- ThunderCrusader a écrit:
- *Va voir, et revient la queue entre les jambes car il ne comprend pas l'anglais.*
Dommage pour moi.
Je ne dis pas que c'est parfait, mais voilà ma petite traduction... Ce n'est pas relu, que les puristes de l'orthographe me pardonnent, ok ?
Plaidoyer pour les broniesDes hommes qui regardent un dessin animé aux teintes pastel à propos de poneys magiques. Ça vous pose un problème ? Si oui, vous n’êtes pas le seul.
Un brony est un homme qui regarde My Little Pony: Friendship is Magic, le dessin animé récent inspiré par la ligne de jouets des années 80 (J’en ai moi-même eu quelques-uns !). Les fans ont créé le terme eux-mêmes: bro (brother=frère, par extension, pote) + pony = brony. Même si les bronies peuvent être hommes ou femmes, le terme désigne davantage le public masculin fasciné par le show (Les fans féminines sont parfois appelées pegasisters.) Le dictionnaire urbain (The urban dictionary) donne une description amusante.
C’est ma sœur qui, la première, m’a parlé de cette branche culturelle. Elle enseigne la biologie à l’université Siena College. Lors d’une discussion avec l’un de ses étudiants, le garçon lui a “confessé” sa passion pour un dessin animé destine aux fillettes de six ans… et qu’il n’était le seul dans ce cas. Il lui a dit « En fait, c’est vraiment un bon dessin animé. Vous devriez essayer. » J’ai trouvé très amusante l’idée de jeunes hommes se rassemblant pour regarder des poneys aux grands yeux sauver leur monde.
Mais ce n’est pas la réaction de tout le monde à l’égard des bronies. Nous avons eu une discussion animée sur ce point entre rédactrices de GeekMom. Les commentaires allaient jusqu’à évoquer la pédophilie, le déni, les clichés basés sur le sexe et l’âge, le refus de grandir, et bien d’autres choses encore. Les opinions variaient d’un amusement bienveillant à une réelle inquiétude. Les citations suivantes sont issues de cette conversation.
“Ils ont quelque chose d’effrayant.”
Cette phrase m’a prise de court car j’écris en ce moment avec un groupe de femmes, adultes, qui s’impliquent dans des domaines culturels destinés aux jeunes garçons. Était-ce effrayant que je prenne plaisir à voir Avatar, le dernier maître de l’air ? Je veux dire, j’ai vraiment aimé: Je veillais tard pour profiter de nouveaux épisodes alors que les enfants étaient au lit, juste parce que je ne pouvais pas attendre, j’ai consulté DeviantArt chaque jour pour découvrir le fan art, j’avais un faible pour Zukko, bon sang !
Et ce n’est que le début. Le monde (surtout ici, sur internet) est rempli de femmes qui adorent la fantasy, la science fiction, et les comics, des sujets majoritairement créés et vendus à destination des jeunes garçons. Sont-elles effrayantes parce qu’elles aiment Star Wars? X-Men? Bleach? Pourquoi ce regard à sens unique ?
“Ce que je trouve dérangeant, c’est qu’il s’agisse d’adultes, pas de jeunes garçons. Je pense que les gens voient cela comme une volonté d’adultes de s’insinuer dans l’univers des petites filles.”
Pédophilie. Réglons le problème une bonne fois. Et écrasons cette idée. Les pédophiles sont souvent des hommes abusés dans leur enfance qui deviennent eux-mêmes des prédateurs. On ne les reconnaît pas d’un regard. Ils savant très bien que leurs actes sont immoraux et illégaux, aussi savent-ils parfaitement se dissimuler. Un pédophile se cache derrière ses persiennes pour regarder des vidéos de pédopornographie. Un groupe de jeunes hommes qui se réunissent aux yeux de tous dans leurs chambres pour regarder un dessin animé ne sont en aucun cas des pédophiles.
Mais alors, qui sont-ils ?
Je me suis récemment rendu au Siena college pour une conférence sur le phénomène des bronies. L’auditeur citait des données récoltées dernièrement et démontrant que la majorité des fans étaient âgés de 18 à 22 ans, allaient à l’université et étaient hétérosexuels.
Ah… Je pense que nous abordons un point sensible. Regarder My Little Pony est-il un signe d’homosexualité? Il y a une raison pour que la question de l’orientation sexuelle ait été abordée. De nombreux bronies gardent leur intérêt secret par peur des réactions contre les garçons qui aiment des “trucs de filles”. C’est le facteur « rose à paillettes ».
Eh oui, les garçons ne peuvent pas aimer le rose et les paillettes parce que ce n’est pas viril. Un membre de GeekMom m’a confié, “Mon fils est fan de My Little Pony et il aime chanter le générique en jouant dans sa chambre. Quand je lui ai appris à aller sur le pot, nous sommes allés à la boutique Disney lui acheter une boîte d’accessoires et de figurines My Little Ponies pour le féliciter. [Son oncle] a failli avoir une attaque.”
Porter des symboles en rapport avec My Little Pony sur des tenues de sport est de plus en plus populaire. L’un de mes étudiants en musique m’a dit qu’il aimait My Little Pony et avait trouvé des caleçons lacrosse aux couleurs du show, mais il sait que son père flipperait totalement s’il les portait.
Nous avons donc atteint un stade de notre culture où les filles sportives et fortes sont cool, alors que les garçons ont si peu de possibilités ! Les jouets et les moyens de communication sont connotés et limité à un genre, jusqu’à la nausée. Même Lego a sorti des jouets séparant filles et garçons. Une autre maman a évoqué sa frustration à ne pouvoir trouver des jouets Dora qui ne soient pas roses, pour son fils. Elle n’a rien contre le rose, mais c’est la seule couleur possible, parce que l’entreprise de production a décidé que les garçons ne pouvaient pas aimer Dora.
Néanmoins, certains bronies se sentent confiants quant à leur virilité.
“Le 501st (Ndt : la flemme de chercher, ok ? : p) ne se rendra pas seulement à l fête de My Little Pony d’ Orlando en juillet, il aidera aussi à créer des jeux et à organiser les festivités. La règle du 501st est de s’amuser, et il n’y a pas meilleur endroit pour ça qu’une convention de fan de MLP. Le 501st est fier d’aider d’autres amateurs d’Hasbro à célébrer tout ce qu’il y a de bon dans My Little Pony. ” – Jay Anderson
J’ai participé à un groupe au PAX East (Ndt : ouais, ouais, je sais) avec d’autres gamers plus âgés. Ils abordaient la question des jeux par rapport aux enfants. Un père évoquait avoir découvert des jeux que, lui vivant, il n’aurait jamais acheté. Ils sont destinés à ses fillettes, mais ils sont très bons. Faut-il donc en vouloir aux garçons qui jugent My Little Pony’s sans s’arrêter aux couleurs ou à la féminité des personnages ?
L’un des créateurs u show, Lauren Faust (Ndt : Loué soit son nom) déclare ceci concernant les Bronies: “En tant que groupe, ils n’ont pas cédé à la pression sociale qui force les jeunes hommes à rejeter tout ce qui est féminin, sans distinction. Ils ont su voir au-delà des idées préconçues qu’on leur a sans doute apprise pendant toute leur enfance, et ont décidé de juger les choses sur leurs mérites. Et plus encore, ils ont le courage d’embrasser leur passion sans se cacher, même s’ils seront probablement tournés en ridicule.”
Une certaine terminologie va de paire avec cette culture, dont mon préféré : “plot.” Quand un brony parle de plot, il ne parle pas des évènements et de l’histoire, “plot” désigne le flanc d’un poney. “I only watch the show for plot.” prend donc un nouveau sens.
Cela me fait lever les yeux au ciel : typique des étudiants. Je viens d’aller voir un concert fabuleux de Carmina Burana, un classique inspiré de poèmes parlant de beuveries, de repas gargantuesques, de jeux d’argent et de sexe, écrits par des étudiants du 13ème siècle. Les bronies qui déforment un terme littéraire pour lui donner une connotation sexuelle sont parfaitement normaux, quoiqu’immatures.
Ce qui m’amène à un autre problème : grandir. Passer du temps libre à regarder des dessins animés pour enfants est-il un signe d’immaturité ? Les bronies sont-ils bloqués dans le processus pour devenir adultes ?
“Je me méfie de tout ce qui infantilise les hommes parce que je veux protéger les femmes (qui sont obliges de grandir lorsqu’elles ont des enfants), me confie une mère. Cela a déclenché une discussion sur le choix des hommes de grandir ou non et d’aider à élever les enfants. Souvent, des femmes n’épousent pas le père de ses enfants car il s’attend à ce qu’elle s’occupe aussi de lui.
Il est facile d’assimiler les bronies à des hommes qui refusent de grandir, mais je n’y crois pas. Les adultes qui lisent YA (ndt : Mrf…) veulent-ils rester adolescents ? Je connais une femme qui lit de l’ YA de fantasy exclusivement parce qu’elle déteste la violence, un trait récurrent de la fantasy pour adultes. Elle est bibliothécaire à temps plein, élève deux merveilleux enfants et ne s’intéresse à aucun autre aspect de la culture adolescente. Bien des loisirs ont un succès à divers niveaux. Par exemple, amuser les parents est l’assurance qu’ils laisseront leurs enfants regarder la série.
Je pense que regarder My Little Pony en tant qu’adulte est une autre manière de s’évader. C’est pour cela que j’ai passé des mois à regarder l’animé Bleach chaque nuit. Pendant une demi-heure, je ne pensais plus à mes cours à l’université, à comment m’organiser avec les enfants, aux tapis qu’il fallait aspirer, etc. Tout le monde à besoin de s’évader de ses responsabilités pour ne pas devenir fou. La plupart des femmes dans cette discussion sur les bronies étaient d’accord sur ce point, quel que soit leur choix : écrire, lire, regarder un film… Tout le monde à besoin de se détacher du quotidien.
Il y a de nombreuses manières de s’évader que notre culture juge adaptées aux hommes. Mais peut-être que ces personnes ne veulent pas regarder des séries pour jeunes hommes avec des meurtres et du sexe toutes les trente secondes. Ou peut-être que si, mais pas tout le temps. Pourquoi regarder My Little Pony?
D’après la conférence que j’ai suivie, les bronies regardent le show parce qu’il n’est pas typique des séries pour enfants. Il y a un humour à plusieurs degrés, l’écriture est habile, et l’action est agréable. Il y a une communauté de bronies qui regardent la série ensemble, ou du moins en parlent en ligne, partagent du fan art, des fanfictions, des jeux, et se retrouvent lors de conventions. Mais surtout, tous les bronies s’identifient à un poney. Ils se retrouvent dans un personnage et s’y attachent.
Le poney numéro 1 lors de la conférence que j’ai suivie ? Fluttershy, le poney timide est gentil, persécuté pendant son enfance. Cet homme, qui a passé son enfance dans notre culture avec des messages conflictuels sur ce que voulait dire « être un homme ! » ; ce jeune homme, qui devrait porter le poids du monde sans une larme, s’identifie à un personnage qui a besoin d’amitié pour être fort.
Certains hommes regardent une série avec des poneys colorés. Et alors ? Pour citer l’étudiant de ma sœur « En fait, c’est vraiment un bon dessin animé. Vous devriez essayer. »