#Spirit of Fire Petit nouveau
Date d'inscription : 24/03/2014 Age : 31 Localisation : En vadrouille entre ciel et terre, vers l'infini et au-delà !
| Sujet: [ En cours d'écriture ] - [ Normal] : White Feather : L'histoire d'un poney Sam 13 Juin - 9:28 | |
| Hello les gens Après quelques essais en poèsie, je tente maintenant l'écrit d'une fiction avec pour personnage principal mon OC White Feather. J'espére que cela vous plaira Description : - Spoiler:
Sabot, boulot, dodo. La vie peut sembler aussi monotone que terne même dans la plus prestigieuse ville d'Equestria et malgré un travail peu banal, il y a toujours des doutes, des questions et des soucis qui vous poursuit. Partir et recommencer ? Cela est encore possible, au risque qu'un événement vient à bouleverser cette vie et la change à jamais.
Chapitre I : Un jour comme les autres - Spoiler:
Sabot, boulot, dodo.
Voilà pour beaucoup le résumé d’une vie et de son incroyable ressemblance au jour le jour.
Alors que certains bravent mille dangers en rencontrant moult créatures maléfiques ou bien encore partent porter secours à une civilisation menacée dans un coin reculé du monde, d’autres ne vont pas plus loin que la limite de leur ville ou bien ne font que très peu de distance entre leur chère habitation et un lieu de détente propice à la fainéantise… ou de leur travail (mon cas).
Moelleux, chaud, confortable, rien de tel qu’un bon lit pour se détendre et se reposer. Un lit trop grand peut-être mais bon, quand on est un pégase, il est bon d’avoir de l’espace car avec les ailes on peut facilement se retrouver à l’étroit. Couché sur le dos, la tête par-dessus l’épaisse couette et bien calée sur l’oreille, j’observais d’un œil la lumière filtrant à travers le volet puis le réveil sur ma gauche posé sur la table de nuit et je vis : 7 h 10.
- Humm, bon quand il faut y aller…
J’allume la lampe de chevet d’un geste plus ou moins assuré et sort assez difficilement du lit où une petite voix tentait encore une fois de m’y faire recoucher. Assis sur le bord du plumard, je tremblote un peu car même si le chauffage fonctionne, je pouvais remarquer qu’il faisait plus froid que d’habitude dans la pièce. Rien de bien déconcertant sachant que l’hiver est arrivé depuis quelque temps amenant son lot de neige et bourrasques vivifiantes qui font la joie des poulains et pouliches pour qui tout cela rime avec bonhommes de neige, glissades et batailles MAIS qui apportent aussi son lot de chutes, glissage forcées, et dérapages incontrôlés…
Me mettant sur mes quatre sabots, une douleur encore fraîche au niveau de l’aile droite me fit grimacer.
- Grr, maudite plaque de glace ! Plus qu’à remettre de la pommade et espérer que cela passe rapidement, c’est bien ma veine tient un pégase qui se blesse en dérapant sur de la glace. Et avec cette neige, impossible de voler convenablement !
Contournant mollement mon lit, je me dirige vers la fenêtre afin de découvrir l’épaisse étendue blanche qui recouvre surement encore bien la rue. Au moment d’y arriver, je me pris les sabots sur une canette de soda et tout en faisant une figure des plus acrobatiques et improbables je retombai sur le sol sur le… dos et donc par conséquent sur mon aile endolorie, pas de bol hein ?
- AIIIIIIE !!!! criai-je.
Là, je ne pense pas qu’il faut être un génie pour imaginer le flot continu de langage grossier qui va avec ce genre de situation…
Après m’être repris de la douleur et après avoir écoulé la liste des injures connues, j’ouvris la fenêtre et le volet afin d’aérer les lieux (me prenant au passage un bloc de neige bien froid dérangé par ce remue-ménage), puis je me dirigeai vers la porte de ma chambre afin d’aller à la salle de bain tout en semant de la neige et évitant les divers obstacles qui recouvrent le seuil de cette pièce.
- Bon pour le nettoyage, pensais-je.
Heureusement que le reste de cette maison ne ressemble pas à cela. On peut s’attendre à tout quand on vit ailleurs que dans les villes, mais pour un habitant de Canterlot, on s’imagine toujours s’attendre au mieux… enfin du moins.
Habiter à Canterlot n’est pas toujours évident, la ville (comme beaucoup d’autres à Equestria) a dû s’adapter aux arrivages incessants de nouveaux habitants et s’est développée de façon à répondre à leurs attentes, certains quartiers autrefois composés de petites habitations ont laissé place à d’imposants bâtiments et infrastructures.
Nos modes de déplacements et de communications ont aussi était remplacé par des moyens plus « technologiques et innovants ». Le téléphone et la messagerie grâce au pouvoir des cristaux commencent de plus en plus à remplacer la lettre, des véhicules modernes apparaissent en masses dans nos villes, même le train s’est vu modifié afin d’atteindre bien plus vite des destinations lointaines…. On ne peut pas arrêter le progrès mais quelque fois, je me demande si tout cela ne nous rendra pas fainéant et dépendant.
Malgré toute cette agitation, j’ai la chance d’habiter dans un quartier plutôt tranquille car constitué en partie de vielles résidences plus ou moins abandonnées par leur propriétaire au fil des années, mais je ne pense pas que cela durera, car toute place et à prendre en ville et laisser des terrains favorables à de nouvelles constructions n’est pas vraiment l’idée de ceux qui veulent voir les bits briller dans leurs coffres…
Ma maison se trouve entre deux vieux bâtiments bons pour finir en tas de gravats et pour tout dire, certains voudraient voir la mienne dans le même état, car le terrain est convenable pour des constructions qui sont pour eux « intéressantes ».
Pour moi, pas question que cela change, cette maison malgré les années d’existence reste encore très agréable à vivre. Il faudrait certes quelques travaux, mais rien ne presse.
L’architecture n’a rien à voir comparé aux nouveaux bâtiments construits quelques rues plus loin, mais c’est ce qui me plaît, rien ne vaut les vieilles pierres ! Très confortable, construite sur deux étages, elle comporte tout ce qu’il faut pour bien y vivre ; salon avec cheminée, salle à manger, vestibule, bureau et deux chambres et salle de bains à l’étage.
Une maison comme les autres vous allez pensé, mais pour moi il s’agit du seul bien que je possède et qui m’a été hérité bien trop tôt... Mes parents l’ont construite bien avant ma naissance et j’en garde de très bons souvenirs et je ne tiens pas à la vendre sous prétexte qu’elle se trouve sur un terrain propice à la construction d’immeubles modernes !
J’ai déjà eu la visite de nombreux promoteurs terrestres et licornes représentant X compagnies qui sont des plus intéressées par l’achat de mon patrimoine et malgré les offres ma foi intéressantes de certains, rien ne me fera changer d’avis. D’ailleurs à peine levé, je me fais encore ennuyer…
- Allez au diable ! hurlai-je depuis la fenêtre de la salle de bain. Et dites à votre patron que tout cela est une perte de temps pour lui ! Tant que je vivrai, rien au monde ne me fera quitter cette maison !
- Mais Mr. Feather ! répondit une licorne marron portant une sacoche. Nous sommes prêts à doubler notre dernière offre ! Réfléchissez, la compagnie fait de gros efforts pour essayer de vous dédommager du mieux possible, vous pourriez vivre dans un endroit plus agréable que cette… rue à demi-abandonnée et dans cette mai…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un savon à moitié humide le frôla de quelques centimètres avant de finir sa course dans l’épaisse couche de neige.
- Je dois prendre cela comme un énième refus de votre part ? dit la licorne au regard perçant toujours rivé sur la fenêtre.
- À votre avis ? lui répondis-je. Mais si en plus vous voulez ma façon de penser sur vos méthodes, je peux sans problème…
- Ce ne sera pas nécessaire Mr Feather, dit la licorne, me coupant dans ma lancée. Mais je vous conseille d’y réfléchir au mieux et d’accepter notre offre, enfin si vous avez une certaine logique ! »
Je n’eus pas le temps de riposter que déjà un flash de lumière le téléporta près d’un véhicule garé non loin sur la route, je pus quand même voir qu’il écrivait sur un carnet tout en montant à bord. Bizarrement, et même si cela paraît anodin, je me doutais de quelque chose de louche. Sûrement que je n’ai pas fini d’entendre parler d’eux…
- Ils sont de plus en plus matinaux et insistant les bougres, jamais un moment de tranquillité ! Je soupirai fatigué par ces escarmouches.
Tout en regardant le véhicule partir, laissant derrière lui les seules traces jouant avec le paysage enneigé, je refermai vite la fenêtre trop longtemps laissée ouverte. Sentant la chaleur revenir progressivement dans la pièce, le bruit reconnaissable de l’eau se répandant sur le sol carrelé me rappela qu’avant cette conversation des plus désagréables que je n’avais pas fermé le robinet d’eau du lavabo…
- Encore une galère de plus, j’adore cette journée non mais franchement !
Après un laborieux nettoyage du carrelage, devant la glace je finis par mettre de l’ordre sur cette tignasse qui me sert de crinière et arrangeai les plumes de mes ailes qui…
-Aie ! Encore cette douleur de… ! Bon, qu'est-ce ce que j’ai fait de cette pommade ?
Cherchant dans les placards de rangement et bataillant pour trouver le produit avec peine, je regardai l’horloge accrochée au mur :
-7 h 50 quoi déjà ?! Rha non pas encore !
Je barbouillai mon aile endolorie en faisant du mieux possible pour éviter tout sursaut de douleur et je dois dire qu’à cet instant, j’enviais bien les licornes et leur magie. Quelques minutes plus tard je descendis l’escalier en vitesse entrant rapidement dans la cuisine et pris le téléphone.
- Pourvu qu’il décroche… pensais-je.
- Ici Snake eyes de Canterlot News…
- Snake Eyes, c’est Feather, écoute je ne…
- Je ne suis pas disponible pour l’instant, mais vous pouvez me laisser un mess…
- Ok… bon, Snake Eyes c’est Feather, écoute je vais être en retard pour la réunion avec l’équipe. Encore une embrouille avec les gars de la compagnie pour l’achat de la baraque, mais tu connais déjà l’affaire… bon, je serai là d’ici 20 min grand max (enfin j’espère). Je te laisse.
Raccrochant, je me préparai au plus vite pour partir au travail au Canterlot News, un journal d’information sur la « ville et ses secrets » comme dirait le slogan.
Les quelques problèmes rencontrés m'ont fait oublier de me présenter en détails, je m’appelle White Feather et je suis reporter au sein de ce journal. Je suis un pégase (même si pour l’instant, j’ai plus l’air d’un terrestre…) de pelage blanc, ma crinière et ma queue sont de couleur blanc et jaune, je possède une cutie mark en forme d’encrier et de plume.
Je vis à Canterlot (mais ça vous le savez déjà) et je dois dire que cette vie devient de plus en plus monotone enfin, on ne choisit pas toujours son existence. Malgré mon goût prononcé pour l’écriture et la recherche (ce qui m’a valu ce poste), je me suis toujours demandé si ma destinée n’était pas ailleurs que dans les villes à chercher le filon au service d’un journal pas toujours très correct…
Bon on discute, mais malgré mes contrariétés je vais vraiment finir par être sérieusement en retard.
Dans le couloir, J’enfile ma veste marron et mon écharpe, je mets ma montre et mon chapeau en vérifiant ne rien avoir oublié comme matériel.
Vérifiant rapidement si rien n’était allumé ci et là, je franchis le seuil de la porte et je fus rapidement pris d’assaut par le froid glacial accentué par un léger vent. Je fermai la porte à double-tour et commençai ma marche.
Parlant doucement tête baissée pour affronter ce souffle hivernal :
- Et dire que si mon aile allait mieux, j’y serais en 5 minutes… quel déveine vraiment. Bon allez aujourd’hui est un autre jour, qu’est-ce qui pourrait m’arriver de pire ?
Chapitre 2 : L’incident - Spoiler:
Le ciel était gris et le vent continuait à souffler, quelques flocons solitaires tombaient ici et là mais rien de sérieux en ce jour d’hiver. Malgré tout, la neige accumulée devenait de plus en plus épaisse chaque jour durant et je me demandais ce que les équipes météo avaient dans la tête pour laisser encore si actif ce temps.
Tout en marchant, je scrutais la rue qui s’étendait devant moi et je me rappelais les mots prononcés par la licorne de la compagnie « vous pourriez vivre dans un endroit plus agréable que cette… rue à demi-abandonnée »
A vrai dire, il n’avait pas totalement tort et cela était dur à admettre. Il est vrai qu’il y a peu de résidents et malheureusement, la plupart des habitations sont à l’abandon. Je ne pus m’empêcher de me rappeler la proposition de l’agent et donc des possibilités qui s’offraient à moi si je pouvais envisa… non hors de question, je secouais la tête afin de reprendre mes esprits et je n’allais et même, je ne DEVAIS PAS laisser de telles idées m’envahir.
Et puis de toute façon ou pourrais-je bien déménager ? Los Pegasus peut-être ou Manhatten ? Baltimare ?
NON, je ne devais pas y penser.
Je m’arrêtai et je tournai la tête vers un groupe de poulains de l’autre côté de la rue en train de s’affairer à fabriquer un bonhomme de neige en forme de… Discord. Bizarre mais au vu de son changement de caractère, cela ne m’étonne pas, quoique. Je me demandais ce que faisaient des enfants ici, il est rare d'en voir dans le coin. J’eus ma réponse quand je repris ma route. Ma rue s’arrêtait à une vingtaine de pas avant un des carrefours que je devais traverser. Il y avait bien plus de neige ici que dans toutes les autres rues de cette ville, une rue qui passe tellement inaperçue qu’on finit par ne plus s’occuper d’elle.
L’activité est plus importante vers le carrefour et dans un sens cela était normal au vu de l’heure qu’il est. Je regardai ma montre une énième fois « 8 h 10 » et tandis que le groupe était maintenant en pleine bataille de boules de neige je me dis que je ne serais pas le seul à être en retard aujourd’hui. Je ris quelques secondes de cette situation quand un craquement soudain se fit entendre derrière moi, je me retournai bien vite mais trop tard.
- Bon sang de… !
Le silence.
Rien qu’un long silence comme si j’étais devenu sourd. Est-ce que j’étais mort ?
Je ne me rappelle pas de ce qui c’est passé, tout est noir autour de moi, tout est noir et si vide.
Non, j’entends un sifflement et j’aperçois une lueur ; tous les deux sont lointains mais je les perçois. Il augmente en intensité, les sifflements deviennent des sons et des mots, la lumière se rapproche de plus en plus, la mort peut-elle nous faire percevoir cela ? Je ne pense pas ; il faut que je me sorte de là et maintenant. Je suis engourdi mais je sens une chaleur s’installer de nouveau en moi, mon corps se réveille, les mots prononcés deviennent des phrases et la lumière m’aveugle, il faut que je me sorte d’ici ! Aller réveille-toi, réveille-toi !…
- Réveillez-vous !
J’ouvre les yeux mais je suis ébloui et les referme par réflexe, puis les rouvre ; je vois une silhouette floue ; je veux parler mais ma gorge et tellement sèche… La silhouette devient de plus en plus précise ; je bouge ma tête de gauche à droite fermant et rouvrant les yeux encore agressés par la lumière ; je sens mon corps, mes pattes, mes ailes, j’entends mon cœur qui palpite…
- Mr Feather, réveillez-vous… calmez-vous… !
Une voix proche me parle, je referme les yeux et…
- Mr Feather ?
- Ah ! dis-je surpris et paniqué.
Je me redresse encore paniqué mais une douleur bien connue me fait me recoucher en grimaçant. Des lampes au plafond m’éblouissent et je mets une patte devant mes yeux pour atténuer cette intense lumière. Je perçois mieux mon environnement et je tente à nouveau de me lever mais quelque chose me bloque.
- Je ne ferais pas cela à votre place, calmez-vous et recouchez-vous, vous êtes encore sous le choc et le traitement administré ne rend pas les choses faciles !
Je tourne la tête et la chose qui me bloquait n’est autre qu’une licorne habillée d’une blouse et portant un drôle d’appareil gigotant autour de son cou. Je voulus me débattre mais je m’arrêtai quand je compris qui j’avais en face de moi. Un stéthoscope et une blouse blanche ? Aucun doute sur la personne, il s’agit d’un infirmier.
Je voulus parler mais il me prit de court.
- Vous avez eu un accident et vous avez été transporté ici, à l’hôpital St Cristobal. Le traitement que nous vous avons administré agit encore, voilà pourquoi vous vous sentez perdu et anxieux. »
Je pus distinguer un sourire rassurant sur son visage alors qu’il me lâcha prudemment la patte avant.
- Désolé de vous avoir maintenu mais vous m’avez fait une belle frayeur en vous réveillant comme cela ! » Il recula et vérifia un drôle d’appareil sur lequel j’étais branché.
Je me recouchai doucement sur le lit l’air pâteux et fatigué comme si je n’avais pas dormi de la nuit. L’oreiller sur lequel ma tête était reposée était trempé, témoin que je devais bien être agité sous l’effet du stress de cette situation. L’infirmier ayant fini de changer une poche contenant un liquide transparent qui tombe au goutte à goutte (une perfusion sans doute) revient vers moi et, à l’aide de sa magie, extirpa de ces poches quelques instruments médicaux et fit léviter son stéthoscope.
- Bien, dit-il. Ne bougez pas, je vais vous faire quelques tests, rien de bien méchant !
Il fit ses tests tout en continuant à me parler (sûrement pour que je ne me rendorme pas) Il m’expliqua vaguement que c’est une de ces vieilles maisons qui se serait écroulée quand je traversais la rue et qu’un pan de mur se serait abattu très proche de moi m’envoyant rouler bouler sous l’effet du souffle, me faisant perdre connaissance par la même occasion.
Il précisa que ce sont des poulains qui auraient prévenu plusieurs passants, qui eux seraient venus me récupérer et appeler les secours.
Ayant fini ses tests il me dit :
- Vous avez de la chance que l’on vous ait secouru aussi vite, il paraît que la rue où vous marchiez serait la pire de Canterlot : des bâtiments abandonnés et à part quelques rares âmes, il n’y a pas grand-monde ; un raccourci peut-être ?
- J’habite cette rue, lui répondis-je du tac au tac.
Il fut gêné et tout en s‘excusant il préféra continuer sur mon analyse.
- Pour en revenir à votre situation, votre venue dans nos services n’est pas vraiment due à votre perte de connaissance. Nous pensions au début que vous arriviez dans un état critique et bien par chance non. Notre attention s’est portée sur l’une de vos ailes qui se trouvait dans un piteux état et un de nos chirurgiens a dû intervenir et vous a opéré.
Je le regardai d’un air surpris et anxieux puis je portai mon attention sur l’aile en question et je la découvris bien serrée par un bandage et une attelle. Une douleur était présente, comme un tiraillement mais rien de bien alarmant.
Il précisa que des comprimés pourront m’être prescrits si les douleurs persistent et que les bandages devront être retirés d’ici deux jours. Il m’expliqua que l’attelle ne devra être enlevée qu’après que l’os est à nouveau en état.
- Vos affaires sont rangées dans cette armoire, dit-il en pointant son sabot vers l’armoire en question.
- Nous avons trouvé vos papiers dans votre veste, mais à part diverses cartes, il n’y avait que des numéros concernant votre lieu de travail et vos collègues ; il nous faudrait ceux de vos proches pour que nous les contactions au plus vite.
- Ce ne sera pas nécessaire, il n’y a que moi, dis-je tout en posant mon regard sur un tableau accroché au mur à ma gauche évitant ainsi le sien.
- Bien humm, nous allons vous garder en observation durant le reste de la journée et vous passerez la nuit ici. Le chirurgien responsable de votre opération devrait passer en soirée et vous pourrez lui poser toutes les questions nécessaires sur l’opération et lui vous ferra ses prescriptions.
Je m’assieds tout en regardant mon aile endolorie. L’infirmier ayant fini son explication s’apprêta à quitter la pièce mais je lui demandai :
- Excusez-moi, comment vous vous appelez ?
L’infirmier surpris par cette question répondit néanmoins :
- Health Care, pourquoi ?
- Désolé pour mon comportement un peu… Il me coupa la parole et me dit simplement :
- Il n’y a pas de problème, votre réaction est on ne peut plus normale. Vous vous réveillez dans un environnement inconnu après un choc comme le vôtre… qui ne ferait pas la même chose ? Bon je dois y aller. Au fait nous devrions vous servir un repas d’ici une bonne heure, pour l’instant je demanderai que l’on vous apporte de l’eau. »
Il me fit un signe de la tête et quitta la pièce en refermant de moitié la porte qui se situe en face de moi et me laissa seul assis sur mon lit avec ma conscience.
La pièce dans laquelle j’étais était relativement petite et il n’y avait que peu de mobilier. Mon lit était contre le mur en face de la porte, à droite il y avait une grande fenêtre mais je ne voyais rien d’autre que le ciel et les nuages répandant encore de la neige fraîche, à gauche il y avait une armoire et une petite chaise ainsi qu’une autre porte.
- Sûrement les toilettes et la douche, pensai-je.
La lumière que je voyais aveuglante n’était autre que de simples plafonniers ne diffusant qu’une douce lumière, tout ce qu'il y a de plus normal. Sur les murs blancs quelques tableaux se risquaient à apporter une touche de couleur à cet endroit anesthésié. Une odeur de médicaments planait dans l’air et des bruits de conversation et de pas filtraient à travers la porte pratiquement fermée.
Sur l’un des cotés de mon lit, il y avait une petite table où était posé un vase contenant quelques fleurs, de l’autre la fameuse perfusion qui déversait lentement son liquide, je ne sentais que très peu l’aiguille mais ce qui me gênait le plus était bien l’état de mon aile.
Je me couchais comme je pus, ne réfléchissant pas plus sur ma condition actuelle. Un léger tic-tac provenant du mur m’attira et je pus distinguer sur l’horloge « 15 h 32 ».
- Eh ben, voilà une journée bien remplie, avec un gros imprévu en bonus… Puis je laissai le sommeil à nouveau m’envahir.
Des bruits de pas dans la pièce me réveillèrent. Je tournai la tête avant de légèrement me relever et je pus distinguer un terrestre qui me tournait le dos afféré à placer quelques fleurs dans le vase. Il était jaune orangé de pelage et sifflotait doucement un air connu. Malgré l’envie de communiquer avec lui, je choisis en priorité le verre d’eau amené sûrement pendant mon sommeil et je le bus d’une traite sans faire de bruit. Cette crinière ébouriffée marron et cette carrure me rappelèrent quelqu’un mais je ne pensais pas que cela pourrait être lui. Après m'être rafraîchi, tout en posant le verre je me risquai à prononcer un nom auquel jamais je n’aurais eu l’idée de penser :
- Snake Eyes ?
- Tiens, le grand blessé se réveille ! Alors, comment vas-tu mon vieux ? dit-il tout en se retournant.
Snake Eyes est un de mes collègues au « Canterlot News », enfin collègue est un grand mot, je n’ai pas plus d’affinité avec lui que lui n'en a avec moi, nous sommes plutôt « concurrents » et je dois dire que pour l’instant, j’ai toujours eu un coup d’avance sur lui pour ce qui est de dénicher les affaires. Il aurait dû être plutôt satisfait que je sois hors-jeu pour l’instant alors pourquoi diable venir me demander comment je vais… et en plus il m’amène des fleurs ! Non là franchement il y a anguille sous roche.
- Comment tu… Je ne pus continuer qu’il me coupa la parole.
- Tu sais que tu m’as fait une belle frayeur poteau ! Figure-toi que je suis parti à ta rencontre ce matin pour te prévenir que la réunion était annulée, cette neige qui n’en finit pas a endommagé les câbles électriques dehors et paf ! Coupure générale dans la rue ; alors comme à cause de ça je n’ai pas pu te rappeler, je suis parti te prévenir !
Il s’assit sur la chaise à ma gauche et j’en profitai pour essayer d'en placer une.
- Mais comment as-tu su pour… Mais plus rapide que moi il continua.
- Et attends ce n’est pas fini !
- Sans blague, dis-je à voix basse.
-J’arrive au carrefour avant ta rue et là y avait un satané attroupement, des pégases, des terrestres, des licornes, bref y manquait plus que la garde royale dans le lot ! Je m’approchai et je vis un nuage de poussière à la place d’une de ces vieilles bâtisses et paf qui je vois à ton avis ?!
- Moi ? lui répondis-je en soupirant.
- Dans le mille mon frère ! Aidé par deux terrestre ils t’ont amené jusqu’à l’ambulance et là j’ai couru jusqu’à toi !
- Humm sympa et comment… (Nouvelle coupure…)
- Et attends ! Le truc c’est que t’avais rien ! On peut croire qu’il t'ont extirpé des décombres et ben non que dalle ! Y a des gamins qui ont vu la scène en premier et ils disaient que c’était à cause du souffle que t’étais dans les vapes. Bon par contre ton aile a encore plus morflé, mais on peut dire que t’es un peu un miraculé mec !
Je pensais : le miracle c’est qu’il ait un jour ce comportement avec moi : poteau, frère, il ne se serait pas pris un coup sur le crâne ?
- Et donc, poursuivit-il. Je t’ai donc accompagné avec les gars de l’hospis, mais à notre arrivée là-bas j’ai dû attendre un temps fou avant qu’ils me disent que tu t’en tirais plutôt bien mais qu’il fallait qu’ils t’opèrent pour ton aile, voilà.
Tout en me redressant je me grattai la nuque un peu gêné mais surtout surpris de ses révélations et il fallut que je lui en fasse part.
- C’est très sympa Snake d’être venu voir si j’allais bien et tout mais j’avoue que ta visite est disons pour moi une… surprise.
Il prit un air déconcentré et surpris,
- Pourquoi tu dis cela ?
- Eh bien de un parce que nous travaillons dans le même journal et donc cela fait de nous des « concurrents », de deux parce que j’ai presque toujours réussi à boucler mes articles avant toi et donc je pensais que ça te ferait plutôt « plaisir » que je sois dans cette situation et de trois, je ne me rappelle pas avoir eu de vrais… conversations avec toi alors je toi t’avouer que tu es bien la dernière personne que je pensais voir ici…
Il soupira et se leva de la chaise avec un sourire en coin.
- Donc tu as eu un accident qui aurait pu te coûter la vie et toi tu penses déjà boulot et collègue ? Ah mais mon pauvre il faut faire la part des choses ! Je le sais bien que l’on est concurrents sur ce journal et que ce n’est pas toujours facile de travailler dans ces conditions mais malgré tout on reste des poneys et bon sang ne pas venir au chevet d’un collègue et pote accidenté ne me viendrait même pas à l’idée. Toi je te jure ah ah !
Je baissai la tête un peu honteux de mes paroles ;
- Ouais tu n’as pas tort dans tes propos, désolé Snake ça doit être leur médoc qu’il m’ont filé qui…
- Non t’inquiète, me dit-il en se rapprochant de la fenêtre, je sais que je suis ne pas toujours facile à vivre au boulot donc t’as raison sur ce point et puis si je n'étais pas venu… je sais que t’as plus grand-monde qui pourrait venir te voir dans ta famille donc…
Je ne répondis pas mais je sus qu’il disait vrai, je me contentai de hocher simplement la tête.
Il y eut un moment de silence où personne n’osait prendre la parole. Un silence gênant arrêté par la venue d’une infirmière, une licorne grise affublée d’une blouse et d’une petite coiffe avec une croix rouge et poussant un chariot contenant sûrement le repas qui m’avait était promis. Du moins je l’espérais car je commençais vraiment à avoir faim.
- Bonjour messieurs ! dit la jument souriante, j’apporte le repas pour Mr Feather et d’ailleurs excusez-nous du retard, nous sommes débordés en ce moment !
Snake et moi la saluèrent en retour et je regardai l’horloge « 16 h 50 ».
Elle amena le chariot au plus proche du lit et me donna le plateau.
- Soupe, purée, compote et de l’eau bien sûr.
Je la remerciai et elle quitta la pièce me rappelant au passage que le chirurgien devrait bientôt passer.
Snake Eyes après qu’elle fut partie me dit :
- Pas mal la jument, t'as de la chance d’avoir à proximité du personnel si bien « formé » hé hé !
Je ris quelques instants de son sous-entendu, m’étouffant presque au passage alors que je commençais à manger.
- Toi et tes blagues douteuses, on ne pourra pas te changer !
- Tu me connais, dit-il, tout en mettant son manteau et son écharpe.
- Bon je vais te laisser toi et ce qui semble être un repas, je penserai à toi quand je mangerai des bonnes frites !
- Ouais bon j‘ai vu pire.
Je lui tendis le sabot et il fit de même, il me précisa que le journal était au courant de mon accident car il avait téléphoné juste après être arrivé à l’hôpital. Après cela et un dernier au revoir, il quitta la pièce.
Le reste de la journée passa assez rapidement ; après avoir livré bataille contre une purée et une soupe des plus récalcitrantes à manger tout en me rappelant de cette visite ma foi des plus agréables de Snake, j’eus la visite tant attendue du chirurgien pour l’affaire de mon aile. Il me rappela les consignes à suivre au sujet du bandage, de l’attelle qui ne faut surtout pas enlever. Je devrais être extrêmement prudent et ne pas faire de faux mouvement. Il me conseilla d’utiliser une petite ceinture souple que les infirmiers pourront me donner à la sortie demain. Il faut la mettre autour de la taille et de l’aile la bloquant ainsi me protéger de tout faut mouvement.
Une fois tranquille après cette visite, on me retira la perfusion et aux environs de 18 h, je me risquai à descendre de mon lit afin d’aller dans ce que je pensais être une salle de bain. Je titubais un peu sous l’effet de cette journée et de la fatigue encore présente. Cette pièce contenait bien ce que je pensais avec un petit lavabo auquel je pus me rafraîchir. Après une toilette assez rapide je me remis sur mon lit.
Les bruits de pas et l’agitation ambiante devinrent de moins en moins audibles. À cette heure, à part les quelques infirmiers et le reste du personnel, il n’y avait plus grand-monde. Avant 19 h, la même infirmière vue avec Snake repassa pour m’apporter un repas léger tout en me demandant si je n’avais besoin de rien d’autre.
N’étant pas difficile, je la remerciai et lui dit que la seule chose dont j’aurais besoin à cette heure-ci serait une bonne nuit de sommeil. Comprenant bien mes dires elle quitta la pièce en me souhaitant une bonne nuit. Peu après je coupai les plafonniers et baissai le volet de la fenêtre tout en contemplant la nuit arriver à grands pas et je fus surpris de constater que les nuages si compacts avaient presque tous disparu. Cela promettait une nuit avec un beau ciel étoilé. Je contemplai quelques instants ce paysage si apaisant et je dois dire que cette sensation était la bienvenue.
Je crois qu’après cette journée, je ne tardai pas à trouver le sommeil malgré les quelques tiraillements dus à mon opération.
La journée se termine et une autre ne tardera pas à effacer celle-ci, demain j’espère que tout ira pour le mieux.
Chapitre 3 : Un nouveau départ. - Spoiler:
Après une nuit de sommeil des plus agréables malgré le lieu et ma condition de pégase quelque peu handicapé, je me réveillais sans trop de problème, mise à part une légère douleur toujours présente là ou vous savez. Tout en me mettant assis dans le lit, j’allumais la petite lampe située près de moi et je regardais l’horloge de ma chambre ; elle indiquait 6 h 46.
- Presque le tour du cadran, dis-je en baillant.
Je me levais légèrement embrumé et me dirigeais tout aussi mollement que les autres jours (voir pire encore) vers la salle de bain ou je comptais bien prendre une petite douche revigorante. La vue de mon aile toujours bandée me rappela la dure réalité et je ne pus que soupirer en me contentant encore du lavabo et du gant de toilette.
Vouloir ressembler à quelque chose à votre réveil quand vous avez passé votre journée et votre nuit à l’hôpital n’est pas évident et je dois dire que pour une fois ma crinière avait remporté cette manche. Fatigué de vouloir faire au mieux, je laissais tomber préférant rassembler mes affaires et attendre que l’infirmier vienne me voir pour m’autoriser à sortir.
Après la lecture de divers magazines et journaux pour passer le temps, je me levai et ouvris légèrement le volet constatant que la lumière du soleil commençait à englober les bâtiments. D’ici, je devais être situé au 5éme étage et de là, je pouvais voir que les rues étaient encore quasi désertes à cette heure, attendant le rush du début de journée et de ses travailleurs. La neige était encore bien présente mais ne gênait en rien les véhicules et les passants.
La porte de ma chambre s’ouvrant, je retrouvais mes esprits et me retournais pour voir la même jument qu’hier me souriant en m’apportant ce que je pouvais deviner comme étant un petit déjeuner.
-Bonjour Mr Feather ! Me dit la jument tout en se rapprochant. Je devine que vous devez être impatient de quitter cet endroit !
Je me réinstallais sur le lit et lui dit :
- Il est vrai que j’ai hâte de sortir me dégourdir les pattes et rentrer chez moi, mais je n’ai pas à me plaindre, cela aurait pu être pire pour moi. »
- Bien sûr, dit-elle en déposant le plateau sur le lit. Vous devez être extrêmement chanceux ou avoir une bonne étoile qui veille sur vous; si vous saviez le nombre de poney amené ici dans des états… »
- Je ne pense pas que je veuille en savoir plus hé hé! Lui dis-je en rigolant. »
- Ah ah oui excusez-moi, j’oubliais que votre aile avait dû être soignée ; d’ailleurs comment vous sentez vous ? »
- Ça va, lui dis-je en regardant l’aile en question, la douleur est minime, juste quelques tiraillements mais rien de sérieux… enfin je pense. »
- Les médecins font des miracles ici, je peux vous assurer que tout ceci ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir ! » Dit-elle en me regardant.
-En parlant de médecins, l’infirmier que j’ai vu hier passera bientôt ? »
Elle passa sa patte sous son menton en réfléchissant puis regarda l’heure au mur :
-Il est 8 h 15… je ne dirais pas avant 9 H au moins. Le temps qu’ils planifient leur journée et autre, oui je pense que vers ces eaux là il devrait passer.»
-Ok, en attendant je vais commencer par manger cela avant que ça ne refroidisse ! »
Nous parlâmes encore quelques minutes puis elle repartit en me souhaitant une bonne journée et un bon rétablissement. Je dois dire que je m’attendais à autre chose du monde hospitalier mais en fait il n’y a pas que du mauvais et le rapport entre le personnel est très agréable.
Vers 9 h, je reçus la visite de Heath Care, l’infirmier qui me prit en charge hier. Tout en me mettant la fameuse ceinture de maintien, il me rappela encore les consignes à suivre afin que mon aile guérisse au plus vite. Je m’attendais à avoir mal car je me doutais qu’il allait bien la serrer, mais au final je ne sentais guère qu’une légère pression. Rassuré par cela, il sortit divers papiers administratifs que je devais remettre signés à l’accueil.
- Voilà, dit Heath Care en me remettant les papiers. Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous rappeler en cas de problème. »
-Ok, merci encore pour les recommandations et pour cela … » lui dis-je en regardant mon aile et la ceinture.
- Pas de problème, me dit-il en souriant. Cela ne devrait pas trop vous gêner dans votre vie quotidienne, et d’ailleurs cela est conçu pour ! »
Je voulus continuer la discussion mais un « bip bip » sonore se fit entendre. Il sorti un petit boitier de sa blouse, le regarda en plissant les yeux et me dit qu’il y avait une urgence et qu’il devait y aller. Je lui souhaitai une bonne continuation quant à lui il me souhaita un bon rétablissement et une bonne journée et quitta la chambre prestement. Sur ce, je pris les papiers, les signai et pris congé de cette pièce.
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Quittant ma chambre, je pris un des ascenseurs dans le couloir et je me retrouvai quelques instants plus tard au rez-de-chaussée ou je pris soin de rendre les fameux documents signés nécessaires à ma sortie. Après quelques minutes d’attente et de vérification de la part du personnel, ce fut vers 10 h que je pus enfin sortir. Ravi de sentir l’air frais du matin et de fouler de mes sabots la neige fraiche, je commençai à marcher, bien décidé à oublier ces dernières 24 h.
Traversant rues et avenues, carrefours et quartiers, je ne pus que constater que Canterlot était bien réveillé. De partout le calme de la nuit avait fais place à l’agitation quotidienne d’une des plus grandes villes d’Equestria. Tous les rouages que sont les artisans, salariés, ouvriers… s’étaient mis en route afin de faire fonctionner cette puissante machine, avec chacun pour objectif d’éviter qu’elle ne s’enraille. Certain y voyait une fierté de la servir chaque jour, alors que pour d’autre, cela était un banal recommencement.
La foule commençait à s’amonceler sur les trottoirs, repoussée par ces nouvelles machines à moteur inventées par un terrestre à Baltimar, devenu célèbre grâce à son prototype « Bord T » produit à la chaine et décliné en plusieurs versions et maintenant aimé par un bon nombre. Un balai incessant d’engins transportant poneys et matériels avec une facilité déconcertante. Les multiples ombres formées par les pégases en vol formaient la dernière ligne de résistance à l’innovation et j’espère que la technologie n’affectera pas nos vies… du moins pour l’instant.
C’est en marchant à Canterlot que l’on se rend compte à quel point la ville avait changé comparé à l’époque. Ici pas de petites structures, seulement de hauts bâtiments composés pour certains de grandes baies vitrées alors que d’autres abordaient d’imposantes colonnes comme dans les cités antiques, le ciel était à peine perceptible à cause de ces immenses tours. Des poneys de toute sorte rentraient et sortaient en masse de ces lieux, habillés pour certain de beau costumes avec cravate et chapeau, bref de parfaits notables.
La nature ici avait bien du mal à trouver sa place alors que le béton et les briques ne cessaient de croitre tels des mauvaises herbes envahissant un jardin. Certain y voyait le bien dans cette évolution alors que d’autre pensait que le monde était devenu fou. Dans tous les cas, il faut bien y vivre et ce que l’on aime ou pas.
Plus je me rapprochais de chez moi, plus les bruits et l’agitation s’estompaient, les bâtiments rapetissaient à vue d’œil. Je m’arrêtais quelques minutes profitant d’un rayon de soleil bienvenu en cette froide journée. Le ciel redevenait clair et le corps céleste commençait à réchauffer la terre de ses bienfaits. Me remettant en route, je constatai la différence entre le centre-ville terne et moderne, et là ou je suis, avec ces bâtiments qui témoignent encore d’un passé révolu mais qui garde son charme.
Arrivé dans ma rue, des souvenirs désagréables resurgissent quand je passai devant les ruines effondrées du bâtiment qui avait failli me couter la vie. Regardant de mes propres yeux ce désastre, je compris alors toute l’importance de cette affaire et des commentaires entendus et surtout de ceux qui me disait chanceux.
Je l’ai échappé belle et je commençais seulement à m’en rendre compte. J’avais peur. J’étais même terrifié. Je ne m’attardais pas et repris ma route sans un regard en arrière.
Au seuil de ma porte, mon regard se porta sur une enveloppe qui dépassait de ma boite aux lettres, je la saisi mais inutile de l’ouvrir, reconnaissant l’adresse et l’expéditeur, sans nul doute qu’il s’agissait de la Compagnie.
Ouvrant la porte et la refermant à clé, j’allumais la lumière du vestibule puis de la cuisine avant de mettre cette satanée lettre de malheur à la poubelle.
Déposant affaires et vêtements sur la table, je soufflai et entrepris de boire un petit remontant bien mérité. J’ouvris le placard et cherchai une vielle bouteille d’Applejack ’Daniels que j’avais conservé. Trouvant ladite bouteille, je m’en servi la moitié d’un verre, et je pris soin d’y ajouter quelques glaçons. Je ne suis pas très porté sur l’alcool mais j’avoue que pour ce coup-là, je pouvais bien faire une exception, et avec ce temps...
Tout en buvant gorgée par gorgée, j’aperçus sur le téléphone qu’un petit cristal sphérique bleu clignotait, signe évidant d’un message. J’appuyais sur le bouton et attendis quelques instants:
- Hey gars ! C’est ton poteau Snake Eyes qui te parle, écoute… »
- Snake eyes ? » Je repris une petite gorgée avec un air songeur.
- … il faudrait que tu me retrouves demain à l’agence, le patron veut te voir au plus vite pour une affaire urgente ! Je t’avoue que normalement se serai à lui de t’appeler mais il est parti bien vite ce matin et il m’a demandé de te transmettre ce message donc je t’avoue ne pas en savoir plus à part qu’il veut te voir au plus vite… merde ça je l’ai déjà dit… ‘fin bref essaye de venir au plus tôt genre le matin…, j’espère que ça ira pour toi et si ta un prob’, tu m’appelle ok ? Aller à plus ! »
Le message terminé, je bus le restant du verre d’un seul trait et toussai quelques instants en regrettant d’avoir fait cela.
- Bon, je crois ne pas avoir trop le choix, dis-je en toussant un mot sur deux, de toute façon ça m’arrange, je préfère encore bosser que de trainer des sabots sans trop quoi faire ici…
Le bruit d’une planche grinça.
- Sans vouloir te vexer ma chère maison he he. »
Je renvoyais un message à Snake pour convenir du rendez-vous puis je passais le reste de la journée à m’occuper. J’en profitais pour changer le bandage (non pas sans difficulté et douleur…).
Après cela, je me dirigeais vers le salon et j’allumais un bon petit feu avant de me détendre sur le canapé avec un léger repas et un de mes romans préférés de « Daring Do », qui a pour titre, « Daring Do et la recherche du trésor des sept boules de cristal »
Je pensais :
- Me voilà partis pour plusieurs heures d’aventures épiques ! Détente et relaxation au programme aujourd’hui hé hé ! On verra le reste plus tard ! »
Les fenêtres du salon laissaient voir le ciel chargé de nuages, lâchant à nouveau des flocons sur la ville. Un décor parfait pour une belle après-midi d’hiver.
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Après plusieurs courses poursuites et beaucoup de suspense, la menace des boules de cristal réduite à néant, j’émergeais de la fin de mon roman en me disant que jamais je ne l’avais lu aussi rapidement. Cela m’a permis d’oublier bien des soucis et pour une fois, cela me fit un bien fou.
La nuit commençait à s’installer sur la ville et les quelques lampadaires restant dans ma rue se mirent à lutter à nouveau contre l’obscurité. J’en profitais pour remettre une énième bûche dans la cheminée avant d’aller me préparer un encas, car il faut avouer que je n’avais pas vu l’heure et je ne comptais pas me coucher tard ce soir. Mieux vaut être en forme pour demain et surtout quand c’est le patron, enfin, Mr Double News qui vous convoque.
Je pensais :
- Déjà qu’il est grognon et perfectionniste de nature, je me demande pourquoi il a besoin de moi. Je ne suis pas non plus un as dans le métier mais bon… peut être qu’au fond je me débrouille pas trop mal, ouais ça doit être ça et le job c’est peut être une promotion tiens, dans un sens ça m’arrange, qui dit promotion dit monter en grade et augmentation de salaire ! Enfin espérons… »
Après un petit repas composé de crudités, salade et riz, je débarrassais la table et fermais tour à tour les volets du rez-de-chaussée. Montant à l’étage pour me laver, je me dis qu’il serait enfin préférable de prendre une petite douche, malgré la contre-indication des médecins. Mais après tout il suffit de ne pas mouiller à cet endroit et le tour est joué. Hors de question de sentir comme un démon du Tartare demain à l’agence.
C’est bien dans un moment pareil que l’on voudrait bien avoir le pouvoir télépathique des licornes. Vouloir se doucher en évitant un endroit précis et à ce moment douloureux n’est pas une tâche facile quand on est un pégase.
Au final, rien de bien méchant ces produits et je suis plutôt satisfait de moi ; enfin je sens le propre ! Après ce moment d’hygiène laborieux, je me dirigeais d’un pas léger vers ma chambre ou m’attendais enfin un bon lit.
Préparant le terrain pour la nuit, je m’arrêtais près de la fenêtre et contemplais encore une fois le ciel étoilé et l’astre lunaire. Je sorti apaisé de cette vision quelques minutes après et me glissai sous la couette bien décidé à profiter de cette nuit. Demain s’annonce pour moi une belle journée.
-
Je me réveillais le matin, ou plutôt mon réveil toujours programmé pour 7 h 10 me réveilla et pour une fois je n’eus aucun problème pour me lever. Le soleil commençait à envahir ma chambre de doux rayon lumineux annonçant une belle journée ensoleillée. Ensoleillée mais froide comme je pus le constater en me levant et allant ouvrir ma fenêtre, il n’y avait pas plus neigé pendant la nuit mais elle restait encore bien présente.
Je devais être pour 8 h au bureau, pour le rendez-vous avec Mr Double News et pas question d’y arriver en retard. Après une toilette rapide, un petit déjeuner expéditif, je vérifiais ne rien avoir oublié sans trop me tracasser car la plupart de mes affaires sont bien rangées dans un casier à l’agence. Cela étant fait, je quittais ma maison.
Suivant ma rue sur le trottoir, j’étais aussi tracassé par l’état de mon aile et des commentaires que je pourrais entendre, que par l’entrevue avec mon patron. Je baissais la tête car un vent frais et soudain me fouetta le visage et le corps et malgré les chauds habits que je portais et la présence du soleil, j’étais des plus gelé, chose qui n’était pas prévue en sortant.
Continuant sur ma lancée, j’entendis une voix qui me bloqua net.
- Bonjour Mr Feather, comment allez-vous ? »
Cette voix, je la reconnaitrais entre mille. Je relevais la tête et constatais que le vent avait fini de souffler et qu’une licorne marron se tenait à quelques mètres devant moi. Pas de doute, il s’agissait du représentant de la Compagnie. Je voulu lui répondre mais au moment d’ouvrir la bouche, il continua.
- Désolé pour le petit tour que je vous ai joué avec cette légère bourrasque de vent, mais ne m’en voulez pas. Voyez-vous, je suis d’un naturel plaisantin hé hé. » Dit-il avec un sourire.
Me voyant avec un air des plus énervé, il changea vite son attitude.
- Bon, je sais très bien ce que vous pensez de moi et de mes … il leva sa tête comme pour trouver ses mots … méthodes de travail, mais pour une fois je ne suis pas là pour cela. »
- Sérieusement ?! » Lui dis-je d’un air des plus agressif. Et à part votre piteux tour de magie, je pourrais savoir pourquoi vous êtes-la ? Je n’ai pas de temps à perdre avec vous ! Et surtout pas ce matin ! »
- Ah bon ? Et je peux peut être savoir ou vous allez comme ça? » Dit-il d’un air interrogateur.
Ayant perdu assez de temps et étant des plus agacé, je lui fonçais dessus avec la détermination de pouvoir enfin lui en coller une. Mais, lors de ma course, je vis sa corne luire et me retrouvais à quelques pas de lui complétement figé par sa magie, avec l’impossibilité de parler mais juste de pouvoir cligner des yeux.
- Tut tut tut Mr Feather, nous sommes entre gentleman, pas de cela entre nous. Je voulais juste savoir… Il remarqua une carte dépasser de ma veste, la saisit et la lut. Voyez-vous cela, une carte de reporter … au Canterlot News en plus ! Et bien Mr Feather, je suis impressionné, voilà un très beau métier que vous faites. » Il remit la carte dans ma veste puis me regarda d’un air surpris.
Qu’est-ce que va m’annoncer encore cette ordure ?! Pensais-je. Si je n’étais pas bloqué, je lui…
- Mais voyez-vous, la raison de ma venue est entièrement pacifique. En fait je suis là pour vous faire part d’une nouvelle, mais je préférerais vous l’annoncer dans de meilleures conditions, si vous voyez ce que je veux dire. Je suis navré d’avoir utilisé ma magie sur vous mais au vu de votre comportement, je n’avais pas le choix. Si vous avez compris, et afin que je vous libère, veuillez cligner des yeux. »
Je n’avais pas trop le choix et bizarrement, vu son comportement, il avait l’air sincère dans ses propos. Je fis le geste.
-Excellent ! » Dit-il d’un air satisfait.
Je me retrouvais enfin libre de mes mouvements, un peu engourdi et bancal, mais ça allait.
Avant que je dise quoi que ce soit, un véhicule conduit par une licorne arriva à côté de nous et quelques secondes après, un terrestre à la robe blanche habillé d’un beau costume sorti du véhicule et vint m’ouvrir la porte côté trottoir puis m’invita à monter à bord. Selon le représentant, c’était pour s’excuser pour ce petit malentendu. Il me promit que j’arriverais bien plus vite au travail avec eux, que de repartir à pattes. Surtout que l’heure tourne et il doit me rester peu de temps pour arriver à l’heure.
Je me mis assis et sortis la montre de ma veste pendant que la licorne et le terrestre regagnaient leur place : 8 h 15… Oh my Celestia… .
J’étais placé à l’arrière du véhicule avec le terrestre à côté de moi et la licorne assise en face de moi. Le véhicule était spacieux et l’intérieur riche. Les banquettes ou nous étions assis étaient en cuir, des boiseries étaient visibles à certains endroits. Il y avait une vitre de chaque côté des banquettes et le sol était aussi doux que du velours. La licorne saisi par magie une sorte de cornet relié à un petit tube de métal afin de transmettre la direction à prendre au chauffeur se trouvant derrière lui et séparé par une épaisse vitre. Peu de temps après, l’engin se mit en marche non sans bruit et nous entamions notre route.
J’avais déjà eu l’occasion de monter à bord d’un de ces engins lors d’une exposition, mais jamais comme étant un utilisateur. Il est vrai que cela est agréable et au moins, nous sommes bien à l’abri. Et de plus cela donne une toute autre vision de la ville ou nous circulions.
Un silence pesant commençait à s’installer, mais ce fut la licorne qui le brisa. Il m’expliqua en détail que sa Compagnie était responsable de la construction de nouveaux grands bâtiments modernes répondant à la demande de ville comme Canterlot. Entre autre il m’expliqua aussi qu’ils sont en partie responsable de toutes les modifications de bâtiments que nous apercevons et que cela est dû à la modernisation, à l’augmentation de la population ainsi qu’au progrès fait à ce jour. Il se défend en me disant que lui et la Compagnie font ce travail que pour le bien de tous et qu’il est temps de passer à autre chose plutôt que de garder en état ces anciennes maisons et immeubles peu fiables qui existent encore aujourd’hui.
Dans mon cas précis, il m’annonça qu’il avait eu vent de l’incident dans mon quartier. Il me dit qu’il avait envoyé une lettre concernant cette affaire à mon domicile car il se retrouvait maintenant avec deux sites potentiels de constructions. Et comme il était déjà en affaire avec moi et que mon terrain était plus avantageux, il me proposa de me le racheter dans le même tarif, voir un peu plus afin de classer cela. Sinon il risquerait de faire affaire bien plus rapidement et facilement avec les anciens propriétaires de la maison écroulée, même si leur terrain comporte bien des défauts.
- Voilà la raison de ma visite Mr Feather, à savoir si vous êtes décidé à vendre votre bien ou pas. Nous sommes assez pressés et nous n’avons plus le temps d’attendre. Si vous répondez non, j’appelle de suite les anciens propriétaires de ladite maison et je rachète leur ruine pour une bouchée de pain et vous, vous gardez votre bien .Ou alors vous acceptez et je rachète la vôtre à un tarif plus avantageux que celui dont vous avez pris connaissance. Alors, quelle est votre réponse ?
Le véhicule s’arrêta. Détournant le regard du représentant toujours rivé sur moi et attendant ma réponse, je vis que l’engin était arrêté près du trottoir à côté de l’agence. Le terrestre à côté de moi sortit de l’autre porte avant de venir ouvrir la mienne. Un courant d’air froid arriva en sifflant dans l’habitacle chauffé, mais je restais le visage rivé sur mon lieu de travail. La licorne me demanda une nouvelle fois ma décision tout aussi calmement que le discours qu’il m’avait fais.
Je le regardais en face et lui dit d’un ton décidé « non » puis je sorti du véhicule. Le terrestre referma la porte sans mot dire et regagna le véhicule. L’engin reprit sa route sur l’avenue avant de disparaitre noyé par le flot incessant de ces machines.
___________
Satisfait de ma réponse et enfin libéré d’un fameux poids, je grimpais les marches qui me séparaient de l’entrée et passa la grande porte ou été marqué sur un panneau au-dessus est en gros lettrage « Canterlot News ». Une fois mes sabots posés sur le sol carrelé, je me dirigeais comme à mon habitude vers un des ascenseurs afin de rejoindre le septième étage tout en passant devant divers bureaux d’accueil, agents de sécurités et portes s’ouvrant et se fermant sur divers bureaux ou de nombreux poneys transportaient divers documents avec un brouhaha de tous les diables et ce au plus tôt du matin.
Arrivé à l’ascenseur, le calme revint aussitôt les portes closes. L’ascenseur commençait à monter et la petite aiguille indiquant les étages passait déjà au deuxième, je vérifiais l’heure, elle m’indiquait : 8 h 45. Aie.
Être en retard alors que le boss vous attend n’est pas une très bonne idée et malgré mon incident, je doute qu’il soit des plus compréhensible. Mais bon, Snake Eyes ne m’a pas précisé une heure exacte sauf « au plus tôt » donc dans un sens, je stress peut être pour un rien.
Arrivé à mon étage, les portes s’ouvrant laissaient voir une imposante salle ou un flot de paroles, d’ordres criés ci et là, de bruits de machines à écrire, de feuilles volantes magiquement emmenées de bureaux en bureaux. Bref comme d’habitude quoi. Le tout éclairé par de nombreux néons parfaitement alignés ainsi que par d’imposantes fenêtres qui laissaient voir des immeubles bien plus hauts que le nôtre de chaque côté.
Le bureau de Mr Double News se trouvait au fond de l’allée que j’empruntais d’un pas décidé en passant devant des poneys affairés sur leurs machines en me disant au passage « bonjour », « tiens revoilà l’autre », « un survivant parmi nous », « comment va le pseudo mort ? », « t'as morflé vu ton aile » etc… , je leur répondais simplement en évitant les détails afin de ne pas trop m’attarder. Bizarrement, je pensais que cet accident passerait inaperçu et surtout ici.
En me rapprochant du bureau, je tombais nez à nez avec Snake Eyes qui était comme pour la plupart ravi de me voir. Il m’expliqua que le patron m’attendait dans son bureau et qu’il s’impatientait. Quant à moi, je lui déballais toute l’histoire avec la licorne de la Compagnie afin d’expliquer rapidement la raison de mon retard. Snakes avait l’air de me croire sur parole vu son air énervé en apprenant la nouvelle, mais il fut content pour moi quand je lui dis que cette affaire était belle et bien fini.
Il me laissa en me souhaitant bonne chance après avoir été appelé par un collègue à quelques bureaux de nous.
Au seuil de la porte de Mr Double News, je toquais 3 fois. Aucune réponse. Je voulu retenter la chose mais un « Entrez ! » bien audible fut prononcé. Je passais la porte non sans l’idée de partir le plus loin possible d’ici mais trop tard pour mettre à exécution cette option. Refermant ladite porte, je me retrouvais face à mon interlocuteur assit dans une chaise en cuir derrière un bureau fait de bois noble et qui devait coûter au bas mot bien plus qu’un mois de salaire. De nombreux dossiers, matériels et tasses de cafés étaient posés dessus de manière anarchique. Le silence régnait dans cet endroit où le soleil éclairait cette pièce sans problème grâce aux nombreuses fenêtres placées de part et d’autre. Il plia le journal qu’il était en train de lire et me fixa.
C’était un poney terrestre à la robe grise portant une cravate marron bien ajustée et des lunettes qui descendaient sur son museau. Il avait une petite barbichette et sa crinière était d’un noir luisant. Et vu sa stature, il n’était pas le genre de poneys à qui chercher des noises.
- Asseyez-vous Feather. Me dit-il avec sa voix grave. »
Ce que je fis sans hésiter.
- Je vais aller droit au but. Nous avons besoin d’un reporter compétent et expérimenté pour un événement de taille qui va bientôt avoir lieu à Los Pegasus. Quand ? Dans le mois ça c’est sûr, enfin selon nos sources et il reste quinze jours donc pas question de louper cela et pour ce faire tu vas te rendre dès ce soir à la gare centrale afin de prendre l’Equestria Express. Des questions ? »
Reporter compétent et expérimenté, événement de taille, Los Pegasus, Equestria Express… c’est bien à moi qu’il demande cela ? Je restais sur la croupe en entendant son discours, je m’attendais à tout mais pas à cela. Là je rêve il n’y a aucun doute possible.
-Feather ? »
- Euh, oui monsieur, je ne vois pas de problème malgré que, enfin, dans la mesure où… » Dis-je d’un air un peu sonné.
- Un problème fiston ? »
-Euh… »
- Écoute, cela est très simple et tu es l’un des meilleurs dans ce domaine donc il n’y a pas à hésiter la dessus ! En plus l’Hôtel Excelsior attend déjà ta visite pour les quinze jours à suivre. Réservé par nos frais et tout compris. »
Je pensais à voix basse :
- l’Hôtel Excelsior… pendant quinze jours? Je rêve ou… »
- Il ne faut pas t’endormir ha ha ! Bon écoute. Il regarda sa montre. J’ai un autre rendez-vous que je ne dois pas louper et tu as du bol que je sois d’un naturel sympathique donc c’est tout vu ou je demande à quelqu’un d’autre ? »
Dans mon esprit tout s’embrouillait trop rapidement :
Vite une réponse. Avec mon aile ça va ne pas être simple et j’ai du boulot en attente d’être terminé et en plus ça m’étonnerais que je sois le plus qualifié pour ça et je ne sais pas quoi merde ! Il a pété un boulon ou quoi ?! Ça doit être le café, vu les tasses qu’il se paye par jour et en plus ça m’étonnerait que son sucre en soit vraiment. Bon sang, qu’est-ce que je vais…
-Alors ?! » S’exclama-t-il.
- J’accepte le job. »
Ces quelques mots contenaient dans mon fort intérieur une joie et une excitation passible d’un bannissement sur la lune tellement elles étaient fortes. En l’espace d’un quart d’heure, je venais de me payer le boulot le plus simple et le plus avantageux de ces dernières années. Et tout cela payé par la boite, franchement que demander de plus ?
Le plus dingue fut les billets de train qu’il sortit d’un des tiroirs de son bureau et qu’il me tendit comme du papier ordinaire. Incroyable, juste incroyable.
-Voilà, t’as les billets en poche et tache pas de les perdre. Y’en a pour un paquet de fric crois moi. Un taxi t’attendra pour 8 h chez toi et ton train part pour 9 h 30. Ça te laisse la journée pour tout préparer et ne t’inquiète pas pour ce qui est du matériel, tout est déjà en route là-bas. »
Il me souhaita bonne chance et tendit sa patte vers la porte pour que je prenne congé. Je le remerciais encore promettant de faire de mon mieux et quittai la pièce.
Encore sous le choc de la nouvelle, je quittais sans trop regarder autour de moi l’allée centrale avant de reprendre l’ascenseur, de descendre les sept étages et de sortir du bâtiment.
Toujours sonné, des questions me perturbaient.
De 1 : Le travail que je devais accomplir est simple, trop simple pour que l’on m’envoie moi à bord d’un train prestigieux et en plus hébergé dans un palace de luxe cinq étoiles jusqu’à la fin du mois!
De 2 : Double News a toujours été d’un caractère méprisable et là c’est tout le contraire, il m’a même appelé fiston le bougre !
Et si je peux mettre en 3 : D’habitude, on se fait toujours méchamment remettre en place en cas de retard, surtout pour un rendez-vous avec lui !
Y’a vraiment anguille sous roche en ce moment et je suis sûr que ça ne vas pas s’arrêter là. En tout cas ce soir, direction la gare pour prendre L’Equestria Express !
Los Pegasus, me voilà!
Dernière édition par Spirit of Fire le Lun 22 Juin - 19:52, édité 1 fois |
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