Cela fait un certain temps maintenant, tiens depuis au moins le début de l'humanité, que les hommes se rassemblent pour former des groupes. Certains vont bâtir ensemble de grandes choses, d'autres moindres. Au fil du temps, du développement économique et du confort familial, les groupes se sont de moins en moins orientés vers la survie, et plus vers les loisirs ; ainsi sont nées grandes quantités de ce qu'on appelle aujourd'hui "subculture".

Le principe d'une subculture est d'exploiter au maximum, dans toute sa complexité, le plus profondément possible [...] bref de maîtriser une structure d'information. En l’occurrence, les bronies, dont chacun de nous fait plus ou moins partie selon son estime de lui, ont formé un grand réseau autour des petits poneys roses qui rient et qui sourient dans l'allégresse et l'humour (encore heureux sinon bienvenue chez les maniaco-dépressifs) : musiques, "fictions", bref l'art dans toutes ses formes y passe, ainsi que de nombreux rassemblements (bronycon, exclamations !).

C'est génial !

Sauf que.

Si on laisse de côté TOUS les petits problèmes affectifs et émotionnels, qui font que telle ou telle personne, qu'elle soit normale, malsaine, victimisée, psychotique ou schizotypique, aime explorer le concept des petits poneys (et rien de mal là-dedans, je me revendique moi-même dans le mouvement), on remarque un problème : quand on parle de "passion", de centres d'intérêt, et je dis ça sans narcissisme ni cynisme ni crachat de haine, je trouve bien personnellement qu'on se limite. Il y a tellement de choses à découvrir, qui ont été faites et qui restent à faire.

Et je ne comprends pas comment les fandoms, que ce soient les bronies, les starwarsiens et terredumiliens, ou autres steampunks, arrivent à rester branché sur le même sujet pendant des dizaines d'années voire toute une vie. Ne peut-on pas dire que rester un brony pendant 5 ans, à suivre chaque artiste, tous les épsodes, les vidéos et autres YTP, c'est se borner ?

Bien-sûr, je ne parle pas de ceux qui passent d'une passion à l'autre (comme moi et malgré moi), ou de ceux qui sont juste dérangés (on trouve du bon dans les tumblrs, de grands salops comme SwaetShrit ou CrookedTrees). Je parle de ceux qui VIVENT sur le forum, sur equestria dialy, ponychan, bref ceux qui ne font que ça. Après, on peut appeler ça un "coup de gueule" ou une ânerie, il n'empêche que je voudrai bien comprendre, qu'est ce qui fait qu'on perd de vue le potentiel créatif de l'être humain pour se borner aux petits poneys.

Bon appétit.

En général, quand on aime une certaine chose, on y reste.
Si on découvre autre chose, on fait avec les deux puis probablement, progressivement vers une seule.
Après, je vais peut être devoir répondre à nouveau dans l'après midi pour mieux réfléchir. Mais en gros, je ne vois comment on pourrait dire ça autrement sans se compliquer la vie.

Pour moi, le point central de cette réflexion, c'est ni les bronies, ni les subcultures, ni les poneys roses.
Le point crucial, c'est l'humain.

Ce qui est formidable chez nous, c'est qu'absolument tout peut nous arriver. On est les êtres vivants connus les plus aléatoires du monde. Ça, c'est grâce à notre conscience, le petit truc dans not' tête qui nous a servi à survivre, communiquer, grimper au-dessus de la chaîne alimentaire et construire de grandes civilisations aux files des siècles.

Mais, c'est grâce à ce coté aléatoire qu'on est tous différents les uns des autres. Cette différence à un défaut primordial, c'est qu'elle nous rend inégale. Certains réfléchirons plus, d'autres moins, certains auront des facilités, d'autres pas... On les combat chaque jour, mais d'autres ne veulent pas et préfèrent vivre dans une société hiérarchique avec des chefs et des sous-fifres. Elle a aussi une qualité énorme ; si on était tous égaux, on serait borné. On avancerait nul part. Personne pour avoir une idée de génie, personne pour guider des foules, personne en qui croire, personne en qui aimer. Sans ça, au moment ou je vous parle, on aurait même pas découvert le feu.

La où je veux en venir, c'est que moi aussi, je suis un monstre avide de cultures et savoirs. J'ai besoin de butiner et de regarder des choses, savoir, me forger une culture et la redistribuer à mes proches pour échanger, se divertir et se forger une plus grande culture. Mais, j'suis forcé d'admettre que je suis pas un exemple. Je suis pas fiable, je sais pas vers où je dois me privilégier, j'ai des difficultés à faire des choix et je suis incapable de me faire une empreinte durable dans cette culture, ce que je souhaite plus que tout au monde, malheureusement.

Mais, si j'avais un esprit borné sur une chose, j'aurais pu la perfectionner, la monter à un rang qui est tout autre et donc être reconnaissable. Certaines personnes y arrivent, parce qu'elles ont réussi à consacrer leurs êtres et leurs savoir à une seule et même cause. Et c'est comme ça que les meilleurs sous-cultures se forment, c'est parce qu'il y a eu des gens assez fous pour croire en cette sous-culture. On en serait jamais la, sinon.

Quitte à parler de l'humanité en tout temps autant expédier, l'idéal humaniste de connaissance encore possible au seizième est devenu utopie au dix-huitième, absurde au vingt-et-unième et la réponse à la spécialisation est l'adaptation.
'Ala.

Moi je vois la question autrement. Si ta passion c'est des chewing-gums flashy communistes kissonrigolo ton passe-temps a l'intérêt d'un emballage carambar mais sans les explosions.

Et là je vais ressortir une théorie qui va faire plaisir au socio-neurologues dans la salle.
- Les gens justifient n'importe quoi
Tu mets quelqu'un devant un plateau, avec sur le plateau des séries de mettons des cubes alignés. Tu dis à la personne de faire tourner chaque cube à la suite d'un quart de tour et de recommencer pendant une demi-heure. À la fin de la séance la personne - toutes les personnes - t'expliquent en quoi tourner des cubes sur un plateau c'était utile.
C'est la même justification minimale qui évite aux caissières de supermarché de devenir folles.
- Les gens justifient après coup
Tu coupes le cerveau d'une personne en deux. On le fait pour certaines maladies. Résultat les deux hémisphères ne communiquent plus. Tu montres à chaque oeil d'une personne une image différente, mettons une poule et une pelle. Ensuite tu poses les deux images et tu demandes à la personne quelle image il a vu. La personne va dire mettons la poule mais désigner les deux images, parce que la parole n'est contrôlée que par un hémisphère, mais chaque oeil et chaque bras - en miroir - par son hémisphère propre.
Le must est alors que la personne va justifier d'avoir pointé les deux images, et cela en une fraction de seconde, par exemple que la pelle c'est pour nettoyer le poulailler.

Alors pourquoi je ramène ma science ? Parce que les bronies à qui on demande "pourquoi tu regardes le show" vont te balancer foudre d'excuses ou de raisons voire le désinvolte "parce que j'aime" avec le haussement d'épaule qui va bien, et que la stratégie d'évitement a été étudiée depuis les années septante au moins.
La ou les vraies raisons ne seront jamais abordées, si ça se trouve la personne ne les sait même pas mais ce sont ces raisons qui font qu'il reste. Bonne chance au psychologue pour les identifier, c'est une histoire d'associations circonstancié pour chaque personne.
Ouais c'est la fête !
Par contre ça explique, au-delà des théories de troupeau sans doute fondées mais quelque peu trop générales, ou des histoires de repères et autres principes de l'éducation, pourquoi une personne va se passionner pour telle chose et y rester. C'est pas les excuses, peu importe la profusion, le jour où la raison tombe il va relativement vite décrocher. Tant que la raison demeure, le gars ne lâchera pas son bout de gras.
Donc là... je pense avoir couvert le plus gros. Et si j'ai répondu à côté il fallait préciser la question.

C'est court, une vie.
Essayer de courir derrière tout et n'importe quoi, c'est inutile. On ne peut pas tout voir, tout faire, tout dessiner, tout écrire, tout construire, tout créer...Et un esprit trop dispersé sera, à terme, désorganisé, et perdra énormément de choses.
Certes, se borner à une seule passion, c'est avoir la certitude de passer à côté de grandes choses. Mais c'est également avoir la certitude de suivre quelque chose que nous sommes sûrs d'aimer, et de ne pas être déçu par le reste.

Je joue du violon. Et je continuerai toute ma vie, si possible. Pourquoi ? Parce que j'aime, et que ailleurs...ça ne m'attire pas. Je ne vais pas perdre mon temps à courir derrière tous les instruments du monde pour tenter d'avoir une "révélation" dont je me contrefiche, alors que je peux tout simplement consacrer ce temps à jouer. C'est tout.

C'est la même chose partout. Quand une chose nous plaît, on y reste. Et plus elle nous plaît, plus on y reste. Absolument tous les sentiments humains fonctionnent comme ça.

Et pour ce qui est des poneys...et bien, ça reste un univers. Un univers malléable. Exploitable. Et c'est ça qui plaît; le fait d'avoir une base sur laquelle nous pouvons créer. Alors non, les poneys ne sont pas une perte de temps, car ils permettent de créer (le premier qui me sort que "ça ne sert pas à l'avancement de l'humanité" s'en prend une, parce que ça, c'est secondaire).

Quand un truc te plait, tu te fais chier à chercher le pourquoi du comment ?
Si on est fan de MLP, c'est tout simplement parce que ça nous "apporte" quelque chose qui nous plaît, et tant que cela persiste, et qu'on n'en est pas lassé, on continu. Y-a pas à chercher plus loin, on fait des choses pourquoi ? Bah parce qu'on le veut, parce qu'on en retire quelque chose.

Et avoir une passion pour quelque chose n'empêche pas d'en avoir pour un autre.
MLP, c'est pas incompatible avec le reste ! C'est même plutôt le contraire.

Je suis d'accord et du même avis que les 2 derniers postes

*C'était la technique pour gagner du temps *