucha à sa fin.
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| | | #Magicpixel Floodeur compulsif
Date d'inscription : 19/02/2012 Age : 34 Localisation : Drôme (26)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 26 Fév - 14:42 | |
| Ca c'est du spectacle ! J'imagine qu'il ne doit rester plus qu'un dernier chapitre, hélas... |
| | | #dinomax Floodeur compulsif
Date d'inscription : 15/08/2011 Age : 32 Localisation : un monde de poneys
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 26 Fév - 15:39 | |
| lol photo finish
j'me suis passer son thème musical en lisant
https://www.youtube.com/watch?v=hBWW1RT2BGQ |
| | | #rengoxx Frony
Date d'inscription : 18/02/2012 Age : 34 Localisation : devant mon ordi
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 26 Fév - 19:10 | |
| si tu pouvais m'envoyer par mp a moi aussi sa serai gentil |
| | | #Selvest Brony confirmé
Date d'inscription : 14/02/2012 Age : 29
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 26 Fév - 19:21 | |
| J'ai pris 7 chapitres sur open office ( j'en suis au 17) car je savais que pour une semaine je serai coupé d'internet pendant une semaine ( ) et je me suis dit "un chapitre par jour " sauf que le premier jour je les ai tous englouti. Tous ça pour dire que ta fic es énorme. |
| | | #Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine | |
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| | | | [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine | |
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