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| [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine | |
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Auteur | Message |
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#Invité Invité
| Sujet: Valentine, chapitre 20. Ven 17 Fév - 23:14 | |
| Okay, here we go. Désolé pour le retard m'enfin bon y'a des trucs plus graves dans le monde. Valentine, Chapitre 20. - Spoiler:
La corne s'éteignit, et la pénombre envahit de nouveau la pièce; seul les éclairages de secours apportaient quelque éclairage à l'endroit. Les deux licornes restèrent silencieuses quelques instants, chacune faisant le bilan de sa situation, chacune attendant que l'autre prenne l'initiative de parler.
"Qu'est-ce que je fais ici? Tu sais ce que je fais là, Brumeuse?" demanda Souhaits-Sifflotés à l'autre licorne, qui secoua la tête.
"Des hallucinations. Je ne connais pas tous les détails. Mais d'après ce qui se disait dans le dortoir, tu te serais prise pour un... étalon."
Souhaits-Sifflotés se pencha en avant, pour voir son entre-patte ; "elle" était toujours là. Doucement, la licorne l'effleura de son sabot, et ressentit une vive sensation à son contact, qui lui fit retirer la patte ; elle se rendit compte qu'elle connaissait déja cette sensation, qui n'apparaissait simplement pas au même endroit. Son esprit l'avait reconstitué de toutes pièces, à partir des idées préconçues qu'elle s'était imaginées à propos des étalons. "Si réaliste..." murmura t-elle, en posant un sabot dessus; Brumeuse la vit se mordre les lèvres, et Souhaits-Sifflotés pressa le sabot contre le plancher, ce qui lui arracha un cri perçant.
"Souhaits? Qu'est-ce que tu...?"
Une décharge d'adrénaline dans le bas-ventre, et ce fut tout. De la douleur autosuggérée. Souhaits-Sifflotés venait d'écrabouiller un de ses testicules, ce qui aurait dû la faire se tordre de souffrance; au lieu de cela, il n'y eut absolument rien. Elle s'examina de nouveau : toujours présente, parfaitement intacte. "C'est dingue... Tout ça paraissait tellement réel."
Brumeuse l'avait regardé faire, silencieuse; a défaut d'être guérie, sa rivale venait enfin de retrouver une stabilité mentale.
"Mais au fait, pourquoi t'es là, toi? lui demanda Souhaits-Sifflotés. Et pourquoi... Dans cet état?"
Brumeuse repensa à la nuit dernière; de douloureux souvenirs encore frais refirent surface, et elle grimaça de dégoût. "Hallucinations. Je n'ai vraiment pas envie d'entrer dans les détails. Trève de bavardage, j'aurais vraiment besoin de ton aide, Souhaits. Tu saurais réparer ça? répondit la licorne en désignant ses attelles d'un signe de tête."
"Laisse-moi voir..." dit Souhaits-Sifflotés en se relevant; ses jambes flanchèrent alors et elle s'effondra lourdement sur le plancher. "Merde! s'écria t-elle, ça doit être le syndrome de manque. J'arrive plus à me tenir debout."
"On va devoir se tirer d'ici en rampant, tu crois? dit Brumeuse. Il faudra qu'on taxe un deuxième fauteuil à un autre malade?"
"N'importe quoi, Brumeuse, gloussa Souhaits-Sifflotés en tentant de se relever. Ca va passer, il faut juste que je m'habitue à... Aaah!"
Elle se vautra de nouveau avec un juron exasperé, cette fois à proximité de la licorne estropiée. Devant le grotesque de la situation, Brumeuse ne put s'empêcher de rire; Souhaits-Sifflotés essaya de lui ordonner de la fermer, pour la forme, mais elle ne put garder son sérieux et rejoint sa camarades dans l'hilarité; les deux juments restèrent ainsi par terre, secouées d'un fou-rire incontrôlable. Finalement, Souhaits-Sifflotés renifla, essuya ses larmes et essaya de recadrer les troupes. "Bon, gardons notre sérieux, il faut que je répare tes jambes... Je devrais savoir faire ça, mais tu vas souffrir comme jamais tu n'a souffert. Tu ferais mieux de mordre ça et de crier dedans, ça devrait t'aider à supporter.", dit-elle en attirant l'oreiller du lit vers elles et en le jetant à la tête de brumeuse.
"Ca prendra longtemps?" minauda Brumeuse d'une petite voix inquiète.
"Je défais les attelles, je ressoude les os et je remets les attelles pour qu'ils ne se doutent de rien. Quelques minutes, pas plus." annonça Souhaits-Sifflotés sur un ton de désinvolture qui peinait à masquer sa propre inquiétude. "Tu ferais vraiment mieux de prendre un de ces trucs.", poursuivit la licorne bleue en désignant les petits tas blancs qui achevaient de se solidifier sur le plancher.
Brumeuse hocha la tête sans conviction, et racla le sol du bout du sabot pour décoller un des anciens comprimés de tranquilisants; elle l'examina, mélange immonde d'opiacées, de farine et de vomi de Souhaits-Sifflotés, ferma les yeux et l'avala, réprimant un violent haut-le-coeur. Son calvaire allait commencer.
"Inutile de me dire si ça fait mal, dit Souhaits-Sifflotés, en usant de ses pouvoirs pour délier les bandes de tissus qui maintenaient les petites planches. Je suis déja au courant. Contente-toi de crier et de te dire que ça sera bientôt fini."
Brumeuse avala sa salive avec difficulté, et se coucha sur le sol, les pattes avant ramenées vers la poitrine, en une posture défensive qui tenait du réflexe; au fur et à mesure que sa camarade libérait ses pattes, celles-ci lui envoyaient des élancements douloureux, et elle pria pour que le comprimé fît rapidement son effet.
Alors, Souhaits-Sifflotés se leva, et s'assit de tout son poids sur le bas du ventre de Brumeuse , la dominant de son imposante carrure; en dessous d'elle, la licorne commença à s'agiter, a pousser de petits gémissements terrifiés. "Du calme!" ordonna la licorne bleue, examinant les pattes brisées pour décider de celle qui allait passer à la casserole en premier. Ce fut la gauche; Souhaits-Sifflotés la souleva délicatement, arrachant de petites plaintes à Brumeuse, et brutalement, les fragments du tibia de Brumeuse s'alignèrent et se réemboitèrent; leur propriétaire enfonça sa tête dans l'oreiller et poussa une longue plainte étouffée, vida ses poumons dans celui-ci et reprit sa respiration par saccades, tout en ralant; puis, elle recommenca.
De son côté, Souhaits-Sifflotés achevait de ressouder la matière osseuse, en se concentrant du mieux qu'elle pouvait malgré les vertiges et le léger brouillard qui obscurcissait encore ses pensées; enfin, ce fut fait, et la patte retomba, comme intacte; la douleur s'estompa un peu, et Brumeuse reprit son souffle, haletante, les joues couvertes de larmes. "Non! NON! cria t-elle quand sa camarade s'intéressa à l'autre patte; celle-ci plaqua le coussin sur la figure de Brumeuse, et ramena son corps en arrière pour bloquer ses ruades; quand elle remit les os en places, une coulée brûlante trempa sa queue et elle se dit que décidément, elle ne ferait jamais un bon médecin.
Enfin, les deux fractures étaient réparées; Souhaits-Sifflotés quitta le corps de Brumeuse, et celle-ci resta étalée sur le plancher, les yeux exorbités fixant le plafond, la langue sortie, en poussant de petits râles de douleur mêlés de soulagement; le calmant avait fait son effet, et la licorne resterait inoperationnelle pendant au moins deux heures; Souhaits-Sifflotés contempla son amie, lui souleva la tête derrière laquelle elle glissa l'oreiller tâché de bave, et regarda le reste de la pièce; il n'y avait plus rien à faire qu'a attendre.
Souhaits-Sifflotés chercha un moyen de tuer le temps, baissa les yeux, et soupira en amenant un de ses sabots vers le bas-ventre; ce n'était plus aussi bon quand on savait que c'était un délire, se dit-elle, sans pour autant se décourager.
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"Ca va?" demanda Souhaits-Sifflotés.
Les lueurs du petit matin s'infiltraient à travers les barreaux de la fenêtre haute de la chambre. Brumeuse reprenait lentement ses esprits; elle avait du mal à se souvenir de ce qui s'était passé voici quelques heures, et s'en félicita; jamais elle n'aurait voulu revivre un tel épisode. Elle leva une patte, et la regarda longuement; celle-ci lui faisait encore un peu mal, mais ne l'élançait plus quand elle la bougeait.
"Oui... Je crois." répondit-elle en essayant de se lever; avec succès, ses pattes tremblaient, mais elle était désormais tout à fait capable de se mouvoir désormais. "Souhaits-Sifflotés?..."
"Quoi?"
Brumeuse baissa les yeux. "... Merci."
"Pas de quoi. Après tout, je n'étais même pas sûre d'y arriver. On peut penser à un plan d'évasion, maintenant, non?"
Brumeuse ouvrit la bouche pour répondre; mais à ce moment-là, une clé joua dans la serrure, les faisant sursauter toutes les deux.
"Merde! pesta Souhaits-Sifflotés en bondissant dans un coin avant de s'y assoir. J'avais oublié qu'elle passe tout les matins pour la sonde!"
"La... Sonde?" commença Brumeuse; trop tard, la porte s'ouvrit, et la tête joviale de la chef de service Rêves-Perpetuels apparut dans l'encadrement.
"Bonjour, vous deux! C'est allé?" leur demanda t-elle, en se dirigeant vers Souhaits-Sifflotés, un ustencile médical composé d'une pochette en plastique et d'un tube fin entre les sabots.
"Très bien." mentit Brumeuse en agitant la tête de bas en haut. Pendant la nuit, Souhaits-Sifflotés avait dû nettoyer un peu la pièce, parce qu'il n'y avait pas de trace de vomi sur le sol; l'atmosphère, par contre, gardait cette odeur piquante, qu'un parfum prononcé d'urine n'était pas parvenu à dissimuler.
"Toi aussi, Souhaits-Sifflotés? murmura t-elle à la pouliche bleue, plus pour maintenir le contact que pour recevoir une réponse. Décontracte-toi, ça va aller vite."
Rêves-Perpetuels amena l'extrémité du tube vers le bas-ventre de la licorne, et d'un geste entrainé, lui inséra la pointe métallique dans l'urètre; celle-ci sentit sa vessie se vider, et Brumeuse sentit qu'elle faisait de gros efforts pour rester la plus crédible possible. Une fois qu'elle eût terminée, l'infirmière accrocha la sonde au pied du lit et se dirigea vers Brumeuse. "Tu es prête? Le docteur veut te voir."
Brumeuse leva les yeux au ciel. "J'ai vraiment le choix?" demanda t-elle d'un ton exasperé, alors que Rêves-Perpetuels l'aidait à se diriger vers le fauteuil.
"Hé, tes marques mignonnes sont des masques de théatre, remarqua l'infirmière. Tu as des talents d'acteur, Brumeuse?"
"Qu'est-ce que ça peut vous faire? la réponse est oui, vous êtes contente?" lâcha Brumeuse, méprisante.
"C'est un joli don, répondit l'infirmière. Peu de gens possèdent ce genre de talent..."
Brumeuse s'assit sur le fauteuil, et la tête de Rêves-Perpetuels passa juste à côté de la sienne.
"... ta copine la dernière." lui sussura l'infirmière à l'oreille. Brumeuse sentit sa crinière se dresser. "Qu'est-ce que...?"
La soignante tourna la tête vers Souhaits-Sifflotés. "Il est impossible d'imiter un patient sous tranquilisants. Souhaits, va fermer cette porte." ordonna t-elle sur un ton qui n'avait plus rien à voir avec l'infirmière délicate et attentionnée qu'elle avait été.
La concernée sursauta, resta interdite quelques instants, et alla fermer la porte sous le regard pesant de Rêves-Perpetuels, la queue entre les jambes.
"Vous voulez vous enfuir d'ici? dit Rêves-Perpetuels appuyée contre le mur, une fois qu'elles furent en sécurité dans la chambre. Vous avez parfaitement raison. Je ne sais pas ce que prépare mon chef. Je ne sais pas jusqu'où il est capable d'aller pour remplir le contrat qu'il a avec votre directeur."
"Un contrat? C'est quoi cette histoire?" demanda Souhaits-Sifflotés.
"Il voulait que tu sortes au plus vite de cet établissement, Souhaits. Toi, et pas vous deux. Il a insisté pour qu'on fasse tout pour trouver ce que vous aviez, et qu'il avait le droit de faire 'tout ce qui était nécessaire' pour ça... Impliquant de se servir de Brumeuse comme d'un cobaye, il avait exigé de 'garder Souhaits-Sifflotés intacte'."
Brumeuse ouvrit de grands yeux. "Quoi? Mais... Pourquoi moi? Quelle est la différence avec Souhaits?"
L'infirmière la regarda droit dans les yeux; son regard était devenu perçant. "Tu veux connaitre la différence entre toi et ta camarade? Je vais te l'annoncer sans détour. Tu vaux cinq fois moins cher qu'elle."
Brumeuse réagit comme si on lui avait donné une claque; elle ouvrit la bouche pour répondre, mais resta muette, estomaquée. De son côté, Souhaits-Sifflotés répéta la phrase, incrédule. "Cinq fois moins cher...?"
"Il reste peu de temps, poursuivit Rêves-Perpetuels. Mon boss s'attend à me voir débarquer chez lui d'une minute à l'autre, avec Brumeuse. Si vous voulez partir, c'est maintenant."
"Vous allez nous aider? hasarda Brumeuse."
"Je devrais déja avoir tiré l'alarme... Il y a un autre problème. Si vous vous enfuyez et que je me retrouve mêlée à ça, je perds ma place ici. Mon job ici représente tout ce que j'ai, vous comprenez ça?"
Souhaits-Sifflotés déglutit. "Mais... Qu'est-ce qu'on peut faire, alors?"
Devant elles, l'infirmière s'assit sur le plancher. "Faites ce qu'il y a à faire. Si vous partez en courant dans les couloirs, vous vous ferez rattraper en moins de deux. Le seul moyen de sortir, c'est de vous faire passer pour moi. Je hais mon boss, et il mérite ça, mais s'il vous plait... Rendez ça crédible."
"Crédible? Il faudrait qu'on vous...?" hésita Souhaits-Sifflotés, de plus en plus mal à l'aise.
"Pas dans les dents, pas plus de quatre comprimés. Dépèche-toi, mon absence va se faire remarquer, et il sera trop tard." dit l'infirmière en fermant les yeux; elle leva la tête, offrant sa gorge à la pouliche bleue.
Souhaits-Sifflotés lui attrapa le col de la blouse et leva une patte offensive; mais elle n'y arrivait pas. Elle qui avait passé son existence à molester ses camarades, que ce soit au jardin d'enfant magiques ou à la pension ressentait pour la première fois un dégoût de la violence.
"Je ne peux pas... couina t-elle, les larmes aux yeux. Personne ne s'était occupé de moi comme ça depuis..."
"Dis-toi que... C'est moi... Qui distribuait les cachets." lâcha Rêves-Perpetuels dans un souffle.
Souhaits-Sifflotés détourna les yeux, une mine dégoûtée sur le visage; elle poussa un gémissement, puis frappa.
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Le couinement régulier de la roue du fauteuil résonnait dans le long couloir qui menait à la sortie; assise sur le véhicule, Brumeuse regardait devant elle, essayant de jouer du mieux possible les malades drogués; derrière elle, vêtue d'une blouse d'infirmière, la calotte rabaissée sur le visage pour dissimuler ses yeux, Souhaits-Sifflotés progressait à pas prudents, se tenant au fauteuil plus qu'elle ne le poussait; les calmants altéraient encore sa perception de l'environnement.
Ils passèrent devant le guichet réservé aux gardien; sans tourner la tête, Souhaits-Sifflotés tendit le badge de l'infirmière à l'occupant de la petite case vitrée; celui-ci regarda machinalement le portrait qui était dessiné dessus, puis la pouliche qui lui avait tendu; mais l'habitude machinale dérailla alors, et la licorne bleue le vit reporter rapidement son regard du badge à son visage; il avait de toute évidence compris qu'il se passait quelque chose d'anormal.
"Elle baigne dans son sang en chambre deux cent quarante-huit, annonca Brumeuse d'un ton candide en relevant la tête. Tu peux bondir hors de ta guérite pour lui sauver la vie, ou essayer de nous appréhender à un contre deux... Au choix."
La réaction de son interlocuteur ne se fit pas attendre; il sortit précipitemment de son guichet, marmonna un vague "vous restez ici vous deux", et elles le virent disparaitre dans la direction opposée. Sans perdre un instant, Brumeuse se précipita dans le petit bureau, examina le panneau de contrôle et pressa un bouton; aussitôt, les deux lourds battants de la porte du mur d'enceinte se séparèrent avec un grondement.
"Libre! cria Souhaits-Sifflotés en s'élançant vers la liberté. Nous sommes libres!"
"SOUHAITS, FAIS GAFFE...!" hurla Brumeuse, trop tard.
Des freins crissèrent, un choc sourd se fit entendre, et la licorne vit le corps de son ami rouler sur le macadam couvert de neige, avant de s'arrêter, immobile.
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"A l'attention de Son Excellence le Baron du Carré du Pré de la Tour Cendrée.
Votre Honneur,
J'ai une bien mauvaise nouvelle à vous annoncer. Souhaits-Sifflotés, cette pouliche dont vous vouliez faire votre héritière, a du s'absenter pour un voyage d'une durée encore indéterminée, afin de rejoindre le chevet d'une de ses tantes mourantes en Yurope; elle ne sait pas quand elle rentrera.
Encore navré pour tous ces désagréments. Nous vous donnerons des nouvelles dès que nous en aurons.
Cordialement,
Le Directeur de la pension des Jolis-Nuages."
Assis dans son carosse, un cigare aux lèvres, le baron se repassait encore et encore le texte de cette lettre, et songeait à tout ce que cela impliquait; il devrait annuler la célebration, décommander tous ses invités, et serait même la risée de Nombreux-Galops pendant un long moment. Pourquoi est-ce que cette tante lointaine avait décidé de passer l'arme à gauche pile à ce moment-là?
Soudain, le véhicule pila, et un grand bruit secoua toute la carrosserie; le baron en renversa son champagne.
"Hubert! hurla t-il, enfin, qu'est-ce qu'il se passe?!"
"Nous avons heurté quelqu'un...! répondit le conducteur d'une voix blanche. Elle s'est jetée sous nos roues, et... Je crois qu'elle n'a rien, votre excellence."
"Tant mieux si elle n'a rien", marmonna le baron.
Il n'aurait pas fallu rajouter un procès avec toutes les complications que cela entraînait à ses soucis. Machinalement, il regarda par la fenêtre, et vit une pouliche en blouse blanche, couverte de neige, traverser la route en titubant;
et celle-ci tourna la tête vers sa fenêtre, et cria: "ENCULÉ!". Pendant une fraction de seconde, le baron croisa son regard, une vague de froid parcourut son échine, et son cigare se changea en cendre. Il se retrouva catapulté dans le bureau du directeur de la pension, face au catalogue des pouliches de luxe, et se souvint avoir ressenti la même chose en croisant les yeux de celle qu'il avait choisie. Et cette pouliche qu'il attendait depuis des jours, celle qui était partie en Yurope et qu'il avait cru perdre... Ce regard, cette robe bleue, et même le blason vide sur ses fesses... C'ETAIT ELLE.
Sans chercher à comprendre, voyant qu'elle allait lui échapper à nouveau, il hurla, oubliant toute tenue: "Hubert! ordonnez aux gardes de rattraper cette pouliche, je la veux!"
"Mais, Votre Excellence... Pourquoi?!"
"EXECUTION!"
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Souhaits-Sifflotés avait mal, le choc l'avait sonnée, mais elle continuait de trottiner dans les rue; Brumeuse l'avait rejoint, lui avait demandé si ça va.
"Non! avait-elle aboyé. T'es contente? A présent, on se tire d'ici, et on met le plus de distance entre nous et cet asile!"
Des claquements d'aile attirèrent son attention, et son sang se figea en voyant les pégases en armure qui se dirigaient vers elle, en la fixant du regard.
"Merde... COURS, BRUMEUSE!"
"Arrêtez-vous!" hurla un des pégases.
Les deux pouliches franchirent les rues du plus vite qu'elles pouvaient, Souhaits-Sifflotés essayant du mieux possible de ne pas tomber; mais les pégases étaient les plus rapides, et elles n'arrivaient pas à les semer.
"Qu'est-ce qu'on fait, haleta Brumeuse, ils se rapprochent!"
La licorne bleue avisa une légère dépression dans le manteau neigeux, et sa corne devint lumière; devant elles, une plaque d'égout jaillit et alla s'écraser dans une congère, révélant un conduit obscur.
"Saute là-dedans, on va les semer, je connais le réseau d'égouts par coeur et ils ne pourront pas nous suivre!"
Brumeuse s'arrêta, pas sûre d'avoir bien entendu. "Tu QUOI?"
"Plus tard, les questions!" répondit Souhaits-Sifflotés en poussant son amie dans l'entrée humide et obscure; elle sauta à son tour, refermant simultanément le couvercle; le temps que les pégases atterissent et ne parviennent à introduire leurs sabots dans les prises pleines de neiges de la lourde plaque métallique, les deux licornes s'étaient fondues dans le cloaque de Nombreux-Galops.
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| | | #lonelywalkerdream Floodeur compulsif
Date d'inscription : 26/01/2012 Age : 29 Localisation : devant son pc / à nevers (forever alone)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Ven 17 Fév - 23:25 | |
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| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 18 Fév - 0:22 | |
| - Spoiler:
Génial le coup de l'évasion ! Merci Soarin' !
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| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 18 Fév - 2:55 | |
| Cette fic' ne s'endort pas, j'aime ! |
| | | #Naomie64 Brony squatteur
Date d'inscription : 16/09/2011 Age : 28 Localisation : Dans un champ. Sisi, regarde Google Map.
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Sam 18 Fév - 13:38 | |
| Souhait Sifflotés à du bon finalement J'ai hâte de savoir ce qu'il va advenir d'elles |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Valentine, chapitre 21. Dim 19 Fév - 14:34 | |
| Désolé pour le retardi! Voila la suite. Valentine, chapitre 21. - Spoiler:
Prétentieux était allé négocier des part de marché avec une autre styliste de VillePoney, alors la journée était libre. Dehors, la neige couvrait les toits et scintillait de fugaces éclats d'argent. par la fenêtre embuée de sa chambre, Valentine voyait des poneys richement vêtus aller et venir, avec la lenteur propre a ceux qui ont le temps de vivre, et l'argent pour se le garantir. Valentine voulait sortir, et respirer l'air frais, courir dans les rues aux pavés humides, l'écharpe et la crinière au vent, et s'asseoir pour contempler l'horizon.
Mais Valentine avait peur de sortir. Elle ne pouvait cesser de penser à Oréal, qui venait de se vider sur elle -sa photo-, cette odeur de foin qui avait envahie l'atmosphere, cet enivrement qui avait saisi le poney lorsqu'il avait terminé, sans éprouver la moindre culpabilité de l'avoir ainsi avilie. Peut-être qu'il avait pensé à des choses, peut-être qu'il l'avait imaginée, elle, susurrer les mots qui font vaciller le coeur des mâles, debout dans un coin de la pièce, pattes écartées, exposée en pleine lumière et un sourire en coin. Valentine sentit les draps de son lit luxueux craquer sous le tiraillement de ses sabots crispés. Ils étaient des centaines, peut-être des milliers comme lui, des milliers à s'accoupler virtuellement avec elle, pantin de leur fantasmes, usée comme s'il n'y avait pas de lendemain, laissée meurtrie sur le sol, sa dignité envolée et son âme définitivement corrompue qui en voulait encore ENCORE qui ne vivait plus que pour ça pour cette sensation de plénitude et ce déversement final qui se répandait dans son corps ENCORE
Valentine hurla dans un coussin, paniquée. Ils étaient partout, et ils la voulaient elle. Il fallait qu'elle parvienne a résister, a etre plus forte que tout ça. Et il n'y avait qu'une personne plus forte. Valentine quitta sa chambre et rejoignit l'étage du haut, vers le placard ou demeurait Chant des Etoiles. Lorsque la licorne entra dans la pièce, le silence devint aussi oppressant que l'obscurité.
-Qu'y a t'il? Demanda doucement la pégase après quelque instants, allongée dans sa position habituelle sur le tas de draps. -J'ai vu Oréal... commença Valentine en rougissant. Le malaise etait palpable. -Moi aussi, je l'ai vu récemment, continua Chant des Etoiles. On a parlé un peu. -Et.. -Et on a beaucoup joué, termina la pégase, tranchante comme une lame de guillotine. Valentine déglutit. Le regard perçant de Chant des Etoiles la toisait avec la même force que d'habitude, mais il n'y avait rien de chaleureux là dedans. -Il avait mes photos! pleurnicha t'elle. Il etait en train de.. -Je me doute de ce qu'il faisait. Les mâles font ça tout le temps. Ils ne vivent que pour ça. C'est le prix de la célébrité, ma douce. -Je n'ai jamais voulu cela, souffla Valentine. -Y compris pendant que tu montrais tes entrejambes a l'appareil photo? Que tu t'exposais, toute nue, sans la moindre gêne, comme la dernière des pute, devant ces mâles dont tu admirais l'envie débordante que leur tenue ne parvenait plus a cacher? cracha impitoyablement la pégase. Valentine recula d'un pas, terrorisée. Les larmes lui vinrent aux yeux et elle ne parvint plus a parler. -Je suis désolé, dit Chant des etoiles, la voix tremblante. Je suis désolé, Valentine. Je ne voulais pas te brusquer. -J-Je n'av-ais pas le ch-choix, bredouilla la licorne en pleurant de plus belle. La pégase la prit dans ses bras pour la consoler. -Moi non plus, souffla t'elle. Moi non plus..
Je voudrais savoir pourquoi tu reste. Je voudrais savoir comment tu arrive encore a vivre avec une condition si terrible. Je voudrais savoir comment tu le supporte, car je sais que je ne le supporterai pas. J'ai rêvé d'entrer dans ce monde, mais le rêve est terminé, et je ne veut absolument pas que ça devienne un cauchemars.
Derrière la porte, un poney a la crinière bleue, qui avait entendu du bruit et s'etait arrêté pour écouter, eut honte et partit, la mort dans l'âme. Il faut que je sois forte, dit Valentine a Chant des Etoiles, lovée dans l'obscurité tranquille. Je dois apprendre a résister a tout cela, même si c'est dur. -Un bien noble choix, dit la pégase. -J'ai un amant, continua la licorne. Enfin, j'en avais un. Ca fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Nous nous envoyons des lettres. On s'est faché il y a peu, mais j'espère qu'il reviendra. -L'amour est une flamme, dit la pégase. Elle réchauffe, et consume. J'avais un amant, aussi, et il avait une amante. -Et maintenant? -Il l'a quittée. Il ne la voit plus.
Quelque heures plus tard, Prétentieux rentra avec fracas dans le studio Poney du Décor, accompagné de sa suite. -Une de moins! dit-il rageusement. Mais il y en a encore tellement d'autres. Et il y a la Salope, je ne sais meme pas ou elle se trouve. On est dans la merde, avec elle! -Qu'avez vous fait d'elle, monsieur? demanda timidement Valentine, coiffée et maquillée. Rien de méchant, j'espère? -Non, j'ai juste dit que sa collection était très bien pour mon poulailler. Elle doit être encore en train de réduire ses robes en charpie. Quelle dommage, elles étaient si belles, mais elle n'avait pas voulu me les donner. Ca fait toujours ça en moins pour la Salope -pas toi, Vale.. -Je ne suis pas une salope! hurla Valentine en claquant du sabot sur le sol.
Tout le monde la regardait, silencieusement. Valentine regarda ailleurs en essayant de ne pas rougir et en se mordant les lèvres. Qu'est-ce qui l'avait prise? Quelqu'un rompit le silence en annonçant que tout était prêt pour les séance photos.
-Parfait! dit Prétentieux, saisissant l'occasion. On commence le plus tôt possible. Il nous faut de l'Art. de la Classe. De la Beauté Conceptuelle, toute la clique! que ça plaise a ces messieurs du jury quand on leur enverra les brochures. A vos crayons, a vos chaussons! La machine bien rodée de Poney du Décor se remit en marche, plus efficacement que jamais. Valentine suivit le mouvement, appréhendant le futur.
--- Les égouts etaient sombre et puants. Brumeuse éternua une nouvelle fois, instantanément rappelée a l'ordre par le regard de Souhaits Sifflotés.
-Ou va t'on? chuchota t'elle. -N'importe où ou il n'y a pas ces sale rats, dit la jument bleue. -Nous ne pouvons errer dans ces tunnels a l'infini. Qu'allons nous faire une fois dehors? Les sourcils de Souhaits sifflotés se fronçèrent. Le clapotement de la boue raisonnait autour d'elles, les gouttes tombaient du plafond et des tuyaux d'évacuation. Elles se rendirent compte qu'elles pensaient a la même chose ou plutôt, a la même personne. -Je veux revoir Valentine Intrigue. Brumeuse espérait que ce n'etait pas pour de trop mauvaises raisons.
-Stop! intima Prétentieux. Ca ne va pas du tout. Valentine, que fais tu donc? Tu es raide comme une chaise! -Je suis désolé, monsieur, gémit Valentine. Il est tôt, le soleil pointe a travers les volets. Nous n'avons pas dormi de la nuit! je suis fatiguée.. -Ecoute, dit le Terreux a la coiffure laissée a l'abandon et aux yeux bouffis de fatigue, nous sommes juste avant un concours, un CONCOURS. Et on est parti pour le perdre si nous ne faisons rien! -Je suis désolée, couina Valentine, abattue. -Bon, va te coucher, on reprend dans quelque heures. Qu'est-ce qu'ils foutent, les stylistes? J'attendais la prochaine livraison de robes il y a deux heures! -Ils sont tous morts de fatigue, je crois, dit Oréal en clignant des yeux comme si il y avait un vent de poussière. J'en ai même vu un suçoter son crayon jusqu'a ce qu'il avale la gomme. A ce rythme là on va vers une catastrophe! -Le sommeil c'est pour les faibles, brailla Prétentieux en renversant son appareil photo. Allez, repos pour tout le monde. On recommence dans trois heures. Personne ne se fit prier. Prétentieux rentra vers son bureau, qui lui servait aussi de chambre. Ce concours etait enfin la chance de voir s'exporter son style et ses modèles au déla des frontières du pays, se faire une nouvelle clientèle. De nouveaux fans! une nouvelle célebrité, bien méritée, plutot que cette espèce de vie misérable a Nombreux Galops, a faire les fonds de rayonnage des librairies. Des fans, de l'argent, de la gloire. Tout ce travail finirait par payer. Assise devant la porte du bureau, une pégase bleue au cheveux violets l'attendait patiemment. Prétentieux la remarqua et ralentit le pas, sachant ce qu'il allait arriver. -Pas encore au lit? demanda t'il a Chant des Etoiles. -Tu n'as donc aucune pitié, commença t'elle rageusement. -Pour la pauvre petite Valentine? La cadette de nos modèles? Qui savait a quoi s'attendre en venant ici? Ca lui fera les sabots. Et puis elle me remerciera plus tard. Pourquoi, ça te pose un problème, ange déchue? Je n'ai jamais compris pourquoi tu t'etais entichée d'elle. -Espèce de sale.. -Et puis, si ça ne te plait pas, rien ne t'oblige a rester, cracha le Terreux. J'ai une notoriété a assurer. Je pense a mon futur. Chant des Etoiles le regardait, incrédule. Jamais il ne lui avait parlé comme ça. -Bien entendu, je puis comprendre que cette notion t'échappe, ton futur a toi se résumant surtout a passer le restant de tes jours a traîner ici et a te faire passer dessus par tout l'étage! -Je t'aimais! hurla la pégase, hors d'elle. Je t'admirais, et je voulais te protéger. Tu m'avais promis qu'on ne referait jamais l'erreur d'oublier qui nous étions. Et tu recommence a détruire les autres pour ta fichue gloriole! Tu sais très bien comment ça va se terminer! -Le passé est le passé. Le futur est le futur, et le tien, je n'en voudrais pour rien au monde. J'ai repris ma vie en main. La porte est toujours ouverte, Chant des Etoiles. Mais pas pour entrer, si tu vois ce que je veut dire. Il entra dans le bureau et tourna la clé. L'impact des sabots de la pégase fit trembler les vases sur l'étagère. Prétentieux l'entendit s'éloigner, et contempla la piece vide. Une partie de lui regrettait ce qu'il venait de dire. L'autre partie etait depuis longtemps bien au dessus de ça. De toute façon, ce statu quo durait depuis bien trop longtemps. Les sentiments, ça n'a jamais fait de bien a personne.
Valentine se rapprocha de la porte en titubant, ayant entendu frapper. Elle ouvrir, un oeil mi-clos, et aperçut Oréal. -Quoi? demanda t'elle, la voix rapeuse. Il sortit la patte de derrière son dos et fit apparaître un bouquet de fleur. C'etait de viles fleurs, a la tige endommagée et a la composition désastreuse. -Eh bien, ahem, je passais par là et alors.. commença t'il. Valentine prit le bouquet pour ne pas qu'il se sente idiot. -Je me disais, qu'on pourrait peut etre *Kof* faire connaissance tout ça.. Visiblement, les galanteries n'étaient pas le fort du Terreux a la crinière bleue et a la combinaison moulante de très mauvais goût. Quel effort terrible, songea la licorne, cela devait être pour quelqu'un de tellement habitué a obtenir du sexe sans même avoir a chercher. Valentine venait d'une contrée lointaine, réputée pour une conception infiniment romantique de l'amour, des parades d'une durée infinie, des efforts considérable menés afin d'obtenir la main tant désirée dans les règle d'un art millénaire. Elle avait joué le jeu, dans ses rêves, et l'image du punk au sexe déformant la combinaison moulante et a la chevelure en pétard saccageait ces rêveries si délicates, les traînaient dans la boue, les foulaient impitoyablement. -Je.. -Ce sont de jolies fleurs, mentit-elle, les yeux toujours bouffis de fatigue. -Ca te dirait qu'on bouffe ensemble, un de ces quatre? demanda t'il en regardant autour de lui d'un air gêné. Ou qu'on boive, ou les deux, je connais un bon bar avec du cidre a volonté et a moitié prix pendant une certaine heure. Y’a de la musique cool. Dans l'imagination de Valentine, des couples vétus de leurs plus beaux atours se donnaient tendrement la main en longeant lentement les bords d'un fleuve tranquille, tandis que passait un voilier et que roucoulaient les pigeons nichant sous les toits des grand bâtiments ciselés finement, profitant de l'écoulement du temps et de la lente course des nuages. Des poèmes etaient dit, des bijoux etaient offerts, des mouchoirs voletaient jusqu'au sol avant qu'un sabot soigneusement taillé le ramasse et que le jouvanceau court le remettre a sa propriétaire dissimulant un tendre sourire. Ainsi se faisaient les choses, pour Valentine. -Non, dit-elle, autant par fatigue que par dégoût soigneusement caché. Je suis trop fatiguée pour le moment. -Alors, ce soir? Demain? -Non.. Et puis, j'ai déja quelqu'un, continua t'elle. Elle referma doucement sa porte sur le Terreux a l'air déconfit, laissant le bouquet a ses pieds, et retourna se coucher. Elle entendit l'impact d'un sabot sur un mur, pensa "pignouf!" et s'endormir a nouveau. A quelque mètre de là, une pégase se laissa impitoyablement et silencieusement violer. La frustration d'Oréal s'etait muée en rage, la colère de Chant des etoiles s'etait changé en mutisme. Il s'aggripait a sa crinière, ne parvenant pas a lui arracher un cri, il la piétina presque, ne parvenant pas a comprendre pourquoi elle lui avait dit "non" alors qu'il avait fait tout ce qu'il fallait, les fleurs, les douce paroles, tout ça.
Les séance photos reprirent de plus belle, et dans un état second, Valentine se plia a toute les exigences de Prétentieux. Elle ne se rappelait pas ce qu'elle avait fait, mais avant un concours il etait de mauvais ton de montrer trop de chose salaces au membre du jury. Lorsque ce fut finit, tard le soir, Valentine etait fatiguée, mais ne voulut pas dormir tout de suite. Elle avait besoin d'air, besoin de fraicheur, besoin de se changer les idées. Elle alla a l'étage de Chant des Etoiles, qui ne s'était pas montré de la journée, et frappa a la porte. Personne ne répondit. -Chant des Etoiles? Demanda Valentine. Tu es là? -Répond, s'il te plait! -Il y a quelqu'un?
Elle ouvrit la porte. Le lieu etait vide. Sur le lit, il y avait un rouleau de papier, posé en évidence au centre du tas de tissus informe. Valentine regarda derrière elle, comme si elle s'apprétait a commettre quelque chose d'illégal, et lut. Chant des Etoiles allait se suicider.
Une licorne blanche sortit en galopant du studio, et s'engouffra dans la nuit.
Tu es ce que j'ai été. Mais tu ne dois pas devenir ce que je suis. Il est temps pour moi de partir.
Adieu.
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| | | #lonelywalkerdream Floodeur compulsif
Date d'inscription : 26/01/2012 Age : 29 Localisation : devant son pc / à nevers (forever alone)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 19 Fév - 14:48 | |
| la suite. la suite! LA SUITE!
j'adore ta fic |
| | | #FitzTheBard Choupi Kaiser
Date d'inscription : 13/09/2011 Age : 30 Localisation : 38
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 19 Fév - 15:09 | |
| J'aime beaucoup cette fic, mais je reste perplexe. J'ai trouvé ce dernier chapitre moins bien que les autres. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 19 Fév - 15:12 | |
| Ah, ben ça. Qu'est ce qui ne t'as pas plus? |
| | | #FitzTheBard Choupi Kaiser
Date d'inscription : 13/09/2011 Age : 30 Localisation : 38
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 19 Fév - 15:22 | |
| Je sais pas... Il était un peu plus confus, ne s’intéressait pas à un seul personnage, mais à tellement que ça se perdait un peu. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 19 Fév - 15:25 | |
| Ouais, ce sont des choses qui arrivent. Bah, j'espère que le prochain sera à ton goût.
Je le posterais ce soir ou demain, je sais pas. Il viendra sur le googledoc. |
| | | #Dragonfly Dragueur du Dimanche
Date d'inscription : 27/08/2011 Age : 28 Localisation : Unyu?
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 19 Fév - 16:22 | |
| Tu vas pas faire ça a Chant des Etoiles quand même? TU VAS PAS FAIRE ÇA?! Sinon, comme d'habitude, superbe J'attends impatiemment la suite |
| | | #dinomax Floodeur compulsif
Date d'inscription : 15/08/2011 Age : 32 Localisation : un monde de poneys
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 19 Fév - 17:54 | |
| cette fanfic est longue, il y a encore beaucoup de chapitre ? |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 19 Fév - 17:55 | |
| Je pourrais pas dire ... On doit en être arrivé aux 2/3, environ ... Le prochain chapitre concluera (en beauté ) la deuxième partie, et servira de pivot pour la troisième et dernière. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 19 Fév - 18:59 | |
| Pour fêter ça, je crois que je posterais le prochain chapitre ce soir vers 22h. Stay tuned! |
| | | #Arnaud5 Brony passionné
Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Alsace
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 19 Fév - 19:03 | |
| Sympa, c' est marrant de s' imaginer cette univers avec des poney, même avec leur façon de voir les choses sa aurrait plus a des hater. Continue, Arnaud5. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Valentine, chapitre 22 Dim 19 Fév - 21:58 | |
| Valentine, chapitre 22, est online sur le google doc! Bonne lecture. |
| | | #lonelywalkerdream Floodeur compulsif
Date d'inscription : 26/01/2012 Age : 29 Localisation : devant son pc / à nevers (forever alone)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Dim 19 Fév - 22:17 | |
| *lis le départ* genial.
*continue a lire* francement j'adore.
*lis la fin* ... ... ... ah bah merde |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Valentine, chapitre 23 Lun 20 Fév - 19:52 | |
| Mince, j'attendais quelques réactions horrifiées. Tant pis Valentine, chapitre 23. - Spoiler:
Sur le mur sale et humide, une longue dalle gravée. D'une main invisible, Souhaits-Sifflotés en balaya la crasse, révélant un motif complexe et arborescent, tacheté de points ici et ailleurs; le complexe égoutier de Nombreux-Galops dévoilait ses recoins les plus intimes aux deux pouliches fugitives.
"Les égouts de Nombreux-Galops, métro des pauvres..." murmura la licorne bleue, tout en scrutant attentivement le plan desdits égouts qu'elle éclairait avec sa torche intégrée. "Nous sommes ici, poursuivit-elle en posant son sabot sur le mur. Le pensionnat est là -la corne de ses pattes râcla la paroi d'une cinquantaine de centimètres vers la gauche- et la vieille ville est de l'autre côté, c'est là qu'il faut qu'on sorte pour ne pas se faire remarquer. Ca fait encore une trotte, des questions?"
A côté d'elle, Brumeuse hocha la tête. "Comment tu connais tout ça? Je veux dire, tu as l'air habituée à circuler là-dedans... Alors qu'au pensionnat, tu étais la première à critiquer Valentine sur ses origines modestes. Est-ce que toi aussi..." et sa voix se fit timide, sa propriétaire baissa la tête et recula légèrement, par prudence. "... Tu viens de la roture?"
Souhaits-Sifflotés regarda au ciel et lâcha un soupir exaspéré. "Evidemment, on ne pouvait pas y échapper... Non! J'ai grandi dans une famille riche et puissante et mon père est l'une des plus grandes fortunes du royaume. Mais il m'est arrivé à quelques occasions de... d'échapper à sa surveillance, et de me retrouver ici. Assez souvent, d'ailleurs, c'est comme ça que j'ai appris à faire de la magie et à utiliser le réseau d'égouts pour me déplacer et me cacher."
"Tu fuguais? poursuivit Brumeuse, inquiète en pensant à ce qui allait suivre. Mais pourquoi tu faisais ça, pourquoi tu préférais rejoindre un endroit aussi... immonde?"
"PARCE QU'IL ABUSAIT DE MOI, EVIDEMMENT!!" aboya la licorne bleue.
Evidemment! Evidemment! Evidemment! leur répondait l'echo, pendant que les deux pouliches se fixaient du regard, l'une pétrifiée, l'autre haletante. "A présent, tu es au courant, alors tu ne le dis à personne et au moindre regard condescendant, je prend ta tête et je l'étale contre un mur, compris?" cracha Souhaits-Sifflotés d'entre ses dents serrées.
Brumeuse avala sa salive avec effort et acquiesca hâtivement de la tête. "Fini de discuter, on continue." ordonna sa camarade.
Les deux pouliches reprirent leur route, silencieuses; l'aura bleutée et électrique de la corne de Souhaits-Sifflotés éclairait leur chemin à toutes les deux.
--
Au bout d'un moment, Souhaits-Sifflotés remarqua que Brumeuse était parcourue de frissons pitoyables, alors que l'atmosphère alentours, réchauffée par la décomposition chimique des excréments de centaines de milliers de poneys dont certains très riches qui nageaient au milieu du profond canal central des souterrains, était presque tiède.
"Hé, saltimbanque... T'as froid?".
"O-oui. couina Brumeuse. Ca fait deux jours que je n'ai rien mangé, et encore, ils m'ont vidé--le--les--"
"Par Celestia, jura Souhaits-Sifflotés. Tiens, prends la blouse." Ce faisant, elle déboutonna le vêtement blanc et sale, alors leur seule possession à ce moment-là, et le jeta sur l'échine de Brumeuse, qui balbutia un vague "Merci..." et l'enfila maladroitement.
"Est-ce qu'on pourrait..." hasarda t-elle ensuite.
"Non, on ne sort pas, lui rétorqua la licorne bleue. On est au dessus d'une rue piétonne, selon le plan, et ça doit être plein à cette heure-ci. Tu peux bien tenir encore deux kilomètres sans t'empiffrer, non?"
Brumeuse voulut protester, mais ce fut un piaillement étouffé qui sortit de sa bouche, car à ce moment-là, l'éclat bleuté vacilla sans prévenir, et perdit presque tout son éclat.
"Merde! s'écria Souhaits-Sifflotés, en levant les yeux pour regarder sa corne. On dirait que j'arrive à court de magie de poney. En même temps, avec nos frasques de ce matin... Tu peux allumer la tienne?"
Brumeuse lui adressa un regard honteux; sa compagne comprit aussitôt, et tapa du sabot sur le sol. "J'abandonne, pesta t-elle. On a croisé une issue il y a cinquante mètres, on va sortir par là. T'as bien gagné ton sandwitch trefle-luzerne, allez."
Derrière Souhaits-Sifflotés, la licorne violette trépida de joie.
--
Appuyée sur les derniers barreaux métalliques et crasseux, Souhaits-Sifflotés essayait de trouver la meilleure façon de soulever la lourde plaque métallique sans magie; elle eut alors l'idée de passer sa corne dans le petit trou et de soulever de toutes ses forces. Arc-boutée sur l'échelle, les épaules secouées de tremblements, les yeux bouffis et les joues rouges, la pouliche bleue décollait le couvercle centimètre par centimètre; en dessous d'elle, Brumeuse la regardait faire, anxieuse, la plus silencieuses possible pour éviter de troubler sa concentration.
Un dernier effort, et la plaque alla s'enfoncer dans la neige voisine; le soleil de midi inonda le mince conduit vertical, et Souhaits-Sifflotés cligna des yeux, en proie à l'éblouissement. La rue était pleine de monde, bien entendu, et elle se savait dégoûtante, hideuse et mal coiffée; heureusement, elle avait préparé son plus beau rictus-gêné-gloussement-ridicule qui savait dénouer même les situations les plus grotesques et les refaire passer dans une relative normalité.
Cela tombait bien, il y avait un étalon à corne à moins de deux mètres de la bouche d'égoût, qui regardait sa tête sortie du sol avec des yeux abasourdis. Un poney du peuple, un larbin colleur d'affiches, qui n'avait certainement jamais rien vu d'original de son existence.
Je suis perdue, vous pourriez m'indiquer le snack le plus proche? Tee-hee! voulut dire Souhaits-Sifflotés; sauf qu'a ce moment-là, elle avait posé les yeux sur l'affiche qu'il venait de coller, et son rictus-géné-gloussement-ridicule était parti en vacances. Sur l'affiche, il y avait son portrait à elle (en mieux coiffé), sa marque mignonne en gros plan, les deux cernés par un "RECHERCHE:" en haut, et un nombre de bits à cinq chiffres en bas.
Souhaits-Sifflotés resta quelques secondes de trop à fixer l'affiche; le poseur d'affiche regarda dans la direction de son regard, regarda à nouveau l'apparition, et ses yeux devinrent braise.
Quand la licorne le vit s'approcher d'elle, par réflexe, elle lança une puissante décharge d'énergie magique sur la plaque qui ne la fit pas bouger d'un millimètre, descendit avec précipitation, rata un barreau et tomba en bas de l'échelle avec un bruit lourd.
"Souhaits! cria Brumeuse, en se précipitant pour l'aider à se relever. Tu ne t'es pas fait mal? Tu-"
"Cours, Brumeuse, grogna la licorne en soufflant une mèche de cheveux qui lui masquait le visage. COURS!"
C’était vendredi soir, et le Horsia était plein à craquer. Reconnu à l’unanimité comme le restaurant le plus chic, et donc le meilleur de tout Nombreux Galops, il n‘arrivait jamais qu‘un de ses luxueux fauteuils en velours reste vacant plus de 20 secondes, et cette soirée ne faisait pas figure d‘exception. Mais malgré la cinquantaine de poneys rassemblés autour d’un plat au nom impossible à retenir, il régnait un calme surprenant. Seule l’élite de la haute société de Nombreux Galops y était admise, et ces poneys là savaient se tenir ; on chuchotait au lieu de parler, on toussait très discrètement, on veillait à ne faire tinter les couverts sans aucun prétexte et à reduire le clapotis du thé au strict minimum. Dans un coin du restaurant, un orchestre miniature jouait inlassablement de la musique classique.
Boutonneux, quand à lui, s’ennuyait sévèrement. Depuis qu’il avait accepté ce travail de valet, le temps semblait passer 3 fois plus lentement. Ses responsabilités se limitaient à se tenir aux portes de la cuisine, constamment titillé par le fumet délicieux qui en émanait, et à attendre que le chef veulent bien lui donner l’ordre d’apporter une commande à une table. Parfois, il devait même s’improviser sommelier, ce qui était tâche relativement aisée étant donné qu’aucun poney, aussi noble soit-il, ne connaissait quelque chose à l’œnologie, et se contentait toujours de prendre le vin le plus cher. Mais il était grassement payé : dans sa tête, il pensait déjà à quitter son boulot pénible, à acheter une compagne et à gravir les échelons de la haute société de Nombreux Galops. Pour la 30e fois depuis le début de son service, Boutonneux se repassa mentalement le film de sa vie. Il esquissa un sourire rêveur, et se demanda si oui ou non il devrait porter un monocle. Puis on lui tapa dans le dos.
« Hey, Boutonneux ! Vas apporter ça à la table 6 ! » murmura le chef, visiblement impatient, en agitant devant lui une grosse tarte aux pommes strié de rayures arc-en-ciel.
« Oui, monsieur. » marmonna Boutonneux entre ses dents, faisant léviter le met à l’odeur alléchante devant lui. Il passa en mode distingué, et s’approcha lentement de la table numéro 6, les yeux mi-clos, le menton relevé. La table numéro 6 était reservée aux Poneys Très Importants, aux invités d’honneurs ou aux plus riches des plus riches, ceux à qui on pardonnait tout les écarts de comportements, y compris le bruit. Et les Merveilleux Boulons, qui ce soir gratifiaient le velours des sièges de leurs postérieurs moulés de lycra, ne s’en privaient pas.
« … et alors là je lui dit : on ne lit même plus tes lettres, ma mignonne! ». Crache-le-feu s’esclaffa bruyamment, et vida son 5e verre de Château-Exquisite 15 ans d’âge. « Vous auriez vu sa tête! »
« Ha ha! Comme si le talent suffisait pour entrer dans les Merveilleux Boulons! ». Eclats de rire. L’un d’eux rota bruyamment, et tous feignaient de ne pas avoir remarqué le jeune étalon qui se tenait à côté de la table.
Boutonneux roula des yeux sous ses paupières fermées et toussota, puis annonça d’une voix solennelle : « La tarte aux pommes Zap du chef. »
« Ah ben tiens! » fît Crache-le-feu en arrachant brutalement la tarte du champ de force et en la posant sur la table. « Je vous jure, sa crinière était pareille à ça! Non mais vous le croyez? Quelle faute de goût! Ha ha! » Elle postillonnait abondamment sur la tarte, sous le regard mortifié de son collègue en face. Il tenta de la rapprocher de lui, mais fût interrompu par une fourchette plantée dans sa patte, et il la retira prestement avec un hennissement de douleur. « Perdu! Hi hi hi! »
Boutonneux fît volte-face, sourd aux rires et aux clameurs hystériques de cette bande d‘idiots, et retourna à son poste aussi vite que lui permettait la marche distinguée. Il en avait ras le bol de toutes ces célébrités indécentes et autres riches prétentieux, et Celestia savait qu’ici ils pullulaient comme les mouches sur un terreux. Il relégua ses rêves de gloire au fond de son esprit, et se mit à rêver d’un futur plus proche, ou il serait dans son lit, son service terminé, le dernier Juments entre les sabots. Plus que deux heures à tenir.
Soudain, la porte s’ouvrit avec fracas, faisant sursauter la moitié des poneys du restaurant. Les courants d’air s’engouffrèrent dans la bâtisse, tels des Wendigos en furie. Au cri de surprise succèderent les cris d’horreur et de protestation. « Oh! Pardon » fît la pouliche en refermant brutalement la porte. Pincée était complètement trempée, vêtue d’un gros pull en laine et d’immondes bottines en fausse fourrure. Elle adressa un sourire gêné à personne en particulier, et partît à la rencontre de Boutonneux en trottinant, laissant au passage quelques traces de neige boueuse sur la moquette hors de prix. « Bonjour! J’aimerais une soupe à la luzerne et un grand pain au raisin, s’il vous plaît! » fît-elle avec un grand sourire.
« Mademoiselle, j’ai bien peur de devoir vous demander de partir … » bredouilla Boutonneux, affreusement embarassé, priant pour que ses employeurs ne débarquent pas soudainement, alertés par le bruit. « C’est un établissement chic, et vous n’avez pas de réservation. »
Le visage de Pincée se décomposa, et ses lèvres tremblèrent. « Mais … mais … J’ai très faim et … J’ai de l’argent! »
« Je … Euh … C’est très cher, ici, pourquoi n’iriez vous pas plutôt dans un restaurant des quartiers sud? Je pense qu’ils seraient plus dans vos … moyens. »
« Il … Il fait trop noir dehors. Laissez moi manger, s’il vous plaît, je sais pas si j’ai assez mais … » En pleurnichant, elle ouvrît la bourse que le Directeur lui avait donné, et la mâchoire du valet tomba. Les bits entassés au fond de ce sac rayonnait au moins autant que le soleil : aucun doute, c’était de l’or. Il passa une patte sur son épaule et l’entraîna dans les toilettes, et verrouilla derrière lui.
« Ou … Ou as-tu trouvé tout ça? » couina-t-il, sous le choc. « J’ai cotoyé assez de poneys de la haute société pour deviner que tu n’en fais pas partie. »
« On me l’a donné. » répondit Pincée, légèrement nerveuse. Elle se cramponna à son sac, ayant soudain pris conscience de la stupidité de sa réaction et du risque que représentait cette somme pour elle. A Nombreux Galops, tout le monde était riche, mais tout le monde était avide. Et cet étalon maigrichon ne faisait pas exception à la règle.
« Qui? Pourquoi? Oh … Et puis laisse tomber, je ne veux pas savoir. » Il fît une grimace frustrée et se passa un sabot sur le visage, s’éclatant accidentellement un bouton avec un pletch sonore. « Je vais t’apporter ce que tu m’as demandée, mais … euh, c’est cher ici, et je prends des risques, alors, hein, je suis sûr que tu comprends bien que … »
« Ça va, j’ai compris. » soupira Pincée. Elle s’était faite avoir. Tant pis, une fois, pas deux. Elle sortît une pièce dorée de sa bourse et la lâcha dans la poche du valet, et ses yeux se remplirent d’étoiles. Il sortît des toilettes en trottinant, la tête plein de rêves.
Pincée s’assît sur les toilettes, et se sécha vite fait avec le rouleau quadruple épaisseur. Elle n’était définitivement pas faite pour la vie ici, mais en fin de compte, elle s’en fichait ; elle n’avait jamais eu l’intention de rester, de toute façon. Nombreux-Galops n’était qu’une escale indispensable. Plus tôt dans la journée, elle était passée à l’asile des Chardons Bleus, où elle avait été reçue par une infirmière gentille et attentionnée ; après qu’elle lui ait racontée toute l’histoire et fait promettre de garder le secret, l’infirmière lui avait confiée un remède sous la forme de deux petites fioles, une pour Brumeuse, l’autre pour Souhait Sifflotés. Pincée l’avait remerciée chaleureusement, lui avait offerte une pièce d’or et était vite repartie à la recherche de Brumeuse, et, accessoirement, Souhaits Sifflotés.
On frappa à la porte. Pincée se leva et alla ouvrir, et Boutonneux entra et déposa sa commande avec un « Bon appétit! », avant de repartir prestement d’un air mi-inquiet, mi-rêveur. Elle se jeta sur la soupe de luzerne, et la bût avidemment, retrouvant un goût qu’elle avait pendant longtemps oubliée. Le goût de la cuisine de sa mère. Elle écrasa une larme, et engloutît le pain aux raisins. Alors qu’elle mangeait, elle baignait dans une triste et heureuse nostalgie, augure de son retour imminent à Villeponey ; bientôt, se promit-elle.Ce n’est qu’une question de jours avant que je retourne chez moi. Bien sûr, maman n’y sera plus, mais tante Chireuli, si. Et peut-être … Ne rentrerais-je pas seul?
Pincée sortit des toilettes, et traversa le restaurant sans un regard derrière elle. Elle posa son sabot sur la porte, la poussa légèrement, et frissona au contact de l’air glacé : le blizzard semblait avoir doublé d’intensité. Le chemin allait être difficile, et elle ne savait même pas ou trouver un hôtel. Elle soupira, et se prépara mentalement à affronter le froid et la tourmente.
« Hey, petite! » cria une voix masculine. Pincée se retourna, chercha du regard son interlocuteur, et le trouva en la personne d’un des Merveilleux Boulons, le seul qui n’était pas encore endormi sur la table. Il lui fît signe, et elle s’approcha timidement.
« Tu m’as l’air bien perdue ici. Tu cherches quelqu’un, peut-être? » fît-il d’un ton pas très naturel. Apparemment, il était quand même bien émeché.
« Euh … Il me faudrait un endroit ou passer la nuit … Je ne connais pas bien Nombreux-Galops et … ». L’étalon cyan la mettait incroyablement mal à l’aise. Pincée avait toujours été une pouliche d’instinct, mais elle ne pouvait pas juste s’en aller comme ça, cela aurait été très impoli. C’était quand même les Merveilleux Boulons, pas n’importe qui!
« Ah! Tout les hôtels ici sont affreusement chers. Que dirait-tu de passer la nuit dans la caravane des Merveilleux Boulons? » s’exclama-t-il avec enthousiasme.
« Je pense vraiment que je devrais …. » commença-t-elle en reculant lentement vers la sortie.
« Mais non! Allez, viens! » Il poussa la table, faisant tomber de sa chaise la jument en face de lui, et saisît brutalement Pincée pour l’emmener hors du restaurant. Elle frissona, aussi bien de peur que de froid, et se débattît, mais l’autre l’enveloppait de ses ailes, et elle ne pouvait que se laisser traîner vers la caravane. Elle cria, mais le souffle du vent étouffa ses clameurs. Et là, elle le vit. A moitié caché dans un buisson, un étalon gris à la crinière bleu, à demi couvert de neige, observait la scène avec des yeux interdits. Pincée lui lança un regard suppliant, mais elle n’eût le temps que de faire ça : le kidnappeur ouvrît la porte de la caravane et la poussa à l’intérieur, et verrouilla la porte.
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| | | #lonelywalkerdream Floodeur compulsif
Date d'inscription : 26/01/2012 Age : 29 Localisation : devant son pc / à nevers (forever alone)
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Lun 20 Fév - 20:04 | |
| tu n'as qu'a cumuler le total du contenu de mes messages précédents pour savoir ce que je pense de ta fic |
| | | #FuckYeah Brony squatteur
Date d'inscription : 30/05/2011 Localisation : [Insérer ici une blague merdique]
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Lun 20 Fév - 20:38 | |
| Pauvre Arc-en-ciel Rapide, elle ne rejoindra jamais les Merveilleux Boulons. La fin du chapitre me fait penser a une BD avec Dash, enfant, qui rencontre les Wonderbolt dans une caravane, je sais pas si c'est voulu. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Lun 20 Fév - 20:44 | |
| - FuckYeah a écrit:
- Pauvre Arc-en-ciel Rapide, elle ne rejoindra jamais les Merveilleux Boulons.
La fin du chapitre me fait penser a une BD avec Dash, enfant, qui rencontre les Wonderbolt dans une caravane, je sais pas si c'est voulu. Si, si! Très bien vu, c'est un gros clin d'oeil |
| | | #Naomie64 Brony squatteur
Date d'inscription : 16/09/2011 Age : 28 Localisation : Dans un champ. Sisi, regarde Google Map.
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Lun 20 Fév - 20:48 | |
| J'aime de plus en plus cette fic Par contre tu nous laisse en plein mystère à le fin du chapitre, c'pas bien Vivement la sweet |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Lun 20 Fév - 21:02 | |
| Yep. Dieu, que j'aime cet artiste Voila la suite du comic btw. - Spoiler:
Que va-t-il arriver a Pincée? Suspense |
| | | #lightning helix Floodeur compulsif
Date d'inscription : 10/01/2012 Age : 33 Localisation : Boisseuil et Brive
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine Lun 20 Fév - 23:15 | |
| - Soarin' a écrit:
- Mince, j'attendais quelques réactions horrifiées. Tant pis
Non, non, j'aime bien ce genre de chapitre comme le 22eme... |
| | | #Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine | |
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| | | | [Terminée][Shipping][Grimdark][NSFW] Valentine | |
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