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| [En cours][Aventure][Univers Alternatif][Humain] Les Enfants d'Equestria: L'Auberge des vagabonds | |
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#Brony F Frony
Date d'inscription : 27/02/2013 Age : 26 Localisation : quelque part loin en train d'hiberner
| Sujet: [En cours][Aventure][Univers Alternatif][Humain] Les Enfants d'Equestria: L'Auberge des vagabonds Sam 17 Oct - 18:05 | |
| Voilà ce sera plus approprié de poster la fiction dans cette section '-' "Les Enfants d'Equestria: L'Auberge des Vagabonds" est ma première fiction plus ou moins terminé donc les critiques constructives sont les bienvenues 'u' Déjà en ligne sur le site Mlpfiction, je poste les premiers chapitres sur ce topic et je mettrai à jour régulièrement l'histoire. Résumé:Bientôt sept ans que Ludivine et Tiphaine vivent enfermées dans une immense chambre. Ayant pour seules occupations des livres, bande-dessinées, quelques DVD et cassettes. Éduquées par leur nourrice par le biais d'un interphone, découvrant le monde au travers des lectures, elles ont cependant très vite atteint les limites de leur univers. A moins que... - Chapitre 1 :
« 2 minutes... »
L'air était lourd, presque étouffant, insupportable pour la jeune fillette affalée sur son pupitre, ses longs cheveux roux tombaient sur son front et ses yeux jaune-orangé étaient rivés sur la pendule en face d'elle. Ludivine comptait chaque seconde, vêtue d'une robe de chambre blanche, elle se tortillait sur sa chaise comme un poisson hors de l'eau.
« 1 minute et 39 secondes... »
Ce décompte résonnait avec bonheur dans la tête de Ludivine qui se mordait les ongles d'impatience. Sa sœur Tiphaine savait garder son sang-froid, elle, et rester assise à son pupitre, imperturbable, où elle maniait avec légèreté et grâce sa plume. Les deux sœurs étaient bien différentes, et tandis que Ludivine en était à penser « plus que 56 secondes !!! » Tiphaine terminait tranquillement ses devoirs à sa table.
- Plus que 33 secondes ! s'exclama Ludivine, pleine de joie, qui avait pensé un peu trop fort.
- Mademoiselle Ludivine Camille Charmante ! s'éleva une voix de bonne femme en colère. Veuillez cesser vos enfantillages et rester calme jusqu'à la fin de l'heure, prenez plutôt exemple sur votre...
- Zéro !!! répliqua Ludivine à l'attention de la voix tout en tirant fièrement la langue avant de s'en aller sauter sur un lit quelques mètres derrière elle.
Tiphaine était restée assise pour terminer sa phrase et ne parut pas surprise de voir ainsi l'insolence de sa sœur primer sur sa politesse, le contraire aurait même été inquiétant. Elle posa finalement sa plume et prit sa feuille ainsi que celle de sa sœur.
- Veuillez l'excuser, Madame Lafont, déclara Tiphaine en s'adressant à un interphone fixé au mur.
Pas de réponse. C'était typique de la nourrice ça, apparemment aussi pressée que Ludivine de terminer sa journée de travail. La jeune fille, les copies en mains, s'approcha de l'une des deux seules portes de la pièce, et en glissant les deux feuilles sous l'espace de la porte elle sentit un courant d'air frais effleurer ses doigts. Elle sourit tristement.
Après quelques secondes de réflexions elle se retourna pour retrouver son petit monde. Une immense chambre digne d'accueillir de royales familles. Ludivine s'agitait toujours sur son lit.
Les deux sœurs avaient dormi dans cette chambre depuis leur naissance et en allant fouiller au plus profond de sa mémoire, Tiphaine ne put se rappeler d'une autre pièce que celle-ci.
Que le ciel soit bleu à l’extérieur, que les nuages existent, que le soleil illumine la Terre, que la planète soit ronde... Ça elle l'ignorait, pour elle le monde ne se résumait seulement qu'à une chambre. Sans fenêtres, sans issues de sortie , sans visites, seulement de quoi s'occuper un peu, quelques vielles cassettes et DVD, des livres... Mais tout ce qui ne se trouvait pas dans la chambre, ne relevait alors plus que du mythe.
- Ludivine… Cesse un peu de t'agiter… soupira Tiphaine en s'approchant de son lit et saisissant un livre sur le côté.
Sa sœur ne l'écouta pas - comme à son habitude - et alla courir dans l'immensité de la chambre. Sa chevelure rousse ressemblait à un petit feu follet quand elle les secouait comme ça. Elle avait des yeux qui brillaient de joie. Bien qu'elles soient jumelles, les deux n'avaient pas grand chose en commun hormis leur apparence.
Tiphaine n'avait aucun problème à rester deux heures assise pour travailler avec la nourrice et aimait le calme et la tranquillité. Ludivine s'ennuyait rien qu'en pensant à ces feuilles blanches dénuées de vie, et à son opinion vide d’intérêts surtout.
Si différentes et pourtant si proches, sœurs jumelles qui depuis leur venue au monde avaient tout partagé, leurs joies, leurs rires et leurs peines… Elles partageaient même ce qu'elles n'avaient pas… Des parents.
Les câlins de réconfort, les mots doux du soir, les repas familiaux, elles ne savaient pas ce qu'elles manquaient. Elles regrettaient de ne pas savoir.
Après avoir fait plusieurs fois le tour de la chambre, les cheveux toujours en bataille et des points de côtés douloureux à la poitrine, Ludivine termina sa course en allant rouler sur son matelas, et sans perdre de son énergie, elle s'amusa avec son oreiller.
- Si une heure de rédaction arrive à te mettre dans cet état-là, qu'est-ce que ça serait si cela avait été deux heures de plus.
A cette simple pensée, Ludivine redoubla d'effort pour retourner son oreiller comme une vulgaire chaussette. Malgré ses soupirs de fatigues, Tiphaine ne pu esquiver un sourire en voyant sa sœur jouer comme un petit chat avec une pelote de laine. Après avoir réglé ses comptes avec son lit, la petite terreur s'enroula dans sa couverture tel un bâtonnet dans de la barbe à papa.
-Regarde Tiphaine ! Je suis un mouton ! s'écria Ludivine en peinant à s’avancer enroulée dans son épaisse couette.
-Sais-tu seulement si un « mouton » existe ? répondit sa sœur sans lever les yeux de son bouquin.
Ludivine se stoppa net et fronça les sourcils. Non elle ne savait pas, d'ailleurs Tiphaine non plus et elles n'avaient jamais vu d'animaux à ce jour. Tiphaine pouvait paraître dure et froide, aux premiers abords, elle pouvait même paraître méchante, mais peut-être avait-elle seulement perdu son âme d'enfant .
Ludivine jeta un coup d’œil à la pendule, il était 5 heure de l'après-midi, elle avait encore 4 heures devant elle avant de manger et d'aller se coucher. Aussitôt, elle sauta hors de son lit et se dirigea vers son armoire. Désorganisées, les étagères supportaient les diverses affaires de la petite teigne. Tous ces objets étaient abîmés par le temps, et les parcourant de son doigt, Ludivine choisit finalement l'un de ses livres préférés « La danse des Lucioles », un conte pour enfant qu'elle relisait souvent afin de toujours goûter un peu plus à la magie qui se dégageait de ces histoires pour enfants.
La magie. S'il y avait bien quelque chose que Ludivine appréciait tout spécialement c'était bien ça, les grandes aventures aux milles dangers, les grandes explorations en terres inconnues, les habitants de contrés lointaines, les créatures du mystère, toutes ces choses que l'on ne peut voir mais seulement sentir. Ludivine en avait les pupilles emplies d'étoiles rien que d'y penser.
La logique. Cette chose sans laquelle une histoire n'a pas d’intérêt, cette sensation de sérénité dont Tiphaine avait absolument besoins pour apprécier, ou même daigner accorder de l'attention à une histoire. Car oui les farfadets aux longues oreilles et les nains grincheux n'étaient pas du tout du goût de la gente demoiselle qu'était Tiphaine, qui se voulait ne lire que des récits raffinés et surtout ayant du sens.
Plusieurs fois, lors de la lecture du soir, ces différences de goûts avaient été sujet de discorde pour les deux petites. Mais pour sa « petite » sœur adorée, Tiphaine cédait et lui lisait l'un de ses contes pour enfant afin de l'endormir ou la consoler à la suite d'un cauchemar.
L'heure du dîner était finalement arrivée et après avoir terminer de lire sa ligne, Tiphaine fit une pause et sortit de sa bulle.
-Bon, il est l'heure de se remplir l'estomac p'tite sœur ! lança Tiphaine avec gaité.
-Oh oui ! Je meurs de faim, s'exclama Ludivine en sautant sur son lit.
La petite agitée faillit se cogner au bord de son lit lorsque sa sœur l'a rattrapa de justesse.
-Fais attention Ludi ! Qu'est ce qu'on a dit ?!
-Pff...« Saute de joie pour ton bonheur mais contrôle toi pour éviter un malheur » soupira Ludivine agacée.
Bien que réticente à cette devise, Ludivine devait bien reconnaître à quel point sa sœur l'avait sauvée d'une multitude d'accidents. Apportant des plateaux repas à sa frangine, Tiphaine avait eu vite fait d'oublier cet incident tant cela était fréquent, elle avait alors décidé de passer une excellente soirée avec sa petite sœurette chérie.
Qu'allaient-t-elles donc bien pouvoir faire ce soir ? Lire une énième fois l'un de leurs livres préférés ? Faire des dessins et des coloriages ? Jouer à un jeu ?
-Oh ! À cache-cache ! s'écria Ludivine qui pensait avoir trouver une bonne idée.
Tiphaine eut un rictus mauvais.
Pour ce qui est de ce jeu, elle savait à l’avance qu'elle allait perdre dès la première minute, la réticence de se cacher dans les coins poussiéreux et une seule pièce où jouer faisait que bien souvent elle restait plantée comme un légume sur place. Ou plutôt comme une fleur que sa sœur n'hésitait pas à cueillir. Non vraiment, sans façon.
-Et pourquoi ne pas lire un bon livre hein ? Proposa Tiphaine avec un sourire plein d'espoir.
-Un livre ?
-Oui un livre, je sais que tu adores ça, tu vas voir je vais te lire une histoire superbe !
Oh que oui elle adorait ça, les récits d'aventures et de féeries, mais elle n'était pas sûre que les goûts de sa sœur soient...
« C'était l'histoire de Audette, une jeune étudiante qui était partie en vacances en Normandie... »
-C'est quoi le « Normandie » ? coupa Ludivine.
-On dit « la Normandie » et c'est une très belle région, répondit sa sœur sans trop connaître cette région, bon je reprends… « Son année d’étude étant terminée elle pouvait alors vaquer à ses loisirs et si Audette n... »
-C'est qui Audette ? coupa à nouveau Ludivine.
-Mais enfin c'est l'héroïne de l'histoire !
Ludivine gloussa de plaisir en voyant sa sœur devenir rouge de frustration.
-Bon… « longues réflexions sur de longues minutes, Audette avait bien mérité de se reposer de ses 3 heures de révisions et s'autorisa alors une petite virée à la plage entre copines et pique-nique ».
-Ses deux amies s'appellent « copines » et « pique-nique » ? pouffa Ludivine avant de recevoir une attaque de guili.
-Mais c'est que tu te moques de moi ! lança sa sœur non sans retenir un sourire et continuer ses chatouilles. Décidément elles n'avaient pas la patience de s'adonner à la lecture.
-Bon qu'est ce que tu veux faire alors ? demanda Tiphaine en reprenant peu à peu à son souffle de cet échange pour le moins amusant.
La petite rouquine ne répondit pas, essayant tant bien que mal de retenir son fou rire. Son regard se posa sur la télévision en face des deux pupitres. Il y avait là toute une partie de son enfance, des histoires sans-queue-ni-tête peut être mais le cœur lui y était, et quoi de mieux que d'explorer l'inexplorable.
Accroupie face au tas de jaquettes et de boîtiers, elle redécouvrit ses classiques préférés, il y avait là bon nombre de dessins animés, Ludivine disait que cela rendait les univers encore plus vivants et plus attrayants. Chaque réplique, chaque scène, elles les connaissaient par cœur.
Comme par exemple cette histoire de ces jeunes enfants en compagnies d'une bande de pirates loufoques parcourant le ciel à la recherche d'une île flottante dans les cieux.
Ou même ce garçon malheureux et orphelin qui se retrouve à étudier la magie en compagnie de ses amis dans un château sortit tout droit des rêves les plus fous des enfants. Ludivine détestait les études mais cette école là faisait exception.
-Le temps Ludivine... le temps, fit remarquer Tiphaine en l'arrachant de ses pensées.
Elle avait raison, il ne fallait pas tarder à choisir, la nourrice Mme Laffont pouvait intervenir à tout moment et ordonner d'aller dormir. Ludivine parcouru une dernière fois les DVD et se décida à regarder sa série préférée… Au grand regret de Tiphaine.
La chanson d'introduction se lança et Ludivine fit signe à la bouquiniste de la rejoindre. Si elle n'aimait pas particulièrement l'imaginaire, Tiphaine détestait plus que tout cette série, si idiote... si immature... si... Mais pour faire plaisir à sa sœur elle serait prête à l'accompagner. Elle ne put quand même pas cacher son mécontentement en voyant ces « héroïnes », pour elle sans charisme ni intelligence.
« Pourquoi ces chansons ? Pourquoi ces niaiseries d'amitié ? Pourquoi des po... choses ? Et pourquoi pas des ratons-laveurs tant qu'on y est ? »
Tant de questions auxquelles elle ne put répondre et même si sa curiosité l'aurait poussé à regarder l'intégralité de la série pour tenter d'y répondre, sa patience ne l'aurait pas suivie. Après plusieurs épisodes et maux de tête, Tiphaine sentit finalement la tête de sa sœur sur son épaule et ses cheveux épouser la forme de son corps.
-Il est temps d'aller au dodo maintenant, chuchota-t-elle en éteignant la télévision.
Ludivine laissa s'échapper un bâillement.
Allongées dans leurs lits respectifs, les deux fillettes jumelles se détendirent de tous leurs membres.
-Bonne nuit petite sœur, chuchota Tiphaine en déposant un léger baiser sur le front de sa petite protégée.
-Bonne nuit à toi aussi petite sœur, lui répondit Ludivine en déposant à son tour un doux baiser sur le front de sa sœur.
- Chapitre 2 :
Un fracas brutal et soudain, comme une détonation, vint briser le calme plat de la nuit, suivi de petits pleurs. Discrets et emplis de frayeur, ils résonnaient dans le vide immense de la chambre.
Ce tumulte sonore réveilla Tiphaine qui ouvrit les yeux, il ne lui fallut que quelques secondes pour se lever et à l'écoute des sanglots elle alluma immédiatement la lampe de chevet.
-Ludi ? Qu'est ce qu'il y'a ? Ludi il y a un problème ? s'alarma Tiphaine en sautant de son lit.
Ce fut une petite fillette terrorisée qu'elle trouva sur le lit, pleurant de peur comme si elle avait aperçu un revenant.
Tiphaine s'empressa de l'enlacer et de lui apporter la chaleureuse présence protectrice qui lui manquait.
-Chh chh chh c'est fini, ce n'était rien qu'un vilain cauchemar, tout va bien maintenant, chuchota sa soeur d'une voix qui se voulait être la plus rassurante possible.
-Non... ce n'était pas un cauchemar... ils sont là... les fantômes qui résonnent, balbutia Ludivine tremblante des pieds à la tête. Je les ai encore entendus... ils marchaient juste à côté.
Tiphaine jeta un coup d’œil autour d'elle. Il n'y avait aucun fantôme, seulement un gros livre au sol que Ludivine avait dû lancer pour faire fuir le supposé fantôme.
C'est cela qui l'avait réveillée.
-Non non ce n'est rien... chh calme toi, chuchota Tiphaine en serrant fort contre elle sa petite soeur.
Voilà l'une des raisons pour laquelle elle n'aimait pas l'imagination débordante de sa soeur, elle en faisait des cauchemars, et elle n'en comptait plus les nuits blanches qu'elle avait dû passer à la consoler. Ses caresses étaient apaisantes et ses mots réconfortants. Les plaintes se turent peu à peu, les gémissements se perdirent dans l'immensité nocturne.
Un long silence s'écoula et Tiphaine se demandait même si sa soeur ne s'était pas endormie dans ses bras. Elle balaya d'un revers de la main l'épaisse chevelure qui recouvrait le visage de la petite Ludivine.
-Ça va aller ?
Ludivine ne pleurait plus mais ses yeux rouges luisaient encore de leur humidité dans la faible aura lumineuse de la lampe.
-... Tiphaine... Ils... Ils sont où nos parents ?
L'interlocutrice se figea. Ces mots arrivés si brusquement, comparables à un éclair touchant en plein coeur. Une question sensible qu'elles avaient l'habitude d'esquiver, mais fuir ce sujet ne faisait que le reporter. En reparler subitement était comme une blessure qui se rouvrait pour Tiphaine. Elle n'eut pas les mots cette fois-ci et balbutia :
- Tu sais... Papa et... Maman... nous attendent... ils nous aiment tu sais et ils pensent à nous, et elle ne put s'empêcher de verser quelques larmes elle aussi.
En vérité elle ne savait pas plus de choses sur ses parents que sa soeur. Elle n'avait jamais entendu quoi que ce soit sur eux, pas même leurs noms. Elles ne savaient pas pourquoi elles avaient été laissées là, cloîtrées entre quatre murs depuis toujours, à attendre on-ne-sait-quoi pour on-ne-sait-quelles-raisons.
-Pourquoi alors... ils ne viennent jamais nous voir ?! demanda Ludivine en élevant la voix.
-Tu sais... ils..., commença Tiphaine.
-Non ! Pourquoi ils ne viennent pas nous parler ? Pourquoi ils ne sont pas là pour veiller sur nous ? Pourquoi ils ne viennent pas nous réconforter quand on fait des cauchemars ? s'enflamma Ludivine en pleurant à nouveau.
Tiphaine s'empressa de l'enlacer fort contre elle.
-Chh chh arrête... tu te fais du mal..., dit-elle en pleurant tout autant que sa soeur.
Elles terminèrent la nuit enlacées, dormant l'une contre l'autre, se réchauffant mutuellement de leur froid chagrin.
La nuit se déroula sans autres incidents et lorsque les jumelles se réveillèrent, les mésaventures s'étaient évaporées de leurs pensées comme un rêve, comme si rien ne s'était passé. Ludivine sautait comme à son habitude, dans tous les sens, renversant les livres au pied de son lit. Tiphaine se leva péniblement.Ce matin là débutait le weekend, elles n'étaient donc pas pressées par les horaires de travail, il était temps de se reposer.
La nuit avait été longue, et la fatigue se faisait encore sentir. A peine avait-elle été chercher le petit déjeuner, à l'aide d'un monte-plat dans un coin de la chambre, qu'elle repartait déjà vers le monde des songes.
Ludivine n'attendit pas le réveil de sa jumelle pour se remplir la panse. Si la petite vorace n'avait jamais vu quelqu'un d'autre que sa soeur, elle n'expliquait pas comment la nourriture pouvait parvenir à leur chambre. Il y avait forcément quelqu'un qui devait préparer ces repas. Tiphaine supposait tout bêtement que ce devait être leur nourrisse qui cuisinait pour elles, et, dans ses espoirs les plus fous, pensait à sa mère concoctant de bons petits plats et surveillant leurs alimentation.
Mais Ludivine ne voyait pas ça du même œil, elle ne le voulait pas, préférant imaginer un "esprit" bien aimable leur envoyant de soigneux repas.
La petite avala deux grandes cuillères de corn-flakes et s'assit sur son matelas. Qu'allait-elle bien pouvoir faire ce matin ? Il lui venait une envie de courir, de se dégourdir les jambes, au grand regret de sa soeur. Mais il fallait profiter, les weekends étaient des moments idéaux.
Ses yeux vagabondèrent dans toute la chambre, à la recherche de l'étincelle de magie. Une étincelle qui ferait passer une journée barbante en une semaine féerique.
-Le lit sera un bateau ! s'écria la fillette en jetant par-dessus bord la couverture. Et la couette l'immense océan !
Les vagues firent tanguer l'embarcation, les marées soulevèrent le coeur de l'équipage tout entier. Le ciel s'assombrissait alors que le navire tranchait l'océan sur son passage.
-Rentrez la grand voile moussaillon ! Ou nous serons pris dans la tempête ! lança t-elle, debout à présent.
Les cheveux au vent, une incroyable impression de vitesse se fit sentir, et les vagues immenses assaillirent le bateau sur tous ses flancs.
Le rêve de partir à l'aventure au travers d'expéditions extraordinaires procurait un tel plaisir qu'il devait forcément s'arrêter brusquement. Si seulement Tiphaine ne s'en était pas mêlée.
-Ludivine arrête tout de suite ! Tu vas te faire mal !
Ludivine s'était agrippée à la balustrade de l'escalier, qu'elle avait imaginé être le grand mât.
-C'est bien trop haut pour toi ! Redescends !
La petite corsaire revint à la réalité et descendit en soufflant.
La matinée s'écoula sans aucune autre périlleuse aventure, la chambre s'était réchauffée, et les deux petites vaquaient à leurs occupations. Des livres lus et relus, des films vu et revus, dans un univers cru et reclus.
Rien ne changeait dans leur petit monde, même le temps semblait ne pas exister, une journée se répétant incessamment, et dont le seul signe du temps qui passe était un calendrier. Chaque matin Tiphaine cochait une case de plus sur le tableau. C'était aujourd'hui le 10 décembre 2086 et d'ici deux mois environs elles fêteraient leur septième anniversaire.
Cet événement qui s'approchait de jour en jour réchauffait le coeur de Tiphaine qui était impatiente de la venue du jour du jour J. Le calendrier se terminait pour leur 17 ans, sous-entendant une échappatoire, et donc qu'elles pourraient enfin sortir de cette chambre. Une évidence même aux yeux de Tiphaine.
Ludivine était de nouveau assise, regardant avec admiration son dessin animé. Cette fois-ci Tiphaine réagit.
-Tu ne trouves pas que ce dessin animé est...
-Est ? demanda Ludivine sur un ton joyeux et innocent.
-Euh... trop enfantin pour ton âge ?
Tiphaine, malgré son opinion et sa conviction, ne tenait quand même pas à choquer sa chère soeur et s'efforçait de rester douce.
-Pour mon âge ? répondit elle avec un brin d'incompréhension. Mais... pourquoi ?
Tiphaine était sur le point de dire à quel point elle trouvait le dessin animé immature et enfantin mais elle se tut. "Trop enfantin pour son âge ?" se répétait t-elle dans sa tête, quel était le sens de cette question ? Comment définir une norme lorsque l'on n'a jamais côtoyé d'autres enfants ?
Elle venait soudainement de réaliser qu'ayant depuis toujours vécu seule avec sa soeur, elle ne savait pas ce que des enfants de leur âge étaient censés regarder. Ludivine l'arracha rapidement de ses pensées.
-Tiphaine !
-Euh... oui... je veux dire... non aucune importance.
Sa soeur esquissa un sourire et reporta son attention sur son épisode.
La soirée venait venue et alors qu'elle terminait sa sixième saison, Ludivine réalisa tout juste la présence du repas et décrocha les yeux de la télévision. Tiphaine avait déjà commencé à dîner.
-Bon appétit ! déclara gaiement la petite en arborant un sourire radieux
-Oui, bon appétit, répondit Tiphaine plus calme mais souriant tout de même.
Dinant sur leurs lits, elles avaient l'habitude de parler de choses et d'autres, les sujets allaient et venaient, mais celui qui trônait en ce mois de décembre était évidemment le réveillon. Une nuit féerique, que Ludivine attendait avec impatience les étoiles plein les yeux.
-Dis tu crois que le père Noël passera cette fois ? demanda t-elle en remuant, faisant presque tomber son repas.
-Oh... oui je le pense, mentit sa soeur en se cachant derrière son verre.
-Oh ! peut être qu'il nous emmènera visiter le ciel avec son traineau volant !
Les deux fillettes n'avaient jamais fêté Noël, ni même vu un sapin de leur vie, mais leurs livres de contes en étaient remplis d'illustrations. Tiphaine n'essayait même plus de raisonner sa soeur ; lorsqu'elle se mettait à parler de ces fantaisies elle ne s'arrêtait plus. Et pendant toute la durée du dîner, le moulin à parole ne cessait de déverser son flot de fantaisie incohérente.
La soirée s'écoulait lentement, trop lentement pour Tiphaine qui commençait à en avoir pleins la tête de toutes ces histoires insensées et illogiques que lui racontait sa soeur.
-Hé ! que dirais-tu de regarder le reste de ta série avant d'aller dormir ? lança nerveusement Tiphaine en espérant pouvoir échapper à sa soeur.
Ludivine devint soudainement muette, à la grande surprise de sa soeur qui redoutait d'avoir dit une bêtise.
-Ludi ? Q-Qu'est ce qu'il y'a ?... balbutia Tiphaine, j'ai dit quelque chose de mal ?
-La série n'a pas de fin, bougonna Ludivine.
-Quoi ?
-Il n'y a rien à la fin de la dernière saison.
-Tu veux dire que tu n'as pas tous les DVD ? demanda Tiphaine intriguée par le brusque changement d'humeur de sa soeur.
-Non...
Avant que les questions ne continuent, Ludivine se retourna et attrapa le DVD de la dernière saison. Il ne lui fallut que quelques secondes pour mettre en route la lecture du disque. Le générique se lança, présentant les personnages sur un fond musical. Tiphaine avait du mal à retenir son agacement en voyant les héroïnes de la série, elle s'attendait alors à vivre l'heure la plus insupportable de sa vie.
Mais au bout de quelques secondes, le générique disparut. Un silence intriguant s'installa. Rien ne se passait, sa soeur avait choisi les mots justes, il n'y avait rien. Si ce n'est une forêt aux couleurs tristes et fades. Un paysage bien différent de l'habituel village haut en couleurs qu'elles avaient souvent aperçu du coin de l’œil. Rien ne bougeait. Il n'y avait aucun bruit.
- Chapitre 3 :
Les soeurs jumelles regardaient depuis quelques minutes déjà l'écran de télévision. Tiphaine brisa le silence et posa une question stupide mais légitime.
-Euh... il ne se passe rien ?
-Non rien, bougonna Ludivine en baissant la tête
-Il ne se passe rien pendant une heure ?
-Ça ne dure pas une heure mais tout le temps.
Cette réponse heurta une fois de plus Tiphaine, il n'y avait pas de logique.
-Le DVD ne s'arrête pas ? Peut-être est-il rayé ?
-Moui…peut-être… murmura Ludivine, déçue, s'attendant à recevoir une solution de sa soeur.
Tiphaine, intriguée par la situation, prit la jaquette de la série afin de l'examiner de plus près. À priori le disque devait contenir les trois premiers épisodes d'une nouvelle saison. Etait-ce normal que ce soit le dernier DVD ? Pourquoi une saison se terminerait au bout de 3 épisodes ? De plus il n'y avait aucun descriptif. Seulement une image montrant les six héroïnes du show.
-Pourquoi la série n'a pas de suite ? demanda alors Ludivine, la mine renfrognée.
-Peut-être… peut-être qu'il y en a une mais que le CD est abîmé tout simplement.
Tiphaine cherchait des explications logiques, mais dans ces circonstances, elles lui étaient difficile de trouver . Aucun descriptif, pas de son, aucune image, si ce n'est cette forêt lugubre et le code barre manquant sur la jaquette...
Mais quand même, il faut relativiser, le disque avait plus de 50 ans, il aurait été normal qu'il se soit abîmé et ne marche plus.
Ludivine resta silencieuse. "Alors c'est comme ça que se termine la série ? " se demandait-elle. Voyant son chagrin et son incompréhension, Tiphaine câlina sa soeur.
-Ce n'est pas grave, tu verras... la suite, promit Tiphaine.
-Mais elle n'existe pas....
-Si si tu verras... elle existe... elle existera.
La nuit était toujours aussi pétrifiante, l'absence de couleurs et de vie faisait peur à Ludivine, qui grelottait dans son lit malgré son épaisse couverture.
"Je n'aime pas cette chambre" pensait-elle en fixant le plafond, où plutôt l'obscurité qui noyait les murs de la pièce. Cette chambre ne procurait pas le plaisir de liberté, elle ne procurait pas le sentiment que l'on peut avoir lorsque l'on traverse les océans, lors des grands voyages par dessus les nuages. Non.
Cette chambre aspirait la vie de ses hôtes.
Incapable de trouver le sommeil, le petite se retourna mille et une fois dans ses draps, il faisait trop chaud, ou trop froid, la couverture était trop petite ou trop envahissante, l'air était lourd ou glacial.
Ce n'était que Ludivine qui ne se sentait pas bien.
La magie qu'elle avait l'habitude de voir n'était plus. Toute son inspiration avait disparu. Le DVD vierge était comme un signe, un événement qui marquait la fin de sa liberté, délimitant les limites de ses loisirs. Tout comme cette chambre. Elle réalisait qu'elle était enfermée dans cette pièce, que sa vie tournait en rond, et que cela ne changerait certainement jamais, elle serait condamnée à vivre pour toujours dans ce cadre, tout comme cette forêt dans la télévision.
Ludivine se retourna vers le téléviseur et après quelques secondes d'hésitation, elle s'empara de la télécommande et alluma l'écran. En veille depuis des heures, l'appareil éclaira l'obscurité de la chambre de son aura bleutée. Cette luminosité soudaine piqua les petits yeux fatigués de Ludivine, si la nourrice se rendait compte de tout ça, elle aurait de gros ennuis, mais le mystère était bien trop grand.
Il y avait toujours ce sombre décor, cette forêt plongée dans l'obscurité, et ces grands arbres dont on ne voyait pas les cimes et dont on distinguait à peine leurs branches. Ce n'était que des tronc nus et alignés comme des soldats.
La seule forêt dont Ludivine avait eu connaissance durant le visionnage de sa série n'était autre que la forêt Everfree, mais elle ne ressemblait pas à ça. Celle ci était plus vaste et plus immense encore.
Ludivine fronça les sourcils tout en s'approchant de la télé, espérant découvrir un détail qui lui aurait échappé, une réponse à ses questions, mais en vain. L'espace d'un instant elle s'était imaginé une nouvelle aventure aux côtés des héroïnes de la série. Une boule commençait a se former dans sa gorge, elle ne retenait plus son chagrin, et elle s'apprêtait à laisser couler ses larmes lorsqu'une douce caresse vint l'effleurer la joue. Froide, mais agréable.
Ludivine se retourna mais ne vit rien. Tiphaine dormait à poings fermés.
Le frisson se reproduisit quelques secondes après, c'était une caresse invisible, quelque chose de totalement inconnu, qui se ressentait à présent sur tout le corps, procurant... de la fraîcheur.
Oui c'était cela, une sensation ressemblant à un... courant d'air.
Un bruit vint attirer l'attention de Ludivine, un léger grattement qui se déplaçait dans la salle, impossible de savoir d'où cela venait. Le son du bois qui se plaignait était porté par le vent qui continuait de tournoyé. Le bruit, inquiétant, se rapprochait, raclant le sol, faisant résonner le parquet, jusqu'à surgir enfin de l'obscurité.
Ludivine n'osait plus bouger, qu'est ce que c'était que cette chose aux bouts pointus et acérées ? Ça ressemblait à une de ces bestioles dans les livres, mais celui là n'avait pas huit pattes, seulement cinq. Il ne bougeait plus. La petite prit une grande inspiration avant de tenter une première approche et de toucher du bout de son pied l'étrange chose.
Aucune réaction. Il ne semblait pas vivant tout compte fait. La petite s'approcha et le toucha de son doigt. Non, ce n'était pas vivant. En retournant l'objet, elle reconnut aussitôt ce qu'elle avait en face d'elle, aussi incroyable que cela puisse paraître, elle avait devant elle une véritable feuille d'arbre !
Elle n'en avait vu que des dessins jusqu'à présent, mais elle en tenait une entre les mains ! Une authentique feuille d'arbre !
Son plaisir était tel qu'elle dut se retenir de ne pas sauter de joie. Elle ne voulait pas voir ce moment gâché par la nourrice.
Examinant la feuille morte sous toutes ses coutures, elle n'en croyait toujours pas ses yeux. "S'il vous plaît, si tout ceci n'est qu'un rêve, faites que cela ne s'arrête jamais" pensait-elle, les yeux pleins d'étoiles. A nouveau un courant d'air vint ébouriffer ses cheveux, accompagné cette fois d'un sifflement surprenant. Ludivine se figea et tendit l'oreille. Quelque-chose d'autre était en train de se produire.
Des pas résonnaient au loin et s'éloignaient. On les entendaient à travers les murs, et à travers la première p...
Ludivine cligna des yeux. Tout son corps se figea. Non ce n'était pas un rêve, un rêve ne pouvait pas être aussi beau.
La porte grinça légèrement, laissant une grande ouverture donnant sur le vide. La noirceur des lieux permettait à peine de discerner les contours de la porte, mais elle était bel et bien ouverte.
Que lui fallait-il faire ? Prévenir Tiphaine ? Etait-ce la nourrice qui allait entrer pour la gronder en personne ? Comment cette porte aurait-elle pu se déverrouiller autrement ?
Elle fit un pas en avant.
Qu'y avait-il derrière cette porte ? A quoi le monde pouvait bien ressembler en-dehors de ces murs ?
Elle fit un second pas.
Elle venait de sortir du halo lumineux. Etait-ce le fantôme bienveillant qui avait déverrouillé, ou bien était-ce ce même fantôme qui produisait le bruit ? Le doute s'installait dans les pensées de la fillette. Mais quoi qu'elle puisse trouver, il fallait qu'elle sache.
Elle ferma les yeux, prit son courage à deux mains et ne fit pas un, ni deux... mais trois pas en avant.
Retenant son souffle à chacun de ses gestes, elle s'était lancée dans l'inconnu, et manqua de trébucher dans sa précipitation.
Elle ouvrit les yeux.
Elle était désormais dans l'obscurité totale, et il fallut quelques secondes à ses yeux pour qu'ils s'habituent aux ténèbres environnantes. Elle venait de passer le seuil de la porte. Elle était sortie.
Un escalier de bois se trouvait là, descendant et tournant avant de disparaître dans le vide obscur. Ludivine sentait qu'elle ne pouvait plus reculer, et tout en posant son pied sur la première marche, elle s'engagea dans l'inconnu.
Ludivine amorça sa descente, chacune des marches lui apportant toujours plus de questions ; et tandis qu'elle tentait de répondre à quelques-unes d'entre elles, une lueur vint éclairer les lieux.
On pouvait apercevoir le sol, apparemment constitué de planches de bois, en partie recouvertes de feuilles mortes. Où avait-elle bien pu tomber ?
Une porte donnait sur l'extérieur, apportant une lueur agréable. Ludivine posa lentement le pied sur le sol, un sol froid où poussaient d'étranges brins d'herbe luminescents. La terre humide s'infiltrait tels des grains de sable entre les orteils. Ces légères chatouilles firent sourire Ludivine.
L'immense forêt se fit alors plus visible et n'en parut que plus gigantesque. Les arbres s'étendaient à perte de vue, il y en avait tellement qu'on ne pouvait plus les compter. Ludivine essaya tout de même. Les centaines d'arbres s'élevaient dans les hauteurs, droits comme des colonnes. Les lieux étaient identiques à ceux du DVD rayés, une forêt terrifiante en apparence mais attirante de par ses mystères.
-Les arbres ! Je…je peux les toucher ! s’écria Ludivine, en caressant les reliefs du géant des bois.
La fillette suivait la végétation étincelante et avait déjà parcouru une dizaine de mètres. Les brises soulevaient légèrement sa robe, qui se révéla être d'une épaisseur bien trop insuffisante. Ses pied nus, trempés et glacés, foulaient le sol embué.
Aucun bruit ne se faisait entendre, si ce n'est celui du vent qui se faufilait entres les arbres. L'endroit était vide, et le temps semblait s'être arrêté. Ce n'était pas un lieu ordinaire comme on pouvait en trouver dans les livres de Tiphaine, ce n'était pas un lieu de "camping pour de bêtes étudiants" non. C'était un endroit magique.
-Il...Il y a quelqu'un ? lança timidement la petite.
Sa voix résonna de longues secondes avant de se dissiper dans l'immensité de la forêt. Elle se trouvait désormais au coeur de celle-ci. Depuis combien de temps marchait-elle ? Elle ne le savait pas, peu importait, elle aurait pu continuer encore longtemps. La végétation se fit moins dense peu à peu, et une curieuse lueur apparut au travers des arbres.
Il ne fallut que quelques secondes pour que Ludivine atteigne la source de lumière. Une clairière.
Une clairière qui s'étendait sur une bonne centaine de mètres et où des racines s'étiraient sur toute la surface. Un calme plat régnait.
Ludivine enjamba les racines avant de poser le pied sur le sol ferme. Elle s'arrêta un instant afin de mieux observer les environs. Au milieu de la clairière, elle put admirer la chose la plus belle et la plus surprenante qu'elle n'ait jamais vue.
Un arbre, au tronc lisse et étincelant, et aux feuilles en formes de cristaux, scintillantes d'une lumière angélique. Ses racines, aussi nombreuses que les cheveux, s'agrippaient au sol fermement, et pénétraient la terre, jusqu'au plus profond de ce monde. L'aura bleuté qui éclairait toute la clairière provenait du centre de l'étrange arbre, semblable à un coeur, il s'agissait d'un énorme cristal.
-Cet arbre…c'est vraiment… ?
Ludivine approcha sa main d'une de ses racines, baladant son doigt sur les reliefs du bois.
-Qu'est-ce que tu fais ici ?
Elle effleura quelque chose de doux et de rond. Dans les recoins des racines s'était cachée une petite boule de poils aux yeux ronds et aux pattes minuscules. Ses deux yeux étaient figés sur Ludivine. Elle avait l'index sur ce qui semblait être son oreille. L'animal ne bougea pas et se laissa grattouiller le poil. C'était la chose la plus douce qu'elle ait jamais touchée. Mais que faisait ce drôle d'animal aux côtés de cet arbre ? La petite chose émit un glapissement. Ludivine eut un petit rire, lorsque l'animal recommença.
-Hé ? dis moi...tu es seul ici ?
La boule poil renifla l'air et se retourna subitement. Un vent glacial vint hérisser son pelage et il s'élança se cacher dans la seconde qui suivit. Ludivine n'eut même pas le temps de cligner des yeux qu'une violente bourrasque vint secouer les troncs de la forêt comme de vulgaires tiges d'herbes. Le silence et le calme plat avaient laissé place au chaos. La tempête emporta les feuillages avec elle et fit place à une chose terrifiante.
Un impact se fit entendre, tonnant comme l'orage. Quelque-chose d'énorme arrivait.
Il fallut quelques instants à Ludivine pour réagir et tourner les talons, et elle entendit derrière elle comme un rugissement. Une bête ! Une bête énorme qui faisait trembler le sol sous ses pas. Courant à toute vitesse dans la forêt, le danger se rapprochait d'elle. La fillette passa sous une racine avant de retrouver la porte d'où elle était sortie. Elle n'eut pas le temps de reprendre son souffle qu'elle avait déjà grimpé les marches du grand escalier, et le vacarme stoppa lorsque Ludivine claqua la porte de la chambre et s'enfouit sous la couverture de son lit.
Elle était de retour dans sa prison. Le silence était revenu. Elle resta cachée sous ses draps.
- Chapitre 4 :
" Qu'est-ce que c'était ? Un monstre ? Il était terrifiant !"
Ces mots, Ludivine se les répétait depuis des heures. Tendant son oreille, faisant attention au moindre bruit, scrutant les pliures de sa couvertures. Il s'était passé quelque chose, dont elle n'avait pas les mots pour le décrire, il y avait eu de la beauté et du rêve ; puis de la noirceur, les ténèbres et le danger. Un contraste qui faisait encore palpiter son coeur. Rien que d'y penser, elle en avait le vertige.
Il y eut le déclic d'un interrupteur, et une lueur vint transparaître à travers la couverture de Ludivine.Tous ses sens en éveil, la petite s'était figée. Elle écouta attentivement et devina rapidement la démarche ainsi que le bruit de pas de sa soeur
Celle-ci s'était réveillée de bonne heure, elle marchait sur le sol, les pieds nus. Tiphaine avait l'habitude de se lever plus tôt que sa chère soeur, elle se donnait le temps d'aller chercher le petit déjeuner. Après avoir soigneusement refait son lit et changé sa robe pour une autre identique, la petite fille allait chercher la nourriture présente dans le monte-plateau. Elle enjamba une petite pile de VHS et empoigna l'ouverture de la trappe.
Dans un geste vif, elle ouvrit. Son sang se glaça.
Vide. Il n'y avait aucune vaisselle. Aucun couvert et, avant tout, nulle nourriture.
-Ludivine ! cria Tiphaine de l'autre bout de la chambre
La fillette sous les draps ne répondit pas. "Est-ce qu'elle savait ?". Elle se recroquevilla.
-Ludivine réveille-toi !
La petite marmonnait des phrases incompréhensibles , elle se questionnait sous sa couette en tremblant et en noyant son visage dans son oreiller. Tiphaine tira la couverture, découvrant alors le corps de la fillette à la lumière du lustre.
- La nourriture ! Le déjeuner est...
Tiphaine s'arrêta. Elle réalisa que sa soeur était repliée sur elle-même, les yeux grands ouverts, pétrifiée de peur.
-Ludivine ? Qu'est-ce qui se passe ?
La petite gardait le silence. Elle ne craignait pas d'être grondée, non. Elle ne savait simplement pas si elle devait se réjouir de sa petite escapade la veille. Cela avait été si excitant et si effrayant à la fois.
-Ludivine... tu as vu quelque chose ? reprit sa soeur.
Ludivine se redressa, inquiète de ce qu'elle pouvait dire et de ce que cela pouvait engendrer. Mais elle ne pouvait pas le garder pour elle. Elle délia sa langue et fixa le sol.
-Hier... quand tu dormais... j'ai regardé un peu la télévision... il y avait encore ce DVD... je ne crois pas qu'il était rayé.
Tiphaine sentit un frisson parcourir son dos, elle ne voyait pas où sa soeur voulait en venir, et à vrai dire elle avait peur de le savoir. Le ton qu'employait Ludivine tranché de sa bonne humeur habituelle.
-Et puis un moment... j'ai senti une caresse... elle était si douce... et légère... j'ai cru que c'était toi et que tu étais venue me réconforter... mais non, tu dormais.
Il y avait un goût amer en cette fin de phrase, comme un sentiment de déception à l’égard de sa soeur.
-Et ensuite... la porte... Elle marqua une pause et se redressa. La porte était ouverte !
Ces derniers mots heurtèrent Tiphaine.
- Ne dis pas de bêtises ! La porte ne peut pas être ouverte ! Ça devait certainement être un rêve !
-Non je le jure cette fois-ci ! Ce n'était pas un rêve !
-Ludivine je te parle de choses sérieuses ! La nourriture a disparu et la nourrice n'est pas là aujourd'hui, est-ce que tu as vu quelque-chose cette nuit ? répliqua Tiphaine en haussant la voix.
-J'ai vu le monde de dehors ! J'ai vu le monde réel !
Tiphaine avait de plus en plus de mal à encaisser ces paroles. Où pensait-elle qu'elles se trouvaient ? Le monde réel ? Quelle idiotie. Comment pouvait-elle manquer de respect à leur chambre maternelle où elles avaient toujours vécu. Tiphaine sauta du lit et alla saisir la poignée de la première des deux portes.
-Je vais te dire ce qui est la réalité ! On a vécu dans cette chambre, nous avons été nourries dans cette chambre, nous avons été élevées dans cette chambre, qui cuisine pour nous à ton avis ? Nos parents bien évidemment ! Penses-tu qu'ils nous auraient abandonnées ? Ils nous attendent, cesse de vivre comme dans tes dessins animés stupides !
-Je ne veux pas vivre dans cette chambre ! Je n'ai jamais voulu y vivre ; j'ai vu le monde réel, pas toi ! rétorqua Ludivine d'un ton furieux.
Tiphaine ne supporta pas une seconde de plus les bêtises de sa soeur.
-Dis-moi où est ton "monde réel" ?! cria Tiphaine en tirant sur la porte.
A son grand étonnement, elle s'ouvrit en grand, donnant sur le vide. Les yeux de la petite s'écarquillèrent. Ses poumons se figèrent, et son coeur s'arrêta. Les sens désorientés, elle recula devant l'ouverture. Ludivine resta silencieuse, il ne lui venait pas l'envie d'achever sa soeur d'une moquerie. Elle se leva de son lit et, posant un pied au sol, sentit une fine chose craquelée. C'était la feuille morte qui lui était parvenue la veille à la suite d'un courant d'air.
Elle releva la tête.
-Non Tiphaine... je ne veux pas vivre dans ce monde-ci... je veux vivre dans le monde normal !
Ludivine se précipita tête baissée vers la sortie, bousculant sa soeur d'un coup d'épaule. Elle dévala les marches du grand escalier. Les bruits de ses pas s'éloignèrent et s'évanouirent dans l'obscurité. Tiphaine restait plantée devant la porte, incapable de réagir.
Le silence s'écoulait lentement. Elle tendait l'oreille et savourait cet instant incroyable. Elle n'écoutait pas "rien"... elle écoutait le silence. Il y avait cette étrange sensation d'avoir percé l'abcès.
Elle se secoua et scruta l'obscurité.
-Ludivine... tu es là ?
Évidement elle n'était pas là. Elle était libre à présent. Peut-être avait-elle raison, peut-être qu'il n'y avait aucune raison pour elles de rester ici. Peut-être n'y avait-il aucun sens à tout ça depuis le début.
Il lui fallait alors quitter cette chambre et accepter... près de sept années d'attente inutile ?
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La forêt n'avait pas changé. Les immenses arbres, l'obscurité en guise de plafond contrastant avec le sol, illuminé par ce tapis de végétation fluorescente. Cela était bel et bien la réalité.
Ludivine n'était pas pressée, elle avait ralenti son allure, et ses pensées sur les propos de sa soeur avaient laissé place à l'admiration de ces grands et larges troncs qui n'avaient en rien perdu de leur splendeur. Elle avait suivi le même chemin parcouru lors de sa première venue en ces lieux.
Cependant Ludivine avait peur, et restait sur ses gardes. Elle n'admirait pas seulement les beautés de la forêt, elle scrutait chaque recoins de la végétation, à l'affut du danger. Elle se sentait observée. L'idée de voir surgir l'immonde chose lui faisait froid dans le dos. Ce ne fut pas un hurlement qu'elle entendit pourtant, mais au contraire une douce mélodie. Aussi surprenant que cela puisse être, une petite voix résonnait et répétait la mélodie en boucle. L'écho se prolongeait au travers des arbres et cela jusqu'aux confins des bois.
-Qu'est-ce que c'est ?... On dirait que ça vient de…
Elle accéléra le pas, suivant la douce et mystérieuse mélopée. Parmi tous les sons qu'elle avait pu entendre, elle n'avait jamais rien entendu de tel.
Au moment où elle arriva dans la clairière, le son s'estompa, et après un rapide coup d’œil, elle devina immédiatement la provenance de celui-ci. Ses yeux se posèrent sur l'arbre illuminé au centre de la clairière. Ses branches resplendissantes de reflet étaient recouvertes de ces petites choses poilues. L'arbre était couvert de ces petites boules de poils jusqu'aux racines.
Elle enchaîna les foulées, tout en modérant sa précipitation afin de ne pas les effrayer. Lorsqu'elle fut plus proche, elle s'accroupit face à ces étranges et mignonnes petites choses.
-C'était vous qui faisiez ça ? interrogea la petite en souriant.
L'animal ne lui répondit pas, et se contenta de rester figé, tous ses semblables faisant de même.
-Il ne faut pas avoir peur de moi... je t'en prie continue, chuchota t-elle en s'approchant de la petite bête.
Malgré le silence de l'animal, il ne semblait pas effrayé, et après quelques instants, il laissa s'échapper un petit glapissement, empli d'enthousiasme. Cela donnait une joyeuse sonorité semblable à un petit "tchom", et le son se reproduisait en écho. Il répéta la note une fois encore, puis une seconde fois. Le son, à intervalles réguliers, s'élevait haut vers le feuillages des arbres. Bien qu'étrange, ce petit bruit était agréable à l'écoute... le petit soliste fut bientôt accompagné par l'un de ses camarades. Ses minuscules poumons s'emplissaient d'air pour pouvoir donner de la voix. Les sons s'accouplaient parfaitement.
Ludivine regardait la scène sans rien dire, il ne fallait pas les interrompre pendant leurs si beaux chants. Quelque chose s'éveillait dans le coeur de la petite, plus forte qu'une simple joie. C'était de l'admiration. Une vingtaine de créatures usaient à présent, à l'unisson, de leurs cordes vocales. Celles sur la branche de droite répondaient à celles de gauche, certains maintenait la note, tandis que d'autres donnaient le ton et la marche à suivre. Le chœur s'amplifia de virtuosité lorsque l'une des choristes délivra une voix digne d'une divas.
Le chœur des petits animaux s'élevait toujours plus haut
Le coeur de la petite battait toujours plus vite.
Le chœur et son chant paraissait de plus en plus beau
Le coeur était secoué par des battements intensifs.
Le chœur s'atténua subitement.
Le coeur se figea en un instant.
Un dernier "Dom" clôtura le chant.
Les yeux grands ouverts, Ludivine ne savait que dire. "C'était beau, c'était surprenant, c'était magnifique, c'était magique." Elle en avait les larmes aux yeux et les oreilles emplies de merveilles.
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Il faisait froid, l'herbe grattait les pieds et cette noirceur faisait froid dans le dos. Tiphaine avait enjambé plus d'une racine depuis son arrivée dans la forêt. Elle secouait sans arrêt ses boucles, de peur qu'une bestiole y soit tombée. Chaque bruit était ressenti comme un rugissement à ses oreilles, chaque ombre pouvant être celle d'une horrible créature.
"Cet endroit est terrifiant et oppressant, qui sait tous les monstres que ces arbres peuvent abriter ?". Elle eut un petit instant de réflexion et revint sur la bêtise qu'elle venait de dire. "Mais qu'est ce que je dis ? Un monstre ? C'est impossible, ressaisis-toi Tiphaine" pensa t-elle en secouant de nouveau sa chevelure. Elle sentait son équilibre perturbé. Était-ce le fait de marcher sur cette étrange texture fluorescente ? Ou simplement celui d'être sortie de la chambre ? Tout dans cette forêt était effrayant, et particulièrement l'inconnu qui y régnait.
Le vent se faisait de plus en plus fort, au point que les arbres furent secoués, laissant tomber des centaines de feuilles. La forêt se faisait de moins en moins rassurante et l'herbe avait perdu de sa lumière. Tiphaine regarda au loin.
Une secousse fit trembler la forêt.
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Le bruit sourd se ressentit à la clairière.
La troupe des petits animaux s'enfuit entres les racines sinueuses de l'arbre, Ludivine se retourna vers la forêt. Les secousses successives faisaient vaciller les racines, pourtant enfouis profondément dans le sol. Ces tremblements réguliers rappelèrent à la petite le "Fantôme qui résonne".
-Ludivine ! l'interpella une voix familière.
La petite lança un regard par dessus son épaule et reconnut sa soeur jumelle qui venait de pénétrer dans la clairière.
-Ludivine reviens ! Il ne faut pas rester là !
Un bruit sourd s'imposa par dessus sa voix, et son appel fut étouffé par une puissante bourrasque. Deux faisceaux lumineux venaient défier les ténèbres, perçant l'obscurité. Le monstre s'approchait à pas de géant accompagné d'une épaisse couche de fumée que l'on percevait même entre les arbres. Envahissante et gobant la végétation sur son passage, la brume rampait sur le sol comme un serpent.
Ludivine ne parvenait pas à s'enfuir, comme hypnotisée par la créature. Les formes de l'immense chose se faisaient de plus en plus claires au fur et à mesure qu'elle approchait.
-Ludivine ! cria une nouvelle fois Tiphaine.
Sa soeur ne fit pas attention à ses appels, elle fit un pas en avant.
L'imposante créature qui s'élevait plus haut encore que la cime des arbres, eut finalement raison de ces derniers et pénétra en fracas dans la clairière, renversant deux énormes troncs sur son passage. La brume se dissipa et quelques instants ensuite, la chose se fit plus distincte. Ce n'était pas un monstre ! C'était un édifice !
Imposant et immense, l'édifice ambulant éclairait de ses fenêtres la clairière. Sur ses façades se greffaient des toitures et diverses pièces qui se retrouvaient alors suspendues plusieurs mètres au-dessus du sol. Mais le plus surprenant était sans aucun doute la flexibilité de la bâtisse, qui se retrouvait courbée comme une tige d'herbe.
-Ludivine réveille-toi ! cria Tiphaine en agrippant sa soeur et en la tirant en arrière. Il faut fuir !
Les jumelles perdirent l'équilibre sur l'une des racines et basculèrent, s'entraînant l'une et l'autre, elles se heurtèrent au pied de l'arbre de cristal. Leurs visions se brouillèrent et les lumières du "monstre" furent les dernières choses qu'elles virent avant que leurs esprits ne sombre dans l'obscurité.
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Il y avait là quelque chose de doux. Une couverture.
Une lumière, chaude. Une lampe de chevet.
Il ne faisait pas froid. Une chambre ?
Tiphaine ouvrit les yeux et se redressa en sursaut, était-ce un mauvais rêve ? Elle inspecta les environs. Ce n'était pas sa chambre, celle-ci était bien plus petite. Ce cauchemar n'allait donc jamais s'arrêter ?
-Ludivine ? Où es-tu ? lança t-elle dans le vide.
Au bord de la crise d'angoisse, elle scruta une fois encore l'espace autour d'elle. Elle était seule. En revanche elle pouvait entendre des bruits. Quelqu'un se trouvait derrière l'unique porte de la pièce. Elle entendait des pas.
Dernière édition par Brony F le Sam 15 Oct - 10:35, édité 2 fois |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [En cours][Aventure][Univers Alternatif][Humain] Les Enfants d'Equestria: L'Auberge des vagabonds Mer 21 Oct - 20:12 | |
| J'ai lu le premier chapitre, ça se passe dans l'époque moderne en fait? Au début l'histoire laisse à penser que c'est un contexte genre aristocratie du 19e |
| | | #Brony F Frony
Date d'inscription : 27/02/2013 Age : 26 Localisation : quelque part loin en train d'hiberner
| Sujet: Re: [En cours][Aventure][Univers Alternatif][Humain] Les Enfants d'Equestria: L'Auberge des vagabonds Mer 21 Oct - 21:10 | |
| - caelacanthe a écrit:
- J'ai lu le premier chapitre, ça se passe dans l'époque moderne en fait?
Oui c'est à peu près ça, en fait la date exact est écrite dans le chapitre 2 |
| | | #caelacanthe Floodeur compulsif
Date d'inscription : 04/03/2012 Localisation : Nederlands
| Sujet: Re: [En cours][Aventure][Univers Alternatif][Humain] Les Enfants d'Equestria: L'Auberge des vagabonds Mer 21 Oct - 21:12 | |
| Ok je lis petit à petit (purée c'est d3d par ici ) |
| | | #59FallenPain Brony squatteur
Date d'inscription : 10/05/2015 Localisation : A la tête de la 59 ltd
| Sujet: Re: [En cours][Aventure][Univers Alternatif][Humain] Les Enfants d'Equestria: L'Auberge des vagabonds Jeu 19 Nov - 20:12 | |
| Je viens de lire les 4 chapitres disponibles sur ce topic. Est-ce que tu as déjà écrit la suite et que tu l'as postée sur MLP Fiction ? Si oui, envisage de poster ici aussi, parce que j'ai pas envie d'aller sur ce site mais la lecture de ta fanfic est agréable.
L'immersion est pas mal, la description des deux héroïnes est complète et leur caractère est bien défini. Tu as réussi à les rendre plutôt attachantes, c'est bien. On a envie de connaître la suite, le suspens est présent. De plus, les poneys sont bien amenés, en subtilité. Je veux dire, après le chapitre 4, on n'a toujours pas de poney en personne qui fait la connaissance des deux gamines, mais il vaut mieux ça plutôt que de voir les héroïnes se retrouver au marché de Ponyville après la deuxième phrase...
Si je peux me permettre quelques remarques, cependant :
- la qualité de l'écriture : Tu maîtrises, y'a pas de problème. L'ambiance, les descriptions, les comparatifs, c'est du bon, ça donne envie de lire. Pourtant, à plusieurs reprises, on a des fautes énormes qui apparaîssent, comme des verbes qui finissent en "é" au lieu de "er", ou un "s" qui manque après un "tu"... c'est dommage car à coté de ça, tu vas écrire des passages sans aucune faute et avec des mots pas forcément communs. Fatigué pendant les relectures ?
- Le scénario : C'est là que ça pêche un peu, ça me paraît bancal. Les gamines ont l'air d'avoir très peur des remontrances de leur nourrice alors qu'elles ne lui parlent que par téléphone. Difficile d'asseoir son autorité via ce moyen de communication. De plus, les gamines, jumelles, donc ayant le même âge, ont un caractère beaucoup trop éloigné pour que cela soit crédible. On a l'impression d'avoir affaire à une gamine de 6 ans et une autre de 15 ans. Ensuite, deux gamines vivant enfermées dans UNE SEULE PIECE depuis leur naissance, sans aucun contact humain, ne pourraient certainement pas grandir et évoluer normalement. Pourtant, tu les fais agir comme n'importe quel gosse d'orphelinat, avec le coté "rebelle" en moins. A mon avis, il y a longtemps qu'elles se seraient rebiffées contre la pseudo autorité de leur téléphone pour tenter de s'enfuir par la porte (qui ne semble même pas verrouillée). Et puis, qui fait le ménage, et comment se douchent-elles ? C'est peut-être un détail, mais un détail à étudier.
Dernier point, et je ne sais pas trop comment classer ça, c'est le "poème" qui sort de nulle part lorsque Ludivine écoute les bestioles chanter sur l'arbre. On sait pas d'où il sort, personne ne le déclame, donc c'est le narrateur, extérieur à l'histoire, qui d'un seul coup se permet une envolée lyrique ? Ca paraît déplacé. Si tu tiens tellement à le laisser, fais-le réciter par un de tes protagonistes, ça passera mieux.
Bref, ce ne sont que des critiques qui j'espère te feront réfléchir un peu, ne les prends surtout pas mal, je ne souhaite en aucun cas être désagréable.
D'ailleurs, je lirai la suite de ta fic dès que tu l'auras postée, et je suis impatient de connaître le fin mot de l'histoire ! |
| | | #Brony F Frony
Date d'inscription : 27/02/2013 Age : 26 Localisation : quelque part loin en train d'hiberner
| Sujet: Re: [En cours][Aventure][Univers Alternatif][Humain] Les Enfants d'Equestria: L'Auberge des vagabonds Jeu 19 Nov - 21:07 | |
| - 59FallenPain a écrit:
- ne les prends surtout pas mal, je ne souhaite en aucun cas être désagréable.
Je ne vois pas pourquoi je m'en plaindrais 'u' Pour l'instant il n'y a que les 4 premiers chapitres disponibles, de même sur MLPfiction. D'abord je te remercie d'avoir lu ma fanfic et de t'y être intéressés x) Pour ce qui est de l'écriture, il est vrai que je ne consacre mon temps à la correction seulement durant la nuit, je n'essaye pas de me chercher des excuses mais il est vrai que ce n'est pas toujours facile de garder l'oeil éveillé tout le long de la relecture. Je tâcherai de faire plus attention et revoir mes textes. Il est vrai que certains détails du quotidien des filles auraient besoins d'êtres éclaircis (douches, peur de la nourrice,ménage,...) lorsque j'aurais du temps je pense qu'une relecture et une amélioration des chapitres ne serait pas de trop. Pour ce qui est du caractère si différent des deux fillettes, il me l'a été souvent reproché. Mais leurs différences ne vient pas d'une maturité précoce pour l'une et d'une bêtise pour l'autre, mais plutôt de leurs choix pour ce qui est du divertissement, chacune ont été influencées par des occupations opposées. Un éclaircissement sur cela serait aussi envisageable. Mais pour une première fanfic je préfère pour le moment continuer sur le gros de l'histoire (à savoir ce qui commence à partir du chapitre 5) avant de revenir sur chacun de mes paragraphes. J'avais pensés cette histoire comme un compte pour enfant à la base, c'est pourquoi l'histoire et l'univers peut semblait peu crédible, mais je ne cherche pas à faire un récit réaliste mais plutôt de privilégier la magie et l'engouement qu'aurait un enfant pour un monde fantastique. C'est d'ailleurs l'un des thèmes qui est abordés dans l'histoire, Ludivine n'ayant pas vu le monde des Homme ne connait pas le "monde réel" et s'attache tellement à ce nouveau monde, qu'elle le définit comme étant LE monde réel. Voilà, encore merci pour ton commentaire et ton analyse constructive (depuis le temps que j'en attendais une) je ferais attention à tes conseils et espère que tu appréciera la suite. Le chapitre 5 et les suivants seront bien évidement postés sur ce topic en plus de MLPfiction. Le chapitre est d'ailleurs en cours de correction, ce sera donc pour bientôt~ |
| | | #Brony F Frony
Date d'inscription : 27/02/2013 Age : 26 Localisation : quelque part loin en train d'hiberner
| Sujet: Re: [En cours][Aventure][Univers Alternatif][Humain] Les Enfants d'Equestria: L'Auberge des vagabonds Mar 24 Nov - 16:46 | |
| Désolé du double post '-' Je met ici le 5ème chapitre de la fiction ! - Chapitre 5:
"Quel est cet endroit ?"
Tiphaine pouvait sentir ses poumons se contracter. Elle avait du mal à respirer et encore plus à garder son calme. Ces bruits derrière la porte, qui cela pouvait être ? Malgré tout l'effort qu'elle put fournir, Tiphaine ne discerna que quelques formes sombres dans l'obscurité de la chambre, la lampe de chevet ne lui offrant qu'une faible visibilité. Elle ressentit une vive douleur au crâne. Sa chute dans la clairière lui revint. Elle avait dû perdre connaissance peu après, et avait gardé une bosse de cet incident.
Une secousse soudaine vint faire trembler toute la chambre. L'endroit n'avait pas l'air très stable, et paraissait même en équilibre. Mais quel était ce lieu ? Tiphaine tira sa couette et s'approcha de la grande fenêtre.
"Encore cette maudite forêt, comment un endroit pareil peut-il exister ?" pensait-elle
Les arbres défilaient et s'éloignaient d'elle. La fillette se figea en tentant de comprendre ce qu'elle avait en face d'elle. Cela paraissait impossible, était-ce sa chambre qui avançait ? Elle ne pensait à présent qu'à retrouver Ludivine et sortir de cet affreux endroit. Elle s'approcha alors de la porte et colla son oreille au bois. Il n'y avait plus aucun bruit. Il semblait n'y avoir personne au-delà de la porte. La fillette pouvait seulement voir la bande de lumière qui se faufilait sous la porte.
Depuis combien de temps était-elle ici ? Comment le savoir ? Il n'y avait pas de pendule ici et il lui était impossible même de savoir si c'était le jour ou la nuit. Elle avait lu dans un livre, que le jour venu, le soleil se levait.
Elle jeta un coup d'oeil en arrière, en direction de la forêt, toujours plongée dans l'obscurité. Serait-ce la nuit ? Et puis comment le savoir ? Elle n'avait jamais vu le soleil de toute façon. "A quoi bon se poser toutes ces questions !" pensa t-elle "Ça ne m'avance à rien ! Il faut...il faut que je sorte d'ici". Elle attrapa la poignée et cligna des yeux en s'apercevant de la drôle de forme de celle ci, plus longue et plus épaisse que ce à quoi elle pouvait s'attendre. Il y avait un creux en forme de "U" dans la pièce métallique. Tiphaine chassa de ses pensées une nouvelle vague de questions et entrouvrit la porte.
Une chaude lumière s'introduisit dans l'entrebâillement et Tiphaine regarda attentivement les lieux. Un plancher de bois s'étendait sur deux mètres en face d' elle, et se terminait au pied d'une rambarde. Les planches paraissaient vieilles de plusieurs décennies. Elle s'avança à quatre pattes sur le plancher grinçant et remarqua qu'elle se trouvait sur une passerelle. Elle regarda à sa droite et à sa gauche. Le plancher faisait le tour complet de la salle, laissant un espace vide en son centre. Mais qu'y avait t-il au centre de l'immense pièce ?
Tiphaine s'approcha lentement de la rambarde, et l'instant d'après, elle se figea et tendit son oreille. Des pas résonnaient, ils semblaient lointains, et paraissaient venir d'en-dessous. D'en-dessous ?
Quelques secondes s'écoulèrent et les bruits disparurent. Le danger semblait être passé. Tiphaine se dressa fébrilement sur ses deux jambes, tremblant des pieds à la tête. Aveuglée par le lustre suspendu quelques mètres au-dessus de sa tête, elle s'agrippa à la rambarde et se risqua à jeter un coup d’œil.
Ses pupilles se dilatèrent lorsqu'elle s'aperçut de la grandeur du lieu. Devant elle, un gouffre qui semblait sans fond aux parois de bois et de tapisserie. On pouvait apercevoir diverses portes, balcons, passerelles et escaliers greffés aux façade.
Combien de pièces pouvait t-il y avoir ici ? Combien d'habitants ? À l'idée que des personnes pouvaient vivre dans ces appartements, elle se rassit. À quoi pouvaient-ils ressembler ? Et que leurs voulaient-ils ? Pourquoi les avoir amenées jusque dans cette chambre ?
Tiphaine tenta de se calmer et réfléchit à une façon raisonnable de voir les choses. Elle se rappela alors de ce qui lui était arrivé avant qu'elle ne perde conscience dans la forêt. Serait-elle dans cette terrifiante bâtisse ?
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"Ah...que l'air est bon..." se disait Ludivine, marchant tranquillement sur l'une des passerelles qui défiait le vide. L'air était bon, elle avait raison, et l'endroit baignait dans une douce et chaleureuse lumière orangée. Les lieux respiraient la magie, tout cela était si incroyable et pourtant si réel.
L'immense édifice tanguait lentement, s'étirant et se déformant sur toute sa hauteur, en remuant les lustres. Malgré l'aspect fragile des murs, celui-ci tenait bon et les escaliers, les salles, les couloirs, les passerelles qui se déformaient semblaient aussi flexibles qu'une feuille de papier.
Ludivine s'engagea alors dans l'un des multiples corridors qui creusaient leurs chemins dans l'énorme bâtiment. N'y avait-il donc personne dans cet étrange édifice ? L'étroit couloir était mal éclairé et à son plafond étaient suspendus d'innombrables toiles d'araignées. Baladant son regard sur le papier peint abimé des murs, elle aperçut quelques mètres plus loin un tableau.
Ludivine fit un premier pas et entama alors son exploration de ce lieu lugubre.
Elle croisa divers tableaux, dont la peinture effritée par le temps rendait les toiles difficilement visibles. La plupart arboraient des paysages qui lui étaient inconnus.
Les planches de bois gémissaient sous les pas de la petite, qui s'enfonçait petit à petit dans l'obscurité. Celle-ci, de plus en plus envahissante, noyait désormais la quasi-totalité du couloir. Elle en était à quelques minutes de marche seulement lorsque l'une des peintures attira son attention. Celle-ci présentait un convoi, c'était un train. Une vision plutôt morose ponctuée d'un titre : "L'Exode"
L'enthousiasme de Ludivine quant à ces lieux en prit un coup. Ce monde n'était peut-être pas aussi joyeux qu'elle l'avait cru. Le tableau suivant n'était guère mieux, représentant une ville recouverte par la neige, et Ludivine pouvait voir une pointe lumineuse sortir de la poudre blanche
Elle reconnaissait cette ville, sous le nom d'Empire Cristallin. Contrairement à de nombreuses toiles précédentes, celle ci était signée. "D.L - Equestria 1er jour"
Qu'est ce que cela signifiait? Il y avait encore beaucoup trop de questions qui lui restaient en tête. Mais elle avait désormais une certitude, elle savait où elle se trouvait. Du moins elle l'espérait plus que toute autre chose.
Il y avait cependant encore de nombreuses différences avec la vision qu'elle avait l'habitude d'avoir sur ce monde. Il paraissait plus terne qu'au travers de la série.
L'obscurité totale des lieux fit hésiter Ludivine à continuer sa marche. Ce couloir ne s'arrêterait donc jamais ? Il n'y avait plus qu'une seule petite bougie devant elle avant que le reste du corridor ne plonge dans les ténèbres. Malgré tout, elle s'avança encore, afin de regarder le dernier tableau visible. Comme pour les précédents, le temps avait fait son œuvre. Le cadre était vieux et des toiles d'araignées étaient suspendues autour. C'était une photographie. Elle avait perdu de ses couleurs mais on pouvait encore voir ce qui était présent dessus.
Intitulé "Harmonie - Le 3eme jour". C'était un arbre semblable à celui qui se trouvait dans la forêt. Mais celui-ci était déraciné, desséché et abattu au sol. L'arbre avait perdu la vie et gisait au fond d'une grotte.
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Combien de marches y avait-il ? Une centaine ? Non, ce serait encore trop peu. Tiphaine avait l'habitude de se poser des questions inutiles lors de ses moments de panique et de stress. En descendant les escaliers, elle faisait attention au moindre détail ou signe de danger. Entre le bois qui se plaignait et les murs qui se courbaient c'était le bâtiment tout entier qui semblait respirer.
Tiphaine essayait tant bien que mal de ne pas céder à une crise de panique. Elle s'arrêta net lorsqu'elle entendit des voix lui parvenir depuis un balcon au-dessus. Entre deux étages, elle s'assit sur l'escalier et se plaqua contre la rambarde. Elle pouvait entendre distinctement les voix.
-Mais qu'est ce que tu me racontes ?
-Je te dis que je les ai vues, Il les a montées dans leurs chambres il y a quelques heures !
-Cesse de raconter des bêtises, ça ne peut pas être possible.
-Hé vous autres, faites donc moins de bruits et venez plutôt vous coucher, vous allez réveiller toute l'auberge.
La discussion des inconnus se clôtura et une porte par la même occasion. Le silence revint, les grincements de l'édifice continuaient. Qui étaient ces personnes ? Et de quoi parlaient-ils ... ?
Tiphaine trouvait tout cela terrifiant.
Elle reprit sa marche et continua de descendre une à une les marches de l'interminable escalier. Au bout d'une poignée de minutes, elle aperçut ce qu'elle identifia comme étant le rez-de-chaussée. Elle s'empressa de l'atteindre et de poser le pied sur un tapis se trouvant au bas des marches.
L'endroit était spacieux mais vide. Sur les murs qui encerclaient l'espace, plusieurs portes se dressaient, mais aucune d'entre elles ne donnait l'envie de s'en approcher. Le lustre, se trouvant un étage plus haut, abreuvait la pièce de sa chaude lumière, et se trouvant au centre du tapis, Tiphaine put voir toute l'immensité de l'auberge en levant les yeux.
Incroyable. Le plafond devait bien se trouver à une centaine de mètres plus haut. Les étages étaient alors plus visibles. L'escalier qui serpentait sur les façades desservait tous les étages du bâtiment. La construction, défiant tous les types d'architecture, était illuminée par trois grands lustres.
Sortant de ses pensées, Tiphaine chercha méticuleusement une sortie potentielle ou une quelconque trace de sa soeur. Il y avait tellement de portes, il était difficile de choisir. L'une d'entre elle se démarqua. Se tenant en contrebas, elle semblait mener encore un niveau en-dessous.
Tiphaine s'approcha et ouvrit la porte, non sans crainte. Il n'y avait pas de lumière et elle peinait à voir à plus d'un mètre.
Elle tâtonna du bout se son pied le sol en face d'elle. Encore des marches… Celles-ci tremblaient et grinçaient sans qu'elle n'eut encore marché dessus. Elle approchait de quelque chose, sans doute était-ce la base même de l'auberge.
Cette fois ci, les escaliers en colimaçon formaient un passage étroit et même Tiphaine, pourtant petite, rencontrait des difficultés pour se faufiler. Les secousses de la bâtisse paraissaient à présent plus violentes. La petite manqua une marche et trébucha sur quelques marches. La chance fit qu'elle s'en sortit sans aucune égratignure. Elle était maintenant au bas des escaliers. Il ne lui restait plus qu'une seule porte devant elle. Le tremblement soudain des poutres qui l'entouraient la brusqua, et elle s'empressa d'agripper la poignée, pressée d'en finir.
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Ludivine regagna la passerelle d'où elle venait, la tête encore occupée par toutes sortes de questions. Etait-ce vraiment ce qu'elle croyait ? Le symbole de l'harmonie était-il vraiment éteint ? Cet arbre duquel l'harmonie émanait avait disparu ? Si cela était bien réel, il y avait beaucoup à craindre quant à l'état de cet "Equestria". Il y avait bien quelque chose qui ne tournait pas rond, elle l'avait senti une première fois en découvrant cette immense forêt, mais ces tableaux lui firent ruminer des choses bien sombres sur ce "merveilleux" monde. Elle dévala les escaliers, bien décidée à trouver quelqu'un, n'importe-qui, pouvant lui apporter des réponses.
Un cri retentit et elle se figea.
Elle reconnut immédiatement cette voix.
Ludivine n'hésita pas un instant et se mit à descendre les marches deux à deux. Arrivant au rez-de-chaussée, elle bondit vers la porte en contrebas encore ouverte après le passage de sa soeur. Manquant de trébucher sur les dernières marches, elle termina sa course en atteignant une dernière porte. Elle s'arrêta au seuil. Elle avait atteint la sortie de l'auberge.
Stoppée sur le pas de la porte, son regard se porta d'abord sur sa soeur tombée au sol.
Tiphaine, les yeux écarquillés de peur, fixait une forme dans l'ombre de l'immense édifice. Une grande chose, haute de presque deux mètres. Des yeux blancs perçaient l'obscurité. Il s'avança et sortit quelque-peu de la zone d'ombre.
C'était un cheval. Encombré de lourdes et étranges pièces de métal.
Tiphaine se rapprocha de sa jumelle, et en agrippant sa robe de chambre, elle balbutia quelques mots à peine audibles.
-Il...il a...il a parlé.
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| | | #Brony F Frony
Date d'inscription : 27/02/2013 Age : 26 Localisation : quelque part loin en train d'hiberner
| Sujet: Re: [En cours][Aventure][Univers Alternatif][Humain] Les Enfants d'Equestria: L'Auberge des vagabonds Ven 14 Oct - 22:58 | |
| Salut ici~ Voilà après plusieurs semaines et mois de rien...... que je poste le sixième chapitre de ma fanfic, déjà présente sur MLPfiction - chapitre 6:
-Qui..qui êtes-vous ?
Ludivine avait eu du mal à prononcer ces quelques mots, la surprise l'avait figée sur place.
L'étranger, toujours caché dans l'ombre, restait stoïque et muet face aux deux jumelles. Tiphaine se hissa au bois qui ornait l'entrée de l'Auberge pour se mettre debout sur ses jambes, tremblante elle se cachait à présent derrière sa sœur.
-Qu'est ce que... Qu'est-ce que vous nous voulez ?! balbutia la petite, effrayée.
-Mesdemoiselles Ludivine et Tiphaine Camille Charmante, vous m'avez fait peur lorsque vous êtes tombées dans la clairière.
L'étranger avait une voix rauque. Si Ludivine n'était qu'a moitié surprise de voir cet animal parler, elle était cependant étonnée d'entendre l'inconnu prononcer leurs noms. Comment pouvait-il les connaître ?
Il s'avança alors lentement, ses lourds sabots écrasant les brins d'herbes dans un bruit sinistre.
-Mais fort heureusement vous n'avez rien, dit-il en réduisant en miettes les brindilles se trouvant sur son chemin.
Il ne se trouvait plus qu'à quelques pas de Ludivine. Tiphaine s'était écartée brusquement pour se mettre à l'abri dans l'Auberge d'une démarche maladroite, sa sœur n'avait quant à elle eu qu'un léger mouvement de recul.
Elle n'arrivait pas à décrocher ses yeux de cet être si...mystérieux. Quelque chose en lui inspirait plus la sympathie que la peur. L'animal fit alors deux pas de plus et sortit de l'ombre, dévoilant son apparence à la lueur de la lampe suspendue à l'entrée.
C'était un cheval au pelage gris sombre et aux mèches noires qui retombaient sur son front, malgré son encolure solide il avait l'air fatigué, des veines parcouraient son corps et des rides marquaient son visage. Ludivine remarqua qu'il portait sur son dos une étrange selle, autour de laquelle s'enroulaient cordes et chaînes, mais ce qui retenait particulièrement son attention étaient ses yeux. D'un blanc perçant l'obscurité, brillants et sans pupilles.
L'inconnu baissa alors la tête comme pour s'incliner face à la fillette. Etait-ce une salutation?
Comme portée par une envie insoutenable, Ludivine leva doucement son bras, tendant la main vers le front de l'animal. Tiphaine, quant à elle, serrait les dents et hésitait à retenir son inconsciente de sœur. Qu'était cette...cette immonde chose ? Une créature sortie des Enfers ? Hantant les cauchemars et avalant les rêves ? Sa peau devait être rocailleuse et à la seconde où Ludivine aurait posé sa mains, se jetterait sur elle.
La main toucha le front de l'animal. C'était doux.
La paume de sa main caressant le poil du cheval, Ludivine ne cessait pas de rêver depuis son arrivée dans ce monde. Comment aurait-elle pu imaginer un seul instant, rencontrer et toucher un Equestrien ? Mêmes ses rêves les plus fous et ses vœux les plus profonds ne lui avaient permis une telle chose. Dans cet élan agréable, elle se prit même à gratter le pelage de l'inconnu. Celui-ci semblait apprécier et releva alors la tête. Il prit alors la parole et brisa le silence qui s'était installé.
-Êtes-vous perdues ? Votre chambre est la numéro 117 et se situe au 3ème niveau.
-Euh...nous...nous voulions sortir un peu...prendre l'air, balbutia Ludivine maladroitement, encore stupéfaite de ce qu'elle vivait.
Elle ravala sa salive et reprit.
-Excusez moi...mais qui êtes vous ?
-Oh, je vous prie d'excuser mon impolitesse, mon nom est Erwan Wandriese, tireur, navigateur et gardien de l'Auberge des Vagabonds, à votre service, dit-il en s'inclinant de nouveau.
-"Tireur" ? ..."Auberge" ?
Ludivine, après quelques seconde de réflexion, leva la tête pour y voir l'immense structure de bois. Tentant en vain d'apercevoir le sommet de la bâtisse. Était-ce "l'Auberge" ?. Comment cette immense bâtisse s'était-elle retrouvée au milieu de la forêt ?
-Cela fait des décennies que je mène l'Auberge à travers le monde, expliqua le Gardien. Ceux dont l'esprit est évasif et le cœur est voyageur sont les bienvenus dans ma propriété.
-Vous...vous tirez cette...auberge.. tout seul ? demanda Ludivine en réalisant l'absurdité de ses mots.
-Et oui ma petite, mon dos n'est pas encore assez rouillé pour laisser tomber ces braves gens, ils voyagent jour et nuit pour atteindre leurs destinations...D'ailleurs il vous faut dormir, vous devriez retourner à vos lits, déclara le cheval. Vous devez être épuisées, nous discuterons demain au petit déjeuner.
Il adressa un regard à Tiphaine, cachée dans l'Auberge, de ses yeux blancs qui ne laissaient voir aucune expression.
Ludivine avait mille et une questions et s'apprêtait à déverser son flot de paroles lorsque l'étranger l'arrêta dans son élan, avec une dernière phrase.
-Sachez seulement que vous êtes en sécurité ici, ne vous inquiétez pas.
Dans sa voix résonnait une sincérité et une gentillesse qui ne laissaient aucun doute.
Sur ces mots, Ludivine décida de ne rien ajouter. Il avait raison, rien ne servait de précipiter les choses, la journée avait été longue et la fatigue n'aiderait pas à réfléchir. Ludivine acquiesça d'un signe de tête et retourna auprès de sa sœur, l'aidant à se relever et la serrant dans ses bras pour la rassurer. Pour une fois, c'était Tiphaine qui avait besoin de soutien.
La porte de l'entrée se ferma derrières elles. L'aidant à marcher, Ludivine épaula sa sœur en lui chuchotant des paroles rassurantes. Tiphaine tremblait des pieds à la tête, elle ne savait plus quoi penser de tout ça. Il leur fallut une vingtaine de minutes avant d'atteindre le troisième niveau. Sur le chemin, elles n'avaient croisé aucun autre locataire, et alors que Ludivine posait sa main sur l'étrange poignée de porte, la lumière orangée s'éteignit et laissa place à une douce lumière bleutée.
Ludivine admira de nouveau les lieux, plongés dans l'obscurité. Les murs ne bougeaient plus, et les poutres ne grinçaient plus. L'Auberge était à l'arrêt.
Ludivine actionna la poignée à la drôle de forme, l'observant de plus près. La curieuse forme en "U" était destinée à s'adapter à la forme d'un sabot. Dans une certaine logique c'était tout à fait normal, les locataires ne devaient jamais avoir vu d'humains. Pourtant ce "Erwan" n'avait semblé aucunement surprit, il avait même eu l'air de les connaître, qu'est-ce que cela voulait dire ?
Tiphaine alla s'asseoir fébrilement sur un des lits, se remettant peu à peu de ses émotions. Elle était plongée dans d'intenses réflexions. Elle déclara finalement sombrement :
« -Nous ne pouvons pas rester ici.
-Mais...
-Nous devons sortir d'ici et retourner chez nous, auprès de la nourrice, elle doit être morte d'inquiétude !
-Et bien je m'en fiche ! Tu ne vois pas ce qui nous arrive ? s'écria Ludivine. Nous sommes enfin sorties de notre prison pour...pour vivre !
-Je n'ai pas confiance en... en ces choses !
Ludivine se retint de lui lâcher une salve de répliques. Elle lui tourna le dos.
-Va t'en si tu veux...mais je ne te suivrai pas, dit-elle fermement en croisant les bras. Et tu auras du mal à retrouver la chambre dans cette forêt. »
Tiphaine ne répondit pas et dut bien admettre qu'elle n'avait pas du tout envie de remettre les pieds dehors, cette forêt sombre lui faisait terriblement peur. Non, elle n'oserait pas.
Ludivine rejoignit son lit à son tour et s'allongea sous la couverture, tournant toujours le dos à sa sœur. Fermant les yeux et calmant comme elle le pouvait ses pensées, elle se laissa alors porter par le doux silence de la nuit. Elle sentit une main froide l'enlacer.
Il semblait que Tiphaine ne désirait qu'une seule chose: rester auprès de sa sœur.
Posant la main sur celle de sa jumelle, malgré leur désaccord, Ludivine était maintenant rassurée de ne pas être seule. Un long grincement traversa toute la chambre, et les ballotements de l'édifice reprirent. L'Auberge s'était remise en route.
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Un courant d'air vint caresser la joue de Ludivine, la fenêtre de la pièce s'étant ouverte, elle avait laissé le vent s'engouffrer dans la chambre. Elle cligna des yeux en se réveillant. Seraient-elles finalement sorties de cette forêt ?
La petite mit quelques instants à se défaire de sa couverture et de sa fatigue qui l'emportaient dans la somnolence. Se frottant les yeux, Ludivine regarda au-travers de la grande fenêtre. Il fallait croire qu'elles n'étaient pas encore sorties de la forêt, et il faisait toujours aussi sombre. Combien d'heures avaient-elles bien pu dormir ?
Ne serait-ce que pour la fenêtre, Ludivine adorait cette chambre.
Elle se remémora les évènements de ces derniers jours, afin de se remettre les idées en place et enfila ensuite une robe de chambre qui avait été posée sur le bord de son lit. Le vêtement n'était pas adapté à elle cependant ; il était beaucoup trop grand et deux manches de trop trainaient sur le sol.
Probablement cousu pour un corps bien différent d'elle.
La petite jeta un dernier regard en arrière, s'assurant que sa sœur se reposait bien. Tiphaine semblait dormir paisiblement. Ludivine rejoignit alors la passerelle, d'où elle pouvait entendre de nombreuses voix, qui s'élevaient depuis le rez-de-chaussée. Apparemment, tous les locataires de l'Auberge s'étaient réunis pour partager un copieux petit déjeuner à en juger l'odeur de pain chaud et de lait chocolaté.
Elle n'avait pas mangé depuis un jour et son ventre gémissant le lui rappelait.
Elle longea le mur et alors qu'elle allait s'engager dans le grand escalier, une voix l'interpella.
« -Tu n'es pas avec ta sœur ?
Ludivine se retourna et reconnut Erwan le Gardien.
-Euh... elle dort encore... elle ne se sentait pas très bien.
-Bien... J'imagine que tu dois avoir faim, je t'en prie suis-moi dans mes appartements, dit-il d'une voix calme. Nous pourrons discuter calmement. »
Ludivine n'était pas contre, des éclaircissements et des réponses l'intéressaient assez. Bien qu'elle sache le nom de son interlocuteur, elle ne savait toujours pas vraiment à qui elle avait à faire. Elle acquiesça et le rejoignit.
Le Gardien de l'Auberge prit un chemin qui ne passait pas par les grandes allées ou passerelles, mais par l'un des couloirs qui faisait de l'Auberge un véritable gruyère. Ces couloirs mal éclairés et tortueux se prolongeaient sur plusieurs dizaines de mètres, s'accompagnant d'embranchements, de croisements, de montées, de descentes... En somme, un impressionnant labyrinthe dans lequel il y avait matière à se perdre.
Ludivine, qui ne pouvait se retenir d'attendre qu'ils aient atteint leur destination, commença à poser ses questions.
« -Combien y'a t-il de pièces ? Cet endroit semble infiniment grand.
-Hum... A vrai dire, ces pièces là n'ont pas servi depuis longtemps.
-Ah ?
-Cela fait bien longtemps que les chambres se font plus nombreuses que les locataires, éclaircit Erwan. Je te conseille d'ailleurs de ne pas t'y aventurer, l'Auberge n'en fait qu'à sa tête et l'ordre de ces salles et ces couloirs ne cesse de changer.
A ces mots, qui imposaient plus de questions qu'ils ne fournissaient de réponses, Ludivine ne put s'empêcher d'exprimer sa confusion.
-Mais si c'est dangereux...pourquoi prendre ce chemin ?
-Ah. On ne peut rien te cacher... c'est un autre accès à mes appartements plus discret, avoua t-il avec un léger sourire. J'aimerais que l'on s'entretienne un instant avant que tu ne fasses la rencontre des autres.
Ils arrivèrent face à une porte de bois aux reliefs finement sculptés.
-Mais ne t'inquiète pas, malgré mon grand âge je ne me suis jamais perdu en traversants ces couloirs, ajouta t-il avec amusement.
Après avoirs attendu quelques secondes, la porte en bois s'ouvrit dans un léger grincement. Ludivine, bouillonnante de questions, entra la première dans ce qu'elle avait deviné être un monte charge.
La fillette fut un court instant étonnée de voir que la minuscule pièce pouvait accueillir l'imposant cheval. La porte se referma, un mécanisme s'enclencha et la plateforme se mit à descendre.
-Quel est.. Quel est exactement cet endroit ? Cette Auberge... A quoi sert-elle ?
-Oui je comprends ton incompréhension, j'ai moi même été intrigué à première vue par cette bâtisse, dit-il en regardant le vide. Je l'ai héritée de mes parents...
Il se tut subitement.
-J'imagine avoir fait ce qu'ils attendaient de moi.
Ludivine observa alors attentivement l'expression de l'animal, il était comme parti dans ses pensées. Elle baissa la tête lorsqu'Erwan revint à lui.
-J'admets ne plus me souvenir pour quelles raisons ils me l'ont donnée exactement.
-Et qui sont ces gens qui habitent l'Auberge ? demanda la petite, gênée d'avoir posé une question personnelle. Pourquoi vivre ici plutôt que dans les villes ?
Le cheval resta muet, comme hébété de ce que la fillette venait de dire.
-Mmh...Et que sais-tu de ces "villes" ? demanda-t il, se penchant vers elle.
Le ton qu'il employait soudainement était pour le moins surprenant, plus ferme et sérieux tout à coup.
Ludivine intimidée se refusa à répondre des noms tels que "Canterlot", "Manehattan" ou même "Ponyville". Peut-être n'était-ce pas une bonne chose d'avoir découvert ce monde au-travers d'une série de dessin-animé.
-Oh...heu.. Et bien, j'imagine qu'il doit y avoir des villes...n'est-ce pas ? »
Un petit son de cloche mit fin aux bruits d'engrenage, faisant signe que l'ascenseur était arrivé à l'étage désiré. Le Gardien effaça dans le même temps l'air sérieux qu'avait pris son visage.
« -Heu oui...mais à vrai dire il n'y en à qu'une seule que l'on pourrait qualifier de "ville", hésita le cheval, sortant aussitôt de l'ascenseur. »
Ludivine continua à le suivre tandis qu'il se dirigeait vers une large porte. De toute évidence, il valait mieux ne pas trop parler de la série télévisée, par crainte de la réaction qu'aurait Erwan.
Il ouvrit la porte en la poussant d'un coup de museau, dévoilant alors une pièce de forme ovale, et, bien qu'étroite, elle fourmillait d'objets, de tableaux, de meubles de différentes formes. Tout le mobilier semblait risquer de s'écrouler au moindre mouvement.
« -Je t'en prie, installe-toi, invita le Gardien, désignant deux énormes pouf séparés par une petite table basse. »
Elle s'installa confortablement et examina l'étrange objet qui était posé sur la table. C'était un plateau, sur lequel des gravures décrivaient des cercles. Deux petites boîtes étaient disposées de part et d'autre du plateau.
Ludivine fut extirpée de ses pensées lorsque le gardien revint en poussant un petit plateau à roulette sur lequel était posé une tasse.
« -Prends donc ceci, ce n'est pas grand-chose, mais tu pourras te satisfaire à ta guise tout à l'heure. »
Ludivine prit avec plaisir la tasse et remercia Erwan en le gratifiant d'un sourire. Après avoir bu une gorgée elle devina que c'était une tisane.
« -Mmh...qu'est-ce que c'est ? demanda Ludivine en désignant le plateau de bois.
-Probablement mon occupation favorite lorsque je suis seul, répondit le cheval en s'installant à son tour autour de la table basse. Certains n'y voit qu'un banal jeu mais pour ma part cela m'aide à réfléchir...Veux-tu y jeter un coup d’œil ?
-Oh oui bien sûr, répondit Ludivine en terminant sa tisane. »
Le Gardien sourit.
D'un geste de sabot, il ouvrit le petit boitier de bois, sortit et disposa sur le plateau cinq pions bien distincts. A son tour Ludivine ouvrit son boitier et attrapa ses pions.
Elle examina les pièces de plus près. Chacune d'entre elles avait été taillée minutieusement et au vu des détails présents, cela aurait pu être le travail de fourmis. Il y avait aussi gravé un nom pour chacun d'eux.
Sur le pion de la maison était gravé "Famille"
Sur le pion du drapeau était gravé "Patrie"
Sur le pion de l'épée était gravé "Ennemi"
Sur le pion du fer à cheval "L'inconnu"
Sur le pion d'une plante était gravé "L'Être"
Drôle de jeu, pensa Ludivine en fronçant les sourcils.
Elle imita alors les gestes de son partenaire en posant les pions sur les différents cercles du plateau.
« -C'est simple. Chacun des pions doit être posé sur un des cercles présents de ton côté du plateau, expliqua t-il. Tu disposes par tour d'un certain nombre d'actions possibles. Il y a une dizaine de tours en tout. »
Ludivine peinait à comprendre, mais les inscriptions sur les bords du plateau l'aidaient un peu. Y'avait-il un objectif ? Comment faisait-on pour gagner ?
Le Gardien commença.
« -Quels sont ces endroits ? demanda Ludivine en regardant les tableaux montrant divers paysages.
-Ce sont les horizons que cette demeure a parcourus, répondit alors le cheval en déplaçant un pion d'un geste de la patte. J'avoue - et je le dis sans prétention - me souvenir de ces lieux dans les moindres détails. »
Ludivine bougea à son tour un de ses pions, elle avait compris en lisant les inscriptions, qu'il lui fallait préserver ses pions à l'épreuve que lui réservait la case où ils se trouvaient. Elle reprit la parole :
« -Vous avez parcouru tous ces endroits ? Tout seul ? Comment faites-vous pour vous y rendre ? Et qu...
-Ahah...doucement petite. Tu sais je ne suis plus dans la fleur de l'âge, répondit le Gardien en déplaçant un autre de ses pions. Il n'y a pas de secret jeune fille. Je n'ai fait que suivre mon instinct... et je me suis mis à marcher. »
-Et...Vous l'avez fait...En tirant cette immense auberge ? demanda Ludivine en bougeant son pion.
-Oh oui, tout à fait. Seuls les ignorants de mauvaise foi et les aveugles pourraient affirmer le contraire. »
L'animal avait prononcé sa dernière phrase comme si cette question avait atteint sa fierté. Il déplaça un autre de ses pions sans rien ajouter. Ludivine se rendit alors compte qu'elle n'avait joué qu'avec deux de ses cinq pions, tandis que lui, jouait avec la totalité des siens. Certainement, elle n'avait pas compris toutes les règles du jeu, mais cela lui convenait pour le moment.
« -Euh...Tout à l'heure, vous avez parlé d'une ville... Y allons-nous ?
Il y eut un petit silence avant que le Gardien ne réponde.
-Non...aucun de nos locataires ne désire s'y rendre, répondit l'animal d'un ton las.
-Mais...Elles s'y trouvent là-bas non ?
-"Elles" ?
-Eh bien...les Princesses.»
L'animal s'arrêta alors et se figea. Une mine sévère sur le visage.
« -Et les Eléments d'harmonie ? Twilight, Rarity, AppleJack, Rainbow Dash, Pinkie et Fluttershy ? s'exclama Ludivine insistante. »
Il y eut bien une minute de silence, avant que le Gardien ne bouge sa dernière pièce de bois, mettant alors fin à la partie.
« -Je ne vois pas de qui tu parles. »
Ludivine, déçue, baissa la tête, remarquant bien l'étrange réaction du Gardien. Peut-être s'était elle trompée sur toute la ligne, peut-être n'était-elle pas à Equestria.
Le Gardien reprit la parole :
« -Hé bien voilà, nous avons terminé.
-Vous avez gagné...
-"Gagné" ? Mais ma petite, dans ce jeu il n'est pas question de « gagnants » ou de « perdants »... Du moins moi, je ne le vois pas comme ça, rectifia le cheval.
-Mais il vous reste quatre pions... Je n'ai pu qu'en préserver que deux, dit Ludivine en désignant ses pions "Famille" et "l'Être".
-Ne t'en fais pas, tu feras différemment la prochaine fois. »
Sans doute avait-il raison. Ludivine devait reconnaître qu'elle n''avait pas tellement compris ce drôle de jeu. L'étalon souriait, il semblait satisfait de la partie.
« -Oh mais suis-je bête, tu dois avoir faim et tu n'as pas encore pris ton petit déjeuner ! s'écria le Gardien en se relevant. Va donc te servir au rez de chaussée. »
Il lui désigna une porte qui se fondait dans le mur de bois, elle passait inaperçue avec tous les objets présents dans la pièce.
« -J'enverrai quelqu'un porter le déjeuner à ta sœur, ajouta Erwan. »
Ludivine posa sa main sur la drôle de poignée, avant que le Gardien n'ajoute une dernière chose.
« -Et ne te vexe pas s'ils paraissent surpris, je les ai prévenus et leur ai parlé "d'invités spéciaux"... Mais il est vrai qu'il est rare de recevoir des locataires telles que vous. »
Voilà c'est tout pour aujourd'hui, le prochain chapitre ne devrait pas mettre autant de temps à arriver |
| | | #59FallenPain Brony squatteur
Date d'inscription : 10/05/2015 Localisation : A la tête de la 59 ltd
| Sujet: Re: [En cours][Aventure][Univers Alternatif][Humain] Les Enfants d'Equestria: L'Auberge des vagabonds Sam 15 Oct - 8:41 | |
| Ouuuuuaaaaaaaaah un fantôme !!! Je n'y croyais plus ! Je vais lire ça tout de suite ! Mon avis dans un EDIT de ce post, bientôt ! EDIT : Vivement la suite. C'est toujours plutôt bien écrit et l'intrigue se développe (assez peu, c'est vrai) Attention, j'ai relevé quelques fautes. Que fait ton correcteur ? Dans le paragraphe contenant la phrase : "Hantant les cauchemars et avalant les rêves ? Sa peau devait être rocailleuse et à la seconde où Ludivine aurait posé sa mains, se jetterait sur elle." Il manque un "elle" (ou un "cette créature") : "Hantant les cauchemars et avalant les rêves ? Sa peau devait être rocailleuse et à la seconde où Ludivine aurait posé sa mains, elle / cette créature se jetterait sur elle." "La porte de l'entrée se ferma derrières elles. L'aidant à marcher, Ludivine épaula sa sœur en lui chuchotant des paroles rassurantes." Pas de "s" à "derrières", dans "derrière elles". "Pourtant ce "Erwan" n'avait semblé aucunement surprit" "Surprit" devrait s'écrire avec un "s" et non un "t" : "Pourtant ce "Erwan" n'avait semblé aucunement surpris" "Ludivine n'était pas contre, des éclaircissements et des réponses l'intéressaient assez. Bien qu'elle sache le nom de son interlocuteur, elle ne savait toujours pas vraiment à qui elle avait à faire." On utilise la forme "avoir affaire" et non "avoir à faire" dans ce genre de situation. "Ludivine n'était pas contre, des éclaircissements et des réponses l'intéressaient assez. Bien qu'elle sache le nom de son interlocuteur, elle ne savait toujours pas vraiment à qui elle avait affaire." "-Heu oui...mais à vrai dire il n'y en à qu'une seule que l'on pourrait qualifier de "ville", hésita le cheval, sortant aussitôt de l'ascenseur." Pas d'accent sur le "a" : "-Heu oui...mais à vrai dire il n'y en a qu'une seule que l'on pourrait qualifier de "ville", hésita le cheval, sortant aussitôt de l'ascenseur." "-Probablement mon occupation favorite lorsque je suis seul, répondit le cheval en s'installant à son tour autour de la table basse. Certains n'y voit qu'un banal jeu mais pour ma part cela m'aide à réfléchir...Veux-tu y jeter un coup d’œil ?" voient, au pluriel. "-Probablement mon occupation favorite lorsque je suis seul, répondit le cheval en s'installant à son tour autour de la table basse. Certains n'y voient qu'un banal jeu mais pour ma part cela m'aide à réfléchir...Veux-tu y jeter un coup d’œil ?" et un peu plus loin, boîtier s'écrit avec un accent circonflexe : "boîtier" et non "boitier". "Sans doute avait-il raison. Ludivine devait reconnaître qu'elle n''avait pas tellement compris ce drôle de jeu. L'étalon souriait, il semblait satisfait de la partie." Erreur de typo, il y a deux apostrophes à "n'avait". |
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