Ce matin-là, comme tous les matins que la généreuse princesse du jour faisait, le soleil se levait et caressait de ses rayons bienfaisants les toits de chaume, de tuiles et d'émail qui avaient poussé çà et là sur la riche et belle terre d'Équestria. L'astre étincelant repoussait cette fois encore les nappes glaciales des brumes matinales qui avaient inondé les vallées du royaume avec la complicité de la nuit et des vilains tours qu'elle pouvait jouer à l'abri des regards, et dans les mignonnes petites demeures qui piquetaient le vert émeraude du paysage de leurs vives couleurs, les poneys ouvraient les yeux, les laissant s'habituer à la lumière, découvraient leur environnement comme s'ils le voyaient pour la première fois, puis s'étiraient en baîllant et soupiraient de bonheur, remerciant comme chaque matin la jument du soleil de cette magnifique journée dont elle leur faisait grâce, prêts à rendre celle-là encore plus enchantée que la précédente.

Il y avait ces poneys-là, bien sûr. Et il y avait aussi celle qui, comme chaque matin, ouvrait les yeux et ne ressentait que le désappointement.

Le petit village de Des Trots était coupé en deux par une rivière claire que les habitants de là-bas nommaient « L'Ire Humeuse », et qui coulait ici depuis aussi longtemps que mémoire de poney pouvait se souvenir, charriant ses puanteurs d'un bout à l'autre de la bourgade, non sans épargner le petit bosquet qui se trouvait à l'écart de la ville, loin des regards ; c'est ici qu'un élément de la communauté, honni par ses semblables et mis à l'écart par souci de préserver la bonne morale et l'image du village avait trouvé refuge, et c'est de celui-ci dont nous traiterons dans cette histoire.

Elle s'appelait Roxanne ; comme chaque matin, quelque chose la tira du royaume des rèves dans lequel elle avait fui cette nuit encore, et elle se réveilla en sursaut, éblouie par la clarté matinale, roulée en boule mais tremblante comme une feuille, de froid et de peur. Sans perdre de temps, son estomac émit un gargouillis pour la rappeler à l'ordre alors qu'un à un, elle reprenait le contrôle de ses sens, immobile, terrée sous la voûte instable d'un tas de planches qu'elle appelait « maison ». Elle mit le nez dehors, reniflant l'air humide, tentant d'y déceler quelque odeur étrangère derrière le parfum d'hydrogène sulfuré qui nimbait l'air et irritait les voies nasales, mais il n'y avait rien, alors elle quitta son refuge, et regardant les alentours pour s'assurer qu'il n'y avait personne, elle tâcha de rejoindre un pré sauvage qu'elle connaissait bien, et comme ses ancètres avant elle, Roxanne baissa la tête et mordit une touffe d'herbe qui dépassait, et mâcha longuement ; la saveur amère du petit déjeuner la fit grimaçer, et cela allait sûrement lui donner des ballonnements, mais il n'y avait rien d'autre, alors elle persévéra, se concentrant sur la chaleur agréable du soleil qui séchait son pelage café et le faisait luire ; le soleil ne faisait pas de distinction sur les créatures à qui il prodiguait ses bienfaits. Il ne demandait pas de nom ; il ne jugeait pas. Lorsqu'elle fut rassasiée, au moins pour un temps, elle se décida à passer à l'étape suivante, celle de la toilette. L'hiver, son pelage crasseux faisait des nœuds et elle faisait peine à voir, et les temps étaient encore plus difficiles, mais la belle saison commençait tout juste, et il était exclu de faire preuve de laissé-aller ; ne perdant pas de temps, Roxanne reprit la direction de son logis, et les ablutions purent commencer.

Elle se roula par terre une fois, puis deux ; restant un moment sur le dos, les quatre sabots tendus vers le ciel bleu, songeuse, Roxanne se demanda ce que c'était que de marcher sur les nuages comme les poney à ailes qu'elle voyait quelquefois traverser le firnament, tâches colorées sur un bleu immaculé, puis elle se roula de nouveau sur le sol de terre battue, soulevant un nuage de poussière, et parce qu'elle aimait ça, comme tous ceux de son espèce. Couverte de sable, elle plongea un sabot méfiant dans l'eau murmurante, le retira vitement, puis serra les dents et fendit la surface de l'onde ; le courant débarassa son poil et sa crinière de la poussière et de la crasse, emportant ceux-ci comme une longue traînée brune qui s'étira au fil du courant, et Roxanne plongea la tête sous l'eau, puis la ressortit avec vigueur, sa crinière qu'elle avait fort brune aspergeant les environs d'une myriade de gouttes étincelantes. Son bain terminé, la jument ressortit à pas lourds de l'Ire Humeuse, puis s'ébroua, et se trouva un coin de soleil entre les branches pour y laisser sécher son crin, étendue à plat ventre sur l'herbe. Le vent soufflait avec douceur, et il eut tôt fait d'emporter l'humidité qui ruisselait le long des mèches de poils de la jument, et celle-ci fût bientôt sèche ; elle entendit une branche craquée et redressa la tête, et c'est dans cette position ridicule qu'un solide étalon portant un panier en osier entre les dents la surprit sans crier gare ; ils se regardèrent longuement, sans bouger, et ce fut Roxanne qui rompit le contact, et elle soupira de résignation et indiqua son antre d'un geste de la tête. Il y entra, elle l'y rejoint, et la journée de Roxanne prit son véritable tournant.

Son visiteur avait disparu, la laissant tristement reposer dans un coin du refuge sur une couverture en lambeaux en compagnie de quelques quignons de pain sec, d'une motte de beurre et d'une flasque d'alcool fort et bon marché, car tel était le prix des visites pour ceux qui voulaient voir Roxanne. Celle-ci savait qu'une autre séance de roulé-trempé-s'ébrouer l'attendait, mais auparavant, elle prit le temps d'essayer de se rappeler à quel moment sa vie avait sombré aussi profondément dans le plus vil des échecs.

La vieille pouliche cherchait dans sa mémoire encombrer les bribes d’un passé depuis bien longtemps révolu. Il fut un temps ou son petit monde ressemblait à celui des poneys de l’autre rive. En ce temps-là elle vivait bien loin de Trot. Son destin était bien loin que tout ce que sa cutie mark avait pu vouloir dire et fut une aventure bien singulière. Elle était devenue au fil des ans l’incarnation même de ces légendes urbaine que l’on se raconté dans les pubs et autres bar-trou-a-rat, ou l’ami d’un ami avait vécu(ou bien était témoin) tel ou tel chose. Eh bien l’ami de l’ami en question s’était-elle la plupart du temps.

Elle n’avait pourtant rien demandé à personne. Elle avait juste eu la malchance d’être un jour trop amical avec le mauvais poney. Roxanne tenté de se souvenir des circonstances de cette rencontre qui bouleversa sa vie. Face à la rivière elle entra peu à peu dans un état second. Peut-être était-ce dû au cidre qu’elle ne se rappeler pas avoir entamé ou aux vapeurs du cuir tanné séchant à côté de sa cabane mais cela lui importer peu finalement car le flux des eaux coulant à la droite de fenêtre finirent par étiré vers l’horizon la transportant bien des années auparavant dans sa mémoire.

Avant de la rencontrer elle était une pouliche fort sympathique et souriante comme toute les autres ou presque elle eut très jeune sa cutie mark qui rester une énigme totale pour les poneys et même elle n’avait pas réellement compris en quoi le fait de manquer de se faire écraser par un piano pouvait lui avoir révéler une destinée toujours aussi nébuleuse à ses yeux. Pourtant cela ne l’empêchais pas d’avoir la vie la plus heureuse du monde. Elle avait une famille aimante, des amis adorables et un fiancé attentionné. Rien n’aurait pu annoncer le déclin de son monde parfait. Elle avait dix-neuf ans quand tout cela ce produit.

A cette époque elle n’avait même pas encore quitté sa petite ville natale de Jamhoof, un des hameaux les plus peuplé du sud est d’Equestria. Rien de passionnant ne s’y était jamais produit et toutes les familles étaient amis sur plusieurs générations. Dire qu’il ne se passerait jamais rien las bas aurait pu être un euphémisme si le capricieux destin n’eus pas la facétie de faire venir La pouliche grise en ville. Elle n’expliqua d’ailleurs jamais à Roxanne comment elle avait atterri là par ailleurs. Roxanne revenait comme tous les jours de la bibliothèque ou elle travaillé, bien qu’elle passait plus de temps à lire plutôt qu’à ranger les livres ou refaire les rayonnages. Elle laissé ces tache a sa responsable, une licorne maniaque.

La pouliche au pelage café s’occuper de l’accueil et elle pouvait clairement se permettre de lire étant donné la fréquentation des lieux. Elle se passionné pour les récits légendaires sur les princesses du jour et de la nuit qui affrontèrent dans les temps anciens les ennemis de l’harmonie. Elle voué une admiration sans borne pour les magnifiques juments ou pouvoir apparemment sans limite et rêvé de les rejoindre dans une de leurs aventures en tant que personnage secondaire. La pouliche avait dans les livres les aventures qu’elle souhaiter voire un jour se dérouler sous ces yeux.

C’était un monde ou l’imagination était la seul limite et où il y avait encore des défis. Car si il y avait bien une chose qui exaspérait secrètement Roxanne c’était bien cela. Jamais dans sa vie elle n’eut à affronter de problème insurmontable ou de situation dramatique exigeant un sacrifice qui l’aurait amené à grandir. Non elle ne vivait pas dans un roman d’aventure trépident mais plutôt dans la fin heureuse d’un conte depuis longtemps terminées. Secrètement elle croyait au pouvoir du hasard au-dessus de celui de l’harmonie. Elle espérait qu’un jour sa vie prenne un nouveau tournant inattendu l’amenant elle et ces proches vers quelque chose de plus excitant.

Ce jour-là elle était absorbée par la biographie de Starswil le barbu. La matinée était comme à l’accoutumé très calme, cette même matinée que Roxanne avait vécu des centaines de fois, elle aimé son calme aussi surement qu’elle le haïssait. Pourtant tout cela fut rompu de la manière la plus spontané qui soit. Un dragon de la taille d’au moins deux étalons traversa la porte projeté par un violent impacte et vint s’écraser sur le comptoir de Roxanne qui mit plusieurs secondes à prendre de conscience de qui venait de se passer. La créature étalé sur le flan avait le corps recouvert d’écailles pourpre et une crête doré qui partait de sa queue jusqu’à la base de ces deux cornes. Au moment où la pouliche se pencha vers elle pour l’observer son œil reptilien brillant comme des flammes s’ouvrit et la créature se redressa immédiatement sur ces deux pattes. Arrière pour faire face à un opposant invisible derrière la masse de la créature.

Inconsciente du danger la jeune Roxanne étiras son coup afin d’apercevoir la chose qui provoqua cet entrée fracassante. Le dragon feulé a la manière d’un prédateur menaçant et dans la lumière matinale une pouliche a la robe grise se dressé fièrement victorieuse, Elle avait un regard violet profond, confiant et emplis de la malice des héros invincible. Sa crinière était faite de longues dreadlocks plus foncé que son pelage qui allié a sa haute taille et sa fine taille donné à cette terrestre une grâce menaçante. La forte impression qu’elle fit a Roxanne fut pourtant de courte durée car elle s’exclama d’une voix relativement grave pour une femelle mais aussi très enjoué.

« -C’est toi le chat ! »

Puis elle prit une petite boule noir dans le creux de son sabot et la jeta au sol ce qui provoqua un épais nuage de fumé. Le dragon déploya alors ces aille elle les agita de sorte a dissipé la fumé mais la pouliche avait disparu. Le dragon rugit alors et quitta la bibliothèque sans un mot. Roxanne regardé maintenant les portes défoncer de la bibliothèque avec un sourire béat. Jamais une journée n’aurait pu être plus parfaite a ces yeux ne pouvant se contenir davantage elle sautilla en cercle pendant une bonne minute en chantonnant puis un sifflement vint s’ajouter à son flot de parole approximative et désordonnées.

La bibliothécaire se stoppa net et fut percuter par derrière et s’écroula écraser par un autre poney. Elle tourna la tête pour identifier l’étranger et tomba sur la plus étrange Cutie mark qu’elle n’ait jamais vu. Elle représentait un cercueil prise alors d’effroi la bibliothécaire se dégagea dans un cri de terreur. Ayant trop lu elle assimila cette cutie mark a un présage de mort et crus être suivis par le poney faucheur lui-même. Un simple regard sur la pouliche en face d’elle la plongea dans la confusion la plus totale, il s’agissait de la jeune jument au dreadlocks qui avait disparu à peine quelques minutes.

« -Wah ! Ça c’était de la cascade ! S’exclamât la pouliche grise en se relevant.

-Qui êtes-vous ? Balbutia Roxanne.

-Moi ?! Ah ouais ben je m’appelle Greymina Ellen Pie mais mes amis m’appellent juste Mina ravis de te rencontrer.

Roxanne déglutis.

-Vous allez m’emmenez avec vous ?

-Hein ?! De quoi tu parles ?

-Votre cutie mark vous êtes moissonneur de poney non ?

La pouliche grise jeta un coup d’œil à son flan et s’esclaffa.

-Par Celestia on me l’avait jamais faite celle-là ! Je suis pas la mort je suis juste croquemort.

-Vous mangez des morts !? Tressaillis Roxanne.

-Mais nan voyons mon travail c’est juste de prendre les corps et de les recyclés.

-Quoi ?

-Laisse tomber la plupart des poneys veulent pas connaitre les détails. Je suis Désolé pour Diego quand on joue a chat on se laisse un peu emporter parfois. Je payerais pour les réparations.

Roxanne fut tout simplement perdue au milieu de ce fracas d’information trop intense pour une pouliche qui jusque-là n’avait jamais rien vécu de singulier. Elle perdit alors connaissance sans se douté que sa vie venait de changer à tout jamais.