La mort. Oh comme c'est calme et doux. La mort. On ne souffre plus, on ne pense plus, on ne fait plus rien, on est juste mort. Oh comme j'aimerais être mort. Hélas pour moi, je suis dans cet état depuis si longtemps que je ne suis plus qu'une carcasse qui souffre. J'ai mal depuis si longtemps que j'en ai oublié qui j'étais et surtout ce que j'ai fait pour mériter ça. Mon état ? Imaginez, être enfermé dans son propre corps, prisonnier de son esprit et incapable du moindre geste et de la moindre action. Ajoutez à ça un calvaire permanent. Mon sang ne circule plus, mais mon cœur bat, mes poumons ne fonctionnent plus, mais je respire, mon cerveau est inactif, mais je pense. Vous ne le concevez pas ? C'est normal, pourtant c'est ça que je vis depuis si longtemps. Depuis combien de temps d’ailleurs ? Un an, dix, cent, mille, dix mille ? Je ne sais pas. Je me raccroche depuis tout ce temps à un souvenir, une image juste, celle d'un monde dominé. Un monde ravagé par un tyran. Un monde sans joie, sans bonheur, sans vie. Seuls subsistent la peur et le désespoir qui nourrissent celui qui est responsable de ces malheurs. Moi.

Je pense savoir pourquoi je souffre depuis si longtemps. J'ai fait souffrir ce monde et les peuples qui l'habitaient, et maintenant, c'est à moi de souffrir. Oui, c'est une bonne explication. Œil pour œil, dent pour dent comme le dit le proverbe.


Depuis peu, je sens un changement dans ma prison, dans mon corps. Au début c'était difficilement perceptible, mais maintenant je le sens clairement. Mon cœur, immobile depuis une éternité, rebat. Mes poumons recommencent à brasser l'air et mon cerveau est reparti. Oui, je revis. Mais je ne peux toujours pas bouger. Pourtant, je le sens, mes muscles sont prêts à fonctionner.

C'est … c'est merveilleux, j'ai réussi à ouvrir un œil. Pour la première fois depuis que je suis enfermé, je peux enfin voir. Et ce que je vois ne me plaît pas vraiment. Il semblerait que je sois enfermé dans une sorte de crypte. Je suis sur un autel, allongé. Je vois des corps par dizaines sur le sol. On dirait qu'ils sont morts ici. Je peux voir des peintures effacées sur les murs et des porte-bougies recouverts de cire fondue. Je peux distinguer au loin des jarres et … tiens, c'est étrange, on dirait que l'une d'elles brille. Je … est-ce que je viens de me relever ? Oui c'est bien ça, je suis debout, enfin je suis assis, mais ça ne saurait tarder. Ça veut donc dire que je suis … libre.


Un pas en avant, voilà c'est bien. Un autre maintenant, parfait. Je progresse bien. J'ai finalement réussi à me remettre debout et à marcher. Je ne me souvenais pas que j'étais aussi grand, je touche presque le plafond de la crypte, pourtant bien élevé. Je me dirige lentement, mais sûrement, vers cette urne brillante, elle attire mon attention plus que tout autre objet. Encore deux mètres et j'y suis.
C'est vraiment étrange, tout de même, il n'y a rien qui puisse produire de la lumière, et je ne sens aucune chaleur qui en émane, mais pourtant elle brille, comme si elle voulait que je la remarque. Je t'ai remarquée et je te tiens même.

Bon sang, au moment où j'ai touché l'urne, un message est apparu au-dessus. Pas sur l'urne, non, au-dessus, dans l'air, des mots sont apparus dans l'air. Ils émettent la même lumière bleue que l'urne. C'est étrange … je connais cette écriture, c'est de l’ancien draconique. Il est écrit : Drem Yol Lok Dovah Alptraum. Naako Nii Siiv Fus.
Je dois manger ce qu'il y a dans l'urne pour reprendre des forces ? Étrange, qui peut bien avoir mis ça ici ? Si cette personne a pris la peine d'écrire ça, elle est avec moi, mais qui ? Je n'ai aucun souvenir d'un quelconque ami …
Je vais ouvrir et voir ce qu'il y a dedans. Oh le joli paquet, avec un petit mot dessus.


C'est … c'est merveilleux, non seulement je suis libre, mais en plus, j'ai du chocolat praliné à mon réveil, il ne me manque plus qu'un moyen pour sortir et ce monde connaîtra de nouveau la peur.
Voyons un peu ce qui est écrit sur le mot.

« Salutation Maître Alptraum.
Si vous lisez ceci, c'est que vous êtes enfin libre et que je suis mort. Mais bon, vous saviez que je devais mourir un jour.
Il m'a fallu du temps, mais j'ai réussi à faire parler un des prêtres simiesques qui vous a enfermé. Il m'a avoué l’endroit où je pourrais trouver votre prison, ainsi que la durée du sortilège. Il m'a aussi expliqué comment vaincre les gardiens et où trouver vos généraux.
J'ai donc l’honneur, moi votre plus fidèle serviteur, de vous annoncer que vous avez passé 10 000 ans dans les limbes. Ils étaient bien plus puissants que vous ne l'imaginiez. Mais ils ne l'étaient pas suffisamment pour vous tuer.
Vous trouverez dans cette urne du chocolat praliné. Je sais que cette nourriture était votre préférée et j'ai pensé bon de vous en offrir un peu afin que  vous puissiez reprendre des forces lors de votre réveil.

Voici aussi un plan pour sortir de la crypte, c'est plutôt simple, à votre droite se situe un couloir, puis un escalier menant à l'étage. Une fois à l'étage, prenez le couloir de droite puis le troisième à gauche et enfin le deuxième sur votre droite. Il y aura encore un escalier qui mènera à une chambre avec un gardien, mort depuis 10 000 ans. Ne me remerciez pas maître, je n'ai fait que mon devoir. Au bout de la chambre se situe une porte, c'est la sortie.

Quant à l'emplacement de vos six généraux dragons, ils sont eux aussi enfermés dans cette crypte.
Je vous conseille de retrouver des forces avant de les ressusciter. Quand vous reviendrez, allez au premier sous-sol, le couloir de droite conduit à une chambre gardée. Dans cette chambre se trouvent les corps de trois de vos généraux. Le couloir de gauche mène lui aussi à une chambre, elle aussi gardée avec les trois derniers généraux. J’espère pour vous que vous vous souviendrez de la formule pour les faire revivre.

Votre fidèle serviteur R.D.T »

Un brave type ce R.D.T, même si je n'ai absolument aucun souvenir de lui, du chocolat et un plan pour sortir ! 10 000 ans … j'ai passé 10 000 ans à souffrir, ce monde doit donc souffrir autant de temps.
Qu'est-ce que je raconte, ce monde souffrira pour l'éternité. Bwahahaha ha ... ha … ha … un peu vieux jeu comme rire machiavélique.



Le froid. Pas le petit froid qui vous donne un rhume ou vous oblige à porter un pull. Non, le froid, le vrai. Le froid qui vous pénètre jusqu'aux os, celui qui vous transforme en statue de glace en quelques secondes. Celui qui vous fait presque souhaiter la mort. Mort que j'ai déjà souhaitée par le passé.
Il a fallu que je sorte de la crypte au beau milieu d'un blizzard. Et pas un petit.
Depuis combien de temps de temps suis-je en train de marcher ? Où vais-je ? Pour les deux questions, une seule réponse : je ne sais pas.
Quand je suis sorti je n'ai vu aucun chemin, aucune lumière, j'ai donc décidé d'avancer devant moi sans m'arrêter.
Brr, j'ai froid. Impossible de savoir dans quelle direction je vais. Juste devant moi, c'est tout. Vais-je au nord, vais-je à l'est ou vais-je vers la mort ? Et ce maudit blizzard qui m'empêche de voler pour passer au-dessus, ce maudit blizzard qui m'empêche d'utiliser ma magie. Brr, j'ai froid.


J'ai tellement froid que … attendez, qu'est-ce donc au loin, une ville ?
(ambiance musicale [non obligatoire] = https://www.youtube.com/watch?v=0Y3tmKzNDks )
C'est bien ça, je vois une ville, mais elle est trop loin pour que je puisse la distinguer clairement.
Encore un effort et je pourrai commencer à me venger. Encore un effort et ce monde sombrera.
Oui, je vois mieux maintenant, c'est une ville, avec une grande tour centrale et aucune fortification. Ha les fous.
Ils comprendront rapidement leur erreur quand je serai aux portes de leurs demeures.
Il me faut un plan par contre, je ne peux pas foncer dans le tas comme un idiot.
J'y suis presque plus que quelques mètres et *ouf* Quoi ? Un champ de force ? Il semblerait qu'ils possèdent un ou deux magiciens talentueux finalement.
Voyons ce que leur magie peut faire contre la mienne. Alors, la formule pour briser les boucliers magiques. Ha oui « Kren SpaanLah ».
Parfait, il craquelle, des fissures apparaissent, des morceaux tombent et boum, il est détruit. Entrons dans la ville et commençons à semer la peur.
Les habitants ne devraient pas tarder à sortir dans la rue pour voir ce qui ce passe, c'est en train d'arriver justement. Des poneys ? En cristal ? Leur race si primitive a donc évolué au point de créer des villes et d'utiliser la magie, intéressant. Ils me regardent sans peur ? Cela doit changer immédiatement.

« Tremblez mortels et perdez tout espoir. La Terreur envahit de nouveau votre monde pitoyable. »

Ils reculent. Ils transpirent la peur. Je peux la sentir. Elle me nourrit.
Ils courent tous vers la tour centrale, probablement la demeure de leurs magiciens. Pff, ils pensent me vaincre avec ça, inutile.
Qu'est-ce donc ? La tour se met à briller de plus en plus. Pas bon, je dois la détruire « NidWahl Mul NidWahl Hind ».
Malédiction, elle brille de plus en plus, je vais essayer encore une fois « NidWahl Mul NidWahl Hind ».
La lumière faiblit, la tour tremble, elle semble se disloquer. Des morceaux tombent puis elle finit par s'écrouler. Parfait.

Arg, mes yeux, c'était quoi ce flash à l'instant ? Tiens, deux poneys se tiennent devant moi. Un blanc avec une corne, l'autre, rose avec une corne également ainsi que des ailes. Étrange, ils ne semblent pas faits de cristaux mais de chair et d'os. Oh, et qui dit corne dit magie, ça doit être leurs magiciens.

« J'ignore qui tu es, mais tu as attaqué notre peuple et c'est notre devoir de t'arrêter, dit le blanc.

-Mon amour, utilisons notre magie pour le vaincre », fait l'autre.

Leurs cornes commencent à briller. Lentement … comment peuvent-ils espérer me vaincre avec une magie aussi lente ? Ont-ils déjà vaincu un ennemi comme ça ? Il est temps pour moi de leurs montrer ce qu'est un vrai maître de la magie.
Il me suffit d'attraper leurs cornes et de laisser ma corruption opérer.
Ils me regardent surpris. Mais rapidement cette surprise devient de la peur, puis de la douleur.
Leurs poils tombent, leur peau devient grise. Leurs yeux sont maintenant noirs comme la nuit et leurs veines apparentes. Leur salive a la texture du goudron. Et finalement, leurs ombres sortent de leurs corps.
Ma corruption fait toujours effet. Excellent.

Cette ville est maintenant à moi, il n'y a plus qu’à l'envelopper dans un manteau de ténèbres. Puis commencer à planifier la suite.



« Deux semaines, ils sont en retard de deux semaines sur leur rapport. Luna semblait énervée.

-Calme-toi, ils sont jeunes, amoureux et ils profitent, en plus ce n'est pas la première fois qu'ils nous envoient leur rapport en retard, tu le sais, répondit Celestia d'une voix douce pour apaiser sa sœur.

-Nous le savons, mais jamais plus de trois jours. Ce n'est pourtant pas compliqué d'envoyer un rapport par mois pour nous signaler ce qui se passe au nord.

-Tu recommences à dire nous. Tu fais toujours ça quand tu es contrariée. Mais bon, je suis certaine qu'il arrivera bientôt et puis …

-Votre majesté ! Vos majestés !
Un garde solaire venait d'arriver, l'air complètement paniqué.
J'ai pour vous des nouvelles urgentes de la cité de cristal.

-Tu vois, inutile de t'inquiéter petite sœur, tout va bien, dit Celestia en souriant. Cependant Luna ne souriait pas, elle semblait inquiète.

-Au contraire votre majesté, les nouvelles sont très mauvaises, des habitants viennent d'arriver, des survivants si je puis dire.

-Des survivants ? Que voulez-vous dire ? Cette fois, Celestia ne souriait plus, elle aussi semblait inquiète.

-La cité de cristal n'est plus, votre majesté, finit le garde.

-Luna, pars immédiatement chercher Twilight et ses amies. »

Serait-ce possible ? King Sombra-je présume que c'est bien lui- doté d'une personnalité ?
Il a un goût pour le chocolat praliné, ce qui me fait penser à un méchant Discordéen.  
Et ce titre ... Entropie. C'est Discord l'entropie a priori.
Certains passages pourraient mériter qu'on s'y attarde plus en termes de description et d'ambiance.
Un texte bien écris cela dit; pas de faute notable, et un style assez simple, mais efficace. Je ne demande rien de plus.
Bon, ça reste un prologue. Difficile d'épiloguer(  ) à partir d'un prologue.

J'aime pas la mort, mais c'est super bien même moi je pourrais pas faire un prologue aussi long  

Mais enfin de compte on a pas affaire à Sombra (ou peut être mais 10 000 ans quand même...), néanmoins c'est pas si mal, l'utilisation de la première personne pour se mettre à la place du méchant c'est bien aussi .

Y'a quand même des petits accros, par exemple ton méchant dit réfléchir en ne fonçant pas dans le tas mais pourtant c'est exactement ce qu'il fait . Je regrette aussi l'utilisation du langage soutenue dans la narration, c'est peut-être un style mais pour quelqu'un de 100 siècles c'est pas top. Puis pwaaa c'te puissance quoi ! Il défonce l'Empire de Cristal d'un claquement de doigt, même si c'est un endroit fragile c'est d'une vitesse   . Enfin, il faut deux semaines pour que Luna et Tia le découvre, même pas par elle même en plus. Quoi que tu me diras... niveau utilité dans la saison 4...

-N'ayez crainte, Sombra aura un rôle à jouer dans ma fic. Et il sera bien plus badass que dans la série. Genre 9000 fois plus.
-Utiliser la première personne est vachement compliquer quand même. Je pense pas trop le réutiliser par la suite.
-Nan il fonce pas, il s'était arrêter deux secondes avant pour réfléchir. Et puis il a saisie une opportunité pour frapper avant ses adversaires.
-Je me voyait mal le faire parler comme ça : "Alors je rentre dans la téci, j'péte lagle aux renoi et j'fais ma loi. Wesh. Yolo. Swag." Ça passe moyen.
-Il est puissant ? Et encore, il ne fait que se réveiller.
-La lenteur de la découverte sera expliquer dans les chapitres suivants.

Twilight Sparkle tournait en rond dans sa bibliothèque,  préoccupée. Depuis quelques temps, son ami Spike grandissait de manière alarmante. Elle savait que c'était la puberté pour lui et qu'il allait grandir et changer. Mais en une dizaine de mois il était passé d'un petit quarante centimètres à plus d'un mètre quatre-vingt, l'obligeant à changer de lit fréquemment, pour lui, et de dormir en bas, pour elle. De plus, il était devenu irritable. La moindre action, parole ou le moindre geste était devenu un prétexte pour râler. Elle avait pensé que rester à Ponyville pouvait lui faire plaisir, mais il ne pensait qu'à Rarity. Il passait ses journées à essayer de la voir pour la draguer, maladroitement.
D'ailleurs cette dernière ne pouvait tout simplement plus le supporter. Si au début elle avait éré amusée et flattée, aujourd'hui elle était à bout.
À ces problèmes déjà bien pesants venait s'ajouter le fait que depuis trois longues semaines, elle n'avait aucune nouvelle de son grand frère chéri et de son amie d'enfance, Cadance.

Elle avait prévu de ranger la bibliothèque pour se calmer mais, pour ça, elle devait attendre que Spike se réveille. Il était huit heures deux et il ne se lèverait pas avant dix heures … si seulement il en avait envie. Elle entendit un bruit venant de l'étage. Spike était-il finalement déjà levé ?

« Bordel mais tu peux arrêter de marcher, tu fais un boucan pas possible avec tes sabots.

Oui, il était levé, de mauvaise humeur. Depuis combien de temps n'avaient-ils pas passé de bons moments ?

-Désolée Spike, je suis nerveuse en ce moment, tu sais. Et puis aussi …

-Ouais, ouais je sais … j'm'en fous.

Une fois descendu, il ouvrit le placard(,) et sortit de quoi faire son « déjeuner ». Enfin, si on pouvait appeler comme ça la quantité astronomique de céréales, fruits et gemmes qu'il ingurgitait.
Si elle n'avait pas obtenu un soutien financier des princesses, Twilight n'aurait jamais réussi à le nourrir. Et il mangeait cinq fois par jour(s).

-Je vais ranger la bibliothèque aujourd'hui Spike, j'espère que ça ne te dérange pas.

-Fais ce que tu veux. J'm'en fous. Mais fais pas de bruit. J'ai mal à la tête.

-Tu veux m'...

-NON. T'es pas ma mère, laisse-moi tranquille.

Encore une fois ces mots. Cinq mots qui pouvaient sembler anodins. Mais qui ensemble formaient une arme terrible. Elle avait essayé de l'élever comme une mère. Et voilà comment elle était remerciée.
Comme à chaque fois, elle essayait de ne pas montrer sa peine et sa douleur, mais cette fois elle ne put retenir une larme.
Larme qui n'échappa pas au regard de Spike.

-Twilight … est-ce-que ... est-ce-que tu vas bien ?

-Non, ça ira, continue de manger, j'ai du travail. »

Il fallait vraiment qu'elle ait une discussion avec lui. Elle devait lui dire à quel point elle se sentait blessée par son attitude.




Pendant ce temps, à la boutique Carrousel, Rarity émergeait paisiblement d'un long sommeil réparateur. Elle avait beaucoup travaillé sur la robe de Cadance la veille, cadeau de Shining Armor pour leur premier anniversaire de mariage. Aujourd'hui était un jour de repos pour elle. Elle allait pouvoir se promener, discuter avec ses amies et peut-être même faire un petit tour à la bibliothèque.
Juste pour s'assurer que Twilight s'en sortait avec Spike.
Spike. Comment ce petit être, autrefois si adorable, était devenu le goujat qu'il était aujourd'hui ?
Lui auparavant si serviable était aujourd'hui un monstre pervers. Elle le pensait vraiment, et c'était plutôt douloureux. Elle savait qu'il était en train de changer à cause de la puberté, mais il ne savait vraiment plus se maîtriser.
Ce n'était plus le Spikounet qu'elle avait autrefois aimé.

Après avoir fait un rapide brin de toilette, pris une douche et fait sa crinière, ce qui prenait une bonne heure et demie, elle descendit pour se faire son déjeuner. Cependant, alors qu'elle se dirigeait vers sa cuisine, elle sentit une odeur de brûlé. Sweetie Belle faisait encore le repas.
Arrivée au rez-de-chaussée, elle constata qu’une épaisse fumée noire flottait au plafond. Plus aucun doute, même s’il n'y en avait aucun avant, elle « cuisinait ».

« Rarity, je voulais te faire un déjeuner surprise, fit sa petite sœur en se débattant avec un brin de persil.

-Sweetie, je t'avais dit de ne plus essayer de cuisiner. Je ne veux pas te vexer, mais tu sais bien que ce n'est pas ton talent.

-Oui je sais mais je m'ennuie tellement. Apple Bloom est malade et Scootaloo est introuvable.

Elle se laissa tomber au sol.

-Je m'ennuie.

Rarity réfléchit un instant. Elle n'aimait pas voir sa sœur triste, mais passer du temps avec elle n'était pas prévu dans ses activités quotidiennes. Elle ne savait pas trop quoi faire. Elle avait prévu d'aller au spa pour … plus par habitude en fait.
Le bruit du détecteur de fumée lui rappela qu'il y avait plus urgent.

-Écoute Sweetie, je m'occupe du déjeuner et après on va voir ce qu'on peut faire ensemble. D'accord ?

-Mouais, comme tu veux. » fit sa sœur perdue dans ses pensées.

Après avoir nettoyé sa cuisine de fond en comble, Rarity prépara un vrai petit déjeuner.

« Sweetie chérie, veux-tu bien mettre le persil ?

-Haha, très drôle … fit sa sœur perdue dans ses pensées. J'ai l'impression d'être un robot sans âme ni émotions. Sweetie le robot … Sweetie bot … ha c'est rigolo ça.

-Heu … je … écoute Sweetie Belle, je n'avais pas prévu de faire ça cet après-midi mais … veux-tu venir au spa avec moi ?

Sa sœur la regarda avec des grands yeux. Avait-elle bien entendu ? Rarity qui lui proposait d'aller au spa ? C'était trop beau pour être vrai.
-Alors, qu'en dis-tu ?

Rarity prit le cri de joie de sa sœur pour un oui.




Comme chaque matin, Fluttershy préparait le déjeuner pour chacun des animaux qui vivaient dans sa maison. Elle devait bien faire attention à respecter de goût de tous. Mais, malgré tous ses efforts, il y en avait toujours un qui n'était pas satisfait.
A chaque fois, elle rivalisait d'ingéniosité pour lui faire plaisir. En vain. Il lui semblait qu'Il prenait un malin plaisir à détruire tous ses efforts pour la voir souffrir.
Il ? Ce tout petit et adorable lapin blanc. Enfin selon les apparences. En réalité c'était un véritable démon. Toujours collé à Fluttershy, ne lui laissant que de rares instants de répit.

Mais c'était son démon et malgré ses défauts, elle l'aimait bien.
Ce matin, elle lui avait préparé une salade de fraises avec un coulis de framboise. Le tout saupoudré de pépites de chocolat accompagnées de cidre. Sans alcool bien sûr.

Il était neuf heures, elle allait lentement réveiller ses petits pensionnaires pour leur donner le petit-déjeuner. Chaque matin, ça n'était pas moins de quatorze kilos de noix, douze kilos de foin, neuf kilos de céréales et soixante-quatre litres de jus de fruit qui disparaissaient dans les estomacs de ses compagnons. Heureusement que la vie à Ponyville n'était pas cher, et qu'elle avait une aide financière des princesses, sinon elle n'aurait jamais réussi à tous les nourrir.

Après qu'elle eut fini avec tous ses compagnons, elle se dirigea vers le canapé où dormait Angel.

« Bonjour Angel, il est l'heure de te lever.

À peine eut-elle achevé sa phrase qu'elle se prit un oreiller en pleine tête.

-Je vois que tu es de mauvaise humeur, tiens je t'ai fait un petit quelque chose. »

Elle lui présenta son déjeuner. Lentement, Angel s'approcha du plateau. Il l’examina attentivement puis, après maintes précautions inutiles, il décida de prendre une fraise. Il l'observa sous tous les angles puis croqua dedans. Il mâcha lentement et avala finalement.
Fluttershy le regardait avec attention. Dans un instant elle saurait si Angel acceptait ce déjeuner, ou s‘il allait décider de faire un nouveau caprice.
Soudain, un sourire apparut sur son visage : Angel était en train de dévorer son déjeuner. Voilà un moment qu'elle n'avait pas réussi à le satisfaire. Elle profita de cela pour lui annoncer quelque chose.

« Cet après-midi, Discord va passer à la maison. »

Angel s’arrêta brusquement. Il contempla le plat vide qui contenait quelques secondes plus tôt son déjeuner. Il était tombé dans le piège de Fluttershy. Maintenant qu'il avait fini, il se devait de lui accorder une faveur. Et elle avait choisi la pire des choses.
De tous les êtres vivants sur cette planète, il avait fallu qu'elle soit amie avec ce monstre. Cette créature prenait un malin plaisir à le maltraiter. La dernière fois qu'il était venu, il l'avait transformé en dessous de verre pour son infecte boisson au chocolat. Le pire, c'est que dans ces moments là, Fluttershy ne faisait rien pour l'aider. Pire, elle riait même aux pitreries de ce démon.
Non, décidément, il n'aimait pas ce « Discord ». Aussi avait-il décidé de se cacher, enfin d'essayer, toute la journée.

«Oh, j'ai failli oublier, je dois aller chez Twilight ce matin. J'aimerais voir ce que je peux faire pour l'aider avec Spike. Il a vraiment changé ces derniers mois. »




Elle avait passé toute la nuit au chevet de sa sœur. Depuis trois jours, elle n'avait cessé de prendre soin d'elle. Mais aujourd'hui Applejack désespérait. Quatre jours avant, Sweetie Belle et Scootaloo étaient venues la chercher pour trouver leurs marques de beauté. Mais elle leur avait dit qu'elle était malade, la grippe. C'était un mensonge.
Quand on a la grippe, on vomit et on a de la température. Mais là non, Apple Bloom avait aussi des tremblements, (elle avait) des hallucinations, elle ne dormait pas et elle bavait beaucoup. Quand Applejack avait essayé de la laver, elle s'était soudainement mise à hurler de douleur. Elle disait que l'eau la brûlait. Pourtant Applejack avait bien fait attention à prendre de l'eau tiède.
Elle voulait demander de l'aide, mais Granny Smith et Big Mac étaient partis chez leur cousin. Ils ne reviendraient pas avant une semaine. Et elle ne pouvait pas quitter sa sœur, même une heure, pour aller chercher de l'aide. Pourquoi n'avait-elle pas demandé à Sweetie Belle d'aller voir Zecora ?

«Applejack, appela sa sœur convalescente. Tu es là ?

Je suis là petite sœur. Ça va aller, je m'occupe de toi.
Applejack avait du mal à retenir ses larmes. Voir sa sœur dans cet état lui brisait le cœur. Et savoir qu'elle était impuissante face à sa maladie lui donnait envie de pleurer.

-J'ai mal Applejack supplia sa sœur. Ma tête, j'ai l'impression qu'elle va exploser.

-Bouge pas AB, je vais (re)chercher de l'écorce de saule dans la cuisine. Ça va t'aider.

-Non Applejack, ça marche pas.

Apple Bloom  tourna lentement sa tête vers cette sa grande soeur. Le blanc de ses yeux était presque jaune.

Elle ne savait plus quoi faire, elle avait pensé demander de l'aide à Zecora, l'étrange zèbre qui vivait dans la forêt Everfree.

-Applejack, j'ai soif. Sa soeur la regardait avec ses horribles yeux jaunes.

-Je vais te chercher à boire petite sœur. Attends-moi, j'arrive.

En arrivant à la cuisine, Applejack regarda la photo de famille qui trônait en évidence sur le mur.
Elle se disait que si Granny était là elle pourrait l'aider, lui dire quoi faire. Mais elle était perdue. Et par son incompétence, sa sœur risquait de mourir.
Les paroles que sa grand-mère lui avait dit avant son départ lui revinrent en tête :
“Prends bien soin de ta soeur. Durant notre absence elle, ainsi que la ferme, seront sous ta responsabilité. J’ai confiance en toi Applejack. Oh, pendant que j’y suis. Tu n’aurais pas vu mon chapeau ?”

Elle était sous sa responsabilité. Sa soeur. Sa responsabilité.

Applejack prit brusquement un crayon et une feuille de papier et griffonna une note. Elle retourna ensuite auprès de sa soeur au galop. En arrivant, elle constata que cette dernière s’était endormie.
Elle la souleva et l'installa sur son dos. Elle se dirigea ensuite dehors.

-Accroche-toi encore un peu Apple Bloom, on va à l'hôpital.

« J’espère qu’il n’est pas trop tard », pensa-t-elle au moment où elle sortait de chez elle.




Cent-quatre-vingt-dix-huit !
Cent-quatre-vingt-dix-neuf !
Deux cents !
Rainbow dash venait enfin de finir son échauffement du matin. Deux séries de cent pompes sur les ailes puis dix kilomètres de vol puis cinq de course au sol. Et elle recommençait ce cycle une deuxième fois.
Une fois fini, elle prenait une douche froide, ce qui d’après Zecora améliorait la circulation sanguine et diminuait les courbatures après l’effort.
Et avoir des courbatures quand on s'entraîne pour devenir une wonderbolt, c’est pas cool. Or elle avait besoin de rester cool si elle voulait en devenir une.

Elle s’entraînait durement depuis plusieurs jours parce que sa candidature avait été retenue pour la dernière phase de l’académie des wonderbolts. Rares étaient les pégases qui y avaient accès. Et parmi eux, uniques étaient ceux qui réussissaient les tests.  

Elle s'apprêtait à partir chasser les nuages, son gagne-pain depuis qu’elle était à Ponyville - tiens, elle devait penser à nommer un poney capable de la remplacer quand elle deviendrait une star - quand son regard fut attiré par un énorme nuage de foudre. Ce qui était étrange vu que Cloudsdale n’avait pas prévu de pluie avant la semaine prochaine, suite à une demande de sa meilleure amie, Applejack.

Elle se dirigea prudemment vers lui, afin de ne pas prendre un éclair - sa crinière se souvenait encore de la dernière expérience - et remarqua en s’approchant qu’il était beaucoup plus gros que prévu. Ce n’était pas un petit nuage, mais un énorme cumulonimbus de plusieurs centaines de mètres de haut. Peut-être même kilomètres. Elle ne pouvait pas s’en charger seule, mais elle n’aurait pas le temps de demander des renforts avant qu’il ne commence à pleuvoir.

D’un autre coté, ça pourrait lui faire un super entraînement, se dit-elle. Ce n’était pas tous les jours qu’elle croisait un aussi gros défi.
Elle se mit à voler autour du nuage afin de l’inspecter. Progressivement, elle accéléra sa vitesse, tout en faisant attention aux turbulences et aux rafales ascendantes. Il fallait aussi se méfier des dangers plus sournois comme le foudroiement, le givrage brutal des ailes et les grêles.
Qui a dit qu’elle n’avait pas écouté durant ses cours de météorologie ?

Elle avait maintenant une vitesse relativement élevée et la moindre erreur pourrait la conduire directement dans le nuage. Ce qui serait particulièrement dangereux, car les conditions à l’intérieur pourraient bien la broyer. Littéralement. Mais elle ne ralentissait pas, au contraire, elle accélérait et rétrécissait même son diamètre afin d’emprisonner le cumulonimbus.
Soudain, elle passa au travers et le nuage explosa, se dispersant en milliers de petits fragments.

Elle tourna sur elle-même, cherchant d’éventuels fans, mais il n’y avait personne.
Dommage, pensa-t-elle. Car ce qu’elle venait de faire, c’était vraiment incroyable.




Elle rêvait. Elle savait qu’elle était en train de rêver et qu’elle n’était pas dans le vrai monde. Dans le vrai monde le ciel n’est pas rose, les nuages ne sont pas des barbes à papa qui font pleuvoir du chocolat - cadeau d’un de ses amis - les arbres ne sont pas des friandises et ses amis ne restent pas aussi joyeux aussi longtemps.
Pinkie Pie profitait généralement de ces moments pour préparer sa prochaine journée. Elle se demandait quelle farce faire et à qui, quelle pâtisserie essayer ou encore quelle fête organiser et comment.
Mais pas aujourd’hui, enfin cette nuit puisqu’elle était en train de dormir. Elle devait se rendre à l’autre bout de son petit monde. Elle détestait ces moments autant qu’elle en avait peur. Tous les êtres vivants ont un coté un peu sombre. Généralement c’est un aspect bien distinct de leur personnalité, sauf pour les criminels, mais il s’agit rarement de plus. Pour elle c’était différent. Sa part d’ombre était une entité bien réelle qui vivait à l’intérieur de son esprit. C’était assez difficile, même pour elle, de savoir ce qu’elle faisait, mais elle savait qu’elle avait toujours été présente. Plusieurs fois elle avait manqué de peu de perdre le contrôle, plusieurs fois elle avait cru perdre son corps. Mais à chaque fois ses amies, sans le savoir la plupart du temps, par leurs actions, leurs mots et leurs gestes, arrivaient à la sauver.
Une fois elle en avait parlé à Twilight. Jamais Pinkie ne s’était montré aussi sérieuse, aussi elle l’avait écoutée et elle avait accepté de l’aider. Ensemble elles avaient construit une sorte de prison dans son esprit, un verrou mental qui bloquerait une partie de son esprit selon son amie. Depuis Pinkamena Diane Pie vivait enfermée à l’intérieur.

Elle se dirigea vers l’ouest, là où était construite la prison. Elle marqua un arrêt devant la plaine qui s’ouvrait devant elle. La prison semblait si loin, elle arrivait à peine à la distinguer, mais en même temps la plaine ne semblait faire qu’une centaine de mètres. Une illusion mise en place par Twilight pour la protéger. Elle se mit à marcher et après ce qui lui sembla une éternité elle arriva devant la porte. Quand elle y parvint elle se retourna et fut surprise de constater qu’elle n’avait fait qu’une dizaine de pas en réalité. Elle leva son sabot et se prépara à frapper quand la porte s’ouvrit d’elle-même. Elle entra et la porte se claqua brusquement ; elle n’avait pas besoin d’aller vérifier pour savoir qu’elle était désormais verrouillée. Elle entendit un rire qui lui était étrangement familier, un rire que seul un fou, ou une folle, pouvait faire et il lui semblait qu’il venait de partout à la fois.
Elle se mit elle aussi à rire sans vraiment savoir pourquoi. Au bout de plusieurs secondes elle se sentit mal à l’aise et commença même à avoir un peu peur. Après une minute qui lui sembla une éternité elle était même complètement terrifiée.
Enfin Pinkamena décida de se montrer.

-Bonjour Pinkie Pie.

Elle crachait chacun de ses mots.

-Bonjour Pinkamena, fit Pinkie plus timidement qu’elle ne l’aurait voulu. Se retrouver face à face avec son coté obscur était quelque chose de plutôt dérangeant.  

-C’est Pinkamena Diane Pie pour toi. Et pour tous les autres d’ailleurs. Sais-tu pourquoi je t’ai demandé de venir ?

-Heu … je dois dire que je n’en sais rien, hésita la ponette rose.

-Non bien sûr, comme à ton habitude tu étais trop occupée à faire des gâteaux et à gonfler des ballons. Tu n’as même pas la moindre idée de ce qui est en train de se produire. Personne ne sait ce qui se passe. Mais moi je le sais. Du moins, en partie.

-Mais de quoi est-ce que tu parles ?

-Quelque chose arrive Pinkie Pie. Quelque chose de puissant et de sombre. Terriblement sombre. J’ignore de quoi il s’agit, mais c’est là, quelque part, tapi dans l’ombre, attendant le bon moment pour frapper.

-Tu me fais un peu peur quand tu dis ça, fit une Pinkie Pie qui visiblement pensait ce qu’elle venait de dire. Mais son double ne sembla pas l’écouter.

-Ça doit être vraiment puissant pour que j’arrive à ressentir son influence alors que je suis enfermée dans ton esprit. As-tu remarqué quelque chose d’anormal ces derniers temps ?
Même un léger détail qui peut sembler anodin ?

-Non, rien de vraiment notable.

-Vraiment rien ? Pas le moindre petit changement dans la vie de tes amies ou dans le comportement des gardes ? Une déclaration des princesses qui semblait plus grave que d’habitude ?

Pinkie chercha dans sa mémoire, mais rien ne lui venait. Elle secoua la tête pour signaler qu’elle ne trouvait rien.

-S’il y a vraiment quelque chose, les princesses nous auraient déjà appelé pour le régler avec les éléments tu sais, dit Pinkie Pie.

-Non, je ne pense pas. Il se peut même qu’elles ne soient pas au courant. Et pourtant c’est là. Il y a quelque chose mais je n’arrive pas à savoir quoi.

-Tu sais quoi ? Je pense que tu fais juste un de tes petits délires. Il y a un mois tu m’as dit pratiquement la même chose, et il ne s’est rien passé. Pas même une bavure de Discord.
Si tu as fini de m’enquiquiner, j’ai des recettes à préparer pour demain.

Pinkamena se retourna brusquement et planta son regard dans celui de Pinkie qui resta comme paralysée.

-Je suis en train de te parler d’un grand danger, et tout ce que tu trouves à faire c’est élaborer des recette de gâteaux ? Mais quel genre d’inconsciente es-tu ? s’énerva-t-elle.  C’est exactement pour ça que je refuse de te laisser le contrôle. Tu prends tout à la légére, un jour ça finira par te tuer.

-Et c’est exactement parce que tu es incapable de voir le coté positif de la vie que tu n’auras jamais le contrôle.

Pinkamena disparut brusquement et réapparut dans le dos de son double.

-Tu sais qu’il suffit d’un simple contact pour que le corps soit à moi. Si je te le laisse c’est uniquement parce que je suis condescendante envers toi. Mais si je le voulais, je pourrais tout à fait décider d’inverser les rôles.
Elle s’approcha de Pinkie qui recula autant par instinct que par réelle volonté. Rapidement elle se trouva dos à un mur. Quand Pinkamena se trouva à moins d’une vingtaine de centimètres de son visage elle entendit un son qui lui était familier. Rapidement suivi par une odeur elle aussi familière.
C’était son réveil qui sonnait et l’odeur était celle du pain (qui était) en train de cuire. Elle ferma les yeux et se retrouva dans son lit. Le cauchemar était enfin terminé.
Au moment de se lever, elle entendit une petite voix lui murmurer : nous n’avons pas terminé.




Un cri de douleur résonna dans l’imposant palais en pierre noir qui avait, depuis maintenant un mois, remplacé ce qui était autrefois la magnifique tour de cristal de la ville. Alptraum, puisque c’était le nom du despote qui avait si brutalement envahi la cité, avait décidé de radicalement transformer cette ville afin de la transformer en une véritable forteresse.
Cela ne faisait qu’un mois qu’il était arrivé, mais pour les habitants cela aurait très bien pu être une éternité. Il avait forcé les habitants à lancer de grands travaux dans toute la cité. Une grande partie était occupée à finir l’immense muraille qui allait encercler toute la cité. Une autre avait commencée à construire ce qui ressemblait à une arène de combat et une dernière était occupée à réaménager le palais.
Alptraum se promenait justement dans son palais, inspectant minutieusement chaque détail et n’hésitait pas à sévèrement corriger le malheureux qui ne saurait faire selon sa convenance. Il avait d’ailleurs une méthode bien à lui pour punir ses victimes. La corruption.
Il l’avait utilisé une première fois sur Shining Armor et Cadance, les deux régents de cette cité, dès son arrivée. Cela avait fait forte impression sur le peuple qui s’était aussitôt soumis à lui. Il sourit à cette pensée, si tous les peuples se soumettaient aussi facilement, conquérir ce monde serait une partie de plaisir.
Alors qu’il entra dans sa magnifique salle du trône, elle était forcément magnifique, puisqu’il l’avait lui-même construite, il fut interpellé par Shining Armor, enfin ce qui restait de lui. Il avait décidé d’en faire son majordome, un grand honneur.

“Monseigneur, je vous informe que la construction de la muraille est terminé à quatre-vingt-huit pour cent. Les esclaves ont entamé les fondations de la porte nord et sud ce matin même, dit-il d’un ton monotone.

-Bien fit Alptraum en réprimant un léger hochement de tête. Depuis son réveil il avait en effet un horrible mal de nuque. Dix mille ans enfermé dans une crypte, ça vous file un de ces torticolis.

-Je vous informe aussi que l’arène est terminée à quatre-vingt-neuf pour cent et que vingt cinq esclaves sont mort cette nuit dans un accident. Un bloc de pierre leur étant tombé dessus dit-il du même ton monotone.

-Une perte négligeable. Il s’approcha de son magnifiquement sombre trône, il en était l’unique artisan.

-Je suspecte enfin une partie des esclaves de la muraille de tenter une rébellion., ou du moins, de tenter de fuir.

Alptraum s’arrêta à environ un mètre de son trône et pivota légèrement vers son majordome.

-Une rébellion, voilà qui est intéressant. Il sourit à cette perspective. Je dois dire que je commençais un peu à m’ennuyer. Je pense qu’il est temps de passer à la dernière étape dans ce cas.

-Qu'avez-vous l'intention de  faire, votre sombre majesté ?

-Il est grand temps de finir la corruption de cette ville.”

Il se dirigea vers la fenêtre, les mains enrobées d’énergie noire. Il contempla une dernière fois la cité en contrebas et déplia ces dix doigts au-dessus.

-Il est temps pour ce monde de connaître la terreur. Dark link : Puppet master.
A ces mots des milliers de liens d’énergie noire se firent entre ses mains et les têtes des habitants. Habitants qui n’avaient rien vu venir, de sorte qu’aucun n’eut le temps de crier.
Une fois que tous les habitants furent connectés, Alptraum lança la deuxième partie du sort d’un simple mot. Soul corruption.
Les âmes des poneys furent brutalement arrachées à leurs corps qui s’écroulèrent au sol. Leurs âmes iraient grossir son armée macabre tandis que les corps feraient de parfaits esclaves infatigables.
A peine affaibli par une telle dépense d’énergie, il se dirigea vers son trône avant d’être de nouveau interpellé par son majordome.

“Votre horrible grandeur, je vous informe que la crypte a été retrouvé.

Il fallut quelques secondes à Alptraum pour se souvenir qu’il avait envoyé Cadance, enfin ce qui restait d’elle, chercher la crypte de laquelle il s’était échappé il y a plus d’un mois déjà.

-Bien. Vous pouvez dire à votre … épouse, je crois que c’est ça que vous dites, qu’elle peut rentrer faire son rapport.

Il avait laissé à Shining Armor et Cadance le droit de maintenir un contact mental, il avait jugé qu’ils seraient ainsi plus efficaces. Et il semblerait bien qu’il avait une fois de plus raison.
Il s’assit sur son trône et sourit en réfléchissant à la suite. Il claqua des doigts pour faire apparaître une tablette de chocolat praliné et il partit d’un rire puissant. Décidément, tout se passait comme il le souhaitait.




Il était environ quatorze heures quand Twilight en eut enfin fini avec son rangement. Elle avait classé tous les ouvrages selon leur année de parution puis selon l’auteur et enfin par ordre alphabétique. Et Spike n’avait pas levé le sabot, enfin la griffe, pour l’aider. Il était resté toute la matinée dans sa chambre à faire Celestia sait quoi. Et parfois elle-même aurait bien aimé l’ignorer.

Ranger lui avait aussi permis de se remettre de sa dispute matinale avec le jeune dragon. Elle était plus que jamais décidée à avoir une discussion avec lui. Elle se dirigea vers l’étage qui était désormais la chambre de Spike. Une fois en haut elle remarqua qu’il dormait. « Plus pour longtemps », pensa-t-elle. Elle prit une grande inspiration et cria :

-SPIKE !

Il se réveilla aussitôt et sortit en bondissant paniqué de son lit presque trop petit pour lui. Il balaya rapidement la pièce du regard et finit par remarquer Twilight. Il se calma.

-Ha, c’est juste toi. Qu’est-ce que tu me veux ? C’est l’heure de manger ?

-Non Spike ! Nous devons parler de ton attitude de ces derniers temps, dit-elle d’une voix plus autoritaire qu’elle ne l’aurait voulu.

-Ha ? J’ai fait quelque chose de mal ? Il ne semblait pas comprendre ce que Twilight voulait dire.
Mais sinon, on mange quand ? Car j’ai faim moi.

-Plus tard ! Écoute-moi, ce que tu m’as dit ce matin m’a particulièrement bléssée. Je veux bien que tu changes, que tu grandisses. Mais je n’accepte pas que tu me manques de respect. Pas après tout ce que j’ai fait pour toi, Spike !

-Je …

-SILENCE ! Je n’ai pas terminé. Maintenant tu vas m’écouter Spike. J’en ai marre de ton attitude. J’en ai marre de toujours te voir paresser. J’en ai marre de toujours faire toutes les corvées ici. J’en ai marre te t’entendre te plaindre. J’en ai marre de passer pour la bonne de service. J’en ai marre de t’entendre … de t’entendre …
Elle fut soudain prise d’un sanglot.

-Twilight, qu’est-ce qui se passe ?

Spike s’avança pour la prendre dans ses bras, mais elle se téléporta plusieurs mètres derrière.

-Écoute-moi bien Spike. Soit tu changes et tu redeviens gentil et serviable comme avant, soit tu dégages.

Elle essuya ses larmes et planta son regard dans celui du dragon qui, il y a quelques mois encore, était son fidèle assistant.

-Alors c’est ça.

Il s’assit sur le bord de son lit.

-Tu vois, pendant une seconde j’ai cru qu’il s’était passé quelque chose de grave. En fait, tu fais juste une petite crise existentielle. Tu veux que je parte ? D’accord, mais je te préviens, de nous deux, c’est toi qui craqueras en première.

A ces mots Twilight explosa, elle utilisa sa magie pour gifler Spike.

-DEHORS ! Tout de suite !

Il rassembla ses affaires dans un sac et sortit de la chambre, puis de la librairie. Quand Twilight entendit la porte se claquer, elle éclata en sanglots. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû lui parler ainsi.




La princesse Luna arriva à la place de Ponyville vers quatorze heures. Elle savait qu’elle devait faire vite. Mais quand elle se posa et sortit de son carosse, elle fut aussitôt apostrophée par la maire Mare et ses adjoints qui passaient par là. Elle s’avança vers eux tout en sachant qu’elle ne pouvait pas faire durer la conversation, la sécurité du royaume dépendant de sa rapidité à réunir les éléments.
Quand elle parvint à hauteur des poneys qui l’attendaient, elle les salua :

-Nous vous, je veux dire, je vous souhaite le bonjour. Mais hélas des affaires importantes m’attendent.

-Oh je suis désolée, je ne voulais pas vous déranger votre majesté, fit la maire confuse. Je voulais simplement vous dire bonjour et vous demander si vous seriez des nôtres la semaine prochaine pour la compétition du poney de fer.

-Ce sera avec plaisir, enfin si je suis disponible à ce moment-là. Mes obligations me prennent beaucoup de temps.

Luna ne put s’empêcher de sourire devant l’innocence des habitants de cette ville.

-Bien, à la semaine prochaine dans ce cas votre altesse.

La maire s’en alla vers la mairie, accompagnée par ses adjoints, visiblement heureuse.

Aussitôt sa conversation terminée, la princesse de la nuit partit au galop vers la librairie de Twilight. En chemin elle croisa un Spike visiblement énervé mais elle ne prit par le temps de s’arrêter pour lui parler. Peut-être aurait-elle dû ? Elle ne s’attarda pas sur cette question, car une autre, celle de la sécurité de son peuple, l’occupait déjà.
Arrivée devant la librairie elle reprit son souffle et frappa à la porte. Après une minute elle réitéra son geste qui resta une nouvelle fois sans réponse. Elle se permit d’entrer pour voir ce qui se passait.

Quand Twilight entendit des coups à la porte, elle eut l’espoir que Spike était déjà de retour pour s’excuser. Elle allait ouvrir pour l'accueillir mais elle se rappela ses derniers mots. Aussi décida-t-elle de ne pas bouger. Même quand les coups se firent entendre une nouvelle fois.
Elle entendit quelqu’un entrer et réalisa soudainement qu’il pouvait aussi s’agir d’un client ou d’une de ses amies. Elle sécha ses larmes et décida de descendre pour voir qui venait d’entrer. Elle ne s’attendait pas à trouver la princesse Luna.

-Princesse Luna, dit-elle en s’inclinant.

-Allons Twilight, inutile de t’incliner devant moi, répondit la princesse plus amusée que gênée.

-Je suis désolée, je n’ai pas encore l’habitude. Qu’est-ce qui vous amène ?

Le ton de la princesse se fit plus sombre.
-Je suis hélas porteuse d’une bien mauvaise nouvelle. Mais nous ne devons pas en discuter ici. Prends les éléments et allons chercher tes amies, nous devons être à Canterlot le plus vite possible.




( musique d’ambiance : https://www.youtube.com/watch?v=lZRG9ARxOVY )
Alptraum avait retrouvé la crypte en moins d’une heure grâce aux informations fournies par Cadance. Il contempla un instant les ténèbres qui y régnaient et se dit que c’était vraiment un bâtiment fait pour lui. En entrant il remarqua des jarres sur le côté droit, une lueur bleue étrangement familière sur l’une d’elles attira son attention. Une lettre était posé dessus.
Au moment où il toucha la lettre un message apparu dans les airs juste devant sa tête.

“Salutations maître.
Si vous lisez ceci, c’est que vous êtes revenus pour réveiller vos généraux. Avant de vous guider jusqu'à eux, je dois vous prévenir des dangers que vous pourrez rencontrer dans cette crypte.
Les simiesques disposaient d’une technologie relativement avancée pour leur époque, et la grande majorité de leur armée était en fait constituée en grande majorité de golems d’acier et de Gardiens.
Les Gardiens étaient probablement la plus puissante de leurs créations. Inactif on aurait facilement pu les confondre avec d’immenses statues. Mais leurs puissances ne résidaient pas dans leurs tailles, mais dans leurs pouvoirs. Ils avaient en effet la possibilité de capter et d’utiliser la magie de leurs adversaires. Leurs corps étaient uniquement constitués de pierre et de métal, ils étaient immunisés à la plupart des magies. Le meilleur moyen de les vaincre étant de briser les gemmes qui maintiennent les différentes parties de leurs corps.
Ils étaient au nombre de dix et ce sont justement eux qui ont réussi à vaincre vos généraux. Nous avons réussi à en détruire six lors de la guerre et les deux qui gardaient l’entrée de la crypte. Et nous avons totalement perdu la trace des deux autres.
Vos généraux, enfin leurs corps, ont été séparé dans deux chambres. Pour y accéder, vous devrez descendre l’escalier en face de l’entrée, en bas se trouvent deux couloirs, un à gauche et l’autre à droite. Au bout de chaque couloir se trouve une salle avec, dans chacune des salles la dépouille de trois de vos généraux.

Votre sombre serviteur R.D.T.”

Excellent pensa Alptraum, bientôt ses généraux seraient de nouveau opérationnels et l’invasion pourra commencer. Bientôt ce monde sombrera dans les ténèbres, les habitants connaîtront la souffrance et les cieux trembleront d'effrois.
Il descendit l’escalier, prêt.




Celestia était exténuée. Elle venait de passer les quatre heures les plus longues de sa vie. Ce qui n'est pas peu dire pour une alicorne immortelle. Des trois poneys qui étaient venus de la cité de cristal, un seul avait réussi à parler, les autres s'étant écroulés de fatigue. Et ce qu'il avait raconté et vécu était au-delà de toutes les horreurs qu'elle aurait pu concevoir. Ils avaient vécu l'enfer et c'était un réel miracle qu'ils soient arrivés jusqu'ici.

Maintenant elle savait pourquoi elle n'avait plus aucune nouvelle de Cadance et de Shining Armor depuis un mois. C'est parce qu'ils n'étaient plus en état de communiquer. Elle aurait dû écouter sa sœur. Elle aurait dû envoyer quelqu'un ou aller voir elle-même. Quoique, à bien y réfléchir, ça aurait peut-être été une grosse erreur.

Elle espérait maintenant que Luna serait de retour avec Twilight et ses amies au plus vite. Mais de son coté, elle devait contacter quelqu'un. Elle devait contacter le seul qui serait capable de lui en dire plus sur les horreurs qui étaient en train de se dérouler loin au nord. Discord.

Elle entra dans sa chambre et donna comme consigne à ses gardes de ne la déranger sous aucun prétexte. La reconversion de Discord était encore un secret. Seuls les habitants de Ponyville étaient au courant, mais un sort les empêchait d'en parler en dehors de la ville.
Elle s'approcha de son bureau, prit une feuille vierge, une plume neuve et un encrier puis se mit à écrire une brève note.

« J'ai besoin de toi au palais au plus vite. Rendez-vous au lieu habituel. »

Elle enroula la lettre et la ferma avec un cachet de cire qu'elle frappa du sceau royal. Puis à l'aide de sa magie elle la téléporta.

Elle s'approcha de la fenêtre, une table avec un pichet d'eau ainsi que deux verres l'attendaient sur le coté. Elle se servit un verre et s'approcha de la rambarde Elle aimait la vue qu'elle avait de sa chambre. D'ici elle pouvait voir la cité de Canterlot et toute la plaine qui s'étendait jusqu'au pied de la montagne sur laquelle était construite la ville.

Quand elle voulut boire dans son verre, elle réalisa que son eau s’était transformée en chocolat au lait. Il avait reçu la lettre et était déjà arrivé. Elle se retourna et le vit, assis sur son lit en train de la regarder avec un sourire qu'elle connaissait bien.

-Bien le bonjour Celestia. Je vois que tu es bien pensive. Tu t'es enfin décidée pour vendredi ? Ou alors tu vas m'annoncer que tu vas encore une fois décliner mon invitation.

-Non Discord, je ne t'ai pas convoqué pour ça, dit-elle d’un air grave.

-Oh, c'est quelque chose de nouveau ? Une surprise ? J'adore les surprises, tu sais, Tia ?

Il s'envola pour se placer face à elle.

-Dis-moi Discord, que sais-tu d'un certain Alptraum ?

Brusquement, la joie de Discord et son sourire disparurent. Il la regarda, les yeux remplis de tristesse et de peur. Il ouvrit plusieurs fois la bouche comme s’il cherchait ses mots. Après une longue minute il trouva enfin la force de parler.

-Oh Celestia, je suis tellement désolé.

Le style change d'une partie à l'autre, et certaines semblent moins travaillé, sachez qu'il a, en grande partie, était écrit il y a un an.
Me connaissant, si je me relis et essaye de modifier, je vais tout effacer car je suis hyper critique en ce qui concerne mon travail ( certains diront que c'est aussi pour ça que j'ai mis autant de temps à le sortir ).
Et dernier petit détail, il risque d'être l'un des plus court de la fic ( sans compter le prologue et l'épilogue )