Wellesley avait détaché Rainbow d’un geste qui trahissait la maîtrise, puis s’était occupé du sergent Sherman qui gisait toujours au sol, l’attachant solidement, les pattes avant aux accoudoirs, les pattes arrière aux pieds, et avait transformé l’uniforme du militaire en bâillon.

« Il y a des gens qui m’accompagnent et qui sont aussi retenus quelque part ! dit Rainbow, l’air plus énervée que paniquée.
- Et nous ne pouvons décemment les laisser aux bons soins du Général. Très bien, nous allons nous en charger. »

Le pégase s’approcha de la porte en métal de la pièce et frappa trois coups secs. Une voix venue de l’autre coté demanda ce qu’il se passait, ce à quoi l’agent répondit qu’il fallait lui ouvrir la porte. Un cliquetis de clés dans la serrure se fit entendre, et alors que la porte commençait à s’entrouvrir, Wellesley donna un grand coup de ses sabots arrière dans celle-ci, et un grand bruit trahissant un choc retentit, suivi de celui d’un corps qui s’écroule au sol. Bondissant dans le couloir et regardant des deux côtés sans manifestement voir âme qui vive, Wellesley saisit le garde par la crinière et le traîna dans la pièce, où il lui fit subir le même traitement qu’au sergent. Puis, prenant la clé dans sa bouche, il fit signe à Rainbow de le suivre tandis qu’il sortait de la pièce, en verrouillant la porte. Rangeant la clé dans une de ses poches, il reprit la route, par la droite, sans rien dire.

« Vous semblez connaître cette base ? demanda Rainbow, alors que son compagnon se faufilait dans les embranchements de tunnels, de salles et de réserves, semblant pouvoir éviter les patrouilles et les soldats.
- J’ai passé 3 ans à étudier cette base sous ces moindres détours, compilant des informations, introduisant des informateurs, récupérant des données.
- La Princesse savait ce qu’il se passait ici ?
- Je l’ignore autant que vous. Je pense qu’elle s’en doutait un peu, mais sans en avoir la certitude. C’est pour cela que j’ai été détaché ici.
- D’accord mais…
- Taisez-vous ! » dit Wellesley en lui mettant sa patte sur la bouche en plein milieu d’un couloir.

Sans rien ajouter, le pégase la poussa vers une salle annexe, une petite réserve, et tout deux se cachèrent derrière une caisse en métal, tandis que dans le couloir, le bruit d’une dizaine de sabots au galop résonnait. Une voix féminine criait pour couvrir le vacarme, donnant des ordres :

« Le Général réclame notre assistance au niveau -7 ! En avant Soldats !
- Lieutenant, oui Lieutenant ! »

Wellesley conserva sa patte sur la bouche de Rainbow Dash un long moment encore après que le bruit ne se soit évanoui. Puis, une fois qu’il parût certain que la situation fut calmée, il reprit son chemin, et le duo atteignit aisément le quartier de détention.

L’endroit était rectangulaire, avec une allée centrale, parsemée de cellules de chaque coté, et une sorte de bureau de garde au milieu où deux soldats jouaient aux cartes. Wellesley hocha la tête, l’air désapprobateur, puis chuchota à Rainbow, alors que les deux étaient dissimulés dans l’encadrement de la porte :

« Bon, je vais m’occuper de celui de droite. Essayez de distraire celui de gauche pendant ce temps.
- Comment ?
- Et bien comme m’a toujours appris mon instructeur : improvisez. C’est le secret de la réussite.
- Mais… »

Et sans que Rainbow ait pu objecter quoique ce soit, Wellesley se précipita dans la pièce, se jetant sur le garde de droite, l’envoyant rouler avec lui au sol. Celui de gauche, d’abord surpris, reprit ses esprits et commença à saisir son épée, quant il fut percuté et soulevé du sol par un arc-en-ciel, avant d’être projeté contre le plafond. Alors qu’il retombait, l’arc-en-ciel fit un demi-tour et le rattrapa, pour le lancer une fois de plus contre le sol.

Le soldat, sonné mais encore valide, étendu sur le sol, jura avant d’essayer de relever. Il fut coupé dans son élan par les deux pattes arrière de Rainbow sur sa figure, arrivées à pleine vitesse. Son adversaire K.O., la pégase se retourna pour aider Wellesley, qu’elle découvrit accoudé à la table, souriant, son soldat étendu au sol, inerte.

« Vous êtes sûre que vous n’êtes pas de la maison ? Vous avez un style. Pas très discret, mais assurément efficace !
- Et vous cachez bien votre jeu Grand Père ! répliqua Rainbow, manifestement touchée par les compliments du pégase.
- Ah, folle jeunesse. Allons, ne perdons pas plus de temps. Tenez, celui-là avait les clés, occupez vous de vos amis pendant que je me charge de ces deux oiseaux. »

Rainbow hocha la tête, prit le trousseau et courut vers les cellules, soulagées de constater que si ses amis avaient été privés de leurs vêtements, ils étaient en bonne santé. Souriant à leurs expressions de surprise, elle leur ouvrit.

« Mais ? Comment as-tu fais ça Rainbow ? demanda Sturmovik.
- J’ai eu de l’aide, Stur ! Regarde là-bas !
- Le vieux Wellesley ? Mais comment ?
- Il n’est pas aussi vieux qu’il n’y paraît !
- Rainboooowww ! »

Et Rainbow eut à peine le temps de se retourner avant que Fluttershy ne se jette dans ses bras, manifestement secouée par l’expérience. Ses traits tirés et ses yeux rougis trahissaient ses larmes, tandis qu’elle enfouissait sa tête dans l’étreinte de son amie. Thunderbolt sortit à son tour :

« Merci ma vieille. Maintenant toi et moi, c’est du sérieux.
- Je t’en prie Thunder, tu aurais fais la même chose pour moi…
- Si toi tu en es convaincue, c’est l’essentiel. Parce que moi, je ne le suis pas. Quoiqu’il en soit, on a ce qu’on était venu chercher non ? On peut décaniller ?
- Je crains que non Mademoiselle, nous ne le pouvons point, intervint Wellesley qui avait fini sa tâche.
- Non ?
- Non. Pershing a quelque chose derrière la tête, et cette base, ou du moins ce qu’il y a en dessous est le cœur de son plan. Nous devons l’arrêter.
- Vous préconisez d’aller dans les sous-sols pour voir ce que c’est et le détruire ? demanda Sturmovik.
- Non mon jeune ami. Au contraire. Il y a dans les niveaux supérieurs un système de communication avec Canterlot. J’ai une série de codes à transmettre. Si nous pouvons atteindre le relais, nous pourrons prévenir les Princesses de la situation. Espérons qu’elles sauront réagir.
- Espérons oui, en effet, dit Rainbow.
- J’ai confiance en elles ! déclama Fluttershy.
- Bien, alors en route » conclut Wellesley, ouvrant la voie.

Le groupe des cinq sortit du quartier des détentions, et une nouvelle fois l’agent fut le guide, circulant avec une aisance assez incroyable dans les couloirs de l’immense base militaire. Sur le chemin, il expliqua à ses compagnons que la tempête au dehors n’était pas normale, même dans cette région, et qu’elle durait depuis bien trop longtemps pour être tout à fait honnête, d’autant qu’elle était vitale à Pershing, qui pouvait ainsi dissimuler ses activités.

Il leur parla également de la base et de la ville, et leur expliqua qu’en raison des conditions météorologiques difficiles, elles étaient enfouies dans une montagne, et ce qu’ils avaient vu dans la tempête était probablement l’une des entrées à flanc de montagne.

Finalement, les cinq parvinrent sans encombre jusqu’aux niveaux supérieurs qui, étant les plus exposés au froid et n’étant pas assez grands pour installer des hangars, étaient plus ou moins abandonnés, transformés en réserves de biens peu utiles. Wellesley se rendit directement dans une réserve, où il se mit à déplacer un groupe de caisses, vite aidé par les autres, qui n’osaient plus lui poser de questions. Finalement, ils découvrirent une porte et entrèrent, et trouvèrent, avec surprise pour tous sauf Wellesley, un poste de communication dernier cri, alimenté par une sorte de cristal chargé de magie.

Avec les gestes d’un expert, l’agent alluma le dispositif et se saisit du micro. Puis, après avoir effectué une série de réglages, il déclara :

« Vampire à Nid, Vampire à Nid.
- « …. » Répondirent les hauts-parleurs
- La saison des pommes se termine. Je répète, la saison des pommes se termine.
- Vampire, ici Nid. Où êtes-vous ?
- Dans la base ECHO Nid.
- Bien reçu Vampire. Quel est la situa…. »

Un grand grésillement les força à se boucher les oreilles, tandis que la communication était coupée. Étonné, Wellesley manipula les boutons, disant :

« Je ne comprends pas ! J’ai fais installer ce matériel dernier cri par une de mes taupes pour ce genre d’éventualités, il devrait fonctionner !
- Oui Wellesley, sauf si je coupe le câble ! dit la voix sèche du général Pershing derrière lui. Soldats, attrapez les, ordonna-t-il, avant de se tourner vers le Sergent Sherman, qui était bouillant de colère. Vous voyez, reprit-il, je vous avais bien dit de ne pas toucher à cette installation.
- Voulez vous que je me charge d’eux Général ?
- Non, je pense qu’ils sont une bonne opportunité de tester notre nouvelle trouvaille et voir si elle fonctionne comme nous l’espérons. Amenez les dans le hangar principal !
- Oui mon Général ! »

Le hangar principal était la pièce dans laquelle le groupe était arrivé dans la base, sauf que cette fois-ci, il y avait plus que des soldats. Alignés se trouvaient tout d’abord quatre zeppelins de guerre, prêts au départ. À coté, une quinzaine de transports renforcés, parcourus de nervures d’acier, taillés pour le déplacement dans la vallée du Septentrion. Cependant, il ne faisait aucun doute qu’en tant que machines de guerre, ils sèmeraient la mort efficacement étant donné leur robustesse et le matériel de fusion pour la glace dont ils étaient équipés.

Mais le plus surprenant était encore l’objet qui se trouvait au centre de la pièce : taillé dans une sorte de pierre noire, c’était une sorte d’horloge, mais transpercée en son centre par une quatrième aiguille, de manière perpendiculaire. Le cadran était verticale, l’aiguille supplémentaire horizontale. Il se dégageait de l’artefact une sensation de malaise, et, malgré l’absence de mécanisme, les aiguilles se déplaçaient, indiquant l’heure actuelle. Ainsi, Rainbow put constater qu’il était 3 heures du matin, une heure occultée par l’éclairage artificiel et la tempête de neige.

Le groupe avait été attaché à un ensemble de chaises, selon cette fois la méthode de Wellesley. Ce dernier était toujours aussi stoïque, tandis que Sturmovik essayait du mieux qu’il pouvait de paraître aussi assuré. Thunderbolt, elle, avait pris une attitude qui se voulait détachée et décontractée, mais son inquiétude perçait, alors que Rainbow regardait un peu partout, cherchant un moyen de se sortir de cette situation, sans pour autant parvenir à trouver quoique ce soit.

Mais la plus paniquée était Fluttershy, qui avait été placée devant le groupe, tandis que les licornes de l’armée semblaient apporter les derniers réglages à la machine. Puis, alors que la pégase jaune sanglotait, le Général Pershing s’avança et dit d’une voix forte :

« Techniciens ! Faites feu !
- Général, dit un des techniciens, je me dois de vous informer que les tests ne sont pas achevés. Rien ne permet d’affirmer que les résultats seront ceux att…
- Je m’en moque Lieutenant ! Faites ce que je vous dis !
- Oui Général ! »

D’un geste, le technicien indiqua à ses collègues de débuter la procédure, tout en concentrant sa magie. Les huit techniciens firent de même et leur magie combinée enveloppa l’artefact, qui se mit à briller d’une lueur noire encore plus inquiétante. Les aiguilles se mirent à aller à reculons, d’abord lentement, puis de plus en plus rapidement jusqu'à en devenir folle, tandis que l’aiguille horizontale se mit à briller d’une lueur incandescente, avant de relâcher un rayon noir qui frappa Fluttershy de plein fouet, sous les hurlements de Rainbow.

Puis tout se calma, tandis que le Général se rendait vers la chaise où se trouvait quelques instants plus tôt Fluttershy. Les prisonniers, placés derrière elle, ne la voyaient plus, et Rainbow commençait déjà à sentir des larmes coulées sur sa joue, de peine et de rage alors qu’elle voyait le Général arborer un grand sourire, tandis qu’il attrapait quelque chose sur la chaise.

Et ce quelque chose, c’était Fluttershy. Ou du moins Fluttershy enfant. Partant dans un rire fou, le Général souleva la petite ponette, l’exhibant à ses troupes :

« Ça fonctionne ! Ça fonctionne ! Nous tenons enfin l’arme contre ces fichus sœurs ! Nous les rajeuniront et les transformeront en nourrissons !
- Bravo Général. Belle réussite, dit le Sergent.
- Merci Sherman. Terminez le travail avec les autres.
- Oui Général ! »

Et le Sergent se retourna, sourire aux lèvres, face aux autres prisonniers. Levant la patte, il fit signe aux techniciens de recommencer, en commençant par Wellesley. Impuissant, il assista à la valse des aiguilles, qui allaient de plus en plus vite. Puis le chaos commença.

Une explosion secoua le hangar, l’emplissant de débris, de fumées et aussi de neiges. Les soldats se mirent à crier, et le Général, surpris, lâcha Fluttershy qui en profita pour courir vers ses amis. Reprenant ses esprits, le Sergent hurla des ordres, parvenant tant bien que mal à réorganiser ses troupes, imité par ses homologues.

Rainbow, qui avait été jetée au sol par la violence de l’explosion, ouvrit les yeux pour voir une jeune Fluttershy en train de défaire les nœuds qui la liait à sa chaise. Vite libérée, elle entreprit de libérer Wellesley, profitant du chaos ambiant. Tandis que ce dernier se relevait, une silhouette noire commença à se découper dans la fumée, puis progressivement une série de silhouettes blanches de plus en plus nombreuses, largement supérieure en nombre aux soldats présents dans le hangar.

Sortant alors du brouillard, la Princesse Luna, accompagnée de ce qui semblait être trois sections de la garde rapprochée en tenue de combat d’hiver. Les soldats de la base Echo parurent hésiter un moment, tandis que les officiers regardaient le Général.

« Déposez vos armes soldats et tout se passera bien » dit la Princesse.

PS : Devinerez vous la bande-son de la dernière scène ?
PPS : Oui, la Princesse Luna est là à cause de quelque chose de précis. Normalement, tout sera résolu pour le prochain chapitre !

Rajeunir les Princesses ? C'est une idée étrange, drôle et effrayante à la fois

Nul n’osait bouger dans la pièce. Les soldats du Général regardaient, interloqués, les gardes de la Princesse qui eux étaient stoïques dans leurs combinaisons blanches et dorées qui les couvraient de la tête aux sabots. Rainbow observait, effarée, de même que ses amis, la confrontation centrale : écarté d’une dizaine de mètres, Luna et Pershing se défiaient du regard, à celui qui baisserait en premier les yeux.

Rainbow se prit à se demander si la Princesse qui était devant elle était bien la même que celle qui s’était livrée à elle quelques jours plus tôt au Sweet Apple Acre : vêtue de ce qui semblait être une armure aussi noire que la nuit et portant un casque qui rappelait celui de Nightmare Moon, elle était plutôt effrayante.

« Ah, Princesse… quel plaisir que de recevoir votre visite ! dit Pershing, d’un ton ironique.
- Cessez votre cirque Pershing. Quoique vous fassiez ici, c’est terminé.
- Mais je vous assure Princesse ! Je ne fais que défendre Equestria, répondit le général, tout en faisant un signe discret aux techniciens, qui acquiescèrent.
- Général, ne me prenez pas pour une pouliche. Dites à vos soldats de déposer leurs armes.
- Mais certainement. Soldats…. À l’assaut ! Pour Equestria ! »

Bien qu’hésitants, les soldats furent entraînés par leurs officiers qui chargèrent en hurlant. Les gardes ne parurent pas plus surpris et se mirent en position pour réceptionner la charge ennemie. La Princesse, le regard dur, porta son attention sur le Général, tandis que la magie commençait à pulser tout autour d’elle.

« Vous allez regretter votre traîtrise Pershing !
- J’en doute Princesse ! »

Et un rayon noir perça le rideau de fumée qui masquait l’artefact aux yeux de la Princesse jusqu’alors, la frappant de plein fouet. La déflagration secoua toute la montagne, et l’onde de choc dissipa le brouillard de la salle et envoya valdinguer tout ce qui s’y trouvait, à part les lourdes machines de guerre. Un vent fort se mit alors à souffler et à tourbillonner, avec pour impact l’endroit où se trouvait la Princesse, qui n’était qu’un amas de fumée noire. Rainbow et les autres pégases avaient décollé afin d’éviter d'être emportés à leur tour, et luttaient du mieux qu’ils pouvaient contre la tornade qui se formait dans le hangar, quand Sturmovik parut voir quelque chose et le pointa de la patte, renonçant à parler dans le vacarme de la tempête : des gardes étaient emportés vers l’extérieur, risquant de faire une chute mortelle. Sans rien ajouter il plongea pour les secourir, vite imité par les autres acrobates, y compris Fluttershy.

Si heureusement aucun garde ne fut projeté en dehors, à plusieurs reprises, les pégases durent se jeter dans la tempête qui continuait à faire rage au dehors pour en rattraper certains qui avaient lâché prises. Mais au bout de cinq minutes, tous les gardes avaient pu être ramenés vers des endroits plus à l’abri à l’intérieur. A peine eurent-ils finis que la tempête commençait à se calmer, ne laissant plus qu’un nuage noir à son centre. Le Général s’avança alors, tout en riant comme un fou :

« J’ai gagné ! J’ai gagné ! Ça n’a pas exactement fait ce que je voulais mais j’ai réussi ! La Princesse a été vaporisée ! Vous autres, dit-il aux gardes, rejoignez moi maintenant ou restez de coté pendant que je conquiers le trône ! »

Le désarroi et le désespoir gagna les rangs des gardes. Rainbow, sonnée, regardait, désemparée, l’endroit où se tenait la Princesse, quand le nuage se mit à remuer, puis à se tordre avant de se comporter comme une sorte de cape, laissant apparaître une Luna intacte quoique très en colère. Le sourire du Général s’effaça, alors qu’il ordonnait aux techniciens de faire feu une fois de plus. Les licornes se mirent en devoir d’exécuter l’ordre, mais ils furent enveloppés d’une aura noire et envoyés brutalement contre un des zeppelins, en perçant la coque.

Tout sembla se figer dans la pièce, alors que la Princesse, doucement, s’avançait vers le Général :

« Êtes-vous stupide, Général ? dit-elle d’une voix froide comme la glace.
- Comment avez-vous pu résister à cela ? dit-il, tout en reculant lentement.
- Qui a fabriqué cette chose selon vous ? Une machine si puissante qu’elle peut inverser le cours du temps ?
- C’est impossible ! Les gravures dans le temple ! Elle montrait une alicorne frappée par cette machine et transformée en nourrisson !
- Vous ne comprenez rien à la magie Général. Vous ignorez tout de tout. Cette machine a le pouvoir de transformer une alicorne en enfant, c’est vrai…
- Mais alors co…
- J’ai dit « une » alicorne, Général. Pas toutes les Alicornes. Cette machine aurait été très efficace contre ma sœur. Contre moi elle est parfaitement inutile.
- Vous voulez dire que….
- Oui, j’ai créée cette machine durant l’ancienne guerre, il y a bien longtemps. Cette machine contre ma sœur avec ma magie pour la faire fonctionner. Pensez-vous que j’aurai été assez stupide pour laisser cette arme être retournée contre moi ?
- Non… non ! Je ne peux pas perdre ! Je refuse de perdre !
- Pourtant c’est ce qui va se produire Général. Ordonnez la reddition ou…
- Ou quoi ? dit le Général, qui semblait s’enhardir. Vous êtes toutes pareilles. Vous n’oserez rien me fa... »

Le Général fut soulevé du sol d’une dizaine de centimètres, portant ses pattes à sa gorge, semblant étouffer.

« Sinon vous découvrirez que je ne suis pas ma sœur Général.

- Sergent, dit-il difficilement. J’ai été ravi…de vous avoir sous… mes ordres...
- Oui Général, répondit Sherman. Ce fut un honneur que de vous servir ».

Et l’officier se jeta sur la Princesse, couteau tiré, prêt à la poignarder. Mais Luna parvint à l’arrêter avec qu’il ne puisse la toucher et à le projeter vers une des machines blindées alignées contre le mur, qu’il percuta violemment. Cependant, l’Alicorne avait du relâcher sa concentration, et le Général était parvenu à s’enfuir, tandis qu’une dizaine de soldats, la garde de Pershing, couvrait sa fuite, s’interposant entre la Princesse et le fuyard, qui sortait du hangar.

Rainbow regarda Wellesley, qui hocha de la tête, puis les autres pégases de son équipe. Prenant l’air, le groupe passa au dessus de la garde et s’engouffra, sans toucher le sol, dans le dédale de couloirs, à toute vitesse, guidés par Wellesley. Derrière eux, ils entendirent les bruits de combats et Fluttershy, la dernière sortie, put voir que la garde de Luna était aux prises avec les groupes d’élites fidèles au Général.

« Où pensez-vous qu’il va, Grand-Père ? demanda Rainbow.
- Il y a une série de hangars dans ce secteur, qui contiennent les estafettes volantes rapides de la Base !
- Je croyais que ce boulot était réservé aux pégases !
- En théorie oui, mais même les officiels ont parfois besoin de se déplacer rapidement ! répondit Wellesley alors qu’il entrait dans un hangar où, déjà, le Général activait les moteurs de son engin. »

L’appareil était oblongue, dotés d’une paire d’ailes effilées, où étaient fixés quatre hélices qui commençaient à tourner. Le Général était assis dans l’habitacle situé tout au bout du cigare. Voyant les pégases arriver, il desserra les freins et ferma le cockpit en rabattant les deux parties en verre qui le composait.

Forçant l’allure, Rainbow parvint à se poser sur le corps de l’appareil, alors que celui-ci prenait de plus en plus de vitesse, se dirigeant vers l’extérieur. Les autres membres du groupe essayèrent tous d’en faire autant, bien que Sturmovik dut saisir Fluttershy par la crinière pour que celle-ci put s’accrocher à l’aile.

Rainbow, bientôt rejointe par Wellesley commença à avancer vers le cockpit, tout en essayant de s’accrocher pour ne pas être emportée, mais ils avaient à peine parcouru un mètre sur les cinq qui les séparaient de leur objectif qu’ils furent balayés par la tempête.
Emportée, Rainbow fut rattrapée par la crinière par une Thunderbolt qui s’accrochait du mieux qu’elle pouvait à l’aile droite de l’engin, tandis que Wellesley avait du cesser toute progression. Cependant les moteurs ne tournaient pas à leur maximum au moment du décollage en raison du caractère précipité de celui-ci, et, n’ayant pas pris assez de vitesse, l’estafette se mit à piquer du nez vers les rochers situés au-dessous.

Mais le Général était un pilote exercé à ce genre de conditions. Gardant son sens-froid, et connaissant parfaitement la géographie des courants de la région, il fit décrire une courbe parfaite à sa machine, frôlant le sol tout en parvenant à redresser l’assiette. Ayant remarqué les intrus sur ses ailes, il se mit à faire osciller l’appareil, afin de les éjecter, sachant parfaitement que dans la tempête, il serait introuvable.

Alors qu’il se faisait cette réflexion, les conditions s’éclaircirent, la tempête se transformant en fortes chutes de neiges. Mais le plus surprenant fut la lueur intense de la Lune, qui éclairait la vallée quasiment comme en plein jour.

Alors que Rainbow, à l’aide de Thunderbolt, parvenait à revenir sur l’aile, cette dernière s’exclama :

« Ce n’est pas censé être une nuit sans Lune ?
- Oui, sauf quand la Lune est avec nous ! » répondit Rainbow, souriante. »

La ténacité du Général n’était pas aussi facilement entamée. Plutôt que de se laisser aller au découragement, il redoubla d’efforts et, naviguant dans le maelstrom de courants d’air, il traversa une série de zones de turbulences. La première éjectée fut Fluttershy, que Thunderbolt partit chercher instantanément. Puis se fut au tour de Sturmovik, qui fit deux saltos sur lui-même avant d’être de reprendre le contrôle et de se précipiter à la poursuite de l’appareil.

Wellesley recommença à avancer, mais une nouvelle secousse lui fit perdre pied et il fut éjecté à son tour. Rainbow, toujours accrochée, rampait le long de l’aile pour atteindre le cockpit, quand l’engin se mit brutalement à piquer du nez et partit à pleine vitesse vers le sol. Rainbow se lâcha, afin de ne pas être entraînée à son tour, faisant un looping pour réduire sa vitesse acquise, tout en constatant que l’appareil qu’elle croyait en perdition entrait en réalité dans ce qui semblait être une sorte de boyau dans la montagne. Jurant, elle le prit en chasse, rejointe par Wellesley et Sturmovik.

Le Général manœuvrait son véhicule dans le réseau souterrain avec l’aisance que procure l’entraînement. Il n’avait jamais confié à qui que ce soit que son rêve était de pouvoir voler, et que malgré le fait qu’il n’était pas né pégase, il n’avait en rien renoncé. Souriant, il se dit qu’il avait peut être perdu cette bataille, mais que la guerre, elle, ne faisait que commencer. D’autres armes, d’autres secrets, d’autres reliques existaient, ailleurs, ne demandant qu’à être trouvées. Son sourire se muta en rire, et remontant légèrement, il sortit du réseau souterrain, vers le sud et Equestria.

Soudain, la verrière du cockpit vola en éclat, brisée par un sabot bleu qui l’attrapa par l’uniforme. Tiré brutalement, il regretta de ne pas avoir bouclé sa ceinture comme lui avait toujours conseillé son instructeur, il fut sortit de l’habitacle par une Rainbow Dash manifestement remontée qui le jeta loin de l’appareil qui commençait déjà à plonger. Hurlant, il fit le sol se rapprocher, mais fut stoppé net par deux paires de sabots, l’une grise, l’autre rouge.

« Général, dit Wellesley. Au nom de sa majesté la Princesse Célestia, vous êtes en état d’arrestation pour haute-trahison, complot contre le chef de l’Etat, insubordination, tentative de meurtre. ».

Abasourdi, le Général contempla son appareil se transformer en boule de feu en s'écrasant.

Le hangar avait été dévasté par les combats où des sorts dévastateurs avaient été échangés. La Princesse, au centre, supervisait la capture des officiers mutins et le désarmement des soldats, quand elle vit le trio rentrer par l’ouverture dans la montagne, accompagné de leur prisonnier, qui fut jeté sans ménagement à ses pieds. Le considérant sous son casque, elle frappa sèchement du sabot, et deux gardes l’emportèrent vers un des zeppelins qui avait été capturés par les forces princières.

Luna observa le Général un moment, qui semblait trop abasourdi pour exprimer quoique ce soit, puis revint aux trois pégases, dont une Rainbow qui scrutait le hangar, probablement à la recherche de Thunderbolt et Fluttershy, quand les deux intéressées firent leur entrée par l’un des couloirs d’accès aux hangars auxiliaires. Tous se réunirent devant Luna, puis s’inclinèrent. La Princesse, souriante, leur dit tout d’abord de se relever, puis considérant Fluttershy :

« Je suis vraiment désolée des effets de cette machine. Je vais la faire détruire, mais auparavant, laissez moi réparer ce qui vous a été fait. Placez-vous face à l’aiguille. »

Fluttershy hocha la tête puis se positionna comme demandé, tandis que doucement, la Princesse actionna l’artefact, faisant tourner les aiguilles dans leur sens normal, d’abord lentement puis de plus en plus vite. Un nouveau rayon partit et frappa la jeune Fluttershy, qui reprit son apparence originelle, sous les cris de joies de Rainbow qui vient la serrer entre ses pattes. Puis une fois l’effusion achevée, tous se tournèrent vers la Princesse, qui prit la parole :

« Je vous remercie de votre aide, bien que je sois surprise de vous trouver ici Rainbow.
- Nous étions venus recruter quelqu’un et nous nous sommes retrouvés impliqués dans un complot national !
- Oui, j’en suis désolée…
- Ce n’est pas si grave Princesse, dit Wellesley. Cependant, je suis tout aussi surpris de vous voir ici avec des renforts ! Comment avez-vous pu être si rapide ?
- Cet endroit ne m’est pas inconnu… comment vous nommez-vous déjà ?
- Wellesley, majesté. Commandant Wellesley de l’E.I.S.
- Oh, je vois que ces services sont toujours aussi actifs et compétents. Tant mieux, tant mieux. Et bien voyez-vous Commandant Wellesley, cet endroit ne m’est donc pas inconnu. J’ai installé cette base il y a très longtemps. Enfin, pour être plus précise, il ne devrait pas mettre inconnu, car comme je l’ai expliqué à Rainbow, mes souvenirs d’avant sont flous et imprécis. Il y a quelques jours, j’ai eu un mauvais pressentiment sur quelque chose situé dans la vallée du Septentrion. Ne voulant pas déranger ma sœur, qui est déjà très occupée, j’ai fais des recherches dans les archives royales, et j’ai découvert la vérité sur cet endroit…
- La vérité ? dit Wellesley
- Cet endroit a été installé par Nightmare Moon… Je devrais peut-être plutôt dire : j’ai installé cet endroit…
- Vous n’êtes pas Nightmare Moon Princesse, lui dit doucement Fluttershy
- Vous croyez, sincèrement ?
- Oui Princesse, dit Rainbow, en souriant.
- Quoiqu’il en soit, reprit Luna après un instant de silence, cette base était le centre de commandement de l’armée de Nightmare Moon, qui y avait placé deux artefacts extrêmement puissants : l’un contrôle la météo de la région, ce qui explique cette tempête exceptionnelle, l’autre est cette arme spécialement conçue contre ma sœur. J’ai déjà détruit l’artefact de contrôle des éléments, et maintenant c’est au tour de l’autre.
- Vous pourriez faire une fortune en vendant des cures de rajeunissement avec ça, fit remarquer Thunderbolt.
- Les règles des choses ne doivent pas être modifiées, répliqua calmement Luna, lançant un sort qui brisa l’horloge en petits morceaux. Bien, où en sommes dans ce recrutement Rainbow ?
- Et bien justement, nous étions ici pour Wellesley !
- Oh, et qu’a répondu le Commandant ?
- Je ne lui ai pas encore demandé….
- Et qu’en pensez-vous, Commandant ?
- Quoique j’adorerai me joindre à cette aventure, je ne suis pas libre de mes affectations. Je reste lié à l’agence.
- À l’E.I.S. ? demanda Luna
- Oui. Ce sont eux qui nous affectent.
- Faites une requête !
- Une requête pour être affecté dans le corps des Shadowbolts ?
- Bien que les Wonderbolts soient des acrobates, ils restent une unité de l’armée, de même que les Shadowbolts y seront liés.
- Vous pensez que si je fais une requête : « Pouvez-vous s’il vous plaît me réaffecter au service de la Princesse Luna ? », ils accepteront ?
- Requête accordée, Commandant. Bienvenue.
- Pardon, mais vous ne pouvez pas…
- Allons, allons. Je suis la nuit, l’ombre, l’obscurité. Vous pensez vraiment que Célestia est du genre à manier les activités d’espionnage et de renseignement naturellement ?
- Bien. À vos ordres, Princesse.
- Bien, je vois que vous êtes maintenant cinq.
- Euh… dit Fluttershy, je ne suis pas acrobate…
- Vraiment ? Vous me semblez douée pourtant…
- Non pas vraiment, réellement.
- Vous êtes pourtant plus courageuse que vous en avez l’air. Qu’en pensez-vous Rainbow ?
- Honnêtement, si vous m’aviez demandé il y a quelques jours, j’aurai répondu que Fluttershy n’en était pas capable. Aujourd’hui, je l’ai vu se précipiter avec nous sans réfléchir pour arrêter Pershing. Elle a l’esprit pour faire une bonne acrobate, et je serai honorée de la compter dans nos rangs !
- Mais Rainbow, objecta Fluttershy, je ne sais pas voler !
- Ça, ça s’apprend dit Thunderbolt, posant sa patte sur l’épaule de Fluttershy.
- Nous, on te fait confiance, ajouta Sturmovik. Tu vas quand même pas nous faire mentir, si ?
- C’est que…
- Allons Mademoiselle. Vous êtes plus forte que ça ! Vous avez l’étoffe des héros, et croyez moi, je sais ce que je dis, conclut Wellesley.
- Bon…dans ce cas…d’accord ?
- Très bien ! s’exclama Luna, avant d’ordonner à ses gardes de former les rangs, ce qu’ils firent rapidement. Soldats, reprit-elle, veuillez faire un triomphe à ces cinq pégases qui ont su braver la tempête pour poursuivre et ramener le traître. Ces acrobates d’élites rejoignent aujourd’hui nos forces et recréent le corps des Shadowbolts ! Veuillez saluer le Major Rainbow Dash, le Capitaine Wellesley, et les Premiers Lieutenants Thunderbolt, Sturmovik et Fluttershy ! »

Fin de l'arc "Réunion".

Prochain épisode : "La nuit la plus longue"

Le crépuscule jetait une lueur étrange sur les lieux, qui apparaissaient encore plus sinistres qu’ils ne l’étaient déjà. Rainbow contemplait l’endroit tout en se posant : tout d’abord les toits en forme de spires, parsemés de tuiles noires, écroulés par endroits du fait de l’emprise du temps. Puis les murs, de marbre noir et de décorations en argent, jadis polies, maintenant ternies, ainsi que les gigantesques encadrements de fenêtres ayant depuis des éons volées en éclats. Enfin, la grande porte d’ébène, intimidante, avec les ornements de son encadrement : sur la clef de voûte, une princesse Luna étendant ses ailes sur des pégases avec des ailes de chauves-souris, des licornes aux cornes en vrille et des poneys plus trapus, à la crinière plus longue et aux teintes plus sombres. Sur la porte même, des barres d’argent dessinaient un vieux symbole, que Rainbow identifia comme étant le blason de la Princesse Luna : une Alicorne sur un croissant de lune horizontal.

« Tu es sûre que c’est ici ? demanda Fluttershy. C’est….effrayant
- Tu crois qu’il y a beaucoup de vieux bâtiments appartenant à la Princesse dans la forêt peut être ? Evidemment que c’est là ! répliqua Rainbow Dash. Le quartier général des Shadowbolts !
- Ca à l’air d’être en très mauvais état, observa Wellesley
- Bah, on aura tout le temps de le rénover ! dit Sturmovik
- On a d’autres choses à faire avant de penser à notre confort Stur…
- Allez Thunder ! On va pas voler toute la journée non plus !
- Non, tu as raison…
- Ah, tu vois !
- On va voler toute la nuit aussi.l
- Argh, tu t’arrêtes jamais toi ! »

Les cinq membres de l’équipe gravirent les quelques marches qui les menèrent jusqu’à la porte, qui s’ouvrit après une pression commune, dans un grincement sinistre qui fit bondir Fluttershy qui partit à toute vitesse se cacher dans les branches d’un arbre, avant de revenir sous les insistances de Rainbow.
Le bâtiment était rectangulaire, et comportait une tour à chaque angle, mais de hauteur différente : si trois d’entre elles ne font qu’une petite trentaine de mètres de haut, celle de l’avant gauche culmine à près de 150 mètres de haut et comporte une vieille horloge, arrêtée. Quant aux dimensions, elles sont elles aussi plus que respectables : deux cents mètres de long pour cent cinquante de largeur, le tout sur près de vingt mètres de haut, de quoi contenir quatre étages.

La porte d’entrée donnait sur une galerie d’une dizaine de mètres de large qui courait sur toute la longueur du bâtiment, galerie qui devait probablement contenir jadis des miroirs en face des fenêtres, mais les uns et les autres n’avaient pas supporté les effets du temps. En face de la porte, un escalier à double révolution montait vers le premier étage.

Le rez-de-chaussée était séparé en deux ailes. Dans celle de droite se trouvait jadis les dépendances de l’immense demeure : réserves, cuisines, chambres des domestiques et accès aux caves. Dans celle de gauche avaient été installées les infrastructures d’entraînement des Shadowbolts. Si l’aile droite n’avait pas bougé durant le dernier millénaire, ce n’était pas le cas de l’aile gauche, où la Princesse Luna avait manifestement fait réaliser des travaux de rénovation, comme elle avait annoncé qu’elle le ferait pour certaines parties du lieu. L’équipe constata qu’elle avait à disposition une salle de musculation, un ensemble piscine/hammam/sauna, et surtout un immense gymnase qui prenait toute la hauteur de la demeure, sur une longueur de 50 mètres et une largeur de 140 mètres. Divers mécanismes permettaient d’installer des obstacles, créant ainsi des parcours intérieurs pour les jours de mauvais temps. L’ensemble était brillamment éclairé par des lampes magiques.

Le premier étage, qui était autrefois le lieu de réception, comportait jadis une série de salons de taille diverses, mais seul l’un d’entre eux avait été rénové. Celui-ci était richement décoré de tentures ébènes et argentées reprenant le blason de la Princesse, mais aussi de plusieurs tableaux représentant des paysages nocturnes, d’un tapis écarlate épais et confortable et d’un mobilier d’excellente facture. Mais le plus impressionnant était probablement le plafond, un chef d’œuvre de fils argentés reprenant les constellations dans leur forme traditionnelle.
L’autre pièce d’importance de cet étage était l’ancienne salle de bal, qui prenait jadis toute la longueur à l’avant du manoir et la moitié de la largeur : les peintures sur les murs étaient presque effacées, le lambris pourri et les immenses fenêtres avaient volés en éclats depuis des éons, tandis que les lustres d’argent s’étaient écrasés un peu partout. Pour achever le spectacle de désolation, un vent froid parcourait la pièce, poussant le groupe à la quitter pour se rendre au second étage.

Celui-ci était probablement le plus rénové du lieu, puisqu’il s’agissait des chambres des Shadowbolts, chacune ayant été aménagée pour correspondre aux goûts de chaque membre.
La chambre de Rainbow avait était peinte en bleu ciel, avec des teintures arcs en ciel suspendues au mur. Au sol, un tapis blanc, tandis que le lit était un véritable cumulus qui avait été découpé et amarré au sol par de fins câbles de métal. De plus, sur une table avait été installée, table sur laquelle se trouvaient cartes et diverses figurines pouvant être suspendues, afin de pouvoir planifier les diverses acrobaties de l’équipe.
Enfin, sur un piédestal, face au soleil couchant se trouvait un mannequin portant le costume des Shadowbolts. A sa vue, Rainbow se figea, et s’en approcha doucement, puis s’assit en le regardant, tandis que le reste de l’équipe sortait pour aller voir sa chambre, laissant Rainbow à ses pensées.

La chambre de Fluttershy était une merveille d’harmonie : principalement bâtie en bois, elle était peinte de touches de vert et de blanc. Mais le plus charmant de la pièce était sans conteste les jeux d’eaux de la pièce : une sorte de système en circuits fermés, des canalisations en bois semi-ouvertes qui parcouraient la pièce, des petites cascades, l’ensemble faisait retentir en permanence les sons relaxants d’un petit ruisseau. Le lit, tout en bois mais doté dans d’un matelas extrêmement moelleux, était taillé en forme d’alcôve et partiellement encastré dans une niche en bois, donnant l’impression de dormir sous le couvert d’un arbre. Dans un coin se trouvait même divers aménagements pour s’occuper d’animaux, qu’ils soient en bonne santé ou blessés. Et là encore, dos à la fenêtre, le même mannequin avec le costume des Shadowbolts.

La chambre de Thunderbolt était sans doute la plus étrange car cette dernière n’avait jamais manifesté les moindres penchants à part bien sûr pour la boisson. Lorsque celle-ci entra dans la pièce, elle était plongée dans le noir, et seuls deux endroits étaient éclairés : le lit et le mannequin portant le costume, par des lampes magiques. Intriguée, la pégase s’approcha d’abord du lit, et y trouva une lettre portant le blason reconnaissable de Luna :

« Thunderbolt,

J’ai voulu chaque chambre comme un reflet de son occupant. Cet endroit n’est pas aussi vide qu’il ne le semble. Mais à mesure que vous progresserez et que vous découvrirez certaines choses, il s’éclairera. Pour l’instant, votre vie se résume à ce lit, et au costume. Le reste, c’est à vous de le découvrir...

Luna »

Etonnée, Thunderbolt se rendit jusqu’au costume, pour y trouver une autre lettre, fixée elle à l’encolure de la panoplie : « Bats-moi ! Signé : Spitfire ». Thunderbolt ne put réprimer un sourire féroce.

La chambre de Sturmovik était une merveille de métal, de courbes douces, d’éclairages et de miroirs. La pièce était séparé en trois lieux d’importance : le lit tout d’abord, très confortable, installé dans un sommier lui-même intégré au sol. Ensuite venait l’endroit où se trouvait le costume, en face de fenêtres à l’encadrement ovale, éclairé par plusieurs spots de lumière différente, violette et bleue. Enfin, le dernier point était une sono dernier cri, avec platines et baffles, ainsi qu’une collection de disques, dont, sans surprise, l’intégrale de DJ-PON3. En soupirant, le pégase inséra l’une des platines, monta le son puis se retourna vers le costume qu’il examina à son tour.

La chambre de Wellesley enfin était celle qui correspondait le mieux à l’endroit. Ressemblant beaucoup au salon qu’ils avaient visité, même si les couleurs employées étaient plus lumineuses, tendant vers l’écarlate et l’or. Le lit était une œuvre d’art, un baldaquin dont les montants avaient été gravés et dorés, aux rideaux taillés dans de la soie. La pièce comportait également une bibliothèque conséquente de chefs d’œuvres de la littérature équestrienne, une cheminée où un feu magique flambait et même un coin pour le thé.
Là encore se trouvait un costume de Shadowbolt, qui Wellesley examina.

Au bout d’une vingtaine de minutes, le groupe résolut à se rejoindre et a aller voir le dernier étage. C’est avec surprise qu’ils découvrirent que celui-ci occupait la totalité de la surface disponible, mais était vide, très poussiéreux et dans le même état que la salle de bal. Ne trouvant rien d’utile, l’équipe choisit de redescendre, découvrant même ce faisant une pièce qu’ils avaient ratés dans l’exploration de leurs chambres, à savoir une cuisine à laquelle une réserve remplie attenait. Des fenêtres de cette cuisine, donnant sur l’arrière, alors que celles de leurs chambres donnaient sur l’avant, les pégases découvrirent qu’un terrain d’entraînement extérieur avait également été aménagé et rénové.

« Avec des tels logements, échouer serait un crime ! déclara finalement Wellesley, rompant le silence qui s’était installé
- Hé ! On va gagner ! Après tout, vous êtes mon équipe ! répliqua Rainbow
- Hum, les Wonderbolts sont très forts, fit remarquer Sturmovik
- Hé bien nous serons meilleurs ! dit Thunderbolt
- Bien parlé ! ajouta Rainbow. Bien, et si nous mangions un peu avant d’aller tester les installations du rez-de-chaussée ?
- Voilà une excellente idée ! déclara Wellesley
- Je vais m’occuper de cuisiner avec Fluttershy, dit Thunderbolt.
- D’acc… où est Fluttershy au fait ? demanda Rainbow
- Elle n’est pas dans sa chambre ? questionna Sturmovik. Je n’ai pas souvenir qu’elle soit montée avec nous
- Je n’ai pas vu de lumière en provenant quant nous sommes redescendus… dit Wellesley
- Mais alors où… »

Et Rainbow fut interrompue par un cri d’effroi.

L'ennemi est bien entendu inspiré d'un monument de la littérature fantastique. Un brohoff à qui trouvera de qui il s'agit (mais qui mettra la réponse dans des balises spoiler, non mais). Un indice qui peut aider, la situation est inspiré d'une autre très grand oeuvre lié au monument précité. Saurais vous le trouver ? (C'est encore plus facile)