Bonjour tout le monde, je suis DonExasclive, et en bon citoyen j'ai finalement décidé de me présenter rapidement, ayant quand même purgé ma peine, parce qu'il paraît que c'est un passage obligatoire ; on m'a en effet fait comprendre que je me mettais en danger à tenter de communiquer sur la Ponybox sans passer par ce rite initiatique, et on est même allé jusqu'à m'en bannir, uniquement parce que j'étais gris ; autrement dit, j'ai été
discriminé en fonction de ma couleur. Alors bon vous savez, je ne vais pas vous refaire tous vos cours d'histoire ni tenter, avec mes maigres compétences pédagogiques, de vous enseigner la morale. Toujours est-il que si vous suivez un peu l'actualité, vous savez qu'on a récemment tout autour du monde assisté à des commémorations du génocide arménien pour le centenaire de ce passage de l'histoire ; et plus que de verser une larme, je pense qu'il s'agirait de réfléchir. De se demander un peu pourquoi, avant qu'on parle de récupération politique des événements, pourquoi commémore-t-on ce genre d'événements, pourquoi pleure-t-on pour les victimes, pourquoi pendant des dizaines d'années des hommes se sont battus, et parfois continuent de se battre pour balayer toute la stigmatisation, voire la ségrégation dont sont victimes certains. Et se demander aussi pourquoi les considère-t-on comme des héros. Un début de réponse serait de dire que leur cause est noble, et que de ce fait, ce serait aux bourreaux d'avoir honte, aussi conseillerais-je à certains de ne pas se trouver de leur côté.
Après, on pourra certes clamer que la morale est relative ou, du moins qu'on n'en a pas dégagé les axiomes, qu'une certaine bienpensance populaire empêcherait de réelles considérations scientifiques qui légitimeraient les discriminations et la hiérarchisation des êtres humains – parce que j'en suis un eh oui. À ceux qui rétorqueraient ceci, je réponds que s'il y a un réel débat c'est qu'on ne peut en fait rien affirmer, pour ce faire il faudrait commencer, puis continuer à penser, méditer, trouver des éléments pertinents, tenter de les réunir, articuler une cohérence en en tirant des hypothèses, voire des conclusions. Ainsi se construit une opinion réfléchie et pas uniquement préjugée et, si on veut voir les choses en grand, une philosophie. Le problème, c'est que les conclusions ne sont de facto pas faciles à tirer ; nous vivons dans un monde incontestablement complexe – sauf si tout est un complot, encore un coup des chinois! - une grande partie de ce que peut nous offrir la science (au sens large, en comprenant les sciences humaines et ce que les plus rigoureux appellent « pseudo-sciences ») peut nous offrir, et l'accès à l'information vraie n'est pas si simple que lmgtfy veut nous le faire croire. Bref, ce serait idiot de refuser le débat et d'affirmer quoi que ce soit sur le sujet, mais on se place devant un problème considérable : que faire, que choisir alors, en attendant, pendant que nous pensons. Quel est le choix qui s'imposerait par défaut ? Ce choix, j'en suis convaincu, c'est celui de la tolérance, de l'établissement d'une équité, de faire fi de la couleur de chacun lorsqu'il s'agit d'instaurer des règles dans un espace public. Et ce pour la bonne raison que c'est ce qui semble faire le moins mal aux hommes, donnant aux uns l'impression d'être plus ouverts et aux autres d'être plus aimés.
Cela n'empêche pas, je tiens à le rappeler, que ce choix est temporaire uniquement, et qu'il ne faut donc pas pour autant s'empêcher de poursuivre une réflexion, et c'est une belle résolution dont l'application pour s'élargir à d'autres sujets. Penser par soi-même tout en partageant sa pensée, mais bien sûr aussi recevoir celle des autres, tout ça. Parce que si on parvient à ne pas confondre vérité et piste – non, un artiste ne fait pas systématiquement « passer un message », il propose une réflexion – le pensée des autres peut constituer, sinon une base, de très bons éléments utiles à nos propres méditations ; et pour acquérir cette pensée étrangère – d'ailleurs le singulier est ici très mal choisi – la production culturelle nous est très utile, que dis-je, elle est excellente. Donc pour ça, pour toutes les visions du monde qu'elle offre, et pour des tas d'autres trucs, j'adore ça les œuvres culturelles, visuelles ou non, interactives ou non, intellectuelles ou non. Le problème, c'est que pour acquérir une « culture », c'est foutrement chiant de devoir tout payer, parce que le pèquenaud moyen n'en a pas forcément les moyens. Et de mon côté, je suis encore pire qu'un pèquenaud moyen, vu que je suis qu'un pauvre gosse, à la charge de ses parents qui claquent l'essentiel de leur blé dans un logement bien situé, et n'ont plus grand-chose pour la reste, ce qui ne m'empêche pas de les aimer profondément. Mais voilà, on privilégie la localisation, et c'est une triste chose que la classe moyenne doive choisir entre s'installer dans un lieu douillet et peu excentré ou investir dans la culture. C'est un dilemme terrible, surtout pour la jeunesse qui ne prend pas les décisions mais les subit dans la majorité des cas.
Parlons du cinéma, par exemple. Un film, un bon film, ça doit, je pense et j'en suis convaincu, s'apprécier avant tout dans une salle sombre, assis confortablement, pendant que le spectateur est « dans son monde » (de toute façon, dans un disque dur il n'y a pas de film à proprement parler, juste des bits). Je veux dire par là que quand on ne regarde pas une œuvre dans les conditions pour lesquelles elle a été pensée, aussi grande que soit votre télévision, on détruit une bonne partie de l'expérience d'office et on ne devrait même pas pouvoir s'octroyer le droit de juger alors le film, du moins en ce qui concerne le principal, à savoir les images (après c'est vrai que certains mettent des trucs par-dessus comment un scénario par exemple). Pour réellement apprécier l'essentiel d'un film, il faudrait concrètement voir ces images dans le conditions originale, et savoir ressentir, apprécier ; dans d'autres cas, il faudrait compenser tout ce que l'on perd en changeant de support par un travail intellectuel pour imaginer comment tout ça devrait avoir pu être, qu'aurait voulu faire le réalisateur dans ce plan, bref, d'une ça nous fait intellectualiser l'œuvre donc c'est un coup à devenir snob, de deux ça demande beaucoup d'effort si bien qu'il ne nous restera plus beaucoup d'imagination, enfin de force d'imaginer (à ce niveau la langue de Goethe a un vocabulaire grave plus mieux adapté que le nôtre pour ce de désigner : die Vorstellungskraft) pour le reste, comme par exemple pour s'imaginer des histoires érotiques – avouez que ce serait dommage de s'en passer. Donc, pour apprécier le cinéma, il faut aller au cinéma, et ça coute quand même cher, il y a bien les cinémathèques qui proposent des tarifs avantageux sur l'année mais fichtre alors, s'il y a un film précis que je veux voir il a une chance de passer dans l'année soit 0, soit 1 fois (en fait dans un cinéma aussi il y a des bits huhu). Et en plus, ce jour-là j'ai un truc important.
Parce que la « télé » ou YouTjuːb c'est pas vraiment fait pour ça, c'est plutôt fait pour des séries par exemple. À ce niveau-là j'ai pas de problème parce que ça ne m'intéresse pas honnêtement, je trouve que c'est un investissement très considérable de temps, surtout pour les gros trucs de cinquante minutes par épisode avec pas une once d'indépendance d’intrigue entre les différents épisodes et dont tout le monde parle autour de moi, la vache je sais pas comment ils font pour se taper plusieurs séries entière à la suite comme ça.
Enfin, cela dit je ne vais pas nier que je peux passer une voire plusieurs dizaines d'heures sur une même œuvre d'un autre type, notamment les jeux vidéo (ce que je considère comme de la production culturelle quoiqu'il en soit, je ne dis pas que je considère ça comme de l'art ou autre affirmation propre à déchaîner les passions), mais là encore, on pratique un peu des prix de salauds. Les jeux vidéo, c'est amusant, enrichissant ou tout ce que vous voulez mais nom de dieu, c'est fichtrement cher surtout pour avoir les derniers jeux et un matériel récent, que ce soit pour une console dernière génération ou un bon PC, le pire étant que quand je passe chez des gens aisés je vois un certain nombre de jeux laissés en cours de route ou pas commencé, qui ont coûté plusieurs dizaines d'euros individuellement. Heureusement qu'il reste à côté les bons vieux jeux, âgés mais toujours jouissifs, et peu chers voire gratuit – sauf quand on voit la côte de certaines vieilles cartouches, dur de ne pas être tenté de transgresser la loi pour en avoir une copie, quoique je n'incite personne à le faire bien sûr – et aussi des jeux amateur ; je parle des amateurs parce que les « indés » professionnels sont pas fichus d'optimiser leurs jeux alors qu'ils pourraient tourner sur PSP et qu'ils demandent toujours une configuration que je ne peux pas me payer, mais même les amateurs se mettent à utiliser des moteurs bien lourds comme Unity pour un jeu qui a été codé en trois nuits à une game jam, un peu de sérieux les amis.
De l'autre côté l'élite intellectuelle me dira de ne pas m'user dans ces pauvres jeux vidéos qui ne sont qu'un loisir abrutissant et de me tourner vers un médium plus noble, comme me consacrer à la littérature. Mais là encore, on a un problème comparable avec le cinéma, parce que vous n'allez pas me faire croire que je vais commencer à lire sur un écran – parfois avec du rétroéclairage en plus ! - non, tout ça c'est surtout bon à lire un livre dont on a honte de montrer la couverture, car les vrais lisent de vrais livre en vrai papier, sauf que tout ça coûte encore une fois cher si on veut se constituer une « collection », pas dans le sens de collection de collectionneur mais plutôt de lire une certaine quantité d'œuvre, au moins pour constater l'étendue de ce que peut offrir cet art.
J'ai aussi commencé à sérieusement écouter de la musique, et je dois bien avouer que c'est déjà plus pratique que le reste, parce qu'un peut facilement se procurer à peu près tout ce qu'on veut en qualité moyenne sur les sites d'écoute ou plus informellement dans les méandres des sites de partage de vidéos en ligne ; cela dit il faut quand même avoir des sorties audio de bonne qualité si on veut aussi l'apprécier correctement, et il faut de bons gros périphériques de stockage si on veut avoir une sonothèque de son en très bon qualité. Et puis, la musique classique c'est sans doute mieux en vrai quand tu entends le son sortir de vrais instruments, c'est comme les « arts majeurs » comme d'aucuns les qualifieraient en général, il faut sortir dehors, peut-être se payer une place pour une visite ou un spectacle parce qu'il faut percevoir les vraies choses.
Au final, le problème dans tout ça est que les différents acteurs de toutes ces industries ne pensent en général pas à moi lorsqu'il s'agit de créer une œuvre ou de fixer des prix, ce qui est dommage pour eux car ils se privent de mon regard et pour moi parce que je deviens frustré. Pour être plus direct, je trouve très égoïste et égocentrique de leur part de ne penser qu'à eux et non pas à moi lorsqu'ils produisent leurs œuvres.
Bon, bien heureusement je suis loin de me limiter à ça, j'aime d'autres choses dans la vie ; après avoir suffisamment reçu et admiré, j'aime bien aussi créer, ça m'empêche de mal dormir. Donc, parfois, je dessine et tout ce genre de choses mais bon, j'arrive à faire des trucs plus jolis quand je me base sur un travail déjà existant – et donc qu'encore une fois, je reçois et admire en quelque sorte – et en général je ne fais pas de trucs super biens non plus. Et il y a des tas d'autres machins que je tente de créer. Je tente beaucoup, mais en réalité je m'aperçois que quitte à avoir une existence totalement insignifiante, je me plais beaucoup à être dans la contemplation de ce qui est déjà, que ce soit l'œuvre de Dieu, des hommes ou d'autres mots vagues comme ça. Mais observer la construction, la nature, tout ça en ne communiquant pas moi-même, enfin je crois, je commence à apprécier, ou d'un autre point de vue à découvrir que j'apprécie. C'est rien chouette.
D'ailleurs de cette manière, j'observe ce forum par exemple. Je dirais, de temps en temps quand il me chante depuis qu'un gars d'ici en as donné le lien en 2010, ou 2011 je sais plus trop. J'aime bien lire vos conversations et celles d'autres personnes, qu'elles soient totalement futiles ou remarquables, qu'elles soient spontanées ou réfléchies, qu'elles se fassent dans un climat de haine ou d'entente. Pourquoi est-ce que je persiste exactement, alors que ça ne m'apporte pas forcément beaucoup ? J'aurais du mal à analyser mon propre comportement – et sans le savoir, peut-être suis-je un cas pathologique bien que je pense être aussi bizarre que tout le monde – mais je dirais :
-que quand je dis apprécier la contemplation, ça ne dit pas que j'apprécie uniquement ce qui est figé, et particulièrement en ce qui concerne les hommes, et ce qui en fait un être social, à savoir les relations humaines. Voir comme ça des relations naître, évoluer, devenir ambiguës, se métamorphoser, se dénouer puis éventuellement se renouer, c'est mignon et c'est amusant aussi. C'est, finalement, comme un feuilleton en plus plat (et un peu chiant), certes, mais il n'y aura personne là pour te gâcher le plaisir de la découverte en te racontant l'histoire à l'avance et puis surtout, c'est plus concret, puisqu'on sait que les personnages existent et que le scénario n'est pas fixé. Et puis, tous seuls, vous dites et donnez aussi des tas de choses bien sur des tas de bonnes choses. Y compris des avis sur ce sur quoi j'en ai un aussi, ou je pourrais en avoir en mais je n'en ai pas encore, ce qui est encore plus intéressant. Pourtant, je crois être plutôt solitaire, et je suis en incapacité d'expliquer véritablement ce phénomène, peut-être que je cherche à me rassurer ?
-que de manière plus générale, observer tout en étant extérieur, c'est aussi supra bien, c'est quelque chose que j'ai toujours aimé, et y compris dans la vie réelle des vrais gens de la réalité, de voir les histoires se dérouler autour de moi pendant que je regarde avec un sourire amusé ; à la limite seul un léger sentiment de jalousie ose-t-il se développer, bon, sauf quand les gens s'engueulent et crient parce que ça casse les oreilles surtout quand j'essaye un peu de penser. Mais voilà, même si je fais moi-même attention à ne pas trop être vu, que je suis très préoccupé par l'intimité, la protection de données personnelles, et donc par la sécurité et l'anonymat relatifs d'internet, mon instinct de fouine est bien content de voir qu'il n'en est pas de même chez autrui et je crois finalement que suis un sale voyeur starfallah.
-et puis comme ça, j'ai un point de vue semi-omniscient et je me place dans la même position qu'un dieu du haut de l'Olympe, donc je vous en prie, craignez-moi et respectez-moi.
Et respectez-moi aussi parce que je vous connais déjà un peu alors que je ne suis à priori rien. Mais finalement, pourquoi ? Pourquoi vous ai-je choisi, vous, qu'avez-vous demandé ? Beh, parce que les poneys perso je trouve ça très mignon et très sympathique. Après, au-dessus des poneys il y a une deuxième couche avec leur communauté et ses intrigantes traditions ; par exemple, ici on commence toujours par demander à quelqu'un quel est son poney préféré.
Bon moi, il y a Applejack je trouve que cette ponette elle est trop gentille, trop bien et puis elle est trop jolie, surtout qu'en humaine est elle une des seules à rester jolie : https://i.imgur.com/fMAyFDf.jpg Quand je serai grand je me marierai avec elle, ragez pas les puceaux svp.
Il y a aussi Twilight Sparkle, que j'apprécie beaucoup de par sa statut stratégique qui en fait un personnage très particulier. Vous ne l'avez peut-être pas remarqué, mais c'est une vraie subversive, qui s'est introduite en loup dans la bergerie, avec pour idée de détruire le système de l'intérieur. Disposant de la confiance de la princesse, elle parvient à montrer les marches vers le sommet de l'état pour reverser l'oligarchie. D'ailleurs une fois sortie de ce royaume elle n'hésite pas à montrer sa qualité de vraie dissidente en en glissant une profonde dans le système : https://i.imgur.com/pAYECy9.png
Enfin, tout ça c'est bien joli mais passée une petite période il a convenu de me demander qu'est-ce que je devais devenir, enfin ici je veux dire. Fallait-il que je laisse tomber mon statut de passif pour devenir actif et donc, devenir un des acteurs ? Bah, ça ne me semblait pas si passionnant, au fond ici m'apparaissait-il qu'on se cantonne en grande partie à des conversations plutôt simples, gaillerettes, légères en-dehors de quelques occurrences – ce n'est pas un reproche du tout, j'ai rien contre ça en soi, d'ailleurs c'est ce qui permet à ce forum d'être en lui-même une métaphore d'Equestria – mais je me disais que je ne pouvais me permettre de juger aussi hâtivement. Alors « Que faire ? » comme se le disait Lénine (fondateur de mère Российская Советская Федеративная Социалистическая Республика, la glorieuse).
La décision ne fut pas si facile. J'ai la forte impression que chez moi, l'effet désinhibant d'internet est moindre que chez quelqu'un d'autre. Je met toujours un temps considérable à prendre une décision sur internet lorsqu'elle concerne une forme d'engagement ou un contact avec les autres (le
ou est bien entendu inclusif); car c'est également le cas dans la vie. J'ai l'habitude de (croire ?) sortir tellement de conneries quand j'agis spontanément, sans réfléchir que ma crainte de devenir insupportable ou plus simplement de gêner me pousse à réfléchir le plus souvent possible avant d'agir, y compris pour quelque chose de tout simple. Et pour m'aider à «vivre» un peu plus — parce qu'il en découle une certaine immobilité dans la vie — je pense que la pression des autres, le fait qu'on attende quelque chose de moi, m'aide certainement plus que l'alcool. Ainsi, vous l'aurez compris, dans la vie je suis quelqu'un d'à peu près normal mais je «fais» assez peu de «choses». Mais ça peut changer, et même ça risque fort de changer, vu que j'ai l'âge pour ça. Et que parfois j'ai le courage de prendre des décisions, par exemple je viens de décider unilatéralement d'arrêter de blablater de la merde. Donc, je m'arrête là.
Et, err, salut tout le monde
Jeu 7 Mai - 23:15
Et ne t'en fait pas, copier est naturel, il faut copier pour savoir ensuite crée. 
