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| [Traduction][OS][Normal] Changing Octaves | |
| Auteur | Message |
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#Supernovae_01 Joker Gourou
Date d'inscription : 05/02/2012 Age : 30 Localisation : Dans un K-espace vectoriel de dimension n supérieure ou égale à 1
| Sujet: [Traduction][OS][Normal] Changing Octaves Sam 10 Mar - 16:22 | |
| Fillies and Gentlecolts ! Voilà une mini-traduction d'une mini-fic pas très prise de tête ; c'est du [normal], pas de sang, pas de shipping, plus normal tu meurs. Comme le titre le laisse entendre, c'est une fic autour du personnage d'Octavia, on y découvre son enfance durant laquelle elle a été forcée d'apprendre à jouer d'un instrument qu'elle détestait. Hmm... Que dire de plus ? C'est une de mes premières traductions, je l'ai choisie parce que cette fic est plutôt courte, mais malgré tout très plaisante. Elle est parfaite pour se reposer l'esprit entre deux grimdark/clopfics pleines de sang, de sueur, de douleur et de tripes à l'air. (Je dis ça parce que je m'étais tapé Rainbow Factory + My Little Dashie juste avant, mauvaise combinaison, j'en avais pas besoin... ) Bon ! Assez raconté ma vie ! Voilà la fic : Ici la traduction :https://docs.google.com/document/d/1c2qT61wtaXNQR0dASk6MFPz3UxOgdpfUbaadB6Izon0/edit Et ici l'originale :https://docs.google.com/document/d/1hs3XNkDFCUE6gxDy5m1kB8fXLMSKfBbioqslCH-h2zo/edit?hl=en_US&authkey=CNPx2aIC EDIT : La fic entière sous spoiler, pour les allergiques à GoogleDocs : - Spoiler:
Changing Octaves
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Changing Octaves
Octavia toussa, étouffée par un grand nuage de poussière qu’elle avait fait s’envoler. Ses parents déménageaient de leur vieille maison, quittaient la bruyante Canterlot pour un endroit plus calme et proche de la mer. Profiter de leur retraite. Toutefois, ça signifiait qu’il fallait nettoyer la vieille demeure, et donc vider le grenier depuis longtemps non visité.
Octavia éternua, soulevant encore plus de poussière, mais cette fois se couvrit la bouche pour ne plus respirer les grains microscopiques. Les déménageurs étaient au rez-de-chaussée, prêts à descendre plus de boîtes. Le boulot d’Octavia était de trier et choisir ce qu’elle ferait mieux de garder, ce qu’elle devrait vendre, et ce qui devrait être jeté.
Elle s’était déjà occupée de la moitié du grenier, et venait juste d’ouvrir une vielle armoire remplie de liasses de vieux documents. L’armoire, à la vente. Les documents, à la poubelle. La plupart des décisions étaient aussi simples que ça. Pourtant, alors qu’Octavia dépassait l’armoire, elle remarqua quelque chose appuyé contre sa paroi.
Stoppée dans son élan, Octavia eut du mal à en croire ses yeux. Couverte d’une fine couche de poussière se trouvait la caisse d’un instrument, une contrebasse. L’étui était couvert de marques et d’éraflures, témoins d’années de service à protéger le délicat instrument à l’intérieur.
Sans vraiment s’en rendre compte, Octavia s’approcha et posa l’étui à terre, essuyant une partie de la poussière avant de défaire les loquets. Elle souleva le couvercle, pour jeter un œil à l’instrument à l’intérieur. Il avait connu des jours meilleurs, quelques cordes avaient cédé avec le temps et la contrebasse entière avait besoin d’un bon dépoussiérage. Il y avait aussi des traces et salissures un peu partout sur l’instrument, datant de l’époque où elle était manipulée par des sabots moins soigneux.
Octavia parcourut la contrebasse du regard, laissa ses sabots en caresser doucement le cou. Ça faisait si longtemps qu’elle n’avait pas revu son tout premier instrument.
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« Mais papa… »
« Je ne veux plus entendre un mot, jeune fille, » rétorqua l’étalon dans la force de l’âge alors que lui et sa fille descendaient la rue. C’était un étalon gris ardoise avec une large crinière blanche bouffante coiffée à la perfection. Sa marque de beauté représentait un porte-documents, symbole de son travail de poney d’affaires.
« Ta mère et moi travaillons dur pour te garantir un avenir radieux, mais nous ne pouvons pas en faire plus. Nous ne pouvons pas te faire accepter dans une bonne université, toi seule en est capable. Bien sûr, tu as de bonnes notes, mais c’est le cas de beaucoup de poulains et de pouliches qui s’appliquent pour intégrer les écoles les plus prestigieuses. C’est pourquoi il te faut quelque chose pour te démarquer. »
« Mais papa… » gémit encore la jeune pouliche. Elle était grise, tout comme son père, mais sa crinière était bien plus sombre, d’un noir presque obsidienne. Une couleur dont elle avait hérité de sa grand-mère maternelle.
« Octavia Anne, qu’est-ce que je viens de dire !?! »
Sachant qu’elle devait se taire quand il l’appelait par son nom complet, Octavia décida de fixer le sol alors qu’elle et son père, Corner Office, tournaient et entraient dans un magasin. La pièce était remplie d’instruments de tailles et de complexités diverses. De la simplicité du triangle au piano à queue le plus sophistiqué, toutes sortes d’instruments étaient disposés le long des murs du magasin.
« Bienvenue à la Boutique d’Harmonie, je suis Harmonie, » lança une licorne souriante depuis l’arrière du comptoir. « Que puis-je faire pour vous ? »
« Je cherche un instrument pour ma fille. »
« Oh, est-ce qu’elle s’intéresse à la musique ? »
« Elle s’y intéressera très bientôt. »
Le sourire de la gérante vira de l’authentique à l’embarrassé. Elle connaissait ce genre de parents, pour avoir négocié avec eux nombre de fois auparavant. Les parents qui insistaient pour que leur enfant joue d’un instrument, même si ceux-ci n’en avaient pas envie. Malgré tout, ce n’était pas comme si elle pouvait juste dire non. Si elle ne vendait pas l’instrument, un autre poney le ferait. Parfois, on peut pourtant faire changer d’avis les parents autoritaires.
« D’accord… bon, une idée sur le type d’instrument ? »
« À cordes. »
« D’accord, nous avons des instruments à cordes en stock. Une jeune jument est venue ici l’autre jour et a acheté une lyre. Peut-être quelque chose comme ça ? »
« Non. »
La dureté et la brusquerie avec laquelle Corner Office avait répliqué fit grimacer la gérante. Oh, ça allait être ce genre de vente. « D’accord… hm, pourquoi pas une guitare ? »
« Non. »
« Un sitar ? »
« Non. »
« Une harpe ? »
« Non. »
« Un luth ? »
« Avez-vous quelque chose de classique en stock ? »
« J’ai souvent un violon en stock, mais le dernier a été vendu à un poulain la semaine dernière. Euh… attendez… hm, juste un moment. » Aussitôt la vendeuse disparut dans une pièce au fond, des bruits de grincement et un puissant fracas résonnèrent dans le magasin avant son retour.
Au-dessus d’elle flottait un immense instrument, de deux fois la taille de la petite Octavia. La petite pouliche grise regardait l’instrument comme s’il allait prendre vie et l’aplatir. « Qu’est-ce que c’est ? »
« C’est une contrebasse, » répondit la gérante en posant l’instrument contre le comptoir. « C’est un membre de la famille des violons, et… eh bien, c’est en quelque sorte le grand frère du violon. »
« Ça sera parfait. »
« Mais papa, c’est deux fois plus grand que moi. »
« Tais-toi Octavia. »
« Monsieur, si je me puis me permettre… si elle ne veut vraiment pas apprendre à jouer d’un instrument dans ce cas- »
« Quand j’aurai besoin de votre opinion je vous en ferai part, » coupa Corner Office. « Maintenant, s’il vous plaît, préparez la contrebasse, quelques partitions, et tout ce dont ma fille aura besoin pour commencer à apprendre. »
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« NON ! NON NON NON ! Ton sabot va ici ! Es-tu si bête que tu ne peux pas retenir comment tenir l’instrument ? »
Octavia grimaça et corrigea rapidement la position de son sabot sur le cou de l’instrument. La petite pouliche était obligée de s’asseoir sur une chaise plutôt haute pour pouvoir placer ses courtes pattes autour du massif instrument, qui menaçait à tout moment de vaciller pour s’écraser par terre, en l’emportant avec lui.
« C’est mieux, » dit le professeur, bien qu’elle fût loin d’être satisfaite de la façon dont Octavia jouait aujourd’hui. « Maintenant, je t’écoute. »
Octavia déglutit, ses yeux se tournèrent vers la partition placée juste devant son nez. Le professeur, une très vieille pégase, appuya doucement son nez contre un métronome posé sur une table à proximité. Octavia se trouvait actuellement chez son professeur, dans une petite pièce aménagée spécialement pour l’enseignement de ce genre d’instruments. Elle était décorée avec de nombreux posters de musique, et comportait un tableau noir sali par la craie, restes de vieilles leçons effacées.
Le métronome débuta son clic clic clic clic rythmique, un son qu’Octavia avait appris à détester… à détester presque autant que l’immense contrebasse qu’elle arrivait à peine à tenir correctement. Malgré tout, avec les yeux attentifs du professeur pégase rivés sur elle, Octavia avala sa salive et commença à jouer. Ce n’était qu’une série de notes, longues et régulières… mais c’était déjà un vrai défi.
La contrebasse émettait des crissements aigus, qui la faisaient grimacer. C’était comme le bruit des sabots contre l’ardoise, ça lui faisait mal aux oreilles et lui donnait juste envie de faire taire ce son horrible. Toutefois, elle savait qu’en s’arrêtant, elle devrait affronter l’œil sévère et désapprobateur du professeur. Un regard dur et intransigeant, presque aussi grave que celui de son père.
« Assez… » dit le professeur pégase après quelques mesures du morceau simpliste, en se frottant l’arrête du nez avec son sabot. « Je veux que tu travailles ce morceau un maximum de temps pour la semaine prochaine, et utilise le diapason pour ré-accorder ta contrebasse quand tu seras rentrée. Je te l’assure, la moitié des notes étaient fausses parce que tu ne l’as pas correctement accordé. »
« Prends tes affaires, et je te revois la semaine prochaine. N’oublie pas de travailler ; j’attends de nettes améliorations pour la prochaine leçon. Nous ne jouons encore que de simples notes ; si tu ne peux pas t’y prendre avec ça, alors tu ne seras jamais capable de maîtriser l’instrument un jour, » lança le pégase, en guise de dernier encouragement avant de quitter la pièce.
Octavia lui lança un regard mauvais, luttant une fois de plus contre l’envie de mettre la contrebasse en pièces. Pourtant, la pouliche grise avait essayé, mais l’instrument était trop bien construit pour se laisser piétiner, trop lourd pour être soulevé et brisé… en plus ses parents avaient particulièrement insisté sur le fait que, s’il arrivait quelque chose à la contrebasse, ils l’interdiraient de sortie jusqu’à son âge adulte.
En descendant de la chaise, Octavia posa l’instrument à terre et tira son étui. Elle prit l’archet entre ses dents, en faisant tinter le fer à cheval spécial qui permettait au poney de tenir l’outil musical. L’archet fut placé dans l’étui, suivi par les fers à cheval. Puis, le vrai combat commença puisque la pouliche était contrainte de ranger un instrument deux fois plus grand qu’elle dans une caisse tout aussi large.
Finalement, une fois la contrebasse en place Octavia se faufila sous la sangle, afin de traîner l’énorme instrument derrière elle comme une vulgaire charrette. C’était lourd, et la sangle la démangeait, mais les quelques fois où elle s’était plainte à son père il lui avait répondu qu’elle s’y habituera.
Mais Octavia n’avait pas l’intention de s’y habituer. Elle détestait l’instrument, le détestait plus que tout. Il était gros, il était bruyant, et elle le détestait. Elle ne voulait pas apprendre à jouer d’un instrument, d’aucun instrument. Elle n’avait pas pu sortir jouer avec ses amis ni faire ce qu’elle voulait pendant des semaines, depuis qu’ils avaient acheté l’horrible objet.
Non, elle devait juste travailler. Travailler et étudier. Elle devait être la parfaite petite élève et la parfaite petite musicienne. Elle ne pouvait pas décevoir son père, son regard assez inflexible pour faire faire à la pouliche absolument tout ce qu’elle méprisait. Elle ne savait pas ce qu’il ferait si elle refusait de jouer… et Octavia n’avait pas très envie de tenter sa chance.
En tirant la contrebasse hors de la maison de son professeur, Octavia commença à descendre la rue, la tête basse, fixant ses sabots. Heureusement, les trottoirs de Canterlot n’étaient pas aussi bondés que les rues de Manehattan. Vu le peu de poneys qui y circulaient, Octavia n’avait pas trop à s’inquiéter de rentrer dans quelqu’un… à moins que ce quelqu’un ne la cherche elle en particulier.
« Eh, l’intello ! »
La pouliche grise fit la moue, et regarda par-dessus son épaule. Derrière elle se tenaient deux licornes de son école, des pouliches pimpantes qui avaient déjà leurs marques de beauté, elles étaient parmi les premiers à l’avoir obtenue. Elles étaient de celles qui adorent exhiber leur « maturité » devant les yeux de leurs camarades de classe.
Et Octavia était l’une de leurs cibles favorites.
« Tu sors d’une de tes leçons, l’intello ? »
« Je sais pas pourquoi elle continue. Elle fait rien de bien, » se moqua l’autre licorne, comme si le poney gris n’était même pas là.
« Oh, je sais ; elle joue sans doute de ce grand truc pour cacher le fait qu’elle n’a pas de marque de beauté. »
Octavia ferma les yeux, et se mit à courir du plus vite qu’elle pût en étant attachée à l’étui de la contrebasse. Malgré ça, elle entendait toujours le rire des deux licornes dans son dos qui la poursuivait en faisant écho entre les bâtisses.
Elle détestait ce truc stupide, détestait la musique. Elle détestait tout ça tellement qu’elle souhaitait pouvoir juste l’abandonner ici dans la rue-
Octavia s’arrêta en dérapant, se retourna, un sourire sur les lèvres. Sans réfléchir, elle attrapa la sangle, la défit et laissa l’étui de la contrebasse sur le trottoir. Elle allait juste la laisser là, la laisser dans la rue, et après courir à la maison et dire qu’un méchant poney la lui avait volée. Son père ne pourrait pas se mettre en colère ; il penserait juste que l’instrument avait été volé.
Alors elle serait enfin débarrassée de l’horrible et détestable instrument.
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« Merci officier ! » dit Corner Office, en refermant la porte de la maison. Octavia s’était efforcée de convaincre ses parents à propos du vol, elle s’était même salie avec un peu de terre et forcée à pleurer pour faire comme si elle avait vraiment eu peur. Ça avait failli marcher… jusqu’à ce que la garde de la ville de Canterlot passe par ici, trouve l’instrument, et le ramène à l’adresse gravée à l’intérieur.
Heureusement, les agents n’avaient pas dit où et comment ils avaient trouvé l’instrument, évitant ainsi de faire partir l’histoire d’Octavia en fumée. Malgré tout, la pouliche n’avait pas de quoi se réjouir. Le maudit instrument était revenu, comme une ombre à laquelle Octavia ne pouvait échapper.
« Ma foi, bien que je sois déçu qu’ils n’aient pas capturé l’étalon qui t’a pris cet instrument, au moins il nous est revenu, » dit Corner Office en posant la contrebasse dans un coin. « Cependant, il est trop tard pour tu joues ce soir, nous sommes presque en retard pour le concert. »
« Mais je ne veux pas y aller. »
« Jeune fille, ta mère et moi avons été invités par la princesse Celestia en personne. C’est une symphonie royale à laquelle on ne peut assister que sur invitation. Et tu as été invitée toi aussi, donc va te coiffer et enfile ta plus belle robe, nous partons dans quinze minutes. »
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Octavia s’assit, les sabots croisés. Elle détestait cette robe, presque autant qu’elle détestait sa contrebasse. Ça grattait, c’était inconfortable, et elle avait toujours trop chaud dedans. Mais elle ne pouvait pas la retirer discrètement, pas en étant installée juste entre son père et sa mère.
Ils étaient dans l’un des halls de concert les plus célèbres de Canterlot, bien que cela importait peu pour la jeune pouliche qui aurait plutôt préféré être à la maison, à chercher d’autres moyens de se débarrasser du monstre à cordes.
La seule chose de chouette pour elle dans cette soirée, c’était de voir la Princesse, Celestia était assise dans la loge sur l’aile droite tout près de la scène. Octavia n’avait jamais vu la Princesse d’aussi près, mais c’était bien la seule (la seule !) chose qui la consolait de s’être faite traîner par ses parents à un orchestre stupide. Pourquoi avait-il fallu qu’elle soit invitée elle aussi d’ailleurs ?
« Et maintenant, le Grand Théâtre de Canterlot est fier de vous présenter l’Orchestre Symphonique d’Élite d’Equestria, sous la direction de Mr. Grand Crescendo, » annonça une voix, sans doute une licorne utilisant un sort pour amplifier le son de sa voix. Des applaudissements emplirent la pièce, mais Octavia n’y contribuait pas. Non, elle n’allait pas apprécier ce moment. Elle allait être en colère, parce que la musique était stupide et maléfique… comme sa contrebasse. Et puis quel genre de poney pouvait bien s’appeler Grand Crescendo ? Ça faisait minable et mesquin, un peu comme les licornes de sa classe.
Le chef d’orchestre monta sur la scène, salua la foule, puis Celestia, et enfin l’océan de poneys déjà sur la scène, prêts à jouer. Beaucoup de licornes, des poneys terrestres, et quelques pégases se figèrent alors que le chef d’orchestre prenait place.
Puis, ça commença, une seule note éclatante qui semblait réclamer l’attention d’Octavia, en dépit des efforts qu’elle faisait pour ignorer tout ce qui se passait. Un seul grand fracas, de tous les instruments. Cette seule note s’accrocha, puis l’orchestre s’apaisa, joua une mélodie plus douce qui enveloppa Octavia. Pour la première fois de la soirée, la pouliche décroisa ses sabots. La musique s’envola puis retomba, glissa en une douce mélodie pour un temps, avant de s’élancer à nouveau violemment.
Quand le morceau prit fin, Octavia applaudit avec le reste de la foule. Elle n’avait jamais entendu de musique pareille avant. Elle avait déjà entendu de la musique, bien sûr, mais grâce aux disques et aux petits artistes de rue qui jouaient de la trompette ou d’autres sortes d’instruments. Ça… c’était différent. Cette musique était bonne, cette musique vous accrochait, vous emportait, et ne vous laissait pas partir.
« Et maintenant, le Grand Théâtre de Canterlot est fier de vous présenter Clef de Fa et Touches d’Ivoire pour un duo classique. »
Le reste de l’orchestre se rassit alors que deux poneys s’avançaient sur le devant de la scène. L’un prit place à un grand piano à queue tandis que l’autre se plaçait devant en portant son instrument, une contrebasse. Octavia se crispa sur son siège, perplexe. Seuls deux instruments étaient sur le point de jouer ; comment cela pourrait-il ressembler à la musique qu’ils venaient juste d’entendre ? Le piano pourrait sonner bien mais la contrebasse viendrait tout gâcher.
Les poneys, cependant, semblaient mortellement sérieux. Le poney à la contrebasse lança un regard à son compagnon au piano, qui commença à jouer, chatouillant doucement les touches de l’instrument, inondant l’auditorium. Octavia se recroquevilla, les oreilles rabattues, en attente des cris stridents de la contrebasse qui allaient ruiner la musique.
Ensuite le poney à la contrebasse commença à jouer… et le son était apaisant, clair. Ce… ça ne pouvait pas être le même instrument. Mais ça l’était ; rien que la taille de l’instrument que le poney soutenait assurait Octavia qu’il s’agissait bien d’une contrebasse. Est-ce que… Est-ce que c’est comme ça que l’instrument devait sonner ?
Sans crier gare, l’imagination d’Octavia se mit à galoper, la petite pouliche baissa les paupières. En quelques instants, elle avait échangé sa place avec le musicien sur la scène, et c’étaient ses sabots sur l’instrument. C’étaient ses mouvements qui faisaient glisser l’archet sur les cordes et soutenaient le cou. La musique ne faisait pas que l’envahir, elle émanait d’elle… flottait autour d’elle.
Est-ce que sa contrebasse pouvait vraiment produire une musique aussi belle ? Elle-ce qu’elle pouvait vraiment jouer une musique aussi belle ? Une musique qui pouvait enchanter les cœurs sans avoir recours à la magie ? Elle l’ignorait… mais pour le moment Octavia fermait juste les yeux et laissait la musique l’emporter très loin.
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« Bien, prête pour une nouvelle leçon, Octavia ? » dit le professeur pégase après avoir laissé le poney terrestre le temps d’installer sa contrebasse. « Je suis désolée d’avoir dû annuler le cours de la semaine dernière, problèmes familiaux. J’espère que tu as quand même travaillé dur ces deux dernières semaines. »
« Oui Madame String. »
« Très bien. Maintenant, joue-moi la mélodie que tu étais censée travailler. »
« Hm… ça vous dérange si je joue quelque chose d’autre ? »
« Quelque chose d’autre ? »
« J’ai trouvé une autre musique et je l’ai travaillée vraiment dur. »
« Est-ce que tu as la partition ? »
« Oui Madame String, » répondit la pouliche en posant la feuille sur le pupitre.
« Bien… dans ce cas, impressionne-moi. »
Octavia hocha la tête, prit une profonde inspiration et retint son souffle. Elle prit très, très soin de faire glisser l’archet correctement sur les cordes, grimaçant un peu quand les notes étaient fausses, mais avec de petits ajustements le ton devint solide. C’était un morceau très simple, bien que légèrement plus complexe que dans celui qu’elle était supposée apprendre. Malgré tout, Octavia y mit toute son âme.
Quand elle eut terminé, elle fut surprise d’entendre des applaudissements. Elle leva les yeux, et vit son professeur sourire.
« C’était… Ma chère, c’était magnifique. Je ne sais pas ce que tu as fait ces deux dernières semaines mais tu as tellement progressé. Il y a bien quelques fausses notes… mais, si tu es capable de progresser comme ça en quelques semaines… ma chère, tu as tout ce qu’il te faut pour devenir une grande musicienne. »
Octavia sourit jusqu’aux oreilles. « Vraiment ? »
« Oui, maintenant, joue-le encore, et fait attention aux fausses notes. »
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« Merci à tous d’être venus, » dit Madame String, le pégase debout devant un petit groupe de parents rassemblés dans la petite salle de concert de l’école. « Comme vous le savez, vos enfants ont travaillé dur pour ce récital, et pour beaucoup c’est la première fois qu’ils jouent devant tant de monde. À présent, commençons avec une Berceuse Lunaire, avec Octavia Anne en solo à la contrebasse. »
Le public de parents applaudit tandis que les nombreux poulains et pouliches prenaient place, Octavia croisa le regard bienveillant de ses parents assis au premier rang. Elle s’installa en bordure du petit cercle de chaises, serrant fermement sa contrebasse.
La musique débuta, quelques fausses notes jaillissaient ici et là… mais après tout ils n’étaient que de jeunes poulains. Pour les parents, c’était une musique tout aussi belle et professionnelle que celle de n’importe quel grand orchestre, chaque fausse note noyée dans l’amour qu’ils portaient à leur enfant.
Enfin vint le point culminant, Octavia plaça son archet sur les cordes. Sur un signe de Madame String, elle commença, tous les autres se turent alors que la contrebasse résonnait à travers toute la salle. Il n’y eut pas de crissements, pas de fausses notes… non, elle avait travaillé trop dur pour encore faire des erreurs. Il n’y avait que la mélodie, juste la berceuse apaisante.
Son solo dura une minute, les autres la rejoignirent et terminèrent le morceau avec elle. Les parents applaudirent une fois de plus, et Octavia leva les yeux vers le public. Sa mère et son père rayonnaient comme elle ne les avait jamais vus… et sa mère avait le sabot pointé vers elle. Octavia jeta un œil vers la direction qu’elle indiquait, sur son propre flanc.
À cet endroit elle était apparue, elle avait sans doute pris forme durant son solo. Sa marque de beauté, une grande clef de sol mauve clair.
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Octavia sourit en époussetant un peu plus la contrebasse, sa toute première contrebasse. Quand elle avait reçu son diplôme et intégré l’une des plus prestigieuses écoles de musique de tout Equestria, ses parents lui en avaient offert une nouvelle, de bien meilleure qualité que celle bon marché qu’elle utilisait pour apprendre. Leur fille quittant le collège, les parents, fiers, avaient entrepris de ranger ses vieilles affaires au grenier, y compris la contrebasse.
C’était comme retrouver un vieil ami perdu de vue depuis longtemps, un ami qu’elle avait pourtant considéré comme un ennemi. Quelque chose qu’elle détestait, juste parce qu’elle était forcée d’apprendre à jouer dessus. Ensuite… ensuite elle avait découvert par elle-même la musique que pouvait produire l’instrument, qui ne fut plus l’ennemi qu’elle méprisait. Mais un ami qui pouvait l’aider à exprimer ces émotions qu’elle ne pouvait garder au fond d’elle-même.
Cette contrebasse, sa première, était restée là pendant qu’elle se faisait de nouveaux amis et jouait le cœur empli de joie. Elle était restée là quand ses grands parents sont morts, et quand elle avait besoin d’un moyen de faire son deuil. Elle était là, toujours prête à être sa voix quand les mots refusaient de sortir.
Avec un sourire Octavia rangea la contrebasse, ferma l’étui et le poussa en direction des escaliers.
« Viens mon amie, rentrons à la maison, ta vraie maison. »
The End
Rapidement, un mot sur l'auteur. C'est une fic de Pen Stroke, un mec qui a écrit quelques fics plutôt pas mal, dont, en vrac : - Past Sins, qui est assez connue je crois... mais je l'ai encore jamais lue, faudra rectifier ça. - Better Living Through Science and Ponies, un cross-over avec Portal. ( amazing ! ) Sur ce, enjoy ! yay!
Dernière édition par Supernovae_01 le Jeu 3 Jan - 22:33, édité 10 fois |
| | | #lonelywalkerdream Floodeur compulsif
Date d'inscription : 26/01/2012 Age : 29 Localisation : devant son pc / à nevers (forever alone)
| Sujet: Re: [Traduction][OS][Normal] Changing Octaves Sam 10 Mar - 16:54 | |
| ça m'a tout de suite fait penser à ça: - Spoiler:
sinon, j'ai bien aimé la fic. mais je trouve rien d'autre à ajouter ><" |
| | | #Supernovae_01 Joker Gourou
Date d'inscription : 05/02/2012 Age : 30 Localisation : Dans un K-espace vectoriel de dimension n supérieure ou égale à 1
| Sujet: Re: [Traduction][OS][Normal] Changing Octaves Sam 10 Mar - 19:40 | |
| Muchas gracias señior ! - lonelywalkerdream a écrit:
- ça m'a tout de suite fait penser à ça:
- Spoiler:
D'awwwwww - lonelywalkerdream a écrit:
sinon, j'ai bien aimé la fic. mais je trouve rien d'autre à ajouter ><" Tant mieux si y a rien à redire. ^^ Enfin, je crois ? |
| | | #Bro-Nie Floodeur compulsif
Date d'inscription : 25/01/2012 Age : 33 Localisation : Au fond à gauche
| Sujet: Re: [Traduction][OS][Normal] Changing Octaves Sam 10 Mar - 20:08 | |
| Je trouve moyenne ta traduction de "mid-aged" par "en milieu de vie". Force de l'âge, âge mur me semble mieux. Par contre, bien joué pour le sitar, sur le coup j'ai cru que t'avais mal traduit "cithare" mais non, l'instrument existe bien. |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Traduction][OS][Normal] Changing Octaves Sam 10 Mar - 20:29 | |
| Traduction plaisante, fanfic rafraîchissante ! |
| | | #Vixels Brony passionné
Date d'inscription : 28/11/2011 Age : 35 Localisation : Devant une page blanche.
| Sujet: Re: [Traduction][OS][Normal] Changing Octaves Sam 10 Mar - 21:29 | |
| Octavia Mmh mmh... Bref, merci pour cette lecture |
| | | #Py7h0n Brony squatteur
Date d'inscription : 03/04/2012 Age : 34 Localisation : Béruges
| Sujet: Re: [Traduction][OS][Normal] Changing Octaves Dim 29 Avr - 22:30 | |
| Très chouette, j'ai trouvé ça tout à fait sympathique |
| | | #Sakiru Brony passionné
Date d'inscription : 21/04/2012
| Sujet: Re: [Traduction][OS][Normal] Changing Octaves Lun 30 Avr - 1:20 | |
| Bonne fic, simple et efficace. Décidément je n'ai jamais autant lu de fic que ces deux derniers jours |
| | | #Invité Invité
| Sujet: Re: [Traduction][OS][Normal] Changing Octaves Lun 30 Avr - 2:25 | |
| Je suis pas un fan de fics normales car c'est trop...normal, mais celle-ci m'a relativement plu. La présence d'Octavia y a grandement contribué je pense. C'est d'ailleurs elle qui m'a fait lire la fic en fait. Pour précision, préférant lire dans la langue originale, je n'ai fait que survoler la traduction, à certains passages choisis, afin de voir ce que ça donnait (je n'allais pas le farcir la même fic deux fois de suite) et donner un bref avis sur la trad. Dans ce post je donne surtout mon avis sur la fic en général.
Bref, la fic, je la trouve plutôt moyenne, mais ça se laisse lire. Bon évidemment c'est une fanfic [normale] donc faut s'y attendre, pas de tragédie, pas de morts (ben ouais), rien. Manque de vrais rebondissements dans le scénario aussi (y'en a qu'un majeur selon moi, quand elle assiste à la symphonie).
Par contre, l'écriture est relativement bonne, les ellipses bien introduites, de même que l'histoire en général, avec le petit passage dans le grenier.
J'ai trouvé l'écriture (dans l'oeuvre originale, et ça s'est répercuté dans la traduction) un peu feignante par moments par contre, on aurait pu mieux ressentir les émotions d'Octavia.
Bon après l'histoire c'est...classique quoi. Octavia qui apprend à jouer d'un instrument et puis vu qu'elle est awesome y arrive une fois qu'elle est motivée, ok. Y'avait de l'idée quand elle abandonne sa contrebasse, mais ça a été tué juste après, c'est dommage.
Et puis...contrebasse ? Non môssieur Pen Stroke, c'est un violoncelle.
Bref, si je devais donner une note : 5/10 pour moi.
Sinon la traduction m'avait l'air assez fidèle, malgré quelques maladresses, mais ça c'est du domaine du français, et pas de la traduction pure. |
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