Wonderbolt


Soarin était au sommet. Le pégase avait obtenu une série de victoires inégalée, détenait la plupart des records de vitesse ou d’endurance, et était l’athlète le mieux payé d’Equestria. Il ne lui restait qu’une course pour compléter le grand-chelem et être sacré meilleur voleur de tous les temps : la course éclair argenté. Si le nom semblait plutôt commun, la course était en réalité la plus dangereuse de tout Equestria, et il ne se passait jamais une saison sans accident. La course débutait à Cloudsdale, par une chute libre de plusieurs kilomètres pour entrer dans une grotte, sur la terre ferme. Puis, elle passait en plein milieu des gorges fantômes, et remontait à Cloudsdale en passant à proximité des fameuses usines à arcs-en-ciel, pour finir devant la statue dédiée à l’ancien héros pégase qui avait donné son nom à la course, au milieu de la ville. Selon des poneys à l’esprit plutôt inventif, elle ressemblait à un arc-en-ciel retourné.
Les compétiteurs s’échauffaient près de la ligne de départ, lançant de temps en temps des regards inquiets vers les nuages crachant des éclairs quelques centaines de mètres en dessous. Une tempête menaçait d’éclater, mais les organisateurs refusaient de reporter la course. Les pégases devraient traverser les nuages pour suivre le chemin défini, et même le plus rapide d’entre eux ne pouvait être assuré d’en sortir indemne. Soarin en revanche, arborait son plus grand sourire et saluait la foule, confiant. Il avait déjà fait cette piste plusieurs fois. Même s’il n’avait alors jamais réussi à terminer premier, il était maintenant le grand favori et possédait plus d’expérience que n’importe quel autre coureur. Le possesseur des Wonderbolts s’était déplacé spécialement pour cette occasion, et avec lui étaient venus l’essentiel des Wonderbolts que Soarin connaissait. Spitfire, son amie la plus proche, était à quelques mètres de lui, derrière les barrières, et criait son nom en synergie avec la foule. Il lui sourit, et elle le lui rendit.
Soudain, les haut-parleurs aboyèrent, et les concurrents se mirent en place. La foule se mit à rugir encore plus fort, alors que le compte à rebours égrenait le temps restant avant le départ. La tension était à son comble. Les autres compétiteurs le jaugeaient, cherchaient ses points faibles. Soarin sourit, reporta son regard sur Spitfire, lui fit un clin d’œil, et sauta dans le vide alors que le compteur atteignait zéro.
Ils fendirent les nuages à toute vitesse, en piqué, tandis que les éclairs faisaient rage tout autour d’eux. Soarin était premier, ses ailes battant frénétiquement. En dessous de lui se trouvait une grotte à flanc de colline et qui donnait sur le début des gorges fantômes : il fallait impérativement la traverser pour continuer la course. La technique la plus commune était de tomber en chute libre, comme un caillou, puis de ralentir doucement en approchant le sol et de rentrer dans la grotte. Cependant, Soarin s’était entraîné pendant des mois, et il avait trouvé une méthode nettement plus efficace, mais risquée : entrer directement dans la grotte en prenant un virage très serré, sans perdre la vitesse gagnée lors de la chute. Ses ailes seraient soumises à une pression incroyable, mais il était certain qu’elles pouvaient le supporter. Le pégase aurait une avance substantielle s’il réussissait à négocier le virage sans rentrer dans les parois de la caverne. Il vérifia qu’aucun autre pégase ne se trouvait à proximité, et se prépara pour la manœuvre.
Soarin se déporta sur le côté et entra à toute vitesse dans la grotte, se démenant pour éviter d’examiner la paroi rocheuse de trop près. Il zigzagua habilement entre les stalactites, un courant d’air occasionnel le déviant dans sa course, mais jamais assez pour l’arrêter. Il l’avait fait ! En jetant un rapide coup d’œil derrière lui, il nota avec soulagement qu’aucun autre pégase n’était encore entré dans la grotte, lui constituant une solide avance.
Il sortit de la grotte tel un boulet de canon, en continuant dans les gorges fantômes, beaucoup plus larges. Des poneys terrestres locaux s’étaient amassés sur les bords du parcours, et entendre son nom scandé à tout rompre donna à Soarin l’effet d’un shoot d’adrénaline. Il fila rapidement dans la gorge, ne voyant jamais ne serait-ce que l’ombre d’un poursuivant. La tempête rageait toujours autour de lui, mais aucun éclair ne s’était encore montré assez puissant pour le déstabiliser. La victoire était à lui ! Il ne restait plus que quelques virages à faire, et il pourrait remonter vers Cloudsdale pour finir la course.
Soudain, il fût frappé par un morceau conséquent de roche, détaché de la paroi par la foudre, qu’il n’avait pas remarqué dans l’euphorie du moment. Il chuta dans le vide, son cri éteignant instantanément celui de la foule.
Tout le monde entendit clairement l’écho d’un craquement d’os, puis plus rien.

Elle est cool par contre je trouve qu'il devient prostitué un peu trop vite, et le fait que Spitfire meurt sans savoir pourquoi me dérange un peut. Il aurait pu faire quelques recherches.